[JMSDF] Actualités

Le mercredi 20 janvier ont commencé les manœuvres GUAMEX 2016 qui réunissent au large de Guam des unités américaines et de la Force Maritime d’Autodéfense.

Côté US, deux ARLEIGH BURKE du DesRon 15 basés Yokosuka ont fait le trajet : les Mustin et McCampbell.

Côté japonais, sept navires participent à GUAMEX 2016 :

• les Kirisame (DD-104), Inazuma (DD-105) et Samidare (DD-106) de la classe MURASAME
  
• le Shimakaze (DDG-172, classe HATAKAZE)
  
• le Chōkai (DDG-176, classe KONGŌ)
  
• le Suzutsuki (DD-117, classe AKIZUKI)
  
• le Ise (DDH-182, classe HYŪGA) agissant comme navire de commandement.
  

Parmi les autres unités participant à l’exercice, on compte plusieurs hélicoptères MH-60R, un avion de patrouille maritime et des EA-18G Growler de guerre électronique, tous américains, ainsi qu’un sous-marin dont la nationalité et l’identité n’ont pas été rendues publiques.


GUAMEX 2016 comprend plusieurs exercices de lutte antiaérienne, anti-sous-marine et anti-surface, avec des tirs à munitions réelles et des exercices d’ « adaptabilité à un contexte maritime et électronique changeant ». Il dure plusieurs jours.

Le 27 janvier 2016 peu après 22h, le destroyer KIRISHIMA de la Force Maritime d’Autodéfense a appareillé de Yokosuka. Le ministère de la Défense n’a pas révélé les raisons de cet appareillage nocturne, plutôt rare, mais il se pourrait qu’il soit lié à des préparatifs de lancement d’engin balistique que la Corée du Nord serait en train d’effectuer.

Il est pourtant évident que les navires basés à Maizuru sur la côte Ouest sont mieux placés pour être rapidement opérationnels contre une telle menace.


Chaque fois que Pyongyang prépare un tir de fusée, le Japon déploie des moyens antimissiles à terre, en mer et dans les airs. En cas de défaillance du lanceur coréen et de risque de le voir tomber sur le sol japonais, ils ont mission de le détruire en vol.

Pratiquement tous les destroyers AEGIS japonais ont été construits ou modernisés pour mettre en œuvre le missile SM-3 Block IA à capacité antimissile balistique. Le KIRISHIMA (classe KONGŌ) et l’ATAGO (classe ATAGO) sont basés à Yokosuka. Le MYŌKŌ (classe KONGŌ) est pour l’instant le seul AEGIS basé à Maizuru.

Takagi a écrit:

Le mercredi 20 janvier ont commencé les manœuvres GUAMEX 2016 qui réunissent au large de Guam des unités américaines et de la Force Maritime d’Autodéfense. […] Parmi les autres unités participant à l’exercice, […] tous américains, ainsi qu’un sous-marin dont la nationalité et l’identité n’ont pas été rendues publiques. Le Chōkai en escale à Apra avant le début de GUAMEX 2016 […]: study:

Un clandestin ? Pas un tinois, tout de même ?

DahliaBleue a écrit:

Un clandestin ? Pas un tinois, tout de même ?

La participation d'un Tinois n'aurait peut-être pas été connue à l'avance...

Takagi a écrit:

[…] La participation d'un Tinois n'aurait peut-être pas été connue à l'avance… : oops:

à l'avance, probablement pas… mais a posteriori, après reprise de vue, pourquoi pas ? Les Tinois se sont récemment fait forts d'avoir pisté, avec un sous-marin, et virtuellement détruit des forces navales étasuniennes…

Le ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, a confirmé que la Force Maritime d'Autodéfense déploierait des destroyers AEGIS pour prévenir la possible chute d'une fusée nord-coréenne. Il n'a pas précisé de quels navires il s'agissait ni s'ils étaient déjà en mer.

La Corée du Nord ayant ouvert un créneau de tir d’une fusée entre le 8 et le 25 février, les autorités japonaises ont pris un certain nombre de dispositions pour le cas où la fusée ou des morceaux de celle-ci menaceraient de retomber sur les îles japonaises.

L’habituel système antimissile à deux niveaux a été déployé : destroyers AEGIS armés de missiles SM-3 au large (en mer du Japon et en mer de Chine orientale, ce qui confirme qu'il y aura au moins deux DDG), batteries de missiles Patriot PAC-3 autour de quelques sites terrestres à protéger absolument, dont les îles d'Ishigaki et de Miyako au sud des Ryū-Kyū.


