CARRIERE OPERATIONNELLEDouglas Devastator en constructionUnités équipéesDouglas TBD Devastor en volLe bombardier-torpilleur Douglas TBD Devastator à été utilisé à la fois par l'US Naval Aviation _l'aéronavale américaine_ et par l'aviation du Corps des Marines des Etats-Unis.
-Le squadron VT-2 normalement embarqué sur le Lexington à utilisé pas moins de cinquante-huit Devastator entre décembre 1937 et mai 1942. Cet escadron est issu du VT-1 créé en 1926 et qui après plusieurs changements de dénomination devient le VT-2 le 1er juillet 1937. Il utilise le Douglas Devastator mais ne semble pas avoir reçu un nouvel appareil puisqu'il est dissous le 6 novembre 1942.
-Le squadron VT-3 normalement embarqué sur le Saratoga à utilisé pas moins de soixante et onze appareils entre octobre 1937 et juin 1942. Ce squadron à pour origine le squadron VT-2 créé le 6 juillet 1925, devenu le VT-2B le 1er juillet 1927 et enfin le VT-3 en juillet 1937.
Après le retrait du Devastator suite au désastre de Midway, l'unité est transformée sur Grumman TBF/TBM Avenger (NdA En réalité dès mai 1942 un détachement d'Avenger à intégré le squadron mais il à fallu attendre juillet pour que l'unité devienne pleinement un squadron d'Avenger).
-Le squadron VT-4 normalement embarqué sur le Ranger à utilisé neuf Devastator entre décembre 1941 et septembre 1942. Il à ensuite été transformé sur Grumman TBF Avenger.
Douglas TBD Devastator du squadron VT-5 dans la livrée chamarrée de l'avant guerre -Le squadron VT-5 normalement embarqué sur le Yorktown à utilisé cinquante-sept appareils entre février 1938 et juin 1942. Il est issu du squadron VT-7B créé en juin 1937 et renuméroté VT-5 dès le 1er juillet 1937. Il est dissous en juillet 1942 suite à la destruction du Yorktown à la bataille de Midway.
Douglas TBD Devastor du squadron VT-6-Le squadron VT-6 normalement embarqué sur l'Enterprise à utilisé soixante-deux appareils entre avril 1938 et juin 1942. Il est issu du squadron VT-8B créé en juin 1937 mais renuméroté dès le 1er juillet 1937. Il est dissous en février 1943 (d'autres sources disent juillet 1942).
-Le squadron VT-7 normalement embarqué sur le Wasp à utilisé cinq appareils entre janvier et juillet 1942. Il à ensuite été progressivement transformé sur Grumman TBF Avenger.
-Le squadron VT-8 normalement embarqué sur le Hornet à utilisé vingt-trois appareils entre septembre 1941 et juin 1942. Affecté dès sa création sur le porte-avions Hornet, il subit de lourdes pertes à la bataille de Midway. Transféré ensuite sur le Saratoga, il est ensuite affecté à terre sur l'aérodrome d'Henderson Field y opérant jusqu'en novembre 1942 sur Grumman Avenger quand il est dissous.
-Le squadron VB-4 normalement embarqué sur le Ranger à utilisé trois appareils entre décembre 1941 et janvier 1942. Le Devastator n'est pas l'appareil standard de l'unité qui volait à l'époque sur Douglas SBD Dauntless.
-Le squadron VS-42 à utilisé trois appareils entre décembre 1940 et décembre 1941
-Le squadron VS-71 à utilisé huit appareils entre décembre 1940 et juin 1942
-Le squadron VS-72 à utilisé deux appareils en juin 1941.
-Le squadron de servitude VU-3 à utilisé un unique appareil de janvier à mai 1940.
-Le squadron VMS-2 n'à utilisé qu'un seul appareil prêté par le squadron VT-3 et ce du 26 mars au 5 juin 1941
De Pearl Harbor à Midway, la courte carrière d'un avion obsolètePrémicesDouglas TBD Devastator parés au décollageLe Douglas TBD Devastator est connu pour sa prestation calamiteuse à la bataille de Midway. Cela à eut pour conséquence de le faire passer pour un mauvais appareil ce qu'il n'était pas intrinsèquement même si dès 1940, l'US Navy reconnaissait qu'il était obsolète et que son remplacement alors en cours par le Grumman Avenger était urgent.
