Je vous partage ici un article que j’avais initialement écrit pour mon forumet qui est inspiré du sujet
Uchronipponde Takagi.
Nous connaissons aujourd’hui le sort subi par les trois cuirassés de la classe Yamato, dont aucune ne joua le rôle décisif espéré.
D’ailleurs l’amiral Yamamoto s’était lui-même opposé en vain à la construction des Léviathan.
Les Yamato furent longs à construire et concevoir, couteux en ressources et immobilisèrent pour longtemps de formes de construction dans les chantiers navals japonais. Une question se pose donc : à quoi aurait ressemblé l’IJN si elle avait mis ses ressources dans d’autres projets ?
Le scénario ne tient pas compte du court de la guerre.
ScénarioBut :Construire plus de porte-avions à la place des cuirassés tout en comblant les manques en transports et escorteurs. On l’a vu OTL, l’USN alignait à la fin de la guerre beaucoup plus de PA que l’IJN. L’escorte et la logistique firent défaut au japonais tout au long de la guerre.
Projet : construire trois porte-avions lourds supplémentaires (deux Shōkaku et un Taihō supplémentaires), deux Tone et trois Ibuki supplémentaires. Des destroyers, escorteurs, transports. Les navires historiquement convertis en CVL et CVE restent inchangés. Mise en chantier de près d’un sous-marin par mois.
L’IJN en 1941 :10 cuirassés : 4 Kongō, 2 Fusō, 2 Hyūga, 2 Nagato
8 porte-avions : Akagi, Kaga, Sōryū, Hiryū, quatre Shōkaku (Shōkaku, Zuikaku, Ryukaku et Kamikaku)
3 porte-avions légers : Hōshō, Ryūjō, Zuihō
1 porte-avions d’escorte : Taiyō
4 porte-hydravions : 2 Chitōse (Chitōse et Chiyoda), Mizuho, Nisshin
20 croiseurs lourds : 2 Aoba, 2 Kako, 4 Myōkō, 4 Takao, 4 Mogami, 4 Tone
17 croiseurs légers : 2 Tenryū, Yūbari, 5 Tama, 6 Abukuma, 3 Jintsū, 3 Katori
151 destroyers: 9 Kamikaze, 12 Mutsuki, 24 Fubuki, 6 Hatsuharu, 10 Shiratsuyu, 10 Asashio, 20 Kagerō, 28 Yūgumo, 12 Shimakaze, 20 Akizuki
47 sous-marins
7,3 millions de tonnes de navires marchands et transports
Évolution de l’IJN (dates prévues de mise en service entre parenthèses) :8 porte-avions 2 Jūnyō (février 1942, octobre 1942), 4 Unryū (mars 1942, aout 1942, avril 1943, juillet 1943), 2 Taihō (Taihō juillet 1943, Kaihō janvier 1944)
2 porte-avions légers : Shōhō (janvier 1942), une nouvelle classe ou un Shōhō supplémentaires (septembre 1943)
2 porte-avions d’escorte : 2 Taiyō (mai 1942, novembre 1942)
3 croiseurs lourds : Ibuki (avril 1942) et deux sister-ships (juillet 1942 et septembre 1942)
5 croiseurs légers : Agano (janvier 1942), Ōyodo (juillet 1942), Kashihara (avril 1943), Noshiro (mai 1943), Yahagi (novembre 1943)
24 destroyers : 6 Yūgumo, 1 Shimakaze, 12 Akizuki (2 par mois en 1942), 5 Akizuki -kai (2 par mois en 1942)
21 sous-marins jusqu’en février 1944)
30 escorteurs (Kaibōkan) : les 6 premiers en mars 1942 les autres par tranches de 6 (juillet 1942, aout 1942, septembre1942, octobre 1942)
1 million de tonnes de navires marchands en 1942
AnalyseLe nerf de la guerre, les porte-avions :OTL l’Unryu est une version light du Shōkaku utilisant l’assemblage d’éléments préfabriqués pour être construit plus vite. Dans cette TL il s’agira littéralement d’un Shōkaku amélioré. Quinze navires étaient prévus et OTL la plupart des quilles sont posées en 1943 et 1944 avec les premiers dès 1942. Ces navires ont donc de grandes chances de voir le jour et plus tôt qu’OTL pour la plupart.
