PA indiens

pascal a écrit:

dites moi il va être démantelé à Alang ?

Les projets de conversion en hôtel, centre de conférence, musée, etc. à Kochi étant tombés à l'eau (sans jeu de mots), il est à craindre que le chalumeau l'attende...

Quelques photos du dernier appareillage du VIRAAT :
http://www.nwemail.co.uk/news/barrow/Pictures-show-final-journey-of-72-year-old-Barrow-built-aircraft-carrier-47d6fa61-7973-4c06-9d2c-2c0fc722021f-ds

Un rapport présenté le 27 juillet 2016 au Parlement indien jette une lumière crue sur le renouvellement de l’aéronavale indienne.


Le rapport pointe « un désaccord permanent entre la Marine Indienne et le chantier naval de Cochin sur le calendrier du projet (de l’Indigenous Aircraft Carrier VIKRANT), dont une date réaliste de livraison reste à déterminer ». Le rapport pointe également un dépassement budgétaire de 19 341 crores de roupies (soit environ 2,6 milliards d’euros) et l’incapacité du chantier à fournir un taux d’avancement du navire.

Le VIKRANT a déjà été retardé, suite à divers problèmes (pénurie d’acier pour la coque, retards de livraison d’équipements importants tels que les diesels générateurs et les réducteurs principaux des lignes d’arbres), à la suite de quoi sa date de livraison avait été reportée à décembre 2018. Mais aux dernières nouvelles, Cochin Shipyard Limited a annoncé qu’il ne serait probablement pas prêt avant 2023, sans pour autant être capable de mettre sur la table son degré d’avancement.

Selon le rapport, la Marine Indienne n’a pas été tenue au courant de ce nouveau report quand elle a décidé de désarmer le vieux VIRAAT, laissant le VIKRAMADITYA comme seul porte-avions indien sur une période qui ne devait durer que trois ans (2016-2018) et qui maintenant risque d’en durer cinq de plus.

Le rapport ne s’arrête pas là et s’intéresse aussi au cas des MiG-29K qui équipent ledit VIKRAMADITYA. Ces avions souffriraient d’un manque de fiabilité de leurs réacteurs RD MK-33, de leur structure et de leurs commandes de vol électriques qui les rendraient indisponibles plus de 50% du temps. À au moins dix reprises, des MiG-29K ont été obligés d’effectuer des atterrissages sur un seul moteur. La disponibilité des avions d’armes MiG-29K varierait, selon les appareils, de 15,93% à 37,63% et celle de la variante d’entraînement MiG-29KUB de 21,30% à 47,14%. La durée de vie de l’avion, vendue pour 6000 heures de vol ou 25 ans (première limite atteinte), ne sera probablement jamais atteinte.

Le MiG-29K constitue le groupe aérien du VIKRAMADITYA ; il doit aussi constituer l’essentiel de celui du VIKRANT et, encore plus tard, de celui du VISHAL (qui n’est pas encore en chantier). Son manque de disponibilité opérationnelle a fait prendre du retard au programme de formation des pilotes.

Indépendamment du rapport parlementaire, un reportage de NDTV explique que les Russes font payer à l’Inde (qui est la première puissance maritime à embarquer des MiG-29K alors que la marine russe n’en a pas encore) la mise au point de l’avion. Un avion dont la navalisation remonte à la fin des années 1980...



Quelques sources (en anglais) :

• The Hindustan Times
  
• Defense World
  
• The Tribune of India
  

Autre soucis pour les Mig 29 K le contrat prévoyait l'intégration d'équipements ukrainiens ou "occidentaux" qui sont en fait remplacés par des équipements russes

pascal a écrit:

Autre soucis pour les Mig 29 K le contrat prévoyait l'intégration d'équipements ukrainiens ou "occidentaux" qui sont en fait remplacés par des équipements russes

... à la livraison, ce qui oblige les Indiens à procéder aux modifications après livraison...

... avec bien sûr à la clé des problèmes de compétences pour l'intégration des matériels et leur mise au point ...

Ils devraient vraiment prendre du Rafale Marine vu ce qu'ils subissent avec leur fournisseur russe côté France les qualités l'emportent largement sur les défauts ...

Amusant : d’après les chantiers navals de Cochin, le VIKRANT sera bien prêt pour commencer ses essais à la mer en décembre 2018, comme prévu par le dernier calendrier agréé par le gouvernement indien. Mais il n’aura pas ses « systèmes avia » de conception russe : installations des soutes à munitions aéro, brins d’arrêt, freins hydrauliques, tracteurs et outillages mobiles (saisines, barres de remorquage, chariots, etc.) pour lesquels aucun calendrier de livraison n’est connu. Par ailleurs, le chantier explique aussi qu’il ne sait pas quand il recevra les missiles Barak-8 que le ministère de la Défense doit lui remettre. Tout ceci empêche Cochin Shipyard Ltd. de respecter le calendrier prévu d’achèvement du bâtiment, et même de calculer où il en est dans l’avancement des travaux…

çà tombe plutôt bien ...

pascal a écrit:

... avec bien sûr à la clé des problèmes de compétences pour l'intégration des matériels et leur mise au point ...

