[JCG] Garde-Côtes du Japon

La nouvelle base des garde-côtes d’Ayumi sur l’île d’Ishigaki est terminée. Elle a été inaugurée officiellement le samedi 16 avril 2016. Dix patrouilleurs de 1500t y sont désormais basés en permanence. Le quai, les logements pour les 689 personnes qui s’y trouvent, l’atelier de réparation et le magasin de pièces de rechange sont terminés. Deux autres patrouilleurs, détachés par roulement  d’autres bases, y sont également déployés. L’ensemble permet d’assurer une permanence dans les eaux fréquemment « visitées » par les patrouilleurs gouvernementaux chinois tout en gardant une capacité de réaction additionnelle en cas d’imprévu ailleurs.


Dans son discours d’inauguration, Miyazaki Kazuki, chef du service des gardes-côtes d’Ishigaki, a rappelé que le but de cette nouvelle base et de ses navires n’est pas d’aggraver la situation à l’encontre des patrouilleurs que le gouvernement chinois envoie dans les Senkaku mais de continuer à répondre à la situation avec calme et résolution.

Le dimanche 17 avril 2016, les patrouilleurs AMAGI (basé à Amami) et DEJIMA (basé à Nagasaki) des Garde-Côtes du Japon ont apporté 120t d’eau en bouteille jusqu’au port de Kumamoto.

La rupture et la pollution des circuits habituels de distribution d’eau est toujours un problème après un tremblement de terre, quelle que soit sa magnitude.

Le 18 avril 2016, le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon a communiqué que trois patrouilleurs chinois se trouvaient dans la zone contiguë autour des îles Senkaku. Ce sont ceux qui ont effectué l'intrusion du 14 avril dans les eaux territoriales. Depuis cette date, ils croisent dans la zone contiguë sans rien faire.

Le dimanche 24 avril 2016 à 10h09, trois patrouilleurs des garde-côtes chinois ont pénétré l’un après l’autre dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku. Il y sont restés moins de deux heures ; le dernier en est ressorti à 11h47.

Le rythme de ces intrusions est actuellement stabilisé à ce que les Japonais appellent le 3-2-3 : trois patrouilleurs pendant deux heures trois fois par mois.

Les garde-côtes japonais assurent une permanence 24h/24 autour des Senkaku.

Le lundi 25 avril 2016, le patrouilleur japonais en faction aux Senkaku a identifié à vue les HǍI JǏNG 2102, 2401 et 31239 des garde-côtes chinois qui croisent dans la Zone Contiguë autour de l’archipel. Cela fait quatre jours qu’ils sont là et ce sont eux qui ont pénétré dans les eaux territoriales japonaises le dimanche 24.

Comme d’habitude, ils ne font rien pour contester la présence des garde-côtes japonais dans le secteur...

Le lundi 25 avril 2016, les garde-côtes japonais ont arraisonné et saisi un bateau de pêche taiwanais à environ 150 Nq de l’îlot d’Okinotorishima, après une course-poursuite de près de quatre heures.

Tōkyō considère que le disque de 200 Nq autour de l’îlot fait partie de sa Zone Économique Exclusive, mais cela n’a pas été entériné par les Nations-Unies suite à une contestation déposée par la Chine.

Les autorités taiwanaises ont immédiatement réagi et engagé des démarches pour obtenir la libération des dix membres d’équipage (le capitaine taiwanais, un contremaître chinois et huit marins indonésiens). La démarche a abouti après versement d’une caution de six millions de Yens (soit un peu moins de 48 000 €) , caution qui a été versée par le père du capitaine du bateau dont le nom est le TUNG SHENG CHI n°16 (ou DONG SHENG JYE No. 16 selon la transcription qu’on préfère).


L’équipage a été acheminé à Iwo Jima où le TUNG SHENG CHI n°16 était retenu et a pu appareiller à son bord.

C’était la première fois que les Garde-Côtes du Japon internaient un équipage taiwanais – une situation que le ministère taiwanais de l’Agriculture avait cherché à éviter en publiant en 2014 une recommandation de ne pas approcher à moins de 200 Nq d’Okinotorishima et d’autres îles et îlots japonais.

