Porte-avions japonais

Cette classe de porte-avions était version du Hiryu améliorée en tenant compte de l'expérience acquise sur celui ci; l'Unryu appartenait au programme 1941; les autres au 5ém programme de 1942; six ont été mis sur cale; dix autres étaient projetés, seuls trois ont été terminés; déplaçant 17 150 t; des turbines de 152000 cv leurs permettaient une vitesse de 34 nœuds, à l'exception des Katsuragi et Aso, en effet par suite du manque de moteurs disponibles, ces derniers ont reçu des turbines de destroyers de 104000 cv et leur vitesse n'était que de 32 nœuds.

Unryu



porte-avions Unryu le 16 juillet 1944

-Unryu est mis sur cale à l'arsenal de Yokosuka le 1er août 1942; il est lancé le 25 septembre 1943; il entre en service le 6 août 1944; il est coulé le 19 décembre 1944 en mer de Chine orientale par le sous-marin USS Redfish


Amagi

porte-avions Amagi en août 1944 à Kuré

-Amagi est mis sur cale au chantier Mitsubishi de Nagasaki le 1er octobre 1942; il est lancé le 15 octobre 1943; il entre en service le 10 août 1944; il est coulé dans le port de Kuré lors du bombardement du 24 juillet 1945; épave démolie en 1946


Katsuragi



porte-avions Katsuragi en essais en octobre 1944 


-Katsuragi est mis sur cale à l'arsenal de Kuré le 8 décembre 1942; il est lancé le 19 janvier 1944; il entre en service le 15 octobre 1944; survit à la guerre; utilisé pour le rapatriement des troupes japonaises; démoli en 1947

Kasagi


porte-avions Kasagi le 2 novembre 1945 à Sasebo 


-Kasagi est mis sur cale au chantier Mitsubishi de Nagasaki le 14 avril 1943; il est lancé le 19 octobre 1944; construction stoppée en avril 1945 terminé à 84%; démoli en 1946/1947


Aso


Le porte-avions Aso inachevé le 20 décembre 1946 à Kuré


-Aso est mis sur cale à l'arsenal de Kuré le 8 juin 1943; il est lancé le 1er novembre 1944; construction stoppée en janvier 1945 par suite de manque de matériel terminé à 60%; démoli en 1947

Ikoma


Le porte-avions Ikoma inachevé le 23 mai 1946 à Shodoshima

-Ikoma est mis sur cale au chantier Kawasaki de Kobé le 5 juillet 1943; il est lancé le 17 novembre 1944; construction stoppée en janvier 1945 par suite de manque de matériel terminé à 60%; démoli en 1947

Le porte-avions Taiho projeté en 1939 lors du 4 em programme supplémentaire est un cas unique parmi les porte-avions japonais si on excepte toutefois le Shinano; en effet il avait un pont d'envol blindé, un hangar intégré dans la coque et non posé dessus, et un îlot, ce qui le faisait ressembler aux Illustrious britanniques; le pont d'envol était un pont plus bas que sur la classe Shokaku pour abaisser le centre de gravité et compenser le poids du pont blindé, il en résulte qu'il ne transportait que 53 avions au lieu de 84 sur les Shokaku; il déplaçait 29300 t; armé de 12 x 100 mm; 51 x 25 mm; 160 000 cv; vitesse 33 nœuds.


Le Taiho en mai 1944

Le Taiho est mis sur cale le 10 juillet 1941 au chantier de Kawasaki à Kobé; il est lancé le 7 avril 1943; il entre en service le 7 mars 1944; le 15 avril 1944 il devient navire amiral de la 3 em flotte; il est torpillé le 19 juin 1944 par le sous-marin US Albacore au cours de la bataille des Marianne après une carrière de seulement 3 mois.

Toujours l'Unryu :

Unryu:

et un superbe

schéma:

(avec son déguisement en cargo)

Bravo DahliaBleue, je n'avais pas remarqué ce camouflage, assez peu visible sur les Unryu, mais qui existe en fait sur les navires de cette classe jusqu'au Kasagi.

