[JCG] Garde-Côtes du Japon

NIALA a écrit:

[…] l'exemple japonais répond à une question qui me semblait évidente, qu'est-ce qu'une île, je m'étais jamais posé ce genre de question tant cela parait évident a priori, mais avec le droit de la mer et les zones économiques maritimes cela devient un sujet on ne peut plus important.  : D

C'est ainsi que nous (France) disposons en océan Indien (canal du Mozambique) d'un atoll, même pas émergé en permanence (il est recouvert à marée haute) mais qui nous vaut une ZEE de près de 125000 km².

Il s'agit, bien sûr, de Bassas da India.

Au petit matin du mercredi 15 mars 2023, un yacht japonais s’est approché des Senkaku. Il a été repéré par les Garde-Côtes Chinois ; deux des quatre de leurs patrouilleurs qui étaient en train d’écrire xijinping avec leur sillage à l’ouest de l’archipel sont alors entrés dans les eaux territoriales japonaises pour contester au yacht le droit de s’y rendre.

Le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assurait la permanence est intervenu pour s’interposer. Vers 09h20, le yacht était à 12 Nq dans l’est-sud-est de Miyakojima, escorté du patrouilleur japonais ; les deux patrouilleurs chinois étaient encore à un millier de mètres quand le 11^e QG de Garde-Côtes du Japon a publié son premier communiqué.

J’attends la suite.

私 a écrit:

(...)
J’attends la suite.

Plutôt que d'attendre la suite, je suis allé la chercher.

En fait de yacht, c'était un bateau de pêche.
Un deuxième bateau de pêche japonais s'est à son tour approché des Senkaku, entraînant l'intervention des deux autres patrouilleurs chinois qui sont entrés dans les eaux territoriales japonaises vers 06h40 le 16 mars.

Après quelques heures à jouer au chat et à la souris avec les patrouilleurs nippons (je ne désespère pas de trouver des détails), les quatre patrouilleurs chinois s'en sont retournés dans la Zone Contiguë.
Ils ont passé près de 17h dans la zone des 12 Nq.

Les pêcheurs japonais n'ont pas été arraisonnés par les garde-côtes chinois.

Takagi a écrit:

Au petit matin du mercredi 15 mars 2023, un yacht japonais s’est approché des Senkaku. Il a été repéré par les Garde-Côtes Chinois ; deux des quatre de leurs patrouilleurs qui étaient en train d’écrire xijinping avec leur sillage à l’ouest de l’archipel

sont alors entrés dans les eaux territoriales japonaises

pour contester au yacht le droit de s’y rendre.
:

Ben pourquoi ils les arraisonneraient ?? ils sont complètement fous ces Chinois, ils n'ont plus de GPS ?? ce n'est pas leurs eaux territoriales en plus Pirates ou complètement FOU ??

Le 28 avril 2023, le gouvernement japonais a promulgué un nouveau code de la défense qui prévoit de faire passer les garde-côtes sous le contrôle opérationnel du ministère de la Défense si le pays venait à subir une attaque armée d’une puissance étrangère. Le code donne les grandes lignes du partage de responsabilités : les actions de défense dans les zones de combat resteront du ressort des Forces d’Autodéfense tandis que les garde-côtes agiront dans les cinq domaines suivants :

• secours aux sinistrés et évacuation des populations menacées
• prise en charge et ravitaillement des personnes déplacées
• information des navires de manière à leur faire éviter les zones à risque
• recherche et sauvetage en mer
• police anti-terroriste et action de l’état dans les ports

Depuis longtemps déjà, l’Article 80 de la loi sur les Forces d’Autodéfense autorisait le ministère de la Défense à prendre le contrôle des Garde-Côtes du Japon, mais aucun texte n’abordait les modalités de cette prise de contrôle jusqu’à la promulgation du nouveau code.

Le code prévoit un exercice synthétique annuel au mois de mai, suivi d’un exercice grandeur nature en juin. Les premières éditions se tiendront cette année, sur la base d’une situation d’urgence simulée. Pour les garde-côtes, ce sera la première fois depuis 1948 qu’ils seront placés sous l’autorité du ministère de la Défense - ce qui était tout le temps le cas jusqu’en 1945.

Le 8 juin 2023 vers 11h50 locales, deux patrouilleurs des Garde-Côtes Chinois ont effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku. Un peu avant, le patrouilleur japonais de permanence avait annoncé que les deux intrus croisaient dans la Zone Contiguë et qu’il les avait avertis de ne pas aller plus loin. La cellule de crise auprès du premier ministre japonais a été activée.

