Port de Brest

Ne sachant dans quelle rubrique classer une photo montrant deux croiseurs et un cuirassé, j'en crée une sur le port de Brest.

De droite à gauche : le cuirassé LORRAINE et les croiseurs JEANNE D'ARC et ÉMILE BERTIN en Penfeld dans les années 1930.


Quitte à paraître passéiste, je préfère l'architecture de l'ancien centre-ville de Brest à celle de l'actuel.

Je connais bien cette belle photo , je la date de septembre 1935, la Lorraine est en cours de refonte sous la grande grue, c'est alors que l'on va remplacer la tourelle centrale de 340 mm par une installation aviation, hangar et catapulte, la Jeanne d'Arc est entre deux campagnes et l'Emile Bertin vient juste d'entrer en service.

Bonjour,

Takagi a écrit:

Quitte à paraître passéiste, je préfère l'architecture de l'ancien centre-ville de Brest à celle de l'actuel.

On s'accorde généralement pour dire que l'ancien Brest était pittoresque, mais insalubre. Mais on n'est pas obligé d'être d'accord !

Insalubre n'est pas une raison, tout élément du patrimoine non entretenu devient insalubre, on peut faire quelque chose de bien à l'intérieur et conserver les façades.

Certainement. Ça peut aussi venir de rues trop étroites ou dénivelées, où le soleil ne peut pas pénétrer.

Bleu Marine a écrit:

Certainement. Ça peut aussi venir de rues trop étroites ou dénivelées, où le soleil ne peut pas pénétrer.

C'est le cas comme dans la plupart des villages, cela fait partir du pittoresque si les abords sont entretenus, si la guerre n'avait pas tout emporté il aurait suffi d'une campagne de réhabilitation pour en faire pourquoi pas, un attrait touristique, comme on le fait pour tous les centres historiques de ville.
On retrouve d'ailleurs la meme problématique à Toulon le centre historique et les façades sur la vieille darse ont été rasées et la ville a perdu une partie de son âme.

Bien d'accord, Niala. J'apprécie aussi le charme des villages pittoresques, en particulier dans le Midi, la fraîcheur et l'intimité des petites rues...

Pour ce qui est de Brest, il faut avoir en tête que le climat y est, parfois, quoi qu'on en dise, légèrement humide

Ce qui dans le vieux Brest pouvait favoriser le moisi, l'humidité permanente, la tuberculose (encore bien présente dans l'immédiat après-guerre)...

J'ai passé mon adolescence à Brest. J'y ai laissé une partie de mon coeur, mais j'ai aussi un souvenir assez mitigé du pain qui moisit avant de rassir, des oranges moisies, des salières bouchées etc., même dans une immeuble reconstruit.

Cela devrait faire l'objet d'un autre débat aussi je ne m'étendrais pas mais j'ai en horreur les constructions dans l'immédiat après guerre des ports dévastés que ce soit Brest, Toulon ou le Havre, ces villes ont perdu leur âme, des constructions neuves faites dans l'urgence bien sur, mais d'une architecture déplorable et froide.

Brest : la Direction du Port en Penfeld. Derrière, dans la ville, Petit Morgat erre en rêvant d'aventure. Aujourd'hui, ses pas n'auraient plus le choix qu'entre deux directions perpendiculaires.

Qu'en pense J-P Pernod ?

Après guerre il a fallu reconstruire des zones entières dévastées, reconstruire vite et selon des normes nouvelles adaptées aux véhicules à moteur par exemple ...
La zone du quai de la mairie à Marseille ente cette dernière et l'entrée du VP dynamitée par les Allemands en 44 a été reconstruite avec des bâtiments uniformes certes mais de superbe facture en termes de qualité de construction.

Comme on dit, les gout et les couleurs, j'ai donné mon avis personnel.

Ça, c'est Brest tel que les Américains l'ont vue en dirigeable lors de leur arrivée en 1917.



Le dirigeable servait à détecter les submersibles. A l'ouest, à la limite du quartier de Recouvrance, il y avait encore les fortifications. Est-ce sur le tracé de ces murs qu'a été construite l'école des mousses ?

Paul-Émile a écrit:

Ça, c'est Brest tel que les Américains l'ont vue en dirigeable lors de leur arrivée en 1917. […]. A l'ouest, à la limite du quartier de Recouvrance, il y avait encore les fortifications. Est-ce sur le tracé de ces murs qu'a été construite l'école des mousses ?

Sa première installation à terre, c'était à la caserne de La Cayenne (Recouvrance-Pontaniou) en 1832. Suivie en 1835 par celle des Capucins.
Simultanément, les mousses embarquent sur le brick Lyonnaise, puis la corvette L'Abondance (ex-La Moselle).
À partir de 1856, l'École des mousses fonctionne à bord d'un navire école.
Successivement :

• la Thétis,
  
• L'Inflexible
  
• l'Austerlitz
  
• la Bretagne III
  
• le Mytho, devenu Armorique en 1912.
  

D'où l'institution du fameux groupe Armorique. Qui fonctionne donc ainsi (à bord du ponton) jusqu'en 1940.
À la Libération, l'École des mousses est établie à terre, à Loctudy (Finistère sud) au château du Dourdy.

