Les Suffren en détailDevis de poidsLancement du ColbertDevis de poids déplacement Washington (Suffren et Colbert)Coque : 4647 tonnes pour le Suffren 4967 tonnes pour le Colbert
Protection (coque): 554 tonnes pour le Suffren 671 tonnes pour le Colbert (armement) 91 tonnes
Armement : inconnu pour le Suffren 1235 tonnes pour l'armement
Propulsion : inconnu pour le Suffren 1810 tonnes pour le Colbert Torpilles/Avions : 111 tonnes
Provisions : inconnu pour le Suffren 1205 tonnes pour le Colbert Miscellanées 70 tonnes
Déplacement de poids déplacement pleine chargePour le déploiement à pleine charge il faut ajouter pour le Colbert (chiffres inconnus pour le Suffren) 1258 tonnes de carburant, 28 tonnes de lubrifiants, 58 tonnes de munitions et 12 tonnes de divers
Devis de poids déplacement Washington (Foch et Dupleix)Coque : 4126 tonnes pour le Foch 4000 tonnes pour le Dupleix
Protection (coque): 1283 tonnes pour le Foch 1462 tonnes pour le Dupleix (armement) 91 tonnes
Armement : 1479 tonnes pour le Foch 1435 tonnes pour le Dupleix
Propulsion : 1763 tonnes Torpilles/Avions : 111 tonnes Provisions : 1240 tonnes pour le Foch 1225 tonnes pour le Dupleix Miscellanées 67 tonnes pour le Foch 73 tonnes pour le Dupleix
Devis de Poids déplacement pleine charge (Foch et Dupleix)Pour obtenir le déplacement à pleine charge il faut ajouter 2020 tonnes (1985 tonnes pour le Dupleix) de combustible dont 600 tonnes de charbon, 53 tonnes de lubrifiants, 53 tonnes de munitions et 14 tonnes de charges diverses.
Construction et aménagement intérieurSuffrenLe Suffren est semblable aux Duquesne avec un gaillard d'avant surélevé qui s'achève juste derrière le bloc-passerelle, le mat-tripode est identique aux Duquesne. On compte également deux grandes cheminées élancées (salle des chaudières n°1 et n°2 pour la cheminée avant, salle des chaudières n°3 et n°4 pour la cheminée arrière).
L'armement est reparti sur l'ensemble du navire avec pour l'artillerie principale de 203mm, deux tourelles doubles à l'avant et deux tourelles doubles à l'arrière, tourelles à chaque fois superposées.
Les canons de 75mm sont installés à l'avant de part et d'autre du bloc-passerelle pour quatre d'entre-eux, les quatre derniers étant installés de part et d'autre du mat arrière.
Les deux catapultes sont installées latéralement derrière la cheminée n°2.
Les machines sont fractionnées avec d'avant en arrière successivement les salles des chaudières n°1 et n°2, la salle des machines avant, les chaufferies charbon, les salles des chaudières n°3 et n°4 et enfin la salle des machines arrière.
ColbertLe Colbert est quasiment identique au Suffren (coque, propulsion, organisation interne et protection) mais affiche un certain nombre de différences au niveau notamment des superstructures.
Ces dernières sont repensées pour améliorer la mise en œuvre de l'aviation embarquée. Sur les Duquesne et le Suffren, la mise en œuvre des hydravions (Gourdou-Lesseure GL-810 et 811 en attendant le Loire 130) était gênée par l'utilisation de la drôme de bord et vice versa.
Les catapultes sont ainsi réinstallées entre les deux cheminées, les embarcations regroupées dans un espace entre la cheminée n°2 et le mat arrière (allégé par rapport à celui du Suffren).
La cheminée avant est reculée de 3m, les deux cheminées sont munis de capots biseautés pour éviter que la fumée ne noie les superstructures et ne gêne la conduite de tir et la conduite des opérations.
Faute de place le nombre de canons de 37mm est réduit à six. En revanche les canons de 75mm sont remplacés par des canons de 90mm.
FochLe mat tripode caractéristique du Foch Le Foch et son sister-ship Dupleix adoptent le caisson blindé pour la protection. Ce caisson était censé protéger le croiseur contre un obus de 138mm tiré à 14000m. Le seul inconvénient c'est la protection anti-sous-marine qui est affaiblie même si des calculs permettaient d'imaginer un croiseur lourd restant à flot même avec quatre compartiments envahis.
