[JMSDF] Actualités

pascal a écrit:

Ces manœuvres japonaises dans les parages du "collier de perles" chinois sont une réponse du berger à la bergère par rapport à la situation dans les atterrages des dépendances d'Okinawa (...)

Au-delà des considérations ovines et pastorales, les alliances que noue le Japon avec des nations voisines visent soit à faciliter la protection du trafic maritime nippon contre je ne sais quel parti qui pourrait s'aviser de nuire à ce trafic, soit à dissuader ledit parti de se lancer dans une aventure militaire. Les leçons de 1943-44 n'ont pas été perdues et le trafic maritime japonais représente aujourd'hui un tonnage vingt fois supérieur à celui de 1940. Pratiquement toute l'économie du Japon repose sur lui. Nans le berger et monsieur Séguin, s'ils permettent de piquer des images pittoresques sur le discours, sont assez éloignés d'une réalité qui n'a rien de bucolique. Le Parti ne comprend que les rapports de force.

Le Parti ne comprend que ses intérêts et a lu Sun Tzu

"L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat. Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre." Ce qui n'interdit pas bien entendu à la Marine japonaise de pratiquer le marquage de zone ( nous quittons là les pâturages pour arpenter les pelouses ) et de faire passer quelques messages.

Les 26, 27 et 28 septembre 2020, le KAGA et l’IKAZUCHI ont effectué une série d’exercices avec le CHENNAI (D65), le TARKASH (F50) et le DEEPAK (A50) de la Marine Indienne dans le nord de la Mer d’Oman. C’est la quatrième édition de JIMEX (Japan India Mutual Exercise) depuis 2012. Plusieurs domaines de lutte ont été abordés : lutte anti-sous-marine, antinavire, antiaérienne, tirs réels, manœuvres d’hélicoptères et interopérabilité des systèmes de combat, ravitaillement à la mer.

Du 2 octobre au 15 novembre 2020, le mouilleur de mines MUROTO (ARC-483) sera à Guam pour y effectuer un exercice de mouillage de mines en coopération avec la marine américaine.


C'est la quarantième fois depuis 1980 que la Force Maritime d'Autodéfense entraîne sa consœur américaine à la guerre des mines, domaine dans lequel cette dernière compte beaucoup sur ses hélicoptères anti-mines et sur ses rares chasseurs de mines.

Les 28 et 29 septembre 2020, le navire-école KASHIMA (TV-3508) a effectué deux jours d’entraînement avec le destroyer CHUNG-HOON (DDG-93, classe ARLEIGH BURKE Flight IIa) dans les îles Hawaii.


Le KASHIMA effectue actuellement une corvette d’automne. Après une escale à Anchorage, il est arrivé à Pearl Harbor à la suite de ces exercices. Il en est reparti ce jeudi 1^er octobre fera ensuite escale à Saipan dans les Mariannes avant de rentrer à Kure où les attendent les équipes médicales qui testeront tout le personnel pour dépister le コロナウイルス (coronavirus).

Parti de Yokosuka le 30 août (photo), le MURASAME a pris le 6 octobre 2020 la relève du KIRISAME dans sa mission de collecte de renseignements en Mer d'Oman. Son transit a été retardé par la découverte à bord d'un cas de COVID-19 le 1^er septembre : le MURASAME a dû rentrer à sa base et rester en quatorzaine avant de pouvoir en repartir le 16.

Parti de Sasebo le 10 mai, en mission sur zone depuis le 9 juin, le KIRISAME est sur la route du retour. Les mesures prophylactiques lui ont permis de ne pas avoir de cas de contamination à bord, mais l'impossibilité de mettre pied à terre lors des escales fait que l'équipage a hâte de rentrer au Japon.

Le KAGA et l’IKAZUCHI ont effectué un exercice avec les corvettes JOHN LIE (n°358, classe NUNG TOMO) et SUTANTO (n°377, classe PARCHIM) de la marine indonésienne à l’occasion de leur passage au sud-ouest de l’île Jemaja dans l’archipel des Natuna le mardi 6 octobre 2020. L’exercice s’est limité à des évolutions tactiques (prise et tenue de formation, évolutions en groupe) et aux procédures radio de base associées.


