[JCG] Garde-Côtes du Japon

Le 29 juillet 2016, le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon a repéré et signalé le retour du patrouilleur chinois HǍI JǏNG 31239 ; il a rejoint les HǍI JǏNG 2306 et 2337 dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Il y a aussi retrouvé le patrouilleur japonais en faction.

Le samedi 30 juillet 2016, les patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2306, 2337 et 31239 se sont livrés à l’intrusion trimensuelle dans les eaux territoriales japonaises : franchissement de la ligne des 12Nq vers 10h, re-franchissement dans le sens sortant vers 12h. Vers 15h, ils étaient à 21Nq à l’ouest-sud-ouest de Minamikojima, dans la Zone Contiguë. Ils n’ont pas cherché à s’opposer à la présence du patrouilleur des garde-côtes japonais qui les a accompagnés tout au long de leur intrusion.

Relève des Chinois au large des Senkaku : les HǍI JǏNG 2306 et 31239 sont partis et ont été relevés par les 2166 et 33115.
L’inaction de l’état chinois en mer dans la zone contiguë des Senkaku peut se poursuivre.

Les garde-côtes japonais du 11^ème district (Okinawa) ont vu le 6 août 2016 comment les Chinois comptent marquer l'anniversaire de Hiroshima : ils ont repéré quelque 230 bateaux de pêche chinois qui s'approchaient des Senkaku, escortés par trois patrouilleurs des garde-côtes chinois. Avec les trois déjà sur place, cela fait six patrouilleurs chinois. Pour faire bonne mesure, un septième s'est invité le 6 vers 14h15 dans la Zone Contiguë.
Ceci n'a évidemment rien à voir avec la récente nomination d'Inada Tomomi comme ministre japonais de la Défense.

Deux patrouilleurs des garde-côtes chinois ont pénétré dans les eaux territoriales autour des Senkaku le dimanche 7 août 2016. Entrés vers 10h, ils y sont restés moins longtemps que d’habitude : à peine une demi-heure. Ils ont été rappelés à l'ordre par le patrouilleur japonais en faction, mais ce n'est sûrement pas ce qui les a poussés à écourter leur intrusion.


Les cinq autres patrouilleurs chinois continuent à errer à proximité de l’archipel, ainsi que les bateaux de pêche qui seraient environ 250 selon les dernières estimations des garde-côtes japonais.

Pendant ce temps, les échanges se poursuivent en coulisse ou en plein jour. Le gouvernement japonais a protesté à plusieurs reprises contre cette escalade inacceptable et a pris un arrêté d’expulsion à l’encontre de tout bateau de pêche qui rentrerait dans les eaux territoriales japonaises. Mais ce n’est que là que la partie visible de l’iceberg diplomatique…

Le face-à-face se poursuit, à un contre deux cent cinquante sept (à quelques unités près).

Devant les dizaines d'articles parus dans la presse japonaise ces derniers jours, tentons une synthèse : une quinzaine de bateaux chinois (pour plus de la moitié, des patrouilleurs des garde-côtes, plus quelques bateaux de pêche) auraient effectué de brèves incursions dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku depuis le milieu de la semaine dernière. Ces intrusions auraient duré moins d'une demi-heure. Les garde-côtes japonais auraient renforcé leurs moyens sur place et auraient le contrôle de la situation.
Mais manifestement l'essentiel de la partie se joue entre Tōkyō et Beijing, d'une part, et entre Beijing et les milices de pêcheurs via les garde-côtes, d'autre part.

Le 11 août 2016 vers 5h du matin, à environ 36 Nq au nord-ouest d’Uotsurijima (la plus grande des Senkaku), un cargo immatriculé en Grèce a heurté le Minshinryou 05891, un des nombreux bateaux de pêche chinois qui était en train de tourner en rond autour de l’archipel. Celui-ci a coulé.