Le Foch se distingue par un mat tripode massif. Ce mat-tripode massif s'explique par le besoin d'installer une plate-forme pour un télémètre destiné aux canons antiaériens de 90mm. Le directeur de tir pour l'artillerie principale est abaissé pour améliorer les capacités de la plate-forme.
Le sommet du tripode comprend donc une grande plate-forme supportant trois télépointeurs, un télépointeur central et deux télépointeurs latéraux
La cheminée arrière est plus élancée que pour les deux premiers croiseurs lourds en raison de la suppression des deux chaudières mixtes mazout/charbon et donc de leurs conduits d'évacuation, l'espace occupé étant remplacé par une soute à mazout et une citerne à lubrifiants.
DupleixLa protection (qui utilise toujours le système du caisson) est renforcée pour faire face aux Condottieri italiens. Il s'agit de protéger les zones sensibles contre un obus de 155mm tiré à 18000m. La volonté de porter l'artillerie secondaire à 100mm se heurte à un problème important : le canon n'est pas prêt.
Il faudra attendre le croiseur lourd Algérie pour avoir un croiseur lourd disposant d'une artillerie secondaire de 100mm.
Compensation, les affûts simples sont remplacés par des affûts doubles ce qui libère de la place pour des affûts quadruples de 13.2mm (qui ne sont pas prêts en septembre 1939), les affûts de 90mm arrières étant installés un pont au dessus des embarcations.
En revanche le mat-tripode du Foch est abandonné, le Dupleix revenant au modèle employé sur le Suffren et le Colbert. Le télémètre de 5m est réinstallé au sommet du bloc-passerelle.
Bloc-passerelle et zones principalesNdA Cette description du bloc-passerelle et des zones principales concerne le croiseur lourd Foch. Je n'ai pas les informations concernant les autres navires mais il est probable que l'aménagement intérieur est identique. Le dessus du bloc-passerelle appelé
passerelle de navigation est occupé par le blockhaus, l'abri de navigation et sur l'arrière par une cabine de cartes et une chambre de veille pou le commandant.
Juste en dessous on trouve un étage appelé
passerelle intermédiaire comprend sur l'avant un abri pour l'amiral un central opérations, un central de transmission et chiffres, un local pour TSF et à l'arrière on trouve une cabine de cartes et une chambre de veille pour l'amiral. A notez que la vue de l'abri amiral est en partie limitée par le télémètre de la tourelle supérieure avant.
Le niveau juste en dessous appelé
passerelle inférieure porte la tourelle supérieure avant de 203mm, deux affûts quadruples de 13.2mm, deux canons de 90mm en affûts simples sous masque,un poste de conduite de la DCA et une chambre de veille.
La
plage avant est occupée par les apparaux de mouillage (trois lignes de mouillage). Le rouf derrière la tourelle avant de 203mm contient un poste de télécommande derrière le fût de la tourelle supérieure de 203mm, une buanderie et un séchoir (dans l'axe) avec latéralement les sanitaires. Le rouf sur l'arrière de la seconde cheminée supporte deux vedettes de 9m.
Le
premier pont est le premier qui courre sur toute la longueur du bâtiment, recouvert par la plage avant jusqu'au pieds arrière du tripode.
Le
rouf au pied de la cheminée avant traversé en son centre par les conduits de fumées des chaufferies avant est occupé par la cuisine équipage à bâbord avant, la boulangerie et un local à laver la vaisselle. Un local renferme un diesel à bâbord.
A tribord on trouve les cuisines des secondes maîtres et de l'hôpital, des premiers maîtres et maîtres, des officiers subalternes, de l'amiral et des officiers supérieurs se suivent d'avant en arrière.
Le
rouf arrière qui supporte le mât tripode et occupé par les appartements du commandant et de l'amiral. L'avant du rouf est traversé par une petite coursive dans l'axe. Elle ouvre à bâbord sur le bureau et la chambre du commandant, à tribord sur la chambre et le bureau de l'amiral et,au fond sur la salle à manger de l'amiral à bâbord et le salon à tribord.
Propulsion(Suffren et Colbert) Turbines à engrenages Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par six chaudières à vapeur Guyot du Temple (20 kg/cm² et 215°) et deux chaudières mixtes charbon/mazout, le tout développant 90000ch et entraînant trois hélices de 4.150m. Ils embarquent 1876 tonnes de mazout et 500 tonnes de charbon.
(Foch et Dupleix)Turbines à engrenages Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par six chaudières à vapeur Guyot du Temple (20 kg/cm² et 215°), le tout développant 90000ch et entraînant trois hélices de 4.150m. Ils embarquent 2600 tonnes de mazout.
