La relève ?

Requin a écrit:

[…]c'est le but même de la colonisation qui pose pb, ils ne s'agit d'arrières pensées mais de buts 1ers, on engageait pas une opération militaire et une colonisation pour apporter la "civilisation" mais bien pour s'emparer des biens des autres, ces terres n'étaient pas vierges, des gens y habitaient. Comme je le disais, c'était dans la mentalité de l'époque mais à partir du 20e siècle, cela pose un sérieux cas de consciences collective[…]

Le colonialisme est une idéologie de principe, qui, comme tous les « …isme » porte en elle sa perversité (et ses contradictions). La colonisation est un fait historique toujours vivant qui, comme pour toute activité humaine, présente des parts négatives et des aspects positifs.
Le phénomène colonial ne date pas du XIX° siècle : depuis toujours l’humanité s’est partout installée en s’imposant, soit par la conquête, l’invasion ou la colonisation…
Il a pris des formes diverses (commerciale, impériale, culturelle, religieuse…) et ne s’est pas achevé avec la "décolonisation" du XX°.
Aujourd’hui l’impérialisme économique, les migrations massives, les nouvelles (et rampantes) colonies de peuplement, la colonisation financière, en ont pris le relais.

L'histoire des civilisations étant mené par des êtres humains, difficile de faire abstraction de la philosophie. Ce qu'il ne faut pas à l'autre extrème, c'est juger selon nos critères du XXIe s. des actes commis plusieurs millénaires plus tôt

Et c'est pas pour autant - pour revenir au débat plus haut - qu'il faut s'excuser pour des crimes commis par d'autres, là de toutes façons trop d'eaux à couler sous les ponts. C'est à la fin de la colonisation qu'il aurait fallu s'interroger et faire son Mea Culpa comme les Allemands ont su le faire après la 2e GM. Plus de 40 ans après, cela n'aurait pas grand sens.

Citation :

L'histoire des civilisations étant mené par des êtres humains, difficile de faire abstraction de la philosophie. Ce qu'il ne faut pas à l'autre extrème, c'est juger selon nos critères du XXIe s. des actes commis plusieurs millénaires plus tôt

Tout a fait, mais je parlais de fait historique. Quant a ta deuxième phrase, je pense que c'est le plus important: ne jamais regarder le passé avec nos lunettes du XXIeme siècle. Il faut toujours se replacer dans la tête des gens de l'époque. C'est là toute la complexité du travail de recherche de l'historien. Par exemple, juger l'antisémitisme de la fin du XIXeme siècle avec notre regard actuel est une abération.

Un aspect très important qu'a expliqué DahliaBleue est de ne surtout pas confondre la colonisation avec le colonialisme. Sinon on ne pourra strictement rien comprendre a ce phénomène presque naturel qu'est la colonisation.

Les livres de B. Lugan sur l'Afrique et la question coloniale sont très intéressants. On peut ne pas partager son analyse, mais c'est un vrai travail d'historien et pas de journaleux à deux balles (pardon à deux Euros, parce que la dématérialisation du franc, c'est quand même un chef-d'oeuvre de destruction des valeurs nationales) soucieux de complaire à une certaine classe politique. Je recommande également son histoire de l'Afrique en six parties audio disponible en podcast sur Dailymotion, c'est long et dense mais çà explique bien des problèmes actuels (en particulier les affrontements/tensions ethniques). Je ne conteste pas qu'un certain nombre de valeurs de ce personnage soient discutables et c'est d'ailleurs dommage que son engagement politique ait nuit à son audience en tant qu'historien... Il est quand même professeur à l'Ecole de Guerre, ce n'est pas rien!

MM 40 a écrit:

Les livres de B. Lugan sur l'Afrique et la question coloniale sont très intéressants. […] c'est d'ailleurs dommage que son engagement politique ait nuit à son audience en tant qu'historien... Il est […] professeur à l'Ecole de Guerre, ce n'est pas rien!

Je suis entièrement d’accord ! à B. Lugan !

Je suis moi aussi d'accord sur Lugan. Il n'est pas que professeur a l'école de guerre, il est consultat pour le TPIR (Tribunal Pénal International du Rwanda) et intervenant au Concil of Foreign Relation. Alors certes on peut ne pas être d'accord sur son analyse, c'est le principe même du débat historique, mais il n'en demeure pas moins que c'est un historien sérieux. Certes aussi, le fait qu'il soit royaliste nuit a son audience (c'est vrai que si vous cherchez Lugan sur Google, ça sent le souffre) mais c'est oublier que l'AF et le milieu royaliste en général on produit un certain nombre d'historien de très grande qualité (Bainville pour ne citer que le plus célèbre).

On trouve aussi sur dailym. une longue interview qu'il a donné sur l'histoire de l'afrique du sud.
En tout cas on ne peut pas lui reprocher de ne pas être interessant (j'aime bien son style aristocratique lors de ses exposés). Moi qui detestait l'afrique et son histoire, il me l'a fait aimer, pourtant, c'était pas gagné d'avance.