Comme les Etats-Unis sont entrés en guerre en décembre 1941 avant même le remplacement complet des Devastator par les Avenger, le premier bombardier-torpilleur monoplan de l'aéronavale américaine à du être engagé au combat.
Douglas TBD Devastator en volSi on se risque à l'uchronie l'Avenger aurait-il fait mieux à Midway ? Non seulement les rares appareils engagés depuis Midway n'ont pas brillé par leurs performances mais en plus le scénario qui à vu les bombardiers-torpilleurs américains surpris par les Zero sans couverture de chasse aurait probablement aboutit au même résultat à savoir un massacre.
Le baptême du feu du Devastator à lieu le 1er février 1942 quand trente-sept Douglas SBD Dauntless et neuf Douglas TBD Devastator embarqués sur l'USS Enterprise (CV-6) attaquent Roi, Kwajalein et Wotje.
Un second raid mené par neud Devastator armés de torpilles et dix Dauntless détournés de Roi coulent un transport et endommagent le croiseur léger Katori, un sous-marin et des auxiliaires mouillés dans l'atoll de Kwajalein.
Aucun Devastator n'est perdu mais cinq Dauntless sont abattus par des Mitsubishi A5M «Claude» et par la DCA. Les japonais riposent avec cinq bombardiers bimoteurs Mitsubishi G4M «Betty».
Deux d'entre-eux sont abattus dont un manque de s'écraser sur l'arrière de l'Enterprise tandis qu'un autre place une bombe sur le croiseur USS Chester (CA-27) qui huit tués.
Manoeuvre d'un Douglas TBD Devastator sur un pont d'envol. Toujours le 1er février, onze Dauntless et onze Devastator du USS Yorktown (CV-5) bombardent Jaluit, neuf Dauntless se chargeant de Makin et cinq autres SBD de Mili. Sept appareils américains sont perdus la majorité en raison de la météo.
Le 24 février 1942, l'Entreprise fait décoller neuf Devastator, trente-six Dauntless et six Wildcat pour bombarder Wake qui après une résistance héroïque avait succombé aux assauts japonais le 23 décembre dernier.
Cette attaque aérienne doublée d'un bombardement naval exécuté par les croiseurs lourds USS Salt Lake City (CA-25) et Northampton (CA-26) se solde par la perte d'un SBD.
Le 10 mars 1942, les porte-avions Yorktown et Lexington lancent pas moins de 104 avions sur Lae et Salamaua en Nouvelle-Guinée. Pour des pertes en avions infimes (un Dauntless), trois navires japonais sont coulés (croiseur auxiliaire Kongo Maru mouilleur de mines Tenyo Maru et transport Yokohama Maru) et d'autres sont endommagés (croiseur léger Yubari cinq destroyers et quatre auxiliaires).
La bataille de la Mer de Corail Au moment où les porte-avions attaquent Pearl Harbor, les forces japonaises attaquent également les Philippines et les colonies européennes du sud-est asiatique. Non pas l'Indochine qui depuis la défaite de la France à été pour ainsi dire vassalisée par Tokyo mais la Malaisie, Singapour et les Indes Néerlandaises, les deux premières étant des colonies britanniques, la dernière une colonie néerlandaise.
L'objectif pour le Japon est officiellement de créer une «sphère de coprospérité» libérée des occidentaux ce qui explique le bon accueil initial des populations colonisées mais comme quelques mois plus tôt en URSS, ceux que les européens appelaient «indigènes» ou «natives» vont vite déchanter tant la férule japonaise est brutale et sans compromis.
L'avancée nippone est foudroyante en raison de plusieurs facteurs. Les japonais sont mieux équipés et mieux entraînés que les alliés, leur équipement est dans l'ensemble meilleur et surtout les alliés peinent à se coordonner, chacune défendant ses intérêts ce qui facilite la progression japonaise.