Un avis aux navigateurs a prévenu les pêcheurs des zones prévues de retombée du premier étage, de la coiffe et du deuxième étage de la fusée et plus généralement du risque de voir l’engin dévier de sa trajectoire et de retomber l’importe où en cas de panne. Le premier étage devrait retomber en mer Jaune, la coiffe à la limite de la mer Jaune et de la mer de Chine orientale, le deuxième étage légèrement à l'est des Philippines et les derniers éléments au sud des Philippines - en espérant que la fusée fonctionne.

Une cellule de crise a été mise en place dans la préfecture d’Okinawa, la fusée devant passer au-dessus de l’extrémité méridionale de l’archipel des Ryū-Kyū. Son rôle serait d’organiser et de coordonner les secours en cas d’accident. Les trente stations de police de la préfecture ont été mises en alerte.

Au matin du 4 février 2015, le LST ŌSUMI a quitté la base navale de Kure dans la préfecture de Hiroshima avec une batterie de missiles Patriot PAC-3 à destination d’Okinawa. La batterie constituera la dernière barrière de l'île contre l’éventuelle chute de la fusée dont la Corée du Nord a annoncé le lancement.

D’autres batteries ont été déployées au Japon métropolitain.


La première barrière sera confiée aux SM-3 des trois destroyers AEGIS que la Force Maritime d’Autodéfense a déployés entre la mer du Japon et la mer de Chine Orientale. Ce sont également eux qui seront chargés de la poursuite radar de la fusée et de donner l’alerte si elle venait à dévier de sa trajectoire.

L’Okinawa Times a diffusé le 6 février 2016 un reportage montrant la cellule de crise que les autorités japonaises ont mise en place pour parer à la chute éventuelle de la fusée nord-coréenne dont le lancement pourrait intervenir dès le lundi 8.

En cas d’alerte, c’est-à-dire en cas de détection d’une panne ou d’une déviation de la fusée, celle-ci sera diffusée sur le réseau « J-Alerte » qui sert à diffuser les alertes typhons et catastrophes naturelles. Ce réseau a la possibilité d’interrompre les émissions radio et TV pour diffuser des flashs d’alerte. Il a aussi un accès prioritaire à la VHF marine pour prévenir les pêcheurs en mer.

Pour la préfecture d’Okinawa, la cellule de crise chargée de superviser et d’épauler les réactions d’urgence en cas de chute de la fusée a été ouverte à Naha. Elle fonctionne désormais 24h/24h et le restera jusqu’à la fin du vol de la fusée. Des antennes ont été ouvertes dans toutes les municipalités de la préfecture (donc dans toutes les îles des Ryū-Kyū) sauf à Yonabaru, petite municipalité du sud d’Okinawa.

Un essai d’alerte a été effectué le 5 à 11h en présence du gouverneur Onaga Yushi et de la presse locale. L’alerte, précédée du message « ceci est un test » a été diffusée sur les médias publics et sur le réseau de transmission interministériel EMNET (Emergency Network). Toutes les antennes locales ont accusé réception.


Les équipes du ministère des situations d’urgence et des catastrophes naturelles, les pompiers, les Forces d’Autodéfense, les Garde-Côtes du Japon et les principaux aéroports ont accès à EMNET et maintiendront des équipes d’intervention en alerte 24h/24h jusqu’à la fin du créneau d’alerte. C’est via EMNET que les destroyers AEGIS déployés au large ou les radars à terre diffuseront les premières alertes en cas de problème.

Le dispositif mis en place par la Force Maritime d’Autodéfense se précise : outre les LST ŌSUMI et KUNISAKI qui ont acheminé des batteries de Patriot PAC-3 sur Okinawa, Ishigaki, Shakishima et Miyako, les DDG CHŌKAI et KIRISHIMA, respectivement basés à Sasebo et Yokosuka, ont pris la mer pour gagner les secteurs d’où leurs SM-3 seront bien placés pour intercepter des morceaux de la fusée dont la chute pourrait s’avérer dangereuse.


Le navire américain de trajectographie balistique HOWARD O. LORENZEN (T-AGM-25), en escale depuis trois jours à Sasebo, a également appareillé le 5 février à 11h du matin. Ses radars Cobra King suivront le tir de la fusée nord-coréenne – quels qu’en soient les résultats.