Bien que les garde-côtes chinois aient eu plusieurs patrouilleurs présents sur zone, c’est un patrouilleur japonais qui a secouru les six naufragés et qui les a sortis de l’eau un peu plus tard dans la matinée. Ils ont été hospitalisés à Okinawa. Cinq d’entre eux sont indemnes, le sixième a des fièvres et se plaint de douleurs à la poitrine. Ils devraient tous prochainement être rapatriés chez eux.


Le 11^ème QG des Garde-Côtes du Japon explique qu’un de ses avions de patrouille avait capté le signal de détresse du Minshinryou 05891.

Dans l’après-midi du 11, pour la première fois depuis huit jours, il n’y avait plus aucun patrouilleur chinois dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Le 11^ème QG n’explique pas les raisons de ce retrait (qu’il ne connaît peut-être pas). Dans la soirée cependant, un des patrouilleurs chinois était revenu.
 

Le vendredi 12 août 2016 vers 15h, ls garde-côtes japonais ont repéré le navire de prospection chinois DONG FANG HONG 2 à 70 Nq à l’ouest de l’île de Kumejima, donc à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive japonaise. Il était en train de remorquer huit antennes linéaires.

Il n’avait pas l’autorisation d’effectuer des prospections à cet endroit et n’a pas daigné répondre aux appels de l’avion de patrouille japonais.


Construit en 1995, le DONG FANG HONG 2 (photo) fait 96m de long  et déplace 1500t lège, 3235t à pleine charge. Parti de Qingdao, il avait éteint ses balises AIS pour cette intrusion.
 

Le 15 août 2016, les garde-côtes japonais ont repéré quatre patrouilleurs chinois dans la Zone Contiguë autour des Senkaku, entre 17 et 20 Nq au nord-ouest des îles. Le patrouilleur japonais les a prévenus de rester en dehors des eaux territoriales.


L’imposante flottille de la milice des pêcheurs s’est retirée. Arrivée le 6 août, elle s’est livrée à une demi-douzaine d’intrusions très limitées dans les eaux territoriales japonaises, avec le soutien apparent des garde-côtes chinois. Des contacts entre bateaux de pêche et patrouilleurs des garde-côtes chinois ont été observés, et à plusieurs reprises il est apparu que les manœuvres entre garde-côtes chinois et miliciens étaient coordonnées.

L’approche de la flottille de pêche avait surpris les Japonais par son importance, mais les Chinois ont une licence de pêche dans les eaux des Senkaku (hors eaux territoriales) lors de l’ouverture de la saison d’été de la pêche, de sorte que la présence de cette flottille près des Senkaku n’avait rien d’illégal – tant qu’elle ne pénétrait pas dans les eaux territoriales.

Le nombre de bateaux de pêche chinois a varié entre 200 et 300 selon les jours et les sources ; aucun n’a pêché à l’intérieur des eaux territoriales japonaises. Le nombre de patrouilleurs des garde-côtes chinois dans la Zone Contiguë a quant à lui varié de 4 à 14 entre le 6 et le 13 août.

Pendant cette semaine de tensions, les Garde-Côtes du Japon ont pu effectuer plusieurs vols de patrouille et de repérage dans le ciel des Senkaku (dont celui qui a aidé au sauvetage de six pêcheurs chinois naufragés le 11) sans que la chasse chinoise n’intervienne. Un seul chasseur chinois a été repéré : c’était le 14 août, mais il a fait demi-tour à 50km des Senkaku.

Les Garde-Côtes du Japon ont publié une vidéo montrant les flottilles de pêche chinoises autour des Senkaku entre le 5 et le 9 août :


On y voit qu'il y a eu plusieurs patrouilleurs japonais présents sur zone, et que des patrouilleurs chinois étaient mêlés aux pêcheurs.

https://www.youtube.com/watch?v=ffQ4syPeg5Q

Le mardi 16 août 2016, les garde-côtes japonais ont signalé la présence de cinq patrouilleurs chinois dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Ils les ont prévenus de rester à distance. Il s’agit des HǍI JǏNG 2102, 2166, 2307, 33115 et 44103, ce dernier entrant et sortant de la Zone Contiguë.