Au printemps 1942, les Philippines ont succombé (Corregidor, le dernier bastion américaine capitule le 6 mai), les Indes Néerlandaises, la Malaisie et même Singapour n'ont pas mieux résisté à la furia japonaise qui ne semble ne pas avoir de limites au point que l'Australie s'inquiète d'une potentielle invasion japonaise.
En réalité la machine de guerre japonaise est comme la machine de guerre allemande, une machine de guerre tactique, capable de fulgurances, d'opérations de courte durée mais inapte à la guerre d'usure.
Le 18 avril 1942, seize North American B-25 Mitchell décollent du porte-avions USS Hornet (CV-8) pour bombarder Tokyo et d'autres villes japonaises. Les dégâts militaires sont symboliques mais l'impact psychologique et géostratégique sera très important, remontant le moral chancelant des américains et poussant les japonais à lancer une opération pour neutraliser Midway. On connait la suite.
En ce printemps 1942 les affrontements ont lieu essentiellement dans l'Océan Indien et en mer de Corail, une mer baignant l'Australie.
Début avril, la flotte japonaise lance un raid sans lendemain dans l'Océan Indien pour neutraliser la British Eastern Fleet et l'empêcher de joindre ses forces à la marine américaine et bloquer l'avancée nippone en direction de l'Australie, de la Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle Calédonie.
Après une folle avancée très en avance sur le tableau de marche, les japonais décident de créer un glacis défensif pour protéger leur sphère de co-prospérité. Pour cela ils décident d'envahir les Salomons et la Nouvelle-Guinée.
C'est l'acte de naissance de l'opération
MO qui doit permettre l'occupation de Tulagi (une île de l'archipel des Salomons) et de Port Moresby. Ses positions auraient reçu des aérodromes et des unités de bombardement-torpillage, unités dont les alliés ne sous-estimait plus l'efficacité depuis la destruction du cuirassé Prince of Wales et du croiseur de bataille Repulse.
Les 3 et 4 mai 1942, les japonais s'emparent de Tulagi mais avertis de la présence des porte-avions américains ils renoncent à l'opération MO et à l'occupation de Port Moresby pour affronter une flotte ennemie composée de deux groupes de porte-avions et d'une force de croiseurs américano-australienne.
Carte de la bataille de la mer de CorailC'est le début de la bataille de la mer de Corail, la première bataille au delà de l'horizon (over the horizon), la première bataille dans laquelle les ennemis ne vont ni se voir ni se tirer directement dessus.
Je ne vais naturellement pas rentré dans les détails de cette bataille (je renvoie pour cela à mon article publié sur le même forum) et je vais me concentrer sur les actions des Devastator, le Grumman TBD étant encore le bombardier-torpilleur standard de l'United States Naval Aviation.
Douglas TBD Devastator à l'appontageDeux squadrons sont engagés en l’occurrence le squadron VT-5 avec quinze appareils embarqué sur le USS Yorktown (CV-5) et le squadron VT-2 avec douze appareils embarqué sur le USS Lexington (CV-2). Si les numéros des squadrons correspondent encore avec celle du porte-avions cela ne va pas durer.
Comme souvent au combat, les renseignements sont parcellaires et les hésitations nombreuses, les plans patiemment mis au point étant souvent à mettre à la poubelle dès les premiers coups de canon selon l'adage de Clausewitz qui considère que la première victime de la guerre c'est le plan.
A 10.13, l'amiral Fletcher ordonne de lancer tous les appareils disponibles en l’occurrence quatre-vingt treize appareils dont vingt-deux Devastator (sur les 27 disponibles selon les chiffres donnés plus haut). Les avions américaines attaquent à 10.40 le porte-avions léger Shoho qui encaisse un total de treize bombes (cadeaux des Dauntless) et de sept torpilles (offrandes des Devastator).
Sur les quatre-vingt treize appareils engagés, trois appareils sont perdus, trois Dauntless (deux du Lexington et un du Yorktown).
