[JMSDF] Marine Japonaise actuelle et future

Ce dimanche 6 décembre était organisé le concours internavire de curry de la base navale de Sasebo.


Ce concours a lieu tous les deux ans entre les dix destroyers de la Force Maritime d’Autodéfense stationnés à Sasebo. Chaque bateau a sa recette et ses ingrédients, qui ne se transmettent que de bouche de cuisinier à oreille de cuisinier et que chacun essaie de faire du mieux possible et d’améliorer touche par touche. Cette tradition remonte à l’époque de la Marine Impériale ; elle avait été instituée pour pousser les cuisiniers à améliorer l’ordinaire et pour inciter les commis à aller s’approvisionner en produits frais locaux.


Chacun des dix destroyers tient un stand où sa recette est préparée en marmites règlementaires. Le « jury » est constitué de la population de la ville ; les visiteurs doivent goûter un godet de chaque préparation avec un bol de riz (identique pour tous les navires) et voter en fin de parcours pour celui qu’ils ont préféré.


Cette année, c’est le destroyer Amagiri (DD-154) qui a remporté le Grand Prix du Curry, par sa recette de curry de bœuf dont la recette s’est transmise depuis près de 27 ans (l’AMAGIRI a été admis au service le 28 février 1989).


Un peu de piquant dans un monde fade...

Takagi a écrit:

Ce dimanche 6 décembre était organisé le concours internavire de curry de la base navale de Sasebo. […] elle avait été instituée pour pousser les cuisiniers à améliorer l’ordinaire et pour inciter les commis à aller s’approvisionner en produits frais locaux. […]

… initiative prémonitoire (et heureuse) visant (par anticipation) à limiter l'empreinte carbone !

Citation :

[…] Cette année, c’est le destroyer Amagiri (DD-154) qui a remporté le Grand Prix du Curry, par sa recette de curry de bœuf dont la recette s’est transmise depuis près de 27 ans […] Un peu de piquant dans un monde fade…[…]

Fade ? Ça dépend des jours (et pour qui)… il est parfois qualifié de "monde de brutes" ! Et puis tous les currys ne sont pas forcément "hot" : il y en a des "mild"… (Note)

Citation :

[…] Le destroyer Amagiri de la classe ASAGIRI, photographié en juillet 2010 lors d'une escale à Tokachi (Hokkaidō)[…]

Un héritier de la grande tradition des

Citation :

[…] Amagiri [comme celui de] la classe Fubuki L'Amagiri en novembre 1930 […]

… mais sans l'écubier encastré dans la proue…

Note : Houla ! Voilà que j'emploie des mots à consonance britonne : je vais me faire réprimander

Depuis le 23 décembre, la Force Maritime d’Autodéfense piste un collecteur de renseignements chinois au large de l’archipel des Izu. Il a été repéré le 23 à 15h30 par un avion de patrouille maritime puis a été relocalisé et photographié à plusieurs reprises. Du vendredi 25 décembre à 15h30 au samedi 26 à 11h, il a effectué des allées et venues nord-sud entre la péninsule de Bōsō, dans la préfecture de Chiba (Honshū) et les îles Miyakejima et Hachijojima de l’archipel des Izu.


Il s’est bien gardé de pénétrer dans la Zone Contiguë, et encore plus dans les eaux territoriales. Le dimanche 27, il s’est éloigné.

C’est la première fois qu’un navire collecteur de renseignements de la marine de l’Armée Populaire de Libération s’approche aussi près de Tōkyō. D’après le ministère japonais de la Défense, qui l’a identifié, il s’agit d’un navire déplaçant environ 6000t qui avait déjà été repéré et pisté en novembre dans le sud des Ryū-Kyū.

La péninsule de Bōsō est la langue de terres montagneuses qui sépare la baie de Tōkyō de l’océan Pacifique. L’archipel des Izu est constitué d’îles volcaniques et sépare l’océan Pacifique de la Mer des Philippines.

Cette incursion d’un navire-espion au large du Japon a coïncidé avec l’intrusion de trois patrouilleurs, dont un armé, dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku et avec l’adoption par le cabinet du premier ministre du projet de budget de la Défense pour l’année fiscale 2016.

Takagi a écrit:

Depuis le 23 décembre, la Force Maritime d’Autodéfense piste un collecteur de renseignements chinois au large de l’archipel des Izu. […]
Il s’est bien gardé de pénétrer dans la Zone Contiguë, et encore plus dans les eaux territoriales. […]

Effectivement, c'eût été difficile, à moins de pouvoir passer par en-dessous (un sous-marin) ou par au-dessus (véhicule spatial)…

Citation :

[…] D’après le ministère japonais de la Défense, qui l’a identifié, il s’agit d’un navire déplaçant environ 6000t […]

… mais qui s'est bien gardé d'en dévoiler l'identité ?

