[JCG] Garde-Côtes du Japon

Le lundi 6 mars 2017, le patrouilleur TAMANAMI (PC-81, 123 tonnes, en photo ci-dessous) du 6^e district des Garde-Côtes du Japon sera définitivement désarmé. Basé à Tamano, il accuse 36 ans de service, soit bien plus que les 25 ans initialement prévus. Il avait été mis en service en mars 1981 à Yokohama sous le nom de HANAYUKI avant d’être rebaptisé et transféré à Tamano en août 1999. Pendant dix-sept ans et demi, il a participé à la surveillance et aux interventions en mer de Ginza, un point de concentration du trafic de la mer de Seto entre les préfectures d’Okayama (Honshū) et de Kagawa (Shikoku).


Son remplaçant, également nommé TAMANAMI, sera admis au service le 22 mars.

Les Garde-Côtes du Japon vont prochainement déployer un avion de patrouille aux Philippines puis à Djibouti. L’appareil, un Gulfstream V « Umiwashi » (aigle de mer), quittera Haneda au Japon le vendredi 24 février, fera une escale d’un jour aux Philippines puis gagnera Djibouti après avoir traversé la mer de Chine méridionale et l’océan Indien. Il effectuera le trajet inverse le 1^er mars et sera de retour au Japon le 2. Aux Philippines, des exercices auront lieu à chaque fois pour améliorer la coopération entre les deux services de garde-côtes. À Djibouti, d’autres exercices sont prévus pour entraîner des équipages japonais à la lutte contre la piraterie et à la protection des pêcheurs contre de petites embarcations furtives. Des équipes au sol accompagneront les avions : 6 mécaniciens d’aéronautique à Djibouti, 18 personnes (mécaniciens, interprètes, officiers de liaison) aux Philippines.

Le lundi 27 février 2017, le patrouilleur PS-33 ŌGAMI (おおがみ) a été remis aux Garde-Côtes du Japon. La cérémonie de transfert a eu lieu à Niigata où le navire a été construit. Long de 43m, large de 7,80m et déplaçant environ 200 tonnes, il est armé d’un canon téléopéré de 20mm et est également équipé de canons à eau. Son équipage est de 16 personnes. Petit patrouilleur (d'où le numéro de coque commençant par PS), ils n'a pas de plateforme hélico.


L’ŌGAMI est le troisième patrouilleur de la classe SHIMAJI qui compte déjà le SHIMAJI (PS-31) et le KURIMA (PS-32). Ces trois navires ont été financés sur le budget 2014. Cinq autres suivent : PS-34, 35 et 36 inscrits au budget 2015 et qui sont en chantier, et deux derniers inscrits au budget 2016.
 
L’ŌGAMI va être déployé à Miyakojima, la base qui a été construite pour améliorer la couverture de la zone des Senkaku.

Reprenant leur périodicité de dix jours, trois patrouilleurs des garde-côtes chinois ont effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku le 1^er mars 2017. Comme d’habitude, ils y sont rentrés vers 10h du matin et en sont ressortis une heure trois quarts après, accompagnés par le patrouilleur japonais de permanence.

La précédente intrusion remontait au 18 février.

Le service hydrographique des Garde-Côtes du Japon vient de publier les nouvelles cartes marines des abords de trente-et-un ports du nord du Japon qui avaient été frappés par le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011. Les traits de côte ont changé dans les zones basses, de nombreux débris ont été entraînés à la mer et constituent de nouveaux obstacles au fond, la profondeur du fond a été abaissée en certains endroits du fait des mouvements tectoniques. La campagne de relevés hydrographiques a pris fin en septembre 2016. Sur les nouvelles cartes mises en vente ce 4 mars 2017, les zones portuaires en cours de réaménagement sont marquées « en construction » et les nouveaux obstacles sous-marins ont été marqués d’un dièse # à côté duquel figure la profondeur du sommet. Les sondes ont été mises à jour.

Les Garde-Côtes du Japon ont diffusé un avis aux navigateurs suite au lancement par la Corée du Nord de quatre missiles balistiques dont trois sont tombés dans la Zone Économique Exclusive japonaise. L’avis appelle les navigateurs à ne pas s’approcher de débris repérés à la surface.
Parallèlement, les garde-côtes ont dépêché un certain nombre de patrouilleurs et d’avions pour quadriller la zone à la recherche d'éventuels débris.

Trois patrouilleurs chinois qui erraient dans le secteur des Senkaku depuis le 5 mars sont entrés dans la Zone Contiguë le 9. Le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence leur a fait les rappels d’usage.