Dans la matinée du 8 mai 1942, les deux marines lancent leurs avions depuis les porte-avions encore disponible en l’occurrence soixante-neuf appareils côté japonais et soixante-quinze appareils côté américain.
Sur ces soixante-quinze appareils, on compte seulement vingt et un bombardiers-torpilleurs Devastator, neuf venant du Yorktown et douze venant du Lexington.
Les américains sont les premiers à attaquer à 10.57 d'abord par les Dauntless plus rapides que les Devastator. Si les «Slow but Deadly» du CV-5 placent deux bombes de 454kg sur le Shokaku, les Douglas TBD Devastator de la VT-5 ne touchent rien avec leurs torpilles. Aucun appareil de l'unité n'est perdu.
Un Douglas TBD Devastator en mauvaise postureA 11.30, les avions venus de «Lady Lex» attaquent. La situation est identique à celle des avions du Yorktown. Les Dauntless placent une troisième bombe de 454kg mais aucune torpille lancée par les Devastator ne font mouche.
Il faut dire que le temps à changé et si la veille la couverture nuageuse à dissimulé les américains aux japonais, en ce 8 mai 1942 c'est l'inverse qui se produit.
Les groupes aériens américains et japonais regagnèrent leurs porte-avions respectifs vers 12.00 non sans livrer de nouveaux combats puisqu'ils se croisèrent, l'un passant au dessus de l'autre.
Douglas TBD Devastator en vol. Le rond rouge de l'étoile sera vite supprimé pour des raisons de sécuritéBien qu'endommagés, les porte-avions américains peuvent récupérer leurs appareils. Si aucun Devastator n'à été abattu au combat, deux sont perdus visiblement pour problèmes techniques sur le chemin du retour.
La bataille va s'achever là, les japonais n'ont plus qu'un porte-avions opérationnel (le Zuikaku) alors que les porte-avions américains si ils sont encore opérationnels (le Lexington pour peu de temps puisqu'il sombrera suite à une explosion en début de soirée), leurs groupes aériens sont très affaiblis et les réserves de carburant très basses après la destruction du pétrolier Neosho.
Comme nous avons pu le voir, le Douglas TBD Devastator n'à pas démérité et si il avait été retiré du service à l'issue de la bataille de la mer de Corail, son histoire et sa réputation auraient tout autre.
Hélas trois fois hélas, il allait devoir s'engager dans un nouvel affrontement au delà de l'horizon, un affrontement qui si il n'est pas le tournant de la guerre du Pacifique comme on l'à longtemps annoncé (c'est à Guadalacanal où l'avancée japonaise est définitivement stoppée et sa machine de guerre durablement enrayée) est un moment clé de cette guerre : la bataille de Midway.
Midway ou le crépuscule d'un bombardier-torpilleurLe plan japonaisDans un conflit, certains événements infimes engendrent des conséquences absolument gigantesques. C'est le cas d'un événement survenu le 18 avril 1942.
Ce jour là, seize bombardiers North American B-25 Mitchell sous les ordres du colonel James Doolitle décollent du porte-avions Hornet pour bombarder des villes japonaises. Complètement prise au dépourvu, la chasse et la DCA japonaises réagissent trop tardivement.
Les dégâts sont infimes, de véritables piqûres d'épingle mais l'impact de ces intacts est stupéfiant avec un coup de fouet bienvenue au moral chancelant des américains (les mauvaises nouvelles succédaient à d'autres mauvaises nouvelles) et un coup de fouet à l’orgueil nippon, les japonais prenant ses attaques pour un affront d'autant que le palais impérial à été touché sans que l'empereur Hiro Hito ne soit blessé.
Cela permet à l'amiral Yamamoto d'obtenir l'autorisation pour mener une opération contre Midway, un atoll situé comme son nom l'indique à mi-chemin entre le Japon et les îles Hawaï.
Cet atoll est devenu une base aérienne et navale de première importance pour les américains et cette importance n'à pas échappé aux japonais qui en la capturant espèrent rend leur sphère de coprospérité inexpugnable et pousser les américains à une paix de compromis.
