Port de Brest

Les bombes de 12 000 livres Tallboy "Bunker Busters" de l'ingénieur Wallis ont fait leur oeuvre mais les U-Boote furent néanmoins relativement épargnés.

Paul-Émile a écrit:

Allez zou ! Je continue.

Là, ce sont deux parcs à charbon dans la Penfeld.



La photo ci-dessus montre le parc de La Boucherie. Ne me demandez pas d'où vient ce nom, je n'en sais rien. Ce parc à charbon en vrac était en amont du pont de l'Harteloire (qui n'existait pas), sur la rive gauche en face de l'actuel bassin n°7. Si vous savez où passaient les fortifications à cet endroit, celles qu'on voit sur la photo vous aident à situer le parc.



Un autre dépôt (ci-dessus) était au pied du château, sur la rive gauche de la Penfeld mais à son embouchure. Je crois qu'il y a maintenant un bâtiment à cet emplacement. Il portait le nom de Parc-au-Duc.

Ces parcs à charbon recevaient du charbon en vrac. L'heure n'était pas encore aux briquettes bien moulées et faciles à empiler proprement et de qualité homogène. Ce détail et l'aspect des photos m'incitent à penser que ces photos ont été prises vers 1890 (en très gros) mais honnêtement je n'ai aucune indication précise.
Je n'ose pas imaginer les tenues des marins qui effectuaient les corvées de charbon pour refaire le plein des soutes sur les navires...

J'ai appris depuis que les trois parc à charbon à Brest avaient été photographié à la meme époque en juillet 1860, ces photos sont donc beaucoup plus anciennes que ce que l'on pensait voici la photo du troisième celui de Queliverzan 

Pour ceux pour qui la situation de ces parcs à charbon présente un intérêt, voici sur un plan d'époque de Brest que m'a obligeamment transmis un ami breton , la situation de ces parcs; celui de Queliverzan est sur les plans en haut à gauche; celui de la Boucherie un peu plus bas à droite et enfin celui du parc au Duc tout en bas au pied du chateau.

NIALA a écrit:

Pour ceux pour qui la situation de ces parcs à charbon présente un intérêt, voici sur un plan d'époque de Brest que m'a obligeamment transmis un ami breton, la situation de ces parcs ; celui de Queliverzan est sur les plans en haut à gauche ; celui de la Boucherie un peu plus bas à droite et enfin celui du parc au Duc tout en bas au pied du château.

Parfait pour les parcs !
Mais pas seulement ; on y trouve aussi quelques tracés anciens, devenus "bassins" ou bien "hall de montage", voire "cale de lancement".

Voici l'Ecole navale avant guerre et les allemands devant l'établissement en 1940.


Cà avait de l'allure
Les allemands devant l'édifice 

Si vous avez une photo récente pour voir ce que ce batiment est devenu.  

Bonjour,

Merci Niala pour les photos d'époque.

Pour les photos récentes du "Versailles brestois" : voir ici ou ici, entre autres sources.

Merci Bleu Marine pour le site sur le Versailles brestois, je ne connaissais pas son surnom, mais il est mérité, apparemment il a pas trop souffert de la guerre, ou alors il a été bien restauré.

Il y avait des dégâts, effectivement : https://actu.fr/bretagne/brest_29019/cetait-hier-centre-dinstruction-naval-brest_16263728.html

D'où l'installation de l'Ecole navale à Lanvéoc-Poulmic. Qui satisfaisait aussi d'autres critères : donner une teinture aéronavale, ou même... ne pas revenir dans la "Baille de Darlan"...

Bien remis en état, jusqu'aux noms de marins illustres (ou presque, s'agissant de Colbert) en façade.

Merci Bleu Marine effectivement il y a eu pas mal de dégâts, mais on a eu l'intelligence de reconstruire à l'identique du moins en ce qui concerne les facades, contrairement à ce qui s'est fait dans le reste de la ville.
En ce qui concerne Darlan, il a été avant guerre il me semble un bon amiral, administrateur de la Marine, c'est hélas la politique qui l'a pourri, comme beaucoup, si il ne s'était pas mêlé de politique, il aurait certainement laissé un meilleur souvenir dans la marine.

NIALA a écrit:

En ce qui concerne Darlan, il a été avant guerre il me semble un bon amiral, administrateur de la Marine, c'est hélas la politique qui l'a pourri, comme beaucoup, si il ne s'était pas mêlé de politique, il aurait certainement laissé un meilleur souvenir dans la marine.

