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 LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)

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clausewitz
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MessageSujet: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyMer 08 Jan 2020, 13:04

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(GRANDE-BRETAGNE)

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Hms_fe10
Le HMS Fearless (L-10)

AVANT-PROPOS

Les opérations amphibies : vieilles comme le monde

Si on interroge le grand public sur les opérations amphibies et les débarquement il y à fort à parier que la majorité dira que les débarquements sont apparus durant le second conflit mondial voir pour les plus connaisseurs durant ce qui aurait du être la der et des ders.

Nous sommes loin de la vérité, très loin. C'est bien simple les opérations amphibies, les opérations combinées sont aussi vieilles que le combat sur mer. A une époque où il n'y avait que peu d'armes de jet et pas d'artillerie, le seul moyen de vaincre était d'aborder le ou les navires ennemis.

Pour combattre les marines grecques et romaines embarquaient sur les trirèmes et autres trières des détachements d'hoplites et de légionnaires destinés à combattre sur mer, de véritables ancêtres de nos marines.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Corvus11
Des légionnaires à l'abordage, empruntant le corvus

Les romains qui n'étaient pas si mauvais marins qu'on l'à dit (la marine romaine est peu à peu réhabilitée par les historiens car contrairement à ce qu'on pense souvent les légionnaires empruntaient davantage les fleuves et les rivières et non les voies romaines plus utilisées pour la messagerie) inventèrent une passerelle mobile appelée corvus (corbeau) pour rendre l'abordage moins périlleux.

Aux fantassins s'ajoutaient souvent des archers dont le tir précis et meurtrier pouvait rendre l'abordage selon les points de vue plus facile ou plus difficile.

A une époque où les batailles navales avaient lieu à proximité immédiate du rivage (sa disparition provoquait de véritables terreurs chez les marins de l'époque) une autre façon de l'emporter était de frapper les villages, les villes et les ports de l'ennemi.

Ce que les français ont appelé descentes fût le mode d'action privilégié des différentes marines même après l'apparition de l'artillerie.

Un navire seul ou une petite escadre mouillait dans une baie, un estuaire, un delta, déployait à terre une petite armée qui se chargeait de ravager les récoltes, détruire les dépôts, neutraliser les défenses. On rembarquait ensuite pour rentrer au pays.

Ce mode d'action disparu en Europe quand la portée et l'efficacité de l'artillerie de marine généralisa le combat en escadre. Les descentes avaient cependant encore leur utilité outre-mer dans des régions inoccupées ou occupées par des populations n'ayant ni la puissance de feu ni la technique pour repousser une armée européenne.

Comme les navires utilisées étaient des souvent appelées canonnières, on parla de politique de la canonnière, particulièrement utile pour faire plier un potentat local où un puissant monarque mais à la tête d'un pays en déclin comme la Chine.

Néanmoins quand commence le 20ème siècle, l'opération amphibie était du domaine de la «petite guerre», un domaine n'intéressant pas beaucoup les amiraux qui ne rêvaient qu'aux batailles en ligne avec des cuirassés et des croiseurs de bataille ouvrant le feu à des distances qui paraissaient impensables jadis qui ne feront qu'augmenter.

Comme souvent pour ne pas dire comme toujours, le premier conflit mondial sur mer ne se déroula pas comme les amiraux l'avait envisagé. Il y eu bien des batailles rangées mais celles-ci furent rares et souvent indécises.

En revanche il y eu un affrontement entre sous-marins et escorteurs, l'engagement d'avions et d'hydravions mais aussi le premier débarquement amphibie de l'ère moderne.

Les Dardanelles  : une bonne idée mal exécutée
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Dardan12
Montage photo sur la campagne des Dardanelles

Franklin D. Roosevelt, 32ème président des Etats-Unis de 1932 à 1945 aurait dit un jour à propos de Winston Churchill «Winston à vingt ou trente idées par jour dont seulement deux ou trois de bonnes. Le problème c'est qu'il ne sait pas lesquelles».

Parmi les bonnes idées figure l'expédition des Dardanelles. Oui je sais le résultat à été désastreux, provoquant la fin de la carrière de Winston Churchill à la tête de l'Amirauté, l'échec de l'expédition dans les détroits l'obligeant à démissionner de son poste de premier lord mais à la base c'était une bonne idée.

A l'origine de cette expédition figure la volonté de frapper la Triplice à son point faible à savoir l'empire ottoman considéré comme l'homme malade de l'Europe. De plus la neutralisation de Constantinople et la prise des détroits du Bosphore et des Dardanelles était indispensable pour ravitailler la Russie, la voie méditerranéenne étant plus aisée que la voie qui menait à Arkangelsk et à Mourmansk.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Campag11
Plan relief de la campagne des Dardanelles

Le 18 mars 1915, les alliés tentèrent de forcer le détroit avec des cuirassés. Ce fût un échec avec la destruction de plusieurs cuirassés notamment le HMS Ocean et le Bouvet. Ces cuirassés étaient destinés à couvrir les dragueurs de mines pris pour cible par les batteries ottomanes.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Bouvet11
La perte du cuirassé Bouvet

Suite à cet échec les alliés comprirent que la seule façon de neutraliser les défenses ottomanes était de débarquer à terre.

Ce débarquement eut lieu le 25 avril 1915 au cap Helles et dans la baie qui allait devenir la baie ANZAC du nom des troupes australo-néo zélandaises (Australian New Zealand Corps) déployées sur ce théâtre d'opération particulièrement ingrat. Cet événement est aujourd'hui encore commémoré par l'Australie et la Nouvelle-Zélande lors d'un ANZAC Day plus important que le jour du souvenir (11 novembre 1918).

Sur un terrain bouleversé face à un adversaire mordant et déterminé dirigé par un certain Mustapha Kemal, les alliés subirent des pertes particulièrement lourdes. Aux pertes au combat s'ajoutèrent les pertes liées à la maladie.

Les alliés qui mobilisèrent six puis seize divisions (489000 britanniques et dominions plus 79000 français) perdirent 252000 hommes tués, blessés et prisonniers s'opposant à cinq puis quinze divisions ottomanes (315000 hommes 218 à 251000 pertes).

Le 6 août 1915 les alliés débarquèrent en baie de Suvla mais là encore ils furent incapables de sortir de la tête de pont.

Peu à peu le front se stabilisa, on était dans une impasse. Après le refus français d'envoyer de nouveaux renforts et l'entrée en guerre de la Bulgarie le 5 octobre 1915, les alliés décidèrent d'évacuer, évacuation terminée le 9 janvier 1916.

Cette idée sur le papier était bonne mais son exécution fût tout simplement calamiteuse. Plusieurs facteurs à cela : impréparation des alliés, sous-estimation des forces ottomanes, inexpérience..... .

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Hms_co11
Le HMS Courageous avant sa transformation en porte-avions

Cet échec décrédibilisa les opérations amphibies et enterra le projet de l'amiral Fisher d'un débarquement en mer Baltique pour se rapprocher de Berlin (située à seulement 80km), opération qui dépassa le cadre de la simple idée d'état-major puisque des cuirassés adaptés furent commandés (Furious, Courageous,Glorious).

Pire encore débarquer sur une côte défendue fût considéré comme mission impossible, mission que récupéra le Corps des Marines des Etats-Unis (United States Marines Corps USMC) tout simplement parce que l'avenir du corps était menacé et surtout parce que personne n'en voulait.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyVen 10 Jan 2020, 17:07

Les opérations amphibies du second conflit mondial : une étude

En guise d'avant propos
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Dunerq10
Dunkerque ravagée par les combats liés à l'opération DYNAMO

Le 22 juin 1940, la France signe l'armistice marquant la fin de six semaines de conflit. C'est la pire défaite militaire de notre histoire, une défaite qui marque le début d'une période noire dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui tant cela constitue un «passé qui ne passe pas».

La Grande-Bretagne se retrouve seule face à la redoutable machine de guerre allemande. Non seulement sa survie n'est pas assurée mais en plus elle doit envisager de reprendre pied sur le continent ce qui est loin d'être sinécure.

D'ailleurs très vite au grand dam de Staline, Churchill renoncera à un débarquement de vive force en Europe occidentale sauf bien sur quand le bouillant bouledogue perdait tout sens de la mesure (ce qui vu la tension qui l'asseyait était parfaitement compréhensible).

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Comman10
commandos du N°4 Commando faisant leur jonction avec les parachutistes de la 6th Airborne

La tache est colossale, titanesque. Churchill créé bien le commandement des opérations combinées, réclame la création de 5000 commandos pour mener des raids en Europe (en s'inspirant de son expérience de la guerre des Boers où correspondant de guerre il fût capturé par un kommando boer) mais pour reprendre fermement pied sur le continent européen il va falloir investir massivement et sans la surpuissante industrie américaine c'était chose impensable.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Louis_10
Louis Mountbatten

Avoir le matériel c'est bien, avoir le matériel, des hommes compétents aux commandes (comme l'amiral Louis Mountbatten, oncle du futur prince Philip) et une méthodologie précise c'est mieux.

Les alliés vont donc travailler d'arrache-pied, résolvant les différents problèmes par un sain pragmatisme ou en demandant aux plus brillants cerveaux du pays de trouver des solutions à un problème en apparence insoluble.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Uss_ls13
Un Landing Ship Tank (LST)

Dès le rembarquement de Dunkerque, les britanniques comprennent que pour qu'un débarquement se passe bien il doit s'accompagner de chars de combat. Ils vont donc inventer à la fois des chars amphibies, des chars spécialisés pour dégager les plages et surtout un navire spécialement adapté, le Landing Ship Tank (LST) qui plus que tout autre modèle de navire amphibie va devenir le symbole de ces opérations.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) M-4_sh10
Deux chars spécialisés : le Sherman DD amphibie et le Churchill AVRE (Armoured Vehicle Royal Engineer)
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Church10

Le raid de Dieppe montre l'impossibilité de s'emparer d'un port ? Eh bien c'est très simple les alliés vont amener avec eu leur port en attendant qu'un port en eau profonde soit libéré et surtout remis en état. On à des besoins importants en carburant ? On met en place un pipeline à travers la Manche (PLUTO).

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Pluto10
L'oléoduc PLUTO et le port artificiel type Mulberry symbolisent la puissance de la logistique alliée à l'oeuvre pour l'opération OVERLORD
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Mulber10

C'est ainsi que les alliés vont peu à peu accumuler une expérience considérable en matière d'opérations amphibies d'abord en Méditerranée puis dans le Pacifique et enfin en Europe du Nord-Ouest, le débarquement de Normandie tirant les leçons des débarquements précédents.

