[interarmées] Actualités diverses

Le 6 août 2021, le ministère japonais de la Défense a publié quelques détails du port qu’il projette de construire sur l’île de Mageshima. Deux jetées temporaires de 500 et 700m vont être construites dans un premier temps pour pouvoir décharger à terre les importantes quantités de matériaux de construction nécessaires à l’édification des nombreuses infrastructures de la future base d’entraînement. Le tracé définitif des futures installations portuaires reste tributaire des sondages actuellement en cours sur et sous le fond de la mer. Le ministère a cependant précisé que ces installations seront assez spacieuses pour accueillir les escorteurs de la classe IZUMO qui sont les plus grands de la Force Maritime d’Autodéfense. Le port devrait comprendre brise-lames, jetées et moyens de déchargement de véhicules, personnels et carburants ; il s’étendrait jusqu’à 1300m dans la mer.


L’étude d’impact environnemental de ces installations portuaires reste à mener.

Le mardi 24 août 2021, le Carrier Strike Group La 21 articulé autour du porte-avions britannique QUEEN ELIZABETH a mené un entraînement avec des navires des marines américaine, néerlandaise et japonaise. Baptisée « Noble Union » (en anglais dans le texte), la manœuvre visait à démontrer et promouvoir l’interopérabilité des susdites marines et la flexibilité du concept du porte-avions. Les Américains avaient détaché le porte-hélicoptères d’assaut AMERICA, le transport de chalands de débarquement NEW ORLEANS et un destroyer AEGIS ; le Japon avait envoyé le porte-hélicoptères ISE avec un détachement de CH-47 et de AH-64 de la Force Terrestre d’Autodéfense, ainsi que l’escorteur ASAHI. La frégate néerlandaise EVERSTEN est intégrée au CSG21 depuis plusieurs semaines.


La flexibilité du concept permettait de simuler une opération amphibie couverte par des F-35B du porte-avions. Auparavant, le CSG21 a transité et s’est entraîné en Mer de Chine Méridionale, à l’intérieur de la Ligne des Neuf Pointillés qui borne les prétentions de Pékin mais sans s’approcher des îles artificielles que l’armée chinoise a construites et armées.

Le 15 septembre 2021, la Force Terrestre d’Autodéfense a entamé le plus grand exercice qu’elle ait fait depuis 1993. Quelque 100 000 soldats, 20 000 véhicules et 120 avions y participent. Les manœuvres devraient durer six semaines. La Force Maritime d’Autodéfense, la Force Aérienne d’Autodéfense et les forces américaines stationnées au Japon y participent également.


Les manœuvres ont commencé par la concentration des unités participantes sur l’île de Kyūshū. Les transports ont été effectués par des ferries commerciaux. Depuis plusieurs années, le gouvernement essaie de développer des synergies et des partenariats entre la Force Maritime d’Autodéfense, dont la capacité de transport est limitée, et les armateurs privés. Ces démarches ont avancé lentement, les armateurs refusant que leurs navires soient exposés en zone de combat.

 

Un article intéressant (à mon avis, hein !) sur les évolutions de la posture de défense du Japon a été récemment publié sur le site de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques, qui est une association).

Takagi a écrit:

Un article intéressant (à mon avis, hein !) sur les évolutions de la posture de défense du Japon […] : study:

Avis partagé

Les études d’impact autour de la base aéronavale projetée à Mageshima ne sont pas sans danger : le 19 octobre 2021 vers 07h40 du matin, le MIYOMARU n°45 était en train d’effectuer un relevé bathymétrique quand il a chaviré, précipitant ses quatre membres d’équipage à la mer.


Le MIYOMARU 45 était une barque de pêche de 6 m de long et de moins de 5 tonnes de la coopérative de pêche de Kagoshima. Il avait été missionné par le ministère de la Défense pour effectuer des relevés de sonde par petits fonds. Ses quatre membres d’équipage sont sains et saufs, ils ont pu gagner la côte proche à la nage. Ils portaient leurs brassières au moment du chavirage. La météo avait prévu de la houle mais pas de tempête. Il semblerait qu’une lame ait frappé la barque par le côté et l’ait retournée. Les garde-côtes de Tanegashima ont ouvert une enquête.