Citation :

[…] Cette incursion d’un navire-espion au large du Japon a coïncidé avec l’intrusion de trois patrouilleurs, dont un armé, dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku et avec l’adoption par le cabinet du premier ministre du projet de budget de la Défense pour l’année fiscale 2016. : homer:

… que les Tinois considèrent comme un signe d'agressivité ?

Incursion veut dire dans les eaux de 12 nm ?

Or il me semble que d'après les annonces officielles, ça n'est pas le cas ? D'ailleurs je suis surpris de voir que le Joint Staff japonais n'a pas publié de rapport officiel sur leur site.

Quant au navire en question, il devrait être un Type 815.

Henri K.

P.S. : En fait, si : http://www.mod.go.jp/j/press/news/2015/12/26a.html, et c'est bien un Type 815 comme je disais.

Henri K. a écrit:

Incursion veut dire dans les eaux de 12 nm ?

Je ne vois pas comment il aurait pu rentrer dans les eaux territoriales puisqu'il n'est même pas rentré dans la Zone Contiguë qui les ceinture…

Takagi a écrit:

Henri K. a écrit:

Incursion veut dire dans les eaux de 12 nm ?

Je ne vois pas comment il aurait pu rentrer dans les eaux territoriales puisqu'il n'est même pas rentré dans la Zone Contiguë qui les ceinture… : scratch:

Je suppose que la question porte sur le sens du substantif (incursion)… qui est en fait très général. Elle peut être perçue comme indésirable ou désapprouvée, dans toute zone décrétée (unilatéralement ?) "réservée"…

Le 9 janvier 2015, un P-3C du 2^e kōkū-gun a observé les premières glaces en mer d'Okhotsk, à environ 280km au nord d’ Abashiri (Hokkaidō).

Il ne s’agit pas de pack à la dérive détaché d’une lointaine banquise, mais de l’eau de la mer d'Okhotsk qui gèle après avoir été refroidie par les masses d’air sibériennes. La bande de glace observée par le P-3C faisait environ 5000m de long, étirée dans le sens nord-sud.


L’hiver dernier, la première observation de glace avait été faite le 31 décembre 2014, c’est-à-dire plus tôt que d’habitude. Cette année 2016 est plus dans la moyenne. Les statistiques de l’observatoire météorologique de Sapporo montrent que, depuis le début des relevés enregistrés, les premières glaces visibles à l’œil nu apparaissent au milieu du mois de janvier.

Ces glaces présentent un danger pour la navigation parce qu’elles se forment très vite. La température de la mer est à la limite de celle de prise des glaces, et le moindre front ou vent froid provoque l’apparition d’une couche de glace qui peut rapidement dépasser le mètre.  Il se passe rarement une année sans qu’un navire-usine de pêche se fasse prendre dedans.

Basé à Hachinohe dans la préfecture d'Aomori (Honshū),  le 2^e kōkū-gun (2^e groupe aérien de la marine) a été créé en 1963. D’abord équipé de Lockheed P-2 à moteurs en étoile, il a été rééquipé de P-2J à turbopropulseurs en 1971, puis de Lockheed P-3C en 1985. Ce groupe comprend deux flottilles de dix P-3C chacune (les 2^e et 4^e flottilles de patrouille maritime), un échelon de maintenance (le 2^e Seibi Hokyūtai) et une flottille d’hélicoptères de transport (le Hachinohe Koku Kichitai) équipée d’UH-60J.

Le site officiel de la base aéronavale de Hachinohe est là : http://www.mod.go.jp/msdf/hatinohe/index.html

Takagi a écrit:

[…] Ces glaces présentent un danger pour la navigation parce qu’elles se forment très vite. La température de la mer est à la limite de celle de prise des glaces, et le moindre front ou vent froid provoque l’apparition d’une couche de glace qui peut rapidement dépasser le mètre. […]

Je suis assez surprise par cette rapidité (à devenir si épaisse !) : passe encore dans les régions arctiques (ou antarctiques) mais  la mer d'Okhotsk me semblait moins glaciale que ça !

