Gardes-côtes Philippines

Possible commande pour deux OPV supplémentaires à OCEA

Philippine Coast Guard eyes two more French vessels for maritime patrols
https://www.navyrecognition.com/index.php/news/defence-news/2021/march/9795-philippine-coast-guard-eyes-two-more-french-vessels-for-maritime-patrols.html

Le vendredi 23 avril 2021, les Philippines ont officiellement protesté par voie diplomatique contre la présence dans leur Zone Economique Exclusive de quelque 160 bateaux de pêche chinois dans l’archipel des Kalayaan et sur le banc de Basinloc (banc de Scarborough) ainsi que de 5 patrouilleurs des Garde-Côtes Chinois près de Pag-Asa (dans les Kalayaan), de Basinloc et du banc de Ayungin (Second Thomas Reef sur nos cartes).

Parallèlement, le département des Affaires étrangères a pris l’habitude de déposer une plainte diplomatique par jour contre la présence continue de navires chinois sur le récif Julian Felipe (récif de Grierson).

La base légale de ces protestations, à savoir le fait que ces eaux sont philippines, n’étant pas reconnue par la République Populaire de Chine, ces protestations n’ont aucune chance d’aboutir.

La presse philippine se montre inhabituellement critique envers l’attentisme du président Duterte. Les articles se multiplient pour déplorer l’éviction des pêcheurs philippins de leurs zones de travail habituelles, et pour y opposer l’à-quoi-bonisme du président qui considère que son pays n’a pas les moyens de s’opposer à la mainmise chinoise.

Citation :

Le vendredi 23 avril 2021, les Philippines ont officiellement protesté par voie diplomatique contre la présence dans leur Zone Economique Exclusive de quelque 160 bateaux de pêche chinois dans l’archipel des Kalayaan et sur le banc de Basinloc (banc de Scarborough) ainsi que de 5 patrouilleurs des Garde-Côtes Chinois près de Pag-Asa (dans les Kalayaan), de Basinloc et du banc de Ayungin […]
La presse philippine se montre inhabituellement critique envers l’attentisme du président Duterte. Les articles se multiplient pour déplorer l’éviction des pêcheurs philippins de leurs zones de travail habituelles, et pour y opposer l’à-quoi-bonisme du président qui considère que son pays n’a pas les moyens de s’opposer à la mainmise chinoise. : ?

Remarque qui rejoint avec pertinence celle récemment évoquée ici.

Confrontées à la pression des milices de la mer chinoises, les Philippines réagissent en imitant les opérations « liberté de navigation » américaines. Depuis la fin de la semaine dernière, plusieurs patrouilleurs des garde-côtes et quelques navires de la marine militaire s’entraînent près de l’île Thitu (Pag-Asa pour Manille) dans les Spratley et près du désormais célèbre banc de Scarborough.


Ces exercices consistent en entraînement à la navigation, mise en œuvre de la drome, repêchage d’hommes à la mer, transferts de personnel et réparations des moteurs à la mer.

Les garde-côtes profitent de l’occasion pour s’entraîner à la tenue de situation surface. Leurs patrouilleurs sont équipés de systèmes de transmission sophistiqués qui leur permettent d'échanger leurs contacts sur les cartes numériques. En parallèle, le reporting des bateaux chinois entrés illégalement (au sens où l’entend Manille) dans les eaux philippines se fait vers un centre de coordination à terre, qui rediffuse ensuite des situations surface sur l’ensemble de la zone et qui informe les autorités. Pleins de bonne volonté, les Chinois ont maintenu plusieurs plastrons sur zone.


Les patrouilleurs GABRIELA SILANG (OPV-8301) et SINDANGAN (MRRV-4407) se sont déployés samedi près de Scarborough. Les CABRA (MRRV-4409) et MALAPASCUA (MRRV-4403) accompagnés de bateaux du Bureau des Pêcheries et des Ressources Aquatiques les avaient précédé devant Pag-Asa. Les navires de la marine restent à distance et surveillent au radar le dispositif et la possible arrivée d’intrus non invités.