NIALA a écrit:

[…]Katsuragi porte-avions Katsuragi en essais en octobre 1944 
Katsuragi […] survit à la guerre ; utilisé pour le rapatriement des troupes japonaises ; démoli en 1947 […]

Vidéo sur ces rapatriements :


(également en ligne dans la rubrique "histoire moderne")

NIALA a écrit:

[…] Amagi porte-avions Amagi en août 1944 à Kuré […] Amagi […] est coulé dans le port de Kuré lors du bombardement du 24 juillet 1945 […]

Vidéo sur l'épave de l'Amagi à Kuré :

Trois photos montrant les dégâts infligés par une tempête au porte-avions léger RYUJŌ. L' "incident de la 4^e Flotte" a eu lieu le 26 septembre 1935 à l'est de l'île de Miyako. Les deux premières photos sont prises depuis la plage avant et montrent l'enfoncement des tôles de la muraille et la déformation des plateformes extérieures.


La troisième, prise depuis l'intérieur de la passerelle de navigation, montre que la déformation de la muraille avait eu d'importantes conséquences sur les équipements et l'agencement de la passerelle.

C'est suite à ces dégâts que la plage avant du Ryujo a été surélevée d'un pont (voir photos plus haut).

Takagi a écrit:

Trois photos montrant les dégâts infligés par une tempête au porte-avions léger RYUJŌ. L' "incident de la 4^e Flotte" a eu lieu le 26 septembre 1935 à l'est de l'île de Miyako. Les deux premières photos sont prises depuis la plage avant et montrent l'enfoncement des tôles de la muraille et la déformation des plateformes extérieures. […] La troisième, prise depuis l'intérieur de la passerelle de navigation, montre que la déformation de la muraille avait eu d'importantes conséquences sur les équipements et l'agencement de la passerelle. : ambulance:

Spectaculaire, en effet ! On n'aurait pas imaginé combien l'échantillonnage de la muraille était "léger"… ou alors le bateau s'est jeté à fond dans la lame ?

Surtout le franc-bord avant est ridicule au regard de superstructures qui furent augmentées d'un pont (double hangar) en cours de réalisation. Le Ryujo était surchargé dans les hauts et pas très confortable par mer formée. C'est un beau ratage à une époque où on avait très peu de retours d'expérience sur les p-a et les opérations aériennes le tout saupoudré par les contraintes du traité de Washington ... çà faisait beaucoup le Ranger en fut une autre illustration.

Les Japonais avaient également la réputation de mener leurs manoeuvres à fond sans trop se préoccuper des conséquences humaines et matérielles, peut être que son équipe de conduite l'a mené un peu fort dans une mauvaise mer.

Il a rendu néanmoins de très grands service dans les premiers mois de 42.

1^er juin 1939 à Yokosuka : lancement du SHŌKAKU sous une pluie battante.

Une vue méconnue du KASAGI à Sasebo le 19 octobre 1945 :

Les porte-avions KASAGI (à gauche) et IBUKI en cours de démantèlement à Sasebo en 1948.

Photo prise le 8 octobre 1945 montrant les dégâts infligés au porte-avions KATSURAGI par le bombardement du 28 juillet. Les bombes de 1000 livres ont soufflé et déformé le pont d’envol sur une longueur de 85m. La partie la plus déformée a été découpée au chalumeau après la guerre.

Les dégâts infligés au RYUHŌ par le raid aérien du 19 mars 1945 :

Un affût double de 127mm/L40 du SHŌKAKU avec, en arrière-plan, le ZUIKAKU :

le souffle de l'explosion dans le hangar a expulsé l'ascenseur et soulevé la structure du pont d'envol par rupture du barrotage ...

Le porte-hydravions (et futur porte-avions) CHITOSE à l'ancre dans la baie de Beppu le 10 juin 1938. Le bâtiment est toujours en essais ; il sera admis au service actif le 25 juillet suivant.


Le même CHITOSE lors de la revue navale de 1940. Un vol mixte de bombardiers torpilleurs G3M et de bombardiers en piqué D3A passe au-dessus d'une partie de la flotte rassemblée ce jour-là. On reconnaît de gauche à droite et d'avant en arrière le cuirassé KONGŌ, le porte-hydravions CHITOSE, le KAMOI et (en partie masqué par les avions) le cuirassé HYŪGA. C’est une des très rares photos où l’on voit l’ex-pétrolier ravitailleur KAMOI dans sa configuration d’avant-guerre de ravitailleur d’hydravions.

