[JCG] Garde-Côtes du Japon

La carte suivante, publiée le 24 avril 2017 par Sankei News, donne la répartition des patrouilleurs de haute mer des Garde-Côtes du Japon :


Même sans lire le japonais, on y reconnaît les onze districts des garde-côtes, numérotés de 1 à 11. Les QG de ces districts sont rappelés dans le tout premier article de cette rubrique.

La couleur des silhouettes de patrouilleurs correspond à leur capacité d'emport d'hélicoptères :

• en rouge, les grands patrouilleurs embarquant et mettant en œuvre deux hélicoptères
  
• en vert, les patrouilleurs mettant en œuvre un seul hélicoptère
  
• en noir, les patrouilleurs déplaçant de 1000 à 3500t mais ne pouvant pas embarquer d'hélicoptère en permanence.
  

Tous ces navires sont immatriculés PL (Patrol boat, Large), ce qui signifie qu'ils déplacent plus de 1000t.

Le dimanche 30 avril 2017, début de la « semaine dorée » de vacances nationales au Japon, le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon assurant la permanence aux Senkaku a relevé que trois patrouilleurs chinois arrivés sur zone la veille sont entrés dans la Zone Contiguë aux eaux territoriales. Il leur a fait les rappels d’usage.

Depuis la fin mars 2017, le volcan sous-marin Myōjinshō s’est réveillé. Il est situé à 35 Nq au sud-sud-est de l’île d’Aogashima dans l’archipel des Izu, près du récif de la Bayonnaise (ベヨネース列岩). Son réveil s’est matérialisé par l’émission de bulles de gaz volcaniques qu’un avion des garde-côtes a repérées crever la surface de la mer près du récif, piton émergé à côté du cratère immergé. Depuis, lesdits garde-côtes maintiennent le volcan sous surveillance. Les bulles sont le résultat de la vaporisation de l’eau de mer au contact du magma. Elles créent un bouillonnement sur une trentaine de mètres. Les spécialistes pensent qu'une petite éruption sous-marine est possible. Un avis aux navigateurs a été émis.

Le 3 avril dernier, Nakabayashi Hisako a été nommée directrice de la base des Garde-Côtes du Japon d’Ichikikushikino, base bien connue du 10^e district dans la préfecture de Kagoshima. Âgée de 50 ans, elle est la première femme à obtenir un tel poste.

Citation :

Le 3 avril dernier, Nakabayashi Hisako a été nommé directrice de la base des Garde-Côtes du Japon d’Ichikikushikino, base bien connue du 10^e district dans la préfecture de Kagoshima. Âgée de 50 ans, elle est la première femme à obtenir un tel poste. Un peu de dentelle sur les dossiers des fauteuils confère une touche féminine à l'austère salle de conférence : cheers:

Peut-être assistons-nous au retour du concept de la Guerre en dentelles ?

DahliaBleue a écrit:

Peut-être assistons-nous au retour du concept de la Guerre en dentelles ?

Mais non, mais non ! Les garde-côtes sont chargés de l'action de l'état en mer, pas des affaires guerrières !

Les Garde-Côtes du Japon ont émis un avis aux navigateurs contre un possible tir de missile nord-coréen le 14 mai 2017 à partir de 06h du matin. Le missile pourrait s'abîmer en mer du Japon, entre la péninsule coréenne et Honshū.

... Et à 06h26, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap annonçait que son voisin du Nord avait tiré un missile balistique...

Jeu de patience : depuis 17 jours, quatre patrouilleurs chinois errent dans la Zone Contiguë autour des Senkaku.
Plusieurs fois par jour, le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence rend compte au 11^ème QG de leurs mouvements.

Takagi a écrit:

Jeu de patience : depuis 17 jours, quatre patrouilleurs chinois errent dans la Zone Contiguë autour des Senkaku.
Plusieurs fois par jour, le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence rend compte au 11^ème QG de leurs mouvements. : homer:

Rend compte ? Fort bien ! Mais que fait le 11^ème QG de ces compte rendus ?

DahliaBleue a écrit:

Rend compte ? Fort bien ! Mais que fait le 11^ème QG de ces compte rendus ?