Le TUNG SHENG CHI n°16 (en photo) déplace une cinquantaine de tonnes.

L’aviatrice Hotta Mihoko (堀田美保子), affectée à la base des garde-côtes de Sendai, a obtenu le 20 avril 2016 son certificat d’instructrice au pilotage d’hélicoptères. Elle va être nommée instructrice à l’école de spécialité de Miyagi, qui forme tous les pilotes d’hélicoptère des Garde-Côtes du Japon.

C’est la première femme à être nommée à ces fonctions. Les garde-côtes disposent de 166 pilotes d’hélicoptères dont 11 sont instructeurs à Miyagi. Mme Hotta sera la douzième.


Aujourd’hui âgée de 36 ans, Hotta Mihoko est entrée en 2002 dans les garde-côtes. Elle a depuis participé à de nombreuses missions de sauvetage en mer, notamment après le grand séisme et le tsunami de 2011.

Le 27 avril 2016, les garde-côtes japonais ont annoncé que les patrouilleurs chinois présents dans la Zone Contiguë autour des Senkaku ne sont plus que deux. Ils sont sur zone depuis six jours et ne font rien de spécial.

Le samedi 30 avril 2016, les garde-côtes japonais ont repéré et identifié un patrouilleur chinois venu renforcer les deux déjà présents dans la Zone Contiguë autour des îles Senkaku. Les trois chinois sont les HǍI JǏNG 2305, 2337 et 31239.

Si Beijing maintient ses habitudes, ils devraient effectuer une intrusion dans les eaux territoriales aux alentours du mercredi 4 mai.

Les patrouilleurs chinois n’ont rien fait pour contester la présence permanente d’un patrouilleur des Garde-Côtes du Japon dans les parages des Senkaku.

À l’approche du sommet du G-7 d’Ise-shima les 26 et 27 mai, le gouvernement japonais se félicite que ses prédécesseurs aient décidé et poursuivi la création d’une nouvelle flottille de patrouilleurs pour surveiller les Senkaku sans dégarnir les flottilles de la métropole : le sommet va mobiliser des moyens considérables pour sa sécurité.

Le 1^er mai 2016, patrouilleur des garde-côtes de permanence aux Senkaku a signalé qu’une relève avait été effectuée chez ses homologues chinois : ce sont désormais les HǍI JǏNG 2102, 2308 et 31241 qui astiquent la Zone Contiguë autour de l’archipel. Les nouveaux venus ont été invités par radio à ne pas entrer dans les eaux territoriales. Les Chinois ont répondu par leur litanie habituelle selon laquelle leur présence relèverait d'une mission normale de souveraineté.

Le lundi 9 mai 2016, après quelques jours de retard par rapport à leur calendrier habituel, trois patrouilleurs chinois ont effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku. Ils y sont rentrés à l’heure habituelle, entre 09h45 et 10h, et en sont ressortis une heure et demie plus tard. Ils ont regagné la Zone Contiguë au large de Minamikojima en route est-sud-est. Il s’agissait des HǍI JǏNG 2102, 2308 et 31241. Ils n'ont rien fait d'autre que de promener le pavillon chinois avant de laisser le pavillon au soleil levant seul dans les eaux territoriales.

Pendant toute leur intrusion, ils ont été suivis par le patrouilleur des garde-côtes japonais qui leur a fait les rappels d’usage à la loi.

Le retard de leur intrusion est probablement dû au très mauvais temps qui a agité la région la semaine dernière – à moins que ce ne soit à cause de la fête chinoise du 1^er mai.

En réaction à l’incident du 25 avril dernier qui avait vu un patrouilleur japonais arraisonner un bateau de pêche taiwanais à 150 Nq du récif d’Okinotorishima, Taiwan a provisoirement levé la recommandation faite aux pêcheurs de ne pas s’approcher à moins de 200 Nq du récif, et a dépêché un de ses patrouilleurs pour protéger ceux qui s’aventureraient dans cette zone.


L’affaire du 25 avril ayant été fort mal prise du côté taiwanais, plusieurs pêcheurs se sont rendus sur zone en restant à proximité du patrouilleur des garde-côtes.