Depuis qu’une fusée nord-coréenne a survolé le territoire japonais après son lancement, avec le manque de fiabilité qu’on leur connaît, les autorités japonaises mettent en place un dispositif d’interception chaque fois qu’un lancement est annoncé.

 

Takagi a écrit:

Le dispositif mis en place par la Force Maritime d’Autodéfense se précise : […] les DDG CHŌKAI et KIRISHIMA […] ont pris la mer pour gagner les secteurs d’où leurs SM-3 seront bien placés pour intercepter des morceaux de la fusée dont la chute pourrait s’avérer dangereuse. […] les autorités japonaises mettent en place un dispositif d’interception chaque fois qu’un lancement est annoncé. : stars: : baton:

Ça paraît être une précaution élémentaire !

C'est aussi une occasion rare de s'entraîner à ces interceptions d'un genre un peu spécial... La Force Maritime d'Autodéfense doit être la marine du monde qui a le plus pratiqué la lutte antibalistique. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir la Corée du Nord pour voisin.

Takagi a écrit:

C'est aussi une occasion rare de s'entraîner à ces interceptions d'un genre un peu spécial... La Force Maritime d'Autodéfense doit être la marine du monde qui a le plus pratiqué la lutte antibalistique. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir la Corée du Nord pour voisin. : DD

Tellement vrai ! (note) Pourvu que ça dure, cette chance !

Note : Ça rappelle un film (ou un roman, je ne sais plus) intitulé : "Tout le monde n'a pas (eu) la chance d'avoir des parents communistes" !

bonjour
question: ces tirs de missiles nord-coréens ne seraient-ils pas destinés à "tâter" la défense adverse ?

warburton a écrit:

bonjour
question: ces tirs de missiles nord-coréens ne seraient-ils pas destinés à "tâter" la défense adverse ?

Je pense que leur but principal relève de la politique intérieure nord-coréenne : faire de la publicité au régime, tenter de légitimer sa mainmise sur tous les rouages du pays.
Par ailleurs, tant qu'il n'y a pas de tir de missile antimissile, les renseignements que les Nord-Coréens ou leurs alliés pourraient en tirer (sans je de mot) me paraissent limités... Les règles de positionnement des PAC-3 près des cibles potentielles ou des SM-3 un peu plus loin mais près du plan de la trajectoire de rentrée des corps balistiques sont connues, surtout de la part d'un pays qui fait des efforts pour acquérir un savoir-faire de technologies spatiales.

Le "missile" qui est annoncé pour les jours prochains est officiellement une fusée lanceuse de satellite - même si la marge est mince entre une telle fusée et un missile balistique, en termes de technologies.

Takagi a écrit:

La Corée du Nord ayant ouvert un créneau de tir d’une fusée entre le 8 et le 25 février, (...)

La Corée du Nord a modifié son créneau de lancement, qui est désormais du dimanche 7 février au dimanche 14 février 2016.
Comme quoi les Japonais ont été bien inspirés d'être prêts avec un peu d'avance...

sans omettre l'utilité "intérieure" de la chose, je pensais que les grandes oreilles du grand voisin (l'Etat-sœur), pourraient en profiter pour analyser les réactions électroniques.
un peu comme lorsqu'un avion des Korean Airlines survolait (par mégarde ) le Kamchatka…

warburton a écrit:

sans omettre l'utilité "intérieure" de la chose, je pensais que les grandes oreilles du grand voisin (l'Etat-sœur), pourraient en profiter pour analyser les réactions électroniques.
un peu comme lorsqu'un avion des Korean Airlines survolait (par mégarde ) le Kamchatka…

Possible... mais leur collecteur de renseignements a apparemment réussi à ne pas s'échouer sur la côte de la préfecture d'Aomori et a passé le détroit de Tsugaru (entre Honshū et Hokkaidō) et se trouve désormais dans le Pacifique Nord, loin de la zone d'essais.

La fusée nord-coréenne a été tirée vers 09h30 locales le dimanche 7 février 2016 depuis le pas de tir de Sohae près de Tongchang. Depuis jeudi, des images satellite faisaient état de mouvements autour de la rampe de lancement, dont ceux des camions citernes transportant le carburant des propulseurs.

Les services nord-coréens n’ont pas encore annoncé si la mise en orbite du satellite avait été un succès. Quoi qu’il en soit, aucun élément de la fusée n’est retombé à proximité du Japon dont le dispositif anti-missile n’a pas eu à servir.


