Porte-avions japonais

"gros rouleur bon marcheur"

Le RYŪJŌ en achèvement le 20 mars 1933 aux chantiers Mitsubishi de Yokohama. Des charpentiers mettent en place les lattes de bois sur le pont d’envol. Cette étape est une des dernières de la construction : le porte-avions sera mis en service le 9 mai suivant, moins deux mois après la date de la prise de la photo.

De gauche à droite :

• le porte-avions AKAGI
• le cuirassé KIRISHIMA
• le cuirassé KONGŌ
• le croiseur MIKUMA
• le porte-avions RYŪJŌ
• le croiseur KUMANO
• le cuirassé FUSŌ

à l’ancre devant Tsingtao (Chine) le 25 mars 1939.

Je vous ai présenté le 20 janvier 2016 le porte-avions Taiho, il fait partie avec le Shinano de ces porte-avions japonais dont on parle, ils sont d'ailleurs particulièrement intéressants et très différents des autres PA japonais, mais dont on ne voit que peu de photos et pour cause leur carrière a été extrêmement brève, en pleine guerre difficile dans ces conditions de les photographier; voici une autre photo du Taiho pas très différente de celle déjà proposée, mais si vous en connaissez une autre.


Le Taiho forcément en 1944

deux autres du Chiyoda en tender d'hydravions

Complément à la biographie d'Egusa Takashige, une photo de l'AKAGI prise en avril 1942 pendant le raid en Océan Indien. Sur le pont, deux bombardiers en piqué D3A1 Type 99 s'apprêtent à décoller. L'appareil d'où la photo a été prise est probablement un autre D3A.

Le HIRYŪ sous attaque aérienne à Midway

Le HŌSHŌ en 1931

Côté fumée c'est du sans filtre ...
En tout cas les détails de la photo sont intéressants

L’îlot du porte-avions JUNYŌ après qu’une bombe de 250kg en a détruit la cheminée le 20 juin 1944.


On voit les tôles déchirées de la cheminée en arrière du mât et les manches à incendie qui sont restées disposées et alimentées. Accessoirement, par les six trappes dont les grilles de ventilation ont été enlevées, on aperçoit les conduits d’évacuation des fumées. Au pied de l’îlot, sur l’avant, on voit aussi les tableaux qui servaient à la gestion des pontées. Contre les locaux opérationnels que sont l’abri de navigation et la passerelle aviation, aux deux extrémités de l’îlot, des aussières et des hamacs accrochés à l’extérieur servent de protection pare-éclats et contre les balles de mitrailleuse.

L'explosion de la bombe avait fait un carnage parmi les hommes aux postes de combat sur les plateformes de veille optique et de défense antiaérienne, et elle avait déclenché plusieurs départs d'incendie dans l'îlot et sur ses extérieurs. La réparation des dégâts n'a cependant demandé que quelques jours de travaux, menés début juillet à Kure.

on peut aussi penser que l'antenne du radar type 21 avait modérément apprécié la chose
Photo une fois de plus très intéressante qui permet de se rendre compte de l'emprise des conduits de fumée dans l'îlot, qui malgré tout devait offrir un peu plus de place que ceux des p-a de 1ere et 2e génération (les Soryu)

pascal a écrit:

(...) Photo une fois de plus très intéressante   qui permet de se rendre compte de l'emprise des conduits de fumée dans l'îlot, qui malgré tout devait offrir un peu plus de place que ceux des p-a de 1ere et 2e génération (les Soryu)

Les machines alternatives des paquebots qu'auraient dû être les JUNYŌ et HIYŌ avaient été remplacées lors de la conversion par des machineries de destroyers (52 000 cv sur deux lignes d'arbres). Cela limitait la puissance disponible et la vitesse des deux porte-avions, mais semblait suffisant pour ce qui n'aurait dû être que des porte-avions auxiliaires. Ils n'ont perdu leur qualificatif d'auxiliaire qu'après Midway. Autre conséquence : les machines étant soumises à d'importants efforts, elles ont connu de nombreuses défaillances techniques.
Les conduits de fumée avaient la taille de ceux d'un destroyer, ils n'étaient réunis en une cheminée qu'en haut de l'îlot.

Autre photo de l'îlot du JUNYŌ, prise le même jour que la précédente depuis l'aileron tribord de la passerelle de navigation :


On voit que l'abri de navigation n'avait pas souffert de l'explosion de la bombe qui avait détruit la cheminée le 20 juin : les vitres sont intactes. Les six vitres les plus sur la droite sont abaissées mais n'ont pas l'air cassées, les deux sur l'arrière sont intactes.

Citation :

L’îlot du porte-avions JUNYŌ après qu’une bombe de 250kg en a détruit la cheminée le 20 juin 1944. […] La réparation des dégâts n'a cependant demandé que quelques jours de travaux, menés début juillet à Kure. : ambulance:

Citation :

[…] Photo […] qui permet de se rendre compte de l'emprise des conduits de fumée dans l'îlot, qui malgré tout devait offrir un peu plus de place que ceux des p-a de 1ere et 2e génération (les Soryu)

Effectivement. Mais la conception des SŌRYŪ était très différente : leurs échappements ne passaient pas du tout par l'îlot.
Finalement, l'inclusion des conduits dans l'îlot ne l'encombre pas vraiment, au détriment de son volume "logeable" mais provoque simplement son extension ou son agrandissement.

Citation :

Autre photo de l'îlot du JUNYŌ […] […] les vitres sont intactes. Les six vitres les plus sur la droite sont abaissées mais n'ont pas l'air cassées, les deux sur l'arrière sont intactes. : study:

En effet, c'est assez surprenant. C'était du verre fort solide ? Ou bien, peut-être avaient-elles déjà été remplacées ?