Pour prendre l'exemple du Foch, on trouve successivement la chaufferie n°1 abritant les chaudières 11 et 12 côte à côté, la chaufferie n°2 avec les chaudières 21 et 22, la salle des machines avant (deux groupes turbo-réducteur avec deux turbines à HP échappant dans un condenseur commun et une turbine de croisière pour aller jusqu'à 15 nœuds), un compartiment avec soutes à mazout, citerne à lubrifiant et des compartiments vides (place occupée sur les Suffren et Colbert par deux chaudières mixtes charbon/mazout), les chaufferies n°3 et 4 avec la chaudière 30 et la chaudière 40 et enfin la salle des machines arrière qui est traversée par les deux lignes d'arbre entraînées par la salle des machines avant et qui comprend un groupe turbo-réducteur pour entraîner la ligne centrale, groupe qui se distingue par l'absence de turbine de croisière.
Performances(Suffren Colbert) Vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable 4600 miles nautiques à 15 nœuds, 3700 miles nautiques à 20 nœuds et 2000 miles nautiques à 11 nœuds (chaudières de croisière)
(Foch Dupleix) vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable 5300 miles nautiques à 15 noeuds
Protection (Suffren Colbert) ceinture blindée de 50mm soutes à munitions 50mm sur les côtés et 20mm pour les crowns (couronnes) bloc-passerelle 30mm tourelles 30mm
La protection des Foch et Dupleix et différentes avec l'utilisation d'un caisson blindé plus protecteur dont l'épaisseur varie selon le navire. Si pour le Foch les parois font 54mm d'épaisseur et le pont 18mm, le Dupleix affiche respectivement 60 et 30mm d'épaisseur.
Les soutes à munitions sont solidement protégées avec des parois de 54 (Foch) ou 60mm (Dupleix) d'épaisseur, des «crowns» de 20 (Foch) ou 30mm (Dupleix). Le local du gouvernail est protégé sur les côtés par 26mm de blindage et sur le toit par 18mm.
Le bloc-passerelle est toujours protégé par 30mm de blindage tout comme les tourelles
Conduite de TirSuffrenLe troisième croiseur lourd de la marine française commence ses essais à la mer sans aucun de ses systèmes de direction de tir. La tour abritant le contrôle de tir est installée au sommet du mat-tripode en 1929 en même temps que les canons de 75mm et les deux catapultes.
En attendant que le directeur de tir à grande angle pour la DCA (HA Director) soit prêt, on installe deux télémètres Barr & Stroud.
ColbertLe sister-ship du Suffren rentre en service avec la tour de contrôle de tir de l'artillerie principale en position mais le directeur de tir de l'artillerie antiaérienne tarde à être installé. Il reçoit en attendant eux télémètres de 3m installés non pas sur le pont milieu comme doivent l'être les deux directeurs de tir à grand angle de la DCA mais un pont plus haut (pont de navigation). Ce choix se révélant plus judicieux, les deux directeurs de tir HA seront installés à cet emplacement.
FochAu sommet du tripode, une grande plate-forme supporte trois télépointeurs. Les deux télépointeurs latéraux ne sont montés qu'en 1933 en remplacement des télémètres provisoire.
Le télémètre pointeur central reçoit une gaule vers 1934. Des télémètres sont également installés sur les tourelles supérieures avant et arrières fin 1932. Une seconde tourelle de télémétrie est placé sur le toit du blockhaus fin 1933.
Le poste de calcul est installé dans les fonds sur l'avant de la chaufferie avant.
DupleixLe Dupleix revient à la configuration duo Suffren et Colbert. Il ne dispose cependant pas cependant de la cabine close au sommet abritant le télémètre de 5m. Cette cabine est installée avec son télémètre sur le toit du bloc-passerelle. Les deux directeurs de tir pour l'artillerie antiaérienne sont installés sur des plate-formes de part et d'autre de la cheminée avant. Comme ils ne sont pas disponibles à la mise en service, un télémètre de 3m est temporairement installé sur le toit du bloc-passerelle. A la fin des années trente, le télémètre de 5m est remplacé par un télémètre de 8m (1937), deux autres télémètres de 8m sont installés sur les tourelles supérieures et ce en 1939.
TousOn trouve également quatre projecteurs de 1.2m de diamètre Sautter-Harlé installés à tribord et babord à l'avant du mat-tripode et à l'arrière du mat arrière. Ces projecteurs sont télécommandés pour éviter l'éblouissement des opérateurs.
