Marine des Philippines

Ça fait un peu désordre : le soir du 29 août 2018, le GREGORIO DEL PILAR s'est mis au sec sur un banc de sable (selon les autorités philippines) du banc de Hasa-Hasa dans la Mer des Philippines Occidentale, mieux connu sous son nom international de Half Moon Shoal en Mer de Chine Méridionale, au large de Palawan.


Plusieurs bateaux chinois sont sur place, dont un navire de recherche et sauvetage. Des plongeurs philippins amenés par le MRRV 4407 SINDAGAN le vendredi 31 août en fin de matinée ont inspecté la coque et n'y ont pas trouvé de dégâts importants. Le SINDAGAN a été rejoint par le CABRA (MRRV 4409) et le patrouilleur NESTOR REINOSO (PG-380). Ce matin (lundi 3 septembre 2018), deux remorqueurs d'une société privée sont attendus sur place. Les autorités philippines espèrent pouvoir profiter de la marée pour dégager le navire amiral de la flotte philippine.

Les deux remorqueurs TRABAHADOR et VIGILANT, affrétés auprès d’une société privée, sont arrivés le lundi 3 septembre à proximité du GREGORIO DEL PILAR. Les équipes de renflouement sont montées à bord de la frégate vers 9h du matin (heure locale) pour préparer le dégagement de la frégate. La presse philippine annonçait vers 17h que le renflouement aurait lieu soit à 16h (!) le 3 soit vers 4h le 4 septembre, heures de marées hautes.

Le navire de débarquement BENGUET et le patrouilleur NESTOR REINOSO sont restés sur place. Ce sont en particulier eux qui ont pris en charge la préparation des repas de l’équipage du DEL PILAR. La frégate ANDRES BONIFACIO est en route pour accompagner son sister-ship vers Subic Bay ; des avions de l’aéronavale et de l’armée de l’air mènent des patrouilles aériennes pour repérer, identifier et ploter les différents bateaux sur zone.

Le GREGORIO DEL PILAR a finalement été remis à flot à 23h54 le soir du lundi 3 septembre 2018. Les opérations de sauvetage avaient commencé vers 14h : tout ce qui pouvait être débarqué ou transbordé l’a été, puis la marée et les deux remorqueurs lui ont permis de se décoller du fond.

On ne sait toujours pas pourquoi la frégate s’est ainsi plantée sur un banc de sable le soir du mercredi 29 août pendant une patrouille de routine à une soixantaine de milles de Palawan.

L’hélice tribord du DEL PILAR a été très endommagée dans l’incident. Celle de bâbord l’a été plus légèrement. Les deux remorqueurs TRABAHADOR et VIGILANT le remorquent vers Subic Bay où il va être mis en cale sèche. Il devrait y arriver d’ici mercredi soir (heure locale).

Les autorités philippines ont apparemment tenu à dégager leur navire-amiral par leurs propres moyens, malgré l’arrivée rapide de plusieurs navires chinois dont le navire de sauvetage NANHAIJIU 115. Manille a cependant expliqué que l'incident n'a pas donné lieu à tensions avec Pékin, que la coopération s'était bien passée mais que les Philippines avaient les moyens d'intervenir.

Les garde-côtes philippins ont pris livraison de leur second patrouilleur FPB72 le 3 septembre 2018. L’engin, construit par le chantier français Ocea sis aux Sables d’Olonne, est arrivé en pontée d’un transporteur qui l’a débarqué à Subic. Il porte le nom de PANGLAO et sera officiellement admis au service à l’occasion d’une cérémonie programmée pour le 17 octobre en même temps que son sister-ship BORACAY, livré il y a quelques semaines.


Les troisième et quatrième unités (MALAMAWI et KALANGGAMAN) de la classe seront livrées en novembre. Elles sont toutes les deux lancées et le MALAMAWI a commencé ses essais.

Un cinquième patrouilleur, nettement plus grand (82m au lieu de 24m) devrait être livré en août 2019.

On croyait le type désuet : la semaine dernière, la Marine des Philippines a publié un appel d’offres portant sur des hydravions (ou plus exactement sur des avions amphibies). Les avions doivent être acquis au titre du plan quinquennal d’équipement militaire Horizon 2, qui couvre la période 2018-2022.

Le 17 septembre 2018, la cérémonie de découpe de la première tôle de la deuxième frégate HDF-2500 construite par Hyundai Heavy Industries pour la marine des Philippines a eu lieu à Ulsan.

