Cuirassés japonais

Merci Pascal pour ces précisions particulièrement intéressantes.

Pour le Japon le programme Kongo est bien plus qu'un énième achat de navires. C'est un vrai contrat de transfert de technologie et de savoir faire. Les spécialistes (de l'ouvrier spécialisé à l'ingénieur du génie naval) qui vont être admis sur le chantier de Barrow vont constituer l'ossature des futurs maîtres d'oeuvre des chantiers japonais à un moment où le Japon aspire à développer un savoir faire national en matière de construction navale.

Le NAGATO en représentation


A en juger par l'âge des photographiées, la photo a été prise à l'occasion d'une visite scolaire. Les coiffes de certaines dames et demoiselles me font penser à l'extrême nord du Japon mais je peux me tromper.
La date de prise de vue n'est pas mentionnée, mais elle est antérieure à la dernière refonte d'avant-guerre.

Une vue de la page arrière du FUSŌ lors de manœuvres à la fin des années 1930, montrant les volées des pièces de 356mm des tourelles 4, 5 et 6 et des 152mm des affûts n°12 et 14 en barbettes.


On note que la plage arrière est loin d'être sèche.

Citation :

[…] vue de la page arrière du FUSŌ […]. On note que la plage arrière est loin d'être sèche. : vendredi13:

Assurément. Peut-être le bâtiment vient-il (simplement) de traverser un grain ?
En tout cas, il s'agit d'une plage à la page…

Vue rapprochée et détaillée de la tour du KIRISHIMA à Sasebo le 4 mai 1921. Depuis le 1^er décembre 1920, le croiseur de bataille fait partie de la 3^e division de ligne, rattachée à la 2^e flotte. La Marine Impériale devant reconstituer ses stocks de houille après quatre années d'activité et de paupérisation des approvisionnements (la houille utilisée par la marine était importée de Grande-Bretagne avant la guerre, et celle extraite au Japon n'avait pas la même qualité), le KIRISHIMA reste au mouillage à Sasebo à l'exception d'une patrouille le long des côtes de la Chine septentrionale et de la Mandchourie du 19 au 30 août 1921. Sur la photo, plusieurs équipes de marins semblent affairées à des tâches d'entraînement.

Le HARUNA en construction au chantier Kawasaki de Kōbe en octobre 1914 :

on note sur la tourelle 2 et à l'élingue de la grue de la T4 les (peu épaisses) plaques de blindage des toits de tourelles en cours d'installation

Citation :

on note sur la tourelle 2 et à l'élingue de la grue de la T4 les (peu épaisses) plaques de blindage des toits de tourelles en cours d'installation

Effectivement. On devait, alors, se soucier moins des tirs "en cloche" que des tirs tendus ; et encore moins des bombes d'avion…

DahliaRose a écrit:

Citation :

on note sur la tourelle 2 et à l'élingue de la grue de la T4 les (peu épaisses) plaques de blindage des toits de tourelles en cours d'installation

Effectivement. On devait, alors, se soucier moins des tirs "en cloche" que des tirs tendus ; et encore moins des bombes d'avion…

Bonjour,

L'élévation maximale des canons de marine ne dépassait, alors, que très rarement +18/+20°, et, pour tirer à 16 000 m - ce qui était, à l'époque (1914), une innovation récente très peu testée, car les postes de télémétrie n'étaient pas adaptés! -, l'élévation moyenne était de l'ordre de +/- 12°, un peu moins de + 9,7°, à 15 000 yards (14 750 m) et +/- 6,5° à 10 000 m!

Le tir "en cloche" avec les grosses pièces de marine, alors, en service, on peut oublier, car elles étaient conçues pour le tir tendu ou semi-tendu (en fonction de la distance), d'où, par voie de conséquence, la priorité qui était donnée au cuirassement vertical, sur les cuirassés et (en principe, mais c'est une autre histoire!) les croiseurs de bataille. Un pélot tiré sous un angle de l'ordre de +10° avait de fortes chances de ricocher sur une plaque de blindage horizontale, ou, au pire, de la cabosser.

La mise en service de canons, dont l'élévation atteignait + 30/35°, n'avait pas eu lieu avant la décennie 1920-1930, mais ce grand angle de tir était, avant tout, destiné aux tirs "mer-terre", sur des cibles qui, elles, avaient l'amabilité d'être fixes!
 

Le YAMASHIRO vu d'un dirigeable, quelque part entre 1917 et 1919.