Miscellanées sur les opérations amphibies du second conflit mondial

Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques mots rapides sur les principaux débarquements amphibies du second conflit mondial.

Si les débarquements dépendaient beaucoup de la géographie, de l'hydrographie, du climat, de l'opposition ennemie, il y avait quelques points communs.

Il fallait avoir le contrôle de l'océan, la maîtrise de l'espace aérien, une bonne connaissance du dispositif ennemi et une exploitation rapide pour éviter d'être englué dans la tête de pont ce qui imposait le débarquement de chars dès la première vague.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les premiers navires amphibies mis au point par les britanniques étaient des Landing Ship (LST), des bâtiments de débarquement de chars.

L'appui-feu était capital nécessitant la mobilisation de cuirassés et de croiseurs pour le matraquage, de destroyers pour assurer l'appui rapproché sans compter d'autres armes comme des lance-roquettes multiples montés sur des chalands de débarquement modifiés. La transmission et la coordination étaient vitales pour comprendre et agir vite.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Dieppe10
Image iconique du raid de Dieppe

En Europe la première opération est davantage un raid amphibie qu'autre chose à savoir l'opération Jubilee menée à Dieppe le 19 août 1942.

Ce raid est coûteux en vie humaine mais il est riche en leçons à tirer par les alliés qui comprennent que la prise d'un port de vive force est très difficile voir impossible. Non seulement c'est fortement protégé par des batteries côtières et des blockhaus mais en plus l'ennemi à le temps de saboter les installations portuaires voir d'embouteiller le chenal en y coulant des navires.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Fortit10
M-4 Sherman gonflable utilisé dans l'opération FORTITUDE

Il faut donc se résoudre à débarquer sur une plage et à créer un port artificiel en espérant capturer rapidement un port en eaux profonde. En dépit de cet échec, les allemands resteront persuadés que les alliés allaient débarquer en Norvège ou dans le Pas de Calais alors que ces régions sont dépourvues de plages adaptées à un débarquement de vive force. Par l'opération Fortitude, les alliés feront tout pour conforter les allemands. Il ne restait plus qu'à laisser faire l'arrogance militaire germanique et le tour était joué.

-En Méditerranée le premier débarquement à lieu en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 c'est l'opération Torch. L'objectif est double : s'emparer d'une solide base de départ pour débarquer en Sicile et en Italie (voir dans les Balkans si l'on suit la traditionnelle stratégie périphérique des britanniques) et prendre à revers les troupes germano-italiennes en Afrique du Nord.

Si le premier objectif sera tenu en revanche le second plus difficile à atteindre, la Tunisie ayant été volontairement exclue du périmètre de l'ex-opération Gymnast.

Une fois l'Afrique du Nord conquise, les alliés se tournent vers le nord. Ils décident d'abord de débarquer en Sicile. C'est l'opération Husky déclenchée le 9 juillet 1943 qui allait aboutir à la conquête de la plus grande île de la Méditerranée et amorcer la chute de Mussolini qui n'allait être effective qu'après le débarquement allié en baie de Naples à Salerne (opération Avalanche) le 9 septembre 1943.

Les alliés une fois solidement installés dans la péninsule italique vont remonter péniblement la péninsule, les allemands et leurs alliés italiens combattant d'une ligne fortifiée à l'autre. Le 22 janvier 1944 à lieu cependant l'opération Shingle, un débarquement amphibie destiné à   contourner la ligne Gothique, un débarquement qui par l'indécision du général commandant l'opération manque de tourner à la catastrophe. Les allemands sont à deux doigts de rejeter les alliés à la mer. Avec une poussée un peu plus énergique, Rome aurait pu être prise bien plus tôt mais ne refait pas l'histoire.

Finalement le dernier débarquement allié en Méditerranée à lieu le 15 août 1944 en Provence (opération Dragon). Un débarquement qui voit l'engagement de troupes américaines mais surtout de troupes françaises.

Initialement il était prévu un débarquement conjoint avec le débarquement de Normandie pour des raisons logistiques on préféra le décaler de deux mois. En remontant la vallée du Rhône, les alliés obligent les allemands à se replier en catastrophe en direction du Vaterland.

Dès le 12 septembre 1944, les forces alliés venus de Normandie et celles venues de Provence font leur jonction. Toutes les troupes allemandes se sont repliées vers le nord de la France, la Belgique et l'Allemagne à l'exception des garnisons laissées dans les ports de l'Atlantique.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Overlo11
Photo célébrissime, iconique de l'opération OVERLORD

Le 6 juin 1944 à donc eu lieu l'opération Overlord, le débarquement de Normandie qui à popularisé l'expression D-Day (néanmoins si nous devons être rigoureux nous devrions utiliser le nom d'opération Neptune, le code de la partie amphibie de cette monumentale opération militaire). Cette opération à lieu en Normandie et non dans le Pas de Calais comme l'avait envisagé le haut-commandement allemand.

Cette opération est le plus grand débarquement amphibie jamais organisé (et qui n'aurait été détrôné que par les débarquements amphibies prévus au Japon) aboutit à la réalisation d'une solide tête de pont mais l'objectif de prendre Caen dès le premier jour est impossible à tenir.

Il faudra plusieurs semaines de rudes combats pour sortir du bocage normand et aboutir à une retraite allemande généralisée, retraite qui n'allait s'arrêter qu'au mois de septembre au moment où la résistance allemande s'affermit et où les alliés sont confrontés à d'importants problèmes logistiques.

-Dans le Pacifique les opérations amphibies vont être massives et majeures. Tout simplement parce que le caractère insulaire impose ce type d'opérations. De 1942 à 1945, les américains vont multiplier les opérations dans un véritable «saut de mouton» d'un atoll à une île et d'une île à un archipel.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Opzora13
L'opération WATCHTOWER est le premier débarquement amphibie majeur des alliés

On  trouve ainsi l'opération Watchtower à Guadalcanal (7 août 1942) marquant le début d'une terrible campagne de six mois qui s'achève par le retrait japonais en février 1943. C'est là et non à Midway que la guerre dans le Pacifique bascule.

Les américains vont ensuite s'occuper de reconquérir les Salomons centrales et la Nouvelle-Guinée _tache confiée à l'USN et à l'USMC_ pendant que l'US Army sous l'autorité du flamboyant et du caractériel MacArthur avance en Nouvelle-Guinée (avril-novembre 1944), se tenant prêt à passer aux Philippines.

Une fois les Salomons reconquises ou neutralisées, les américains repassent à l'offensive dans le Pacifique central, entamant le «saut de puce», un saut de puce sanglant car chaque débarquement en dépit de l'expérience accumulée est plus sanglant et plus dur que le précédent ce qui n'est pas vraiment rassurant en cas de débarquement de vive force au Japon.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Bloody10
"Bloody Tarawa"

La première est l'opération Galvanic menée à partir du 20 novembre 1943 à Tarawa, Betio et Makin. La rélévation des pertes sur «Bloody Tarawa» montre à l'opinion américaine que la guerre sera longue, féroce et cruelle (NdA rien de tel que la remarquable série «The Pacific» pour le redécouvrir) mais est aussi pleine d'enseignements pour les futures opérations avec notamment la nécessité d'unités spécialisées dans la démolition d'obstacle (les futures Underwater Demolition Team UDT ancètres des SEAL) et d'améliorer communications et coordination notamment pour l'appui-feu.

C'est d'ailleurs l'une des raisons de la victoire américaine dans le Pacifique, le retour permanent d'expérience (RETEX) là où les japonais occultent les défaites et ne tirent pas les leçons de leurs échecs pour avancer.

Le 31 janvier 1944 les américains débarquent dans les Marshall (opération Flintlock) plus précisément à Kwajalein et à Roi-Namur. Les pertes sont plus faibles et Majuro va devenir une base majeure de la marine américaine dans le Pacifique, la logistique plus encore qu'ailleurs dictant le tempo des opérations.

Alors que les alliés prennent pied en Normandie, les américains font parler leur puissance industrielle en menant à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres plus à l'est une autre opération amphibie majeure, l'opération Forager qui voit Marines et G.I prendre pied dans les Mariannes.

La conquête des Mariannes est destinée notamment à permettre l'utilisation des Boeing B-29 Superfortress contre le Japon, les bases de Chine ayant été éliminées par une offensive nippone. Ce débarquement débouche également sur la bataille de la mer des Philippines où l'Aéronavale japonaise cesse d'exister comme arme constituée.

Les américains débarquent à Saïpan le 15 juin (les combats s'achèvent le 10 juillet), à  Guam le 21 juillet (fin des combats le 10 août) et à Tinian le 24 juillet (les combats s'achèvent le 31 juillet 1944).

Après la fin de ces opérations, les américains vont faire porter l'essentiel de leurs efforts sur la reconquête de leur ancienne colonie à savoir les Philippines. Une série de débarquements est prévue pour éliminer les japonais présents dans l'archipel.

Successivement les américains vont débarquer le 20 octobre 1944 à Leyte et comme quatre mois plus tôt aux Mariannes cela débouche sur une bataille navale de première importance, la bataille du Golfe de Leyte (23-25 octobre 1944) qui dispute à la bataille du Jutland le titre de plus grande bataille navale de l'histoire.

Les américains débarquent ensuite à Mindoro le 15 décembre 1944 puis à Luzon le 9 janvier 1945, les américains prenant pied dans le golfe de Lingayen tout comme les japonais le 8 décembre 1944. Le dernier débarquement amphibie majeur aux Philippines à lieu à Palawan le 28 février 1945, les combats n'étant pas encore finis quand le Japon capitule.

Ce n'est cependant pas la fin des opérations amphibies puisque le 19 février 1945, les américains ont débarqué à Iwo Jima (opération Detachment), une île de l'archipel des Volcano à 650 miles nautiques du Japon. Les combats vont être très durs et cela à joué dans la décision prise par les américains d'utiliser la bombe atomique plutôt que de débarquer de vive force au Japon. Les combats vont durer près d'un mois, seulement 216 japonais sont capturés tandis que les américains ont perdus quasiment 10% des effectifs engagés (6821 tués sur 70000 hommes engagés).

Le dernier débarquement amphibie américain majeur à lieu à Okinawa. C'est le 1er avril 1945 que débute le volet amphibie de l'opération Iceberg. Plus encore qu'à Iwo Jima ce fût une lutte à mort où les civils ne furent pas épargnés.

