Les LCT utilisés apres guerre à titre civil

J'ai constaté au travers des photos qu'un certain nombre de bacs et de transports côtiers dans les années d’après guerre révélaient facilement leur origine, il s'agit d'anciennes péniches de débarquement britanniques, notamment des L.C.T. mk4je cherche toute information sur leur carrière et si possible, quel était leur N° d'origine britanniques de LCT.

Voici quelques exemples:


Le bac Chapus


Le député Jean Hay


Le Goemonhour


Le Gustave Perreau

Etc...

Toute information sur l'origine (N°LCT) et la carrière de ces navires sera la bienvenue, merci d'avance.

Le dernier numéro de Navire & Histoire aborde ce sujet, je confirme ce week-end

Merci Le Breton pour cet information; les LCT de 1945 utilisés par la marine de commerce n'on jamais été répertoriés me semble t'il; même chose pour les premiers LCT transférés à la marine Nationale en 1945 les renseignements trouvés de ci de la ne sont pas très précis; il est question de LCT numérotés entre R1 et R40, mais sauf trois ou quatre, pas de correspondance avec les anciens numéros britanniques; aussi je cherche le maximum d'informations sur tous ces navires.

Grace à N&H83 un identifié (du moins son numéro):


Le bac Gustave Perreau est l'ex LCT1008

Je rappelle pour ceux qui l'ignorerais les types de LCT britanniques de la seconde guerre mondiale:

britanniques:
LCT Mk1: N°1 à 99
LCT Mk2: N°100 à 299
LCT Mk3: N°300 à 499 et 7001 à7150
LCT Mk4: N°500 à 1364
LCT Mk8: N°4001 à 4200

construction US:
LCT Mk5: N° compris entre 2002 et 2500 ( 2000 ajouté aux N°US)
LCT Mk6: N° 2627-2628 (2000 ajouté aux N°US)                                         
LCT Mk7: néant (LSM US)

Dans ce numéro de N&H il est question d'une centaine de LCT utilisés en France juste après la guerre au total, tant civils que militaires dont prés d'une cinquantaine dans la région de Bordeaux pour transborder les cargaisons des cargos qui ne pouvaient remonter la Gironde à cause des épaves.
Outre ceux achetés par la Marine Nationale; il y a ceux achetés directement en Angleterre par des sociétés civiles; par des administrations d'Etat (baliseurs, génie civil,etc...) et probablement même certains du Débarquement en Normandie qui sont restés en France.
Il y a donc la un beau sujet de recherches.

Les numéros suivants vont continuer d'aborder ce sujet et ils ont lancé un appel aux lecteurs pour obtenir des infos supplémentaires ...

NIALA a écrit:

Dans ce numéro de N&H il est question d'une centaine de LCT utilisés en France juste après la guerre au total, tant civils que militaires dont prés d'une cinquantaine dans la région de Bordeaux pour transborder les cargaisons des cargos qui ne pouvaient remonter la Gironde à cause des épaves.
Outre ceux achetés par la Marine Nationale; il y a ceux achetés directement en Angleterre par des sociétés civiles; par des administrations d'Etat (baliseurs, génie civil,etc...)  et probablement même certains du Débarquement en Normandie qui sont restés en France.  
Il y a donc la un beau sujet de recherches.

Depuis les numéros suivants ont permis un certain nombre d'identifications; voici les photos de quelques ex LCT identifiés.

 
André Lecetre ex LCT(4) 906
 

Député Jen Hay ex LCT(4) 1131


Gustave Perreau ex LCT(4) 1008


Inspecteur Général Lefevre ex LCT(4) 1160

 
Portland Road ex LCT(4) 1201

Je rappelle pour ceux qui l'ignorerais les types de LCT de la seconde guerre mondiale:

construction britannique:
LCT Mk1: N°1 à 99
LCT Mk2: N°100 à 299
LCT Mk3: N°300 à 499 et 7001 à7150
LCT Mk4: N°500 à 1364
LCT Mk8: N°4001 à 4200

construction US:
LCT Mk5: N° compris entre 2002 et 2500 ( 2000 ajouté aux N°US)
LCT Mk6: N° 2627-2628 (2000 ajouté aux N°US)                                         
LCT Mk7: néant (LSM US)

Pour les LCT Mk5 et Mk6 il s'agit de LCT US armés pendant la guerre par les britanniques et auxquels ils ont ajouté le nombre 2000 au numéro US d'origine pour éviter les doublons avec leur propre numérotation.

Pour ceux qui s’intéressent aux LCT type 4 britanniques utilisés sous pavillon français tant par la Marine nationale que par les entreprises civiles; le N°92 de Navires &Histoire  d'octobre novembre 2015 contient un récapitulatif complet de ces navires qui constitue un excellent outil de travail sur la question.

Cordialement

Bonjour,

NIALA a écrit:

Le bac Chapus

A ma connaissance il n'existe pas de bac nommé Chapus, du moins pas en Charente-Maritime. Je pense qu'il s'agit d'une photo soit du LCT 892 qui n'a jamais eut de nom soit de l'André Lecêtre.