La première de ces frégates doit être lancée en mai 2019 et être remise à la marine au deuxième semestre 2020. La deuxième suivra au premier semestre 2021. Le plan quinquennal Horizon 2 (2018-2022) va voir la Marine Philippine se doter de deux frégates, six patrouilleurs et deux sous-marins. La poursuite d’un programme de frégates devant porter leur nombre à six à l’horizon 2028 n’a actuellement plus les faveurs du ministère, qui préfèrerait consacrer l’exercice suivant à la modernisation des forces légères. Les frégates philippines (trois GREGORIO DEL PILAR et deux HDF-2500), que Manille appelle des capital ships, risquent donc de rester cinq pendant quelque temps.

Un mois après s'être échoué accidentellement, le GREGORIO DEL PILAR est entré en cale sèche pour réparations le dimanche 30 septembre 2018. Ses deux hélices à pales orientables devront être remplacées et des réparations de nature non précisée devront être faites sur ses lignes d'arbres.
Selon le capitaine de corvette Jonathan Zata, porte-parole du ministère philippin de la Défense, les travaux seront terminés "dès que possible" (sans autre précision) et les Américains y contribuent en fournissant pièces détachées et expertise technique.

Bonjour
Escale du Tarlac à Vladivostok le 1er octobre 2018
https://www.korabel.ru/news/comments/korabl_vms_filippin_vpervye_zashel_vo_vladivostok.html
C'est la toute première visite d'un bâtiment philippin en Russie
Des marins philippins ont été reçus à bord du sous-marin B-187 Komsomolsk Na Amure (classe 877M) le 3 octobre
https://www.korabel.ru/news/comments/podvodnuyu_lodku_tihookeanskogo_flota_pokazali_filippincam.html
A+

Après sa visite à Vladivostok du 1^er au 6 octobre 2018 (photo), le TARLAC aurait dû participer à la revue navale sud-coréenne devant l’île de Jeju le 12 octobre. La presse philippine n'a d'ailleurs pas attendu pour en faire l'annonce. Mais la Marine des Philippines a dû déprogrammer la participation du SSV à la dernière minute, obligeant le rédacteur de ces lignes à les modifier rétroactivement.

Il y a à bord quelque 300 hommes dont un détachement pour la mise en œuvre d'un hélicoptère.

La marine des Philippines a clairement changé d'échelle...

En vantant la débrouillardise de l’équipage du TARLAC (LD-601) qui a réparé une panne pendant l’escale de Vladivostok, le vice-amiral Robert Empedrad, commandant en chef de la Marine des Philippines, a aiguisé la curiosité des journalistes. La déclaration, faite à l’occasion du discours de retour du TARLAC à Manille le 22 octobre, a mis en lumière les carences des budgets d’entretien de la marine et, plus généralement, de la Défense des Philippines.

Pendant la traversée de dix jours qui l’a amené de Manille à Vladivostok, le TARLAC a subi une avarie sur une pompe du circuit de lubrification d’un des moteurs, obligeant l’équipage à arrêter celui-ci. Le capitaine de vaisseau Florante Gagua, commandant la TF 87, a alors expliqué que la traversée pouvait se poursuivre sur un seul moteur mais que ce n’était pas raisonnable pour des questions de sécurité. Comme la Marine des Philippines n’a aucune pièce détachée en stock, elle a dû les commander en urgence (avec l’aide de la Corée du Sud) et les faire acheminer à Vladivostok où l’équipage les a récupérées pendant l’escale. La pompe a été réparée avec l’aide des Russes. Les pièces n’étant pas disponibles lors de l’arrivée du TARLAC à Vladivostok, le SSV a dû prolonger son escale de 48h, manquant de ce fait la revue navale organisée par la Corée du Sud.

L’amiral Empredad a beau eu louer les capacités d’improvisation et de réparation de l’équipage du TARLAC, il n’a pu esquiver les questions corrosives des journalistes lors de la conférence de presse qu’il a tenue juste après la cérémonie. Mais il a catégoriquement exclu de renoncer à faire participer la marine aux manœuvres et missions internationales : pour lui, les occasions d’entraînement qu’elles procurent aux équipages sont irremplaçables.

Une clairvoyance que l'auteur de ces lignes partage !

