Marine des Philippines

La Marine des Philippines a réceptionné le CONRADO YAP (PS-39) dans la base navale de Jinhae à Changwon en Corée du Sud. L’ex-corvette de la classe POHANG est pour l’heure le navire le mieux armé de toute la marine et le seul à être doté d’un système d’armes anti-sous-marines. Sous le nom de CHUNGJU (PCC-762), elle avait précédemment servi dans la marine sud-coréenne de 1987 à 2016.

Son équipage s’est entraîné pendant treize semaines en Corée du Sud. Accompagné du DAVAO DEL SUR (LD-602), le CONRADO YAP va désormais transiter vers les Philippines.

Une photo officielle du CONRADO YAP dans la baie de Manille le dimanche 18 août 2019


L'ex-corvette sud-coréenne de la classe POHANG est désormais - et pour un temps - le plus armé des vaisseaux philippins.

Le sous-marin Scorpène intéresserait la marine philippine
https://www.corlobe.tk/article46495.html

Le chantier Hyundai Heavy Industries d’Ulsan, en Corée du Sud, a procédé le 8 novembre 2019 au lancement de la frégate ANTONIO LUNA (FF151), seconde unité destinée à la Marine des Philippines. De nombreuses personnalités philippines, dont le secrétaire d’État à la Défense et plusieurs sommités militaires, ont assisté à la cérémonie. Une partie de l’équipage du JOSE RIZAL (l’autre frégate du programme) y a également assisté ; il s’agissait de cuisiniers et de membres du service administratif, qui ne sont pas accaparés par des séances de prise en main du matériel.


La frégate devrait être mise en service en 2021.  

La Marine des Philippines a déployé le DAVAO DEL SUR (LD-602) pour venir en aide aux sinistrés du tremblement de terre qui secoué Mindanao en début de semaine. Ce navire (ainsi que son sister-ship) confère à ladite marine une capacité d’intervention humanitaire qu’elle n’avait pas il y a seulement deux ans.


Pour l’occasion, le DAVAO DEL SUR a embarqué à Manille cinquante-six tonnes de matériel tel que cuisines mobiles, camions et remorques de traitement de l’eau, fournis par la 10^e division d’infanterie de l’armée et par les entreprises Manila Water et Maynilad.

Les forces armées philippines ont expédié d’autres équipements depuis Luzon et les Visayas.

Du 24 au 27 novembre 2019, la frégate JOSE RIZAL a effectué ses premiers essais à la mer. La frégate est toujours en Corée du Sud où elle a été construite.

La force amphibie philippine s’est lancée dans un vaste (à l’échelle locale…) exercice de débarquement dans le secteur de San Antonio dans la province de Zambales sur la côte occidentale de Luçon. Les exercices dureront quatre jours et s’inscrivent dans les manœuvres Pagsisikap 2019. Ils ont pour but d’entraîner les troupes à l’utilisation des nouveaux engins de débarquement achetés en Corée du Sud, de tester le concept du Task Group amphibie (nouveau dans la marine philippine) et de développer la coopération entre la marine et les troupes amphibies. Pour l'occasion, la Marine des Philippines déploie - entre autres - un transport de débarquement sur lequel sont embarqués des hélicoptères de l'Armée.

Du fait du très long délai d'approvisionnement de certaines pièces nécessaires à la réparation du patrouilleur GREGORIO DEL PILAR (PF-15), la remise en service de ce dernier n'interviendra probablement qu'au deuxième semestre 2020.
Le DEL PILAR s'était échoué sur le récif de Hasa-Hasa le 29 août 2018. Ses deux hélices, des parties de ses lignes d'arbres et de leurs chaises doivent être remplacées ; ces équipements datent du début des années 1960, ne sont plus fabriqués depuis longtemps, et aucune rechange de grande prévoyance n'est disponible.

Le 8 novembre 2019, le vice-amiral Robert Empedrad, chef d’état-major de la marine des Philippines, a signé un protocole d’accord avec le chantier sud-coréen Hyundai Heavy Industries portant sur la commande de deux nouvelles corvettes. Le contrat de 28 milliards de Pesos (un peu moins de 500 millions d’Euros au cours actuel) devrait être signé avant la fin de l’année, sous réserve que le gouvernement ait finalisé son montage budgétaire. Fin novembre, ledit gouvernement explique qu'il travaille sur le sujet.

PALEZ a écrit:

Le sous-marin Scorpène intéresserait la marine philippine
https://www.corlobe.tk/article46495.html

Fin novembre, le secrétaire d'état à la Défense Delfin Lorenzana s'est rendu en France où il s'est fait présenter le SCORPENE. De retour à Manille le samedi 30, il a déclaré que ledit SCORPENE était un excellent navire, très bien adapté aux besoins des Philippines.

