[JMSDF] Actualités

Du 13 au 15 juin 2019, l’IZUMO (DDH-183) et l’AKEBONO (DD-108) ont participé à une série d’exercices en Mer de Chine Méridionale avec la frégate REGINA (FFH-334, classe HALIFAX) et le ravitailleur ASTERIX de la Marine Royale Canadienne. Baptisés KAEDEX 2019, ces exercices ont eu lieu au large du Vietnam. Les deux précédentes éditions (2017, 2018) avaient eu lieu au large de Sasebo au sud du Japon.

Pour une fois c'est pas un américain

https://navaltoday.com/2019/06/27/japanese-minesweeper-collides-with-cargo-vessel-off-hiroshima/

Selon une source anonyme, le gouvernement japonais n’aurait pas l’intention d’envoyer des navires participer à la coalition demandée par le président Trump pour contrer l’Iran dans le détroit d’Ormuz. Il n’exclurait pas de détacher des avions de patrouille maritime en réponse à la demande américaine. Il pourrait également envoyer des navires militaires pour escorter les pétroliers japonais dans leur franchissement du détroit, sans toutefois les intégrer au dispositif international et comme il le fait déjà dans le golfe d'Aden.

La position du gouvernement japonais fait suite à de nombreuses critiques des médias nippons qui craignent que le pays soit entraîné dans un conflit par le jeu des alliances et des engagements internationaux pris par ledit gouvernement.

Il se confirme que le Japon ne participera pas à l’ « Alliance des Volontaires » appelée de ses vœux par le président américain pour contrer l’Iran. Aucune unité des Forces d’Autodéfense ne s’aventurera dans les parages du détroit d’Ormuz et du Golfe Arabo-Persique, et aucun renfort japonais n'est en route pour l'Océan Indien. La raison invoquée par le premier ministre japonais est que le Japon ne peut pas engager ses forces armées en dehors du cadre constitutionnel, et la demande américaine n’est clairement pas dans ce cadre. Une autre raison invoquée (le mois dernier) par Shinzō Abe est que le Japon ne souhaite pas détériorer ses relations avec l’Iran.
En revanche, la Force Maritime d’Autodéfense continuera à honorer ses engagements antérieurs contre la piraterie somalienne dans le détroit de Bab-el-Mandeb et dans le Golfe d’Aden.

Le gouvernement américain fait manifestement pression sur son homologue japonais pour qu'il change d'avis en participe à la coalition des volontaires réclamée par Donald Trump. Du coup, la presse nippone bruisse d'articles contradictoires... Envoi de P-3C supplémentaires, rapprochement d'un des deux déployés à Djibouti, envoi de navires chargés de ne protéger que les navires japonais (ce qui pourrait être conforme à la constitution), intégration à un dispositif international dans un contexte de guerre (ce qui ne l'est assurément pas).
... à suivre ...

Par un temps maussade, le SAZANAMI (DD 113, classe TAKANAMI) est arrivé le mardi 13 août à Kochi en Inde pour une escale de courtoisie de deux jours. Il se rend ensuite à Bahreïn.

Le 16 août 2019, après que le SAZANAMI a quitté Kochi pour se rendre à Bahreïn, un membre de son équipage a été victime d’une fracture à la jambe droite. Les premiers soins ayant été dispensés par le médecin du bord, une atèle ayant été posée, une demande d’assistance a été émise vers la Marine Indienne. Le destroyer se trouvait alors à un peu moins de 130 Nq de Bombay. Un Sea King de la Marine Indienne est venu récupérer le blessé et l’a évacué (avec un infirmier et un traducteur) vers la base navale de Santacruz. Là, le consulat japonais à Bombay l’a fait hospitaliser dans un établissement approprié.

C’est sous une fine pluie que le groupe école de la Force Maritime d’Autodéfense est arrivé en escale à Suva (Fidji) ce vendredi 23 août 2019. Composé du navire-école KASHIMA (TV-3508) et de l’INAZUMA (DD-105, classe MURASAME), le groupe école effectue la corvette d’été de quelque 200 officiers frais émoulus. Il a été accueilli sur le quai et sous la pluie par Omura Masahiro, ambassadeur du Japon aux Fidji.