Le chantier Mitsubishi de Shimonoseki a procédé le 26 juillet 2021 au lancement du premier des deux nouveaux patrouilleurs multi-rôles (MRRV pour multi-role response vessels) destinés à la République des Philippines. Il devrait être baptisé lors de son transfert, prévu en mai 2022 à Manille après une traversée sous pavillon japonais qui sera mise à profit pour former l’équipage philippin et pour mener les essais à la mer. Cette traversée devrait commencer à la fin de l’année fiscale en cours, c’est-à-dire en mars prochain.

Le second MRRV devrait être lancé le 18 novembre 2021, transiter à partir de mai 2022 pour une mise en service en septembre.


Ces patrouilleurs de 96 mètres pourront filer 24 nd et auront une autonomie de 4000 Nq. Ils auront un pont hélico et un hangar à une place. Ils sont destinés à la surveillance de la Zone Economique Exclusive. Ils auront un drone téléopéré sous-marin et des embarcations semi-rigides rapides pour les interventions au large.

Le programme est financé par un prêt du gouvernement japonais.

Le mardi 13 juillet 2021, le patrouilleur CABRA (MRRV 4409) des Garde-Côtes des Philippines a éconduit un navire de la marine chinoise qui avait fait intrusion sur le banc de Marie Louise à 147 Nautiques au large de Palawan en Mer de Chine Méridionale.


Le CABRA avait repéré le remorqueur d’assistance 189 au radar. En s’approchant, il a commencé à lui envoyer des messages radio lui demandant de quitter la zone. Devant l’absence de réaction du chinois, le patrouilleur philippin a ensuite usé du mégaphone LRAD (Long Range Acoustic Device). Au bout de quelques rappels, le n°189 a daigné quitter son mouillage et a mis en route. Le CABRA le marquant d’un peu trop près à son goût (600 m), le chinois a demandé au patrouilleur de s’écarter à deux milles marins mais s’est éloigné du secteur.

Le 18 novembre 2021, le chantier Mitsubishi de Shimonoseki a procédé au lancement du deuxième MRRV (Multi-role response vessel, navire d'intervention polyvalent). Le programme MRRV est financé par un prêt du gouvernement japonais à son homologue philippin. Dérivé des patrouilleurs japonais de la classe KUNIGAMI, le nouveau patrouilleur fait 96,60m de long, peut filer 24 nd et a une autonomie de 4000 Nq. Il peut embarquer un hélicoptère dans son hangar et le mettre en œuvre dans la Zone Economique Exclusive. Il peut également mettre en œuvre des drones sous-marins et une embarcation semi-rigide rapide pour les interventions. Son système de communications lui permet de se connecter de manière sécurisée avec les autres unités des garde-côtes et avec des centres à terre pour le suivi global de situation.


Quand ils seront en service, ces deux MRRV seront les plus grands patrouilleurs des PCG (Garde-Côtes des Philippines). Le premier avait été lancé le 26 juillet 2021 (voir plus haut) ; les deux navires devraient être transférés respectivement en mars et mai 2022. Suivront alors des périodes de prise en main et de formation de leurs équipes avant le transit vers les Philippines, environ trois mois après le transfert de pavillon.

Le futur patrouilleur des Garde-Côtes des Philippines MRRV-9701 a effectué ses essais industriels du 25 au 28 janvier 2022. Le constructeur Mitsubishi, la société de certification NK et les fournisseurs de plusieurs équipements ont aidé l’équipage philippin à mener ces essais. Le patrouilleur est construit aux normes civiles. Les essais portaient sur la certification des « marques » demandées par les Philippins ; ils ont été concluants.


Le MRRV-9701 a entamé peu après une série d’entrainements individuels afin que son équipage le prenne en main. Il devrait commencer sa traversée vers les Philippines ce mois-ci et est attendu à Manille en mars ; il prendra alors son nom de TERESA MAGBANUA, du nom d’une enseignante, révolutionnaire et militaire philippine (vers 1870 – 1947). Surnommée la « Jeanne d’Arc bisaya », elle fut l’une des rares femmes à prendre les armes contre l’Espagne lors de la révolution philippine de 1896-1898 ; elle combattit ensuite contre les États-Unis dans la guerre américano-philippine et soutint la résistance à l’occupation japonaise durant la Guerre du Pacifique.