Concernant les LCT réutilisés après la guerre et notamment ceux de la série des R (cf dernier article de Navires & Histoire) j'ai découvert que 10 d'entres eux ont été exploité à La Pallice par la société Delmas-Vieljeux pour le compte des Ponts & Chaussés de septembre 1945 à février 1948.

Autre "découverte" un LCT dans le port de Bayonne dans les années 50 et jusqu'à la fin des années 70. LCT qui a subit des modifications au niveau de la passerelle. Quelqu'un aurait des infos sur ce navire?

Cordialement
Thomas

Bonjour robunker,

Je me suis effectivement rendu compte depuis que j'ai posté cette photo que le nom de Chapus était erroné; j'ai signalé le numéro 92 de N&H parce que Jean Yves Brouard y a fait un travail de compilation de ces LCT remarquable; je ne connais pas le LCT de bayonne, il reste malheureusement encore beaucoup d'inconnus concernant ces navires.   

Cordialement

Bonsoir,

NIALA a écrit:

j'ai signalé le numéro 92 de N&H parce que Jean Yves Brouard y a fait un travail de compilation de ces LCT remarquable;
Cordialement

Oui j'ai suivi cette série d'article avec bonheur, surtout que j'y ai apporté ma petite contribution.

Voici un complément d'information concernant les bacs de la RDPE (Régie Départementale des Passages d'Eau).

Elle a géré 4 LCT, le premier fut l'André Lecêtre, d'abord sur la ligne de la Tremblade pour le passage de la Seudre, puis sur la ligne d'Ors. Le second est le député Jean Hay, le troisième le LCT 892 et enfin le Gustave Perreau sur la ligne de l'île de Ré uniquement.

NIALA a écrit:

André Lecetre ex LCT(4) 906

Nous avons ici une vue du André Lecêtre dans son état d'origine. Il n'a subit aucune modification pour servir de bac.

La vue publié par Niala et nommé Chapus, montre l'André Lecêtre ou le LCT 892 dans un état intermédiaire, chargement latéral mais une seul embarcation de sauvetage. Je dirai d'ailleurs plutôt l'André Lecêtre, car il semblerait que le LCT 892 ait son embarcation de sauvetage sur l'arrière lorsqu'il n'en avait qu'une.


Voici maintenant une vue après modification, avec possibilité de chargement latérale et l'ajout d'une seconde embarcation à la drôme, les 2 étant surélevés.

Voici maintenant une vue des appontements de la ligne d'Ors qui permet de voir la différence entre les 3 premiers.

Cette différence ce fait essentiellement au niveau de l'installation de la drôme autour du bloc passerelle. C'est sur le Député Jean Hay que les aménagements sont les plus étendus.
Entre l'André Lecêtre et le LCT 892 ils sont assez semblable. On constate cependant que sur le LCT 892 la cheminée semble se retrouver plus en arrière des structures.

A propos du LCT 892, il a gardé ce nom pendant toute sa carrière. Il y a bien eu une proposition pour le renommer "Dubois-Aubry", mais elle a rencontré l'opposition des conseillers généraux de l'île.

Enfin le Gustave Perreau est celui qui a subit le plus de transformation.

Dès sa mise en service, on l'a modifié pour pouvoir le chargé par les côtés et on lui a aménagé un roof à l'avant. Enfin il a reçu 2 embarcations de sauvetage à l'arrière et une peinture de coque sombre.


2ème modification, l'ajout "d'ailerons" autour du bloc passerelle sur lesquels on a posé des radeaux.


3ème modification, agrandissement du pont autour de la passerelle pour l'ajout de radeau de sauvetage et surélévation des 2 embarcations. Il est alors proche des aménagements du député Jean Hay, sauf que sur ce dernier les embarcations de sauvetage ont été installé dans l'axe du navire alors qu'elles sont en biais sur le Gustave Perreau, et qu'il n'a pas de roof à l'avant.


Enfin, il a reçu une peinture claire sur la coque.


Enfin, la RDPE a exploité un autre bac portant le nom de Gustave Perreau. On lit parfois qu'il s'agît du même bac modifié. Il n'en est rien. C'est une construction neuve effectuée par les ACRP qui est maintenant devenu un supply.

Cordialement
Thomas

robunker a écrit:

[…] On constate cependant que sur le LCT 892 la cheminée semble se retrouver plus en arrière des structures.[…]

Peut-être n'est-ce qu'une illusion d'optique liée à des bossoirs et embarcations plus courts…

DahliaBleue a écrit:

robunker a écrit:

[…] On constate cependant que sur le LCT 892 la cheminée semble se retrouver plus en arrière des structures.[…]

Peut-être n'est-ce qu'une illusion d'optique liée à des bossoirs et embarcations plus courts…

Oui je me suis mal exprimé. Les superstructure au niveau des embarcations sont différentes et doivent être plus petite, il n'ya que 2 "épontilles" sur le LCT 892 alors qu'il y en a 3 sur l'André Lecêtre.