Devant les pertes colossales et devant la détermination suicidaire du Japon, le président Truman au pouvoir depuis la mort de Roosevelt le 12 avril 1945 prend la décision une fois assuré de l'efficacité de la bombe atomique de l'utiliser pour pousser le Japon à capituler et accessoirement d'envoyer un message fort aux soviétiques alors que les prémices de la guerre Froide se font ressentir.

Les américains ont donc acquis durant le second conflit mondial une précieuse expérience des opérations amphibies. Cette expérience ne sera pas dilapidée et sera réutilisée en Corée cinq ans plus tard notamment lors de l'opération Chromite, le débarquement d'Inchon exécuté le 10 septembre 1950 et qui sera suivie de différents débarquements de moindre ampleur mais ceci est une autre histoire.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Opzora14
Opération CHROMITE
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Opzora15

On ne le savait pas à l'époque mais après l'opération Chromite, le prochain débarquement amphibie majeur allait être britannique, l'opération Sutton en baie de San Carlos le 21 mai 1982.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyDim 12 Jan 2020, 13:34

LPD ou LSD ?
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Lsd_fo10
Le premier TCD français baptisé Foudre était un ancien LSD de la marine britannique de classe Casa Grande, un navire de fabrication américaine

LPD ou LSD

En France les bâtiments de débarquement équipés d'un radier sont appelés Transports de Chalands de Débarquement (TCD) mais aux Etats-Unis on préfère utiliser deux acronymes différents : les LSD (Landing Ship Dock) et LPD (Landing Platform Dock).

Comment faire pour les différencier ?

Disons que les LPD transportent nettement plus d'hommes que les LSD ainsi que plus de véhicules et de matériel, la plate-forme hélicoptères est plus grande au détriment du radier qui est plus grand sur les LSD.

Avec le temps les deux catégories vont probablement fusionner puisque les remplaçant des derniers LSD mis en service par la marine américaine (classe Whidbey Island et Harpers Ferry) vont être complétés puis remplacés par les San Antonio Block II, le USS Harrisburg (LPD-30) était une version austere des LPD-17.

En ce qui concerne la marine britannique, on trouve d'abord des LSD en attendant des LPD. En clair après avoir utilisé des LSD de construction américaine pendant le second conflit mondial, les britanniques vont construire des LPD «100% british», les deux unités de classe Fearless.

Ce ne seront pas les seuls navires amphibies puisque comme nous le verrons, à la même époque, les britanniques vont utiliser une évolution du LST appelé LSL pour Landing Ship Logistic (LSL).

Classe Casa Grande : des LSD pour la Royal Navy
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Uss_ca25
Le USS Casa Grande (LSD-13)

Les LSD de classe Casa Grande ont été initialement commandés par la Royal Navy qui cherchait un moyen de transporter sur une longue distance les chalands de débarquement qui ne pouvaient traverser les océans.

C'est d'ailleurs pour cela que sur le plan industriel, les américains se sont en théorie chargés des navires amphibies capables de traverser les océans (LS = Landing Ship/Navire Amphibie) alors que les britanniques se sont surtout concentrés sur les embarcations (LC = Landing Craft/Embarcation Amphibie).

La marine britannique commande initialement sept navires immatriculés LSD-9 à 15 mais renonce aux trois derniers qui sont récupérés par l'US Navy qui passe commande de douze autres navires même si au final comme nous le verrons seulement dix seront achevés.

Le USS Casa Grande (LSD-13) est en service du 5 juin 1944 au 6 octobre 1969 (vendu à la démolition le 6 avril 1992), le USS Rushmore (LSD-14) est en service du 3 juillet 1944 au 30 septembre 1970 (coulé comme cible le 16 avril 1993), le USS Shadwell (LSD-15) est en service de juillet 1944 à mars 1970 (démoli en.....2017), le USS Cabildo (LSD-16) est en service de mars 1945 à mars 1970 (coulé comme cible en septembre 1985).

Le USS Catamount (LSD-17) est en service d'avril 1945 à mars 1970 (démoli en 1975), le USS Colonial (LSD-18) est en service de mai 1945 à 1970 (vendu à la démolition septembre 1993), le USS Comstock (LSD-19) est en service de juillet 1945 à avril 1970 (transféré à Taiwan le 17 octobre 1984 coulé comme récif artificiel le 30 juillet 2015).

Le USS Donner (LSD-20) est en service de juillet 1945 à décembre 1970 (vendu à la démolition en mars 2005), le USS Fort Mandan (LSD-21) est lui en service d'octobre 1945 à janvier 1971 (transferré à la Grèce le 23 janvier 1971, vendu à la démolition en novembre 2001), le USS Fort Marion (LSD-22) est en service du 29 janvier 1946 au 13 février 1970 (transféré à Taiwan le 15 avril 1977 coulé comme récif artificiel le 9 décembre 2000),

Le USS San Marcos (LSD-25) est en service d'avril 1945 à juillet 1971 (transféré à l'Espagne le 1er juillet 1971, vendu à la démolition en 1989), le USS Tortuga (LSD-26) est en service du 8 juin 1945 au 26 janvier 1970 (s'échoue dans une tempête en décembre 1987, démoli en 1988) et le USS Whetstone (LSD-27) est en service du 12 février 1946 au 2 avril 1970 (vendu à la démolition le 17 février 1983).

Les quatre Casa Grande utilisés par la marine britannique ont été baptisés Eastway, Highway,Northway et Oceanway

-Le HMS Eastway (F-130) à été mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding le 23 novembre 1942 lancé le 21 mai 1943 et mis en service le 14 novembre 1943. Sa carrière au sein de la Royal Navy est courte puisqu'il est désarmé dès le 23 avril 1946 et transféré à la Grèce en 1953 (démoli en 1972)

-Le HMS Highway (F-141)  à été mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding le 23 novembre 1942 lancé le 19 juillet 1943 et mis en service le 19 octobre 1943. Désarmé le 23 avril 1946, il est vendu à la démolition le 17 décembre 1948.

-Le HMS Northway (F-142)  à été mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding le 24 mai 1943 lancé le 18 novembre 1943 et mis en service le 15 février 1944. Désarmé en 1946, il est vendu à une compagnie marchande qui l'envoie à la démolition en 1975.

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Le HMS Oceanway (F-143)

-Le HMS Oceanway (F-143)  à été mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding le 23 juillet 1943 lancé le 29 décembre 1943 et mis en service le 29 mars 1944.

Désarmé en 1947, il est aussitôt transféré à la Grèce en mars mais dès 1952 il est transféré à la France où il devient le Foudre, ce premier TCD français participant aux dernières opérations de la guerre d'Indochine. Il est ensuite engagé dans la guerre d'Algérie, l'expédition de Suez et le soutien au Centre d'Expérimentations du Pacifique (CEP), opérant avec ses successeurs Orage et Ouragan.

Rendu aux américains après son désarmement le 1er janvier 1969, elle est coulée comme cible par la 6ème flotte le 10 février 1970.

Ce sont des navires de 4032 tonnes (7930 tonnes pleine charge), mesurant 139.52m de long sur 22m de charge, une vitesse maximale de 15.6 nœuds, un armement composé d'un canon de 127mm, de douze canons de 40mm (deux affûts quadruples et deux affûts doubles) et de seize canons de 20mm, un radier pouvant accueillir trois LCT Mk V ou deux MCT Mk III (ou IV) ou 14 LCM Mk III ou 41 LVT ou encore 47 DUKW. 240 hommes peuvent être embarqués en plus des 1500 tonnes de charge.

Classe Round Table
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Le RFA Sir Bidevere (R-3004)

Aux côtés des deux transport de chalands de débarquement de classe Fearless, on trouve également une évolution des LST du second conflit mondial, des navires classés Landing Ship Logistic (LSL).

Il s'agit de navires destinés moins à des opérations de vive-force qu'à des transports notamment en cas de guerre majeure en Europe pour par exemple traverser les estuaires des fleuves allemands et se rendre moins dépendants des routes et des voies ferrées.

C'est l'acte de naissance de la Round Table Class ou en français «Classe Chevalier de la Table Ronde» puisque les navires portent les noms de chevaliers de la légende arthurienne. La commande du premier navire est passée en décembre 1961 pour remplacer les Landing Craft Tank (LCT) Mark 8 datant du second conflit mondial. Deux autres navires sont commandés en mars 1963 et les trois derniers en avril 1965.

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Un LCT Mk 8, le HMAV Abbeville

Ces navires possèdent une porte à la poupe et une porte d'étrave ce qui leur permet d'être utilisés comme des rouliers (roll-on/roll-off), avec rampes intérieures. Des installations aéronautiques furent également installées.

Ces navires sont d'abord utilisés par le Royal Army Service Corps jusqu'en janvier 1970 avant d'être transférés à la Royal Fleet Auxiliary (RFA). Un navire sera perdu durant la guerre des Malouines et remplacé par un navire du même nom, un autre navire gravement endommagé. L'Australie allait également faire construire un navire dérivé, le HMAS Tobruk.

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Le RFA Sir Bedivere (L-3304) en feu après avoir été attaqué par l'aviation argentine

Le RFA Sir Bedivere (L-3004) est en service du 18 mai 1967 au 18 février 2008 (vendu au Brésil devenant l'Almirante Saboia), le RFA Sir Galahad (L-3005) mis en service le 17 décembre 1966 est gravement endommagé le 8 juin 1982 à Fitzroy lors de la guerre des Malouines et coulé comme cible par un sous-marin le 21 juin 1982.

Le RFA Sir Geraint (L-3027) est en service du 12 juillet 1967 au 1er mai 2003 (vendu à la démolition en décembre 2005), le RFA Sir Lancelot (L-3029) est en service du 16 janvier au 1964 au 31 mars 1989 (carrière commerciale puis RSS Perseverance de la marine singapourienne du 5 mai 1994 à décembre 2003, démoli en 2008), le RFA Sir Percivale (L-3036) est en service du 23 mars 1968 au 17 août 2004 (démoli en 2010), le RFA Sir Tristram (L-3505) est en service du 14 septembre 1967 au 17 décembre 2005 (sert actuellement de base d'entrainement pour les forces spéciales britanniques) et donc un deuxième RFA Sir Galahad (L-3005) en service de 1987 à 2006 (vendu au Brésil en service du 4 décembre 2007 au 29 octobre 1919).

