Cuirassés français

NIALA a écrit:

Le cuirassé France […] talonne sur une roche dans le passage de la Teignouse ; la coque déchirée, il chavire sur bâbord et fait un tour en quelques secondes ; Il n'y aura que trois disparus dans le naufrage.[…]

En rapprochant le nombre très faible des victimes avec la brièveté de l'événement, on a une impression fausse du naufrage, vu comme quasi instantané.
Si la France a bien chaviré "en quelques secondes", ces secondes se situent plus de trois heures après le talonnage, l'évacuation du bâtiment ayant été menée (en bon ordre).
Il me semble par ailleurs (sauf erreur) que le cuirassé n'a pas (vraiment) fait un tour (complet)(note), mais s'est seulement couché sur le flanc bâbord…

Note : PV du 26 août 1922, signé du capitaine de vaisseau Guy, commandant du cuirassé.

Voici l'épave de la France en 1923, il est clair qu'il a fait un tour complet!

NIALA a écrit:

Voici l'épave de la France en 1923, il est clair qu'il a fait un tour complet !

dont acte ! quoique, j'aurais appelé ça un demi-tour… (= inclinaison de 180° ?)

Donc si il avait fait un tour complet selon vous il n'y avait pas de problème puisqu'il aurait repris sa position normale comme un kayak, rare pour les cuirassés!

NIALA a écrit:

Donc si il avait fait un tour complet selon vous il n'y avait pas de problème puisqu'il aurait repris sa position normale comme un kayak, rare pour les cuirassés! :  D

C'est exactement ce que l'expression  (du CV Guy) m'inspirait !
Mais il est clair qu'il voulait seulement dire (écrire) que la France s'était retournée…

Cette dissertation sur les tours, détours, retours, rappelle (un peu) la façon dont on aborde un carrefour giratoire : si l'on veut reprendre sa route d'entrer, mais à l'envers, on doit contourner entièrement le giratoire, et donc effectuer autour du rond-point central un tour complet (de 360°) ; mais au final, dans le référentiel de départ, on n'aura effectué qu'demi-tour), pour repartir à 180° du cap initial.

Ceci écrit, j'avais un peu (trop) minoré l'acrobatie puisque je ne lui accordais qu'un quart (!) de tour (90° de gîte)

Les cuirassés de 18 500 T de la classe Danton

Ce sont les mal aimé de nos cuirassés on leur reproche surtout de ne pas être des Dreadnought alors que la révolution du Dreadnought en 1906 correspond à l'année ou ils ont été commandés; la raison invoquée est que la marine en est encore au tir tendu sur cibles visibles donc portée limitée à 10 000 m, on privilégie donc le nombre de canons au calibre et le poids de la bordée, les 240 mm ayant une cadence de tir supérieure aux 305 mm; hélas les faits nous donneront tort les combats se feront hors du champ visuel, d'ou augmentation de la portée des canons, unité de calibre pour faciliter le tir groupé; conduite de tir au sommet de tripodes pour améliorer la vision sur l'horizon; tout cela ne se fera que sur les séries suivantes, et encore pour ce qui concerne les tripodes qu’après les refontes vers 1925.

Les Danton, Mirabeau, Voltaire, Diderot, Condorcet et Vergniaud ont représentés cependant une nette amélioration par rapport aux unités précédentes, d'abord parce qu'ils constituent une flotte homogènes de 6 cuirassés semblables, la suppression de l'éperon, et surtout ce sont les premiers cuirassés français dotés de turbines.  

Voici l'historique du Condorcet dont la carrière a été la plus longue.

Le Condorcet appartient au programme 1906 ; il est mis sur cale le 23 août 1907 aux A chantiers de la Loire à Saint Nazaire ; il est lancé le 19 avril 1909 ; il entre en service le 25 juillet 1911, l’achèvement des Danton a été accéléré pour qu'ils puissent participer à la revue navale de Toulon le 4 septembre 1911;


Le Condorcet en 1914

En 1914 le Condorcet est affecté à la 2e division de la 1er escadre, il est en Méditerranée tout au long de la guerre ; il est mis en réserve à Toulon le 25 octobre 1919 ; il est réarmé et quitte Toulon pour Brest le 1er décembre 1921; il est utilisé par les écoles de gabiers, timoniers et chauffeurs.


Le Condorcet en 1929, il est utilisé aux écoles, depuis 1918 il n'a plus de mat arrière, comme le Mirabeau, le Vergniaud, et le Voltaire, le mat arrière a été supprimé pour pouvoir remorquer un ballon captif.    

Le 27 mai 1927 le Condorcet quitte Brest pour Toulon, il est toujours navire école ; à partir de 1934 il ne navigue plus ; il est utilisé comme ponton école jusqu'en 1939 ; à partir de juillet 1941 il est amarré à l'Angle Robert à Toulon, il n'est pas sabordé le 27 novembre 1942 n'ayant plus aucune valeur militaire.


Le Condorcet en 1943 utilisé comme caserne par les allemands, il est en mauvais état mais n'a pas été sabordé le 27 novembre 1942, depuis 1941 il n'a plus qu'une cheminée.  

Le Condorcet est utilisé par les allemands comme caserne, il est coulé par les bombardements du 7 mars 1944, renfloué en 1945, il est condamné, il est démoli en 1949.


