Gardes-côtes Philippines

Appeler un Krivak patrouilleur, allons allons
https://en.wikipedia.org/wiki/1988_Black_Sea_bumping_incident

Starshiy a écrit:

Appeler un Krivak patrouilleur, allons allons […]

Oui, oui,    je me souvenais de l'incident mais pas du type de bâtiments en cause.
J'en voyais seulement un (le russe) beaucoup plus petit que l'autre (l'américain).

Ces derniers jours, les Forces Armées Philippines et les Garde-Côtes des Philippines ont multiplié les communiqués dénonçant des concentrations de bateaux des milices de la mer (chinoises) en deux endroits du Banc de Reed (Banc de Recto pour les Philippins) dans les Spratley au large de Palawan :

• Récif de l’Iroquois (ou de Del Pilar)
• Banc de Sabina (d’Escota)

Sur chacun de ces sites, situés loin à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive revendiquée par Manille, des dizaines de bateaux chinois ont été vus. Deux bâtiments de guerre de l’Armée de Libération Populaire et trois patrouilleurs des Garde-Côtes de Chine ont également été repérés dans les parages. Les autorités philippines ont augmenté le nombre de patrouilles aériennes et maritimes dans le secteur dans le but ou l’espoir de « débusquer et chasser » ces intrus. Le commodore Jay Tariella, adjoint à la sécurité des garde-côtes philippins, espère que le simple fait de dévoiler cette présence chinoise suffira à inciter Pékin à les retirer par crainte de salir sa réputation sur le plan international. Selon lui, cette présence massive et continue de miliciens de la mer serait le prélude à une occupation pure et simple du Banc de Reed, que les Philippines tiennent à éviter parce que ce banc recèle un important gisement gazier.

Il n’empêche les Philippines ont les moyens d’action de l’état en mer les plus faibles de la région et que la crise du COVID les a encore plus affaiblies en accaparant une partie de leurs budgets. Le président Ferdinand « Bongbong » Marcos a déclaré ce vendredi 7 juillet 2023 qu’il espérait rattraper le retard en moins d’un an. De son côté, la Marine des Philippines a dressé un besoin de 12 corvettes, 6 frégates et 18 patrouilleurs hauturiers qui relève plus de la Lettre au Père Noël (LPN) que de la Loi de Programmation Militaire (LPM).
En attendant, les fusiliers marins continuent à assurer une présence philippine à bord de l’épave du SIERRA MADRE échouée sur le Second Banc de Thomas.

Le samedi 5 août 2023, un patrouilleur des Garde-Côtes Chinois a éconduit au canon à eau deux bateaux philippins qui tentaient de ravitailler et de le relever la garnison du SIERRA MADRE échouée depuis des années sur le banc du Second Thomas dans les Spratley. Les deux bateaux, affrétés par la Marine Philippine étaient escortés par un patrouilleur des Garde-Côtes Philippins qui n’a répondu à la pression chinoise qu’en filmant et photographiant la scène. Selon les Philippins, les Chinois auraient agi « au mépris aveugle de la sécurité des personnes à bord » des ravitailleurs et – comme d’habitude – en violation des lois internationales y compris celles de la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer et celles du Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer.


Les Philippins n’ont pas signalé qu’un de leurs hommes ait été blessé. En revanche, ils ont indiqué qu’un des deux ravitailleurs avait été contraint à faire demi-tour tandis que l’autre était parvenu au SIERRA MADRE et y avait déchargé sa cargaison.

La guéguerre des communiqués n’est pas prête de s’éteindre en mer des Philippines occidentale mer de Chine méridionale.

