[JCG] Garde-Côtes du Japon

Le lundi 13 juin 2016, les garde-côtes du 10^ème district (Kagoshima) ont repéré et identifié le navire chinois de recherche KĒXUÉ (科学) à 65Nq de l’île d’Amami Ōshima, donc très loin à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive japonaise. Reconnu visuellement par un patrouilleur aux alentours de 15h20, il était en train de remorquer une antenne linéaire. Il n’a pas répondu aux appels radio du patrouilleur japonais.


Ce navire s’est livré à plusieurs intrusions analogues depuis le 11 novembre dernier.

Le patrouilleur du 11^ème district des Garde-Côtes du Japon en faction devant les îles Senkaku a signalé la fin de la relève des patrouilleurs chinois : les 13 et 14 juin, aucun patrouilleur chinois ne se trouvait dans la Zone Contiguë ; le 15, seuls les HǍI JǏNG 2401 et 21239 y sont revenus, et le 16 ils y sont toujours.

Le dimanche 19 juin 2016, le patrouilleur japonais en faction devant les Senkaku a rappelé aux HǍI JǏNG 2401 et 21239, qui astiquent la Zone Contiguë pour la cinquième journée, de ne pas entrer dans les eaux territoriales japonaises. Les deux patrouilleurs chinois s’étaient rapprochés de la limite des eaux territoriales.

Le dimanche 26 juin 2016, le 11^e  QG des Garde-Côtes du Japon a signalé la présence de deux patrouilleurs chinois dans la Zone Contiguë autour des îles Senkaku.

Parallèlement, à 5h33 du matin, les garde-côtes ont détecté l’intrusion d’un navire de recherche chinois dans la ZEE japonaise, avec une antenne remorquée derrière lui. Le patrouilleur japonais qui le pistait lui a demandé de cesser son intrusion non autorisée et le navire chinois est ressorti de la ZEE au bout de trois heures.

Le 27 juin 2016, trois patrouilleurs chinois sont entrés en ligne de file dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku.  Ils y sont rentrés à leur heure habituelle, 10h03, et en sont ressortis comme d’habitude deux heures plus tard pour regagner la Zone Contiguë à l’est de Minamikojima. Et comme d’habitude, ils ont été accompagnés pendant toute cette intrusion par le patrouilleur japonais qui leur a fait les rappels d’usage.

Par ailleurs, l’autre patrouilleur qui suit le navire de recherches chinois KĒXUÉ a confirmé le même 27 juin à 05h57 du matin qu’il était revenu dans la ZEE japonaise à hauteur de Taishojima avec une antenne remorquée à l’eau.

Du 28 au 30 juin 2016, le patrouilleur KAIYŌ a effectué une escale de ravitaillement dans le port de Kochi, chef-lieu de la préfecture homonyme et ancienne capitale de la province de Tosa sur l’île de Shikoku.

Il participe en ce moment à une campagne de relevés visant à repositionner les fonds marins après le grand tremblement de terre qui a causé le tsunami de mars 2011. En cartographiant précisément quinze zones réparties entre les approches de Kyūshū et la presqu’île de Shizuoka, entre le 6 et le 15 juin, le KAIYŌ a permis au service hydrographique et cartographique des garde-côtes d’établir que toute la plaque océanique a glissé de 20 à 55mm vers le nord-ouest.


Après son escale à Kochi, le KAIYŌ (dont le nom signifie, de manière fort opportune, « océan ») effectue une autre campagne de relevés d’une semaine dans le Pacifique nord avant de rentrer à Tōkyō, son port base.

Le 3 juillet 2016, les garde-côtes japonais ont confirmé la présence dans la Zone Contiguë autour des Senkaku des trois patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2151, 2307 et 31241.

Ils ont aussi signalé la présence du navire de recherches KĀN 407 qui navigue dans la Zone Économique Exclusive autour des Senkaku en remorquant une antenne linéaire.