Comme souvent les japonais vont mettre sur pied un plan d'une extraordinaire complexité avec deux cibles éloignées de plusieurs milliers de kilomètres : Midway et les Aléoutiennes (plus précisément les îles d'Attu et Kiska).
Cette dernière attaque est une diversion pour perturber les américains et par exemple leur faire croire que la côte ouest où les îles Hawaï peuvent être menacées. Si certains responsables militaires américains y ont un temps cru, très vite l'amiral Nimitz fait confiance aux crypto-analystes de la cellule Hypo dirigés par le capitaine de frégate Rochefort qui est parvenu à casser les codes militaires japonais et ainsi lire par dessus leur épaule.
C'est capital à une époque où les moyens militaires américains sont limités, l'industrie américaine si elle mobilise toutes ses forces ne peut encore fournir les nombreux navires, avions, les milliers de tonnes de munitions, de pièces détachées, de vivres et autres ipédimentias nécessaires à la contre-offensive. Il faut donc contenir avant de contre-attaquer.
C'est d'ailleurs le sens des ordres donnés à l'amiral Fletcher par l'amiral Nimitz : ne pas engager une action si le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Le déroulement de la bataille résumé en un dessinLes américains sont ainsi en place dès le 2 juin 1942 avec les porte-avions Enterprise et Hornet en attendant la disponibilité du Yorktown qui allait réparé en quelques jours (même si il est moins endommagé que dit à l'époque) à la fois pour défendre Midway mais aussi pour par exemple couper la route d'une force japonaise attaquant Hawaï ou la côte ouest. Les japonais espérant que les américains seraient en mesure d'attaquer le 8 juin soit 48h après le début de leur propre action.
La bataille de Midway stricto sensu commence le 4 juin 1942 quand les japonais bombardent Midway, essayant de neutraliser l'aérodrome pour protéger la force d'invasion de toute riposte américaine, les japonais pensant les porte-avions américains loin. Les résultats seront mitigés, la piste restant par exemple opérationnelle ce qui va poser un cas de conscience à l'amiral Nagumo qui hésitera entre plusieurs stratégies.
Cette hésitation est renforcée par les attaques menées par les bombardiers venus de Midway notamment six Grumman TBF Avenger d'un détachement de la VT-8, une attaque infructueuse avec à la clé la perte de cinq des six appareils (ce qui montre que l'Avenger n'aurait probablement pas fait mieux que le Devastator). Sur cinquante-trois appareils engagés, trente-cinq sont perdus...... .
Les attaques américaines. Entourées de rouge les unités de DevastatorA 7.02, les porte-avions américains lancent leurs avions. Le USS Enterprise (CV-6) lance cinquante-sept appareils dont quatorze Douglas TBD Devastator de la VT-6 alors que le USS Hornet (CV-8) lance soixante appareils dont quinze Douglas TBD Devastator du VT-8. Le Yorktown lui ne peut encore lancer ses avions puisqu'il doit attendre de récupérer les Douglas SBD Dauntless lancés pour repérer la flotte japonaise.
Douglas TBD Devastator en volCe n'est qu'à 07.52 que la vague d'assaut américaine met cap sur sa cible, une cible à la position incertaine. De plus le maintien en vol d'autant d'appareils volant à des vitesses et des altitudes différents est difficile, les chasseurs peinant à couvrir les avions d'assaut. A cela s'ajoute des problèmes de communication avec des radios pas toujours efficientes.
Les américains tombent dans le vide, une partie des avions à court de carburant doit faire demi-tour, certains parvenant aux porte-avions, d'autres à Midway tandis que d'autres ne peuvent faire autre chose que de s'écraser dans les eaux bleues du Pacifique.
A 08.38, une force de vingt-huit appareils à décollé du Yorktown, force qui comprend notamment douze Devastator de la VT-3.
Douglas TBD Devastator en approche pour l'appontage sur un porte-avions type LexingtonLes japonais sont alors en phase défensive, préparant un nouveau raid sur Midway, les lancements devant commencer entre 10.30 et 11.00.