Ce 10 mai, quatre patrouilleurs des garde-côtes japonais les ont suivis en restant entre 3 et 8 Nq de distance. La confrontation s’est limitée à des échanges radio, les Taiwanais demandant aux Japonais d’essayer de résoudre par la voie diplomatique un éventuel problème.


La République Populaire de Chine et la Corée du Sud se sont opposées à la création d'une ZEE japonaise autour d'Okinotorishima.

Le mardi 17 mai 2016, les garde-côtes japonais ont été appelés pour investiguer un yacht arrivé depuis quelques jours à Naha (Okinawa) et qui était soupçonné de servir à un trafic de médicaments. À bord, ils ont trouvé 600kg de kétamine, un anesthésique en poudre blanche utilisé comme euphorisant. Son propriétaire, de nationalité taïwanaise, avait été arrêté par la police qui enquêtait sur le trafic.

C’est la plus importante saisie de produits stimulants illégaux effectuée au Japon. la précédente datait de 2015 et n’était que de 430kg. La saisie du 17 mai aurait eu une valeur de 420 millions de Yens (3,4 millions d’Euros) à la revente.

Plusieurs personnes qui se trouvaient à bord du yacht ont été arrêtées.

La lutte contre les trafics et la contrebande fait partie des missions des Garde-Côtes du Japon.

Les Garde-Côtes du Japon ont publié leurs statistiques pour l’année fiscale 2015 (01/04/2015-31/03/2016) : 111 contrôles de bateaux de pêche étrangers ont été effectués, dont 21 (6 sud-coréens, 3 chinois et 12 taiwanais) ont permis de constater des pêches illégales. Trois bateaux (taiwanais) ont été internés le temps d’une enquête.

Le 13 mai 2016, les moyens déployés par les Garde-Côtes du Japon pour venir en aide aux sinistrés du tremblement de terre du 16 avril à Kumamoto ont terminé leur mission et sont rentrés à leurs bases.

En tout, ce sont pas moins de 90 patrouilleurs des 7^ème et 10^ème districts (dont les QG sont à Kitakyūshū et à Kagoshima) qui avaient été détachés. Parmi les missions dont ils se sont acquittés, on note :

• l’acheminement de 190 t de nourriture qui ont permis d’ouvrir des soupes populaires
  
• l’acheminement et la production locale d’eau potable
  
• les premiers soins aux blessés légers
  
• l’ouverture de points de rechargement pour les téléphones portables, essentiels quand les réseaux filaires sont endommagés ou arrêtés faute d’électricité
  
• l’ouverture des compartiments de douche (voire de bain, sur un grand patrouilleur) à 6323 sinistrés pour leur permettre de rester propres
  
• les communications radio avec les centres de secours à terre encore opérationnels.
  

Le lundi 23 mai 2016, les garde-côtes japonais ont prévenu les patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2115, 2307, 2401 et 31239 de ne pas entrer dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku.

Cela fait sept jours consécutifs que des patrouilleurs chinois sont dans la Zone Contiguë autour de ces îles.

Jeudi 26 mai : les HǍI JǏNG 2115, 2307 et 2401 continuent à errer dans la Zone Contiguë autour des Senkaku, surveillés par le patrouilleur japonais en station.

Peu après minuit le vendredi 27 mai 2016, le bateau de pêche spécialisé dans la bonite SAGA MYŌJIN MARU n°183 a lancé un appel de détresse. Il était alors à une vingtaine de milles marins au sud-est de l’île de Mikurajima dans l’archipel des Izu et un incendie venait d’éclater à bord.


Un patrouilleur des garde-côtes de Shimoda est parti à son secours. Quand il est arrivé, vers 08h15, il a trouvé les 25 occupants (19 Japonais et 6 Indonésiens) réfugiés sur un autre bateau de pêche qui se trouvait là et qui les avait récupérés. Un seul des membres d’équipage est légèrement blessé, superficiellement brûlé au pied. Tous ont été ramenés à Shimada pour y être pris en charge.