La Marine des Philippines poursuit le retrait de service de ses plus vieilles unités. Le mercredi 31 octobre 2018, le patrouilleur BIENVENIDO SALTING (PC-112, classe TOMAS BATILLO) a été retiré du service à Cavite. Anciennement patrouilleur sud-coréen n°225, le BIENVENIDO SALTING avait été transféré aux Philippines en 1995 et y avait pris le nom d’un brigadier général qui avait participé à la Force Expéditionnaire Philippine en Corée en 1951. Avant d’être intégré à la Marine des Philippines en 1996, il avait effectué seize années de service (1979-1995) sous pavillon coréen : c’est donc un patrouilleur de trente-neuf ans d’âge qui a été définitivement désarmé ce mercredi 31 octobre. Un impressionnant aréopage assistait à la cérémonie : équipage, anciens commandants, vice-amiral Empredad commandant la marine philippine, contre-amiral Rodelas commandant en chef de la flotte, capitaine de vaisseau Dela Cruz commandant la force littorale, vice-amiral Pama commandant la flottille, le fils du brigadier général, son épouse, un de ses fils et une de ses petites-filles étaient là.


Le désarmement des vieilles unités sans grande valeur militaire dégage des ressources (humaines, notamment) pour les futures corvettes attendues de Corée du Sud.

Les réparations de la frégate GREGORIO DEL PILAR, échouée le 29 août 2018 sur le récif de Hasa-Hasa (Half Moon shoal), avancent. La frégate a été mise au bassin et certains équipements endommagés, dont les hélices et des pièces de l’appareil propulsif (chaises de lignes d’arbres ?) vont partir aux USA pour remise en état. Les Philippins réparent la coque pendant ce temps. Ils profiteront de l’arrêt forcé de la frégate pour anticiper des modernisations prévues être faites plus tard : mise à niveau d’une partie des équipements de communication et de la conduite de tir.

La frégate sortira du bassin quand la coque aura été réparée et les apparaux submergés revenus des USA et remis en place. Le reste des travaux se poursuivra à flot. La marine philippine ne s’est pas encore avancée à publier une date de fin des travaux.


smiley du pékin qui lit la presse ignare

Le 27 novembre 2018, à l'occasion d'une conférence de presse, un chargé de communication de la Marine des Philippines a déclaré que ladite marine recevrait deux hélicoptères anti-sous-marin AW159 Wildcat. Devant embarquer sur le RAMON ALCAZAR dans un premier temps puis sur d'autres frégates, ils donneront à la marine une première capacité ASM.
Pour l'heure, aucun bâtiment de la Marine des Philippines n'est équipé de sonar.

Le mardi 25 novembre 2018, le patrouilleur indonésien SURA 802 et le patrouilleur rapide malaisien KD PARI sont arrivés à Zamboanga, à la pointe méridionale de Mindanao. Avec leur homologue philippin MARIANO ALVAREZ (PS-38, en photo), ils forment l’éphémère Task Force INDOMALPHI qui va effectuer une série d’exercices à la limite des mers de Sulu et des Célèbes, zone dans laquelle une importante piraterie reste active. Les pirates qui agissent pour le compte du groupe Abou Sayyaf ou de ses affiliés se jouant des frontières maritimes entre les trois états, ils ont longtemps échappé aux poursuites lancées tour à tour par une des marines concernées ; pour y remédier, les trois états ont décidé de coopérer et de monter des patrouilles communes, d’où la TF INDOMALPHI dont la création a été décidée en 2017. Cette année, les exercices sont supervisées par le commandement de la Marine des Philippines de Mindanao-Ouest.

Le jeudi 6 décembre 2018, les Garde-Côtes des Philippines ont reçu les troisième et quatrième patrouilleurs de la classe BORACAY. Le transporteur les a remis à l’eau en baie de Suboc. Construits par le chantier Ocea aux Sables d’Olonne, ces deux FPB 72 Mk.II s’appellent MALAMAWI (n° de coque 2403) et KALANGGAMAN (2404). Ils font suite aux deux premiers (BORACAY et PANGLAO), mis en service en octobre 2018. Comme leur nom l’indique, ils font 72 pieds de long (24m). Armés par douze hommes, ils filent 28nd. Ocea a déjà commencé la construction d’un autre patrouilleur, long de 82m et livrable en août 2019.