Le mercredi 8 mars 2017, le nouveau patrouilleur OKI (PL-01, 1500t, 96m) est arrivé dans la base des garde-côtes de Sakaiminato sur la baie de Miho dans la préfecture de Tottori. Il y remplace l’ex-OKI (820t, 85m) désarmé en janvier dernier.


L’OKI, troisième du nom, a été construit par le chantier de Mitsubishi Heavy Industries à Shimonoseki. Il a été remis aux garde-côtes le 27 février 2017. Sa construction, qui a duré deux ans, a coûté environ 6 milliards de Yens (soit 50 millions d’Euros au cours actuel). Son équipage est de 35 personnes.

Takagi a écrit:

[…] L’OKI, troisième du nom, […]. Sa construction […] a coûté environ 6 milliards de Yens […]. Son équipage est de 35 personnes. : salut:

Y a-t-il des filles dans cet équipage ?

DahliaBleue a écrit:

Y a-t-il des filles dans cet équipage ?

On n'en voit pas sur la vidéo.

Le vendredi 3 mars 2017, le chantier Niigata Chuo-ku Irifune-cho de Niigata a procédé au lancement du patrouilleur TOMORI (PS-35). Ce petit patrouilleur déplacera environ 200t quand il sera achevé. Long de 43m et large de 7,80m, il filera 25nd et sera particulièrement maniable, une qualité utile quand il s’agit d’esquiver les tentatives d’éperonnage des braconniers. Il sera doté d’un équipement optronique de veille et identification jour/nuit et d’un canon à eau télécommandé d’une portée de 50m.


Le TOMORI est prévu être déployé à Miyakojima, base des garde-côtes assurant la surveillance du sud des Ryū-Kyū. Sa mise en service devrait intervenir en mars 2018.

Takagi a écrit:

moi-même a écrit:

Y a-t-il des filles dans cet équipage ?

On n'en voit pas sur la vidéo. : marin:

d'avoir cherché !

Surpris par le passage d’une vague de froid le samedi 11 mars 2017, huit petits fileyeurs se sont retrouvés pris par les glaces à mille mètres au large du petit village de Rausu sur la côte sud de la péninsule de Shiretoko au nord de Hokkaidō. Ils ont appelé la station des garde-côtes de Rausu au secours vers 10h30.

Un hélicoptère des garde-côtes est intervenu pour hélitreuiller du matériel tandis qu’un patrouilleur accourait de la base de Nemuro pour dégager un chenal permettant aux pêcheurs de se dégager (photo incrustée en médaillon).


Les huit navires, d’un déplacement d’une vingtaine de tonnes, appartiennent à la coopérative de pêche de Rausu. Il y avait cinquante-six hommes à bord, tous rentrés sains et saufs au port avec leurs bateaux vers 23h.

Les patrouilleurs du 1^er district des garde-côtes (Hokkaidō) ont des coques renforcées pour naviguer dans les glaces.

Exercice d’évacuation à la base des garde-côtes de l’aéroport du Kansai (Ōsaka) le 14 mars 2017 : un membre de l’équipage d’un bateau ancré devant Ōsaka censé être en arrêt cardio-respiratoire a été hélitreuillé par un Super-Puma médicalisé. L’homme était virtuellement victime d’une maladie foudroyante et inconnue des équipages du bateau et de l’hélicoptère. Une équipe médicale déployée sur l’aéroport a guidé à distance et par radio le diagnostic du médecin de l’hélicoptère après la mise du « blessé » en état de sécurité. Une ambulance l’a pris en charge dès l’atterrissage et l’a évacué sur l’hôpital d’Izumisano. En tout, une trentaine de personnes ont pris part à l’exercice dont le but était de roder la coordination et la communication entre les différents services afin de ne plus avoir à le faire en cas de problème réel. Les garde-côtes sont confrontés à un certain nombre de cas semblables chaque année ; il s’agit généralement plaisanciers ou de pêcheurs qui appellent le 911 en constatant qu’un des leurs a un problème de santé grave auquel ils ne peuvent pas faire face.

