Cuirassés français

Le cuirassé Jean Bart de la classe Courbet a été construit à Brest il est encore en période d'essais ou est donc entre mars et septembre 1913.

J'ai une question : à quoi voit-on qu'il est en essais ?

Paul-Émile a écrit:

J'ai une question : à quoi voit-on qu'il est en essais ?

Parce que, aux dates identifiés, le bâtiment n'avait pas encore été recetté par la Marine Nationale!  

Les bâtiments français ont un "cursus" daté...

1) Date de mise en chantier
2) Date de lancement
3) Date de recette définitive et admission dans la "Flotte"

Alain, de mémoire, l'a expliqué récemment, la date de lancement ou de "mise à flot" n'a strictement rien à voir avec la date de recette définitive du bâtiment dans la Flotte (de combat).
Chez les britanniques, il s'agit de la date de commission, équivalente, à peu de choses près, à notre propre date de recette. C'est une histoire de durée de programmes d'essais et du contenu desdits programmes, mais, en gros, c'était du kif-kif bourricot. La seule réserve étant le temps officiellement (ou non) imparti, volontairement ou  non, pour la recette ou le commissionnement.

Par exemple, le HMS Dreadnought avait été mis en chantier, en octobre 1905, lancé en février 1906 et commissionné en décembre 1906. Il s'était, donc, écoulé 11 mois entre sa mise en chantier et son commissionnement, en tant qu'unité opérationnelle de la RN, ce qui avait, alors, constitué une véritable prouesse technique, pour la construction et la mise en service d'un bâtiment cuirassé! Mais ladite mise en service répondait, alors, à des volontés "stratégiques"... il fallait démontrer - à grands coups de pognon! - à toutes les autres marines et, plus particulièrement, à la Kaiserliche Marine,  que ses prétentions n'étaient pas à la hauteur des capacités d'innovation et de production de la toute-puissante RN.

Dans les faits, le délai de construction d'un cuirassé flirtouillait avec quatre ans, d'où la logique qui en avait fait une construction militaire de paix, ce qui, à peu de chose près, s'était vérifié en "14-18" & "39-45", à l'exception, peut-être, de l'US Navy, qui avait bénéficié, un, du décalage de la déclaration de guerre ouverte, deux, de son éloignement de tout risque aérien, aussi bien à l'est qu'à l'ouest!
Dans le même temps, tu as des unités françaises, croiseurs cuirassés ou cuirassés, qui avaient roupillé, pour des raisons ministériels (pognon, décision,  politique navale), près de 5 ans sur leurs chantiers.

Citation :

Le plus étonnant c'est que l'on ait mis 100 ans pour retrouver cette épave par 14 mètres de fond.

… et, qui plus est, dans un endroit on ne peut plus familier ! Pas comme si c'était dans un atoll perdu sous des tropiques méconnus !

Takagi a écrit:

[…] Peut-être ne gênait-elle personne à cet endroit. […] : scratch:

Probablement. Mais de là à claironner ça comme si c'était la découverte du siècle…

Loïc Charpentier a écrit:

Paul-Émile a écrit:

J'ai une question : à quoi voit-on qu'il est en essais ?

Parce que, aux dates identifiés, le bâtiment n'avait pas encore été recetté par la Marine Nationale!

J'aurais pu y penser tout seul, aux dates...
Merci pour les explications.

Salut à Tous,
Bonjour Paul-Emile,

La date de début des essais d'un bâtiment de la Marine Nationale correspond à la prise de commandement du dit bâtiment par l'officier chargé de suivre l'achèvement des travaux. La date de PDC se trouve sur le décret de nomination (visible au JORF). Et que l'équipage embarqué pour essais soit au complet.
Ces essais s'achèvent à la recette du bâtiment.

Cordialement,


André Delambily, ancien du Gustave Zédé (1963-1966)

Bonjour,

J'ai en tête la "Prise d'armement pour essais". Cf. cet article de Net-Marine.

Ceci dit, ce type de terminologie peut évoluer au cours des années.

Le cuirassé français Lorraine au mouillage à Alexandrie en avril 1942

Le cuirassé Bouvet. La légende disait que la photo a été prise en 1893 mais comme le Bouvet est prêt à être lancé je la recale à 1896. C'est à Lorient.

