[JMSDF] Actualités

Takagi a écrit:

[…] Depuis quelques années, la Force Maritime d’Autodéfense multiplie les occasions d’entraînement avec d’autres marines, équipées de matériels et appliquant des méthodes dont elle n’a pas l’habitude. : marin:

Dont certaines ("des méthodes") inspirées des procédures de l'Otan ?

DahliaBleue a écrit:

Dont certaines ("des méthodes") inspirées des procédures de l'Otan ?

Oui et non...

Oui parce que, quand on travaille avec l'US Navy et la Royal Canadian Navy, toutes deux membres de l'OTAN, on voit comment communiquent et s'organisent les Task Forces des pays membres de l'OTAN. Une connaissance m'a dit qu'il y avait certains documents tactiques de l'OTAN sur des unités de la Force Maritime Japonaise d'Autodéfense, bien que le Japon ne soit pas membre de l'OTAN.
Il est évident aussi que les systèmes de gestion des données de combat et les liaisons tactiques internavires des unités de la Force Maritime d'Autodéfense sont compatibles avec ceux de l'US Navy, ne serait-ce que pour pouvoir s'intégrer aux dispositifs tactiques américains comme les Japonais le font régulièrement. Et ne serait-ce aussi parce que de nombreux moyens japonais sont de conception américaine (Hawkeye, Sentry, AEGIS, etc.).

Non parce que des normes ou des standards ne sont pas forcément des méthodes. La Royal Navy et l'US Navy appliquent toutes deux les standards de l'OTAN, mais les méthodes de pistage et d'engagement des SSN britanniques sont (ou : étaient à une époque) beaucoup moins procédurières et moins prévisibles que celles des SSN de l'US Navy... Et les senseurs des Nimrod étaient paraît-il beaucoup plus redoutés que ceux des P-3C... L'appartenance à une organisation ne fait pas tout...

Le 22 décembre 2017, la Force Aérienne d’Autodéfense a déployé une batterie de Patriot PAC3 antimissiles sur la base navale de Sasebo dans la préfecture de Nagasaki. Venus en train d’Ashiya dans la préfecture de Fukuoka, les onze véhicules se sont déployés et ont mis les missiles en position de lancement en trente minutes. D’après Reuters, le but de la manœuvre était de s’entraîner à déployer rapidement des moyens antibalistiques en cas de nouvelle menace de la Corée du Nord. Coïncidence ? L’ONU doit se prononcer ce jour sur un projet de résolution visant à imposer de nouvelles sanctions à la Corée du Nord.

Comme chaque année, le « compte à rebours de Yokosuka » marquera la fin de l’année au parc Verny, situé sur les quais. À la fin du décompte, un concert de sirènes des navires américains et japonais présents marquera le douzième coup de minuit et le début du feu d’artifice du nouvel an qui verra 400 fusées illuminer le ciel de la cité.


Les visiteurs seront accueillis au parc à partir de 21h le 31 décembre 2017. Des bénévoles de la base navale y tiendront des stands où un millier de repas gratuits seront distribués : bœuf au curry de la flotte, soupes de nouilles du nouvel an parfumées au cochon ou au poulet, etc. Diverses formations musicales et groupes de danse donneront des spectacles jusqu’au début du décompte. La soirée, prévue prendre fin vers 1h du matin, attire chaque année plus de 20 000 personnes.

Le 11 janvier 2018, un P-3C de la Force Maritime d'Autodéfense a repéré un sous-marin chinois en opérations dans la Zone Économique Exclusive du Japon, pas très loin des Senkaku. Peu après, le patrouilleur des garde-côtes en faction devant les Senkaku signalait l'entrée d'une frégate chinoise type 054A dans la Zone Contiguë autour de l'archipel. L'information n'a pas été confirmée du côté japonais, mais il semblerait que la Force Maritime d'Autodéfense ait dépêché un ou deux navires sur zone.

La presse chinoise explique que l'intrusion de la marine chinoise dans les eaux des Senkaku fait suite à la détection d'un sous-marin japonais dans le secteur. L'information n'a pas encore été confirmée, elle non plus, par le ministère japonais de la Défense. Elle n'a pas été infirmée non plus : silence sur la ligne, comme souvent en cas de crise.

On en sait un peu plus sur le sous-marin chinois dont la présence a été détectée dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Il s’agit d’un sous-marin conventionnel de la classe SONG (Type 039). Il a été détecté alors qu’il naviguait en plongée dans la Zone Contiguë le 10 janvier. Des P-3C ont continué à le suivre et les deux destroyers ŌNAMI et ŌYODO ont été envoyés à sa rencontre. Une frégate chinoise Type 054 s’est alors approchée et est elle aussi entrée dans la zone des 24 Nq. Le 12 janvier, après être ressorti de la Zone Contiguë, le sous-marin a fait surface et s’est éloigné cap au nord-ouest en surface en arborant un grand pavillon chinois, photographié au téléobjectif par les destroyers de la Force Maritime d’Autodéfense. La frégate chinoise, qui se trouvait un peu plus au nord des Senkaku, l'a rejoint et ils se sont éloignés ensemble.