Avant l’incontournable prise de photos depuis l’hélicoptère de l’IKAZUCHI, les navires ont procédé à quelques échanges de cadeaux de bon aloi par transfert de courrier ou par hélitransport. La marine indonésienne généralise ce genre d’exercices avec toutes les marines alliées qui passent dans son secteur. La marine japonaise déploie de plus en plus souvent ses navires à l’étranger pour des manœuvres multinationales et profite des trajets pour organiser de tels « exercices en passant » (PASSEX dans la terminologie américaine). Le KAGA et l'IKAZUCHI sont précisément sur le trajet retour vers le Japon après avoir participé à des exercices avec la Marine Indienne en mer d'Oman.


Trinque-trinque fictif entre deux marines où l'alcool est interdit à bord

Suite logique de son entraînement au sud de la Mer de Chine Méridionale avec la marine indonésienne, le groupe constitué du KAGA et de l'IKAZUCHI s'est entraîné à la lutte anti-sous-marine toute la journée du 9 octobre avec le sous-marin SHŌRYŪ de la classe SŌRYŪ.


La venue du submersible avait été annoncée par voie de presse (voir mon message du 15 septembre 2020).
Précisons pour les caustiques que le sous-marin n'a été en surface qu'en fin d'exercice pour la sempiternelle photo de groupe.

Les samedi 10 et dimanche 11 octobre, tout le groupe sera en escale de ravitaillement à Cam Ranh au Vietnam.

Le KAGA (DDH 184), l'IKAZUCHI (DD 107) et le SHŌRYŪ (SS 510) en escale à Cam Ranh au Vietnam :

Sitôt partis de Cam Ranh, le KAGA et l’IKAZUCHI ont effectué plusieurs exercices dont un ravitaillement à la mer avec le destroyer américain JOHN S. McCAIN (DDG-56) et le ravitailleur TIPPECANOE (T-AO-199).


C’était le 12 octobre 2020 en mer de Chine Méridionale.

Citation :

[…] à Cam Ranh au Vietnam : : marin:

L'a l'air bien équipé et bien propre ce port… en tout cas, ce quai (jetée)

DahliaBleue a écrit:

L'a l'air bien équipé et bien propre ce port… en tout cas, ce quai (jetée)

Cette base a été modernisée à l'occasion de l'arrivée des GUEPARD et KILO achetés il y a quelques années.
Les Vietnamiens ayant été à bonne école - celle du NKVD - à l'époque où ils n'étaient que Nord-Vietnamiens, ils ont remarqué un afflux de migrants chinois qui s'installaient tout autour de la baie de Cam Ranh pour y développer qui de la pisciculture, qui de la conserverie de poisson, etc. Les premiers travaux de la base navale ont donné lieu à quelques expulsions - relocalisations de bon aloi.

Le 15 octobre 2020, la Force Maritime d'Autodéfense a commencé les essais du drone Sea Guardian de l'américain General Atomics. A partir de la base aéronavale de Hachinohe dans la préfecture d'Aomori (au nord de Honshū), le drone effectuera 13 vols totalisant 150h de vol dans le secteur de Sanriku (sur l'océan Pacifique) et en mer du Japon.


Les essais visent à valider l'aptitude de l'engin à effectuer un certain nombre de missions telles que surveillance maritime, identification de navire, etc. ainsi qu'à vérifier la sécurité de son intégration au réseau de contrôle aérien civil. L'autonomie du Sea Guardian, qui dépasse les 24h, serait utile pour surveiller à moindres frais les franges extérieures de la Zone Économique Exclusive du Japon.

Le KIRISAME (DD-104, classe MURASAME), l’américain JOHN S. McCAIN (DDG-56) et l’australien ARUNTA (FFH-151) ont effectué deux jours d’exercices en Mer de Chine méridionale les lundi 19 et mardi 20 octobre 2020. Ces exercices ont enchaîné lutte antinavire, anti-sous-marine et antiaérienne dans le but d’améliorer l’habitude qu’ont pris les trois marines à coopérer dans les divers domaines de lutte.


Le KIRISAME est sur le trajet retour de sa mission de recueil de renseignement en mer d’Oman. Il a quitté Sasebo le 10 mai dernier.

Le lundi 26 octobre 2020, les forces armées japonaises, américaines et (dans une moindre mesure) australiennes ont commencé l’exercice Keen Sword 2020.

Cet exercice majeur a pour thème la défense d’îles isolées contre une mainmise perpétrée de manière hostile par une nation qu’on ne nommera pas. Il devait initialement se tenir du 8 au 19 novembre mais a été avancé : commencé le 26 octobre, il prendra fin le 5 novembre. De même, ses effectifs ont été augmentés ces dernières semaines : d’abord annoncée à 30 700 militaires, la participation japonaise est finalement de 37 000 militaires des trois forces armées, auxquels s’ajoutent 9 000 militaires essentiellement américains.