Mitsubishi a lancé son sister-ship en novembre 2021. Ces deux patrouilleurs seront les plus grands des garde-côtes de l'archipel.

Le MRRV 9701 TERESA MAGBUANA est arrivé à Manille le 26 février 2022.


Il a été officiellement admis dans les Garde-Côtes des Philippines le 28 février à l'occasion d'une cérémonie.

Le patrouilleur Gabriela Silang construit aux Sables-d'Olonne par OCEA SA.
Lancé le 17 juillet 2019 et livré en avril 2020.
Long de 83,6 m, doté d'une vitesse (max) de 22 nœuds et d'une distance franchissable de 8 000 milles à 12 nœuds (autonomie de 30 à 45 jours)

Patrouilleur hauturier des garde-côtes philippins, le Gabriela Silang, du type OPV-270 Mk II, est actuellement le plus grand et le plus moderne navire de la Garde côtière philippine.

Il porte (et honore) le nom de  Gabriela Silang (1731-1763), leader pour l'indépendance des Philippines contre la domination espagnole.

DahliaRose a écrit:

(...)
Long de 83,6 m, doté d'une vitesse (max) de 22 nœuds et d'une distance franchissable de 8 000 milles à 12 nœuds (autonomie de 30 à 45 jours)

Patrouilleur hauturier des garde-côtes philippins, le Gabriela Silang, du type OPV-270 Mk II, est actuellement le plus grand et le plus moderne navire de la Garde côtière philippine.
(...)

Le plus endurant, c'est certain. Le plus moderne, c'est possible. Le plus grand, c'est question d'interprétation : les deux derniers MRRV construits au Japon font 13 m de plus en longueur.

Le 6 mai 2022, le TERESA MAGBANUA (MRRV 9701) a été admis au service par les Garde-Côtes des Philippines. C’est à ce jour leur plus grand patrouilleur, détrônant le GABRIELA SILANG (ce qui répond à la remarque précédente...). Les deux navires de cette classe, le TERESA MAGBANUA et le MELCHORA AQUINO, ont été commandés au chantier de Shimonoseki de Mitsubishi Heavy Industries le 6 mai 2020 et ont été financés par l’état japonais. Le MELCHORA AQUINO devrait rejoindre les Philippines en juin.


Il s’agit d’une version agrandie (2260 tonnes au lieu de 1500) des patrouilleurs japonais de la classe KUNIGAMI. Ils disposent d’un hangar hélico alors que leurs semblables nippons n’ont qu’une plateforme d’appontage sans hangar.

Takagi a écrit:

Le 6 mai 2022, le TERESA MAGBANUA (MRRV 9701) a été admis au service par les Garde-Côtes des Philippines. […] […] : study:

Il semblerait que le baptême soit célébré au moyen d'une bouteille de pastis, non ?

Le 16 mai 2022, le flambant neuf TERESA MAGBUANA (MRRV 9701) a appareillé de Manille pour participer à l’exercice MARPOLEX (Marine Pollution Exercise) 2022, organisé cette année par la République Indonésienne. C’est son premier déploiement depuis sa mise en service le 6 mai dernier. Le thème de l’exercice est la coordination binationale en matière de lutte contre les marées noires. L’exercice se tiendra du 22 au 29 mai au large de Makassar, capitale de la province de Sulawesi du Sud sur l’île de Célèbes.  Il est organisé tous les deux ans mais l’édition 2021 a été repoussée d’un an pour cause de COVID.


Trois autres navires des Garde-Côtes Philippins y participeront : le GABRIELA SILANG (OPV 8301), le MALAPASCUA (MRRV 4403) et le CAPE ENGAÑO (MRRV 4411). Les Garde-Côtes du Japon seront également de la partie pour contribuer à la formation des équipages en matière de lutte contre les incendies de nappes d’hydrocarbures, de pompage desdites nappes, de sauvetage à la mer, et de prise en main des systèmes sophistiqués de gestion des informations, de modélisation et de prévision des situations, de coordination et de contrôle / commande dont sont dotés les patrouilleurs.