Le vendredi 8 septembre 2023, les forces armées des Philippines ont mené une nouvelle mission de ravitaillement des fusiliers marins qui se relaient sur l’épave du SIERRA MADRE échoué sur son récif en mer de Chine mériodionale. Pas moins de huit navires chinois ont tenté de s’y opposer : les quatre patrouilleurs des Garde-Côtes Chinois 21616, 21551, 21556 et 5305, et les navires des Milices Chinoises de la Mer 00115, 00114, 00008 et Qiong Sansha Yu 00231. Les Garde-Côtes Chinois ont publié vendredi un communiqué rappelant que cette mission philippine se faisait « sans la permission du gouvernement chinois » et, sur place, les navires chinois ont effectué des manœuvres d’intimidation et de harcèlement qui ont été filmées par les deux patrouilleurs des Garde-Côtes Philippins qui escortaient le bateau de pêche transportant le ravitaillement (photo).


Les Chinois n’ont pas utilisé leurs canons à eau comme ils l’avaient fait le 5 août et leurs garde-côtes se sont vantés dans le même communiqué d’avoir « efficacement pisté les navires (philippins) tout le long de leur traversée et les ont obligés à se conformer à la loi ». Pour Manille cependant, le ravitaillement a été mené à son terme, vidéos à l’appui, et ce sont les Chinois qui devraient se conformer au droit international.

La guéguerre des communiqués continue.

Entre le 01/01 et le 12/09/2023, les Philippines ont déposé 43 plaintes diplomatiques contre la RPC au sujet des infractions à l’UNCLOS en mer de Chine. Le 13/09, le sénateur Francis Escudero et le député Jonathan M Rufus Rodriguez ont proposé au parlement d’inclure une enveloppe de 100 millions de pesos philippins dans le budget 2024. Cette somme servirait à construire des infrastructures à terre sur huit îlots des Spratleys, dont celui sur lequel est échouée l’épave en décomposition du Sierra Madre.
Pas sûr que cette proposition soit votée, et si elle l'est, qu'elle puisse être appliquée.

Le 22 septembre 2023, au cours d’une patrouille de routine devant le banc de Scarborough, un patrouilleur du Bureau des Pêcheries et Ressources Aquatiques (BFAR pour Bureau of Fisheries and Aquatic Resources) a été accueilli par quatre patrouilleurs des Garde-Côtes de Chine et un navire de servitude des Milices de la Mer. Ces derniers ont mis à l’eau trois embarcations gonflables à coque semi-rigides qui ont tendu un filet flottant d’environ 300m de long pour interdire l’entrée du récif aux pêcheurs philippins.


Ce n’est pas la première fois que les Chinois déploient de tels filets pour interdire l’accès des pêcheurs philippins à leurs zones de pêche en Mer de Chine Méridionale. Ce 22 septembre, le patrouilleur du BFAR a relevé une cinquantaine de ces pêcheurs à proximité du banc. Il les a ravitaillés en vivres frais et en carburant comme le veut sa mission d’assistance aux pêches.

Les quatre patrouilleurs chinois (n° 3065, 3066, 3105 et 3301) ont eu une quinzaine d’échanges radio avec le bateau du BFAR pour lui demander de quitter la zone au motif que sa présence et celle des pêcheurs violaient le droit international de la mer et les lois de la République Populaire de Chine. Le philippin a accusé réception de chacun de ces messages mais n’y a pas donné suite. De manière symptomatique, les garde-côtes chinois se sont retirés sans demander leur reste quand ils se sont rendu compte que des journalistes étaient à bord du patrouilleur philippin et qu’ils les filmaient. C’est alors qu’ils ont fait poser le filet en travers de la passe d’entrée du banc de Scarborough.

Le secrétaire d’Etat Enrique Manalo, chargé des Relations extérieures de la République des Philippines, a rappelé que les revendications pékinoises sur la Mer de Chine Méridionale n’avaient de sens que dans les limites de la ZEE chinoise.

Les Garde-Côtes des Philippines ont relevé le barrage flottant mis en place par leurs homologues chinois.
Lesdits Chinois n'ont pas cherché à s'opposer à l'enlèvement du filet ; pourtant ils avaient plusieurs patrouilleurs dans les parages.

