[Aviation maritime] UAV MQ-9 Guardian

Le 9 mai 2018, les Forces d’Autodéfense ont déployé un drone MQ-9 Guardian sur l’aéroport international de Nagasaki pour une campagne de tests, prélude à sa mise en service future. L’appareil (non armé) est destiné à l’hydrographie, l’océanographie et la cartographie maritimes à des fins civiles. Les premiers tests ont été effectués le 10 mai : décollage, intégration au système de contrôle de la navigation aérienne dans l’espace aérien civil, vol au-dessus de la Mer du Japon, retour dans l’espace aérien contrôlé et atterrissage. Ce premier vol a duré trois heures.


Doté d’un radar et de caméras à hautes performances, le MQ-9 peut tenir l’air pendant quarante heures (en consommant toutes ses réserves). En plus de ses missions civiles, il peut contribuer à la surveillance des approches maritimes et à la recherche et sauvetage en mer. En cas de catastrophe naturelle telle que séisme ou tsunami, il peut également servir à mener les premières reconnaissances et cartographies des zones touchées.

Long de 11m, le MQ-9 a une envergure de 24m et une masse maximale au décollage de 4 760 kg. Son turbopropulseur Honeywell TP331-10T de 968cv (712 kW) lui confère une modeste vitesse maximale de 262 nd (487km/h). Son plafond opérationnel est de 15 000 m et son autonomie de 3200 Nq à vitesse économique. Ses missions typiques devraient durer de 14 à 28 heures.

La campagne d'essais est prévue comprendre dix vols et durer trois semaines. Au sol, ces essais en vol sont complétés par ceux d'exploitation des données collectées. Les données de vol, quant à elles, sont étudiées par le ministère du Territoire, des Infrastructures et des Transports qui voudrait s'en servir pour créer un cadre légal d'utilisation des drones scientifiques.

En japonais, « Guardian » se transcrit phonétiquement en katakana ガーディアン qui se prononce GAADIAN.

Une autre vue de l'engin montre un peu mieux ses senseurs, installés sous le ventre de l'appareil :

Citation :

Doté d’un radar et de caméras à hautes performances, le MQ-9 peut tenir l’air pendant quarante heures (en consommant toutes ses réserves). En plus de ses missions civiles, il peut contribuer à la surveillance des approches maritimes et à la recherche et sauvetage en mer. En cas de catastrophe naturelle telle que séisme ou tsunami, il peut également servir à mener les premières reconnaissances et cartographies des zones touchées.

Ce sera aussi un parfait appareil de reconnaissance et de surveillance des zones maritimes contestées et de surcroît une chèvre parfaite ... En effet un tel engin devra être abattu, endommagé ou brouillé pour l'empêcher de jouer les mouchards (plus question de lances à eau ou de manoeuvres d'intimidation entre bâtiments). Toute action de ce type serait une provocation très difficile à justifier et par conséquent délicate à ordonner.

pascal a écrit:

Ce sera aussi un parfait appareil de reconnaissance et de surveillance des zones maritimes contestées et de surcroît une chèvre parfaite ... En effet un tel engin devra être abattu, endommagé ou brouillé pour l'empêcher de jouer les mouchards (plus question de lances à eau ou de manoeuvres d'intimidation entre bâtiments). Toute action de ce type serait une provocation très difficile à justifier et par conséquent délicate à ordonner.

Ce n'est pas propre aux drones. Tout ceci est aussi vrai d'un avion piloté. Les avions de patrouille des garde-côtes et de la marine quadrillent déjà la zone au radar depuis des années et personne ne les a attaqués.

La remorque qui sert de centre de pilotage, de recueil et de stockage provisoire des données recueillies par le drone MQ-9 :

Citation :

personne ne les a attaqués

pas encore ... mais vu la constance avec laquelle les pays de la région s'équipent en moyens militaires et l'importance des investissements consentis dans ce domaine il n'est pas interdit de penser que les choses évoluent.
Un drone représente une cible moins "compromettante" qu'un avion et son équipage.

A-t-on une idée du budget prévu pour l'acquisition de ces systèmes de surveillance maritime ? En Allemagne le budget alloué initialement (avant annulation) pour 5 systèmes basés sur le RQ-4 Global Hawk - plus gros - tournait autour de 2.5 milliards d'euros.

En tout cas la charge utile de cet engin semble bien complète.

pascal a écrit:

(...)A-t-on une idée du budget prévu pour l'acquisition de ces systèmes de surveillance maritime ? (...)

Oui, l'info est sur le Net. Je l'ai vue passer il y a quelques jours mais je ne l'ai pas notée.

Le déchargement de la remorque de télécommande et du drone (plié dans sa boîte) depuis un Antonov 124 à Kitakyūshū le 25 avril.