Le 17 mai 2022, juste après l’élection du nouveau président Ferdinand Marcos (fils de l’autre), les Philippines ont installé trois nouveaux postes de garde-côtes sur les îles Likas, Parola et Lawak dans l’archipel des Spratleys. Leurs occupants surveillent les eaux avoisinantes et disposent d’installations radio pour prévenir les garde-côtes de Palawan en cas d’intrusion. L’idée est d’économiser la présence d’un patrouilleur en permanence dans le secteur ; le projet avait été monté par le précédent gouvernement de Rodrigo Duterte. Les garde-côtes ont également mouillé neuf bouées de navigation dans le secteur ; chacune arbore un drapeau philippin et les garde-côtes les présentent comme des « marques de souveraineté ».

Les trois îles en question sont occupées depuis plusieurs mois par des militaires qui se relaient pour éviter les débarquements de ressortissants étrangers.


Les trois nouveaux abris sont baptisés COP pour Command and Observation Post.

Le dimanche 20 novembre 2022, un patrouilleur philippin a aperçu un objet bizarre à la dérive près de l’île de Pag-Asa en mer de Chine méridionale. En s’approchant, son équipage a identifié un débris de fusée. L’objet a été pris en remorque en direction de la Station Navale Emilio Liwanag (le mini-port de Pag-Asa). Avant que le patrouilleur ait pu y arriver, le patrouilleur n°5203 des Garde-Côtes Chinois s’est interposé à deux reprises pour lui barrer la route, puis a mis un zodiac à l’eau avec deux personnes à bord. Ces dernières ont coupé la remorque philippine et ont pris possession du débris qu’elles ont ramené sur le patrouilleur chinois.


Lundi, les autorités philippines ont protesté contre les « agissements brutaux » des garde-côtes chinois. La presse de l’archipel s’en est fait l’écho, se demandant quelles étaient les raisons de Pékin d’agir ainsi. Affirmation de la mainmise chinoise sur la mer de Chine méridionale ? Crainte de voir les autorités spatiales internationales taxer la Chine d’irresponsabilité ?

La version du ministère chinois des Affaires étrangères est quelque peu différente. Selon son porte-parole Mao Ning, « La partie philippine a d’abord récupéré et remorqué l’objet. Après des échanges amicaux sur place, les Philippins ont rendu l’objet à la Chine et la Chine a exprimé sa gratitude pour ce geste. »

Mardi, les autorités philippines ont formellement démenti la version pékinoise de l’incident.

La fusée chinoise Longue Marche 5B traîne une sale réputation. Lors de son premier lancement en 2020, des débris étaient retombés en Côte d’Ivoire en n’y causant fort heureusement que des dégâts matériels. Lors de son deuxième tir, un booster était retombé en Océan Indien sans que l’agence spatiale chinoise n’ait prévenu de sa chute. Le 24 juillet dernier, lors de son troisième lancement, plusieurs débris d’importance étaient retombés sur Bornéo et le sud des Philippines. Les garde-côtes philippins avaient repêché trois débris métalliques portant le drapeau de la République Populaire de Chine, dont celui sur la photo, trouvé en mer près de Mamburao sur l’île de Mindoro le 2 août. L’administrateur de la NASA, Bill Nelson, a accusé la Chine de « faillir aux règles élémentaires de responsabilité quant à ses débris spatiaux ». L’agence spatiale chinoise prévoit de lancer un assez grand nombre de lanceurs Longue Marche 5B dans les années qui viennent mais n’a jamais pipé mot d’une modification de l’engin pour qu’il évite de retomber sur des zones habitées.

Le vendredi 16 novembre 2022, David Gervacio, patron du bateau de pêche AKIYO a découvert un débris flottant à la dérive à 55 Nq au large de la baie de Subic. L’objet constituant un danger pour la navigation, il a prévenu les garde-côtes pour qu’ils viennent le retirer.