Le 12 mars 2022, le premier des trois drones RQ-4B Global Hawk que le Japon a commandés à l’américain Northrop Grumman a atterri sur la base aérienne de Misawa. Parti de Palmdale en Californie le 10 mars, il a effectué son vol transpacifique non-stop en 18 heures et 42 minutes. Le Global Hawk a une autonomie de plus de 10 500 Nq et peut tenir l’air pendant 34 heures.

Le 15 mars 2022, un drone BZK007 Yangguang chinois est entré dans la Zone d’Identification de la Défense Aérienne du Japon au nord des Senkaku. Il n’a pas violé l’espace aérien japonais. La Force Aérienne d’Autodéfense avait dans les parages un avion de guerre électronique ; celui-ci a brouillé les ondes radio qui permettent à l’opérateur au sol de guider le drone. Le Yangguang est alors retourné en Chine ; il est probablement programmé pour rentrer automatiquement à son point de départ en cas de brouillage ou de perte du signal de guidage. Deux F-15 d’alerte à Okinawa avaient décollé pour l’intercepter ; ils l’ont raccompagné une partie du trajet retour et ils l’ont pris en photo.


Construit par GAIC, le BZK-007 est un drone de reconnaissance aérienne à ailes basses, empennage conventionnel, muni d’un train d’atterrissage tricycle non escamotable et d’un moteur à pistons actionnant une hélice tripale. Il est utilisé par les autorités chinoises pour effectuer des travaux de télédétection au-dessus du territoire. C’est la première fois que les Japonais en rencontrent près des Senkaku.

Citation :

Le 15 mars 2022, un drone BZK007 Yangguang chinois est entré dans la Zone […] […] Construit par GAIC, le BZK-007 est […] utilisé par les autorités chinoises pour effectuer des travaux de télédétection au-dessus du territoire. […] : marinsimspon:

Pour la surveillance des citoyens ? Notation sociale et algorithmes de répression ?

DahliaBleue a écrit:

Pour la surveillance des citoyens ? Notation sociale et algorithmes de répression ?

Le comptage des bateaux de pêche ?

Le mardi 6 septembre 2022, le ministre japonais de la Défense Hamada Yasukazu a accordé une interview au Nikkei Shinbun, interview dans laquelle il a annoncé la construction d’un nouveau dépôt de munitions sur Amami-Ō-shima dans l’archipel des Nansei dans les Ryū-Kyū septentrionales. Ce dépôt sera destiné à la Force Maritime d’Autodéfense « pour le cas où la question taïwanaise deviendrait réalité. » Il pourra aussi servir aux forces américaines si un conflit venait à éclater entre Taïwan et la République Populaire de Chine.


Au-delà de la simple annonce, les explications données par le ministre méritent d’être rapportées. Héritage de la guerre froide et des dispositions prises pour faire face au risque nord-coréen, quelque 70% des munitions des forces d’autodéfense sont prépositionnées sur Hokkaidō. L’île principale de l’archipel, Honshū, n’a que deux mois de stock de munitions en cas de guerre. Quant aux Ryū-Kyū, restées longtemps hors des préoccupations défensives jusqu’à ce que Pékin s’y intéresse, elles n’ont que 10% des stocks de munitions. Le futur dépôt sera le premier d’une série qui visera à corriger le tir, si j’ose dire. Pour ce qui est du carburant, la Force Maritime d’Autodéfense dispose de cinq mois de réserves en temps de guerre, presqu’entièrement stockées près des grandes bases navales et à Hokkaidō. De nouveaux dépôts pourraient aussi voir le jour dans le sud.

Le ministère n’écarte pas non plus la possibilité de déployer des missiles antinavires et antiaériens sur les Amami.

C’est fait : le gouverneur de la préfecture de Kagoshima, Shiota Koichi, a donné son feu vert à l’installation des Forces d’Autodéfense sur l’île de Mageshima. L’île de 8km² va devenir un centre interarmées d’entraînement. Le gouverneur a expliqué qu’il n’avait pas le choix, compte tenu de la dégradation de la situation internationale dans la région.


Les armées américaines stationnées au Japon pourront également profiter des installations : pour les flottilles aéronavales embarquées sur porte-avions et sur porte-aéronef d’assaut, obligées d’aller s’entraîner sur Iwo Jima depuis 2018, ce sera une aubaine. Auparavant, ces flottilles opéraient depuis Atsugi, mais les plaintes des résidents (notamment à cause du bruit) les ont obligées à déménager à Iwakuni. D’Iwakuni à Iwo Jima, il y a environ 780 Nq, tandis que Mageshima n’en est qu’à 215 Nq. La facture de kérosène et le bilan carbone des exercices aéronavals américains vont s’en trouver réduits.