ArmementArtillerie principaleTourelles de 203mm arrières du croiseur lourd FochLes Suffren disposent d'une artillerie principale composée de huit canons de 203mm modèle 1924 répartis en quatre tourelles doubles, groupées deux par deux, un groupe à l'avant (tourelles I et II) et à l'arrière (III et IV), les tourelles I et IV étant inférieures, les tourelles II et III supérieures.
Canon au tube auto-fretté de 50 calibres (longueur du tube environ 10.1495) disposant d'une culasse ouvrant vers le haut, pesant 20.18 tonnes. Il tire des obus de rupture ou des obus explosifs de 119kg ou un obus explosif en acier (OEA) de 124kg. En 1936 est mis en service un nouvel obus de rupture de 134kg. La portée maximale est de 31400m et la cadence de tir atteint les quatre coups par minute.
La tourelle double modèle 1924 pèse 180 tonnes en ordre de bataille et permet à ses canons de pointer en site de -5° à +45° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 150° de part et d'autre de l'axe à raison de 6° par seconde. Le chargement des obus peut se faire entre -5 et +10°.
Le dessin des tourelles est identique sur le Suffren, le Colbert, le Foch mais il évolue légèrement pour le Dupleix.
En mars 1939 les obus sont munis de colorants pour distinguer en cas de tirs multiples de quel croiseur provenaient les obus. Le Suffren avait ainsi des obus colorés de vert mais j'ignore la couleur pour les autres navires.
La dotation en munitions est de 150 coups par canon soit un total de 1200 obus de 203mm.
Artillerie secondaireCanon de 75mm à bord du torpilleur d'escadre TempêteLe Suffren possède huit canons de 75mm modèle 1922 en affûts simples sous masque modèle 1924 soit une configuration identique à celle des Duquesne.
Ce canon dispose d'un tube de 50 calibres (longueur du tube 3.750m), tire des obus de six kilos à une distance maximale en tir antisurface de 15000m et en tir antiaérien de 7500m. La cadence de tir est de 8 à 15 coups par minute sachant que chaque affût possède 500 coups soit un total de 4000 obus.
Les huit affûts modèle 1922 sont installés latéralement (quatre à l'avant de part et d'autre du bloc-passerelle et les quatre arrière de part et d'autre de la catapulte) et permettent aux canons supportés de pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 150° de part et d'autre de l'axe. Des boucliers sont ajoutés en 1933.
Les obus sont stockés dans des caisses qui sont remontés des soutes à munitions et mis à disposition des servants. Pour des raisons de sécurité, la fusée n'est installée qu'à proximité du canon.
Canon de 90mm simple du croiseur léger Emile BertinLe Colbert, le Foch et le Dupleix disposent de canons de 90mm modèle 1926 en affûts simples pour les deux premiers, en affûts doubles pour le troisième.
Les canons de 90mm sont installés au même endroit que les canons de 75mm. Le canon de 90mm modèle 1926 est un canon de 50 calibres (longueur du tube 4.5m) tirant des obus de 9.5kg (OEA) à à une distance maximale de 15440m en tir antisurface (site +45°) et de 10600m en tir antiaérien (site +80°) à raison de 12 à 15 coups à la minute.
Affût double de 90mm toujours à bord du croiseur léger Emile BertinL'affût contre-avions double (CAD _Contre-Avions Double) peut pointer en site de -7° à +80° et en azimut de 20° à +180° sur chaque bord alors que les deux affûts contre-avions simples (CAS _Contre-Avions Simple) peuvent pointer en site de -7° à +80° et en azimut de 15° à +165° sur chaque bord.
Défense Contre-AvionsCanon de 37mm modèle 1925 lors d'un exercice de tirLes Suffren utilisent pour cela le canon de 37mm modèle 1925, la pièce d'artillerie antiaérienne standard de la marine française en septembre 1939, les canons de 25mm Hotchkiss étant peu nombreux et le prometteur canon de 37mm automatique encore aux essais sur l'aviso Amiens.
Si le Suffren possède huit pièces, ses sister-ship pour des raisons de place n'en possèdent que six, les canons étant implantés de la façon suivante :
-Suffren : deux à l'avant, quatre au milieu du navire au niveau de la grue et deux sur la plage arrière.