Ils devraient vraiment prendre du Rafale Marine vu ce qu'ils subissent avec leur fournisseur russe côté France les qualités l'emportent largement sur les défauts ...

Le prix s'oublie, la qualité reste ...

La coque équipée du VIKRANT est achevée à 99%, selon le vice-amiral Pabby, contrôleur général des programmes de construction et d'acquisition de la Marine Indienne. Les hautes autorités de ladite marine tablent sur une mise en service en 2018, sans s'étendre publiquement sur les moyens mis en œuvre pour pallier aux retards annoncés il y a quelques semaines.

Le VIRAAT a terminé son ultime arrêt pour remise en état à Kochi. À la fin de ce mois, il va regagner la base navale de Mumbai à la remorque. Une cérémonie de retrait officiel du service y sera organisée au début de 2017. L’avenir du navire est encore en discussion. Son équipage sera réaffecté sur d’autres unités.

Takagi a écrit:

Le VIRAAT a terminé son ultime arrêt pour remise en état à Kochi. À la fin de ce mois, il va regagner la base navale de Mumbai à la remorque. […]

• Kochi, c'est bien Cochin ? Tout comme Mumbai semble être Bombay (note).
(Je suis toujours provoquée par l'emploi - en expression française - du nom géographique local à la place de celui en usage en français ; un peu comme lorsqu'un Français nous dira qu'il a séjourné à London, ou visité Moskva, ou encore travaillé à Běijīng…).

Note : Et pourtant les Indiens eux-mêmes se souviennent de Bombay au point d'avoir surnommé leur genre cinématographique (en hindi) "Bollywood" (बॉलीवुड).

Citation :

Une cérémonie de retrait officiel du service y sera organisée au début de 2017. L’avenir du navire est encore en discussion. Son équipage sera réaffecté sur d’autres unités. : marinsimspon: […]

• Effectivement, on imagine mal qu'il soit purement et simplement licencié, ou bien maintenu à bord Ad vitam æternam…

Le dimanche 23 octobre 2016, le vieux VIRAAT quitté Kochi sous les applaudissements et les vivats de la foule. Tiré par trois remorqueurs, il vogue vers Mumbai où il doit être officiellement retiré du service à la fin de l'année, puis il gagnera Vizag dans l'Andar Pradesh pour y être transformé en attraction touristique.

Selon un article du Business Standard du 7 novembre 2016, le VISHAL (2^e porte-avions indigène indien) sera à propulsion nucléaire. Il devrait embarquer 55 aéronefs (35 avions de combat et 20 hélicoptères) et avoir des catapultes EMALS de General Atomics. L’ensemble de ces décisions repousse sa mise en service qui n’interviendra pas avant 2030.

Reste à trouver les avions...

j'ai bien une solution mais Henri va dire que je flagorne

pascal a écrit:

j'ai bien une solution mais Henri va dire que je flagorne

Une solution pour les avions ? Des Trappier ?

La semaine dernière, le gouvernement indien a envoyé au Pentagone des « Letters of Request » (LoR) portant sur l’acquisition de trois catapultes électromagnétiques (EMALS, Electromagnetic Aircraft Launch System). En février dernier, il avait déjà envoyé une LoR portant sur vingt-deux drones Predator B Guardian destinés à la surveillance maritime. Vues des États-Unis, ces deux ventes relèvent de la loi sur les Foreign Military Sales ; en cas d’accord et après consultation des agences concernées, le gouvernement américain devrait répondre par deux « Letters of Acceptance » (LoA).

Les catapultes sont destinées au VISHAL que le gouvernement indien espère mettre en service en 2028.

Le 18 décembre 2016, le contre-amiral Surendra Ahuja, contrôleur adjoint du projet porte-avions auprès de l’état-major interarmes, a annoncé que le VIKRANT serait livré à la Marine Indienne à la fin de 2018. Il n'a pas précisé dans quel état de finition.

En janvier 2017, la marine devrait par ailleurs recevoir les quatre derniers des quarante-cinq MiG-29K qu’elle avait commandés à la Russie.

Fin de parcours pour le vénérable VIRAAT ex-HERMES : la cérémonie de désarmement aura lieu le 6 mars à Bombay.
Son nom est dans le livre Guiness des records : c'est le plus vieux navire de guerre encore en service (55 ans dont 30 dans la Marine Indienne). Pendant son temps sous pavillon indien, il a assuré 22 034 heures de vol à ses aéronefs embarqués, 2250 jours de mer (soit une moyenne de 75 jours par an), et parcouru 588 288 Nautiques.

A la fin de la cérémonie, le ministre de la Défense Manohar Parrikar assistera à la dernière cérémonie des couleurs au soleil couchant, au pliage et au débarquement en grande pompe du pavillon.
L'avenir du VIRAAT est encore incertain. La marine poursuit ses discussions avec le gouvernement de l'état d'Andhra Pradesh qui avait exprimé le souhait de transformer le porte-avions en musée ou en hôtel / centre de conférences.