Les Forces d’Autodéfense ont commencé la 21 novembre à exploiter les drones de reconnaissance MQ-9 à partir de la base aérienne de Kanoya, en coopération avec les forces américaines déployées au Japon.


À peine une semaine plus tard, le lundi 29 novembre, une nouvelle organisation binationale a vu le jour, appelée Japan-US Joint Information Analysis Organization et chargée d’exploiter en temps réel les informations recueillies par ledit MQ-9. Cette organisation a pris ses quartiers sur la base aérienne de Yokota, base de l’USAF installée à Fussa dans la banlieue ouest de Tōkyō. Du côté japonais, elle est constituée (staffée, dirait mon voisin) de personnel des services de renseignement des trois forces d’autodéfense. Le service de communication des forces américaines basées au Japon, c’est la première fois que les forces d’autodéfense et l’armée américaine partagent en temps réel les informations collectées.

La Japan-US Joint Information Analysis Organization ne se cantonnera pas, à l’avenir, aux informations recueillies par le seul MQ-9.

La base aérienne de Yokota est l'ancienne base de Tama, construite en 1940 par l'Armée Impériale Japonaise pour tester les nouveaux avions sortis de l'usine Nakajima de Musashino. Identifiée par les appareils de reconnaissance américains en novembre 1944, elle a été attaquée à huit reprises en 1945 par les B-29 partis des Mariannes qui, météo aidant, ont dû se dérouter vers des objectifs secondaires, de sorte que la base aérienne de Tama était pratiquement intacte à la capitulation du Japon. Les Américains l'ont rebaptisée du nom du village de Yokota, tout proche, qui est aujourd'hui un quartier de la municipalité de Musashimurayama.

Pas directement une information japonaise, mais mettant évidemment la force d'auto-défense du Japon sous pression...
Pour rappel, les deux pays n'ont pas signés de traité de paix.
Et le Japon souhaiterait récupérer 3 îles et un petit archipel des îles Kouriles

La Russie déploie des systèmes mobiles de défense côtière K-300P Bastion-P sur l'île de Paramushir faisant partie des îles Kouriles.
Le système Bastion-P repose sur des missiles anti-navires supersoniques P-800 Oniks d'une portée de 350km utilisables contre cibles terrestres également.

Russia deploys Bastion coastal missile systems in Kuril islands near Japan
https://navyrecognition.com/index.php/naval-news/naval-news-archive/2022/december/12577-russia-deploys-bastion-coastal-missile-systems-in-kuril-islands-near-japan.html

Les travaux de construction du centre interarmées d'entraînement de Mageshima débuteront le 12 janvier 2023.
Une cellule de coordination américano-japonaise sera mise en place par les deux gouvernements, la base devant également servir à l'entraînement des pilotes embarqués américains stationnés au Japon.

Dans une conférence de presse tenue le vendredi 14 juillet 2023, la ministre japonais de la Défense, Hamada Yasukazu, a déclaré qu’il envisageait de déployer un des radars mobiles de la Force Aérienne d’Autodéfense sur l’île de Kitadaito, à environ 360 km à l’est d’Okinawa. La Force dispose de trente de ces radars montés sur camion. L’intérêt de ce déploiement sur Kitadaitojima serait d’améliorer la couverture où viennent s’entraîner les porte-avions et les bombardiers à long rayon d’action russe et chinois via le détroit de Miyako.
D’autres îles pourraient suivre, dont les archipels d’Izu et d’Ogasawara.

Infos issues de DSI n°166

-Mitsubishi et Kawasaki vont bénéficier de quatre contrats d'une valeur de 2.3 milliards de dollars pour le développement de quatre missiles longue portée dont un nouvel antinavire tiré depuis des batteries côtières et un système hypersonique.

NdA mon cher Takagi si tu as plus d'infos feu à volonté

Le missile antinavire tiré depuis un camion me semble être la nouvelle version du Type 12. Actuellement mis en œuvre depuis des batteries sur camion de la Force Terrestre d'Autodéfense, sa version actuelle date de 2012 et a une portée de l'ordre de 200 km. Sa nouvelle version, attendue pour 2026, pourra être tirée depuis des navires et aura une portée très supérieure (1000 km).