Il est aussi très probable qu’ils soient remplacés par des Taihō (à partir de 1943) ou Taihō Kai (à partir de 1944). Ce dernier est une version légèrement plus longue (3 m environ) et avec une défense AA légèrement supérieure (deux paires de Type 98 supplémentaires).
Shimakaze vs Akizuki-kai:Le Shimakaze est le destroyer le plus rapide de la Seconde Guerre mondiale, mais il ne se destinait pas spécialement à devenir une classe à part entière. C’est un véritable wagon à torpille, mais l’aéronavale dominant la guerre, le rôle du destroyer devient la défense de flotte avant tout.
L’Akizuki — kai reprend certains éléments développés dans le projet Shimakaze, mais reste avant tout une amélioration de la classe Akizuki. Deux versions possibles pour ce qui est des canons, dépendant de la taille du navire. Une avec 4 tourelles doubles de 10 cm/65 Type 98, l’autre avec 5 ensembles.
Le 10 cm/65 Type 98 est un canon double emploi, pièce antinavire et antiaérienne. C’est le meilleur canon que l’IJN est conçue dans ce genre.
Les deux versions ont en commun un ensemble de 6 tubes lance-torpilles de 610 mm.
La grande inconnue :Plus de porte-avions c’est bien, mais rappelons-nous qu’au court de la guerre les avions américains prirent l’ascendant sur leurs pendants japonais. L’annulation des Yamato ne rend pas les avions japonais meilleurs.
Par contre, plus de PA japonais changent la donne. Avec deux Shokaku supplémentaires à Pearl Harbor il est inévitable que les pertes américaines soient plus lourdes.
Si Midway se passe à la même date qu’OTL et que les Japonais n’ont pas subi de pertes importantes entre ces deux batailles, Yamamoto pourrait se présenter à Midway avec au moins 8 PA. Même si les Américains arrivent à mettre 3 PA hors de combat comme OTL il en resterait donc 5 (ou plus) pour finir la bataille. Suffisamment pour mettre l’US Navy hors-jeu jusqu’à fin 1943 voire 1944 si des croiseurs est destroyers sont aussi victimes de la bataille.
Tout cela simplement en annulant 3 super-cuirassés et sans inventé de navires magiques.
La question des équipages et des avions :Plus de porte-avions veux dire plus d’équipages, mais en réalité les équipages des trois Yamato suffiraient à eu seul à staffer quatre porte-avions.
De la même manière, la Marine n’a pas manqué d’avions OTL, mais de pilotes entrainés.
De plus la marine ne manquait pas de personnel, mais ce dernier manquait de formation dans les deux dernières années du conflit. Là c’est le milieu des années 30 ce qui pour 1941 laisse 5 ans pour former des équipages.
Impacts potentiels sur le conflit :L’ajout de deux Shōkaku qui ont remplacé les deux premiers Yamato dans les cales renforce considérablement la Force de Raid au moment de Pearl Harbor.
En plus des conversions commencées avant Pearl Harbor (Zuihō, Jūnyō, Hiyō), la flotte reçoit deux Unryū dès 1942, ce qui porte à cinq le nombre de porte-avions lourd mis en service cette année-là. Les deux Taihō, plus longs à construire, n’arrivent qu’en 1943 et 1944.
Ce scénario fait la part belle aux forces légères, à l’escorte et à la marine marchande, ce qui n’avait pas du tout été le cas avant-guerre OTL. La Flotte combinée commence la guerre avec beaucoup plus de destroyers (151 au lieu de 108). Ce chiffre peut être ramené à 130 si les modèles anciens des Kamikazes et Mutsuki sont retirés du service. La flotte marchande totalise 900 000 tonnes de plus qu’OTL.
Seul le nombre de sous-marins est inférieur, 47 contre 64 OTL. Mais OTL, l’IJN a très peu utilisé ces sous-marins dans un rôle offensif. On est loin des loups de l’atlantique.