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Le RFA Largs Bay (L-3006) survolé par un Westland Lynx

Ils ont été remplacés dans la RFA par les navires de classe Bay.

Les navires de classe Sir sont des navires de 6390 GRT, mesurant 126m de long sur 18m de large avec un tirant d'eau de 4m, une vitesse maximale de 17.25 nœuds, un armement limité à deux canons de 20mm, une simple plate-forme pour hélicoptères et une capacité de transport permettant l'embarquement de 12 chars Challenger, 31 grands véhicules, 56 Land Rover ou vingt-cargos conteneurs (pont des chars) alors que le pont véhicule peut embarquer 19 grands véhicules, cinquante Land Rover ou vingt conteneurs mais aussi de 402 hommes, l'équipage se composant de 65 hommes.

Genèse des Fearless

La genèse des Fearless va être longue et chaotique en raison de difficultés à cerner correctement les besoins mais aussi en raison des traditionnelles querelles entre service, la Royal Air Force (RAF) s'estimant capable de tout alors que la Royal Navy (RN) rechignait à investir dans l'amphibie en jugeant que ce n'était ni prioritaire ni profitable.

Seulement voilà au début des années cinquante, l'hypothèse d'un conflit ouvert en Europe devient très hypothétique en raison de l'équilibre mutuel de la terreur, les deux blocs possédant la bombe atomique.

En revanche rien ne dit que le bloc communiste ne pourrait pas déstabiliser le monde et nécessiter une intervention outre-mer. Cette menace se confond avec le processus de décolonisation entamé par les britanniques depuis 1947 et l'indépendance puis la participation de l'Inde britannique.

Ce n'est pas un hasard si c'est sous la mandature du président Eisenhower (1952-1960) qu'émerge la théorie des dominos. Pour faire simple si un pays tombe sous l'emprise communiste, ses voisins ne tarderont pas à suivre. Cette théorie des dominos allait conduire au soutien américain aux troupes françaises en Indochine puis à la guerre du Vietnam avec le succès que l'on sait.

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De porte-avions, le Bulwark allait devenir porte-hélicoptères
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Pour remplacer la flotte décrépie héritée du second conflit mondial, la Royal Navy va combiner conversions (les porte-avions de classe Centaur Bulwark et Albion) et les constructions neuves (les deux LSD classe Fearless et les six LST/LST de classe Round Table).

Cependant pour en arriver là le chemin à été compliqué et long. Dès le début des années cinquante, la marine britannique réclame un renforcement de ses moyens amphibies pour pouvoir intervenir à l'est de Suez où Londres possède encore des possessions importantes.

En 1945, la flotte amphibie était importante mais très vite elle à connu une énorme déflation entre le désarmement des navires usés, la restitution des navires loués aux américains et la dé-réquisition des navires marchands pour permettre la reprise du trafic commercial.

On aurait pu s'attendre à quelques constructions neuves pour renouveler la flotte et ne pas dilapider l'expérience précieusement et chèrement accumulée durant le second conflit mondial mais rien ne se produit en dépit du fait que tout le monde est conscient qu'il faut soit remplacer les navires amphibies en service ou renoncer à toute capacité amphibie.

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Photographie de l'opération MUSKEETER/MOUSQUETAIRE

Le résultat ne se fait pas attendre, les LST et les LCT britanniques ne brillent pas à Suez lors de l'opération MUSKEETER/MOUSQUETAIRE. Tout le monde s'accord pour des navires plus rapides, tenant mieux la mer et bénéficiant de meilleures conditions de vie pour l'équipage et les troupes embarquées. De plus il faut prendre en compte que les nouveaux chars et les nouveaux véhicules sont plus lourds.

Dès juillet 1956 soit quatre mois avant la désastreuse expédition de Suez, la Royal Navy publie un document appelé Future Role of the Navy.

Sans renoncer à combattre dans l'Atlantique Nord les sous-marins soviétiques (la flotte de surface soviétique est encore réduite même si les Sverdlov font passer des nuits blanches aux amiraux de l'OTAN), la Marine de sa Majesté souhaite pouvoir opérer outre-mer.

Elle souhaite pouvoir déployer à Singapour une Task Force composée d'un porte-avions, d'un porte-hélicoptères ou Commando Carrier (transport de commandos c'est-à-dire d'infanterie légère et leur mise en œuvre par des hélicoptères), un croiseur et quatre destroyers. Les ambitions sont plutôt modestes mais cela ne se fera pas. Personne ne le sait encore que dans à peine dix ans, le pays qui à inventé le porte-avions allait y renoncer.

Un nouveau document est publié en 1957. Appelé Autumn Naval Rethink («réflexion automnale sur les questions navales»), il tire les leçons de l'opération de Suez qui montre sans aucun doute possible que l'héliportage est un concept prometteur, les Royal Marines du N°45 Commando ayant été mis à terre depuis les porte-avions légers Theseus et Ocean.

Cela va permettre à la marine britannique de pouvoir convertir deux navires plus gros, deux porte-avions de classe Centaur, les HMS Bulwark et Albion mis en service sous leur nouvelle forme respectivement en 1960 et 1962.

Initialement, l'idée était d'envoyer le premier échelon par les porte-hélicoptères et de transporter renforts, ipédimentias et véhicules par des LST et des LCT mais ce concept se heurte à une profonde difficulté : la lenteur des LST et LCT par rapport aux porte-hélicoptères (25 nœuds maximum pour les PH, moins de dix nœuds pour les autres) et leur vulnérabilité face aux mines, aux batteries côtières et autres douceurs.

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Le USS Newport (LST-1179) et ses sister-ship se distinguent des LST du second conflit mondial par la présence d'une rampe amovible

Très vite on étudie le LSD tout en continuant à réfléchir sur le LST qui n'est pas obsolète, les américains continuant d'en construire, d'abord de simples évolutions des LST du second conflit mondial (deux unités de classe Talbot County, quinze unités de classe Terrebone County et huit unités de classe De Soto) puis un LST nouvelle génération avec à la place de la porte à la proue, une rampe pour mettre les véhicules à terre, vingt navires de classe Newport étant mis en service et si plus aucun n'est en service dans la marine américaine, certains continuent leur carrière sous d'autres pavillons.

Comme toujours dans un programme militaire, il faut trouver le meilleur équilibre entre la meilleure solution et la solution la moins coûteuse. Hélas pour les marins britanniques, le temps de «La Navy voulait six cuirassés, le Chancelier de l'Echiquier quatre, Finalement nous nous sommes accordés sur le chiffre de huit» selon un bon mot attribué à Winston Churchill est révolue.

On cherche le compromis entre les porte-hélicoptères, les navires amphibies à radier mais aussi les LST ainsi que les transports militaires. Cette force destinée à opérer outre-mer devrait être stationnée à Aden, la Grande-Bretagne continuant de regarder vers l'est.

Plusieurs projets sont étudiés qu'il s'agisse d'une nouvelle classe de LCT, le LCT(9) évolution du LCT(8) du second conflit mondial (60 hommes et 6 chars ou 13 camions, 12 nœuds) mais qui avait l'inconvénient de ne pas posséder de capacité océanique, un LST avec une porte à la proue (bow loading) qui aurait pu embarquer un demi-bataillon soit 465 hommes, huit chars, quatre canons automoteurs et 27 véhicules avec une vitesse de 14 à 16 nœuds, ce navire étant aussi décliné en variante avec une porte de poupe (stern-loading) mais le LST est jugé trop vulnérable aux coups de l'ennemi.

Très vite c'est un navire de type LSD (Landing Ship Dock hein pas la drogue) qui tient la C.O.R.D.E, un navire baptisé Amphibious Transport Dock (ATD), un navire décliné en petit format (DL/B) et en grand format (DL/A), le premier ayant la préférence des amiraux britanniques qui trouvaient le DL/A trop vulnérable et dont la perte aurait été dommageable pour la capacité de projection britannique.

Plus précisément le DL/A aurait déplacé 11500 tons, aurait affiché une vitesse de 21 nœuds, une longueur de 152.4 m pour une largeur de 24.99 m et un tirant d'eau de 5.49 m, un équipage de 385 hommes et des capacités importantes avec 1080 hommes, dix-huit chars, huit canons automoteurs et soixante camions.

Le DL/B affichait un déplacement de 8000 tons, une vitesse de 23 nœuds, une longueur de 137.16 m sur 21.33 m de large, un tirant d'eau de 4.87m, un équipage de 289 hommes, 700 soldats équipés, douze chars, six canons automoteurs et quarante camions de 3 tons.

On étudie aussi la possibilité de commander des navires aux américains mais on y renonce rapidement car jugés trop gros pour les besoins britanniques et surtout pour éviter des problèmes diplomatiques si jamais les intérêts américains étaient en contradiction avec les intérêts de l'ancienne puissance coloniale.

Se pose outre les caractéristiques techniques des futurs navires amphibies, la question du format de la force amphibie britannique. Pour résumer voici les principaux scénarios :

-Cas A : Le porte-hélicoptères Bulwark, trois petits ou deux grands ATD

-Cas B : deux porte-hélicoptères dont le Bulwark et deux petits ATD

-Cas C : Un porte-hélicoptères, trois petits ou deux grands ATD, neuf LST du War Department

-Cas D : deux porte-hélicoptères ou Commando Carrier, deux petits ATD

-Cas E : Un Commando Carrier, cinq LST de l'Armée et neuf LST du War Department

-Cas F : Deux Commando Carrier, quatre LST(A) et neuf LST(WD)

-Cas G : Un Commando Carrier, deux petits ATD et neuf LST (WD)

-Cas H : Deux Commando Carrier, un ATD et neuf LST (WD)

En décembre 1959, on ne retient plus que quatre hypothèses de travail :

-Cas C : Deux Commando Carrier, quatre ATD, neuf LST (WD)

-Cas C+ : Un Commando Carrier, trois ATD et neuf LST (WD)

-Cas D :  Trois Commando Carrier, trois ATD et neuf LST (WD)

-Cas D+ : deux Commando Carrier, deux ATD et neuf LST (WD)

Au cours des discussions, l'ATD devient le Seaborne Support Ship (Assault Ship). Le travail sur les plans commence grâce à des fonds débloqués par le budget 1961, les plans sont approuvés dès mars 1961.

En dépit des craintes de la RN, les futurs Fearless et Intrepid sont des gros navires amphibies de 10179 tonnes, 21 nœuds, une propulsion par turbines à engrenages, l'embarquement de 700 hommes, quinze chars, six SPG et cinquante camions de 3 tonnes chargés ainsi que 90 tonnes de provision.