Le jeudi 16 mars 2017, les Garde-Côtes du Japon ont signé un accord avec l’Association Japonaise des Sauveteurs (日本ライフセービング協会, Nihon raifusēbingu kyōkai) pour lutter contre les accidents sur les plages. L’année dernière, il y a eu quelque 800 accidents à l’occasion d’activités nautiques (plaisance, pêche artisanale, activités de plage) dont environ 30% ont donné lieu à décès ou disparition. L’association des sauveteurs intervient sur les plages et peut venir en aide aux baigneurs imprudents. Les principales causes d’accident de ces baigneurs sont la congestion et les courants de marée, parfois forts le long du littoral tourmenté de l’archipel. L’accord porte sur la formation des sauveteurs aux premiers secours, sur le partage d’informations et d’alertes de manière à réduire les délais d’intervention. Les moyens d'intervention en mer (hélicoptères, avions, vedettes) sont depuis longtemps du ressort des garde-côtes.

Les deux ex-patrouilleurs des garde-côtes japonais OKI et ERIMO, récemment retirés du service, vont être transférés à la Malaysian Maritime Enforcement Agency (MMEA, agence malaisienne d’action de l’état en mer, équivalent d’un corps de garde-côtes, de douanes et de gendarmerie maritime). La décision a été prise lors de la visite du commandant en chef de la marine malaisienne au Japon en février dernier.

Le vendredi 17 mars 2017, les Garde-Côtes du Japon ont repéré l’arrivée de quatre patrouilleurs chinois dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Le 18, ils y sont toujours. Le patrouilleur japonais de permanence leur a fait les rappels d’usage.

Le dimanche 19 mars 2017, l’école des garde-côtes de Maizuru a procédé à la remise des diplômes des 272 nouveaux agents des Garde-Côtes du Japon. Ces derniers forment la 49^e promotion de la filière « conduite du navire », la 24^e de celle « Systèmes d’information », la 15^e de la filière « Aviation » et la 25^e de la filière « Sciences marines ». Parmi les 272 nouveaux promus, il y avait 36 filles (13% de l’ensemble).


Pas moins de 575 élèves actuellement en cours formaient l’assistance, rangée par escouades devant les récipiendaires. Le directeur de l’école, Iwasaki Shigeru, a félicité les majors de promotion en leur remettant leurs diplômes en mains propres : « Si un jour vous avez des ennuis, si vous ne savez plus où vous en êtes, souvenez-vous du jour où vous êtes entrés ici, pleins de l’espoir de devenir d’excellents garde-côtes. » Puis il a assuré les jeunes que leurs familles n’auraient jamais à rougir de ce qu’on leur demandera de faire dans le cadre de leurs fonctions.

Le ministre du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, Ishii Keiichi, et le Secrétaire Général de l’Agence des Garde-Côtes ont ensuite prononcé un discours à deux voix au cours duquel ils ont insisté sur l’importance de faire face aux intrusions de navires chinois dans les eaux territoriales, sur les attentes de la population en termes de recherche et sauvetage, et sur la nécessité de rendre la mer plus sûre.


           

Le lundi 20 mars 2017, les 91 nouveaux officiers des Garde-Côtes du Japon ont reçu leur diplôme de fin d’études à l’occasion d’une cérémonie organisée à leur école de Kure en présence de Ishii Keiichi, ministre du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, et de Akatsu Yoichi, directeur de l’école. Ils vont maintenant effectuer une corvette d’application de trois mois qui va les emmener à l’étranger, puis ils recevront leur première affectation en décembre.

Le mardi 21 mars 2017, l’ex-ERIMO (PL-02) des Garde-Côtes du Japon a été remis à la Malaysian Maritime Enforcement Agency (MMEA). La cérémonie de transfert a eu lieu dans la base navale de Langkawi. Le premier ministre malaisien, Najib Razak, y a assisté.

L’armement et la conduite de tir du patrouilleur avaient préalablement été retirés. La MMEA va en installer d’autres. L’autre patrouilleur nippon, l’ex-OKI (PL-01), devrait être transféré en mai. Il sera renommé ARAU.


La Malaisie a décidé de renforcer sa flotte de patrouilleurs après une intrusion massive de pêcheurs chinois dans sa Zone Économique Exclusive à l’ouest de Bornéo l'année dernière. À l’heure actuelle, la MMEA dispose d’environ 250 patrouilleurs qui vont de la simple vedette en plastique au patrouilleur armé de 75m de long. L’ex-ERIMO, rebaptisé PEKAN, fait 90m de long et devient donc le plus grand navire de l’agence.

Tiens, d'ailleurs, j'aurais pu poster cet article dans la rubrique de la Malaisie.
Je le fais sans tarder.