-Colbert Foch Dupleix : deux à l'avant et quatre sur la plage arrière
Ce sont des canons de 50 calibres (longueur du tube : 1.850m) montés en affûts simples, tirant des projectiles de 0.725kg à une portée maximale de 8000m en tir antisurface et de 5000m en tir antiaérien à raison de 20 coups par minute. L'affût qui pèse 470kg permet au canon de pointer en site de -15° à +80°. La dotation en munitions est de 1000 coups par canon soit 6 à 8000 projectiles.
Affût double de 37mm modèle 1933 à bord du contre-torpilleur Le Triomphant. Le casque des servants permet de dater la photo à après l'armistice quand
le CT était en service au sein des Forces Navales Françaises LibresLe Colbert, le Foch et le Dupleix ont remplacé leurs canons de 37mm simples par des canons de 37mm modèle 1933 qui sont en réalité deux canons de 37mm modèle 1925 groupés en un affût double, les performances sont donc identique.
Le Suffren à conservé ses canons de 37mm jusqu'en 1944 quand il reçoit des canons de 20mm Oerlikon et des canons de 40mm Bofors en l'occurence vingt canons de 20mm en affûts simples (six à l'avant, six à l'arrière et huit latéraux) et huit canons de 40mm dont quatre en remplacement des canons de 75mm installés à l'avant.
Affût quadruple de 13.2mm à bord du cuirassé RichelieuLa DCA à été complétée ultérieurement par des mitrailleuses de 13.2mm en affûts doubles ou quadruples. La mitrailleuse utilisée est la Hotchkiss modèle 1929, une arme initialement mise au point comme mitrailleuse antiaérienne et antichar pour l'infanterie qui l'avait finalement refusé.
La mitrailleuse de 13.2mm Hochkiss modèle 1929 dispose d'un canon de 76 calibres ayant une portée maximale de 3500m, une cadence de tir pratique de 250 coups/minute (lié au système d'alimentation, des boitiers chargeurs de 30 cartouches). Elles sont montées en affûts doubles ou quadruples.
Le poids de l'affût double je l'ignore mais le poids de l'affût double est de 1.16 tonnes. Elle permet aux armes de pointer de -10° à +90° en site et sur 360° en azimut.
Durant la guerre, des mitrailleuses de 13.2mm Browning ont été installées pour «renforcer» la DCA à bord des navires français.
La mitrailleuse de 13.2mm Browning était à l'origine une arme en calibre 12.7mm rechambrée par la Fabrique Nationale d'armes de Herstal en Belgique suite à des marchés passés en 1939 et 1940. Elle est alimentée à bandes de 500 cartouches avec un débit de 1000 coups par minute et une portée efficace de 2000m. L'arme est utilisé en affût simples.
Tubes lance-torpillesAffût lance-torpilles de 550mm-Deux affûts triples lance-torpilles de 550mm modèle 1925T avec neuf torpilles modèle 1923D (six en position de tir et trois recharges)
Elles sont situées à plat-pont au même niveau que la grue située entre les deux cheminées pour un total de neuf torpilles modèle 1923DT (six torpilles en position de tir et trois recharges stockées dans une pièce dédiée entre les deux plate-formes triples lance-torpilles).
Le tir peut être déclenché depuis l'affût ou à distance depuis le bloc-passerelle, le télémètre de 5m étant utilisé pour acquérir les cibles.
Torpille modèle 1923DTLes contre-torpilleurs et les croiseurs (légers et lourds) utilisent des torpilles de 550mm modèle 1923DT pesant 2068kg avec une charge militaire de 310kg. Mesurant 8.280m de long, elles peuvent atteindre des cibles entre 9000m à 39 noeuds et 13000m à 35 noeuds.
Aviation Embarquée Les premiers croiseurs français équipés d'une catapulte sont les trois unités de classe Duguay-Trouin. Après bien des tergiversations, la catapulte devient un élément standard des croiseurs français pour permettre la mise en œuvre d'hydravions de reconnaissance, d'observation et de réglage de tir.
Les Duquesne sont équipés d'une catapulte installée entre la cheminée n°2 et le mat arrière. Le Suffren possède lui deux catapultes installées de part et d'autre de la cheminée n°2 mais cette position n'est pas idéale car avec une seule grue la mise à l'eau ou la récupération des hydravions et des embarcations est délicate.
Théoriquement le Suffren doit pouvoir embarquer quatre hydravions (deux sur les catapultes et deux stockés entre les deux catapultes) mais en réalité le croiseur embarquait deux appareils, un sur la catapulte et le deuxième en position de repos juste derrière la tourelle avant.