Un patrouilleur des Garde-Côtes des Philippines, basé dans la province de Zembales, a appareillé et s’est rendu sur place. Avec l’aide de plusieurs pêcheurs, il a repéré l’objet le lendemain matin. Surprise : c’est encore un morceau de la fusée chinoise Longue Marche 5B lancée de Hainan le 31 octobre dernier. Le débris, d’environ 2 m sur 4 m, est un fragment de cylindre métallique à l’intérieur duquel des restes d’équipement en métal et en plastique étaient encore présents.

Le débris a été ramené à terre par les garde-côtes. L’affaire n’a été révélée que le 18 décembre (photo), ne laissant pas l’opportunité aux Chinois d’empêcher la récupération du débris.


Ce n’est pas – et de lion – la première fois que les Philippins trouvent des morceaux de fusées chinoises dans leurs eaux :

• Le 20 novembre dernier, un débris a été trouvé près de l’île de Pag-Asa au large de Palawan mais un patrouilleur chinois s’en est emparé alors qu’il était en remorque
• le 16 novembre, le même patron de pêche David Gervacio avait repéré un gros débris au large du banc de Scarborough mais son équipage n’avait pas eu les moyens de le prendre en remorque : l’objet était trop lourd et il était déjà submergé
• les 6 et 7 novembre, deux autres débris avaient été repérés au large de Calintaan (Mindoro Occidental) et de Busuanga (Palawan)
• Le 2 août, un autre débris avait été retrouvé à l’ouvert du détroit de Mindoro, au large de Mamburao.

Au-delà des dangers pour la navigation, les Philippins redoutent de recevoir de tels débris sur des zones habitées ou agricoles.

Takagi a écrit:

Le vendredi 16 novembre 2022, David Gervacio, patron du bateau de pêche AKIYO a découvert un débris flottant à la dérive à 55 Nq au large de la baie de Subic. L’objet constituant un danger pour la navigation, il a prévenu les garde-côtes pour qu’ils viennent le retirer.

Un patrouilleur des Garde-Côtes des Philippines, basé dans la province de Zembales, a appareillé et s’est rendu sur place. Avec l’aide de plusieurs pêcheurs, il a repéré l’objet le lendemain matin. Surprise : c’est encore un morceau de la fusée chinoise Longue Marche 5B lancée de Hainan le 31 octobre dernier. Le débris, d’environ 2 m sur 4 m, est un fragment de cylindre métallique à l’intérieur duquel des restes d’équipement en métal et en plastique étaient encore présents.

Le débris a été ramené à terre par les garde-côtes. L’affaire n’a été révélée que le 18 décembre (photo), ne laissant pas l’opportunité aux Chinois d’empêcher la récupération du débris.

Ce n’est pas – et de lion – la première fois que les Philippins trouvent des morceaux de fusées chinoises dans leurs eaux :

• Le 20 novembre dernier, un débris a été trouvé près de l’île de Pag-Asa au large de Palawan mais un patrouilleur chinois s’en est emparé alors qu’il était en remorque
  
• le 16 novembre, le même patron de pêche David Gervacio avait repéré un gros débris au large du banc de Scarborough mais son équipage n’avait pas eu les moyens de le prendre en remorque : l’objet était trop lourd et il était déjà submergé
  
• les 6 et 7 novembre, deux autres débris avaient été repérés au large de Calintaan (Mindoro Occidental) et de Busuanga (Palawan)
  
• Le 2 août, un autre débris avait été retrouvé à l’ouvert du détroit de Mindoro, au large de Mamburao.
  

Au-delà des dangers pour la navigation, les Philippins redoutent de recevoir de tels débris sur des zones habitées ou agricoles.

Je suppose que les tinois ne préviennent pas leurs voisins des lancements depuis Haïnan ?

clausewitz a écrit:

Je suppose que les tinois ne préviennent pas leurs voisins des lancements depuis Haïnan ?