Il applique les consignes du gouvernement qui consistent manifestement à ne pas intervenir (au-delà des rappels d'usage) tant que les Chinois s'en tiennent à leurs pitreries sans conséquence. Histoire de ne pas tomber dans le piège de la provocation, sans doute.
Je ne recopie pas systématiquement les rappels à la loi faits par les garde-côtes.

Les Garde-Côtes du Japon ont annoncé le 17 mai 2017 que le patrouilleur ECHIGO (PLH-08, photo) effectuera prochainement une mission d’entraînement au profit des garde-côtes philippins et vietnamiens. L’ECHIGO est basé à Niigata, QG du 9^e district des garde-côtes. Il en partira le 24 mai pour une première session de formation dans la baie de Davao aux Philippines à partir du 3 juin dont le thème sera la lutte contre la piraterie. Cette session fait suite au protocole d’accord signé entre les Philippines et le Japon en janvier 2017 pour aider Manille à monter en compétence dans la lutte contre la piraterie en mer de Sulu. C’est en application du même protocole qu’un avion de patrouille Falcon 900 « Chiyurawashi » de la base de Naha (Okinawa) a été détaché à Davao du 12 au 14 mai.

Puis l’ECHIGO se rendra à Da Nang au Vietnam où une deuxième session se tiendra à partir du 16 juin sur le thème de la lutte contre les pêches illégales dans la ZEE vietnamienne.

Le vendredi 19 mai 2017, le patrouilleur japonais qui surveille les Senkaku a repéré une activité inédite de ses homologues chinois : un drone a décollé d’un des patrouilleurs chinois et a effectué une incursion dans l’espace aérien japonais, à l’intérieur des eaux territoriales qui entourent les îles.

Le drone a été filmé par le patrouilleur (capture d’écran ci-dessous) et a également été repéré par un AWACS et un E2C de guet aérien. Deux F-15 ont été mis en alerte à Naha (Okinawa) mais le drone est revenu se poser dès que les Chinois ont entendu les réactions et les protestations des Japonais.


Dans sa conférence de presse du 19 mai au matin, le secrétaire général du gouvernement, Suga Yoshihide, a déclaré que son gouvernement avait protesté contre ce qu’il qualifie de violation grave de la souveraineté nippone.

Ce samedi 20 mai 2017 a été marqué par une grande activité des garde-côtes dans la baie de Tōkyō : un vaste exercice avait été mis en place pour préparer les équipes d’intervention à la protection des Jeux Olympiques de Tōkyō qui auront lieu en 2020.


Pour l’occasion, le patrouilleur ISOGIKU (CL-49) a été grimé en 容疑船 (Yōgi-sen, « navire suspect ») à bord duquel des terroristes étaient censés vouloir perpétrer un attentat suicide à partir de la mer. Ses collègues non grimés des garde-côtes l’ont intercepté au milieu de la rade : poursuite opportunément filmée par les journalistes qui avaient pris place à bord du YASHIMA (PLH-22), hurlement des sirènes, ordres de stopper donnés par mégaphone, signaux écrits sur panneaux lumineux, tirs de semonce à blanc, arraisonnement du suspect ont été commentés en direct. En tout, quinze patrouilleurs, quatre aéronefs et pas loin de deux mille personnes ont participé à l’affaire. Le scénario s’est arrêté à la fin des échanges de tir par l’arrestation des terroristes survivants, ceux qui s’étaient montrés les armes à la main ayant été fictivement abattus.


À bord du YASHIMA, les journalistes ont été abreuvés de commentaires par l’équipe de communicants des garde-côtes : légitimité des tirs de semonce, de la « réponse à niveau » des forces de l’ordre, du principe de légitime défense, commentaires à chaud sur le déroulement de l’enquête, rodage de la communication de crise (aussi bien pour les garde-côtes que pour les journalistes accrédités), détails techniques, etc.


