Porte-avions japonais

Kure, le 20 juillet 1942 : le JUNYŌ change de commandant. Le capitaine de vaisseau Ishii, qui commande le porte-avions depuis sa mise en service, est remplacé par le capitaine de vaisseau Okada Tametsugu, ancien commandant du croiseur TONE.


Le porte-avions est alors en entretien à Kure. A la fin de cet arrêt technique, il perdra son statut de porte-avions auxiliaire et deviendra porte-avions tout court, malgré les limites inhérentes à un paquebot remotorisé et converti en porte-avions : fragilité de l'appareil propulsif (d'un destroyer...), absence totale de protection, vitesse maximale limitée. La capacité d'emport d'avions et les deux grands ascenseurs des JUNYŌ et HIYŌ font qu'ils remplacent  en partie les porte-avions perdus à Midway.

Tiens, à ceux qui pensaient qu'il n'existait que deux photos du Shinano, en voici une troisième :



Je me mets dans le lot de ceux qui pensaient que.

La photo a été prise en 1944 par un avion de recco photo américain. La flèche pointe le Shinano dans le dock n°6 de Yokosuka.

L’AKAGI pavoisé le 25 août 1933. En avril, le porte-avions est sorti d’une première refonte au cours de laquelle les brins d’arrêt ont été installés sur le pont d’envol supérieur et plusieurs systèmes du bord ont été remplacés. Le 25 avril, il a repris du service, commandé par le capitaine de vaisseau Kondō Eijirō (1887-1955) qui avait précédemment commandé le HŌSHŌ.

Photo intéressante mettant bien en perspective les trois ponts d'envol superposés.

En fait comme Takagi l'avait très justement fait remarquer à l'époque, la plate-forme intermédiaire n'est pas un pont d'envol car elle se situe devant la passerelle de navigation positionnée à l'avant du hangar supérieur. Cette plate-forme servant également à protéger le pont d'envol inférieur du souffle des tirs des deux tourelles de 20 cm installées initialement juste devant la passerelle de navigation.

Une autre vue de l'Akagi avec ses trois ponts à l'étrave :



Autre signe qui confirme que le pont intermédiaire n'était pas prévu pour les avions : ses peintures ne sont pas celles d'un pont d'envol, les traits sont des marques de gisement vus depuis la passerelle.

On voit bien les tubes des canons de 203 mm sur le pont intermédiaire, ce qui est aussi incompatible avec un pont d'envol ; l'avion sur le pont inférieur est intéressant aussi; il avait bien peu de place pour décoller d'autant que ce pont se terminait en pointe épousant la forme de l'étrave , bien que la perspective soit trompeuse sur ses dimensions réelles.

Le pont inférieur était normalement utilisé pour les chasseurs. Ils étaient plutôt petits à cette époque. Celui qu'on voit ici, le ハ-344, n'était pas un chasseur mais un bombardier-torpilleur biplace B2M2 (d'après son immatriculation). Il était beaucoup plus gros qu'un chasseur. Je ne sais pas ce qu'il fait à cet endroit.

Correction : vu les trois paires de haubans verticaux entre les ailes et les radiateurs de chaque côté du fuselage, c'est un B1M Type 13. Ce type d'avion torpilleur pouvait décoller du pont inférieur.

Paul-Émile a écrit:

Une autre vue de l'Akagi avec ses trois ponts à l'étrave : Autre signe qui confirme que le pont intermédiaire n'était pas prévu pour les avions : ses peintures ne sont pas celles d'un pont d'envol, les traits sont des marques de gisement vus depuis la passerelle.

… et même du milieu de la passerelle ? Ligne de foi ? Quel intérêt, en fait ?  

Paul-Émile a écrit:

Correction : vu les trois paires de haubans verticaux entre les ailes et les radiateurs de chaque côté du fuselage, c'est un B1M Type 13. […]

Pas évidents à distinguer, ces radiateurs…

Sont-ce ces grosses boîtes noires latérales ?

Exaquète

DahliaRose a écrit:

Pas évidents à distinguer, ces radiateurs…

Sont-ce ces grosses boîtes noires latérales ?

C'est cela, oui...

Moteur 12 cyl. en V de 450 cv licence Hispano Suiza

On connaît beaucoup cette photo du Shōhō :



mais beaucoup moins les quatre suivantes, prises pendant la conversion du Tsurugisaki en Shōhō à Yokosuka.

Le 20 juillet 1941, l'avant du pont d'envol est posé au-dessus de la passerelle :



Un mois après, le 20 août 1941, tout le pont d'envol est là :



Le 2 septembre 1941, l'armement de 127 mm est posé :



En octobre : contrairement à ce que la photo précédente pourrait laisser penser, il reste beaucoup de travail à faire.



Voilà. C'est tout pour aujourd'hui.

Époque charnière : le cuirassé Mikasa, complètement dépassé en 1923 mais encore auréolé de la gloire glanée en 1905, et le Hōshō, sans gloire mais pionnier prometteur. C'était en 1923.

Le Hōshō habilement camouflé en île dans un coin de la rade de Kure, photographié le 24 juillet 1945. Il n’a pas été attaqué, le bombardier préférant s’en prendre à un « camion des mers », caboteur de la série 2E de 870 tonnes, qu’il a raté malgré sa faible vitesse.

Paul-Émile a écrit:

Le Hōshō habilement camouflé en île dans un coin de la rade de Kure, photographié le 24 juillet 1945. Il n’a pas été attaqué, le bombardier préférant s’en prendre à un « camion des mers », caboteur de la série 2E de 870 tonnes, qu’il a raté malgré sa faible vitesse.

Un « camion des mers » pris à partie par un camion à bombes !

Arsenal de Sasebo, 23/03/1935 : le Kaga est en train de perdre ses trois ponts d’étrave et de prendre sa dernière silhouette.