Impressionnant, l'avion !

On aurait pu imaginer un C-5 plutôt qu'un gros porteur d'une compagnie privée russe ou ici ukrainienne

Journée portes ouvertes dans un hangar de l’aéroport d’Iki à Nagasaki les 13 et 14 mai 2018. Le MQ-9 tient salon, un employé de General Atomic Aeronautical Systems Inc. (GA-ASI) fournit les explications.


Caractéristiques de la bête :
Envergure : 24m
Longueur : 11,70m
Masse maximale au décollage : 4760kg
Plafond opérationnel : 15 200 m (50 000 pieds)
Autonomie maximale : 40h
Vitesse maximale : 260 nd
Vitesse de croisière opérationnelle : 150 à 170 nd
Altitude de croisière opérationnelle : 7600 m (25 000 pieds)

La forme supérieure du nez évoque la présence d'un capteur en plus de l'antenne de liaison satellite 6 axes

pascal a écrit:

La forme supérieure du nez évoque la présence d'un capteur en plus de l'antenne de liaison satellite 6 axes

Laquelle ?

La bosse supérieure style "front de Belouga" très classique sur les grands drones abrite l'antenne de liaison satellite la protubérance qui me questionne est celle (aplatie) située sur l'avant de cette bosse et de "l'hinomaru"

Dans une conférence de presse qu’il a tenue le 16 février 2024, le ministre japonais de la Défense Kihara Minoru a expliqué que le drone MQ-9B Sea Guardian va déménager. Depuis mai 2023, ce drone est testé par la Force Maritime d’Autodéfense à partir de sa base de Hachinohe dans la préfecture d’Aomori au nord de Honshū ; en avril 2024, il sera basé à Kanoya dans la préfecture de Kagoshima (Kyūshū). L’engin doit y effectuer trois vols d’essai planifiés entre avril et juin, puis trois vols de surveillance après décollage d’alerte (simulée) en mer de Chine orientale de juillet à septembre. Le but de ces essais est de comparer les résultats des missions de drones à celles effectuées par des avions conventionnels de patrouille maritime, notamment dans des situations de crise. En fonction des résultats de ces essais, le ministère décidera quels types de missions peuvent être assurés par des drones et lesquelles devront encore être confiées à des avions pilotés.

Il est à noter que les Garde-Côtes du Japon vont suivre le mouvement : ils utilisent à titre expérimental un Sea Guardian depuis octobre 2022 à partir de la base de Hachinohe et ils vont prochainement le déployer sur la base aérienne des garde-côtes de Kitakyūshū dans la préfecture de Fukuoka (Kyūshū).

Le ministère japonais de la Défense a annoncé le 31 mai 2024 qu’un drone MQ-9B Sea Guardian va être transporté par avion de la base aérienne de Hachinohe (préfecture d’Aomori, à l’extrême nord de Honshū), où il est en évaluation depuis mai 2023, vers la base aérienne de Kanoya (préfecture de Kagoshima au sud de Kyūshū) le 7 juin. De là, il effectuera deux missions de patrouille dans les îles Nansei le 11 et 12.


L’archipel des Nansei (南西諸島, littéralement « archipel du sud-ouest ») correspond géographiquement à l’ensemble des îles Ryū-Kyū et administrativement à la préfecture d’Okinawa.

Le but des vols des 11 et 12 seront les premiers vols opérationnels des MQ-B de la Force Maritime d'Autodéfense, en complément des MQ-9B américains basés à Kadena (Okinawa) depuis 2021. Ils serviront à comparer les résultats de leurs missions à ceux des avions conventionnels de patrouille maritime.

Le ministère japonais de la Défense a annoncé le 15 novembre 2024 que le drone MQ-9B Sea Guardian commencera à être déployé en 2028 au sein de la Force Maritime d’Autodéfense. Il se verra confier des missions de surveillance maritime.

Chaque exemplaire coûte environ 12 milliards de Yens, avion, système de contrôle et équipements sol compris. 26,2 milliards de Yens ont été inscrits dans la demande de budget 2025 ; il est prévu d’acquérir 23 de ces UAV d’ici 2032. Le ministère n’a pas détaillé les sites où ils seront basés. Le Sea Guardian a une autonomie d'environ 4 800 km et peut tenir l’air environ 24 heures. Il sera équipé de radars de surveillance maritime et de caméras infrarouges.

Il est fort probable que la mise en service du Sea Guardian se traduira par une diminution du parc objectif de Kawasaki P-1 de patrouille maritime, lequel serait délesté d'une part de ses missions de surveillance non armée. L'UAV coûte moins cher à l'achat, à l'heure de vol et en termes de personnel.