L’exercice était certes quelque peu artificiel, le Yōgi-sen arborant pour l’occasion un grand drapeau à tête de mort et tibias croisés… Dans la réalité, les garde-côtes s’attendent à une action à partir d’un bateau anodin, banalisé, mêlé au trafic de la baie de Tōkyō. Pendant les jeux, les allées et venues de centaines de cargos, pêcheurs, ferries et bateaux particuliers en tout genre ne pourra pas être interrompu. Le village olympique est en construction sur le quai Harumi, face à la mer. Des deux côtés de la rade, les garde-côtes du district de Yokohama s’entraînent à détecter les comportements suspects et à intervenir. Ils appliquent ce qu’on leur apprend dans les exercices d’intervention en situation de crise mis en place en 2012 après l’incident qui avait opposé un pêcheur chinois à leurs confrères d’Okinawa dans les eaux des Senkaku.


 

Les garde-côtes chinois ont repris leur jeu de taquin aux Senkaku : depuis le 23 mai, le patrouilleur japonais suit au radar les quatre patrouilleurs chinois qui astiquent la Zone Contiguë autour des îles.

Selon les Garde-Côtes du Japon, le missile balistique tiré par la Corée du Nord le lundi 29 mai 2017 est retombé à l'intérieur de la Zone Economique Exclusive du Japon, sans que les garde-côtes aient eu le temps de diffuser un avis urgent aux navigateurs pour les prévenir du danger potentiel. Fort heureusement, il n'y avait aucun navire dans la zone de retombée.

Le navire hydrographique KAIYŌ des Garde-Côtes du Japon a quitté Maizuru (son port d’attache) le lundi 29 janvier 2017. Cet AOV (Automatic Observation Vessel) de 550t de déplacement et de 60m de long, immatriculé HL-05, est doté d’un sonar multifaisceaux et du dispositif Seafloor capable de mesurer les déplacements du fond marin suite aux mouvements tectoniques. Le KAIYŌ va effectuer une campagne de relevés au large de la préfecture de Shimane pour y cartographier en 3D le plateau continental et pour y repérer d’éventuelles traces d’activité volcanique sous-marine.

Le 1^er juin 2017, le patrouilleur ECHIGO (PLH-08) est arrivé à Davao aux Philippines. À partir du samedi 3, il va participer à l'exercice MARLEN 12 (Maritime Law Enforcement) avec un de ses homologues philippins près de l’île de Talicud. Le thème de l'exercice sera l'interception et l'arraisonnement d'un bateau pirate par une équipe de prise.

Grosse prise : le vendredi 2 juin 2017, les garde-côtes ont saisi 206kg d’or qu’un petit bateau essayait de rentrer en contrebande dans l’archipel nippon. Les garde-côtes avaient repéré au radar le manège suspect du bateau, qui a passé plusieurs heures à côté d’un autre navire immobilisé en pleine mer de Chine orientale. Le contrebandier a été pisté à distance et arraisonné à son arrivée devant Karatsu sur la côte nord-ouest de Kyūshū. Une enquête a été ouverte par la police. Selon les premiers éléments, l’or proviendrait de Chine.


Le capitaine et le propriétaire du bateau sont des ressortissants japonais. L'équipage était composé de deux Chinois et cinq Japonais en plus du capitaine ; certains de ces hommes n'étaient apparemment pas des pêcheurs mais des convoyeurs de l'or. Tout ce monde a été mis en détention pour la durée de l'enquête. Le bateau, l'ASAHI MARU n°36, est un bateau spécialisé dans la pêche au calmar au lamparo ; il devait transférer l'or sur une voiture de tourisme qui attendait sur le quai.

Outre les quatre patrouilleurs chinois qui font des ronds dans l’eau à proximité des Senkaku depuis quelques jours, les garde-côtes japonais ont repéré et identifié un navire de recherches chinois dans la Zone Économique Exclusive du Japon. Il s’agit du KAN 407 (勘４０７), un navire qui a déjà effectué des intrusions dans la ZEE japonaise dans le passé. Il a été vu en train de remorquer un câble ou une antenne linéaire. Il est dans la ZEE depuis le 5 juin.

Le navire de recherches chinois KAN 407 est désormais suivi par un patrouilleur des garde-côtes japonais qui lui a demandé de mettre fin à ses opérations dans la ZEE japonaise. Le 11 juin, il se trouve toujours dans cette ZEE. Le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon n'a pas précisé s'il avait toujours son corps remorqué à l'eau.