Une nouvelle mission de ravitaillement du SIERRA MADRE s’est mal terminée : le petit cargo UNAIZA MAY 2, affrété pour la mission, a été intercepté par le patrouilleur 5203 des Garde-Côtes Chinois, lequel a effectué une manœuvre d’intimidation qui s’est terminée à 6h04 du matin du dimanche 22 octobre 2023 par une collision entre les deux navires.
Pendant ce temps, le patrouilleur philippin MRRV 4409 était heurté par un bateau armé par les milices chinoises de la mer.
Un autre cargo, le UNAIZA MAY 1 a poursuivi le ravitaillement : les fusiliers marins du SIERRA MADRE ont été relevés et du ravitaillement a été transbordé sur l’épave échouée.

Les chinois deviennent de plus en plus pressants, cela va finir par une bataille navale.

Je ne pense pas que les Philippins se lancent entraîner seuls dans un accrochage armé avec la Chine. Pour l'instant, leurs principales armes sont des caméras et des drones pour filmer les Chinois et publier leurs actes.

Les Philippins sont parfois naïfs. Dans l’euphorie de la préparation de Noël, ils ont laissé paraître dans la presse leur intention d’organiser des « convois de Noël » à destination de leurs postes avancés dans les îles Spratley. Les noms des bateaux mis à disposition des organisateurs, leurs ports de départ ainsi que les destinations sont parus dans le Manilla Bulletin et sur The Inquirer à plusieurs reprises entre fin novembre et début décembre.
Les rois-mages pékinois, peu émus par la célébration de la Nativité, en ont décidé autrement : les bateaux de pêche et les bateaux-promenade philippins transportant le ravitaillement ont été bloqués par plusieurs groupes de bateaux des Milices de la Mer et des Garde-Côtes Chinois. Ils ont dû rebrousser chemin. Les Garde-Côtes Philippins, qui suivaient à distance les convois de Noël, ne sont pas intervenus.
Et ces jours-ci la presse philippine s’épanche sur le peu d’empathie des Milices de la Mer. Les Philippins sont parfois naïfs.

Les Garde-Côtes des Philippines ont finalement réussi à ravitailler les îles et garnisons des Spratley. Les deux MRRV CABRA et SINDANGAN ont pu effectuer toutes ces rotations, qui ont pris sept jours en tout (du 3 au 9 janvier), sans rencontrer d’opposition de la part des Chinois qui ont pourtant observé l’affaire.

Ce Dimanche 21 janvier, le commodore Jay Tarriela, porte-parole des Garde-Côtes des Philippines, a tenu une conférence de presse au sujet d’un incident qui a eu lieu le vendredi 12 sur le banc de Scarborough entre des pêcheurs philippins et les Garde-Côtes Chinois.

Plusieurs petites barques de pêche, battant pavillon des Philippines, étaient venues ramasser des coquillages sur le banc. Le commodore a montré une vidéo prise par le propriétaire d’une de ces embarcations, le LEGENDARY JO. Selon les témoignages des pêcheurs, un patrouilleur des Garde-Côtes Chinois s’est approché du banc, a mis à l’eau un zodiac avec cinq personnes à bord. Sirène hurlante, le zodiac a foncé sur un des pêcheurs et lui a ordonné de rejeter ses prises à l’eau. Des agents chinois sont montés à bord de l’embarcation philippine, l’ont forcée à stopper et ont physiquement chahuté le pêcheur jusqu’à ce qu’il obtempère. Pendant ce temps, les Chinois empêchaient d’autres pêcheurs de venir porter main-forte à leur collègue.


La vidéo du patron du LEGENDARY JO est sur Twitter ( https://t.co/B2tS54Q2Ui ). Les Garde-Côtes des Philippines ont identifié le pêcheur qu’on y voit et sont à sa recherche. Ils ont également lancé un appel plus général pour que d’autres pêcheurs qui auraient filmé quelque chose leur communiquent les enregistrements.

Ce mardi 5 mars 2023, un bateau affrété par la Marine Philippine pour ravitailler un avant-poste dans les Spratley a été pris à partie au canon à eau par deux patrouilleurs des Garde-Côtes Chinois.


