Bâtiment Ravitailleur de Forces classe Jacques Chevallier

DahliaBleue a écrit:

ARMEN56 a écrit:

[…] Sur les AE […] le volume de stockage de pinard était de 4175 litres pour 30 jours/214 hommes, du quantitatif  d’époque […]

Ce qui nous donne une moyenne confortable de 65 cl par jour et par homme.
L'effectif de 214, était en fait le nominal PCO (pleine capacité opérationnelle) - auquel on pouvait ajouter 80 à 100 passagers (commandos ? par exemple).
Dans ce cas, la ration quotidienne individuelle était ramenée à 44 cl.
Mais peut-être les passagers n'auraient-ils pas bénéficié du même traitement ? Et se seraient contentés de leurs propres rations ?

Quoi qu'il en soit, l'effectif courant (hors PCO) était plutôt voisin de 170.
Ce qui fait monter la ration quotidienne individuelle disponible à ~82 cl.

Quelque soit la quantité embarquée "disponible", la ration quotidienne de jaja, elle, ne varie pas; en plus, elle se "régule", quasiment automatiquement à chaque tablée, entre ceux qui en consomme peu, pas du tout et les autres.
J'ai eu connu, moi-même, l'époque de la gamelle de pinard et du quart métallique; selon que nous étions six, huit, voire quatre (à l'occasion de quarts de service) par table, lors de la distribution, le contenu de la gamelle était systématiquement "contingenté".

La réserve de "jaja" du bord n'est pas calculée pour devoir être nécessairement épuisée, par l'ensemble de l'équipage, en fin de mission   , mais afin subvenir à d'éventuels suppléments de passagers ou une prolongation imprévue de la durée de la mission.

Dès lors, à raison des 50 cl réglementaires quotidiens par tête, avec un équipage de 170 hommes, çà nous fait 85 litres/jour, soit pour 30 jours de mer... 2550 litres; on est très loin des 4175 litres de capacité maximale de la ou les citerne(s) de pinard du bord.

Loïc Charpentier a écrit:

[…] Quelle que soit la quantité embarquée "disponible", la ration quotidienne de jaja, elle, ne varie pas ; en plus, elle se "régule", quasiment automatiquement à chaque tablée, entre ceux qui en consomment peu, pas du tout et les autres.[…]
La réserve de "jaja" du bord n'est pas calculée pour devoir être nécessairement épuisée par l'ensemble de l'équipage, en fin de mission  : trinque: mais afin [de] subvenir à d'éventuels suppléments de passagers ou une prolongation imprévue de la durée de la mission.

Dès lors, à raison des 50 cl réglementaires quotidiens par tête, avec un équipage de 170 hommes, ça nous fait 85 litres/jour, soit pour 30 jours de mer… 2550 litres ; on est très loin des 4175 litres de capacité maximale de la ou les citerne(s) de pinard du bord. : D

Très juste ! Aucune obligation en effet de vider les cuves avant le retour au mouillage.
En plus, les 85 litres quotidiens (en moyenne) ça permet de tenir sereinement 50 jours sans ravitaillement.

Car le ravitaillement à la mer était prévu : nos pétroliers ravitailleurs d'escadre (classe LA SEINE) disposaient d'un volume à ravitailler de 82 000 litres de vin !  
De quoi sustenter 164 000 hommes x jours. Presque deux mois (de plus) pour une escadre de ~3000 hommes.
"De plus", car ils s'ajoutent à la cargaison de départ de chaque unité.

DahliaBleue a écrit:

En plus, les 85 litres quotidiens (en moyenne) ça permet de tenir sereinement 50 jours sans ravitaillement.

En comptant très large, je pencherais plutôt pour 45 jours, au grand max, car, arrivé à un certain niveau dans les cuves, on a tendance à tirer le dépot qui s'accumule au fond... comme pour le mazout!

Loïc Charpentier a écrit:

[…] En comptant très large, je pencherais plutôt pour 45 jours, au grand max, car, arrivé à un certain niveau dans les cuves, on a tendance à tirer le dépôt qui s'accumule au fond… comme pour le mazout ! : lol!:

Très juste ! Je n'avais pas pensé aux impompables.

DahliaBleue a écrit:

Loïc Charpentier a écrit:

[…] En comptant très large, je pencherais plutôt pour 45 jours, au grand max, car, arrivé à un certain niveau dans les cuves, on a tendance à tirer le dépôt qui s'accumule au fond… comme pour le mazout ! : lol!:

Très juste ! Je n'avais pas pensé aux impompables.

Il se disait quai Cosmao qu'aux arrivées des AE pour grandes IPER ; les impompables du circuit vinaire n’étaient pas perdus pour tout le monde………….

Bon, là c'est du HS... mais véridique
Il y a eu ce cas d'un matelot commis qui avait discrètement branché un tuyau sur la soute à vin d'un escorteur rapide... et qui faisait payer la "location" de sa bannette où débouchait ce tuyau

Sinon pour reparler du Jacque Chevalier. J'ai pu m'approché du tableau arrière et constater la présence du modex A 725 malgré la peinture. le modex a été délimité avec des lignes de soudures. je n'ai malheureusement pas de peinture, la carte mémoire m'ayant lâché deux jours plus tard.

david a écrit:

[…] pour reparler du Jacques Chevallier. J'ai pu m'approcher du tableau arrière et constater la présence du modex A 725 malgré la peinture. le modex a été délimité avec des lignes de soudures. je n'ai malheureusement pas de peinture, la carte mémoire m'ayant lâché deux jours plus tard.

Faute de peinture (de Maître) une simple photo conviendrait peut-être ?