Le 7 avril 2017, les Garde-Côtes du Japon ont effectué des essais de drones au-dessus de la baie de Funakoshi dans la préfecture d’Iwate. Deux modèles ont été comparés, l’un fabriqué par Sebekku, l’autre par Mitsuiwa, deux sociétés tokyoïtes. Les garde-côtes envisagent d’utiliser des drones pour lutter contre le braconnage nocturne. Les essais, menés en coopération avec la coopérative de pêche d’Otsuchi, visaient à comparer la qualité des images prises nuitamment par les caméras à haute définition au-dessus de la baie par une mer de force 3. Les membres de la coopérative se sont enquis de l’autonomie des drones, essentielle pour atteindre certaines zones connues de braconnage, et de la sensibilité des engins et de leur système vidéo à la pluie et au vent. Le plan de vol des drones ayant été programmé avant le décollage, l’opérateur a pu se concentrer sur l’exploitation des vidéos retransmises en temps réel sur un ordinateur au sol.


Selon les garde-côtes, le nombre de cas de braconnage augmente dans tout le Japon depuis les environs de l’année 2000. Otsuchi et plusieurs villes côtières voisines (Kirikiri, Ryoishi, Kamaishi, Yamada) ont été frappées par le tsunami de mars 2011. Avant cette catastrophe, la coopérative de pêche d’Otsuchi dépensait quelque 8 millions de Yens (soit environ 68 000 €) pour surveiller ses zones de pêche à l’ormeau, en complément aux patrouilles menées par les garde-côtes. Mais le bateau de la coopérative qui servait à faire les rondes a été détruit par le tsunami. Les garde-côtes n’ont pas les moyens de surveiller les nombreuses ramifications de toutes les baies de la région, dont la côte est très découpée. Les drones pourraient constituer une alternative plus économique, à condition qu’ils soient efficaces pour détecter les braconniers. Les pêcheurs espèrent aussi qu’ils aient un effet dissuasif envers les indélicats qui se croient indétectables ou impossibles à identifier de nuit. Si leur facilité d'utilisation le permet, les drones pourraient être mis en œuvre par les coopératives de pêche.

Après quelques jours passés à errer dans la Zone Contiguë, quatre patrouilleurs chinois ont effectué leur habituelle intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku. Marqués par le patrouilleur des garde-côtes japonais qui leur avait fait les rappels d’usage, ils y sont entrés vers 10h30 et en sont ressortis à 10h40.
C’était la neuvième intrusion depuis le début de l’année ; la dernière remontait au 28 mars.  

Citation :

[…] quatre patrouilleurs chinois ont effectué leur habituelle intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku. […] ils y sont entrés vers 10h30 et en sont ressortis à 10h40.[…] : homer:

Bon, dix minutes d'intrusion, c'est une gentille taquinerie…

La campagne d’évaluation des bateaux sans pilote des Garde-Côtes du Japon est terminée. Ces bateaux, commandés en huit exemplaires en octobre 2016, avaient été attribués à quatre districts des garde-côtes à raison de deux bateaux par district. Au cours de la campagne, ils ont été utilisés pour enregistrer en continu les hauteurs de marée sur trente jours consécutifs à l’aide de leur sondeur de précision. Cette durée de trente jours correspond à l’autonomie sans maintenance de leur batterie. Les essais ont été concluants.


Quand ils seront complétés sur une année complète d’observation, leurs relevés doivent servir à affiner le zéro des cartes, défini comme la limite de l’eau à marée basse de coefficient 120. C’est à partir de ce zéro que sont comptés les 12 Nq des eaux territoriales et les 200 Nq de la Zone Économique Exclusive.

Les autres données enregistrées par les bateaux-drones incluent la température de l’eau et de l’air, la hauteur des vagues, la force du vent et la position GPS du drone.

Le système anticollision des drones, qui ne font que trois mètres de long et qui sont bas sur l’eau, n’a pas été pris en défaut : aucune situation dangereuse n’a été signalée, malgré la présence de nombreux navires dans les zones explorées.


Ces drones sont les premiers du genre dans le monde à être utilisés par des garde-côtes. Le gouvernement japonais est tellement satisfait du résultat qu’il va en commander huit autres pour automatiser les relevés océanographiques et météorologies incombant aux garde-côtes. À terme, d’autres missions pourraient être confiées à d’autres bateaux sans pilote, notamment dans la surveillance des limites extérieures de la ZEE ou de parcs maritimes entourant des îles peu ou pas habitées.

Le Japon compte quelque 35 000 km de côtes et revendique 4 470 000 km² de ZEE.


Oui, je sais, la longueur des côtes du Japon est on objet fractal dont la longueur peut être contestée.