Le Colbert, le Foch et le Dupleix vont eux aussi disposer de deux catapultes mais elles sont installées entre les deux cheminées. La présence de deux grues permet la mise en œuvre des hydravions et des embarcations de manière simultanée.
Gourdou Lesseure GL-810Les plans originaux prévoyaient l'embarquement d'un hydravion biplan CAMS 37A mais au final le Suffren et ses sister-ship vont d'abord utiliser le Gourdou-Lesseure GL-810 pour essais puis le GL-811 et enfin terminer avec le Loire 130.
Le Gourdou-Lesseure GL-810 est un hydravion monoplan bi-flotteur triplace qui effectue son premier vol le 23 septembre 1930. Vingt-quatre appareils sont commandés par la marine nationale pour embarquer sur ses croiseurs. Quand le Loire 130 est mis en service en 1937, les appareils survivants tout comme les versions évoluées (GL-811 à ailes repliables, GL-812 et GL-813) sont relégués à des tâches secondaires de servitude et d'entrainement.
Loire 130 sur la catapulte du croiseur léger La GloireLe Loire 130 est le principal hydravion mis en œuvre par la marine nationale pour des missions de reconnaissance, d'observation et de réglage de tir. 125 exemplaires ont été produits (113 pour la marine et 12 pour l'armée de l'air), cet appareil à coque et hélice propulsive restant en service jusqu'en 1951.
Les trois croiseurs lourds sabordés à Toulon ont conservé leurs installations d'hydraviation jusqu'à la fin mais le Suffren les à perdu lors des travaux de 1944 pour permettre l'embarquement de radars et surtout d'une solide DCA.
EmbarcationsSuffrenA sa mise en service, la drome du croiseur lourd se compose d'une pinasse à rames de 11m, d'un vedette à moteur de 11m, de deux pinasses à vapeur de 10m, d'un cotre de 10m, de deux vedettes à moteur de 9m, de deux baleinières de 8.5m et de deux dinghies de 5m. Elle est stockée sur le pont abri entre les deux cheminées et de part et d'autre de la cheminée arrière. Les embarcations étaient mises à l'eau par l'unique grue du bâtiment qui servait donc également pour les hydravions.
Le Suffren dispose d'une grue pouvant mettre à l'eau des embarcations d'un poids maximal de 12 tonnes avec une volée (longueur de la flèche) de 7.75m alors que pour récupérer les avions la volée atteint 13m en raison d'un poids inférieur des avions.
ColbertA sa mise en service, le Colbert dispose d'une pinasse à moteur de 11m, une pinasse à rames de 11m,deux pinasses à vapeur de 10m, un cotre de 10m, deux vedettes à moteur de 9m, deux baleinières de 8.5m et deux dinghies de 5m.
Les deux grues du bord peuvent mettre à l'eau des embarcations d'un poids maximal de 12 tonnes avec une volée (longueur de la flèche) de 7.75m alors que pour récupérer les hydravions ou les manœuvrer la volée est de 13m.
FochLa drome est identique au Colbert avec comme différence la présence d'une vedette à moteur de 7m probablement liée à son statut de navire-amiral.
DupleixLa drome est identique au Foch à l'exception de la vedette à moteur de 7m qui n'est pas présente, son rôle étant assuré par un des deux dinghies de 5m.
Modifications et travaux durant leur carrière opérationnelleSuffren-Lors d'une refonte à Lorient du 9 janvier au 16 novembre 1934, le croiseur lourd embarque des boucliers sur les huit canons de 75mm, les directeurs de tir antiaériens (chacun équipé d'un télémètre de 3m OPL), les huit canons de 37mm restent en place mais six affûts doubles de 13.2mm Hotchkiss sont embarqués pour la renforcer. Un système de tir télécommandé est installé mais uniquement pour l'entrainement
Le mat arrière est allégé, des télémètres de 5m disposant de 15° de battement sont installés sur les tourelles II et III. Des travaux complémentaires sont menés sur les turbines à l'été 1935 à Toulon mais bien entendu ils ne sont pas extérieurement visibles.
Lors d'une nouvelle refonte en 1937,le télémètre de 5m du directeur de tir principal est remplacé par un télémètre stéréoscopique de 8m, les catapultes sont modifiées pour permettre l'utilisation du Loire 130 et cinq des six affûts de 13.2mm sont munis de bouclier, l'exception étant l'affût monté sur la plage arrière.