DahliaBleue a écrit:

(...)En effet, c'est assez surprenant. C'était du verre fort solide ? Ou bien, peut-être avaient-elles déjà été remplacées ?

Aucun éclat n'a atteint l'abri de navigation.
Lors de l'explosion, les vitres devaient être rentrées (c'était la consigne en cas de combat pour éviter les projections d'éclats de verre), et peut-être les caches métalliques de protection étaient-ils en place. On voit ces caches en position relevée sur la photo. Toujours est-il que la passerelle (donc ses vitres ?) n'a pas été endommagée le 20 juin par la bombe du Dauntless.

Encore le JUNYŌ, cette fois après les réparations de juillet 1944. La vue est prise depuis le côté bâbord du pont d’envol, au droit de l’îlot et en regardant vers l’avant.


Lors du passage à Kure pour réparation des dégâts subis pendant la bataille des Mariannes, plusieurs modifications ont été apportées :

• une bande rouge et blanche a été peinte en travers du pont avant, à peu près au niveau du milieu de l’îlot, pour matérialiser l’endroit où il fallait positionner les premiers avions d’une pontée pour qu’ils aient la longueur de pont nécessaire au décollage
• les deux brins d’arrêt situés le plus sur l’avant, de part et d’autre des barrières anticrash, ont été supprimés (il n’en reste que les passages de pont)
• des ferrures ont été installées en cinq points du pont d’envol pour y installer, en cas de besoin, des affûts simples de 25mm amovibles. On voit deux de ces affûts à l’extrémité avant du pont d’envol ; les trois autres étaient à l’arrière. Ces armes étaient censées servir au mouillage.

La photo montre aussi l’aileron de navigation et de manœuvre bâbord, en arrière des deux affûts de 127mm. Situé sur le même couple que l’abri de navigation de l’îlot, cet aileron était équipé d’alidades, d’une table à carte et d’interphones. Il servait essentiellement lors des navigations en eaux resserrées, en liaison avec la passerelle. Il pouvait également servir de passerelle de secours. Sur la photo, il est recouvert du capot métallique qui le mettait à l’abri des intempéries quand il ne servait pas.

Takagi a écrit:

Autre photo de l'îlot du JUNYŌ, prise le même jour que la précédente depuis l'aileron tribord de la passerelle de navigation :

(...)

Après petite enquête, les caractères カ七 ou カヒ que l'on voit sur la porte pourraient être liés à une situation d'étanchéité ou un stade d'alerte à partir duquel la porte devait rester fermée - ou quelque chose d'approchant.
Si quelqu'un sait...

Un équivalent de l'arlequin multicolore des portes de nos bâtiments

Le JUNYŌ en route vers le Japon après la bataille des Mariannes. On voit dans quel état était la cheminée...


On note l'inclinomètre sous la passerelle aviation ; il indiquait la gîte au pilote lors de l'appontage.

La cheminée du JUNYŌ au temps de sa splendeur. La photo a été prise au mouillage de Truk en octobre 1942.

Trois photos du JUNYŌ juste après l'attaque du 20 juin 1944 en mer des Philippines


Les photos sont de piètre qualité mais ce sont les seules que j'ai trouvées sur ce sujet.

L'AMAGI de la classe UNRYŪ sous attaque aérienne dans le port de Kure le 24 juillet 1945. Il sera coulé lors de l'attaque du 28.

La proue de l'AKAGI vue depuis ce qui reste de la plage avant du croiseur de bataille, plage fort basse sur l'eau après la dernière modification du bâtiment.


La photo a été prise en novembre 1941, quelques jours avant Pearl Harbor.

Citation :

La proue de l'AKAGI vue depuis ce qui reste de la plage avant du croiseur de bataille, plage fort basse sur l'eau après la dernière modification du bâtiment. […] : marin:

« … plage fort basse […] après la dernière modification… » certes ; mais sont-ce vraiment les modifications (successives ou non) qui en ont rabaissé la proue ? il semble que, d'origine, les quatre AMAGI (tout comme les deux TOSA) auraient eu une plage avant fort basse (~8 mètres) même en tant que cuirassé ou croiseur de bataille.
Dans le fond, n'était-ce pas une tendance, à l'époque ? La proue du HMS Hood ne culminait qu'à ~7 mètres au dessus de l'eau. Alors que nos RICHELIEU (plus tardifs) étaient à près de 10 mètres (lège).

Mais pourquoi cette tendance ? Comme si les théâtres d'opérations auxquels étaient destinés ces bâtiments de ligne avaient été des mers resserrées, à petits fonds. Un peu comme la Baltique ou l'Adriatique ?

DahliaBleue a écrit:

« … plage fort basse […] après la dernière modification… » certes ; mais sont-ce vraiment les modifications (successives ou non) qui en ont rabaissé la proue ? il semble que, d'origine, les quatre AMAGI (tout comme les deux TOSA) auraient eu une plage avant fort basse (~8 mètres) même en tant que cuirassé ou croiseur de bataille.(...)

Oui et non... Le franc-bord de l'AKAGI s'est réduit lors de la modernisation de 1938, quand le déplacement est passé de 33800 tonnes à 41400 tonnes (ce qui a effectivement remis la coque dans les lignes d'eau prévues pour le croiseur de bataille).
L'habitude de ce franc-bord ridicule a été conservée sur le SŌRYŪ avant d'être abandonnée pour le HIRYŪ et ses successeurs.