Les lancements de satellites sont annoncés dans la presse. Ca évite aux gens de crier à l'OVNI mais ça ne permet pas de prédire les points de chute. Le problème de Hainan, c'est que, quel que soit l'azimut de lancement, les trajectoires passent au-dessus d'un pays voisin. Quand les lancements étaient faits de l'intérieur de la Chine, la presse chinoise faisait parfois paraître des photos de débris tombés sur tel ou tel village chinois.

Le lundi 6 février 2023, le patrouilleur MALAPASCUA des garde-côtes philippins a été illuminé au laser vert par un patrouilleur chinois. Plusieurs membres de son équipage présents sur la passerelle ont été provisoirement aveuglés. Le patrouilleur chinois s’est approché à moins de 140 m du MALAPASCUA pour lui barrer la route et l’obliger à se dérouter. L’affaire a eu lieu près du banc du Second Thomas en mer de Chine Méridionale dans une zone que les Philippines comme la République Populaire de Chine considèrent comme faisant partie de leur Zone Économique Exclusive. Le MALAPASCUA était en train d’escorter un bateau de ravitaillement en route vers l’épave du SIERRA MADRE. Manille qualifie l’incident de violation flagrante de la souveraineté des Philippines.


C’est la première fois que les Chinois usent de laser dans leurs confrontations avec les Philippins. Lors du précédent incident, le patrouilleur chinois avait ostensiblement débâché son artillerie de 76mm mais cela n'avait pas arrêté les Philippins.

Depuis le début du mois de mars, les Garde-Côtes des Philippines communiquent régulièrement sur la présence de navires chinois dans la Zone Economique Exclusive des Philippines en Mer de Chine Méridionale (que Manille appelle la Mer des Philippines Occidentale). Pour l’instant, modestie des moyens oblige, cette communication est hebdomadaire ; appelée MDA pour Maritime Domain Awareness (Connaissance du Domain Maritime), elle est alimentée par les observations faites par un avion de patrouille. Elle vise à objectiver et à quantifier la présence chinoise dans la zone revendiquée par les Philippines.


Le premier MDA avait compté 42 navires chinois autour de l’îlot de Thitu (Pag-asa pour Manille) et des bancs du Second Thomas (Ayungin) et de Sabina (Escoda). Cette semaine, ils ne sont plus que 16 (photo). Pour les Garde-Côtes des Philippines, ces navires qui s’enchaînent les uns aux autres sont armés par les Milices de la Mer, organisme paramilitaire de soi-disant pêcheurs que Pékin présente comme des auxiliaires de sa Défense.

Les Garde-Côtes Philippins rapportent qu’une corvette Type 056 (classe JIANGDAO) de l’Armée Populaire de Libération et le patrouilleur 5203 des Garde-Côtes Chinois croisent continûment à moins de 12 Nq de Pag-asa, principale implantation philippine dans la zone et qui dispose d’un village, d’un mini-port et d’un aérodrome rustique.

Parallèlement, le patrouilleur 5304 des Garde-Côtes Chinois reste en permanence à moins de 6 Nq de l’ex-SIERRA MADRE échoué sur le banc du Second Thomas (Ayungin) depuis 1999.

Le dimanche 23 avril 2023, des journalistes philippins avaient pris place à bord des patrouilleurs MALAPASCUA et MALABRIGO pour une longue sortie en mer dans les Spratley : six jours de mer, 900 Nautiques, 12 îles visitées sans mettre pied à terre. Les deux patrouilleurs des Garde-Côtes des Philippines ont été suivis par divers navires de la marine et des garde-côtes chinois qui leur répétaient de quitter le secteur – ce dont les Philippins n’ont pas tenu compte puisqu’ils considèrent que les revendications pékinoises sur la Mer de Chine Méridionale sont sans fondement. En arrivant à hauteur du Banc du Second Thomas et de l’épave du SIERRA MADRE, les Chinois se sont faits plus pressants : à deux reprises, un grand patrouilleur de leurs garde-côtes s’est approché du MALAPASCUA pour lui couper la route, l’obligeant à manœuvrer pour éviter la collision. D’après le commandant philippin, qui compare la rencontre à celle de David et Goliath, les deux navires se sont frôlés à moins de cinquante mètres.