PS : "Modex" n'est pas approprié = c'est un terme de l'aéronautique navale américaine : voir ici.

Pour les bâtiments (de l'Europe occidentale) on parle de "marque de coque".

Starshiy a écrit:

[…] Il y a eu ce cas d'un matelot commis qui avait discrètement branché un tuyau sur la soute à vin d'un escorteur rapide... et qui faisait payer la "location" de sa bannette où débouchait ce tuyau : lol!:

J'imagine la scène : ses clients savourant leur breuvage,  couchés dans sa bannette, à la manière des fumeurs d'opium dans Le Lotus Bleu :

En tout cas on  distingue les  safrans à flap Becker , dont le principe offre une manoeuvrabilité remarquable au port  ou lors des ravitaillements pour entre autre contrer les phénomènes de succion de coques  ( hull wash)

safran Becker
http://www.alpmn.byethost32.com/becker.htm?i=2
https://www.bovikmarin.se/becker_product_brochure.pdf

hull wash  entre LHD USS Essex et le Yucon TAO 202



Sinon une configuration propulsion 2 lignes d’arbres en mode élec MAN/GE père et fils

ARMEN56 a écrit:

[…] flap Becker , dont le principe offre une manœuvrabilité remarquable au port ou lors des ravitaillements pour entre autre contrer les phénomènes de succion de coques  ( hull wash) […] hull wash  entre LHD USS Essex et le Yucon TAO 202 […]

Exact
Succion, ou bien, au contraire répulsion. Selon surpression ou dépression dans les zones d'influence..

Phénomène précisément décrit par le traité de manœuvre de l'école navale :

Bien entendu, et tout ceci inspiré de l’ATP16 , référentiel de base ( bible) quand on design un navire en ravitaillement la mer …………..merci les youesses

- version "néolithique" ( page 18 )

https://maritime.org/doc/pdf/unrep-atp-16.pdf

- version des temps modernes (page 80) , ah ben le temps fait son oeuvre dans le "remplissage"

http://www.navedu.navy.mi.th/stg/databasestory/data/laukniyom/ship-active/big-country-ship/United-States/ATP/atp16dmtp16dc1.pdf

ARMEN56 a écrit:

Bien entendu, et tout ceci inspiré de l’ATP16, référentiel de base (bible) quand on design un navire en ravitaillement [à] la mer………….. merci les youesses
[…]

pour ces documents sources essentiels.

En fait les ATP ne sont pas, stricto sensu, d'origine étatsunienne.
Même si l'influence des USA dans l'Otan ne peut être considérée comme négligeable.

Les Allied Tactical Publications émanent de l'Otan, où, comme chacun sait, aucune des Nations membres n'a - statutairement - prépondérance sur les autres. Mais où la règle de fonctionnement est l'unanimité.
Ce qui fait que chaque membre y dispose d'un droit de veto.
C'est ainsi que la Turquie, toute seule, est capable de bloquer l'adhésion (future) de la Finlande et de la Suède.

En l'occurrence, ici, on voit que l'ATP16 (de 2001) a été promulgué par un contre-amiral norvégien. Directeur de la NSA.

Le JACQUES CHEVALLIER a été remis à la DGA le 18 juillet 2023 dans la base navale de Toulon.
Requin serait content : il a une double coque, contrairement aux DURANCE de la classe précédente.

Bonjour,

Takagi a écrit:

Le JACQUES CHEVALLIER a été remis à la DGA le 18 juillet 2023 dans la base navale de Toulon.

Des informations et des photos dans cet article : https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/07/19/le-jacques-chevallier-premier-des-quatre-batiments-ravitaill-24005.html

Infos issues de Raids n°445

Le 17 mai 2023 un Dauphin FI venu de la base aéronavale de Hyères s'est posé pour la première fois sur le Jacques Chevallier à quai. Rappelons que le BRF peut accueillir dans son hangar un Caïman Marine et un drone (ce dernier disposant d'un accès spécifique). Le pont d'envol d'environ 700m² peut accueillir un convertible MV-22B Osprey mais pas un Chinook en raison de ses deux rotors. La plate-forme peut recevoir jusqu'à 40 tonnes de charge (6 tonnes pour les Durance) ce qui devrait augmenter le ravitaillement vertical.

Le Jacques Chevallier est le premier à disposer de deux nouveaux armements, le Simbad-RC de MBDA et le canon RapidFire de 40mm. Les deux lanceurs Simbad-RC sont implantés à babord et à tribord derrière la passerelle et les RapidFire sont installés au dessus du hangar hélicoptère et à la proue.

Complément issu de Raids n°444 : le BRF Jacques Chevallier dispose de deux boules optronique Paseo XLR orientées vers l'avant et vers l'arrière. Premier navire de la marine nationale à posséder un data center et les bossoirs peuvent accueillir les embarcations Ecume.

Info issue de Défense Expert n°15

-L’assemblage final du deuxième BRF Jacques Stosskopf va débuter à Saint-Nazaire début 2024, la livraison à la marine nationale devant intervenir en 2025.



Jacques Stosskopf (1898-1944) était un ingénieur du Génie Maritime responsable des constructions neuves à l’Arsenal de Lorient en 1940. Tout en se montrant très efficace vis-à-vis des allemands, il informe la Résistance, un double-jeu qui lui sera hélas fatal. Arrêté le 21 février 1944, il sera exécuté au camp du Strutthof le 1er septembre 1944 peu avant l’arrivée des alliés.

Comme son rôle dans la Résistance était par essence clandestin et pour mettre fin à la rumeur d'un poste grassement rémunéré en Allemagne, son nom est immédiatement attribué à la base sous-marine allemande réutilisée jusqu'en 1997 par la Marine Nationale.