Il n'y a plus qu'à ramener les batteries de PAC-3 dans leurs emplacements habituels de temps de paix : des mouvements de LST supplémentaires à prévoir.

Takagi a écrit:

La fusée nord-coréenne a été tirée vers 09h30 locales le dimanche 7 février 2016 […] Il n'y a plus qu'à ramener les batteries de PAC-3 dans leurs emplacements habituels de temps de paix : des mouvements de LST supplémentaires à prévoir. : marinpilote:

Voilà un exercice rondement mené !  
D'où provient le schéma ? De la presse nipponaise ? Ça ressemble à un manga ?

Takagi a écrit:

(...)Les services nord-coréens n’ont pas encore annoncé si la mise en orbite du satellite avait été un succès.(...)

L'agence de presse nord-coréenne claironne un succès complet.

DahliaBleue a écrit:

Voilà un exercice rondement mené !  
D'où provient le schéma ? De la presse nipponaise ? Ça ressemble  à un manga ?

De la presse japonaise. De telles illustrations y paraissent chaque fois que Pyongyang organise ce genre de feu d'artifice.


Et notre France-Info national explique que le missile a survolé "l'île d'Okinawa où se trouvent plusieurs bases américaines" alors qu'il ne s'agit que de la partie extrême-occidentale des eaux de la préfecture d'Okinawa, anciennement dénommée archipel des Ryū-Kyū jusqu'à ce que la presse prenne l'habitude de ne citer que les préfectures. Frédéric Charles (l'inénarrable correspondant de France-Info au Japon) s'est encore planté dans son commentaire. Ce n'est pas (et de loin !) la première fois.

Le samedi 13 février 2016, le LST ŌSUMI a rembarqué deux batteries de Patriot PAC-3 qui avaient été déployées il y a une semaine sur l’île de Miyakojima dans la partie méridionale de l’archipel des Ryū-Kyū. Parti de Sasebo, le navire est entré dans le petit port de Miyako à 13h15 mais a dû attendre 20h35 que la marée permette l’embarquement de la première batterie par la porte latérale. La deuxième a suivi à 20h50.


Au matin du 14, l’ŌSUMI a appareillé et mis le cap sur Kure.

Le 15 février à 18h, après une escale à Chonburi, le destroyer MATSUYUKI (DD 130) de la Force Maritime d’Autodéfense est arrivé à Chuk Samet, qui est le port de commerce de Sattahip (Thaïlande). Il va y rester jusqu’au 20 pour l’exercice Cobra Gold 2016. Son rôle dans cet exercice consiste à coordonner l’évacuation de civils et, en fin d'exercice, à simuler leur évacuation par mer.


Pour l’occasion, il accueille une délégation thaïlandaise d’officiers des fusiliers marins et des services de soutien.

L’exercice est mis à profit pour informer la population sur les procédures à appliquer en cas d’évacuation.

Takagi a écrit:

Le 15 février […] le destroyer MATSUYUKI (DD 130) […] est arrivé à Chuk Samet […] (Thaïlande). […] pour l’exercice Cobra Gold 2016. Son rôle dans cet exercice consiste à coordonner l’évacuation de civils et, en fin d'exercice, à simuler leur évacuation par mer. […] L’exercice est mis à profit pour informer la population sur les procédures à appliquer en cas d’évacuation. : marin:

Compte tenu des dimensions, modestes, du destroyer, pour évacuer des populations, il doit falloir compter sur des moyens (complémentaires) plus volumineux : bâtiments amphibies ou navires marchands…

Le matin du 15 février 2016, un P-3C de patrouille maritime a repéré un sous-marin inconnu à la limite de la Zone Contiguë japonaise à l'entrée septentrionale du détroit de Tsushima. Le destroyer ASAGIRI (DD-151), qui était en alerte à Kure, a appareillé pour le pister.


Le sous-marin, qui faisait route au sud-ouest, a plongé avant que le destroyer arrive. Celui-ci a cependant pu le pister dans le détroit de Corée jusqu’à ce qu’il s’éloigne en mer de Chine orientale. Le sous-marin n’a pas fait surface, n’est pas entré dans les eaux territoriales japonaises, et le ministère japonais de la Défense n’a pas communiqué d’éléments qui permettraient de connaître sa nationalité. Le ministère a précisé qu’il n’était même pas entré dans la Zone Contiguë, ce qui lui laisse fort peu de place pour passer entre Tsushima et Kyūshū.

Le ministère a loué l'excellente coopération entre ses avions de patrouille et ses navires de surface en lutte ASM.