Le 11^ème QG des Garde-Côtes du Japon n’a pas précisé quels moyens il maintenait sur place.

Le 17 août 2016, quatre patrouilleurs des garde-côtes chinois se sont livrés à une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku. Les HǍI JǏNG 2101, 2102, 2306 et 31239 sont entrés dans les 12Nq les uns derrière les autres vers 10h du matin et en sont ressortis deux heures plus tard.

Et comme d’habitude, ils n’ont rien fait comme l’a constaté le patrouilleur japonais qui les a accompagnés en leur faisant les rappels usuels.

Le 28 août 2016, les Garde-Côtes du Japon ont exigé du navire de recherches taiwanais HǍI YÁN n°1 (海研１号) qu’il cesse ses opérations dans la ZEE japonaise autour des Senkaku. Depuis la veille, il arpente la zone avec une antenne remorquée à l’eau. Il a été rejoint par un patrouilleur japonais.

Citation :

[…] les Garde-Côtes du Japon ont exigé du navire de recherches taiwanais HǍI YÁN n°1 (海研１号) qu’il cesse ses opérations dans la ZEE japonaise autour des Senkaku. Depuis la veille, il arpente la zone avec une antenne remorquée à l’eau. Il a été rejoint par un patrouilleur japonais. : marinpilote:

Si même les Taïwanais s'y mettent ! Y aurait-il collusion d'intérêt(s) avec les Continentaux ?

Citation :

Y aurait-il collusion d'intérêt(s) avec les Continentaux

sont tous cousins ...

DahliaBleue a écrit:

Si même les Taïwanais s'y mettent ! Y aurait-il collusion d'intérêt(s) avec les Continentaux ?  

Ce n'est pas nouveau…. (je parle des intrusions taïwanaises)
C'est cependant plus rare que celles des Chinois pékinois.

Après les tirs de missiles balistiques nord-coréens dans la ZEE japonais les 3 et 5 août derniers, le gouvernement japonais a mis en service un nouveau service d’alerte rapide. Désormais, dès qu’une alerte missile parvient au gouvernement, des messages sont routés par le ministère du Territoire, des Infrastructures et des Transports, par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche et par les garde-Côtes du Japon. Localement, ils sont relayés par sur les fréquences radio gérées par ces administrations et que les avions et les bateaux sont censés veiller. Ces messages sonores et audio sont doublés par des e-mails automatiques d’alerte.

Reste à savoir ce que les destinataires pourront faire quand ils les recevront…

Le samedi 10 septembre 2016, le patrouilleur du 11^e district des Garde-Côtes du Japon a approché quatre patrouilleurs chinois qui venaient d’entrer dans la Zone Contiguë après avoir erré dans les parages des Senkaku une dizaine de jours. Comme d’habitude, il leur a rappelé qu’ils n’avaient pas à entrer dans les eaux territoriales. Il s’agit des HǍI JǏNG 2102, 2337, 2401 et 31101.

Par ailleurs, le navire de recherches taiwanais HǍI YÁN n°1 est revenu dans la ZEE japonaise ; un avion des Garde-Côtes du Japon l’y a repéré et photographié avec une antenne linéaire à l’eau. Les garde-côtes lui ont rappelé qu’il n’avait pas d’autorisation pour se livrer à des activités de recherche dans la ZEE japonaise.

Le 11 septembre 2016, les garde-côtes chinois ont repris leurs habitudes, un temps interrompues par la météo et par le G-20 : vers 10h du matin, les HǍI JǏNG 2102, 2337, 2401 et 31101 sont entrés l’un après l’autre dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku et en sont ressortis une heure et demie plus tard, accompagnés du patrouilleur japonais.

Kenji Kasanugi, directeur pour l’Asie Pacifique du ministère japonais des Affaires Étrangères, a appelé l’ambassade de Chine pour protester contre cette violation de souveraineté. On lui a répondu la litanie habituelle.