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Westland Wessex

Le radier peut embarquer quatre chalands de débarquement auxquels il faut ajouter quatre LCVP sous bossoirs. Une large plate-forme hélicoptère permet la mise en œuvre de cinq hélicoptères Westland Wessex, évolution à turbine du Sikorsky S-58. D'importants moyens de contrôle et de communications sont prévus pour permettre au navire de pouvoir embarquer un état-major.

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Lancement d'un missile Sea Cat

L'armement est limité à l'autodéfense avec quatre lance-missiles à très courte portée Sea Cat avec huit missiles chacun ainsi que deux canons de 40mm Bofors. A noter que le Board recommande que pour la prochaine génération de navires amphibies, un canon de 114mm pardon de 4.5 pouces soit embarqué pour permettre au navire de se défendre en cas de mauvaise rencontre contre une frégate ou un destroyer.

Nul doute que si un tel navire avait été disponible en baie de San Carlos en mai 1982, son canon de 114mm aurait été utilisé pour l'appui-feu des troupes au sol même si l’opposition argentine au débarquement est faible pour ne pas dire inexistante (les argentins attendaient un débarquement du côté de Port Stanley rebaptisé par leurs soins Puerto Argentino).

Le premier navire financé au budget 1961 est baptisé Fearless (sans peur), sa construction attribuée aux célébrissimes chantiers navals nord-irlandais Harland & Wolff sis à Belfast alors que celle de son sister-ship financé au budget 1962 et baptisé Intrepid (Intrépide) est attribuée à un autre vénérable chantier, John Brown Shipbuilding sis à Clydebank en Ecosse.

Les chantiers constructeurs

Harland & Wolff,Belfast
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Vue aérienne des chantiers "H&W"

Les chantiers navals Harland & Wolff situés à Belfast n'existent plus aujourd'hui, la compagnie actuelle Harland & Wolff Heavy Industries s'étant spécialisée dans la réparation navale, les conversions et la construction offshore.

Ce chantier naval est surtout connu pour ses constructions civiles, le chantier nord-irlandais étant le chantier attitré de la compagnie White Star Line. C'est donc à Belfast qu'ont vu le jour le célébre trio Olympic/Titanic/Britannic.

Des navires militaires ont également été construits comme le croiseur HMS Belfast ou encore les porte-avions Formidable Glory Warrior Magnificent Powerful.

Les chantiers navals Harland & Wolff sont créés en 1861 avec Edward James Harland et Gustav Wilhelm Wolff venu de Hambourg. Trois ans auparavant, Harland avait acheté un petit chantier naval sur Queen'sIsland. Wolff fût d'abord assistant de Harland avant de devenir son partenaire.

En 1912, la compagnie à acquis un chantier naval à Govan en  Ecosse en raison de l'instabilité croissante de l'Irlande. Si les paquebots sont construits à Belfast, les pétroliers et les cargos étaient produits en Ecosse. D'autres chantiers sont acquis ou créés à Bootle près de Liverpool, à North Woolwich à Londres et Southampton. Néanmoins au début des années soixante tous ces chantiers ferment, la compagnie se recentrant sur son berceau historique.

Durant le premier conflit mondial, Harland & Wolff construit des monitors, des croiseurs et même le croiseur de bataille léger HMS Glorious bientôt transformé en porte-avions. A la même époque, un nouveau chantier est créé sur la rive orientale de la Musgrave.

Comme beaucoup de chantiers navals, H&W se lança dans la construction aéronautique en créant une joint-venture avec la firme Short Brothers, une compagnie Short & Harland Ltd qui voit le jour en 1936.

La première commande était de 189 Handley-Page Hereford et durant le second conflit mondial, la compagnie produisit des Short Stirling.

A la même époque, le chantier naval construisit six porte-avions, deux croiseurs dont le HMS Belfast et 131 autres navires. 22000 navires sont également réparés et ce n'est pas terminé puisqu'elle va produit des chars et d'artillerie. Pas étonnant que 35000 salairés y travaillaient.

De 1939 à 1942, le chantier naval se concentra sur la réparations ce qui explique l'achèvement tardif de nombre de navires, le site étant bombardé en avril et en mai 1941 par la Luftwaffe. Les chantiers navals et l'usine aéronautique sont détruits.

Dans les années cinquante, le déclassement des paquebots et l'ascension de l'aviation commerciale fût un coup dur pour le chantier nord-irlandais. Le dernier liner, le MV Arlanza est construit en 1960 et le dernier complété est le SS Canberra pour P&O en 1961.

En 1977, le chantier est nationalisé au sein de British Shipbuilders. En 1989, la compagnie est privatisée vendue à ses employés soutenus par le magnat norvégien de la construction navale Fred Olsen, la compagnie étant connue sous le nom de Harland & Wolff Holding Plc. Il ne reste plus que 3000 employés.

Les principaux navires qui sont alors construits sont des pétroliers et des navires travaillant dans l'industrie pétrolière et gazière. Le chantier naval se porte candidat pour la construction du Queen Mary 2 mais la Cunard préféra les Chantiers de l'Atlantique essentiellement parce que le gouvernement britannique refusa d'accorder sa garantie bancaire.

A la fin des années quatre-vingt, le chantier naval fût intégré dans le programme de porte-avions (Carrier Vessel Future CVF) qui donna naissance aux porte-avions HMS Queen Elizabeth et Prince of Wales. On envisagea même l'assemblage en Irlande du Nord mais suite à la concentration d'autres chantiers navals britanniques, H&W fût mis de côté.

La compagnie délaissa la construction au profit de la recherche et de la mise au point de nouveaux navires. Elle travailla également sur des ponts et des éoliennes offshore. Le dernier grand programme de construction navale fût la construction de six cargos rouliers de classe Point destinés au Ministère de la Défense. Le MV Anvil Point est ainsi lancé en 2003.

En 2011, le chantier naval fût chargé de remotoriser le SS Nomadic, le transbordeur utilisé pour notamment le Titanic. Les travaux se sont achevés en 2012.
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Le chantier naval néerlandais est surtout connu pour ses deux grues géantes, Samson et Goliath assemblées respectivement en 1974 et 1969. La grue Goliath mise sous cocon en 2003 est remise en service en 2007. Cette grue est ainsi utilisée pour soulever les colis lourds des éoliennes offshores.

L'ancien chantier naval à connu sa dernière année bénéficiaire en 2015 et en 2016, les pertes se montèrent à six millions de livres britanniques. En 2018, la compagnie est mise en vente mais en août 2019 aucun candidat ne s'est présenté le processus est stoppé avant d'être relancé en octobre 2019.

John Brown Shipbuilding,Clydebank
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Le paquebot Queen Elizabeth 2 en construction sur les rives de la Clyde

John Brown and Company est un chantier naval écossais. Je devrais dire était puisqu'il à disparu et n'existe plus que dans les mémoires de ceux qui on travaillé et qui ont bien travaille puisque sur les rives de la Clyde, sur les rives de la Clyde Rouge des légendes ont vu le jour qu'il s'agisse des paquebots Queen Mary Queen Elizabeth Queen Elizabeth 2 Lusitania, des croiseurs de bataille Hood et Repulse.

A son apogée durant la première moitié du siècle, il était l'un des chantiers les plus célèbres du monde mais comme nombre de chantiers européens, il connu un déclin irrémédiable. En 1968, les chantiers de la Clyde fusionne au sein d'un consortium baptisé Upper Clyde Shipbuilders mais ce n'est pas suffisant pour empêcher la faillite en 1971.

La compagnie se retire de la construction navale mais préserve le savoir faire des bureaux études en se reconvertissant dans la production du turbines industrielles fonctionnant au gaz. En 1986, elle devient une subdivision de Trafalgar House avant d'être racheté par le groupe norvégien Kvaerner en 1996 qui ferme les bureaux d'ingéniérie en 2000.

Marathon Manufacturing Company rachète le site à UCS et l'utilise pour produire des plate-formes pétroliers et gazières à destination de la mer du Nord. Racheté par l'Union Industrielle d'Entreprise (UIE groupe Bouygues) en 1980, le site ferme définitivement en 2001 après 150 ans d'activité puisque le premier navire fût lancé en 1852.

Fondée par les frères Thomson (qui ne tardèrent pas à se disputer), le chantier connu plusieurs site avant de se fixe à la confluence entre la rivière Cart et la rivière Clyde, le site permettant la construction de grands navires. En 1899, le chantier est racheté par la compagnie John Brown de Sheffield et prend le nom qui allait le faire entrer dans la légende.

Plutôt que de suivre son père dans le drap, John Brown décida de se lancer dans la métallurgie, se taillant rapidement une place enviable, devenant par exemple le principal fournisseur en acier à blindage de la Royal Navy. En 1867, sa compagnie avait plus de 4000 employés. Il quitte sa compagnie en 1871, se lance dans d'autres affaires et meurt pauvre et oublié en 1896 à l'âge de 80 ans.

La compagnie John Brown lui survit et se lance à partir de 1899 dans la construction navale. Le chantier adopte très vite la turbine, les turbines Brown-Curtiss propulsant ainsi les croiseurs de bataille Inflexible, Australia,Tiger ainsi que le cuirassé Barham.

Il devint également le chantier de la firme Cunard qui y fit construire notamemnt le Lusitania et l'Aquitania. Le lancement du premier nommé imposa une complète réorganisation du chantier puisqu'il mesurait 240m de long alors que la largeur de la Clyde n'était ici que de 190m.... .

En 1905, la compagnie John Brown s'associa avec Yarrow pour former la Coventry Ordnance Works et en 1909 acheta une participation au sein de la  Sociedad Española de Construcción Naval.

Quand début le vingtième siècle, le chantier naval occupe un espace de plus de 32 hectares le long de Dumbarton Road, le site se subdivisant en deux entités _East et West Yards_ séparées par le bassin d'armement où les coques lancées étaient achevées avec deux grues de 150 tons.

La partie est comporte cinq cales dont une pouvant construire des navires d'une longueur supérieure à 270m. La partie ouest est utilisée pour construire des des navires plus petits comme les destroyers.

Le site comprend également une usine de production de turbines et de chaudières pour les navires construits sur place mais aussi pour d'autres compagnies.

Durant le premier conflit mondial, la pénurie de main d'oeuvre imposa l'embauche de femmes avec l'accord des syndicats qui imposèrent ce choix uniquement pour durant la guerre. Durant le conflit, les installations sont modernisées pour construire plus vite les navires commandés.