L’annonce faite par la Chine que cette intrusion d’un sous-marin chinois dans le secteur faisait suite à la détection par la Chine d’un sous-marin japonais est désormais passée sous silence en Chine.

L’ŌNAMI (DD-111, classe TAKANAMI) est basé à Yokosuka. L’ŌYODO (DE-231, classe ABUKUMA) est basé à Sasebo. La presse nippone ne s'est pas étendue sur les moyens avec lesquels la première détection du sous-marin chinois a été effectuée. La presse chinoise évoque le réseau SOSUS mis en place dans les détroits des Ryū-Kyū ; sous réserve que cette information soit crédible, elle signifierait que le sous-marin rentrait d'une sortie dans le Pacifique nord et en a profité pour passer près des Senkaku.

Takagi a écrit:

[…] Il s’agit d’un sous-marin conventionnel de la classe SONG (Type 039). […]
Photo du sous-marin chinois fournie par le ministère japonais de la Défense et diffusée par la NHK le 12 janvier […] : marinsimspon:

Si l'on se fie à cette photo, on a moins affaire à un sous-marin classique de type 039, qu'à un SNA de la classe 09III (SHANG) ; voir la protubérance à l'embase arrière du massif.
De la classe 039 à la classe 093, il y a peut-être simplement inversion des deux derniers chiffres ? (Commise par le rédacteur de la NHK).

DahliaBleue a écrit:

Si l'on se fie à cette photo, on a moins affaire à un sous-marin classique de type 039, qu'à un SNA de la classe 09III HANG ; voir la protubérance à l'embase arrière du massif.
De la classe 039 à la classe 093, il y a peut-être simplement inversion des deux derniers chiffres ? (Commise par le rédacteur de la NHK).

C'est probable, le ministère japonais de la Défense a précisé dans son communiqué que l'intrus était un sous-marin nucléaire chinois.

Le samedi 20 janvier 2018, un P-3C de la Force Maritime d’Autodéfense a photographié un pétrolier nord-coréen en train de transborder en pleine mer de Chine orientale la cargaison d’un tanker battant pavillon de la République Dominicaine. Les deux navires ont encore été photographiés à couple en pleine mer entre Shanghai et les Ryū-Kyū le matin du 22 janvier.
 
Ce n’est pas la première fois que des articles paraissent ces dernières semaines dans la presse japonaise sur des violations de l’embargo des produits pétroliers imposé en septembre 2017 par les Nations-Unies à l’encontre de Pyongyang. La presse s’est fait l’écho du transfert, dénoncé photos à l’appui par le gouvernement sud-coréen, de 600t de pétrole raffiné par un tanker immatriculé à Hong-Kong en octobre 2017. La semaine dernière, ce sont des compagnies de navigation taiwanaises qui ont été montrées du doigt.

La 51^e promotion de l’académie navale de la Force Maritime d’Autodéfense d’Etajima recevra son diplôme de fin d’études le 2 février 2018. Elle compte 106 officiers élèves (100 hommes et 6 femmes). Les midships et midshipettes embarqueront le jour même pour leur corvette de fin de cours, portant sur la mise en pratique de la navigation hauturière. Cette corvette se fera à bord du navire-école YAMAYUKI (TV-3519, classe HATSUYUKI) et des deux escorteurs YAMAGIRI et SAWAGIRI (DD-152 et DD-157, tous deux de la classe ASAGIRI). Elle durera du 2 février au 14 mars. Deux escales sont prévues à Muara (Sultanat de Brunei) et à Bangkok (Thaïlande).

Le YAMAGIRI, reclassé escorteur en 2016 (DD-152) après avoir passé une dizaine d’années comme navire-école (TV-3515), a été le premier navire de combat de la Force Maritime d’Autodéfense à être commandé par un officier féminin, le CV Miho Otani. Ses locaux ont été aménagés pour un équipage partiellement féminisé, comme sur d’autres bâtiments japonais.

Le 28 janvier 2018, la frégate chinoise JINGZHOU (n° de coque 532) de la classe Jiangkai II ou Type 054A a fait un tour au sud et à l’est de Tsushima. Repérée de loin puis suivie par un P-3C de la 13^e flottille de patrouille maritime, basée à Sasebo, elle a été identifiée à vue, photographiée et pistée par l’escorteur JINTSŪ (DE 230, classe ABUKUMA).