Le 21 décembre 2018, le secrétaire d’état philippin à la Défense, Delfin Lorenzana, a réaffirmé que les Philippines n’entendaient pas abandonner leurs positions dans les Spratley malgré l’insistance chinoise à les revendiquer. Les Philippines contrôlent neuf îles dans les Spratley, dont une seule est occupée en permanence.

Delfin Lorenzana a expliqué que le SIERRA MADRE, ex-LST américain vendu aux Philippines dans les années 1970 et échoué accidentellement sur le récif d’Ayungin en 1999, continuerait à être utilisé. Manille considère toujours l’épave comme une unité opérationnelle et y maintient en permanence un détachement de fusiliers marins. Depuis 2014, la Chine a tenté à plusieurs reprises de s’opposer au ravitaillement de ces soldats, ravitaillement qui se fait actuellement par barque depuis la côte de Palawan.


Lors de l’incident du GREGORIO DEL PILAR en août dernier, les Chinois avaient suggéré à Manille de profiter des moyens de remorquage et de renflouement présents sur zone pour évacuer l'épave du SIERRA MADRE : Manille n'a pas donné suite...
 
Delfin Lorenzana a également confirmé que les travaux de réfection de la piste de l’aérodrome de Pag-Asa serait poursuivis et menés à terme en 2019. Des baraquements vont également être construits pour remplacer les abris de fortune dans lesquels vivent actuellement les quelques militaires déployés sur l’île. Pag-Asa est la seule île des Spratley habitée en permanence. Une rampe est en cours de construction pour permettre aux navires de transport philippins de débarquer le matériel nécessaire à la reconstruction de la piste, tellement endommagée que même un avion à hélice hésite à s’y poser. La rampe (pompeusement baptisée « port » il y a quelques mois) et la piste devraient permettre de ravitailler plus facilement la population et la garnison de l’île.

Le GREGORIO DEL PILAR attend toujours ses nouvelles hélices, et les travaux de modernisation s'y poursuivent. Selon la marine des Philippines, il ne sera pas remis en service avant l'automne 2019.

Le Secrétaire d’État philippin à la Défense, Delfin Lorenzana, a déclaré le mercredi 16 janvier 2019 que la corvette de la classe POHANG que la Corée du Sud a donnée à son homologue philippin allait porter le nom du capitaine Conrado Yap, un héros de la guerre de Corée tué au combat le 23 avril 1951 lors de la bataille de Yultong.
Le nom de Conrado Yap avait déjà été attribué à un patrouilleur en 1993 ; ledit patrouilleur a été désarmé en 2018.

Le nouveau CONRADO YAP est attendu aux Philippines vers mars-avril 2019. Il s'agit de l'ex-CHUNGJU de la marine sud-coréenne, désarmé en décembre 2016 et cédé à Manille pour la somme symbolique de 100$.

Les deux hélicoptères embarqués AW-159 Wildcat commandés par la Marine des Philippines devraient arriver dans l’archipel en mai 2019. Après une période d’essais, ils servent actuellement à former leurs équipages au Royaume-Uni (photo). Quand ils seront livrés, ils constitueront les premiers moyens anti-sous-marins modernes de ladite marine, en attendant la livraison des corvettes sud-coréennes.

Entérinant la modestie des moyens militaires des trois ex-cotres de garde-côtes US, le ministère philippin de la Défense vient de reclasser comme "patrouilleurs" les trois unités de la classe GREGORIO DEL PILAR, auparavant considérées comme des frégates. Ces trois navires ont donc reçu de nouveaux numéros PF-15 (GREGORIO DEL PILAR), PF-16 (RAMON ALCAZAR) et PF-17 (ANDRES BONIFACIO).

L'appellation "frégate" sera réservée aux deux HDF-2500 sud-coréennes actuellement en construction et dont les livraisons sont attendues pour 2020 et 2021.

Les deux frégates HDF-2500 actuellement en chantier chez Hyundai Heavy Industries (HHI) devraient porter les noms de JOSE RIZAL, héros national de l'émancipation vis-à-vis de la tutelle espagnole fusillé à 35 ans en 1896, et ANTONIO LUNA, général mort à 32 ans en 1899 pendant la guerre  américano-philippine (guerre méconnue qui a prolongé pendant 14 ans et contre les USA la révolution philippine contre l'Espagne).


Cette annonce semble augurer du prochain retrait du service de l'actuel RIZAL (PS-74), ex-dragueur de mines américain construit en 1944.