Bonsoir,

Quelques photos supplémentaires.

robunker a écrit:

Concernant les LCT réutilisés après la guerre et notamment ceux de la série des R (cf dernier article de Navires & Histoire) j'ai découvert que 10 d'entres eux ont été exploité à La Pallice par la société Delmas-Vieljeux pour le compte des Ponts & Chaussés de septembre 1945 à février 1948.

Assemblage de vue IGN/géoportail de 1946

robunker a écrit:

Autre "découverte" un LCT dans le port de Bayonne dans les années 50 et jusqu'à la fin des années 70. LCT qui a subit des modifications au niveau de la passerelle. Quelqu'un aurait des infos sur ce navire?

Vue IGN/géoportail de 1951


Vue IGN/géoportail de 1954, on voit qu'il a été modifié au niveau de la passerelle de navigation.


Vue IGN/géoportail de 1969. Sur la campagne suivante (1972) il n'est plus présent.



Le bac André Lecêtre au débarcadère de la Cayenne, photo IGN/géoportail de 1952. On voit qu'il n'a pas encore subit de modification sur l'arrière au niveau des embarcations, mais l'embarquement latéral semble possible.


Le bac député Jean Hay au large d'Oléron. IGN/géoportail 1960


Le bac Gustave Perreau à La Pallice, IGN/géoportail 1957. On voit bien les modifications à l'avant avec la création du roof.


Les bacs LC 892 et André Lecêtre à La Pallice, IGN/géoportail 1964. En haut le Gustave Perreau des ACRP. On voit les 2 embarcadères de La Pallice, les lignes avaient été doublé pour tenter de diminuer l'attente en haute saison. Un embarcadère en haut, le second au niveau du sas protégé ou se trouve un LCT.


Les bacs LC 892 et André Lecêtre à La Pallice, IGN/géoportail 1964

Intéressant ces photos et le détail des modifications de ces LCT; plus d'une centaine de LCT(4) ont été transférés à la France à partir de 1945; il s'agit donc d'un chantier énorme auquel s'est attaqué Jean Yves Brouard avec votre aide; c'est une véritable base de données qui a été entamée et qui ne demande qu'a être enrichie; d'autant que l'on se rend compte qu'il y a une porosité certaine entre la Marine Nationale et les entreprises civiles; notamment pour l'Indochine puis pour le CEP: par exemple le L9064 de la MN est l'ex Salvor civil ex LCT1337 de la RN;  ou le L9063 de la MN est l'ex ferry civil grec Alkyon et l'ex LCT1012 britannique; remonter aux origines de ces navires demande une véritable enquête.

NIALA a écrit:

[…] il y a une porosité certaine entre la Marine Nationale et les entreprises civiles ; notamment pour l'Indochine puis pour le CEP : par exemple le L9064 de la MN est l'ex-Salvor civil ex-LCT1337 de la RN ; ou le L9063 de la MN est l'ex-ferry civil grec Alkyon et l'ex-LCT1012 britannique […].

… ainsi que le L9061, ex-HMS Buttress, ex-4099 ; mais là, c'était un LCT ( 8 )

NIALA a écrit:

Citation :

ainsi que le L9061, ex-HMS Buttress, ex-4099 ; mais là, c'était un LCT ( 8 )

exact, mais il n'a pas à ma connaissance été civil ; en 1975 il a été cédé aux Comores, je ne connais pas son sort final. 
Il est étrange que la majorité des LCT utilisés à titre civil ou ayant eu une longue carrière militaire aient été des Mk 4.

C'est peut-être parce qu'ils étaient les plus nombreux ?

DahliaBleue a écrit:

NIALA a écrit:

Citation :

ainsi que le L9061, ex-HMS Buttress, ex-4099 ; mais là, c'était un LCT ( 8 )

exact, mais il n'a pas à ma connaissance été civil ; en 1975 il a été cédé aux Comores, je ne connais pas son sort final. 
Il est étrange que la majorité des LCT utilisés à titre civil ou ayant eu une longue carrière militaire aient été des Mk 4.

C'est peut-être parce qu'ils étaient les plus nombreux ?

Certainement: 864 mk4 ont été commandés, tous n'ont pas été terminés, mais ce n'est pas la seule raison quelques mk3 ont été reçus et également quelques mk5 et mk6 de construction US, on n'en retrouve aucun au milieu des années 1950 sauf peut être en Indochine, je suppose que les mk4 étaient plus robustes, et plus facile à aménager pour une utilisation civile.

On peut tout faire avec un LCT, en voici la preuve: 

L'ex LCT 1188 devenu le R39 français en 1946, transformé en drague suceuse refouleuse sous le nom de Rolleville en 1950, puis a pris le nom d'Ifrikia en 1952.

NIALA a écrit:

On peut tout faire avec un LCT, en voici la preuve :  L'ex-LCT 1188 […] transformé en drague suceuse refouleuse sous le nom de Rolleville en 1950 […].

C'est effectivement inattendu…

PS : dans ma nomenclature/classification, les marques en 'R' correspondaient à des remorqueurs ; aurait-il également joué ce rôle (avant 1950) ?

c'est expliqué dans le dernier navire et histoire

r comme Rouen leur premier port d'armement français

david a écrit:

[…] r comme Rouen leur premier port d'armement français

En tant que navire civil, donc ?