Pose de quille en 1847 comme frégate à voile, découpe et jumboïsation de la quille et de la coque afin d’y installer une machine à vapeur, lancement en 1862 comme frégate à vapeur, reclassement comme croiseur de première classe en 1874 : valait-il mieux lancer la frégate sur ses plans d’origine ou prendre le temps de lui faire bénéficier de la révolution qu’a été la mécanisation, et ainsi d’en faire un des fleurons de la flotte de Napoléon III ?
L’histoire peu banale de la Thémis s’est d’ailleurs poursuivie après son désarmement en 1882 : deuxième vie de ponton d’amarrage en rade de Toulon, condamnation en 1930, incendie et naufrage en 1931 devant Lorient.
Louis-Philippe, Louis Napoléon Bonaparte, Adolphe Thiers, Patrice de Mac Mahon, Jules Grévy, Sadi Carnot, Jean Casimir-Périer (non, Casimir n’était pas son prénom), Félix Faure, Emile Loubet, Armand Fallières, Raymond Poincaré, Paul Deschanel et Gaston Doumergue : ce ne sont pas les noms de rue de Saint-Cannat, ce sont les chefs d’état (ou d’états au pluriel dans le cas de Louis Napoléon) que la Thémis a vu passer. La Thémis, un vaisseau historique injustement méconnu dont je me garderai bien de qualifier l'histoire de chaotique.