Le sort des 5 autres :
-Danton est torpillé le 19 mars 1917 par l'U64 coule au large de la Sardaigne
-Mirabeau est échoué en mer Noire le 8 février 1919, déséchoué le 6 avril 1919, ramené à Toulon en remorque le 24 mai 1919, non réparable il est condamné, il est démoli en 1923 après avoir servi de cible
-Vergniaud en mauvais état est condamné en 1921, utilisé pour des essais d'explosifs, il est démoli en 1928
-Voltaire est rayé en 1935, il est échoué en 1938 utilisé comme cible pour l'escadre, l'épave est démolie après la guerre
-Diderot est rayé en 1936, et démoli en 1937

Le cuirassé Hoche est construit sur les plans de l'ingénieur Huin il était trop bas aux extrémités et trop haut au milieu! on l'a surnommé ironiquement le Grand Hotel il était armé de 2 canons de 340 mm en tourelles aux extrémités et de 2 canons de 274 mm en barbette sur le coté; 18 x 138 mm; 14 x 47 mm; 4 TLT ses essais furent laborieux, la stabilité étant médiocre (on s'en serait douté) on l’allège en 1894/1895, nouvelle refonte en 1898, pour le dégraisser encore un peu! il représenta la France à l'inauguration du canal de Kiel, lors de la revue navale le Kaiser Guillaume II dit en le voyant passer "quelle belle cible..."



Le cuirassé Hoche à son entrée en service, particulièrement chargé dans les hauts il fut surnommé le Grand Hotel 


Le cuirassé Hoche vers 1900 à Toulon, il a subi deux refonte, l'appareil moteur a été changé en 1898, il a maintenant deux cheminées parallèles, mais surtout on l'a allégé le plus possible pour améliorer sa tenue à la mer.  

Le cuirassé Hoche est mis sur cale le 3 août 1880 à Lorient; il est lancé le 29 septembre 1886; il entre en service le 4 février 1890; en 1892 il éperonne accidentellement le paquebot Maréchal Canrobert qui coule aussitôt; il est refondu en 1894/1895; puis à nouveau en 1898; il est mis en réserve en avril 1908; il est désarmé en 1910; il est coulé comme cible le 2 décembre 1913 par le cuirassé Jaureguiberry et le croiseur-cuirassé Pothuau.

Carte postale du bâtiment de ligne Richelieu (Réal-Photo) :


Au dos de la carte, l'éditeur ( C.A.P. - Paris 15è, rue Letellier) prétend qu'il s'agit du Jean-Bart

Il s'agit bien sur du Richelieu vers 1948, l'éditeur a peut être été trompé par la livrée bicolore?

NIALA a écrit:

Il s'agit bien sûr du Richelieu vers 1948, l'éditeur a peut-être été trompé par la livrée bicolore ?

Pas impossible, en effet !
Encore le Richelieu :


par Artaud, Père et Fils (Nantes), éditions "Gaby"

Il s'agit du Richelieu après 1956 alors qu'il ne navigue plus et est caserne des EOR à Brest, on distingue derrière lui la mature de l'ancien croiseur Tourville devenu lui aussi caserne.

Le Jean-Bart à Brest :

Spoiler:

par Artaud, Père et Fils (Nantes), éditions "Gaby"

Un peu trop grosse ! Obligée de le mettre en spoiler !

Système toujours bloqué : cry:

Du coup, j'en profite pour remettre le Richelieu, mais en spoiler :

Spoiler:

Ainsi que l'autre :

Spoiler:

ServImg a l'air réparé !

Profitons-en !

tien un Jean bart !! il serait pas attendu dans un quizz par hasard !!!

valdechalvagne a écrit:

tient un Jean Bart !! il serait pas attendu dans un quizz par hasard !!!

Il semblerait que oui, en effet ! Dans celui de la pourpre cardinalice, peut-être ?

si je met la main sur le mec qui à envoyer ses bâtiments à la casse, je lui pète la gueule.

Cette fois, l'éditeur ( C.A.P. - Paris 15è, rue Letellier) ne s'est pas trompé : il a correctement légendé sa carte postale du bâtiment de ligne Richelieu (Réal-Photo) :


En revanche, il n'a pas daté son cliché… ~1949, à Brest ? (livrée bicolore probable).

Il s'agit du 5e camouflage du Richelieu d’après le livre de Robert Dumas qu'il a porté entre le 1er trimestre 1948 et fin 1951.

NIALA a écrit:

Il s'agit du 5e camouflage du Richelieu d’après le livre de Robert Dumas qu'il a porté entre le 1er trimestre 1948 et fin 1951.

… donc 1949 est vraisemblable

Pour continuer, changement de classe :


Cliché de l'Ayant-Droit "non partageur" (mentionné au dos de la photo, et non, comme aujourd'hui, sur un bandeau au recto).
Au fond, y a-t-il un délai de "tombée en Domaine public" ?  Les photos d'avant la Seconde Guerre mondiale (>75 ans) ne doivent-elles pas l'être ?

Spoiler:

Il s'agit bien entendu du Strasbourg reconnaissable à sa passerelle double; celle du Dunkerque n'a qu'un seul niveau; les deux anneaux blancs sur la cheminée  indiquent que la photo est prise entre mars 1939 et août 1940 (le Dunkerque durant la même période n'avait qu'un anneau).

bonsoir , j ai regardé un peut internet on trouve très peut de photo du Strasbourg et du Dunkerque après guerre !

à par celle prise par les américain a la libération de Toulon , mais de année 50/60 aucune !!

je me demande bien pourquoi ??

On a beau se dire qu'il n'avaient pas que des qualités loin de là qu'est-ce que ces bâtiments (Dunkerque et Strasbourg) sont beaux... vraiment quelle élégance !