Le gouvernement japonais a confirmé cette semaine son refus de participer à la coalition militaire que le président américain appelle de ses vœux pour contrer la menace qu'il perçoit de la part de l'Iran. La Force Maritime d'Autodéfense continuera cependant à assurer l'escorte du trafic marchand dans le golfe d'Aden et le détroit de Bab-el-Mandeb en mer Rouge. Abe Shinzō pourrait étendre ces missions d'escorte aux parages de l'Iran, y compris le détroit d'Ormuz, mais il préfère d'abord en discuter avec le président iranien à l'occasion de la prochaine session des Nations-Unies, ce mois-ci. Ces missions d'escorte ne placeraient pas les unités de la Force Maritime d'Autodéfense sous le commandement de ladite coalition.

Le KAGA (DDH-184, classe IZUMO) , le CHŌKAI (DDG-176, classe KONGŌ), le SAMIDARE (DD-106, classe MURASAME) et un Kawasaki P-1 participent depuis le jeudi 26 septembre à l’exercice trinational Malabar 2019, organisé par la Force Maritime d’Autodéfense et auquel les marines indienne et américaine participent aussi.

La Marine Indienne a envoyé la frégate SAHYADRI, la corvette KILTAN et un P-8I de patrouille maritime. L’U.S.Navy est représentée par le destroyer McCAMPBELL, un sous-marin nucléaire d’attaque de la classe LOS ANGELES et un P-8A de patrouille maritime. L’exercice, qui a lieu au large de Sasebo, vise à roder les trois marines à coopérer en lutte de surface, anti-sous-marine et en collaboration aéromaritime. Il comprend aussi des volets d’interdiction maritime avec des visites de navires, des héliportages d’équipes de visite et des collaborations entre avions et moyens de surface pour contrôler le trafic d’une zone. L’escale à Sasebo a été mise à profit pour organiser les échanges, les visites et les manifestations sportives habituelles.
Malabar 2019 se terminera le 4 octobre. En Inde et au Japon, il est présenté dans la presse comme une contribution majeure à la paix et la stabilité de la région.

L'épave du Kaga a été retrouvé

https://navaltoday.com/2019/10/21/wreck-of-japanese-carrier-involved-in-pearl-harbor-attack-found-in-central-pacific/

manque plus que les trois autres

L'Akagi maintenant :
https://www.cbsnews.com/news/battle-of-midway-akagi-ship-discovered-historic-world-war-ii-battle/

À l’issue du conseil des ministres du 12 novembre 2019, le gouvernement japonais a annoncé qu’il prolonge d’un an (jusqu’en novembre 2020) la mission de la Force Maritime d’Autodéfense dans le Golfe d’Aden. Escorteurs et P-3C vont continuer à être déployés à Djibouti par rotations pour surveiller les trafics et la piraterie dans le secteur et pour escorter les navires marchands.

Le 9 novembre 2019, un vaste exercice d’alerte au tsunami a eu lieu devant le port d’Ōtsuchi dans la préfecture d’Iwate, durement frappée lors du tsunami du 11 mars 2011. Plusieurs autorités et organisations civiles et militaires y ont participé, totalisant 4500 personnes.


Le scénario supposait qu’un séisme sous-marin avait eu lieu, déclenchant une alerte au tsunami. Des agents des municipalités d’Ōwani, de Hiratsuka et de Ninomiya, également intéressées par l’exercice bien qu’éloignées d’Ōtsuchi, se sont rendus sur place pour assister à l’exercice et à son débriefing.

Sur la plage de Kitahama, les surfeurs ont été priés de rentrer à terre et de se mettre à l’abri sur les hauteurs. Devant le port d’Ōhata, des navires et des embarcations de la Force Maritime d’Autodéfense ont récupéré plaisanciers et pêcheurs pour les mettre en lieu sûr. Un hélicoptère s’est entraîné à atterrir sur la jetée du port (qui n’est pas prévue à cet effet) dans le cadre d’un entraînement plus vaste de mise à terre de moyens d’intervention et de ravitaillement. Les pompiers, les forces d’autodéfense, les autorités civiles et plusieurs entreprises privées de transport, de travaux publics et de commerce alimentaire ont collaboré pour mettre en place et coordonner les chaînes de secours. Des drones navals et aériens ont été utilisés pour établir et suivre l’étendue des dégâts ainsi que les répliques sismiques et les trains de houle afférents.

