[JMSDF] Actualités

Du 3 au 9 juin 2017, le porte-hélicoptères HYŪGA (DDH-181) et le destroyer lance-missile ASHIGARA (DDG-178) ont été intégrés au groupe de combat du porte-avions américain RONALD REAGAN, déployé à l’Est des Ryū-Kyū après un passage remarqué en mer du Japon.

Cette intégration a permis aux deux escorteurs japonais d’entraîner leurs équipages à la lutte antiaérienne et au contrôle d’aéronefs dans un contexte interarmées. Plusieurs F-15J et E-2C basés à Naha (Okinawa) ainsi que des EA-18 américains de guerre électronique ont participé aux exercices que les deux marines avaient organisés.

Ce dimanche 11 juin 2017 a lieu la première édition du festival de curry de la Force Maritime d’Autodéfense à Ōminato dans la préfecture d’Aomori, tout au nord de Honshū. Grâce à l’accord qu’elle a passé avec le ministère de la Défense, la municipalité espère créer une nouvelle attraction dans une ville où il n’y en a pas beaucoup. La fréquentation sera suivie de près pour voir si l’idée a pris. Dix escorteurs ou flottilles aéronavales de la Force Maritime d’Autodéfense sont venus pour faire la promotion de l’évènement. Ils ont approvisionné en quantités limitées dix boutiques de la ville en barquettes de curry, chaque boutique représentant une unité. Lesdites barquettes seront vendues aux visiteurs qui se rendront en ville ce dimanche. Il y a plusieurs recettes, tantôt au poulet, tantôt au porc et tantôt au bœuf, avec les trucs propres à chaque cuisine : chaque chef a son cocktail d’épices, certains rajoutent de la banane ou des pommes, d’autres une touche de café. Les prix varient de 980 à 1500 Yens (7,95 à 12,15€) la portion selon la recette. Les barquettes, les baguettes, les serviettes et les sets de table ont été commandés par la municipalité à des entreprises locales. Une mascotte dessinée a été créée pour l’occasion (photo) et imprimée sur ces articles. La formule en boutique a été préférée à celle des stands tenus à l’extérieur à cause de la météo : Ōminato est très au nord, la température moyenne n’y est que de 16° en juin et la saison des pluies a commencé.


La ville d’Ōminato abrite une base navale et une base aéronavale. La tradition veut que le curry y soit le plat de résistance du vendredi. La ville est située près de celle de Mutsu qui, avec ses 60 000 habitants, est la métropole locale mais ne saurait se comparer aux mégapoles du Kantō ou du Kansai.

Cet événement peut paraître anecdotique et l’est assurément. Sa création en 2017 révèle cependant une évolution de l’opinion publique vis-à-vis des forces armées : il y a une vingtaine d’années, un tel festival aurait paru incongru et aucune municipalité ne se serait risquée à le lancer pour attirer le chaland…

Le 8 juin 2017, après la fin de leur escale aux Philippines, l’IZUMO et le SAZANAMI ont effectué un exercice de navigation en formation avec le vénérable RAJAH HUMABON (PF-11, au centre sur la photo) de la marine des Philippines, lequel tient toujours la rampe malgré son grand âge. C’est le même RAJAH HUMABON qui avait accueilli les deux escorteurs japonais à leur arrivée le 6.

Les 9 et 10 juin 2017, l’IZUMO et le SAZANAMI ont participé ont participé à un exercice en mer de Chine méridionale avec des navires de trois autres marines (USA, Canada, Australie). L’exercice portait sur l’établissement et le maintien de liaisons radio de communication et d’échange de données.

Du 15 au 18 juin, l’INAZUMA participe à l’exercice PACIFIC GUARDIAN avec la Marine Royale Canadienne et la Marine Royale Néo-zélandaise. La première est représentée par les frégates WINNIPEG et OTTAWA qui embarquent des hélicoptères Sea King ; la seconde l’est par la frégate TE KAHA qui embarque un Sea Sprite. L’INAZUMA (DD-105, classe MURASAME) embarque deux SH-60J.

L’exercice a pour thème principal la lutte anti-sous-marine et se déroulera au sud de Shikoku. La marine américaine fournira un certain nombre d’unités navales et aériennes, dont probablement un ou plusieurs sous-marins. Des tirs contre but flottant sont également prévus ainsi que des exercices d’appontage / décollage des hélicoptères sur les navires des autres marines.