Oui, c'est un personnage complexe. Artisan du renouveau de notre Marine, avec Georges Leygues, après Violette et Durand-Viel. Contesté pour s'être entouré d'Amis de Darlan. Il s'est malheureusement cru devenir un grand politique sous l'Occupation, pour se fourvoyer dans la collaboration.

De quoi écrire un ou plusieurs livres (qui, de fait, ont été écrits ).

Je faisais allusion à une volonté de rupture en 1945, avec la Marine d'avant-guerre, ou avec celle dite "de Saint-Yorre" par euphémisme. Ce qui n'était pas gagné d'avance. Se souvenir de l'épisode surréaliste de la nomination d’Étienne Schlumberger comme directeur des études de l'École navale en juin 1947. Nomination contestée, chose inouïe, par une pétition d'officiers, arguant du fait qu'il n'était pas issu de l'École navale (mais X-GM - passe encore) et surtout - horresco referens -  qu'il était gaulliste et FNFL, donc coupable des péchés de dissidence et de rébellion contre l'autorité, mauvais exemple pour les élèves. Avoir été commandant de sous-marin en opérations de guerre et compagnon de la Libération comptait peu pour certains.

Citation :

[…] Je faisais allusion à une volonté de rupture en 1945, avec la Marine d'avant-guerre, ou avec celle dite "de Saint-Yorre" […]. Se souvenir de l'épisode surréaliste de la nomination d’Étienne Schlumberger comme directeur des études de l'École navale en juin 1947. Nomination contestée […] et surtout - horresco referens - qu'il était gaulliste et FNFL, donc coupable des péchés de dissidence et de rébellion contre l'autorité, mauvais exemple pour les élèves. : shock: Avoir été commandant de sous-marin en opérations de guerre et compagnon de la Libération comptait peu pour certains.

Volonté de rupture tous-azimuts, donc : avec la marine de Darlan, avec celle de Vichy, et avec les FNFL.
Car, on l'oublie un peu aujourd'hui, où l'Artisan de la Libération est quasiment sanctifié par tout le monde, ce ne fut pas le cas entre 1946 et 1958… ou même 1969.

Belles photos de l'Ecole navale, je remarque en comparent la photo d'avant guerre et ces dernières que les statues devant le batiment ont été remplacées par des canons, cela a t'il une signification particulière?

La salle aujourd'hui dite d'Honneur était autrefois la bibliothèque du Lycée naval.
Pour les statues, il se pourrait que ce soit celles qui sont aujourd'hui à l'école navale de Lanvéoc

Merci Starshiy pour cette réponse.

de mon temps !

L’École Navale de Saint-Pierre en 1944 : elle avait un peu souffert.

Cette autre vue de la base sous-marine et de l’École Navale permet de localiser l'aile de cette dernière qui avait été détruite :

Et si vous reconnaissez une statue de Lanvéoc (moi je n'y ai jamais mis les pieds)

https://envelopmer.blogspot.com/2011/06/les-anciens-de-la-jeanne-se-retrouvent.html
Et un peu d'histoire ici
https://www.ecole-navale.fr/node/51027

Merci pour l'histoire des statues de l'Ecole navale 

Il me semble qu'en 1963 ou 1965 le croiseur "Jeanne d'Arc" était encore en Penfeld sous le pont. mais j'ignore quand il est parti en déconstruction.
Il y avait à la même époque au quai des flottilles le Richelieu qui servait de caserne aux EOR.

Voici pour les nostalgiques des années 1960:


Une photo que je date de 1961 environ; à gauche le croiseur De Grasse, en face à droite La Jeanne d'Arc

Toujours pour les nostalgiques voici une photo datée de 1960, mais vu l'état d'avancement des trois navires en achèvement je la daterais plutôt de 1962/63.
La Résolue appelée à tort Jeanne d'Arc vu que la précédente Jeanne d'Arc était toujours en service (jusqu'en 1964), les porte avions Clemenceau et Foch à des états différents d'avancement, et enfin le Richelieu au premier plan, période faste pour Brest.

Citation :

[…]
Une photo que je date de 1961 environ ; à gauche le croiseur De Grasse, en face à droite La Jeanne d'Arc

Probablement pendant le grand carénage du De Grasse (fin décembre 1959 -> février 1961) ; et, puisque la Jeanne est à Brest, donc entre les campagnes 1959-60 / 1960-61, la carte postale doit dater de l'été 1960.

C'est vrai que la Jeanne était à Brest tous les étés et debut de l'automne, entre juin et début novembre en principe, ce qui permet de dater les photos.