Le DAVAO DEL SUR (LD-602) et le patrouilleur RAMON ALCARAZ (PS-16) font escale au Sri Lanka sur le trajet qui les mène dans le Golfe Persique où ils vont chercher des Philippins en contrat de travail à l’étranger (OFW dans la presse philippine, abréviation d’Offshore Filipino Workers). Compte tenu de la situation tendue de la région, Manille a décidé d’envoyer deux navires de guerre pour les rapatrier au lieu de compter sur les habituels cargos qui font la navette. Les deux navires doivent aller récupérer à Oman des OFW actuellement en Iran, en Irak et d’autres pays de la région. Partis de Manille le 13 janvier, ils doivent arriver à destination le 26 ou le 27. Ils ont consigne de rester vigilants. Le DAVAO DEL SUR embarque un hélicoptère AW109 pour la mission.


Pour la marine philippine, cette mission outre-mer est une première : le DAVAO DEL SUR ravitaille le RAMON ALCARAZ en carburant, l'hélicoptère effectue des missions d'identification et de tenue de situation surface, l’escale au Sri Lanka permettra de refaire les pleins, de ravitailler en vivres et de changer les idées de l’équipage. Bien que modeste, la marine philippine a clairement changé d’échelle par rapport à ce qu’elle était il y a dix ans.

Fin de parcours pour deux vétérans de la marine philippine : le mercredi 29 janvier 2019, les patrouilleurs RIZAL (PS-74) et NICOLAS MAHUSAY (PC-119) ont été retirés du service. Une cérémonie était organisée à Cavite pour l'occasion.


Le RIZAL, mis en service le 21 août 1945 dans l'US Navy sous le nom de  MURRELET (AM-372) et transféré en 1965 aux Philippines, accusait 54 ans de service philippin à son compteur. Initialement capable d'une vitesse de 20nd et d'une autonomie de 20 jours, il ne pouvait plus filer que 10 à 12nd et ses sorties ne dépassaient plus 7 jours, vétusté oblige.


Le NICOLAS MAHUSAY, transféré depuis la marine sud-coréenne en 1998, était plus récent mais n'était plus en bon état : initialement conçu pour 25 nd, il ne pouvait plus en filer que 14. Il avait été mis en service en Corée du Sud le 1^er novembre 1978.

Leurs équipements récupérables (radars, radios, armes) vont être versés dans les stocks de rechange, puis les deux navires seront démolis. Leurs équipages seront réaffectés sur des unités récentes.

(aucun rapport avec l'article précédent...)


Le 31 janvier 2020, le président philippin Rodrigo Duterte a signé la nomination du contre-amiral Giovanni Carlo Bacordo (photo) au poste de nouveau commandant en chef de la marine philippine, en remplacement du vice-amiral Robert Empedrad, atteint par la limite d'âge (56 ans) et qui va prendre sa retraite.

Le chantier Mitsubishi de Shimonoseki (Japon) va construire deux nouveaux patrouilleurs multi-rôles (MRRV, Multi-Role Response Vessels) pour le compte des garde-côtes philippins. Leur livraison est prévue pour 2022. Ils seront nettement plus grands que les précédents : longs de 94m, ils seront dotés d'une plateforme pour hélicoptère et pourront mettre en œuvre des drones aériens et sous-marins. Leur vitesse sera de 24 nd et leur autonomie de 4000 Nq.

Le programme est financé par le gouvernement japonais au titre de l'accord de coopération signé par les deux pays en 2016.

En 2016, le président Rodrigo Duterte avait déclaré que l’état philippin allait vendre le yacht présidentiel, le ANG PANGULO (ACS-25). Il n’envisageait pas de s’en servir et considérait, non sans raison, que ce navire constituait un gaspillage des pesos publics. L’argent ainsi récupéré aurait dû être utilisé au profit des hôpitaux et des vétérans de l’armée. L’idée n’avait cependant pas été menée à terme parce que les Philippines n’ont aucune procédure ni organisme pour vendre les biens de l’état – ce qui explique peut-être l’habitude de sa marine à maintenir en service de véritables pièces de musée.


Le vendredi 3 avril 2020, le président est revenu à la charge en ordonnant que l’inutilité flottante soit convertie en navire-hôpital pour aider à lutter contre le coronavirus. Dès le lendemain, la Marine des Philippines a ressorti un plan de conversion qu’elle avait dans ses cartons et qu’elle a adapté en urgence. Moyennant des travaux simples, le ANG PANGULO pourrait accueillir vingt-huit patients et cinq membres du corps médical. Distanciation sociale oblige, une distance de trois mètres serait observée entre deux malades. Le fait que les locaux présidentiels du navire disposent de plusieurs suites faciliterait la mise en place de cloisons provisoires, de circuits et d’accès aux malades distincts, tout en ségréguant strictement l’équipage et les locaux hospitaliers. Un kit d’appareils médicaux (que la Marine n’a pas) permettrait de maintenir les patients sous assistance respiratoire, un luxe que ne peuvent pas offrir beaucoup de dispensaires disséminés dans les nombreuses îles de l’archipel.