Paul-Émile a écrit:

Le cuirassé Bouvet. La légende disait que la photo a été prise en 1893 mais comme le Bouvet est prêt à être lancé je la recale à 1896. C'est à Lorient.

La sylviculture tenait apparemment lieu de grand pavois.
Arbrisseaux petits.

DraniBrut a écrit:

La sylviculture tenait apparemment lieu de grand pavois.
Arbrisseaux petits.

Je me demande d'ailleurs à quoi rimait cette coutume, apparemment limitée à la fin du 19e siècle français. Il doit y avoir une explication. J'écarte celle selon laquelle il s'agissait de camoufler le lancement depuis les satellites espions chinois et les avions photo de la sinistre Albion.

Préparatifs au lancement du Hoche à Lorient le 29 septembre 1886. Il n'y a pas les petits arbustes sur le pont.

Paul-Émile a écrit:

Préparatifs au lancement du Hoche à Lorient le 29 septembre 1886. Il n'y a pas les petits arbustes sur le pont.

Normal : c'était "avant" (la mode des arbrisseaux).

Mais il y avait des guirlandes un vrai arbre de Noel; idem pour le lancement du Brennus ci dessous:



17 octobre 1891.

DraniBrut a écrit:

Paul-Émile a écrit:

Préparatifs au lancement du Hoche à Lorient le 29 septembre 1886. Il n'y a pas les petits arbustes sur le pont.

Normal : c'était "avant" (la mode des arbrisseaux).

Bonjour,
J'avoue que je n'ai aucune idée de la raison d'être de cet usage ?

Il y aurait-il eu, déjà, des voix "pacifistes" qui se seraient élevées contre l'image par trop guerrière de ces bâtiments ?

Cela dit, en France, dans les années 1895-1905, ces "plantations" pouvaient, éventuellement, permettre, en fonction de la taille des arbrisseaux, d'estimer la longue période durant laquelle certaines unités avaient roupillé sur leurs chantiers avant de finir par être lancées !
Quel était le sort de ces "arbrisseaux", une fois la construction achevée ?

Bonjour,

Même inspiration que le bouquet arboré sur une maison en construction, à l'achèvement du gros œuvre ?

Loïc Charpentier a écrit:

Cela dit, en France, dans les années 1895-1905, ces "plantations" pouvaient, éventuellement, permettre, en fonction de la taille des arbrisseaux, d'estimer la longue période durant laquelle certaines unités avaient roupillé sur leurs chantiers avant de finir par être lancées !
Quel était le sort de ces "arbrisseaux", une fois la construction achevée ?

Alors pour le Charles de Gaule, pourquoi ils ont pas mis une plantation de Sequoia sur le Pont ??

les sort des arbrisseaux en 1905 ?
Facile: le four a bois du cuistot !
oui, a bois !
le charbon étaient pour la machine, et les navires avait aussi souvent des soutes a bois !

Paul-Émile a écrit:

Le cuirassé Bouvet. La légende disait que la photo a été prise en 1893 mais comme le Bouvet est prêt à être lancé je la recale à 1896. C'est à Lorient.

A remarquer également le dispositif de freinage car  le Scorff n'est pas très large ....  

Dégâts du JEAN BART (classe COURBET) torpillé dans le canal d’Otrante par le sous-marin austro-hongrois U-12 le 21 décembre 1914. La photo a été prise à Malte où le cuirassé est en réparation.

Graissage du tube d'un 340 du cuirassé LORRAINE

Citation :

Graissage du tube d'un 340 du cuirassé LORRAINE : marin:

Pour ce coup-ci, pas de chat ni de chien dans l'âme !

Takagi a écrit:

Graissage du tube d'un 340 du cuirassé LORRAINE

Très fonctionnelle, la tenue! Je ne la connaissais pas.

Le cuirassé Vérité de la classe Liberté peu après son lancement à Bordeaux en 1907

Un petit problème d'identification il s'agit du Vergniaud de la classe Danton et non de la Vérité; on est donc fin 1910 ou début 1911.

Petit complément, les patrie ont 3 cheminée, les Danton 5,  la coque est un peu plus frégaté sur les patrie et droite sur les Danton et pour finir, les patrie ont un éperon  et les Danton ont une étrave droite,  pour le nom je vous fait confiance car les grues ne sont pas visibles et je ne connais pas Bordeaux