En septembre 1960, l'école revient à Brest - à terre - dans les bâtiments de l'ancienne École navale de Saint-Pierre-Quilbignon.
Peut-être aussi, en partie sur le cuirassé Richelieu ?

Donc pas vraiment sur les fortifications ("Rue du Rempart", "Rue de l'Eglise", "rue de la Tour"), mais beaucoup plus à l'ouest (Quilbignon - 1960) ou à l'est (Pontaniou - 1832 ; mais ça, c'était bien avant 1917).

Bonjour,

Photos sympas, en tout cas. Merci Paul-Émile

DahliaRose a écrit:

En septembre 1960, l'école revient à Brest - à terre - dans les bâtiments de l'ancienne École navale de Saint-Pierre-Quilbignon.
Donc pas vraiment sur les fortifications ("Rue du Rempart", "Rue de l'Eglise", "rue de la Tour"), mais beaucoup plus à l'ouest (Quilbignon - 1960) (...)

Merci. J'aurais dû écouter Tournesol : encore un peu plus à l'ouest.

Bleu Marine a écrit:

Bonjour,
Photos sympas, en tout cas. Merci Paul-Émile

A suivre !

Le pont de Recouvrance en 1919



La rue de Siam débouche sur le pont.
Si je me souviens bien de ma visite à Brest, la rue qu'on voit sur la gauche a disparu. Je me trompe peut-être. Elle descendait vers une porte de l'arsenal.
Sur la Penfeld, à gauche, on voit l'arrière d'un cargo.

Bonjour,

Merci pour la photo.

La porte en question est la Porte Tourville.

Il y a évidemment une rue qui y descend (Boulevard de la Marine).

Pour ce qui est de la rue établie sur les remparts, le quartier a été largement remanié, le vallon Pasteur/Keravel comblé, l'ensemble réaménagé avec des voies nouvelles lors de la reconstruction.

Voir par exemple ces deux pages :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/quartier-remblaye-puis-boulevard-jean-moulin/5d1d1d13-7fe0-4b50-bcd1-50db9ec8d488

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20061218&article=13304995&type=ar

Le château de Brest et la Penfeld vers 1870

Belle photo que je daterais plutôt de 1880; on y voit les pontons le Veilleur ex Duquesne; le Navarin et plus loin la Renommée; ces pontons servaient alors aux écoles.

Va pour 1880, le Veilleur, le Navarin et la Renommée. Merci des renseignements.

Au pied du mur, sur la gauche de la photo et si je ne m'abuse, ce sont des canons de sabord, et le genre de portique devait être ce qui permettait de débarquer les canons des bateaux à désarmer (au sens artillerie du terme) ou de les embarquer pour une expédition par voie maritime.
N'hésitez pas à me désabuser, hein !

Quelqu'un sait-il ce qu'était le monument qu'on voit sur le quai ?

Bonjour Paul Emile,

Rien ne vaut un œil neuf et jeune de surcroit pour voir les choses, vous avez piqué ma curiosité du coup j'ai balayé ma multitude de photos de Brest à travers les temps pour voir ce que sont devenus ces canons et ce monument; pour les canons ils n'ont disparu de ce quai que vers 1913/1914 donc ils sont resté sur place au minimum 40 ans c'est un stock ancien qui ne gênais personne en somme; pour le monument je ne sais pas ce que c'était, mais il n'a disparu que pendant la seconde guerre mondiale probablement détruit suite aux bombardements de 1944.

Oui, je sais, je suis pénible : je pose beaucoup de questions et je voudrais tout savoir. Je ne suis allé à Brest qu'une fois. Les traces de l'histoire de la ville m'ont frappé, j'ai un peu soulé les gens avec qui j'étais avec mes questions et mes innombrables haltes pour prendre des photos.
Mais revenons à nos moutons d'Iroise avec le pont de Recouvrance photographié en 1861 :



La photo est nette mais le procédé utilisé demandait un temps de pause qui a fait que les humains et les bêtes sont un peu flous parce qu'ils ont bougé.

Vous n'êtes pas pénible au contraire, la curiosité et le propre de la jeunesse, et éveiller la curiosité chez les autres et quelque chose de salutaire, cela évite de se complaire dans une sorte de routine anesthésiante, continuez! 
En outre vos photos sont très belles et intéressantes.

Le pont national (ancien nom du pont de recouvrance) a été inauguré le 23 juin 1861, il est donc tout neuf sur la photo.

Paul-Émile a écrit:

Va pour 1880, le Veilleur, le Navarin et la Renommée. Merci des renseignements.

... et le genre de portique devait être ce qui permettait de débarquer les canons des bateaux à désarmer (au sens artillerie du terme) ou de les embarquer pour une expédition par voie maritime.

Il s'agit d'une chèvre ou bigue... deux pièces de bois assemblées ou réunies par une de leur extrémité pour composer une espèce de chèvre, avec laquelle on lève des fardeaux et on facilite le chargement ou le déchargement d'un bâtiment.
Définition figurant dans le Dictionnaire de la Marine Française, Charles Romme (1792)