Construit par Ishikawa-Harima en 1958-59, le ANG PANGULO est actuellement déployé au sein des Forces Navales du Mindanao Oriental. Son commandant, le capitaine de corvette Marissa Arlene Andres-Martinez (photo), a déjà pris contact avec les autorités pour préparer la conversion de son navire et l’installation du matériel médical.

En novembre 2016, distinguée par le prix TOWNS, elle avait déclaré : « Être dans l’armée, ce n’est pas qu’une question de canons et de force. C’est aussi avoir à cœur de servir, de s’écarter de la voie de la facilité et prendre celle que vous pensez devoir être améliorée, c’est prendre une voie où vous savez que vous allez pouvoir donner plus de vous-même et réaliser de plus grandes choses. » Elle commandait alors le LCVP LCU TAUSUG (AT-295). TOWNS est l’acronyme de la fondation Philippine The Outsanding Women in the Nation’s Service que l’on pourrait traduire par Les Femmes d’Exception au Service de la Nation.

Citation :

[…] Le ANG PANGULO et son commandant […] En novembre 2016 […] Elle commandait alors le LCVP TAUSUG (AT-295).[…]

Je dirais plutôt un L.C.U.… tout de même un chouia plus gros (et honorable) qu'un LCVP

DahliaBleue a écrit:

Je dirais plutôt un L.C.U.… tout de même un chouia plus gros (et honorable) qu'un LCVP

Fort juste. Je corrige.

Coronavirus oblige, la Marine des Philippines a annoncé le dimanche 5 avril 2020 qu’elle reportait à une date indéterminée le 17^e Western Pacific Symposium (WPNS) et la revue navale internationale (IRF, International Fleet Review) qui devait y être associée. Les deux manifestations devaient avoir lieu à Manille du 19 au 21 mai prochains, à l’occasion du 122^e anniversaire de la création de ladite marine ; compte tenu de leur importance aux yeux du gouvernement, elles seront très probablement reprogrammées plus tard en 2020 ou en 2021.

Leur annulation permet à la marine de consacrer tous ses moyens disponibles aux missions anti-pandémiques, à savoir la lutte contre l’immigration illégale et la contrebande, le contrôle de la bonne application des mesures de confinement sur les côtes et le secours aux populations isolées.

Le brigadier general Edgard Arevalo (photo), porte-parole des forces armées philippines, a annoncé le mardi 7 avril 2020 que tout le personnel des forces armées cèdera un pourcentage de sa solde du mois de mai pour aider à la lutte contre le coronavirus. Les montants prélevés iront de 10 484 pesos philippins (soit environ 190 €) pour le chef d’état-major à 100 pesos (1,80 €) pour les apprentis matelots, aviateurs ou soldats. Le personnel civil de la défense ne sera pas soumis à cette ponction. Le total devrait atteindre les 16 953 490 pesos (308 286 €) selon le service de la solde ; il sera versé au Bureau de la Défense Civile (OCD, Office of Civil Defense) pour acheter du matériel médical au profit des divers services exposés à la pandémie de coronavirus.


La veille, le président Duterte avait déclaré que le budget exceptionnel de 270 milliards de pesos (4,9 milliards d’euros) mis en place contre le COVID-19 ne serait probablement pas suffisant et a appelé le secrétaire d’état aux finances, Carlos Dominguez, à « trouver de l’argent » par tous les moyens. « Volez ou empruntez, je m’en fous, tout ce que je veux est que vous trouviez de l’argent parce que si le fric vient à manquer je ne sais pas ce qui se passera » a-t-il ajouté en tagalog fleuri. C’est suite à cette déclaration que le haut commandement des forces armées a décidé de faire un geste.

Le nouveau patrouilleur des Garde-Côtes des Philippines, le GABRIELA SILANG (OPV-8301), a pris ancrage à Manille le 7 avril 2020. Il y a été accueilli par plusieurs autres patrouilleurs et par un hélicoptère d’où la photo a été prise.


Construit par le français OCEA, le GABRIELA SILANG devait initialement rallier les Philippines le 10 février mais, sur le trajet, il a fait une escale prolongée à Malte où il est resté disponible plusieurs semaines pour le cas où il aurait fallu rapatrier en urgence les travailleurs philippins expatriés en cas de guerre en Libye. En version ferry, le GABRIELA SILANG peut transporter jusqu’à 500 passagers pour de brèves traversées.