Le 19 novembre 2019, la police de la préfecture d’Hiroshima a révélé qu’un drone non identifié a survolé la base navale de Kure vers 16h35 le 21 septembre dernier. C’est la première fois qu’un survol d’installation militaire est signalé dans tout le Japon.


La loi japonaise de 2016 a d’abord interdit aux drones le survol de la résidence du Premier Ministre, du Palais Impérial et de ses environs. Un amendement de mai 2019 a étendu l’interdiction aux installations militaires des forces d’autodéfense et des armées américaines. Depuis 2016, la police tokyoïte a testé divers moyens anti-drones, dont des drones tracteurs de filets pour capturer les drones indésirables, et divers types de brouilleurs radio inefficaces contre les drones à vol programmé.

D’après la police, le drone du 21 septembre serait parti d’un parc public situé pas très loin des locaux de l’état-major de la Force Maritime d’Autodéfense à Kure.

La Force Maritime d’Autodéfense conduit un vaste exercice de guerre des mines du 18 au 28 novembre 2019 dans la mer de Hyūga sur la côte sud-est de Kyūshū. Le principal site d’exercice est la passe de Hinata qui étrangle la baie de Kagoshima. Des mouillages de mines d’exercice, des opérations de dragage et l’entraînement des plongeurs démineurs sont au programme.


Du côté japonais, un bâtiment de soutien de chasseurs, un chasseur de mines, treize dragueurs, deux navires de commandement de guerre des mines et trois hélicoptères antimines MH-101 y participent. Les Américains ont envoyé un chasseur de mines et deux hélicoptères MH-53E ; les Australiens ont envoyé deux chasseurs de mines.

Impressionnant. D’où tiens tu toutes ces informations.
Les sources francophone sur les JSDF ne sont pas nombreuses.

Thomas Luchroniste a écrit:

Impressionnant. D’où tiens tu toutes ces informations.
Les sources francophone sur les JSDF ne sont pas nombreuses.

De la presse anglophone et majoritairement de la presse japonaise.
Ceci dit, la presse francophone n'est bavarde sur aucune marine étrangère...

Après moult atermoiement, le ministre japonais de la Défense Tarō Kōno (photo) a annoncé le 22 novembre 2019 qu’il profiterait de sa présence au Dialogue de Manama à Bahreïn pour expliquer à ses honorables semblables les conditions sous lesquelles la Force Maritime d’Autodéfense pourrait envoyer un détachement au Moyen-Orient. Il a fait cette déclaration au moment de prendre l’avion pour Bahreïn.


Bahreïn participe à la « Coalition des Volontaires » prônée par les États-Unis. Pour diverses raisons, le gouvernement japonais n’envisageait pas jusqu’ici de placer ses unités sous ce commandement intégré mais privilégiait d’autres moyens d’action, comme par exemple une escorte des tankers nippons groupés en convois, pas simple à mettre en place sans appui local.
Le ministre doit en particulier rencontrer son homologue français Florence Parly. Il visitera aussi le PC qui coordonne l’action contre la piraterie dans le Golfe d’Aden, action à laquelle le Japon a décidé de continuer à participer l’an prochain. Avant de monter dans l’avion, il a rappelé que le maintien de la sécurité dans tout le Moyen-Orient et ses couloirs de navigation était vital à l’économie japonaise.

Annonces à suivre ?  

Le 30 novembre 2019 de 08h à 13h30, la préfecture de Saga et les municipalités de Genkai, Karatsu et Imari mèneront un exercice de grande ampleur d’intervention en cas d’accident nucléaire. Le thème de l’exercice n’est pas sans rappeler les catastrophes de mars 2011 : un séisme censé être survenu dans ladite préfecture aurait provoqué une fuite de liquide de refroidissement du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Genkai, obligeant les autorités à lancer une intervention d’urgence. Les trois forces armées et les garde-côtes y participeront à côté des services civils. Des hélicoptères de la Force Terrestre d’Autodéfense seront chargés de cartographier les dégâts tandis que d’autres hélicoptères procèderont à l’évacuation des habitants proches de la centrale. Avec ses SH-60K, le porte-hélicoptère ISE (DDH-182) procèdera à l’évacuation des habitants des îles situées au large de la côte.