Les dernières modifications ont lieu en 1944 avec le débarquement des installation d'hydraviation et de la DCA d'origine au profit de radars mais aussi de pièces antiaériennes modernes, des 20mm Oerlikon et des 40mm Bofors.
Colbert-Lors d'une refonte à Toulon du 1er novembre 1933 au 1er mars 1934, le croiseur lourd reçoit deux télémètres de 5m installés sur les tourelles II et III de 203mm (supérieure avant et supérieure arrière), les deux ponts supérieurs sont allongés pour recevoir des télémètres de 3m en attendant que les télémètres prévus pour la DCA du bord soient disponibles.
-Nouvelle refonte à Lorient de mars 1935 à janvier 1936. Un système de tir télécommandé (RPC) est installé mais comme pour le Suffren il est utilisé uniquement pour l'entrainement. Les directeurs de tir pour la DCA sont enfins installés.
-En 1936/37, le télémètre de 5m du directeur de tir principal est remplacé par un télémètre de 8m, le mat arrière est supprimé, des boucliers sont installés pour protéger les canons de 90mm.
-En 1939 peu avant le début du second conflit mondial, les catapultes sont modifiées pour permettre l'embarquement du Loire 130, les quatre canons de 37mm modèle 1925 sont remplacés par huit canons identiques mais montés en affûts doubles, un deuxième télémètre stéréoscopique de 8m remplace le télémètre de 5m installé sur la tourelle III de 203mm.
-De nouveaux travaux sont exécutés à Toulon en 1941, travaux limités par le manque de moyens et surtout la surveillance tatillone des commissions d'armistice allemandes et italiennes. Quatre affûts quadruples de 13.2mm Hotchkiss et quatre mitrailleuses de 13.2mm Browning sont embarquées pour «renforcer» la DCA.
-Derniers travaux menés au printemps et à l'été 1942 pour réorganiser la DCA avec l'installation d'une plate-forme à l'arrière, plate-forme comparable à celle montée sur l'Algérie. Appelée pergola, elle permet de regrouper la DCA. Les projecteurs sont déplacés sur des plate-formes installées derrière la cheminée n°2.
La pergola regroupe les deux derniers canons de 37mm modèle 1925, deux des quatre affûts doubles de 37mm modèle 1933 (les deux derniers sont installés au dessus du bloc-passerelle) et deux mitrailleuses Browning de 13.2mm.
Deux affûts quadruples de 13.2mm installés à l'avant sont laissés en position et les deux autres sont déplacés au niveau des grues en remplacement des Browning (NdA j'ignore où sont passées les deux autres Browning de 13.2mm).
Des Détecteurs ElectroMagnétiques sont également embarqués pour améliorer les capacités de détection du croiseur.
FochLe Foch est mis en service avec ses garde-hélices, les télémètres de 5m sont installés sur les tourelles II et III de 203mm en même temps que les directeurs de tir de l'artillerie antiaérienne. Le télémètre de 3m installé au sommet de la tour de commandement est remplacé par le télémètre standard de 5m au milieu des années trente.
En 1936/37, les canons de 90mm reçoivent un bouclier pour protéger les servants des éclats et du souffle des canons de 203mm, le télémètre de 5m est remplacé par un télémètre stéréoscopique de 8m.
Peu avant le début du second conflit mondial, les catapultes sont modifiées pour mettre en œuvre le Loire 130, les quatre canons de 37mm modèle 1925 installés à l'arrière sont remplacés par quatre affûts doubles modèle 1933 et le télémètre de 5m installé sur la tourelle III (supérieure arrière) de 203mm est remplacé par un deuxième télémètre stéréoscopique de 8m.
Le Foch aurait subit des travaux entre 1940 et 1942 mais cela n'est pas certain en raison de la disparition des archives. Ce qui est certain en revanche c'est que les travaux ont été nettement plus modestes que ceux réalisés sur son sister-ship Colbert.
DupleixA la fin des années trente, le télémètre de 5m du directeur de tir de l'artillerie principal est remplacé par un télémètre stéréoscopique de 8m.
Peu avant le début du second conflit mondial, les catapultes sont modifiées pour permettre la mise en œuvre du Loire 130, les canons de 37mm modèle 1925 de la plage arrière remplacés par des affûts doubles modèle 1933, un deuxième télémètre stéréoscopique de 8m remplacé le télémètre de 5m de la tourelle III.
Le Dupleix aurait subit des travaux entre 1940 et 1942 mais cela n'est pas certain en raison de la disparition des archives.