Les 12 et 13 février 2018, l’escorteur YŪGIRI (DD-153, classe ASAGIRI) et la frégate française ヴァンデミエール (VANDÉMIÉRÉ, habile transcription en syllabaire katakana de VENDÉMIAIRE) effectueront une série d’exercices au large du Kanto. Les deux gouvernements ont convenu d’augmenter le nombre d’exercices conjoints.
La région de Tōkyō-Yokohama-Yokosuka qu'est le Kanto fait face à l'océan Pacifique.

Le froid, la glace et la neige n’ont pas empêché le dock de 10 000 t de la base navale d’Ōminato de finir le grand carénage du navire-base de plongeurs YDT-02, sorti dudit bassin le mardi 30 janvier vers 09h45. Ce dock la seule cale sèche de la base et sert à la mise au sec des navires de servitude, des navires antimines et des escorteurs de la Force Maritime d’Autodéfense. Il accueille une douzaine de navires par an pour des inspections de coque et des travaux sur les œuvres vives.


La base navale d’Ōminato est située sur la baie de Mutsu, tout au nord de Honshū. La mission principale du YDT 02 est la destruction de munitions, d’épaves et d’obstacles immergés. Ses plongeurs sont équipés de combinaisons isothermes été comme hiver.

Le vendredi 2 février 2018, l’escorteur AMAGIRI (DD-154, classe ASAGIRI) est arrivé en escale officielle à Manille. La frégate philippine RAJAH HUMABON (FF-11) est sortie l’accueillir au large et l’accompagner jusqu’au quai n°15. L’escorteur japonais y restera jusqu’à dimanche. Après son appareillage, il effectuera un exercice d’une heure avec plusieurs unités de la Marine Philippine, exercice qui portera sur les communications et les procédures permettant d’éviter les collisions en mer.


Le capitaine de vaisseau Saito Koji, qui commande la 2^e division d’escorteurs de la Force Maritime d’Autodéfense, en est à sa quatrième escale à Manille depuis le début de sa carrière. Il a rendu les visites protocolaires d’usage après l’arrivée à quai de l’AMAGIRI.

Grand exercice de guerre des mines en baie d’Ise dans la préfecture de Mie : pas moins de seize bâtiments anti-mines et de soutien venus de huit bases différentes se sont retrouvés à une dizaine de milles marins au large de la ville de Matsusaka pour y rechercher les mines d’exercice. Les engins ont ensuite été fictivement détruits par les robots sous-marins télécommandés.


Depuis 2016, la Force Maritime d’Autodéfense augmente l’ampleur de ces exercices, autrefois menés à l’échelle locale sans coordination nationale. Ces manœuvres, commencées le lundi 5 février 2018, dureront jusqu’au 9.

Du 1^er au 3 février 2018, deux P-3C de la 29^e flottille de patrouille maritime du 1^er corps aérien ont été détachés à Brunei pour une série d’exercices anti-piraterie. Des membres des forces armées du sultanat ont pu embarquer à bord des avions et voir comment ceux-ci établissaient une situation surface, repéraient et pistaient les contacts et sur quels critères ceux-ci étaient classés amis, suspects ou hostiles. À terre, d’autres unités des forces armées se sont entraînées à exploiter les informations envoyées par les avions.
Le sultanat de Brunei fait partie des pays avec lesquels le Japon a mis en place un accord de formation conjointe.

Le mardi 6 février 2018, le sous-marin HAKURYŪ (SS-503, classe SŌRYŪ) est arrivé à Pearl Harbor pour participer à un grand exercice de sous-marins organisé par les USA dans le secteur des Hawaii.


Le HAKURYŪ a quitté Kure le 16 janvier dernier pour une sortie au cours de laquelle il enchaîne les exercices et les entraînements individuels. Du 6 février à la fin du mois de mars, il s'entraîne contre les moyens ASM de l'US Navy et contre d'autres sous-marins et navires de surface. Il sera de retour à Kure le 14 avril.

Je me demande un peu comment les japonais sont accueillis à Pearl Harbour, l'histoire doit laisser des traces

NIALA a écrit:

Je me demande un peu comment les Japonais sont accueillis à Pearl Harbour, l'histoire doit laisser des traces

Comme les Allemands en France ?
Les Japonais de 2018 ne sont pas ceux de 1941, et les Américains non plus.

Le 11 février 2018, le ministre japonais des Affaires étrangères, Kōno Tarō (河野 太郎), a profité de l’escale du groupe-école japonais à Muara (Sultanat de Brunei) pour effectuer une visite protocolaire.