(suite du précédent)

L’exercice d’intervention après un accident nucléaire dans la préfecture de Saga (Kyūshū) a été mené comme prévu. Vu de la population concernée par l’accident, il a permis de voir que les moyens gouvernementaux ont fait de gros progrès en termes de communication depuis 2011. Lors de l’accident de Fukushima et du tsunami qui avait ravagé la côte orientale du Tōhoku, les sinistrés et plus généralement l’ensemble de la population japonaise avaient critiqué le manque d’information et de communication de la part des équipes préfectorales et des forces armées.

Le 30, six habitants de l’île de Mawatari qui jouaient le rôle de sinistrés se sont d’abord rassemblés dans un endroit dégagé avec des soldats (qui jouaient le même rôle) d’où ils ont été évacués à bord de l’ISE par un hélicoptère de la Force Terrestre d’Autodéfense. Ils ont apprécié les explications que leur a fournies l’équipage de l’hélicoptère : on leur a dit où ils allaient et ce qu’on allait leur faire.

Un des soldats du plastron, évacué sur une civière parce qu’il était censé être blessé, a été dirigé vers le bloc opératoire du porte-hélicoptères par une première rotation de l’hélicoptère. Arrivés à bord de l’ISE (amarré dans le port de Karatsu) une quarantaine de minutes plus tard, les trois premiers civils sont passés par un des trois stands de décontamination mis en place sur le pont d’envol. Des infirmiers les ont passés au dosimètre pour vérifier qu’ils n’étaient pas porteurs de retombées radioactives. Les rotations de l’hélicoptère ont continué jusqu’à ce que tous les sinistrés fictifs soient à bord.


Les autorités civiles ont loué l’organisation mise en place mais, pour autant, ne se sont pas privées de formuler leurs inquiétudes face aux journalistes. Il n’y avait qu’un seul hélicoptère, et il ne disposait que de trois places à bord pour les passagers. Bien que l’ISE n’ait été qu’à une vingtaine de kilomètres de Mawatari, chaque rotation d’hélicoptère prenait une quarantaine de minutes. Les moyens déployés ne leur ont pas semblé à la hauteur des inquiétudes de leurs administrés et elles ont appelé à la systématisation de ce type d’exercice.

Le ministère de la Défense doit encore faire quelques efforts pour gommer l'image négative qu'il avait donnée en 2011...

Takagi a écrit:

La Force Maritime d’Autodéfense conduit un vaste exercice de guerre des mines du 18 au 28 novembre 2019 dans la mer de Hyūga sur la côte sud-est de Kyūshū. (...)

Les deux chasseurs de mines australiens qui ont participé à cet exercice (baptisé Hyūga Nada) étaient les HMAS DIAMANTINA et GASCOYNE. Ils ont participé à un exercice de déminage au large de la préfecture de Miyazaki (Kyūshū). Le capitaine de corvette Brett Dawe et son état-major antimines étaient embarqué à bord de l’URAGA, à côté de l’état-major japonais. Du 18 au 24 novembre, les deux navires australiens se sont entraînés à la chasse aux mines, à l’emploi des plongeurs démineurs et au ravitaillement à la mer (avec l’URAGA).

Le CF Ōtani Miho, aujourd’hui âgée de 48 ans et que nous avions déjà rencontrée dans cette même rubrique, a été nommée commandant du destroyer lance-missile MYŌKŌ ce lundi 2 décembre 2019.

Après moult atermoiement et précaution, tant vis-à-vis des réactions internationales que de sa propre opinion publique, le gouvernement japonais envisagerait de déployer par roulement un escorteur avec un hélicoptère embarqué en mer d’Arabie. La décision serait officialisée d’ici la fin de l’année. La mission durerait un an et serait renouvelable si le gouvernement le décide.

Cet unique escorteur ne serait pas intégré à la « coalition des volontaires » voulue par le président Trump et qui sera effective à partir de janvier 2020 sous le nom d’ « opération Sentinel ». Il pourra bénéficier de l’aide des deux P-3C déjà déployés à Djibouti dans le cadre de la lutte contre la piraterie somalienne. Sa mission sera officiellement d’observer le trafic et de recueillir des renseignements permettant de prévenir les attaques contre le trafic marchand. L’emploi des armes ne lui sera autorisé qu’en réaction à une attaque, conformément aux règles d’emploi des Forces d’Autodéfense.

Le Nikkei business daily, qui a révélé la décision, ne s’est pas étendu sur la coopération du détachement japonais avec la mission Sentinel ni avec la mission européenne dans le détroit d’Ormuz, notamment en matière d’échange de renseignements.