Le 25 août 2023, deux bombardiers H-6 chinois ont été repérés s’approchant par l’ouest du détroit de Miyako. Deux F-15 en alerte à Okinawa ont décollé pour les « escorter ». Plus tard, les deux H-6 sont rentrés en Chine en contournant Taiwan par le sud.
Le même vendredi 25, le radar de Yonaguni a repéré deux drones au-dessus du détroit entre Yonaguni et Taiwan. Deux autres F-15 sont partis à leur rencontre. Un des drones a été identifié à vue comme un drone militaire chinois. L’autre devait en être un aussi vu que les deux appareils sans pilote ont simultanément fait demi-tour vers la Chine à l’approche des chasseurs japonais.

Et le lundi 28 août, rebelote, un drone a été repéré au radar au-dessus du détroit de Yonaguni après avoir contourné Taiwan par le sud. Il a été intercepté par un F-15 qui l’a identifié comme un drone de reconnaissance à long rayon d’action et moyenne altitude BZK-005 de l’Armée Populaire de Libération.

Les travaux sur l’île de Mageshima avancent. Commencés il y a dix mois, ils concernent pour l’instant la création d’infrastructures portuaires (brise-lames, débarcadères) et routières. L’île a déjà bien changé d’aspect.


Les opposants à la construction de la base ont tenté de faire préserver un ancien blockhaus de l’Armée Impériale, implanté sur le point culminant de l’île et inoccupé depuis 1945. Peine perdue, le bunker a déjà été rasé. Lesdits opposants s’intéressent ensuite au sort qui va être réservé à l’ancienne école primaire de l’île, construite à l’époque où il y avait cinq cents habitants mais abandonnée dans les années 1960.

Le 26 novembre 2023, un pétrolier britannique a été brièvement capturé par des pirates dans le golfe d’Aden. L’intervention d’un destroyer américain a mis fin au détournement. Avant que ce dénouement soit connu, le détachement japonais à Djibouti avait dépêché un avion de patrouille maritime P3-C et le destroyer AKEBONO au-devant du tanker. Pendant l’intervention du destroyer américain, deux missiles ont été tirés depuis la côte yéménite dans sa direction mais ont raté leur cible et se sont écrasés en mer.

L’AKEBONO les a aussi vus tomber à l’eau à 18 500 m de lui. La presse et les réseaux sociaux nippons se sont emparés de l’affaire, arguant que l’AKEBONO n’avait aucune arme capable de contrer un missile balistique et insinuant à mots plus ou moins voilés que la Force Maritime d’Autodéfense avait fait prendre des risques inconsidérés à l’équipage. L’affaire a pris de telles proportions pour que le commandant en chef de la Force Maritime d’Autodéfense a tenu une conférence de presse le mardi 28 pour expliquer que l’AKEBONO n’avait été menacé ç aucun moment.

Il semble que les missiles n’avaient aucun système de guidage. Comme tous les destroyers de la classe MURASAME, l’AKEBONO (DD 108) est équipé de deux Phalanx et de missiles ESSM.

Ce jeudi 20 décembre, les USA, le Japon et la Corée du Sud ont annoncé la mise en service d’un système conjoint de détection et d’alerte en temps réel dirigé contre les tirs de missiles nord-coréens. Selon le Pentagone, le système a pu être testé en conditions opérationnelles lors des lancements de missiles balistiques effectués par Pyongyang le dimanche 17 et le lundi 18 décembre.

Des exercices seront programmés pour entraîner les armées des trois nations à utiliser ce nouveau système. Le premier devrait avoir lieu début 2024.

Concomitamment, le ministère japonais de la défense a confirmé avoir avancé à l’année fiscale 2025 la mise en service de son futur missile de croisière dérivé du Type 12 ; développé par Mitsubishi, ce missile devait initialement entrer en service l’année d’après mais le Japon met les bouchées doubles. Le ministre japonais de la Défense, Kihara Minoru, l’a annoncé en conférence de presse le mercredi 19 décembre en expliquant que le Japon « devait se doter d’une capacité de défense à longue portée dès que possible ». Plus tôt ce mois-ci, il avait expliqué que la situation internationale se dégradait autour du Japon : la Corée du Nord tire des missiles, la République Populaire de Chine continue ses intrusions dans la Zone d’Identification de la Défense Aérienne et dans les parages des îles Senkaku, et la Russie multiplie les provocations aériennes à proximité des côtes tout en affichant un souverain mépris des positions Américaines sur le conflit ukrainien.