Quatre patrouilleurs chinois ont effectué une intrusion dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku le samedi 24 septembre 2016. Vers 10h, ils ont franchi la ligne des 12 Nq, ont ignoré les injonctions du patrouilleur japonais et sont restés environ une heure et demie dans les eaux territoriales avant d’en ressortir.

Le ministère japonais des Affaires étrangères a immédiatement protesté auprès de l’ambassade de Chine. Rendez-vous dans une dizaine de jours ? La précédente intrusion remontait au 11 septembre.

Le samedi 8 octobre 2016, quatre patrouilleurs chinois ont effectué leur intrusion habituelle dans les eaux territoriales japonaises autour des Senkaku. Ils y sont rentrés l’un après l’autre entre 09h12 et 09h31 et en sont ressortis une heure et demie plus tard.

Comme d’habitude.

Le 13 octobre 2016, l’heure de la retraite a sonné pour le plus vieux patrouilleur des Garde-Côtes du Japon : l’immatriculation PM-89 et le S bleu stylisé des garde-côtes ont été effacés de la coque du TAKATORI et, le 14 octobre, le navire a été remorqué à la base maritime de prévention des catastrophes naturelles de Yokohama. Il était précédemment basé à Yokosuka, à quelques kilomètres de Yokohama, et servait au sein du 3^e district des garde-côtes.


Mis en service le 24 mars 1978, le PM-89 déplaçait 325 tonnes pour une longueur de 46,50m. Il a passé toute sa carrière affecté au 3^e district des garde-côtes. Il a participé à de nombreuses missions dont la plus spectaculaire a été la lutte contre l’incendie du pétrolier DIAMOND GRACE en juillet 1997 et contre la pollution aux hydrocarbures qui s’en suivit.

La durée de vie moyenne des patrouilleurs est théoriquement de 25 ans ; avec 38 années de service, le TAKATORI a largement dépassé la limite. Il n’est pas le seul : le KATORI (PL-80, 680 tonnes, basé à Choshi dans la préfecture de Chiba), accuse 36 ans d’âge. Il doit être retiré du service le 21 octobre prochain. Lors de la cérémonie de désarmement du TAKATORI, le directeur du 3^e QG des garde-côtes a vanté la qualité de l’entretien dont a bénéficié le navire toute sa vie durant.

Le jeudi 27 octobre 2016, les chantiers Mitsubishi de Shimonoseki ont procédé à la remise de deux nouveaux patrouilleurs aux Garde-Côtes du Japon. Il s’agit du PL-11 RISHIRI et du PL-12 ESAN, patrouilleurs de 1500 tonnes dotés d'une plate-forme hélicoptères.


Le RISHIRI sera affecté au 1^er district des garde-côtes et basé à Wakkanai (Hokkaidō) ; le ESAN sera basé à Otaru, siège du QG du même district.

Le 26 octobre 2016, trois patrouilleurs des garde-côtes chinois naviguant dans la Zone Contiguë autour des Senkaku ont été priés par leur homologue japonais de rester en dehors des eaux territoriales.

Dans la presse japonaise, ces provocations des garde-côtes chinois sont loin de faire le buzz : pratiquement aucun journal n'en parle.  

Quatre districts des Garde-Côtes du Japon, tous situés sur la côte ouest, se sont chacun vu remettre deux embarcations sans équipage, longues d’environ trois mètres et à propulsion électrique. Leur toit est couvert de panneaux solaires pour recharger les batteries pendant les heures diurnes. Ces bateaux doivent servir à effectuer des relevés météorologiques (houle, température, vent) vingt-quatre heures sur vingt-quatre.


Ils sont équipés d’un système automatique d’anticollision. Les garde-côtes envisagent de généraliser ce genre d’engins pour effectuer plusieurs missions liées à la météo, aux pêches et à l’aide à la navigation.