En application des directives publiées le 28 avril 2023 (cf. Mar 09 Mai 2023, 11:04), un premier exercice sur table a été mené fin mai pour jouer le passage des Garde-Côtes du Japon sous commandement opérationnel de la Force Maritime d’Autodéfense. Le ministère de la Défense est resté discret sur les conclusions qu’il en a tirées.

Le premier exercice en vraie grandeur devrait avoir lieu fin juin. Il verra le déploiement de plusieurs unités navales et aériennes. Un de ses buts sera de vérifier l’interopérabilité des réseaux de transmission sur zone.
A l’occasion de cet exercice, un nouveau marquage des unités des garde-côtes sera expérimenté : il s’agit d’un triangle équilatéral bleu sur fond d’un disque orange. Conforme à la Convention de Genève, ce symbole affichera la non-belligérance des unités des garde-côtes engagées dans les évacuations de civils vers les zones non combattantes. L’exercice de la fin juin testera la visibilité, la taille, le matériau et la tenue de ces marquages provisoires. Ce marquage devrait également être déployé dans les centres d’évacuation des résidents. Il est prévu que ce marquage ne soit pas apposé sur les unités des garde-côtes qui seraient engagées dans l’évacuation sanitaire de militaires blessés.

Le premier exercice de passage des garde-côtes sous le contrôle du ministère de la Défense s’est déroulé ce 22 juin au large de l’île d’Izu. A l’annonce d’une attaque (fictive) annoncée par la Force Maritime d’Autodéfense, les garde-côtes ont déployé un avion de patrouille et un hélicoptère ainsi que plusieurs navires et vedettes de patrouille. Ils ont établi une situation surface et ont prévenu un à un tous les bateaux repérés de ne pas s’approcher (fictivement) de la zone à risque.

Un des patrouilleurs, chargé d’évacuer les civils, a testé le nouveau « marquage spécial pour la protection civile » constitué d’un disque orange et d’un triangle bleu (photo). Sa visibilité sous plusieurs azimuts et à plusieurs distances a été testée.


Les enseignements de l’exercice seront formalisés dans une directive qui devrait être mise en application avant la fin de l’année – à temps pour le prochain exercice s’il a lieu.

Takagi a écrit:

[…] le nouveau « marquage spécial pour la protection civile » constitué d’un disque orange et d’un triangle bleu (photo). Sa visibilité sous plusieurs azimuts et à plusieurs distances a été testée. […] : marin:

Au lieu d'un disque (orange), il me semble plutôt apercevoir un carré (tout autant orange, c'est vrai).

Quadrature du cercle (enfin) résolue par les Nipponais ?

DahliaBleue a écrit:

Au lieu d'un disque (orange), il me semble plutôt apercevoir un carré (tout autant orange, c'est vrai).

Bien vu. Les articles parlaient d'un cercle mais en fin de compte c'est un carré - probablement plus simple à fixer provisoirement.

Lors d’une conférence de presse le 19 septembre 2023, le secrétaire en chef du Cabinet, Hirokazu Matsuno, a confirmé que la République Populaire de Chine avait installé une nouvelle bouée maritime dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) japonaise autour des îles Senkaku. Le gouvernement a protesté auprès de son homologue pékinois et a exigé le retrait immédiat de la bouée. Lors de ladite conférence de presse, M. Matsuno a rappelé : « L'installation d’infrastructures dans la ZEE sans le consentement du Japon viole les dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. »

La bouée a été découverte par les Garde-Côtes du Japon en juillet du côté Est de la ligne médiane géographique qui constitue la séparation des deux ZEE. Les garde-côtes ont émis un avis aux navigateurs le 15 du même mois, appelant les navires à la prudence.

La bouée porte les mots « China Ocean Observation Buoy QF212 » et est peinte en jaune. Elle est toujours en place le 19 septembre.

En 2018, la Chine avait déjà installé des bouées dans les eaux autour des îles Senkaku. Outre l’observation météorologique, on les soupçonne de collecter des données sous-marines à des fins militaires.

« Nous répondrons résolument et calmement, avec la conviction que nous protégerons résolument notre territoire, nos eaux territoriales et notre espace aérien » a déclaré Matsuno.

Le navire de recherche maritime chinois XIANG YANG HONG 18 a été surpris par les Garde-Côtes du Japon en train d’effectuer des opérations non déclarées dans la Zone Economique Exclusive japonaise autour des Senkaku. Le 18 octobre vers 08h10, un patrouilleur japonais a photographié l’impétrant (ci-dessous) en train de remorquer une antenne à environ 70 Nq des îles. Le 11^e QG des garde-côtes soupçonne une activité de prospection sismique des fonds marins, riches en poches de gaz.