Citation :

[…] Basé à Hachinohe dans la préfecture d'Aomori (Honshū),  le 2^e kōkū-gun (2^e groupe aérien de la marine) a été créé en 1963. D’abord équipé de Lockheed P-2 à moteurs en étoile, il a été rééquipé de P-2J à turbopropulseurs en 1971, puis de Lockheed P-3C en 1985. Ce groupe comprend deux flottilles de dix P-3C chacune (les 2^e et 4^e flottilles de patrouille maritime), un échelon de maintenance (le 2^e Seibi Hokyūtai) et une flottille d’hélicoptères de transport (le Hachinohe Koku Kichitai) équipée d’UH-60J.
Le site officiel de la base aéronavale de Hachinohe est là […] : study:

Je vais ainsi pouvoir compléter ma base de données sur la patrouille maritime…

Depuis plusieurs années, la Force Maritime d'Autodéfense entretient un détachement de P-3C à Djibouti pour surveiller le golfe d'Aden dans le cadre de la lutte contre la piraterie somalienne. Les avions et les équipages sont relevés tous les trois mois. L'autonomie du P-3C étant insuffisante pour faire le voyage sans escale, les avions ont coutume de faire une unique escale de ravitaillement en Thaïlande ou à Singapour.

Problème : le vol entre ces escales et le Japon fait passer au-dessus de la mer de Chine méridionale des appareils militaires bourrés d'appareils de détection et de guerre électronique. Les récentes prises de position de la Chine dans le secteur risquent d'obliger les P-3C à faire un détour et à se rajouter des escales. Le ministère japonais de la Défense envisage des escales aux Philippines ou en Malaisie (à Bornéo, plus précisément), ou tout du moins le survol de leurs territoires pour éviter la zone sensible, au cas où la Chine prendrait mal le survol des Spratley ou des Paracels par des P-3C en transit. Mais cette modification du vol des P-3C demande la mise en place de quelques accords et procédures entre le Japon, la Malaisie, les Philippines et peut-être l'Indonésie, accords que la Chine risque de présenter de manière biaisée comme une tentative d'encerclement et d'alliance sinophobe.

La presse japonaise attend la décision du gouvernement en la présentant comme un test de politique étrangère. Mais le vrai test sera celui de l'interprétation chinoise du prochain transit des P-3C. : peut-être le détour s'avèrera inutile, en fin de compte.

À suivre…

Takagi a écrit:

[…] L'autonomie du P-3C étant insuffisante pour faire le voyage sans escale, les avions ont coutume de faire une unique escale de ravitaillement en Thaïlande ou à Singapour. […]

Effectivement… mais de peu : Djibouti->Japon, c'est ~5100 nautiques en vol orthodromique, alors que la DF du P-3 est de ~4800 nautiques (je ne lui voyais pas les pattes aussi courtes… ).

Plusieurs articles de la presse japonaise du 12 janvier font état d’une précision apportée par le gouvernement  japonais à son homologue chinois.

Le droit de transit innocent est reconnu par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer même pour les navires de guerre. Ce droit est systématique dans la ZEE. Il s’applique aussi dans les eaux territoriales moyennant quelques procédures visant notamment à prévenir la nation « visitée » pour éviter toute méprise et lui permettre, si elle le souhaite, de mettre en place des mesures ; la nation « visitée » n’est cependant pas tenue d’accepter ce transit dans ses eaux territoriales de navires militaires. Ce sont ces derniers points de la Convention que Tōkyō a rappelés par voie diplomatique à Pékin.

Fort de quoi le ministère japonais de la Défense a donné de nouvelles instructions à la Force Maritime d’Autodéfense.

   Sources : Yomiuri Shinbun du 12/01/2016 et plusieurs autres journaux qui n'ont fait que reprendre le texte du Yomiuri.

Selon la NHK, ces mesures pourraient comprendre l'envoi de navires des Garde-Côtes du Japon ou de la Force Maritime d'Autodéfense, selon les cas, et la notification aurait été faite au mois de mai 2015. Le ministre japonais de la Défense l'aurait expliqué lors de la conférence de presse qu'il a tenue le lundi 11 janvier 2016, en réponse aux questions des journalistes.

   Source : l’article de la NHK du 12/01/2016


Je vous assure qu'il est très utile de comprendre le japonais !

Takagi a écrit:

[…] Fort de quoi le ministère japonais de la Défense a donné de nouvelles instructions à la Force Maritime d’Autodéfense. […] : maraton: Je vous assure qu'il est très utile de comprendre le japonais !

J'en suis également persuadée… Heureusement, nous bénéficions à ce sujet des connaissances d'un contributeur émérite

Dans sa conférence de presse du 12 janvier 2016, le ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, a quelque peu précisé les directives que le Cabinet lui a données pour le cas où des navires militaires chinois viendraient à violer les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku.

Ce cas de figure sort du cadre d’intervention des garde-côtes, qui n’ont pas vocation à s’opposer à l’intrusion d’un navire de guerre – quel qu’il soit, même s’il n’est pas fortement armé.

La Force Maritime d’Autodéfense surveille donc la zone des Senkaku à l’aide de ses avions de patrouille maritime, et un système d’alerte a été mis en vigueur de manière à pouvoir dépêcher sur place les moyens adéquats des Forces d’Autodéfense en cas de besoin, c’est-à-dire si survenait une situation qui n’était plus gérable par les garde-côtes. Des bâtiments de combat de la Force Maritime d’Autodéfense pourraient être envoyés pour convaincre les Chinois de quitter la zone.