A l'exception des croiseurs de bataille Repulse et Hood, le chantier se concentra sur la construction des destroyers, le chantier écossais produisant plus de destroyers que n'importe quel autre chantier britannique, le record étant un destroyer produit en cinq mois et demi.

L'immédiat après guerre est difficiles avec peu de commandes et sans la construction des paquebots Empress of Britain, Queen Mary et Queen Elizabeth, le chantier aurait probablement disparu.

Dans l'immédiat après second conflit mondial, la situation est meilleure car il faut remplacer le tonnage perdu durant la guerre. Le dernier yacht royal, le HMY Britannia étant le dernier construit.

Cela ne dure pas, à la fin des années cinquante, la concurrence coréenne et japonaise commence se faire sentir, ces chantiers étant neufs ou reconstruits avec des méthodes modernes alors que les chantiers européens n'ont pas su ou n'ont pas pu voir n'ont pas voulu moderniser leurs infrastructures pour si cela était possible suivre ces chantiers qui pratiquaient un véritable dumping.

Le dernier navire militaire construit est d'ailleurs le HMS Intrepid, le sister-ship de classe Fearless lancé en 1964 et mis en service en 1967 et le dernier liner n'est autre que le RMS Queen Elizabeth 2.

En 1968 donc le chantier intègre le consortium des chantiers navals de la Clyde supérieure (Upper Clyde Shipbuilders consortium) mais le consortium fait faillite en 1971. Le dernier navire, un transport de grain le MV Alisa est achevé en 1972.

En 1972, le liquidateur de l'UCS vendu les chantiers navals à Marathon Manufacturing Company qui revend le site à UIE en 1980, UIE fermant le site en 2001. La branche ingéniérie à elle cessé ses activités en 2000, le site étant démoli en 2002. La compagnie existe toujours si l'on peut dire mais sous un autre nom.

L'ancien site des chantiers est devenu un Campus universitaire pour le Clydebank College inauguré en août 2008. On espéra un temps y rapatrier le Queen Elizabeth 2 mais «QE-2» allait finir sa carrière à Dubai comme hôtel flottant.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyMar 14 Jan 2020, 11:18

CARRIERE OPERATIONNELLE

Le HMS Fearless (L-10)
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Hms_fe11
Le HMS Fearless (L-10) à la mer

Présentation
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Hms_fe12
Le futur HMS Fearless en construction à Belfast

-Le HMS Fearless (L-10) est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 25 juillet 1962 lancé le 19 décembre 1963 et commissioned le 25 novembre 1965.

Le L-10 est le septième navire à porté ce nom dans la Royal Navy, nom qui signifie tout simplement «Sans Peur» (de fear peur et less suffixe privatif).

Il succède à un navire de 12 canons lancé en 1794 et perdu par échouage en 1904, un brick de 12 canons lancé en 1804 et lui aussi perdu par échouage près de Cadiz en 1812, un navire de soutien à roues à aube acquis en 1837 et revendu en 1875, un croiseur-torpilleur lancé en 1886 et vendu en 1905 .

Le  cinquième est un croiseur-éclaireur en service d'octobre 1913 à novembre 1921 alors que le sixième est un destroyer type F, le H-67.

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Le HMS Fearless (H-67)

Il est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 17 juillet 1933 lancé le 12 mai 1934 et commissioned le 19 décembre 1934. Portant le numéro H-67, il est touché par une torpille aéroportée italienne alors qu'il escortait un convoi destiné à ravitailler Malte. Il est sabordé quelques heures après l'attaque (23 juillet 1941).

Carrière opérationnelle
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Le LPD est un navire de conception simple : un grand bassin émergé (radier), une longue plate-forme hélicoptères et un bloc-passerelle ramassé

Sa première mission opérationnelle fût le soutien des opérations anti-terroristes à Aden, le Fearless servant de navire de commandement.

Possession britannique depui le 18 janvier 1839, la colonie d'Aden occupait une surface de 192 km². Dépendait initialement des Indes britanniques avant de former une colonie royale (Crown Colony) à partir du 1er avril 1937.

Aden était une pièce stratégique du dispositif britannique puisqu'il servait d'escale de ravitaillement et de sécurisation sur la route des Indes, son rôle important est encore accru avec l'ouverture du canal de Suez en 1869.

A la fin des années cinquante, la région influencée par le panarabisme nassérien s'agite, les britanniques réagissent de manière musclée ce qui renforce la rébellion. L'état urgence est décrété en mai 1958, une grève générale à lieu en octobre 1958.

Le 18 janvier 1963, la colonie d'Aden devient l'Etat d'Aden au sein d'une nouvelle entité coloniale, la Fédération d'Arabie du Sud.

Du 14 octobre 1963 au 30 novembre 1967, l'Etat d'Aden est secoué par une rébellion soutenue par l'Egypte contre laquelle les britanniques mobilisent des moyens importants notamment le Fearless qui sert de navire de commandement (NdA d'autres sources citent l'Intrepid).

La Royal Navy va également engager les frégates Ashanti et Phoebe ainsi que le porte-avions Eagle et le porte-hélicoptères Bulwark.

La Royal Air Force (RAF) va engager six squadrons (squadron 8, squadron 43, squadron 78,squadron 84, squadron 208 et squadron 105), un détachement de police militaire, une unité de transmission (123 Signals Unit RAF) et un squadron du RAF Regiment.

Les trois Commando des Royal Marines (40 Commando RM, 42 Commando RM,45 Commando RM) sont engagés tout comme le 22 SAS Regiment ainsi que différentes unités de l'armée de terre qu'il s'agisse d'artillerie, de cavalerie, du génie, des transmissions ou encore d'infanterie.

Le 30 novembre 1967, la Fédération d'Arabie du Sud devient la République populaire du Yémen du Sud, c'est la fin de la loi britannique.

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Le HMS Fearless (L-10)

En 1968, il fût le théâtre des négociations sur l'avenir de la Rhodésie entre le premier ministre britannique Harold Wilson et le premier ministre de la Rhodésie Ian Smith qui avait déclaré l'indépendance du pays le 11 novembre 1965 en raison de la volonté britannique de mettre fin au régime d'apartheid. La Rhodésie allait devenir le Zimbabwe en 1980.

En juillet 1972, le HMS Fearless transporte en Irlande du Nord des véhicules de combat du génie Centurion AVRE pour participer à l'opération MOTORMAN, la reconquête par l'armée britannique des Free Zones, des zones sous contrôle de l'IRA, l'Armée Républicaine Irlandaise.

Cette opération est un des nombreux événements survenus ce que les britanniques ont appelés Les Troubles.

Cela sort du cadre de cet article mais rappelons que depuis 1921, l'île d'Irlande est coupée en deux avec au sud l'Etat libre puis la République d'Irlande et au nord l'Irlande du Nord ou Ulster, une partie du Royaume Uni.

Dans cette dernière région, on trouve une majorité protestante mais aussi une importante minorité catholique littéralement opprimée et qui commence à s'organiser à la fin des années soixante, d'abord de manière pacifique puis de manière violente avec la renaissance de l'Armée République Irlandaise.

Les britanniques interviennent à partir du 14 août 1969 pour s'interposer entre protestants et catholiques mais très vite pour les catholiques, le soldat britannique n'est qu'un protestant de plus ne valant pas mieux qu'un policier nord-irlandais.

C'est le début d'une opération, l'opération Banner qui va durer trente-huit ans jusqu'en 2007 soit neuf ans après la signature des accords de paix du Vendredi Saint 1998.

Cette opération MOTORMAN déclenchée le 31 juillet 1972 est donc destinée à reconquérir les zones sous contrôle des provos, les membres de l'IRA provisoire ou en langue anglaise Provisional Irish Republican Army (PIRA).

C'est la plus grosse opération du conflit nord-irlandais avec l'engagement de 22000 hommes côté britannique (auxquels il faut ajouter 5300 volontaires de l'Ulster Defense Regiment) et donc de Centurion AVRE pour défoncer les barricades.

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Centurion AVRE
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Pour maintenir la violence à un niveau peu élevé, la tourelle était tournée à six heures ce qui interdisait l'emploi du lanceur de charges de démolition de 165mm. La PIRA ne réagit d'ailleurs pas, préférant continuer ses opérations de guérilla où elle montra un meurtrier savoir faire.

Ce conflit assez mal connu en France est typique des conflits actuels avec un mélange de guérilla urbaine et d'affrontements en terrain ouvert, d'utilisation de tireurs de précision, de brusque montée de tension, d'un maintien de l'ordre musclé...... .

Outre (London)Derry, Lurgan, Armagh,Coalisland et Newry furent concernés par cette opération.

A noter que pour l'anecdote, le Fearless apparaît dans «L'espion qui m'aimait», un des James Bond  tourné en 1977 avec Roger Moore dans le rôle du personnage créé par Ian Fleming.

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Le HMS Fearless (L-10) à quai

Bien entendu le moment de gloire du Fearless fût sa participation à l'opération Corporate, la reconquête des îles Malouines.

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Carte de la guerre des Malouines

L'archipel des Malouines est découvert au 18ème siècle par Bougainville et la présence de nombreux marins malouins explique son nom usuel même si les britanniques lui préfèrent le nom de Falklands.

L'Argentine obtient son indépendance de l'Espagne en 1816 et occupe ces îles en 1820 mais en 1833 les argentins sont expulsés par les britanniques qui établissent une une colonie.

Buenos Aires maintient sa revendication mais face à un géant militaire comme la Grande-Bretagne impensable et impossible de s'emparer de ce territoire de vive force. Cela peut passer par la négociation et Londres n'est pas opposé à céder l'archipel à l'Argentine. Seul problème, les kepplers, habitants des Falklands sont farouchement opposés à rejoindre un pays régulièrement dirigé par des militaires.

Les projets d'un statut à la hong-kongaise (les britanniques s'engageant à restituer les Falklands à l'Argentine dans un délai donné) échouent donc.

En 1976, les généraux argentins renversent Isabelle Péron, la deuxième épouse de Juan Péron et établissent une terrible dictature militaire. C'est le début de la sale guerre, des arrestations arbitraires, des tortures et des mères des disparus que des généraux méprisants ne tardèrent pas à baptiser «les folles de la place de Mai».

En 1982, l'Argentine est frappée par une terrible crise économique que les généraux ne peuvent juguler. Comme souvent dans ces moments là, la solution c'est de ressouder le pays via un ennemi commun et rien de tel qu'une guerre extérieure pour faire oublier la crise qui secoue le pays.