Le 19 juin 2017, l’IZUMO a embarqué à Singapour 10 officiers de l’ASEAN pour une période de navigation en mer de Chine méridionale qui va durer jusqu’au 23. Ces 10 officiers sont originaires des Philippines, du Vietnam, du sultanat de Brunei, de la Malaisie, du Cambodge et du Laos. Ils suivront une formation à l’organisation et à la conduite d’opérations d’aide humanitaire ainsi qu’une initiation au droit de la mer pendant leur séjour à bord de l’IZUMO.

L’IZUMO et le SAZANAMI sont rentrés à Singapour pour y déposer les dix officiers stagiaires de l’ASEAN qui avaient embarqué le 19. Les dix stagiaires ont pu participer à un exercice de recherche et sauvetage en mer, à un autre de transmission par pavillons, et à une conférence sur le droit de la mer. Le reste du temps, ils ont été intégrés aux équipes de quart. Pendant la sortie, l’IZUMO a entretenu trois hélicoptères en vol en permanence pour assurer la veille radar et nautique autour des deux escorteurs et pour participer à la recherche et sauvetage.


Alors que le groupe s’approchait de la « ligne des neuf pointillés » tracée par Pékin en mer de Chine, les radars des deux bâtiments ont repéré un avion inconnu au-dessus des îles Spratley / Trường Sa' / Kalayaan / Nansha ; l’avion était équipé d’un radar dont l’IZUMO a intercepté et analysé les émissions.

Le 2 juillet 2017 vers 10h40 du matin, le navire collecteur de renseignement chinois TIANLANGXING (Type 815G) a effectué un passage dans les eaux territoriales japonaises à la hauteur de l’île de Kojima à l’entrée du détroit de Tsugaru, entre Honshū et Hokkaidō. Le navire était en transit ouest-est dans le détroit, mais son entrée dans les eaux territoriales n’avait été ni demandée ni autorisée comme cela doit être fait pour les bâtiments militaires. L’intrus a été survolé et photographié par un P-1 de patrouille maritime. Le TIANLANGXING est ressorti des eaux territoriales au bout de 10mn.


Répondant à la « préoccupation » exprimée par le gouvernement japonais via la voie diplomatique, la Chine a expliqué que le transit du TIANLANGXING était conforme au droit international de la mer, ce qui relève de la xylophonie du meilleur cru.

Au vu de la carte que nous montre Takagi, le navire chinois s'est simplement déporté légèrement en dehors du chenal international, ce n'est peut être pas volontaire, mais suite à une erreur de navigation ce qui expliquerait le point de vue chinois, à moins qu'il y ait autour de cette île de Kogima  quelque chose de sensible militairement qui pourrait expliquer la curiosité de ce navire de renseignement.

Cordialement

NIALA a écrit:

Au vu de la carte que nous montre Takagi, le navire chinois s'est simplement déporté légèrement en dehors du chenal international, ce n'est peut être pas volontaire, mais suite à une erreur de navigation ce qui expliquerait le point de vue chinois, à moins qu'il y ait autour de cette île de Kojima  quelque chose de sensible militairement qui pourrait expliquer la curiosité de ce navire de renseignement.

L'île de Kojima n'a aucun intérêt militaire ; inhabitée et ne faisant que 1,5km², elle n'abrite qu'un petit port qui sert de refuge temporaire aux pêcheurs en cas de tempête.
J'avais aussi pensé à une erreur de navigation, mais en supposant que ce soit le cas elle n'expliquerait pas la réponse des autorités chinoises...

La réponse chinoise n'est pas crédible, cela revient à ne pas reconnaître les eaux territoriales japonaises, y a t'il un contentieux avec la Chine à propos de ce chenal international?

NIALA a écrit:

La réponse chinoise n'est pas crédible, cela revient à ne pas reconnaître les eaux territoriales japonaises, y a t'il un contentieux avec la Chine à propos de ce chenal international?

Non. Ni la Chine, ni la Corée du Nord, ni la Russie ni personne d'autre d'ailleurs ne contestent le tracé du chenal international dans le détroit de Tsugaru.

Un reportage très officiel sur le déploiement du KIRISAME (DD-104, classe MURASAME) dans la 26^e mission de lutte contre la piraterie dans le Golfe d'Aden et en Océan Indien. On y voit plusieurs séquences d'entraînement et quelques missions opérationnelles de reconnaissance de boutres et d'escorte de marchands.


