de la part de Bill

Francis Marliere a écrit:

Les croisades sont encore très présentes dans l'esprit (l'imaginaire ?) de beaucoup de musulmans, même non arabes (par exemple en Turquie). Elles sont le symbole bien pratique de l'oppression des musulmans par les chrétiens et sont servies à toutes les sauces. Le fait qu'après la fin des croisades (chute de Saint Jean d'Acre en 1291), ce sont les musulmans qui ont attaqué l'occident (de la prise de Constantinople en 1453 au siège de Vienne en 1683) est systématiquement 'oublié'.

ironclaude a écrit:

[…] lire ou relire "Zone" de Mathias Enard, […] compilation remarquable de tous les troubles, guerres, violences et massacres qui se sont succédé autour de la Méditerranée depuis la nuit des temps. […]

Il est clair que dans le conflit qui nous est actuellement opposé, le ressentiment (justifié ou non) en est bien l'argument essentiel ; même si (au niveau des penseurs et des stratèges qui en instrumentalisent les effets) son moteur principal en est, tout bêtement, la volonté de puissance et d'expansion.

À cet égard, nos penseurs maison (s'entend "de France") s'égarent jusqu'à se contredire (tant que ce n'est que du verbe) : tantôt il leur prend (tel le philosophe des ingérences, devenu pro-atlantiste) une lubie irréaliste (liquider au plus vite, par la force, à l'aveugle et sans penser aux solutions de remplacement, les régimes dictatoriaux, quelles qu'en soient les conséquences à moyen terme) tantôt tel autre philosophe, habitué à agiter des idées originales, prétend que nos malheurs présents étant le résultat de toutes les provocations et humiliations (passées et actuelles) il convient pour les arrêter, de cesser - au plus tôt - de bombarder les terres d'Islam. Comme si ça pouvait freiner subitement les ambitions de nos adversaires… empathie ou naïveté ?

Citation :

empathie ou naïveté

ou absence de réponses face à une situation que nous n’avons plus connu depuis 1945, à savoir une agression sur notre sol, qui nécessite une réponse d'une ampleur telle et d'un modèle tellement éloigné de ceux que nous connaissons tous (les plus âges ici ont 70 ans chacun d'entre nous a vécu la paix) que pour le moment elle est difficile à prendre en compte

Bien sur les septuagénaires (Mis à part les militaires) n'ont pas connu la guerre pourtant elle était tout près: nos parents en sortaient nos grands parents étaient (pour ceux qui en avait réchappé) des survivants de la "Grande Guerre" nos ainés avaient été de jeunes résistants ou volontaires pour le corps expéditionnaire en Indochine et notre scolarité était bien souvent avec en clôture faire la guerre en Algérie. Mais il est évident que depuis 1962/63 nous sommes en paix sur notre sol.
Par ailleurs nous ne sommes pas "occupés" et je pense que cela fait toute la différence.

Je suis né en 1943 en Normandie, j'avais pratiquement un an lors des bombardements qui ont précédé le débarquement alliés sur les cotes normandes de juin 1944, si j'en ai pas de souvenir personnel, je peux vous dire que pendant toute ma jeunesse j'en ai entendu parler; ne pas oublier que la région de Rouen ou j'étais alors à été pratiquement rasée par les bombardements américains, à cause des ponts sur la Seine pour couper la retraite des allemands! voyez, la guerre je connais.