A 09.25, l'alarme retentit à bord des porte-avions japonais. Les Douglas Devastator de la VT-8 attaquent sans couverture de chasse.
C'est un massacre épouvantable, tous les appareils sont détruits et on ne compte qu'un survivant sur trente pilotes et radio-mitrailleurs, une pilote, l'enseigne de vaisseau George Gay (il sera repêché le lendemain, participera à la campagne de Guadalacanal avant devenir instructeur. Décédé en 1994, ses cendres ont été dispersées sur les lieux où sont tombés ses frères d'armes).
Les quatorze appareils de la VT-6 attaquent à 9.40 ne font pas mieux mais limitent la casse puisque «seulement» dix appareils sont abattus. Sur les vingt-neufs Devastator lancés, seulement quatre ont survécu à l'attaque montrant à ceux qui en doutait encore que l'avion torpilleur non escorté par la chasse est particulièrement vulnérable durant la phase finale de l'attaque où il doit voler en ligne droite à basse altitude et basse vitesse.
Ultérieurement les douze Devastator de la VT-3 passent à l'attaque pour un résultat tout aussi désastreux : deux appareils survivants et aucun coup au but.
Douglas TBD Devastator en volCe sont donc trente-cinq appareils sur quarante et un qui ont été abattus. Ce massacre va comme on le sait favoriser les américains puisque les Zero sont descendus au ras des flots pour traquer les avions torpilleurs survivants, privant les porte-avions de toute couverture. De plus les «ponts plats» ne disposent pas de radar de veille qui leur aurait donné peut être un délai supérieur. Les Dauntless vont attaquer quasiment sans opposition.
Pour le Devastator cette bataille de Midway marque de manière sanglante une carrière qui avait jusqu'ici sans histoires. Quand au manque d'efficacité (aucun coup au but), cela s'explique par le manque de fiabilité et les problèmes techniques que connaissent les torpilles Mark 13, problèmes déjà identifiés en mer de Corail mais qui bien entendu n'ont pas pu être corrigés avant la bataille de Midway.
CrépusculeDouglas TBD Devastator parés au décollageL'US Navy retire immédiatement des unités de première ligne les trente-neuf Douglas TBD Devastator. Les appareils des VT-4 et VT-7 vont être utilisés brièvement dans l'Atlantique loin de la guerre dans le Pacifique et surtout pour l'entrainement jusqu'en 1944.
Nombre d'entre-eux sont détruits après avoir été utilisés comme appareils d'instruction au sol ou comme «cible» en étant incendié pour entrainer les pompiers de l'US Navy. Fin 1944, aucun Devastator n'était encore disponible au sein de l'US Navy.
Le prototype à fini sa carrière sur la base aéronavale de Norman en Oklahoma. Le dernier Devastator fût utilisé par le Commander of Fleet Air Activities-West Coast. La destruction de cet appareil en novembre 1944 marque la fin de la carrière pour l'appareil.
Outre le prototype, 129 TBD ont été produits, l'un d'entre-eux devint à des fins d'essais le TBD-1A à savoir un Devastator modifié avec deux flotteurs mais cet essais ne déboucha pas sur une modification d'appareils en service (puisqu'il est peu probable que la production d'appareils neufs soit lancée).
Douglas TBD Devastator en version hydravionActuellement il n'existe aucun appareil dans les musées ou les collections privées. Des épaves sont présentes au large des côtes qu'elles soient pacifiques ou atlantiques et pourraient être récupérées puis cannibalisées pour faire un Devastator mais le coût rend ce projet peu probable tout comme la récupération de sept Devastator qui ont sombré avec le Lexington dont l'épave à été redécouverte par l'équipage de Paul G. Allen _le cofondateur de Microsoft avec Bill Gates_ en mars 2018.
Le 19 septembre 2019, une réplique à l'échelle 1:1 utilisée dans le film Midway de 2019 à été récupéré par le USS Midway Museum, le porte-avions USS Midway (CV-41) ayant été conservé comme musée à San Diego (
NdA un peu comme si le Clemenceau avait été préservé à Brest ou à Toulon).