Le TERUZUKI (DD-116, classe AKIZUKI) participait aussi à la 26^e mission de lutte contre la piraterie. On le voit sur la fin de la vidéo, avant le départ de Djibouti et le retour à Sasebo où les familles attendent sur le quai.

Le 5 juillet 2017 a commencé l’exercice Kyōdōtenchienshū (exercice coopératif tournant), commandé chaque année et à tour de rôle par chacune des trois armées et dont le thème est d’améliorer la coopération interarmées. Des éléments de la 10^e division de la Force Terrestre d’Autodéfense, dont le QG est à Nagoya, ont commencé à transiter vers le terrain de manœuvre de Taiki au sud-ouest de Kushiro à Hokkaidō, en réponse à une attaque fictive venue du nord. Une partie des véhicules et leurs 140 hommes ont embarqué au matin du 4 juillet à bord de l’ŌSUMI amarré au quai nord de la base navale de Maizuru dans la préfecture de Kyōto : voitures 4x4, camions, blindés légers et chars Type 74. L’ŌSUMI a appareillé le 5. Le 9, les engins qu’il transporte s’entraîneront au débarquement par LCAC dans la baie de Taiki.



Cet exercice était programmé depuis longtemps et a été maintenu malgré le dernier lancement d’un missile nord-coréen dont la charge est retombée dans la Zone Économique Exclusive au sud-ouest de Hokkaidō.

L’IZUMO et le SAZANAMI participeront à l’exercice Malabar 2017 qui commence le lundi 10 juillet 2017 dans le golfe du Bengale. L’Inde et les USA, les deux nations organisatrices, seront fortement représentées : le VIKRAMADITYA, deux destroyers, deux frégates de la classe SHIVALIK, une corvette lance-missile de la classe KORA, le pétrolier-ravitailleur JYOTI, un sous-marin nucléaire et des avions de patrouille maritime P-8i pour l’Inde, le NIMITZ, le croiseur PRIINCETON, les destroyers HOWARD, SHOUP et KIDD, un P-8A et un sous-marin nucléaire pour les USA.

Le SAZANAMI et l'américain SHOUP (DDG-86) à Mumbay (Bombay) avant l'exercice MALABAR 2017 organisé par l'Inde.

Comme tous les deux ans, les forces japonaises d’autodéfense ont effectué le 13 et le 14 juillet 2017 un exercice combinant survie et sauvetage en mer. Le jeudi 13, une équipe de naufragés désignés a embarqué sur un dinghy et a été laissée à la dérive au large des côtes de la préfecture de Yamaguchi dans la mer de Seto, sous la surveillance discrète d’un patrouilleur assurant la sécurité nautique et l’assistance en cas de réel besoin. Ces « naufragés » étaient des personnels de la base aéronavale d’Ōmura près de Nagasaki. La première partie de leur formation consistait à s’habituer à passer une nuit en mer à la dérive sur une embarcation de sauvetage : froid (relatif en cette saison en mer de Seto…), mal de mer et mal au dos au programme. Le 14, un hydravion US-2 de recherche et sauvetage en mer parti d’Iwakuni s’est entraîné à les repérer grâce à la balise de sauvetage du dinghy et à les récupérer en appliquant les procédures habituelles : plongeurs, zodiac, premiers soins, etc.

Après leur participation aux manœuvres MALABAR 2017, l’IZUMO et le SAZANAMI font une escale de courtoisie à Colombo du 20 au 23 juillet. Au programme : visites protocolaires, match de foot amical contre une équipe srilankaise et exercice HADR (Humanitarian Assistance and Disaster Relief, aide humanitaire et secours en cas de désastre).

Le groupe-école japonais, constitué du navire-école KASHIMA (TV-3508, photo) et du destroyer HARUSAME (DD-102, classe MURASAME), poursuit sa croisière d’application. Le vendredi 21 juillet 2017, les deux navires sont arrivés à Fort Lauderdale en Floride.

Commencée en mai, la croisière d’application va durer 164 jours et faire parcourir 35 000 Nq au groupe-école. Après Fort Lauderdale, les deux navires se rendront à Cuba, au Mexique, en Équateur et au Chili.

Un grand exercice de guerre des mines est en cours dans la baie de Mutsu, tout au nord de Honshū. Il dure du 18 au 30 juillet. Plusieurs unités y participent : une division de chasseurs de mines de la Force Maritime d’Autodéfense (le bâtiment de soutien URAGA, douze chasseurs de mines et un conducteur de chasseur de mines), un mouilleur de mines, un navire-base de plongeurs transportant la 502^e section de plongeurs démineurs, trois hélicoptères anti-mines MCH-101, huit P-3C et un P-1 de patrouille maritime pour la partie japonaise. Les Américains sont également présents avec deux MH-53E et deux P-3C.