Citation :

Fin de parcours pour le vénérable VIRAAT ex-HERMES […] sous pavillon indien, il a assuré 22 034 heures de vol à ses aéronefs embarqués, 2250 jours de mer (soit une moyenne de 75 jours par an), et parcouru 588 288 Nautiques. […]

Ce qui fait un peu moins de 10 heures de vol par jour de mer ; ~20 minutes par appareil et par jour ? Pas impossible, en effet.

Fin de carrière pour le vénérable VIRAAT : il a été officiellement désarmé le lundi 6 mars 2017.

Au terme des précédents recalages de programme, le nouveau porte-avions VIKRANT devait être mis en service en 2019 avec un parc de douze MiG-29K, huit avions légers de combat Tejas et dix hélicoptères. En septembre 2014 cependant, une revue de la planification des travaux par l’Auditeur et Contrôleur Général avait conclu que le VIKRANT ne pourrait vraisemblablement pas être achevé avant 2023.

Le jeudi 12 octobre, l’amiral Sunil Lanba, commandant en chef de la Marine Indienne, a visité le chantier au terme d’une nouvelle revue en salle du programme. Il a insisté sur le besoin de la marine de mettre en service le porte-avions en 2019. La presse indienne ne s’est pas trop étendue sur les moyens mis en œuvre dans le cadre du plan de rattrapage mis en œuvre depuis 2014, mais il est clair que ce programme est une priorité pour le gouvernement indien.

Le souhait d’avoir un deuxième porte-avions opérationnel dès 2019 est à l’évidence lié au calendrier de montée en puissance de la marine chinoise, qui annonce la mise en service de son deuxième porte-avions en 2020. À terme, la marine indienne envisage de disposer de trois porte-avions : un déployé opérationnellement sur chacune de ses façades maritimes (golfe du Bengale, mer d’Arabie) et un en entretien ou en entraînement.

L’échec du Tejas a ouvert la voie à son remplacement par des appareils importés ou construits en coopération avec un constructeur étranger. Si le VIKRANT est effectivement livré en 2019, il reste peu de temps pour finaliser et concrétiser ce programme d’avion embarqué. En plus des avions, les Américains pourraient apporter leur aide pour la fourniture et l’intégration des installations aviation, en remplacement de celles prévues à l’origine et qui devaient être d’origine russe : c’est peut-être une des explications de l’accélération du programme depuis 2015.

Plusieurs articles de la presse américaine ont annoncé que le gouvernement indien avait officiellement demandé à l'administration US d'accorder à General Atomic l'autorisation d'exporter des catapultes électromagnétiques EMALS pour en équiper l'IAC 2.

Une délégation américaine conduite par le contre-amiral Brian Antonio, directeur de programme des porte-avions aux USA, s’est rendue en Inde du 29 au 31 octobre 2017. Elle a rencontré le vice-amiral DM Deshpande, contrôleur des programmes d’acquisition et de production des navires de la Marine Indienne à Goa, et d’autres responsables indiens. La presse indienne fait état de progrès réalisés sur le dossier de la cession par les Américains de catapultes électromagnétiques pour le porte-avions VISHAL (IAC 2).

Les Américains seraient prêts à fournir des EMALS avec une propulsion électrique intégrée pour le dit VISHAL, ce qui confirmerait que l’Inde a renoncé à doter ce dernier d’une propulsion nucléaire dont le coût d’acquisition et de maintien en condition excède les possibilités budgétaires de la marine.

Le séjour de la délégation américaine a été l’occasion de visiter le porte-avions VIKRAMADITYA au mouillage, le 31 octobre. Moscou a protesté auprès de New Delhi du fait que des Américains pussent ainsi inspecter librement un bâtiment de guerre de construction russe, mais l’Inde a objecté qu’aucune clause interdisant de le faire ne figurait dans le contrat de cession du VIKRAMADITYA. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des officiels américains sont accueillis à bord.

Le premier ministre Narendra Modi doit rencontrer le président américain Donald Trump le 13 novembre. Il est probable que le président américain remettra sur le tapis l’acquisition possible de F-18 par l’Inde. Remises en mai dernier, les réponses à l’appel d’offres indien portant sur 57 avions embarqués sont toujours à l’étude ; elles proposent le F18, le Rafale, le Sea Grippen ou le MiG-29K.

À la suite d’une revue de programme menée mi-juillet, le ministère indien de la Défense a annoncé le 19 juillet que les essais à la mer du nouveau VIKRANT devraient commencer au début de 2020. L’ensemble coque – machine – électricité – auxiliaires est achevé ; l’intégration des installations de navigation, d’aviation, de détection et d’armes se poursuit. La photo montre l'état d'avancement vu de l'extérieur.

deux ans encor avant sa mise en service , ou deux ans avant ses premier essais à la mer ?