Selon les autorités philippines, le ravitailleur était accompagné par plusieurs autres navires dont au moins un des garde-côtes des Philippines. Le ravitailleur a été heurté par un des deux patrouilleurs chinois, les vitres de son abri ont éclaté sous la pression des canons à eau, blessant quatre personnes. Un patrouilleur des garde-côtes philippins a fait l’objet (d’après Manille) d’une tentative d’abordage.

Le ravitailleur affrété endommagé est retourné à Palawan mais un autre bateau philippin a pu ravitailler le SIERRA MADRE. Les Chinois ont protesté contre ce qu’ils appellent une intrusion de quatre navires philippins dans les eaux chinoises sans autorisation et expliquent que la responsabilité de l’accident incombe aux Philippins. Manille n’a évidemment pas la même position.

Le samedi 23 mars 2024, le UNAIZAH MAY 4 (UM4 en abrégé), une barque de transport affrétée par les Forces Armées Philippines pour ravitailler l’épave échouée du SIERRA MADRE en Mer de Chine Méridionale, a été prise à partie par les Garde-Côtes Chinois et la Milice Maritime Chinoise sur le trajet entre Palawan et le banc de récifs sur lequel l’épave est plantée.


Selon Manille, les navires des Garde-Côtes Chinois et des Milices Maritimes de la Mer se sont livrés pendant une heure à des actions de harcèlement, de barrage, d’emploi de canon à eau et autres manœuvres dangereuses qui ont causé des dégâts à l’UM4 et qui ont blessé plusieurs membres de son équipage. Les Garde-Côtes des Philippines, qui étaient présents à proximité de la scène, ne se sont pas interposés mais ont filmé la scène pour pouvoir médiatiser l’affaire, comme ils le font systématiquement depuis plusieurs mois.

Selon Pékin, les Philippines se seraient engagées à retirer l’épave du SIERRA MADRE et l’interception de l’UM4 (chargé, selon Pékin, de matériaux de construction) visait à obliger les Philippines à tenir parole. Manille dément avoir pris un tel engagement et note que Pékin ne l’a jamais évoqué et est incapable de dire à quelle occasion il aurait été passé.

Après avoir abondamment filmé l’accrochage de l’UM4, les Garde-Côtes des Philippines ont porté secours à son équipage.

L'UM4 était déjà impliqué dans l'incident du 5 mars. Il y avait déjà été endommagé.

Début mai 2024, les Garde-Côtes des Philippines ont pris possession d’un atelier de maintenance et de réparation dont le coût de 950 000 $ a été assumé par les Etats-Unis d’Amérique.

Lors de la cérémonie de transfert, le représentant américain a expliqué que la fiabilité et la disponibilité de la flotte de patrouilleurs devrait s’améliorer. L’atelier, qui fait 37m² au sol, est situé à Sangley Point, base des garde-côtes dans la baie de Manille.

Les patrouilleurs philippins sont souvent endommagés lors de leurs accrochages avec les navires étatiques de la République Populaire de Chine.

Le vendredi 17 mai 2024, le Département Philippin des Affaires Etrangères a annoncé qu’il allait acquérir cinq nouveaux patrouilleurs de fabrication japonaise pour ses garde-côtes. Attendus entre 2027 et 2028, ils seront financés par un prêt de 23,9 milliards de Pesos philippins (soit 415 millions de Dollars US) signé entre le Secrétaire aux Affaires Etrangères Enrique Manalo et l’ambassadeur du Japon à Manille Kazuya Endo.

Cette commande fait suite à celle de 10 patrouilleurs en 2013 et à celle de 2 autres, plus grands, en 2016.

Une extension de la base navale de Subic Bay va être construite pour accueillir les cinq futurs patrouilleurs.