Il restera au mouillage tant que les mesures de protection contre le coronavirus n’auront pas été menées. Qualifié par OCEA de plus grand OPV en aluminium au monde, le GABRIELA SILANG est désormais le plus grand navire des Garde-Côtes des Philippines. Sa quarantaine terminée, il devrait s’atteler à une impressionnante palette de missions contre les intrusions étrangères en mer de Chine et en mer des Philippines, sans oublier celles d’assistance sanitaire ou logistique dans la pandémie actuelle.

La Task Force 82, constituée du patrouilleur RAMON ALCARAZ (PS-16) et du transport de débarquement DAVAO DEL SUR (LD-602), a quitté Oman le mardi 21 avril 2020. Elle avait été déployée en janvier dans le Golfe Persique pour pouvoir porter secours aux nombreux travailleurs philippins présents dans cette zone agitée par la rivalité américano-iranienne. Son départ vise à protéger ses équipages de la pandémie du coronavirus. Sur le trajet du retour, les deux navires feront un crochet pour une escale à Cochin en Inde afin d’y embarquer du matériel de protection individuelle offert par une entreprise indienne au gouvernement philippin pour l’aider à lutter contre ledit coronavirus. Ils sont attendus à Manille dans la troisième semaine de mai.


Selon le capitaine de frégate Christina Roxas, chef du service des relations publique de la Marine Philippine, ce déploiement de deux navires philippins aussi longtemps et aussi loin de l’archipel, avec des escales à Sri Lanka, à Oman et bientôt à Cochin, marque clairement une étape dans la montée en puissance de la marine et dans la politique extérieure de la nation. Toujours selon elle, la mission de cette Task Force au profit des OFW (Overseas Filipino Workers, travailleurs philippins d’outremer) a grandement amélioré l’image que lesdits OFW ont de leur pays.

Alors que la Marine Indienne se rend aux Maldives et au Qatar pour y chercher des rapatriés, la Marine des Philippines faite escale à Cochin. Le DAVAO DEL SUR et le RAMON ALCARAZ y sont arrivés le 6 mai 2020 pour embarquer un lot de 200 000 masques respiratoires et un groupe de travailleurs expatriés à ramener à Manille.

Après son appareillage de Cochin et alors qu’il sortait des eaux indiennes, le patrouilleur RAMON ALCARAZ a été endommagé par un incendie survenu dans une salle des machines le 7 mai 2020 vers 20h. La prompte réaction de l’équipage a permis d’éteindre le feu une dizaine de minutes après que l’alarme a retenti. Deux marins ont été brûlés au deuxième degré et sont en cours d’évacuation vers l’hôpital militaire de la Marine Indienne à Cochin pour y être placés en « soins intensifs ».


Les équipes du bord sont en train d’estimer l’étendue des dégâts, d’après la presse de Manille, pour savoir si le navire peut continuer sa route vers les Philippines ou s’il doit retourner en Inde pour réparation.

Le commandement en chef de la Marine Philippine a félicité l'équipage pour son intervention rapide et efficace pour éteindre le feu. D'autres communiqués suivront sans doute.

Le samedi 9 mai 2020, le Département philippin de la Défense Nationale a annoncé que le RAMON ALCARAZ est retourné à Cochin pour réparation, suite au début d'incendie du 7 mai. L'incendie a été qualifié de mineur. En fin de compte, un seul des deux blessés a été hospitalisé à terre ; l'autre est soigné à l'infirmerie du bord. Le ministère préfère que toute l'installation propulsive du patrouilleur soit disponible pour la traversée entre l'Inde et Manille.

Le ministère s'active à envoyer sur place ce qui est nécessaire pour effectuer les réparations dans les meilleurs délais. Les USA auraient proposé leurs services, vu que le matériel installé à bord est majoritairement d'origine américaine.

Selon les autorités philippines, l'incendie à bord du RAMON ALCARAZ aurait été causé par une fuite d'huile tombée sur la machinerie. Cette dernière étant en fonction depuis plus de cinq heures, elle était suffisamment chaude pour que l'huile s'enflamme. Ce sont surtout les câblages électriques de la salle des machines qui ont été endommagés, rendant la télécommande et la surveillance de la turbine impossibles depuis le PC machine.

Une commission d'enquête a été diligentée pour tirer les leçons de cet accident et éviter qu'il se reproduise. Cette commission pourrait attendre le retour du RAMON ALCARAZ aux Philippines avant de se rendre à bord, et ce à cause des mesures de quarantaine imposées aux étrangers arrivant en Inde.

Le marin blessé superficiellement est toujours soigné à l'infirmerie du bord. L'autre, brûlé au deuxième degré sur 40% de son corps, a été transporté à l'hôpital naval Sanjivani à Kochi ; son état est stable.

Le DAVAO DEL SUR continue seul son voyage vers Manille avec sa cargaison de 200 000 masques et ses 18 passagers (15 travailleurs expatriés et 3 marins de commerce).