Les généraux argentins et notamment le général Galtieri décident de reconquérir par les armes les Malouines pardon Las Islas Malvinas.

Cela semble le bon moment. La Royal Navy n'est pas au meilleur de sa forme, ayant perdu ses porte-avions et voulant faire de même avec ses navires amphibies Fearless et Intrepid. Mieux même le patrouilleur arctique Endurance doit être désarmé.

Les généraux argentins sont persuadés que Londres tout comme Lisbonne en 1960 pour Goa ne réagira pas à l'opération Rosario.

Le 19 mars 1982, des «ferrailleurs» argentins occupent la Géorgie du Sud pour démanteler une vieille station baleinière. Ils hissèrent immédiatement le drapeau argentin ce qui suscita la protestation de Londres qui ordonna à l'Endurance d'évacuer ces civils bien encombrants. Il arrive sur place le 25 mars mais doit se replier en raison de la présence de trois navires de guerre argentins.

L'opération Rosario proprement dite est le 2 avril 1982 est une promenade militaire. Il faut dire que la garnison britannique n'est composée que de 55 Royal Marines encore que la garnison était alors doublée puisque c'était au moment de la relève (on comptait 67 Marines à l'origine mais douze étaient à bord de l'Endurance) auxquels il fallait ajouter 23 volontaires falklandais.

Après quelques combats symboliques, les Royal Marines capitulent mais en bons britanniques ils conseillent avec flegme aux argentins de ne pas s'installer trop confortablement à Port Stanley pardon Puerto Argentino car ils allaient bientôt revenir (les prisonniers furent évacués par un C-130 vers l'Uruguay d'où ils rentrèrent en Grande-Bretagne).

En Argentine, c'est du délire, la population salue la récupération des «territoires perdus». Le peuple argentin oublie un temps les difficultés économiques et politiques. Dans les premières heures tout le monde est persuadé que la Grande-Bretagne s'inclinera devant le fait accompli à croire que les généraux argentins ne connaissaient rien à l'histoire defutur adversaire.

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Royal Marines et soldat argentin. Dans à peine 55 jours, les rôles seront inversés

La photo de Royal Marines les bras levés sous la menace d'un soldat argentin armé révulse l'opinion publique britannique qui réclame un juste châtiment. Le premier ministre britannique, Margareth Tatcher en digne disciple de Churchill va montrer que le lion britannique à encore des griffes.

Reconquérir les Malouines ? Facile à dire mais difficile à faire puisque les Malouines sont situés à 3000km de la métropole (nul doute que peu de britanniques connaissaient la position exacte de l'archipel quand le conflit éclate, certains marins pensant les Falklands situées au nord de l'Ecosse).

Sans bases à proximité, il faut pourtant transporter et soutenir plusieurs milliers d'hommes. Cela représente une servitude logistique immense qui va naturellement dicter le rythme des opérations.

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Le HMS Fearless (L-10) survolé par des hélicoptères

En avril 1982, le Fearless est à Porsmouth où il doit subir une refonte. L'invasion argentine suspend tout et en une nuit les ouvriers de l'arsenal parviennent à remettre le navire en service qui appareille dès le 6 avril.

Il embarque le chef de la force amphibie, le commodore Michael Clapp. Cette force amphibie se composait essentiellement de trois bataillons (Commando) de la 3ème Brigade Commando Royal Marines dirigée par le brigadier général Julian Thompson et de deux bataillons parachutistes. Le dispositif britannique était placé sous l'autorité de l'amiral Woodward.

Dès le 3 avril, les premiers avions de transport britannique arrivent sur l'île d'Ascension qui devient la base arrière britannique. Les premiers navires de la Task Force qu'ils soient militaires ou civils réquisitionnés appareillent dès le 5 de Portsmouth pour l'Atlantique du Sud.

D'autres navires quittent Gibraltar pour filer plein sud. Le 10 avril 1982, les premiers destroyers arrivent sur l'île d'Ascension. Tout le monde est présent à la mi-avril.

Le 21 avril, des navires britanniques arrivent au large de la Géorgie du Sud, première étape de la reconquête. Dans des conditions météorologiques dantesques, les britanniques débarquent le 25 et s'emparent de l'île sans que les soldats argentins n'opposent la moindre résistance. Le sous-marin Santa Fe grièvement endommagé par des hélicoptères britanniques se réfugie dans le port de Grytviken.

Le 1er mai 1982, les Malouines sont attaquées pour la première fois avec le premier raid Black Buck qui vit l'Avro Vulcan réaliser sa première et sa dernière mission opérationnelle. A défaut de déclencher le feu nucléaire, il bombarda l'aéroport de Port Stanley/Puerto Argentino en neutralisant la piste ce qui poussa les argentins à conserver leurs avions de combat sur le continent  argentin (la piste était trop courte mais aurait pu être probablement aménagé et nul doute que des Mirage ou des Dagger à Port Stanley aurait rendu la tâche des pilotes de Harrier bien plus difficile).

Dans la foulée de l'attaque du vétéran, neuf Sea Harrier décollent du porte-aéronefs HMS Hermes attaquent Port Stanley et les terrains d'aviation de Goose Green. C'est le début de la phase active de l'opération Corporate même si le débarquement (opération Sutton) n'est pas encore à l'ordre du jour.

Le 2 mai 1982, le croiseur argentin General Belgrano (ex-USS Phoenix classe Brooklyn) est torpillé par le sous-marin USS Conqueror, événement célébré à sa façon par le tabloid The Sun et son titre historique «Gotcha !» (On vous à eu !). Si les argentins doutaient encore de la détermination de la dame de Fer à récupérer les Falklands je pense que ce doute fût balayé. Cela eut également un impact sur les mouvements de la flotte argentin qui resta désormais dans ses ports.

Les argentins se vengent deux jours plus tard, le 4 mai 1982 quand le destroyer HMS Sheffield en mission piquet-radar est touché par un Exocet lancé par un Super Etendard de la marine argentine, finissant par couler alors qu'on le remorquait en direction de la Grande-Bretagne pour réparations.

Les combats sont alors essentiellement aériens et navals pour la simple et bonne raison que toutes les troupes nécessaires à l'opération Sutton ne sont pas encore en position, le paquebot Queen Elizabeth 2 ne quittant Southampton que le 12 mai. Cela porte le contingent britannique à 10000 hommes.

Le débarquement à finalement lieu le 21 mai en baie de San Carlos à 100km à l'ouest de Port Stanley. Ce choix surprend les argentins qui visiblement s'attendaient à un débarquement du côté de la capitale.

De toute façon il était impossible pour les hommes du général Menendez de surveiller des milliers de kilomètres de côte sans compter que le terrain très difficile empêchait les mouvements et en conséquence, le gouverneur militaire argentin concentra ses troupes à Puerto Argentino.

Le Fearless joue un rôle majeur pour mettre à terre Royal Marines, Gurkhas mais aussi parachutistes. Les quelques soldats argentins présents en surveillance ne peuvent rien faire et dès le 23, la tête de pont est trop solide pour être détruite par les argentins qui vont prendre leur revanche en attaquant les navires, coulant plusieurs navires de combat.

C'est ainsi que les frégates Ardent et Antelope mais aussi le destroyer Coventry et le porte-conteneurs Atlantic Conveyor sont coulés par l'aviation argentine, d'autres navires sérieusement endommagés. Les pertes argentines sont lourdes, un avion abattu entraînant souvent la mort de son pilote qui ne pouvait s'éjecter.

Les combats terrestres sont durs notamment à Darwin et Goose Green (27 et 28 mai), Dès le 31 mai, les troupes britanniques sont à 20km de Port Stanley. Le 1er juin, les soldats transportés par le «QE 2» arrivèrent (le paquebot resta en dehors de la zone des combats) ce qui permettait aux britanniques de lancer l'offensive finale vers la capitale.

Dans la nuit du 10 au 11 juin, les britanniques attaquent le Mont Longdon, une hauteur qui était une position clé dans la défense de Port Stanley. Au matin, les argentins sont chassés de leurs positions dans la nuit du 12 au 13 juin, bis repetita sur Wireless Bridge et le Mont Tumbledown.

Le 14 juin, le général Menendez propose la rédition des troupes argentines ce que les britanniques acceptent, les prisonniers étant rapatriés le 18 et deux jours plus tard, c'est la fin du conflit. Le bilan est de 255 morts côté britannique et 712 côté argentin.

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Le HMS Fearless

Mais le HMS Fearless dans tout cela ? Rassurez-vous je ne l'ai pas oublié. Il arrive sur l'île d'Ascension le 17 avril, deux jours après l'Intrepid. Il assure d'abord des missions de transport et de soutien au profit des autres navires de la force.

Le HMS Fearless quitte Ascension le 7 mai pour les Malouines avec à son bord plusieurs centaines d'hommes qui s'entassent dans les coursives. Quand les 600 hommes du  40 Commando RM  voyageant sur le Canberra embarqueront à bord du Fearless, ce dernier transportera 1500 hommes alors que sa capacité maximum est normalement de 670 hommes.

Le Fearless est l'un des principaux navires d'une force qui comprend le paquebot Canberra, le porte-conteneurs Atlantic Conveyor, l'Europic Ferry, l'Elk, le Stromness de la Royal Fleet Auxiliary et l'Intrepid, le tout escorté par les frégates HMS Ardent et Argonaut.

Le 20 mai, la Task Force franchit les limites de la zone d'exclusion (200 miles nautiques autour des îles) soit la veille de l'opération. Outre les navires déjà cités on trouve les LSL  Sir Percival, Sir Geraint, Sir Galahad, Sir Lancelot, Sir Tristram ainsi que le ravitailleur Fort Austin, le tout escorté par les frégates Broadsword, Brillant, Ardent, Argonaut, Antrim, Yarmouth et le destroyer Plymouth.

Le débarquement à lieu le 21 mai dans la nuit, le Fearless débarquant le 40 Commando RM des Royal Marines sans rencontrer de résistance  pour les raisons que j'ai évoqué plus haut.

Quelques heures après le débarquement, l'aviation argentine riposte, prenant pour cible le navire amphibie avec ses Mirage et ses Skyhawk mais le Fearless échappe à cette délicate attention.

La tête de pont est consolidée le 22 mai, l'absence d'attaques aériennes argentines le permettant plus facilement. Bref répit, les attaques reprennent le 23 et se poursuivent le 24, trois servants d'un canon de 40mm du navire amphibie étant blessés par des éclats d'obus. Ce sont les seules pertes de la campagne pour le Fearless.