Le 5 juin 2017, les Garde-Côtes du Japon ont repéré le navire russe de recherches ZEPHYR-1 à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive du Japon, à environ 26 Nq au nord-ouest du cap Soya (Hokkaidō). Il y a été vu en train de remorquer ce qui ressemble à une antenne filaire, alors qu’aucune demande d’autorisation de recherches n’a été déposée. Intercepté vers 11h30 par un patrouilleur des garde-côtes qui lui a fait les rappels d’usage, le ZEPHYR-1 a quitté la ZEE une heure et demie plus tard.


Ce même ZEPHYR-1 avait déjà fait une intrusion similaire en 2007.

Le mardi 13 juin 2017, après son escale aux Philippines, le patrouilleur ECHIGO (PLH-08) est arrivé à Tiensa qui est un des ports de la ville de Da Nang au Vietnam.


Cette escale s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération signé en septembre 2015 entre le Japon et le Vietnam. En plus des échanges habituels (visites protocolaires au Centre Régional de Recherche et Sauvetage en Mer et au siège de la Police Maritime, match amical de volley-ball avec la police maritime vietnamienne), elle donnera lieu à partir du 16 juin à un stage de formation conjointe à l’action de l’état en mer dans la baie de Tiensa.

L'ECHIGO restera à Tiensa jusqu'au 19 juin puis rentrera à Niigata où il est attendu le 27.

Les Garde-Côtes du Japon constatent qu’un nombre croissant d’étudiants admis dans leurs rangs ne savent pas nager. En 2015, 230 des 560 admis ne savaient pas nager, soit un peu plus de 40% de l’effectif. L’école des Garde-Côtes de Maizuru a dû s’adapter et les étudiants ont dû suivre… Désormais, ils bénéficient de 116 leçons de natation dans leur année de formation et ils doivent pouvoir nager 5500 m pour obtenir leur diplôme… Cette aptitude est ensuite périodiquement vérifiée et conditionne les principaux passages de grade.


Pourquoi 5500 m ? Parce que c'est le multiple entier de longueur de bassin qui se rapproche le plus de 3 Nq, distance au-delà de laquelle l'administration considère qu'un agent sait nager.

Le mercredi 21 juin 2017, les Garde-Côtes du Japon ont annoncé avoir passé commande ferme de trois H225 auprès d’Airbus Helicopters. Les garde-côtes utilisent déjà des appareils de la gamme Super-Puma depuis 25 ans. Une première commande supplémentaire de six unités de la variante H225 avait déjà été faite en 2016 pour une livraison en 2018. Les trois qui viennent d’être commandés doivent être livrés à partir de mai 2019 et une mise en service en février 2020.

Au Japon, les Super-Puma servent à toutes les missions des garde-côtes depuis la terre ou depuis les grands patrouilleurs : police de la mer, recherche et sauvetage en mer, intervention en cas de catastrophe naturelle, et ce par tous les temps. Ceux en service à l’époque ont été très appréciés lors du tsunami de mars 2011.


Les trois derniers commandés ont déjà leur immatriculation auprès du JCAB (Japan Civil Aviation Bureau, autorité nationale du Japon en matière de sécurité aérienne) : JA693A, JA694A et JA695A. Le laps de temps prévu entre la livraison et la mise en service des trois appareils correspond aux essais et vérifications du JCAB en vue de l'obtention de l'autorisation de vol.

Du 26 juin au 15 décembre 2017, les Garde-Côtes du Japon et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (国際協力機構, kokusai kyōryoku kikō, mieux connue sous son sigle anglais JICA) vont accueillir un Malaisien, un Philippin, quatre Indonésiens, deux Salvadoriens et deux Ukrainiens pour un stage d’hydrographie de six mois. Ce stage est organisé chaque année depuis 1971 ; il a permis à 421 personnes de 42 nationalités différentes d’obtenir leur brevet d’hydrographe. Certaines de ces personnes occupent aujourd’hui des postes importants dans les administrations de leur pays.

Le stage comprend plusieurs modules de formation théorique et pratique : géodésie, marées, mesure des profondeurs d’eau, chaînage, emploi des théodolites, correction des données, tracé de carte et utilisation de l’informatique spécialisée. Cette année, la formation pratique aura lieu dans la baie de Suruga avec le concours du service hydrographique des Garde-Côtes du Japon.