Outre les rendez-vous qu’il avait avec diverses autorités du sultanat, il s’est rendu à bord de l’escorteur YAMAGIRI (DD-152) où il a prononcé un discours en faveur d’un libre accès à l’océan Pacifique et à l’océan Indien, gage de prospérité commerciale, et des escales de la Force Maritime d’Autodéfense dans les pays étrangers pour promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération.

Le 13 février 2018, cent personnes de la Marine Royale de Brunei et de la Force Maritime d’Autodéfense se sont livrées à un grand nettoyage de la plage de Meragang, près de Muara où le groupe-école japonais était en escale. Des volontaires des escorteurs YAMAGIRI (DD-152), SAWAGIRI (DD-157) et YAMAYUKI (TV-3519) se sont joints à ceux de Brunei pour remplir de gros sacs des diverses ordures que l’océan avait jetés à la côte après que des humains les ont jetées à la mer ou dans les fleuves. L’affaire a été dans le sac en l’espace de deux heures, de 14 à 16h.


Pendant ce temps, le major général Pengiran Dato Seri Pahlawan Aminan bin Pengiran Haji Mahmud, récemment nommé commandant en chef des forces armées de Brunei, recevait le capitaine de vaisseau Kaji Isamu, commandant la 11^e division d’escorteurs, les commandants des trois escorteurs et son excellence l’ambassadeur du Japon à Darussalam, Kato Motohiko, pour une visite de courtoisie.

Le 14, les trois escorteurs ont repris la mer. Après un exercice avec la marine du sultanat, ils ont mis le cap vers la Thaïlande et Bangkok, leur prochaine escale.

Du 16 au 23 février 2018 se tient l’exercice Resilient Shield 2018. Il s’agit d’un wargame synthétique, mené sans que les navires soient à la mer et dont le thème est la protection antibalistique. L’exercice consiste à réagir en cas d’alerte missile, à échanger très rapidement des informations entre divers systèmes de gestion de données américains et japonais pour trajectographier les missiles, évaluer les menaces qu’ils font peser, les intercepter si nécessaire avec les moyens les mieux placés, et diffuser l’alerte dans toutes les unités. Cette année, l’exercice met l’accent sur l’intégration des forces navales à une action antibalistique sous menace sous-marine.


Le KONGŌ (DDG-173) et le TERUZUKI (DD-116) y représentent la Force Maritime d’Autodéfense japonaise. La Force Aérienne d’Autodéfense a intégré des avions de guet aérien. Les Américains y font participer les deux croiseurs CHANCELLORSVILLE (CG-62) et SHILOH (CG-67), les destroyers STETHEM (DDG-63), CURTISS WILBUR (DDG-64) et BENFOLD (DDG-65) et des moyens de guet aérien. L’exercice est centralisé et suivi (en termes de résultats et de dépouillement) par le commandement américain à Yokosuka.

Le 16 février, un P-3C de la 14^e Flottille de Patrouille Maritime, basé à Maizuru, a pris plusieurs photos du pétrolier nord-coréen YU JONG 2 en train de transférer une cargaison liquide depuis un navire chinois en pleine mer, à 135Nq à l’est de Shanghai. Le bateau chinois, de dimensions modestes, est le 寧德油078, (NINGDE PETROLE 078), appartenant à une compagnie pétrolière de la municipalité de Ningde dans le Fujian. Des manches passées entre les deux navires sont visibles sur les photos.


C’est la troisième fois depuis le début de l’année que des avions de la Force Maritime d’Autodéfense repèrent ce genre de trafic en mer de Chine orientale. Manifestement, les auteurs de ces infractions à l’embargo sur les produits pétroliers à destination de la Corée du Nord ne se cachent pas. Ceci dit, les quantités transportables par le 寧德油078 sont nécessairement modestes.

Le ministère japonais de la Défense a commencé à déployer des batteries antiaériennes à Miyakojima.


Ces batteries ne sont qu'un premier échelon. Elles sont destinées à protéger les batteries mobiles de missiles anti-navires qui vont suivre. Quand l'ensemble du dispositif sera déployé, environ 700 à 800 nouveaux militaires auront élu domicile sur l'île de Miyakojima. Les missiles anti-navires couvriront le sud du détroit de Miyako, le nord étant couvert par ceux déployés à Okinawa.

Dans la nuit du 23 au 24 février 2018, un P-3C de reconnaissance de la Force Maritime d’Autodéfense a filmé et photographié le pétrolier nord-coréen SETORI à environ 135 Nq de Shanghai en mer de Chine orientale. Le pétrolier avait été repéré la veille à côté d’un navire dont le nom avait été effacé, les deux navires étant stoppés. Sur les photos, les deux navires sont à couple, feux de mouillage et projecteurs de pont allumés, apparemment en train de transborder une cargaison.