Rafale

pascal a écrit:

Le problème des Suisses...

Le prochain avion était sensé remplacer les F5 ... or beaucoup de gens et pas qu'en Suisse se sont demandés s'il était bien raisonnable de payer 3 milliards de FS le remplacement d'appareils dont la logique d'emploi remontait à la guerre froide, alors qu'aujourd'hui ce sont les F 18 qui assurent la défense du territoire et encore pas le week end !

Le non choix récent étant une décision sage de reformatage d'une aviation de combat en cohérence avec la nouvelle donne stratégique qui de toute manière peine à faire voler l'existant ...
D'ici 2020 le Rafale au standard F3R sera full ops et alors on verra ce qu'il adviendra du Gripen !

En effet, l' AA Suisse est ouverte 5 jour sur 7 et de 8 h à 17 h : soit le quart du temps.
Le reste du temps, s'il y a un hostile ou un liner égaré qui est repéré, c'est l'AA Française qui va le chercher, c'est déjà arrivé... éventuellement avec, justement, des Rafale que les Suisses ont renâclé à acheter...
Un exemple de bonne gestion ! c'est ce qu'on appelle "se faire chauffer par les voisins" !

bonjour
moi, j'aime bien les obus de 30 mm de largeur…

Citation :

[…] En effet, l'AA suisse est ouverte 5 jours sur 7 et de 8 h à 17 h : soit le quart du temps.
Le reste du temps, s'il y a un hostile ou un liner égaré qui est repéré, c'est l'AA française qui va le chercher, c'est déjà arrivé… éventuellement avec, justement, des Rafale que les Suisses ont renâclé à acheter…
Un exemple de bonne gestion ! […]

… de la part des Suisses…

Citation :

[…] c'est ce qu'on appelle "se faire chauffer par les voisins" ! : DD

Plutôt bien joué de leur part, en effet. La neutralité dans ces conditions, c'est confortable…

bonjour
je suis convaincu que le Rafale est un bon avion. pourtant, l'esprit "cocardier et moi, ça fait deux; (je me montrerais nettement plus critique vis à vis de nos automobiles… )
alors, pourquoi ne se vend-il pas ?
certes, depuis l'affaire du mistralov, notre crédibilité, en tant que fournisseur, en a pris un coup; mais le problème de l'avion est antérieur à cette bévue.
n'étant ni politique, ni militaire, ni haut-fonctionnaire, je ne suis pas dans le secret des dieux. mais j'aime comprendre.
quelqu'un pourrait-il m'expliquer ?

Ben, il est trop franco-centré ...

Citation :

pourquoi ne se vend-il pas

1-excusez-moi mais l’Égypte et le Qatar ? Ces deux contrats sont très importants car ils vérouillent la production pour quelques années cruciales. Aujourd'hui DA peut se permettre de voir venir et n'est plus à la merci d'un client conscient que sa commande déterminera la fermeture de la chaîne; avec tous les moyens de pression que çà induit. Là je pense aux EAU

2-le contrat avec l'Inde se fera ... les Britanniques ont mis 22 ans à finaliser le contrat de livraison des Hawk; 22 ans pour le Rafale çà nous place fin de la prochaine décennie

3-l'avion a été conçu pour les besoins français prioritairement, à un moment où l'ennemi principal était en Allemagne de l'Est et en Tchécoslovaquie. Mais il n'a pas été conçu exclusivement pour les besoins de l'ADLA et de la Marine. Marcel Dassault voulait un appareil vendable à l'export comme ses prédécesseurs Mirages. C'est en partie pour çà que les productions Dassault sont essentiellement des appareils de la classe des < 10 t de masse à vide ... L'idée a toujours été à l'export de proposer des appareils moins lourds que les productions majeures américaines qui ont TOUJOURS été l'étalon de Dassault.

4-Le cahier des charges Rafale est initialement celui d'un appareil polyvalent à vocation tactique, outre ses qualités en air air dues notamment à son système d'arme (radar/Spectra/OSF) l'avion est avant tout conçu pour tirer de l'armement air-sol en autonomie par tout temps. Cette volonté s'est traduite par le choix d'une motorisation très performante en BA/MA, une SER extrêmement travaillée, une cinématique train d'atterrissage qui contrairement au Typhoon permet des configurations d'emport variées avec des charges lourdes et surtout encombrantes sur 5 points d'emport.

L'avion est en production pour longtemps car la cellule évoluera, de plus aujourd'hui ce n'est plus la cellule d'un avion qui prévaut mais son système d'arme, les programmes aériens aujourd'hui s'entendent sur 50/60 ans ...

Aujourd'hui acheter du Rafale est un geste politique fort notamment vis-à-vis des USA, ce qui explique que personne ne l'achètera dans l'OTAN et que les clients sont des pays qui envisagent une certaine indépendance vis-à-vis d'une très grande puissance ou qui veulent diversifier leur outil de défense.

Dernière chose ce n'est pas le Rafale qui fait gagner de l'argent à DA mais le civil et de loin (75% du CA de mémoire); personnellement bien que n'ayant pas d'actions Dassault je me préoccupe plus de l'atonie du marché des bizjets et du feuilleton Silvercrest/5X que du 3e client export du Rafale.

Et entre nous vu les perfs de la bécane moins on risquera de se retrouver avec cet avion en face de nous mieux on se portera ...

Starshiy a écrit:

Ben, il est trop franco-centré ...

Plus un marché de fournisseurs bien garni, des habitudes d'achat bien ancrées, des structures logistiques (chez "l'acheteur" potentiel) qui nécessiteraient une refont importante - fourguer une poignée de Rafale à l'Armée de l'Air Indienne, qui dispose d'un parc monumental d'aéronefs russes, n'est pas une affaire simple -, etc.
Sans compter que, médiatiquement, seule, la vente de Rafales, quand elle a eu lieu ou sur le point d'être finalisée, fait l'objet d'une annonce, mais, souvent, les marchés de matériels militaires (leurs soumissions préalables et les appels d'offre internationaux y afférant) couvrent une tripotée de besoins... le ministère des armées du pays "acheteur" émet un appel d'offre global, dans le cadre d'un plan de renouvellement quinquennal ou décennal, du genre 15 chasseurs de type X, un soum de type Y, un lot de 15 vedettes garde-côtes type Z, 600 camions de type A, 50 roulantes de type N, etc. En fait, çà marche comme un appel d'offre international "civil" pour la réalisation d'un port de commerce, il est ventilé par le soumissionnaire principal, entre différents sous-traitants potentiels nationaux (ou étrangers!), sachant qu'un constructeur de grues portuaires ou de matériel de manutention n'a pas grand-chose en commun avec une entreprise de revêtement routier, de construction de hangars & dépôts, ou spécialisée dans les systèmes de sécurité. Dans le domaine militaire, les américains et les russes sont, à peu près, les seuls à pouvoir couvrir l'ensemble des besoins - par exemple, la France, sauf erreur ne fabrique pas d'hélicoptères lourds -. De surcroit, à la page 25,30 ou 37 de l'appel d'offre, il peut être précisé que le matériel électronique sera du type Machin ou Truc, c'est de la demande ciblée restrictive, qui peut bloquer un soumission "tierce".
Après tout çà, on part dans le commercial "pur", conditions et délais de payements, calendrier de livraisons, sachant que, pour des "navions", la fabrication de cinq exemplaires annuels ne coûte pas la même chose que 10 ou 15 (coefficient de foisonnement), même si, en théorie, le prix de vente est calculé à la livraison, suivant un barème et des conditions de révision arrêtées à la date de commande (sauf catastrophe financière de l'Etat payeur!).