La première version du dérivé du Type 12 devrait être lancée par camion depuis la terre. Il est probable qu’elle remplacera l’actuelle version purement antinavire du Type 12 dans un certain nombre de sites. Une version lancée par avion suivra ; il se peut qu’elle soit suivie d’une version lancée par navire mais celle-ci n’est pas encore budgetée et programmée, de sorte qu’il est raisonnable de penser qu’elle n’arrivera pas avant 2028. La version antinavire a une portée de l’ordre de 200 km, la future version devrait en avoir une de 900 km et avoir, en plus de sa capacité antinavire, une capacité d’action contre des cibles terrestres. Pour ne pas attendre 2025, le Japon a commandé des Tomahawk américains dont les premiers sont livrables en 2024.

Les chefs d'états-majors des États-Unis, du Japon et des Philippines vont tenir fin avril un sommet à Washington, sommet au cours duquel toute une série de traités de sécurité et de coopération devraient être signés. Un des traités nippo-philippins, portant sur l’entraînement des forces armées philippines et nommé Reciprocal Access Agreement (RAA) pour « Accord d’Accès Réciproque », permettrait aux troupes des deux pays de mener des entraînements et des exercices dans leurs pays respectifs. Dans ce cadre, des forces japonaises pourraient être déployées temporairement aux Philippines.

Les Philippines n’autorisent pas de déploiement permanent sur leur sol ; c’est la raison pour laquelle elles ont conclu des accords semblables au RAA avec les États-Unis et avec l’Australie. Elles ont besoin du RAA nippo-philippin pour étendre leur coopération régulière avec le Japon.

Côté Japonais, la Constitution de 1947 interdit au gouvernement l’envoi de forces armées à l’étranger. L’unique base japonaise permanente outremer, permettant de déployer à Djibouti navires de guerre et avions de patrouille maritime contre la piraterie dans le golfe d’Aden, n’a été rendue possible qu’en vertu de la Loi sur la Piraterie de 2009 qui précise le contrôle parlementaire sur ce déploiement de forces outremer, unique depuis la fin de la guerre en 1945. Le RAA ne devrait pas créer de base permanente japonaise outremer aux Philippines mais s’inspirer des accords analogues précédemment signés avec l’Australie (2022) et le Royaume-Uni (2023).

Le ministère japonais de la Défense a diffusé un schéma du futur missile de croisière (en version Air-Sol) dérivé de l'actuel missile Type 12.

Selon une conférence de presse du 25 juillet 2024, la Force Terrestre d’Autodéfense est en train de construire un pas de tir pour l’entraînement au tir de missiles sol-mer sur l’île Minamitori. Isolée à 2000 km au sud-est de Honshū, Minamitorishima la plus orientale des îles du Japon. Elle est administrativement rattachée à l’archipel des Ogasawara dont elle ne fait pas partie géologiquement, et plus haut à la métropole de Tōkyō qui se coordonne avec les autorités locales pour ouvrir le site en 2026.


Le pas de tir servira à l’entraînement à la mise en œuvre du missile antinavire Type 12, d’une portée de 200 km dans sa version actuelle et lancé depuis un camion. Sa version d’exercice est dépourvue de charge militaire. Le champ de tir sera le seul de ce genre au Japon ; jusqu’ici, ce genre de missile longue portée ne peut être testé qu’à partir de terrains américains ou australiens.

Minamitorishima est inhabitée et dépourvue d’eau douce ; elle accueille une station météo de l’Agence météorologique japonaise dont le personnel assure la maintenance périodique de la station automatique et de la génératrice électrique. Autre avantage du site, il est situé à l’écart des routes maritimes et des zones de pêche. Il accueille également un point d’appui de la Force Maritime d’Autodéfense ; sans garnison permanente, il ne sert que de terrain de secours pour des hélicoptères ou des avions et pour la ravitaillement des hydravions de patrouille Shinmaywa US-2.

Minamitorishima s’appelait autrefois l’île Marcus. La piste d’aviation y avait été construite par la Marine impériale dans les années d’avant-guerre et servait à l’aviation de reconnaissance. L’île a été occupée par les Américains jusqu’en 1972. Elle a pris une importance particulière depuis que les fonds marins avoisinants ont révélé d’importants gisements de nodules polymétalliques et de terres rares.