Même si les troupes sont à terre, le Fearless ne se la coule pas douce puisqu'il sert désormais de navire de soutien notamment en réparant les navires endommagés par les bombes argentines.

Le 28 mai, il reprend la mer pour embarquer  le major général Moore et son état major _nouveau commandant des opérations_ et le brigadier général Wilson (commandant la 5ème brigade d'infanterie venue d'Angleterre à bord du Queen Elisabeth II) avant de retrouver deux jours plus tard «Bomb Alley», le détroit de San Carlos où il restera jusqu'au 6 juin.

Signe de son importance, c'est à son bord que le général Menendez, gouverneur militaire des Malouines signe la capitulation des troupes argentines le 14 juin. Le 25 juin, le Fearless appareilla pour la Grande Bretagne.

Le Fearless est désarmé en 1985 pour une refonte de deux ans à l'arsenal de Devonport et remis en service en 1991. Cette refonte vit le débarquement des Bofors de 40mm ainsi que des lanceurs Sea Cat remplacés par des canons de 20mm BMARC et des Phalanx.

De 1991 à 1995, il servit de navire d'entrainement au Britania Royal Naval College, intégré au Darmouth Training Squadron.  

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Le Fearless et l'Intrepid désarmés attendant que l'on statue sur leur sort

Le Fearless est désarmé le 18 mars 2002 et ancré à Fareham Creek (Hampshire) en compagnie de l'Intrepid. En octobre 2007, le gouvernement britannique annonce que l'ancien navire amphibie britannique va être démoli en Belgique.Le 17 décembre 2007, il rallie Ghent pour être démantelé et recyclé selon les nouvelles règles draconiennes en matière de protection de l’environnement.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyJeu 16 Jan 2020, 17:26

Le HMS Intrepid (L-11)
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L'Intrepid en compagnie d'un TCD de classe Orage

Présentation

-Le HMS Intrepid à été mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Glasgow le 19 décembre 1962, lancé le 25 juin 1964 et commissioned le 11 mars 1967.

Le sister-ship du Fearless est le huitième navire de la marine américaine à porter ce nom succédant à un navire de ligne de 3ème classe et de 64 canons, un navire français capturé en 1747 et démoli en 1765, un navire de ligne de 3ème classe et de soixante-quatre canons lancé en 1770, retiré du service actif en 1810 et démoli en 1828 mais aussi un sloop de seize canons lancé en 1780 mais perdu par échouage en 1800.

Le quatrième Intrepid est un sloop à hélice et coque en bois, un navire civil acquis en 1850 sous le nom de Perseverance avant d'être rebaptisé, il termine sa carrière abandonné dans l'Arctique en 1854, le cinquième étant un navire similaire lancé en 1855 et vendu en 1864 alors que le sixième était un croiseur protégé de classe Apollo mis en service en novembre 1892, converti en mouilleur de mines en 1910 et sacrifié comme blockship lors du raid de Zeebrugge.

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Le croiseur Intrepid

Le septième est un destroyer de classe I. Il est mis sur cale le 13 janvier 1936 aux chantiers navals   J. Samuel White sis à Cowes sur l'île de Wight lancé le 17 décembre 1936 et mis en service le 29 juillet 1937. Il est coulé par l'aviation allemande le 27 septembre 1943.

Carrière opérationnelle
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L'Intrepid en ravitaillement à la mer

De 1967 à 1973, une partie de l'équipage de l'Intrepid mais aussi du Fearless est issu de l'armée de terre, la réduction du format du corps des Royal Marines imposant cette solution.

C'est ainsi qu'on trouvait à bord de l'intrepid un troop de transmissions (661 Signal Troops, Royal Troop), un détachement  du génie (Royal Engineers) pour nettoyer les plages, une équipe du Royal Corps of Transport pour gérer les mouvements des véhicules ainsi que des mécaniciens du REME pour mettre en œuvre le BARV (Beach Amphibious Recovery Vehicle), un Centurion pour récupérer les navires coulés ou ensablés.

A partir de 1973, la remontée en puissance de l'infanterie de marine britannique permet le départ des terriens et leur remplacement par des Marines.

En 1969, l'Intrepid devint le premier navire de la Royal Navy à posséder un équipement de liaison par satellite. Suite à la réduction des budgets, il est mis en réserve en 1976 mais réarmé en 1979 pour permettre au Fearless de subir un grand carénage.

En 1981, le gouvernement britannique annonça que le Fearless et l'Intrepid allaient être désarmés en 1982 pour l'Intrepid et en 1984 pour son sister-ship. Il était même prévu de vendre l'Intrepid à l'Argentine ce qui avec le recul était assez ironique.

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Le HMS Intrepid (L-11) à quai

Heureusement pour la Royal Navy, la guerre des Malouines éclata avant qu'une telle réduction des capacités survienne (le conflit annula également la vente du porte-aéronefs Invincible à l'Australie) car si il est facile d'abandonner une capacité, il est très difficile voir impossible à reconstituer tant il faut investir de temps et d'argent.

L'Intrepid va donc participer à l'opération Corporate, la reconquête des Malouines occupées par les argentins depuis le 2 avril 1982. Il embarque pour cela des éléments de la 3 Commando Brigade Royal Marines.

Le débarquement à lieu en baie de San Carlos le 21 mai. Le groupe de soldats argentins présents sur place résiste pour la forme avant de se replier. Le haut commandement argentin reste sceptique, pendant le site impossible pour une opération amphibie. Le temps que la riposte soit organisée, la tête de pont est tellement solide que comme les allemands en 1944, les argentins auraient été incapables de rejeter les britanniques à la mer.

Le 25 mai 1982, des avions argentins attaquent l'Intrepid provoquant des blessés et des morts, principalement des Royal Marines. Le 6 juin 1982, il participe à un nouveau débarquement à Bluff Cove, échappant au sort du Sir Galahad qui attaqué le 8 juin 1982 par l'aviation argentine à Fitzroy vit la mort de 48 hommes dont 32 Welsh Guard.

Le conflit terminé, l'Intrepid servit de bateau prison pour les prisonniers de guerre argentins rapidement libérés essentiellement pour des raisons logistiques.

De janvier 1984 à juin 1985, l'Intrepid est immobilisé au Devonport Royal Dockyard pour modernisation, son armement d'origine totalement dépassé est remplacé par des affûts doubles de 30mm et deux canons de 20mm en affûts simples.

Il termine sa carrière en supportant le Britannia Royal Naval College implanté à Darmouth, intégrant donc le Darmouth Training Squadron.

En 1991, il est mis en réserve quand le Fearless est remis en service après carénage. En mauvais état, il ne bénéficie pas des mêmes travaux que le Fearless. Très vite il va servir de réserve de pièces détachées pour son sister-ship.

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L'Intrepid et le Fearless désarmés et mouillés à couple

Officiellement désarmé le 31 août 1999, il atteint son sort final à Fareham Creek dans le Hampshire. Le 12 février 2007, le ministère de la Défense britannique annonce que le navire allait être démoli dans un chantier britannique en l’occurrence Leavesley International situé à Liverpool.

L'ex-intrepid quitte le Hampshire le 13 septembre 2008 direction Liverpool. A noter qu'on envisagea de l'utiliser comme récif artificiel puis comme mémorial pour les victimes de la guerre des Malouines mais ces projets n'ont pas aboutit. Le démantèlement s'est achevé courant 2009.

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MessageSujet: Re: LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV)   LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) EmptyJeu 16 Jan 2020, 17:33

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Classe47

Déplacement : standard 12210 tonnes pleine charge : 16050 tonnes

Dimensions : longueur : 158.50m largeur : 24.40m tirant d'eau : 6.20m

Propulsion : deux turbines à engrenages English Electric alimentées par deux chaudières Babcox développant une puissance totale de 22000ch entraînant deux hélices à cinq pales (diamètre : 3.80m)

Performances : Vitesse maximale : 21 noeuds distance franchissable : 5000 miles nautiques (9260km) à 20 noeuds

Electronique : un radar de navigation type 978, un radar de veille air/surface type 994, un système de guerre électronique avec un brouilleur Knewborth/Corvus, un système de transmission par satellite Scot, une salle de commandement des opérations CAAIS et un système de contrôle.

Armement :
LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) Sea_ca11
Lanceur de missiles Sea Cat et son radar de poursuite et de conduite de tir

-4 rampes quadruples pour missiles surface-air Sea Cat avec huit missiles par affût (donc quatre en réserve) et deux canons de 40mm Bofors Mk9 en affûts simples.
Durant la guerre des Malouines, cette DCA famélique fût «renforcée» par des mitrailleuses L7A1 et des missiles portables Blowpipe.

LANDING PLATFORM DOCK (LPD) CLASSE FEARLESS (NV) 40mm_b11
Canon de 40mm Bofors

-Après la guerre des Malouines, les deux navires furent modernisés cet armement fût totalement changé, le Fearless recevant des canons de 20mm BMARC et des Phalanx alors que l'Intrepid à reçu des canons de 20 et de 30mm.  

Installations amphibies :
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Radier ouvert du Fearless avec un Westland Wessex au décollage

-Radier pouvant accueillir 4 LCU plus que 4 LCVP sur bossoirs

-Un LCU peut embarquer deux Centurion ou quatre camions de 4 tonnes ou 8 Land Rover ou 100 tonnes de matériel ou 250 hommes. Un LCVP peut embarquer 35 soldats ou deux Land Rover.

Installations Aériennes :
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Plate-forme de l'Intrepid avec des Westland Wessex

-Pont d'envol de 50.29m de long sur 22.86m sans hangar pouvant accueillir 5 Westland Wessex ou 4 Sea King et 3 Gazelle ou Lynx. Elle peut recevoir des Harrier, le Fearless à d'ailleurs servit de plate-forme de secours pour les appareils endommagés au dessus des Malouines

Capacités : groupe de combat de 330 hommes en temps normal, 550 en surcharge et 670 hommes en capacité maximum, capacité dépassée durant la guerre des Malouines
En ce qui concerne les véhicules, ils peuvent embarquer un maximum de 20 chars de combat, un BARV (Centurion pour le dépannage amphibie BARV = Beach Armoured Recovery Vehicle) et 45 camions de 4t avec 50 tonnes de matériel ou jusqu'à 2100 tonnes de matériel.

Equipage : 617 officiers et matelots


FIN

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"Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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