La première phase de l’exercice a consisté à mouiller un certain nombre de mines d’exercice inertes. La deuxième, actuellement en cours, consiste à les repérer à l’aide des chasseurs de mines et des moyens aériens puis à simuler leur destruction. L’accent est mis sur la coopération aéromaritime et binationale de cet imposant dispositif opérant dans une baie fermée de 1660 km².

Les deux escorteurs INAZUMA (DD-105) et SAMIDARE (DD-106), tous deux de la classe SAMIDARE et basés à Kure, effectuent depuis quelques jours des exercices en mer du Japon. Ils viennent de passer le week-end des 22 et 23 juillet en escale à Tottori. Dimanche, une opération de relations publiques a permis à la population de les visiter. Ils sont repartis en mer ce lundi matin.

Le jeudi 26 juillet 2017, les destroyers TAKANAMI (DD-110) et ŌNAMI (DD-111) ont effectué en mer du Japon une série d’exercices ASM avec le MUSTIN (DDG-89) de la marine américaine. Les deux japonais ont mis en œuvre leurs quatre SH-60J/K et l’américain son SH-60R. L’identité du plastron n’a pas été communiquée par le ministère de la Défense.


Les deux destroyers sont sister-ships de la classe TAKANAMI. Ils ont été admis au service en 2003.

Le dimanche 6 août 2017, l’escorteur AMAGIRI (DD-154, classe ASAGIRI) a appareillé de Sasebo, son port de base, pour un déploiement contre la piraterie au large des côtes somaliennes. C’est la vingt-huitième mission de ce genre effectuée par la Force Maritime d’Autodéfense au sein de la coalition internationale.


Auparavant, ces missions comprenaient deux escorteurs mais depuis que la situation s’est calmée dans le golfe d’Aden et au large de la Corne de l’Afrique elles ont été réduites à un seul escorteur avec son hélicoptère. C’est la troisième fois que l’AMAGIRI y participe depuis le début de ces missions en 2009 ; la première fois, c’était en 2013.

Pour cette mission, en plus de son équipage, il embarque un petit détachement de garde-côtes.

Deux jours après la commémoration du bombardement atomique de Nagasaki, le gouvernement japonais a décidé de prendre des mesures pour protéger le Japon de l’éventuelle chute d’un missile nord-coréen visant Guam mais ayant mal fonctionné. Dans l’après-midi du 11 août 2017, quatre détachements de Patriot PAC-3 de la Force Terrestre d’Autodéfense ont quitté leurs stationnements pour gagner des pas de tir près des villes d’Izumo (préfecture de Shimane), Kaita (banlieue est de Hiroshima), Matsuyama et  Kōchi. Ces pas de tir sont à peu près situés sous la trajectoire qu’emprunterait un missile parti de Corée du Nord à destination de Guam. Les batteries de PAC-3 sont aérotransportables.


Le ministère a également évoqué le déploiement de DDG AEGIS, mais l’emploi des SM-3 en antimissile ne serait légal que si les missiles tombent sur le Japon. Les Patriot, qui n’interviennent que lors de la descente (ou de la chute…) des corps balistiques, sont plus indiqués pour une protection antidébris, comme le fait remarquer la presse. Les AEGIS pourront au minimum servir de radar d’alerte avancée et de trajectographie.

L’ensemble du dispositif doit avoir achevé son déploiement et être opérationnel aux premières heures du 12 août.

Le jeudi 17 août 2017 à 14h20, l’hélicoptère CH-101 n°93 s’est accidenté lors d’un entraînement au transport de charge sur la base aéronavale d’Iwakuni. Pour une raison non encore communiquée, l’appareil s’est déséquilibré et son rotor a touché la piste puis l’appareil a basculé, pulvérisant des débris de rotor tout autour. Quatre de ses huit occupants ont été hospitalisés : trois n’avaient que des égratignures et le quatrième était en état de choc. Les quatre autres occupants s’en sont tirés indemnes.


Le CH-101 n°93 est l’hélicoptère embarqué à bord du brise-glace SHIRANE de la Force Maritime d’Autodéfense. Une inspection poussée de la structure doit dire s’il est réparable.