Le dimanche 28 avril 2019, le navire de débarquement de véhicules BENGUET (LS-507) a effectué une mission de ravitaillement des garnisons stationnées sur les îles Kalayaan en mer de Chine méridionale. Le BENGUET est l’ancien LST DAVIESS COUNTY de l’U.S.Navy construit en février-mai 1944 et transféré en 1976. Pour l’occasion, il a transporté de l’eau potable, des vivres et du personnel dont des huiles qui voulaient s'assurer des conditions de vie des marins et fusiliers marins déployés en mer de Chine. Il est parti de Puerto Princesa sur l’île de Palawan. Il n’a apparemment pas été inquiété par les Chinois pendant sa mission.

Sept mois après sa mise sur cale au chantier Hyundai Heavy Industries, la frégate JOSE RIZAL (FF-150) a été lancée à Ulsan le 23 mai 2019 en présence de représentants de la Marine Philippine. Ce navire est un dérivé des frégates de la classe INCHEON (FFX-I, HDF-3000) de la marine sud-coréenne. À sa mise en service, il sera sans conteste le plus puissant et le plus moderne navire de combat de la Marine Philippine.


La deuxième frégate construite par Hyundai, le futur ANTONIO LUNA, a été mise sur cale lors de la même visite philippine en Corée.

La corvette CONRADO YAP (PS-39), ancienne corvette sud-coréenne CHUNGJU de la classe POHANG vendue par Séoul à Manille en 2014, quittera la Corée du Sud le lundi 5 août 2019 immédiatement après la cérémonie de transfert de pavillon. Elle transitera sans délai vers l’archipel philippin via une route tenue secrète (ainsi que son port de destination). Elle sera accompagné par le navire de soutien multirôles DAVAO DEL SUR (LD-602) qui est actuellement en route vers la péninsule coréenne après une mission de représentation à Vladivostok pour la fête de la Marine Russe. Ce transfert était initialement planifié au début du printemps mais la remise en état de la corvette a été plus longue que prévu.


La corvette a conservé son artillerie de 76mm et de 30mm ainsi que ses tubes lance-torpilles. Elle sera le premier navire philippin doté d’une capacité ASM – certes datée et dépourvue d’hélicoptère, mais avec un sonar de coque qui constitue une première pour les marins philippins.

Long de 88,30m, large de 10m et calant 2,90m, le CONRADO YAP déplace 1216 tonnes à plein. Propulsé par CODOG, il peut filer 25nd et tenir la mer sur 4000Nq ou pendant 20 jours. Son équipage de 118 hommes s’entraîne en Corée du Sud depuis plusieurs semaines.

Terme de vingt-cinq années de tractations, le traité fixant les limites des Zones Économiques Exclusives entre les Philippines et l’Indonésie est entré en vigueur le 1^er août 2019. Le traité, dont les discussions avaient commencé en 1994, a été officialisé lors du 52^e meeting des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN à Bangkok, après que le sénat philippin l’a ratifié en juin 2019. C’était la dernière instance à le faire : les deux gouvernements l’avaient signé le 23 mai 2014, le président philippin l’avait ratifié en février 2017 et le parlement indonésien en avril de la même année.


La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer donne les règles générales de délimitation des ZEE mais, dans les endroits où ces ZEE génériques de 200Nq se chevauchent, demande aux états de se mettre d’accord entre eux. Or en mer de Célèbes et en mer des Philippines, les ZEE initialement revendiquées par les Philippines et la République Indonésienne se chevauchaient, ce qui a créé de nombreux conflits entre garde-côtes et pêcheurs des deux parties. Une autre conséquence de l’absence d’accord était qu’aucun litige survenu dans la zone de recouvrement ne pouvait être porté devant le tribunal des Nations-Unies sur le droit de la mer.

Il ne reste plus qu’à traduire cet accord en instructions nautiques facilement interprétables par les nombreux navigateurs de la région. Du côté philippin, l’Autorité Nationale de Cartographie et d’Informations sur les Ressources Naturelles, qui relève du ministère de l’Environnement, et du côté indonésien l’Agence d’Informations Géospatiales et le Service Hydro-Océanographique de la marine vont définir précisément et communiquer les points et les lignes de démarcation à faire figurer sur les cartes marines de la région.

Il reste de nombreux points de litige analogues à régler entre les nations de l'ASEAN, notamment en mer de Chine.