La presse japonaise ne se prive pas de commenter ces modifications : Keen Sword est le premier exercice majeur à se tenir depuis le début de la pandémie du coronavirus, il n’a été ni allégé ni retardé pour faire face au COVID-19, bien au contraire. Programmé sous le cabinet Abe, il a été maintenu par le cabinet Suga. Il est également le premier grand exercice auquel le Japon participe depuis que l’ex-premier ministre Abe Shinzō a fait passer sa loi autorisant le Japon à intervenir sous conditions à l’étranger, mettant de fait fin à l’isolationnisme nippon d’après-guerre. Enfin, il n’échappe à personne que le premier tour de la présidentielle américaine aura lieu pendant l’exercice, le 3 novembre, et non plus avant ; qu’il s’agisse d’une posture martiale ou d’une précaution contre une possible annulation par le futur pouvoir, je laisse cela aux amateurs de spéculation politique.

L’exercice est mis à profit pour développer les modalités de coopération entre les armées japonaises et entre armées alliées. Ainsi, des CV-22 Osprey américains sont déployés à bord du KAGA en plus de ses hélicoptères SH-60J/K, des hélicoptères d’assaut AH-64 Apache de la Force Terrestre d’Autodéfense sont à bord du porte-hélicoptères AMERICA, observateur, interprètes et officiers de liaison sont embarqués à bord des différentes unités. Le général Yamazaki Koji, chef d’état-major interarmées du Japon, est embarqué à bord du KAGA, doté de moyens de commandement interarmées dont l’installation a été décidée suite aux divers fiascos de l’organisation des secours après le tsunami de 2011. L’embarquement de véhicules de la Force Terrestre d’Autodéfense à bord du KUNISAKI la semaine dernière a été fortement médiatisé par les services de relations publiques du ministère japonais de la Défense.


L’exercice se déroule autour d’îles japonaises situées dans l’océan Pacifique, au sud-est de Kyūshū et donc à l’est de la longue chaîne des Ryū-Kyū.

Les Américains y alignent le groupe du porte-avions RONALD REAGAN, la 3^e Force Expéditionnaire des Marines, le 94^e Commandement de l’Air et des Missiles et le 5^e Détachement de Coordination du Champ de Bataille.

Les Japonais alignent plusieurs navires, dont le KAGA et le KUNISAKI, des dizaines d’avions et la Brigade Amphibie à Déploiement Rapide qui va s’entraîner au débarquement aux côtés des US Marines.

En tout, ce sont une vingtaine de navires, une centaine d’aéronefs et pas moins de 46 000 militaires des diverses nations qui y participent.

Au terme de six mois de déploiement contre la piraterie somalienne, le destroyer ŌNAMI (DD-111, classe TAKANAMI) se prépare à rentrer au Japon. Il va être relevé par l’ARIAKE (DD-109, classe MURASAME).

Le destroyer américain JOHN S. McCAIN (DDG 56) mène la frégate australienne BALLARAT (FFH 155) et le destroyer japonais ŌNAMI (DD 111), lequel participe à l’exercice quadrilatéral Malabar 2020 sur le retour d’un déploiement dans le golfe d’Aden.


Les trois bâtiments se sont entraînés à la lutte anti-sous-marine, au ravitaillement à la mer et à la manœuvre tactique en formation.

Après trente-trois ans de service sous les empereurs Shōwa, Heisei et Reiwa, l’escorteur ASAYUKI (DD-132, onzième navire de la classe HATSUYUKI) a été désarmé et rayé des listes le lundi 16 novembre 2020 à Sasebo.


Il avait été mis en service le 20 février 1987. Son ancre sera préservée pour être exposée dans la gare de Sasebo à la demande de la Japan Rail Kyūshū.

Du 20 au 24 novembre 2020 se tient l’exercice de guerre des mines américano-japonais 3JA2020 au sud-ouest du Japon. Le but est d’entraîner les deux marines à coopérer pour dégager un passage dans un champ de mines fictif. La Force Maritime d’Autodéfense a envoyé pas moins de dix-neuf navires (navires-bases, chasseurs de mines océaniques, dragueurs côtiers, navires de commandement de chasse aux mines) et trois hélicoptères antimines MCH 101. L’U.S.Navy n’a envoyé qu’un seul navire (le PATRIOT) et des hélicoptères.