Le cuirassé est au mouillage, tangons déployés et une partie de la drome amarrée sur bâbord arrière. Les fumées de la chauffe au charbon montrent qu'une partie des chaudières sont restées en fonction, au moins pour alimenter les turbo-alternateurs nécessaires à l'autonomie électrique pour l'éclairage.

Le YAMASHIRO en construction à Yokosuka, le 15 octobre 1915. La ceinture cuirassé n'a pas encore été installée et on voit le bordé en bois sur lequel elle va prendre place. Le cuirassé sera lancé le 3 novembre suivant.

Lancement du KATORI le 4 juillet 1905 au chantier Vickers de Barrow-in-Furness.


Dérivé de la classe KING EDWARD VII britannique, ce pré-dreadnought sera dépacé quelques mois à peine après sa mise en service par l’arrivée des Dreadnoughts. Il servit de navire-amiral à plusieurs groupes de cuirassés de la flotte nippone pendant la Grande Guerre mais ne survécut pas au Traité de Washington : en 1924-25, il sera ferraillé.

Un film d'archive a été mis sur Youtube :

Puisqu'il est question du Katori, le voici en juillet 1921 avec le prince Hirohito à bord.

Deux photos du lancement du TOSA (土佐)  le 18 décembre 1921 au chantier Mitsubishi de Nagasaki. Les discussions du futur Traité de Washington sont pratiquement bouclées et l'avenir du cuirassé est très incertain.

Et zou ! une autre photo du lancement du TOSA le 18 décembre 1921

Tout çà pour çà; le Tosa a été coulé parait il comme cible le 9 février 1925; il aurait pu être transformé en porte avions comme son "frère" le Kaga.

Citation :

Tout ça pour ça; le Tosa a été coulé parait-il comme cible le 9 février 1925; il aurait pu être transformé en porte-avions comme son "frère" le Kaga.

Oui, mais le traité de Washington n'accordait aux Nipponais qu'un droit à 81000 tW de P.-A.
Le déplacement cumulé de leurs trois premiers P.-A. atteignant 61270 tW, la transformation du Tosa n'aurait-il pas fait dépasser le tonnage alloué (=> 88170 tW) ?
Ou alors, les Nipponais auraient-ils dû désarmer le Hōshō en compensation ?

DahliaBleue a écrit:

Ou alors, les Nipponais auraient-ils dû désarmer le Hōshō en compensation ?

Désarmer le petit HŌSHŌ n'aurait pas libéré assez de tonnage pour convertir le TOSA...

Le TOSA condamné en navire-cible. Les marques sur la coque serviront aux observateurs à estimer l'enfoncement de la coque dans l'eau après les tirs.

Extraits du Traité de Washington (exemplaire du Ministère des Affaires Étrangères, "Conférence de Washington : juillet 1921-février 1922",  disponible sur le site BNF/Gallica)

Rapetissé par les immeubles du centre ville de Yokosuka, le mémorial du MIKASA vu du port, le pavillon Z sur la drisse bâbord.

Citation :

[…] le mémorial du MIKASA vu du port, le pavillon Z sur la drisse bâbord. : salut:

Ça paraît légitime, s'il veut bouger… (puisqu'il n'est pas en pêche…)

DahliaBleue a écrit:

Citation :

[…] le mémorial du MIKASA vu du port, le pavillon Z sur la drisse bâbord. : salut:

Ça paraît légitime, s'il veut bouger… (puisqu'il n'est pas en pêche…)

En approche de combat, le pavillon "Z" hissé signifie "H- 4 minutes avant l'attaque".

Loïc Charpentier a écrit:

En approche de combat, le pavillon "Z" hissé signifie "H- 4 minutes avant l'attaque".

Le code japonais des signaux n'était pas le code des autres marines. Il avait été adapté aux habitudes de manœuvre et de combat de la Marine Impériale, et il évolué au fil des ans et au gré de l'apparition de nouvelles technologies (torpilles, radio, avions, etc.)  et des tactiques associées.

Les ordres d'opération de Tōgō à Tsushima prévoyaient en outre un certain nombre de manœuvres type et de communications préétablies, transmises par un ou plusieurs pavillons pour ne pas avoir à envoyer la phrase complète. Utilisé isolément, le pavillon Z correspondait au message 帝国の運命はこの戦いの結果にかかっています。 みんなで頑張る。 (Le sort de l'Empire repose sur l'issue de cette bataille. Que chacun fasse tout son possible.).
On est assez loin du code de pêche ou de celui des régates...