Les Garde-Côtes des Philippines ont mouillé cinq nouvelles bouées de navigation en mer de Chine Méridionale. Elles n’ont vocation qu’à améliorer la sécurité de navigation mais portent le drapeau philippin et des marquages qui rappellent que ces bouées sont dans la Zone Economique Exclusive des Philippines.
Ces bouées ont été fabriquées en Espagne, comme celles qui avaient été installées l’an dernier. Elles font une dizaine de mètres de haut, pèsent deux tonnes ; elles sont équipées d’un émetteur qui envoie des informations à leur autorité de contrôle.


L’an dernier, les garde-côtes avaient déjà mouillé des bouées près des îles de Nanshan (Lawak en tagalog), West York (Likas), Northeast Cay (Parola) et Thitu (Pag-Asa). Cette année, ils l’ont fait sur les bancs de Flat (Patag), Loaita (Kota), Lankiam Cay (Panata) et sur les récifs d’Irving (Balagtas) et Whitsun (Julian Felipe). On note qu’il s’agit toujours – pour l’instant – de zones inhabitées où opèrent parfois des flottilles chinoises mais où la République Populaire de Chine modère ses élans bâtisseurs. Six autres bouées doivent être ajoutés avant la fin de l’année 2023.

Le samedi 13 mai, un avion de patrouille des Garde-Côtes de Philippines a effectué une reconnaissance des bouées récemment mouillées. Il a relevé la présence de plusieurs navires des Milices de la Mer (chinoises) sur le banc Julian Felipe et sur le récif des Iroquois, tous deux à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive des Philippines. L’avion a reçu des avertissements radio lui demandant de quitter la zone immédiatement, ce qui prouve que les miliciens n’étaient pas les seuls Chinois dans le secteur.

Le 5 juillet 2023, une mission de ravitaillement des fusiliers marins du SIERRA MADRE par les garde-côtes des Philippines a encore tourné au ballet nautique avec des navires chinois.

La mission était assurée par les deux patrouilleurs MALAPASCUA (MRRV-4403) et MALABRIGO (MRRV-4402) des Garde-Côtes des Philippines. Ils ont été interceptés par les patrouilleurs n°4203 et 5201 des Garde-Côtes Chinois ; le 4203 a délibérément coupé la route au MALABRIGO, l’obligeant à ralentir pour éviter la collision. D’après les autorités philippines, les deux navires sont passés à moins de 100 m l’un de l’autre tandis que des injonctions étaient échangées sur la VHF. Les Garde-Côtes des Philippines accusent leurs homologues chinois de ne pas respecter les règles internationales pour éviter les abordages en mer.

Au même moment, six bateaux des milices (chinoises) de la mer s’étaient ancrés amarrés à couple pour faire barrage en travers de l’entrée nord-est du banc de récifs sur lequel l’épave du SIERRA MADRE. Deux navires de la Marine de l’Armée Populaire de Libération ont été repérés dans les parages du banc (sans autre précision de la part de Manille). Un peu après l’incident entre le MALABRIGO et du n°4203, un autre patrouilleur chinois, le n°3103, a quitté le banc de Scarborough où il était en faction pour se rapprocher du SIERRA MADRE et a contacté les patrouilleurs philippins pour leur intimer l’ordre de quitter les lieux.

Les Garde-Côtes des Philippines n’ont pas précisé s’ils avaient pu ravitailler les fusiliers marins après cette démonstration de force.

Takagi a écrit:

Le dimanche 23 avril 2023 […] à deux reprises, un grand patrouilleur de leurs garde-côtes s’est approché du MALAPASCUA pour lui couper la route, l’obligeant à manœuvrer pour éviter la collision. D’après le commandant philippin, […] les deux navires se sont frôlés à moins de cinquante mètres. : affraid:

« cinquante mètres », ce n'est pas vraiment frôler.
On a vu bien plus près à l'époque où un patrouilleur soviétique allait jusqu'à heurter un destroyer états-unien .