Les eaux de la mer de Chine Méridionale s’agitent dans les parages de l’épave du SIERRA MADRE échouée sur le banc du Second Thomas (banc d’Ayungin sur les cartes philippines) dans les Spratley. Le 15 mai, les fusiliers qui y sont postés ont mis à l’eau un zodiac pour investiguer des filets de pêche que des Chinois avaient posés à proximité : selon Pékin, ils ont endommagé deux kilomètres de filets et en ont confisqué cinq cents mètres. Pékin crie à l’acte irresponsable perpétré dans une zone chinoise, Manille qualifie de provocation la pose de filets sans autorisation dans la Zone Economique Exclusive philippine et justifie l’action de ses fusiliers.


Le 19, une mission de ravitaillement du SIERRA MADRE a encore été interceptée par les Garde-Côtes de Chine. Le ravitailleur était accompagné d’un patrouilleur des Garde-Côtes Philippins qui s’est opposé à la manœuvre. La chaîne pékinoise d’information China Global Television Network s’est insurgée contre le fait que les agents philippins portaient des armes et les auraient pointées vers leurs collègues chinois. Manille dément que les armes aient été pointées et explique que ses agents sont toujours armés au titre du droit à la légitime défense. Pékin a profité de l’incident pour doubler le nombre de ses patrouilleurs, ce que Manille dénonce. Au passage, Manille fait remarquer que, tout menacés qu’ils prétendent avoir été, les garde-côtes chinois ont pu mettre deux zodiacs à l’eau et repêcher une partie du ravitaillement que les Philippins avaient déposé sur le récif avant que le zodiac des fusiliers philippins les saisisse. Selon Manille, les Chinois auraient empêché l’évacuation sanitaire d’un fusilier de l’épave qui était malade, sans préciser s’il était armé ou pas.

La victimisation et la médiatisation ont encore de beaux jours devant elles dans les Spratleys.

Le lundi 17 juin 2024, les Philippins ont à nouveau tenté de ravitailler les fusiliers marins en poste sur l’épave du SIERRA MADRE échouée sur le récif du Second Thomas dans les Spratley. Un patrouilleur des Garde-Côtes Chinois s’est interposé et a fait usage de ses canons à eau avant d’aborder délibérément les bateaux philippins. Plusieurs marins philippins ont été blessés, dont un qui a eu un pouce arraché.


Pour les Chinois, les torts incombent aux Philippins parce qu’ils ont refusé d’obéir aux injonctions des garde-côtes.

Les Philippines et la République Populaire Chine sont tombées d’accord sur les grandes lignes du ravitaillement des fusiliers marins en poste sur l’épave du SIERRA MADRE échouée en poste avancé sur le banc du Second Thomas. Ces derniers mois, les missions philippines de ravitaillement ont donné lieu à de graves incidents : le 17 juin, des garde-côtes chinois ont brandi couteaux, matraques et haches pour obliger les Philippins à s’en retourner.

Pékin et Manille se félicitent que cet accord ait été conclu mais n’en détaillent pas les modalités.

On sait cependant que les deux partis ont récemment mis en place de nouveaux canaux de communication.

Dimanche dernier, Manille a confirmé que le ravitaillement, le soutien et les relèves de ses fusiliers continueront à être assurés. Washington s’était précédemment engagé à « faire tout ce qu’il faut » pour que ces missions RORE (rotation and resupply) puissent se poursuivre et restent à l’initiative des Philippines. Les Américains se sont par ailleurs engagés à venir en aide aux Philippines si leurs navires, avions, soldats ou garde-côtes venaient à faire l’objet d’une attaque armée n’importe où dans le Pacifique – y compris en Mer de Chine, précise Washington.

Le samedi 27 juillet 2024, une mission de ravitaillement du SIERRA MADRE à livré sa cargaison sans encombre avant de s’en retourner. La barque de pêche était accompagnée à prudente distance par un patrouilleur des garde-côtes philippins et de beaucoup plus près par deux patrouilleurs des garde-côtes chinois et deux de la marine de l’Armée Populaire de Libération, dont aucun n’est intervenu.

Le mois d’août 2024 a vu une nette dégradation de la confrontation entre Pékin et Manille.