Le mardi 24 novembre 2020, l’ŌNAMI est rentré à Yokosuka au terme de sept mois d’absence. Parti le 26 avril, il a été déployé dans le golfe d’Aden contre la piraterie somalienne ; sur le trajet du retour, il a participé du 3 au 6 de ce mois à l’exercice Malabar 2020 avec les marines indienne, américaine et australienne.


Pendant toute sa mission, les escales avec sortie à terre ont été très limitées pour protéger l’équipage contre une infection au coronavirus. A bord, un suivi médical avait été mis en place. Arrivé à Yokosuka, l’équipage n’a pas été placé en quarantaine et a pu rentrer chez lui, service à bord permettant.


Après avoir culminé à 237 attaques en 2011, le nombre d’actes de piraterie dans le golfe d’Aden et devant les côtes somaliennes est retombé à zéro en 2019. La présence japonaise sur place a été réduite de deux à un escorteur.

Un P-3C décollant de Hachinohe le 25 novembre 2020



Deux avions et soixante personnes sont partis à Djibouti pour y reprendre les missions de patrouille maritime dans le golfe d'Aden. Le ministère n'a pas indiqué la durée de la mission.

LE BRETON a écrit:

Pour une fois c'est pas un américain
https://navaltoday.com/2019/06/27/japanese-minesweeper-collides-with-cargo-vessel-off-hiroshima/

La commission d’enquête a rendu ses conclusions sur l’abordage, le 26 juin 2019, entre le dragueur de mines NOTOJIMA (MSC-682, classe SUGASHIMA) et un cargo devant Mihara en mer de Seto.


L'accident avait eu lieu aux alentours de minuit. Le NOTOJIMA rentrait à Kure après une sortie en mer. Le cargo tentait de laisser le dragueur sur sa gauche, le dragueur avait le cargo sur sa droite : une situation malsaine qui aurait dû entraîner une manœuvre d’évitage de la part d’un des deux navires. Circonstance aggravante aux yeux des enquêteurs, l’équipe de quart sur le dragueur n’avait pas les qualifications minimales requises par le ministère de la Défense (en bon français, le chef de quart n’aurait pas dû être lâché seul et de nuit dans un endroit aussi passager) et le commandant s’était endormi, ce qui l’a évidemment empêché de reprendre la manœuvre au moment critique.

Remorqué à Kure après l'abordage, le NOTOJIMA avait été désarmé le 12 juin 2020 sans avoir été réparé. L'accident n'avait pas fait de blessé.

Le 17 décembre 2020, le HYŪGA (DDH-181) a commencé toute une semaine d’exercices en mer des Philippines avec le destroyer américain JOHN S. McCAIN (DDG 56), le sous-marin français ÉMERAUDE et le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitaine (!) SEINE. Le thème central des exercices est la lutte sous-marine et anti-sous-marine.


Pour les Japonais qui ont mis trop de temps à le comprendre et à le mettre en pratique entre 1942 et 1945, une étroite coopération entre les aéronefs et les escorteurs est une des clés d’une lutte ASM efficace, et la possibilité de s’entraîner avec autre chose qu’un sous-marin conventionnel japonais ou un sous-marin nucléaire américain est une opportunité à ne pas rater pour améliorer les tactiques et dérouiller les esprits enfermés dans leurs habitudes.

Il y a certainement une part de courtoisie diplomatique dans l’appréciation, mais les Américains vantent assez régulièrement dans la presse les capacités ASM de la Force Maritime d’Autodéfense Japonaise.

Le gouvernement japonais a décidé de prolonger d’un an la « mission de recueil de renseignement » en Mer d’Arabie. Sans ce renouvellement, cette mission aurait pris fin le 26 décembre. Le « recueil de renseignement » est en fait un suivi des tensions dans le secteur du détroit d’Ormuz et du Golfe Arabo-Persique. L’escorteur déployé sur zone serait appelé à intervenir pour protéger les tankers nippons si la situation venait à dégénérer ; il pourrait le faire rapidement, sans avoir à venir depuis le Japon.

Citation :

Le 17 décembre 2020 […] semaine d’exercices en mer des Philippines avec […] le sous-marin français ÉMERAUDE et le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitaine (!) SEINE. […] […] : marin:

L'équipage de l'Émeraude à Guam :