Ce qui est certain en revanche c'est que les travaux ont été nettement plus modestes que ceux réalisés sur son sister-ship Colbert. Des photos prises en 1941 montre une nouveau plate-forme pour deux Browning de 13.2mm à l'emplacement de la télécommande des projecteurs arrière, les canons de 37mm avant ont été retirés.
Equipage(Suffren et Colbert) 647 officiers et marins (731 en navire-amiral) (Foch et Dupleix) 605 officiers et marins (752 en temps de guerre)
En ce qui concerne le logement, la description qui suit est tiré d'informations concernant le Foch mais il est probable que ses trois sister-ship étaient organisés de la même façon ou peu s'en faut.
-La
passerelle de navigation qui est le sommet du bloc-passerelle abrite une chambre de veille pour le commandant et la passerelle intermédiaire juste en dessous abrite une chambre de veille pour l'amiral (
NdA J'ignore si les sister-ship du Foch disposaient de cette chambre car ils n'ont jamais été navires-amiraux durant leur carrière mais il est probable qu'elle était présente au cas où).
On trouve également une chambre de veille au niveau dit de la
passerelle inférieure (qui porte la tourelle de 203mm II)
Le
premier pont est l'équivalent sur les navires modernes d'un
pont principal qui courre de la poupe à la proue sans interruption. C'est le pont qui ferme la coque qui elle est divisée par différentes cloisons étanches.
Ce pont est recouvert par la
plage avant jusqu'aux pieds arrières du tripode. La proue est occupée par le poste pour les seconds maîtres de pont, le poste des maîtres avec quatre chambres de premiers maîtres à tribord. La salle à manger des maîtres principaux, premiers maîtres et maîtres est sur bâbord du fût de la tourelle de 203mm avant alors que la partie tribord à trois chambres pour maîtres principaux ou premiers maîtres.
Sous la tourelle II (supérieure avant) de 203mm et le bloc-passerelle on trouve une coursive qui sépare les espaces de vie tribord et bâbord.
A tribord on trouve trois chambres de premier maître, des douches pour officiers mariniers et des sanitaires alors que sur bâbord une porte donne accès au poste des exempts situé dans l'axe du bâtiment et qui est lui même ouvert sur bâbord sur les installations sanitaires.
La teugue se termine à ce niveau et la sortie de la coursive tribord et du poste des exempts sur bâbord ouvrent sur l'extérieur.
Le
rouf au pied de la cheminée avant regroupe les différentes cuisines, l'hôpital, la boulangerie et la souillarde.
Le
rouf arrière qui supporte le mât tripode et occupé par les appartements du commandant et de l'amiral. L'avant du rouf est traversé par une petite coursive dans l'axe qui ouvre sur bâbord sur le bureau et la chambre du commandant, à tribord sur la chambre et le bureau de l'amiral. Au fond sur la salle à manger de l'amiral à bâbord et sur le salon à tribord.
Sur le Foch le pont principal est le premier pont entièrement fermé. On trouve après une soute pour matériel de manœuvre, le poste des seconds maîtres mécaniciens, un poste de seconds maîtres avec la descente vers la cambuse, un poste d'équipage traversé par le fût de la tourelle avant. Des postes d'équipage sont ensuite alignés de chaque bord jusqu'au niveau de la cheminée arrière.
Au milieu on trouve les conduits de fumée, des locaux techniques, les locaux sanitaires, le vaguemestre et la coopérative.
Les postes d'équipage sont traditionnels avec des hamacs qui sont appelés branle d'où la désignation du réveil dans la marine («branle-bas» mettez vous en bas de votre hamac ou votre hamac en bas). Les repas se prennent dans les postes après récupération de plats à la cuisine et du vin à la cambuse.
La partie arrière du pont est réservée aux officiers. Deux longues coursives de chaque bord vont du dernier poste équipage au carré des officiers subalternes qui prend toute la largeur de la coque, une soute à essence étant le dernier compartiment avant la poupe.
Chaque coursive donne côté bordé sur les chambres d'officiers, les officiers supérieurs disposent d'un petit carré à tribord vers l'avant alors que l'officier en second dispose d'une chambre et d'un bureau à bâbord. Les enseignes disposent d'un petit carré à bâbord arrière alors que la partie centrale entre les deux coursives est prise par les fûts des tourelles arrières, des sanitaires, des bureaux et des locaux techniques.
Les niveaux inférieurs comportent à l'arrière de la machine arrière au niveau du premier faux pont par cinq chambres pour premiers maîtres.
FIN