Le patrouilleur TSUGARU (PLH02) des Garde-Côtes du Japon est arrivé à Manille le lundi 11 juillet 2016. Mercredi, il participera au 6^e exercice MARLEN (Maritime Law Enforcement) aux côtés des Garde-Côtes des Philippines. L’exercice, dont le thème est la lutte contre la piraterie et le vol à main armée en mer, se déroulera à l’ouvert de la baie de Manille. L’exercice est organisé par les Philippines ; le Japon est le seul pays à y avoir envoyé un navire. Les USA et l’Australie y ont envoyé des observateurs.


Les Philippines attendent de la participation du TSUGARU la mise en place d’une coopération entre les deux corps de garde-côtes, et une meilleure compréhension des règles de collaboration entre navires et hélicoptères dans la lutte anti-piraterie. Le TSUGARU dispose d’un hélicoptère Bell 412 et d’embarcations semi-rigides rapides pour l’interception et l’arraisonnement des pirates.

Le TSUGARU est habituellement basé à Hakodate sur la côte orientale de Hokkaidō.

Le matin du samedi 16 juillet 2016, le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon en faction devant les Senkaku a vu s'approcher trois patrouilleurs chinois. Vers 07h30, ils sont entrés dans la Zone Contiguë ; à 09h, ils n'étaient plus qu'à 17Nq de la côte. Le patrouilleur japonais leur a rappelé de ne pas pénétrer dans les eaux territoriales.

Le vendredi 15 juillet 2016, le petit cargo de 499t YAMATO MARU n°8, chargé de 1300m³ de gravier, a chaviré et coulé dans la mer de Harima après être entré en collision avec le cargo HŌSHŌ MARU. L’accident a eu lieu à environ 5 Nq du port de Himeji dans la préfecture de Hyōgo. Le capitaine et le chef mécanicien du YAMATO MARU n°8 sont morts dans l’accident. Les garde-côtes du 5^ème district sont intervenus pour repêcher les survivants et pour sécuriser la zone. Ils vont maintenant enquêter sur les causes de l’accident. Il semble que la cargaison se soit déplacée après l'abordage, provoquant le chavirage du YAMATO MARU n°8.


Compte tenu de la géographie du Japon, le transport par voie maritime reste le principal moyen d’acheminer les marchandises de masse. Le YAMATO MARU n°8 venait d’appareiller d’Akō dans la préfecture de Hyōgo et se rendait à Ōsaka, à 70Nq d’Akō.

Takagi a écrit:

Le vendredi 15 juillet 2016, le petit cargo de 499t YAMATO MARU n°8, chargé de 1300m³ de gravier, a chaviré […]. Il semble que la cargaison se soit déplacée après l'abordage, provoquant le chavirage du YAMATO MARU n°8. […]

À moins que le gravier fût conditionné en conteneurs ou en caisses, le déplacement de cette cargaison doit avoir un effet de carène liquide…

Le 18 juillet 2016, trois patrouilleurs chinois ont pénétré dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku. Réglés comme des métronomes, ils y sont rentrés à leur heure habituelle, 10h du matin, et y sont restés environ deux heures comme d’habitude.

Le patrouilleur japonais de permanence les a accompagnés pour s’assurer qu’ils ne faisaient que promener le pavillon et prendre des photos. Les trois chinois étaient les HǍI JǏNG 2306, 2337 et 31239. Le patrouilleur japonais les avait repérés et identifiés dans la Zone Contiguë le 16 juillet (voir plus haut).

La dernière intrusion remontait au 5 juillet.

Et comme d’habitude, aucun des patrouilleurs chinois ne s’est étonné de la présence permanente d’un patrouilleur japonais autour des Senkaku.

vous êtes sure que ses rencontres fortuite entre chinois et japonais ses pas pour passer de la contrebande ??

valdechalvagne a écrit:

vous êtes sûr que ses rencontres fortuites entre Chinois et Japonais c'est pas pour passer de la contrebande ??

Je ne qualifierais certainement pas ces rencontres de fortuites, mais l'idée est plaisante : les Chinois essaient de fourguer quelques-uns de leurs patrouilleurs aux garde-côtes japonais qui les retoquent systématiquement, vous croyez ?

je serait japonais je ferait plus simple !! je sous-traite directement la surveillance des îles au chinois !! !!