Le japonais est une des langues les plus faciles à apprendre du monde. Preuve en est que près de cent vingt-sept millions d'êtres humains l'ont choisi comme langue maternelle.

Takagi a écrit:

[…] : marin: Le japonais est une des langues les plus faciles à apprendre du monde. Preuve en est que près de cent vingt-sept millions d'êtres humains l'ont choisie comme langue maternelle.

Je me disais aussi… Tout s'explique !

À y réfléchir, c'est plutôt en terme de flux annuel qu'il convient d'évaluer cet engouement : soit environ un million et cent mille êtres humains qui la choisissent ainsi chaque année…

L'Etat major japonais vient de publier la statistique des interceptions aériennes autour du Japon depuis 2011 :

http://www.mod.go.jp/js/Press/press2016/press_pdf/p20160122_01.pdf

J'ai traduit une partie du tableau mais sinon Google Translate est aussi très simple d'utilisation :



En rouge les routes empruntées par les Russes, en orange les Chinois :



Henri K.

j aimerait bien savoir qui ses les ""autre"" dans le tableau !!

Henri K. a écrit:

L'Etat major japonais vient de publier la statistique des interceptions aériennes autour du Japon depuis 2011 : (...)

valdechalvagne a écrit:

J'aimerais bien savoir qui c'est, les "autres" dans le tableau !!

Comme son titre l'indique, l'article ne porte pas sur les interceptions réalisées par la Force Aérienne d'Autodéfense mais sur le nombre de décollages d'alerte (Scramble pour les amateurs de langue anglaise). Les "autres" peuvent n'être que des faux échos ou des avions qui ont fait demi-tour avant d'être identifiés à vue par les chasseurs japonais. Ils peuvent aussi être des avions de tourisme japonais qui ont volé là où il ne fallait pas (j'ai connaissance de quelques cas autour de la centrale de Fukushima, par exemple, des gens qui voulaient prendre des photos de la zone évacuée...)
NB L'article ne dit pas de qui il s'agit, c'est moi qui interprète.

Takagi a écrit:

[…] des avions de tourisme japonais qui ont volé là où il ne fallait pas (j'ai connaissance de quelques cas autour de la centrale de Fukushima, par exemple, des gens qui voulaient prendre des photos de la zone évacuée…)[…] : suspect:

Toutefois la zone autour de Fukushima semble avoir été peu concernée par ces décollages d'alerte.

DahliaBleue a écrit:

Takagi a écrit:

[…] des avions de tourisme japonais qui ont volé là où il ne fallait pas (j'ai connaissance de quelques cas autour de la centrale de Fukushima, par exemple, des gens qui voulaient prendre des photos de la zone évacuée…)[…] : suspect:

Toutefois la zone autour de Fukushima semble avoir été peu concernée par ces décollages d'alerte.

Pourquoi ? Rien dans l'article n'en parle. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il y a eu 307 décollages d'alerte dans la "zone centre" (sans autre précision) en cinq ans, sans indiquer combien ont servi à intercepter des appareils russes ou nord-coréens.

Takagi a écrit:

[…] Pourquoi ? Rien dans l'article n'en parle. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il y a eu 307 décollages d'alerte dans la "zone centre" (sans autre précision) en cinq ans, sans indiquer combien ont servi à intercepter des appareils russes ou nord-coréens.

C'est la carte des survols qui m'a incitée à cette conclusion.

DahliaBleue a écrit:

Takagi a écrit:

[…] Pourquoi ? Rien dans l'article n'en parle. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il y a eu 307 décollages d'alerte dans la "zone centre" (sans autre précision) en cinq ans, sans indiquer combien ont servi à intercepter des appareils russes ou nord-coréens.

C'est la carte des survols qui m'a incitée à cette conclusion.

La carte ne donne que les trajets des avions russes et chinois interceptés, elle ne donne ni les points d'interception des autres avions, ni les trajets suivis par les chasseurs japonais...

Takagi a écrit:

[…] La carte ne donne que les trajets des avions russes et chinois interceptés, elle ne donne ni les points d'interception des autres avions, ni les trajets suivis par les chasseurs japonais… : mrgreen:

On nous cache tout ! Et ça nous conduit à des conclusions hâtives ! et erronées !

DahliaBleue a écrit:

On nous cache tout ! Et ça nous conduit à des conclusions hâtives ! et erronées !

Mais non, mais non, il suffit de lire sans lunettes déformantes

comment !!!! des ovni au dessus de Fukushima !!!!