Avant le 17 août, pas moins de quatre incidents ont eu lieu lors de missions de ravitaillement philippines. Ils se sont soldés par la prise en remorque et l’éloignement des bateaux de pêche que Manille avait affrétés pour les missions.

Le 19 août, deux patrouilleurs de garde-côtes philippins (le Maracay 4410 et le Cape Engaño 4411) ont tenté de ravitailler les avant-postes philippins sur les bancs de Second Thomas et d’Escoda dans les Spratley. Ils ont été interceptés par deux patrouilleurs chinois (3104 et 21551) qui les ont délibérément heurtés. Ça s’est passé à une vingtaine de milles au sud du banc d’Escoda. Le Cape Engaño s’en est sorti avec une brèche dans son bordé de 1,50m de large et le Bagacay avec une brèche d’un mètre. Ils ont pu renter par leurs propres moyens mais ont abandonné leur mission.

Le 25, c’est le navire d’assistance aux pêches Datu Sanday (3002) s’est vu encerclé par au moins huit navires chinois. Le Wuzhou (626) a éperonné le bateau philippin, l’a endommagé et l’a forcé à abandonner sa mission.

Enfin, le 31 août, le navire-amiral des garde-côtes philippins, le Teresa Magbanua (9701) a été intercepté par plusieurs navires chinois dont le patrouilleur 5205 et deux remorqueurs militaires type 837. Le 5205 a abordé le Teresa Magbuna à trois reprises. Malgré une déchirure dans son bordé et d’autres dégâts mineurs, le Teresa Magbuna n’a pas été stoppé ce qui a empêché les remorqueurs de le pousser loin du banc d’Escoda. Le patrouilleur philippins y croise depuis plusieurs jours et a même pu ravitailler l’avant-poste à l’aide de son hélicoptère embarqué le vendredi 30.

Manille a beau clamer que son patrouilleur restera à Escoda malgré le dernier incident, et qu’elle continuera à ravitailler ses avant-postes malgré les protestations de Pékin, les Philippines risquent de tomber à court de patrouilleurs opérationnels.

On ne sait même pas si les missions philippines sont conformes à l’accord du 17 juin : son contenu n’a été dévoilé par aucune des parties.

La Chine a renforcé sa présence en Mer de Chine Méridionale : un total de 207 navires des Garde-Côtes de Chine, de la marine de l’Armée Populaire de Libération et des milices maritimes ont été repérés par les autorités philippines du 3 au 9 septembre 2024. Ils étaient 163 deux semaines auparavant, et 203 la dernière semaine d’août. Le nombre de 207 est le plus haut enregistré à ce jour par Manille, malgré le passage du typhon Yagi.


De son côté, Pékin promet par voie de presse d’écraser toute tentative de pénétrer dans les eaux de la Mer de Chine Méridionale qu’elle considère comme partie inhérente de son territoire national.

Les Garde-Côtes des Philippines maintiennent leur patrouilleur TERESA MAGBANUA sur le banc de Sabina Shoal depuis le 16 avril sans discontinuer, malgré l’abordage qu’il a subi le 31 août.

Le TERESA MAGBANUA (MRRV 9701) a quitté le banc d’Escota le samedi 15 septembre 2024 vers 14h. Les Chinois ne s’y sont pas opposés et le grand patrouilleur philippin est rentré à sa base de Puerto Princesa (Palawan) où il va entrer en maintenance.

La presse pékinoise loue la gestion chinoise de la crise. Les Garde-Côtes Philippins déclarent ne pas renoncer à faire respecter les droits de Manille dans les zones accaparées par la République Populaire de Chine. Ils ont déjà annoncé l’envoi d’un autre patrouilleur.

Sur la fin de sa mission, l’équipage du TERESA MAGBANUA s’est nourri des poissons qu’il pêchait lui-même, agrémenté de riz. Le patrouilleur était sur place depuis le 12 mai et n’a que quinze jours d’autonomie.