Le patrouilleur nippon a immédiatement demandé que ces activités prennent fin : « Les activités de recherche sans le consentement de notre pays ne sont pas autorisées. » Le Japon ne laisse passer aucune infraction chinoise dans ce secteur sur lequel Pékin revendique un droit d’usage et, partant, de contrôle.

Les garde-côtes du 10^e district (Kagoshima) ont surpris un navire chinois en train de remorquer une antenne derrière lui à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive japonaise, le 31 octobre 2023. L’intrus se trouvait à 180 Nq à l’ouest de Amami-Ōshima. Il n’avait demandé aucune autorisation de recherches dans la ZEE. Un patrouilleur a été dépêché à sa rencontre. Il l’a rallié vers 11h20 et lui a demandé par radio de mettre immédiatement fin à ses travaux.

Le 21 octobre 2023, une éruption volcanique s’est produite à proximité d’Iwo Jima. Elle a duré plusieurs jours, faisant apparaître un nouvel îlot à 300 m du rivage de la célèbre île. Les garde-côtes, l’agence météorologique et la Force Maritime d’Autodéfense se sont relayés pour en suivre l’évolution et pour en surveiller les approches maritimes. Les projections de matières pyroclastiques ont atteint une centaine de mètres de haut, de manière irrégulière, tandis que les cendres faisaient croître le nouvel îlot.


L’éruption décroît depuis hier. Les cendres étant emportées par les vagues et les courants marins, l’île pourrait ne pas subsister. La mise à jour des cartes marines attendra.

Takagi a écrit:

[…] […] L’éruption décroît depuis hier. Les cendres étant emportées par les vagues et les courants marins, l’île pourrait ne pas subsister. La mise à jour des cartes marines attendra. : study:

Même s'il n'y a pas de récif émergé, il peut y avoir des modifications de l’hydrographie environnante : des lignes de fond nouvelles ?

DahliaBleue a écrit:

Même s'il n'y a pas de récif émergé, il peut y avoir des modifications de l’hydrographie environnante : des lignes de fond nouvelles ?

Certes, mais je pense que le relevé des fonds ne se fera pas tant que l'éruption sera en cours, qu'elle soit sous-marine ou aérienne.

Le séisme qui a dévasté la presqu’île de Noto en janvier 2024 a mis en mauvaise posture les moyens d’intervention japonais : infrastructures en ruines, routes coupées, chemins de fer impraticables, héliports inaccessibles depuis le sol, réseaux d’eau, de gaz et d’électricité sectionnés, moyens portuaires (déjà limités sur la péninsule) indisponibles pour débarquer les moyens projetables tels que les hôpitaux de campagne, abris effondrés et incapables d’accueillir des sinistrés.

Une très grande partie de la population nipponne étant concentrée dans les zones littorales et l’archipel étant soumis à un fort risque sismique, le gouvernement a décidé d’accroître les moyens d’intervention.

Parmi les mesures décidées figure la construction d’un très grand navire d’intervention destiné aux Garde-Côtes du Japon. Devant être commencé pendant l’exercice 2025 et mis en service pendant celui de 2029, il dépassera très largement les 6500 t des grands patrouilleurs porte-hélicoptères actuellement utilisés par les garde-côtes. Avec un déplacement avoisinant les 30 000 t, une longueur d’environ 200 m, il rivalisera avec les plus gros ferries japonais tels que le SUNFLOWER KURENAI de Mitsui O.S.K. et l’ ISHIKARI de Taiheiyō Ferry. Il devra pouvoir accueillir 1000 personnes en cas d’urgence, embarquer trois hélicoptères en hangar et disposer d’un pont d’envol à deux spots indépendants, avoir une cale de transport de véhicules, une rampe de débarquement latérale sur le côté tribord de la proue, disposer d’une batellerie capable de mettre à terre sa cargaison (véhicules, remorques, groupes électrogènes, citernes d’eau, fret divers). Il disposera de moyens de production et de transport d’eau douce surdimensionnés et d’un poste de commandement et coordination des moyens de secours. Il ne devrait pas être armé (en dehors de quelques armes portatives).

Le port de stationnement de ce navire n’est pas encore connu. Il ne rentre dans aucune base actuelle des garde-côtes.

La budget 2025 provisionne 3,43 milliards de Yens (21,7 millions d’Euros) pour la première tranche des travaux. Le coût global de ce navire devrait atteindre les 68 milliards de Yens (430 millions d’Euros) répartis sur les exercices 2025 à 2029.