DahliaBleue a écrit:

Takagi a écrit:

Le vendredi 15 juillet 2016, le petit cargo de 499t YAMATO MARU n°8, chargé de 1300m³ de gravier, a chaviré […]. Il semble que la cargaison se soit déplacée après l'abordage, provoquant le chavirage du YAMATO MARU n°8. […]

À moins que le gravier fût conditionné en conteneurs ou en caisses, le déplacement de cette cargaison doit avoir un effet de carène liquide…

on peu utilisé un nom d'un navire militaire pour un autre batiment civil?

adama a écrit:

on peut utiliser le nom d'un navire militaire pour un autre bâtiment civil?

YAMATO est le nom d'une ancienne province féodale, n'importe qui peut appeler son bateau d'après cette province.
D'autre part, et sauf erreur de ma part, ce nom n'est porté par aucun bâtiment de guerre à l'heure actuelle.

bonsoir
n'y a-t'il pas eu un Kitakami Maru, et un Kumano Maru contemporains des croiseurs Kitakami et Kumano ?

warburton a écrit:

bonsoir
n'y a-t'il pas eu un Kitakami Maru, et un Kumano Maru contemporains des croiseurs Kitakami et Kumano ?

... et un Fūsō Maru, et un Kongō Maru, et un Yamashiro Maru, et un Ryūjō Maru, et un Janpassédemeyeure Maru, et...

il me semblait bien qu'il y e avait eu d'autres, mais les noms cités sont les seuls dont je me sois immédiatement souvenu.
le "Maru" suffisait donc à différencier deux navires portant le même nom ?
à propos; et sans vouloir vous ennuyer, que signifie donc ce mot ?

Comme je l'expliquai il y a quelques mois dans la rubrique sur les règles de nommage des navires de la Marine Impériale,

Takagi a écrit:

NIALA a écrit:

Tres intéressant, merci; une petite question; que signifie le mot maru qui termine le nom des navires marchands et de certains navires auxiliaires.

Alain

Maru (丸) est un mot fourre-tout qui signifie "cercle" ou "rond", à l'origine. Depuis très longtemps, depuis le temps des jonques, les Japonais ont pris l'habitude d'appeler les navires de charge "QUELQUECHOSE MARU", le "maru" désignant un navire de charge aux formes arrondies. L'idée qui est derrière est celle de plénitude, de soute pleine, un peu comme une outre bien pleine.
Pas très flatteur mais très utile pour distinguer les navires de commerce des navires de guerre...

valdechalvagne a écrit:

je serais japonais je ferais plus simple !! je sous-traite directement la surveillance des îles aux Chinois !! !!

Le taux de service ne serait pas en rapport avec le prix payé...

Les HǍI JǏNG 2306, 2337 et 31239 errent toujours aux alentours des Senkaku. Cela fait sept jours qu'ils y sont. Le vendredi 22 juillet, ils ont été détectés à l'intérieur de la Zone Contiguë et ont donc été avertis par le patrouilleur japonais de ne pas pénétrer dans les eaux territoriales.

L'ex-frégate convertie en patrouilleur HǍI JǏNG 31239 a finalement quitté la zone le 22 juillet vers 07h30. Les deux autres patrouilleurs chinois 2306 et 2337 se sont ensuite approchés à 18Nq de Kubashima, accompagnés par leur homologue japonais, puis ils se sont éloignés, sans sortir de la Zone Contiguë.

Le dimanche 24 juillet 2016, le 11^e QG des Garde-Côtes du Japon a annoncé que son patrouilleur en faction devant les Senkaku continuait à marquer les deux patrouilleurs chinois HǍI JǏNG 2306 et 2337 qui errent dans la Zone Contiguë.


Par ailleurs, le même 11^e QG a annoncé que deux navires de recherches de l’Agence Nationale Océanique de Chine ont été repérés par un avion de patrouille à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive japonaise au large de Kumejima. Il s’agit du  KĀN 407 (勘４０７) et du XIÀNGYÁNG HÓNG 20 (向陽紅２０) ; après avoir été repérés le vendredi 22, ils ont été photographiés à plusieurs reprises en train de mettre une sorte de récipient ou de conteneur à l’eau. Ils sont régulièrement relocalisés par un avion et un patrouilleur a été dépêché à leur rencontre.