Une partie du pont d'envol et l'îlot de l'AKAGI :


Le calfatage des planches du pont n'a pas été fait de manière très soignée...

L'intérieur de la passerelle de navigation du KATSURAGI le 8 octobre 1945 :


La barre et les transmetteurs d'ordres pour les machines sont dans l'abri de manœuvre sous la passerelle de navigation.

Le porte-avions AKAGI pavoisé le 25 août 1933. L’équipage est au poste de bande. La photo est prise depuis le pont d’envol inférieur, utilisé par les chasseurs. Derrière l’officier, on devine l’intérieur du hangar où se positionnaient les chasseurs biplans avant le décollage. Au-dessus, le pont ne sert pas aux manœuvres aériennes ; on y voit la passerelle navigation, au centre, avec, de part et d’autre et dont on ne devine que le toit, les tourelles doubles de 200mm. Le pont supérieur, enfin, sert au décollage des avions d’attaque et à l’appontage de tous les types d’avion. Au-dessus du porte-avions, un groupe d’avions survole la parade.

Une vue de la poupe de l'AKAGI :


La petite plateforme avec cabine que l'on voit entre les deux piliers en V sert au chef de l'équipe de manœuvre de la plage arrière : il n'y a que de là qu'il peut avoir une vue d'ensemble de la plage arrière, des deux côtés. En mer, elle sert au veilleur de quart dont le rôle est de signaler les éventuels hommes à la mer. La petite cabine abrite les interphones avec la passerelle de navigation.

Le KAGA à l'ancre dans la mer Intérieure dans les années 1930 :

L'AKAGI photographié devant Ōsaka le 15 octobre 1934. Sur son pont supérieur se trouvent des Mitsubishi B1M et B2M. Ils sont immatriculés par le katakana ハ (ha) suivi d'un nombre à trois chiffres commençant par 3. Le ハ était propre aux avions de l'AKAGI.


Le bâtiment a reçu un petit îlot sur tribord avant dont le seul rôle est d'avoir une vue d'ensemble sur le pont supérieur, pour les opérations aériennes. La navigation continue à être assurée depuis la passerelle située à l'avant, sous le pont d'envol supérieur. Tout à fait à l'avant, on distingue le pont d'envol inférieur, réservé aux chasseurs, et (à gauche) un coin du pont intermédiaire où se trouvaient la passerelle de navigation et les tourelles de 200mm avant. On note également la faible largeur des avions une fois leurs ailes repliées : l'ascenseur arrière des premiers porte-avions japonais était dimensionné pour eux, les rendant en 1940 inaptes à la manœuvre d'autres types d'avion, plus larges même avec les ailes repliées.

Les Japonais opèrent les torpilleurs sur les parties arrières des hangars de leurs porte avions. Ils faudrait que je reprenne mes notes mais de mémoire c'est en grande partie lié au fait que les aires de parking torpilleurs sont situé à l'aplomb du magasin des torpilles ce qui permettait de limiter au maximum les mouvements de ces engins
(6 m/800kg) dans les hangars. Les Américains avaient moins ce problème car ils avaient tendance à armer leurs avions sur les ponts d'envols (à l'exception des raids matinaux préparés la nuit dans le hangar) et notamment les torpilleurs dont la masse maxi au décollage était > à la capacité des ascenseurs.

Autre "avantage" une faible surface de plate-forme permettait de limiter les problèmes de rigidité liés à la surface de la fosse dans les différents ponts traversés.
Les Japonais privilégiaient les voilures fixes pour des raisons de gains de masse et s'accommodaient d'envergures plus importantes (ou bien alors se contentaient de saumons de voilure repliable). Sur les torpilleurs un tel choix n'était pas possible en raison de l'envergure nécessaire à ces avions qui quoiqu'il arrive de ce fait devaient avoir une voilure repliable ... Par pragmatisme et compte tenu de leur organisation interne autant diminuer la surface de l'ascenseur arrière, à une époque où, de surcroît on lançait les chasseurs par l'avant depuis le hangar inférieur ...

L'agencement torpilleurs à l'arrière des hangars bb au milieu chasseurs devant (grosso modo) perdurera et ce d'autant que les torpilleurs sont les avions qui ont besoin de la plus grande longueur de pont pour décoller ...