Le bonitier SAGA MYŌJIN MARU n°183 (第１８３佐賀明神丸) était un bateau de 190t immatriculé à Kuroshio dans la préfecture de Kochi. Sa superstructure a été entièrement ravagée par l’incendie et le bordé de sa coque a été déformé par endroit sous la chaleur. Son capitaine a expliqué avoir entendu le feu dans le compartiment moteur quand il a stoppé les machines pour pêcher. Devant l’importance de la fumée, il a ordonné à son équipage de mettre l’annexe à l’eau et d’évacuer le bateau.

Le dimanche 29 mai 2016, les patrouilleurs chinois sont à nouveau quatre à croiser dans la Zone Contiguë autour des îles Senkaku. Vers 16h, ils étaient à une quinzaine de milles des îles. À 15h, le patrouilleur du 11^e district des Garde-Côtes du Japon leur a fait par radio les rappels d’usage les enjoignant à ne pas pénétrer dans les eaux territoriales japonaises.

Pendant ce temps, les représentants des deux pays au G7 discutent réconciliation et relance économique.

Le G7 est fini. Le lundi 30 mai 2016 vers 10h du matin, avec quatre jours de retard sur leur calendrier usuel, quatre patrouilleurs chinois ont effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku.

Ils en sont ressortis avant midi. Il s’agissait des HǍI JǏNG 2115, 2307, 2401 et 31239. Comme d’habitude, ils n’ont rien fait pour s’opposer à la permanence d’un patrouilleur des Garde-Côtes du Japon à proximité des Senkaku.
 

Le 31 mai 2016 à 7h du matin, le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon a communiqué que les quatre patrouilleurs qui avaient effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku la veille ont quitté la Zone Contiguë. Ils y ont été relevés par les HǍI JǏNG  2151, 2337 et 31241.

Le 2 juin 2016, le patrouilleur du 11^e district des Garde-Côtes du Japon en faction devant les Senkaku a rappelé aux patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2151, 2337 et 31241 de ne pas pénétrer dans les eaux territoriales japonaises. Cela fait 17 jours d’affilée que des patrouilleurs chinois sont à moins de 24 Nq des Senkaku.

Le mercredi 8 juin 2016 vers 10h du matin, les trois patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2151, 2337 et 31241 ont effectué une intrusion d’environ deux heures dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku.

Ils ont répondu aux garde-côtes japonais qu’ils étaient en train d’effectuer « une patrouille régulière dans les eaux relevant de la compétence chinoise »… mais ne se sont pas étonnés de la présence d’un patrouilleur japonais dans ces eaux, patrouilleur qu’ils ont laissé reprendre sa mission de souveraineté après leur départ.

Le mercredi 7 juin 2016, un avion des Garde-Côtes du Japon a effectué une reconnaissance aérienne de l’île de Nishinoshima dans l’archipel des Ogasawara.

L’île a vu sa surface multipliée par plus de huit après l’éruption d’un nouveau cratère près de l’ancienne caldeira en novembre 2013, éruption suivie de l’éjection d’une quantité impressionnante de matières volcaniques.


Le cratère actif émet toujours des fumées mais plus aucune éjection de matière n’a été constatée depuis novembre 2015 – ce qui revient à dire que les coulées ont duré deux ans, ce qui est tout à fait exceptionnel pour un volcan japonais (le maximum habituel étant de six mois).

Le 7, l’avion a pu constater que la végétation gagne sur les laves et que la côte de l’île est de plus en plus constituée de plages de sable fin. Les enregistreurs indiquent que l’activité sismique est en baisse sur les vingt derniers jours.


Nishinoshima n’est cependant pas prête de devenir le nouveau lieu de villégiature à la mode : les garde-côtes mettent en garde contre le risque de nouvelle éruption.

Le dimanche 12 juin 2016, le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon ont communiqué que les patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2151, 2337 et 31241 se trouvaient dans la Zone Contiguë autour des Senkaku.

C’est le 27^e jour consécutif que des patrouilleurs chinois s’y trouvent. Pour l’instant, le rythme des violations des eaux territoriales japonaises se maintient à trois par mois, et les Chinois n’assurent aucune autre action de l’état en mer que celle de promener le pavillon sans s’opposer à la présence permanente d’un patrouilleur japonais.

En face, les Japonais continuent à ne pas sur-réagir à leurs intrusions et se contentent des habituels rappels à la loi par radio.