KONGELIG NORSKE MARINE/ ROYAL NORWEGIAN NAVY/MARINE ROYALE NORVEGIENNE
LES PATROUILLEURS LANCE MISSILES CLASSE SKJOLD
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Sources -Flotte de Combat édition 2004 rubrique marine norvégienne page 818 à 828
-Marines et Forces Navales n° 107 (février-mars 2007) article «La marine norvégienne gardienne du Grand Nord» pages 20-37
-Marines et Forces Navales n° 86 (Août-Septembre 2003) article «Le P 960 KNM
Skjold» Pages 39 à 43
-sources internet diverses
Plan 1-La marine norvégienne et les navires légers
2-Le programme
Skjold : génèse et conception
3-Caracteristiques Techniques
4-Photos
1-LA MARINE NORVEGIENNE ET LES NAVIRES LEGERS A première vue quand on voit le théâtre d'opérations de la marine norvégienne, on se demande quel peut être l'intérêt de la Kongelig Norske Marine (Marine royale norvégienne) à posseder des navires légers, patrouilleurs et vedettes. Que les marines suedoises et finlandaises se dotent de vedettes et patrouilleurs
lance-missiles et delaissent (Suède) ou abandonne (Finlande) les grands navires de combat peut se comprendre mais la marine norvégienne, cela paraît denué de raison. Pour comprendre l'interêt, il faut prendre en compte le contexte de la guerre froide et la menace soviétique. A l'époque, l'une des plus puissante force navale sovétique est la Flotte du Nord avec ses sous marins lanceurs d'engins, ses sous marins d'attaque, ses croiseurs, ses destroyers et ses frégates et en cas de conflit avec les forces navales de l'OTAN, il lui faut pouvoir se déployer dans l'Atlantique. C'est là que la Norvège, menbre fondateur de l'OTAN à un rôle capital à jouer : empecher non seulement les forces soviétiques de prendre pied dans le nord de la Norvège mais aussi géner le deploiement des forces navales soviétiques, les amoindrir avant le grand choc contre les forces de surface otaniennes et c'est là que les navires légers ont leur mot à dire. La KNM construit une série de petites bases dans les nombreux fjords qui ourlent la côte norvégienne d'où des vedettes rapides armées de missiles et de torpilles sortiraient pour tendre des embuscades aux forces soviétiques de surface. N'oubliez pas que la Norvège fût le premier pays occidental à mettre au point un missile antinavire, le Penguin qui à connu un certain succès à l'exportation, equipant par exemple la Turquie, la Grèce, la Suède, L'Australie, l'Espagne, la Corée du Sud et même les Etats Unis (dans sa version aéroportée pour les Seahawk). En 1962, la marine norvégienne possède par exemple 21 vedettes
lance-torpilles (9 de construction americaine et 12 de construction natioanle, les classes Rapp et Tjeld. Moins de trente ans plus tard, la flotte légère de la marine norvégienne est encore conséquente avec 36 vedettes
lance-missiles : 6 de
classe Snogg, 16 de
classe Storm et 14 de
classe Hauk. Seuls ces derniers sont aujourd'hui encore en service, les Storm ayant été par exemple transferés aux marines des pays baltes, souvent sans armement ou du moins sans missiles, c'est ainsi que l'Estonie en à reçu un (sans armement, utilisé par les garde-frontière) et à decliné le transfert de deux autres en 2001, la Lettonie en à reçu 4 et la Lituanie 4 également dont un à été desarmé avant 2004 (les autres navires ont probablement été démolis, si quelqu'un peut le confirmer ou l'infirmer merci d'avance). Les Hauk entrés en service entre août 1977 et décembre 1980 sont armés d'un canon de 40mm sur la plage avant encadré par deux tubes
lance-torpilles de 533mm pour des torpilles filoguidées suédoises TP 613 (portée : 30km); six missiles Peguin et un lanceur Simbad (à la place du canon de 20mm). Ce sont ces derniers que vont remplacer les six patrouilleurs de type
Skjold. Six à la place de quatorze, cela peut paraître peu mais les
Skjold sont bien plus perfectionnés et performant que les Hauk mais es-ce que cela est suffisant ? Là nous rentrons dans l'éternel débat du «des unités très perfectionnés mais peu nombreuses contre des unités rustiques et nombreuses» mais cela sort bien sur du cadre de cet article
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2-LE PROGRAMME SKJOLD : GENESE ET CONCEPTIONun navire antimines de
classe Oksoy ici le M340 Oksoy
Pour comprendre la génèse du programme
Skjold, il faut revenir quelques années en arrière. Entre 1994 et 1997, la marine norvégienne met en service 9 navires de guerre des mines, la
classe Oksoy pour remplacer les dragueurs côtiers de type Falcon. Ces navires ont la particularité d'êtres montés sur des coussins d'air ce qui leur procure une signature acoustique moindre et une plus grande resistance aux explosions. L'experience ayant été concluante, les marins norvégiens decident de develloper le concept pour renouveler leur flotte de patrouilleurs et obtenir des navires combinant une plate-forme stable, une vitesse élevée et d'excellents qualités nautiques, indispensables dans une mer aussi difficile que la Mer de Norvège. C'est ainsi que le P960
Skjold fût mise sur cale chez Kvaerner à Mandal en août 1997, lancé le 22 septembre 1998 et admis au service actif le 17 avril 1999. La KNM commença alors une vaste campagne d'essais dans des conditions météo sévères pour tester sa navigabilité, ses signatures radars et electro-magnétiques. Ses essais furent menés avec un chargement un peu particulier. En effet comme l'ensemble de l'armement n'était pas monté, le
Skjold embarqua 46 tonnes de sable. En 2000, le canon de 76mm et deux des six consoles SENIT furent embarqués pour tester la resistance de la coque et tester différents equipements pour préparer le navire à une future vie opérationelle. La conception originale de ce navire n'échappa pas à l'US Navy qui decida en mars 2001 de louer le navire avec son équipage norvégien pour un an dans le but de tester le concept (c'était le début du projet LCS où les americains testent plusieurs modèles de coque pour trouver celle la plus adaptée au combat littoral). De septembre 2001 à septembre 2002, depuis Little Creek en Virginie, le
Skjold mena différents tests et exercices en particulier d'infiltration/extraction de forces spéciales et des exercices de coopération avec des drones. L7 septembre 2002, le patrouilleur était de retour de Norvège. A l'issu de ce programme de tests, la Norvège décida de commander cinq autres patrouilleurs destinés à entrer en service entre 2005 et 2009.
Le KNM
Skjold est un navire furtif. Si ce concept pouvait étonner, il y à quelques années (les La Fayette furent les precurseurs de ce concept), c'est devenu aujourd'hui la norme dans la construction navale militaire, les superstructures sont donc inclinées et les asperités sont reduitesà néant, toujours dans le but de réduire au maximum la dispersion des ondes radars. A cela s'ajoute, des matériaux RAM (Radar Absorbing Material) qui absorbent les ondes radars reduisant ainsi la taille de l'écho. La coque est construite en fibres synthétiques renforcées, afin de réduire le poids total et augmenter la capacité d'absorption des impacts. Le mât principal est réalisé en fibre de carbone, et le câblage en cuivre y est remplacé par de la fibre optique. De même les tuyauteries en titane remplace celle en acier. Les espaces intérieurs stratégiques tels que les locaux d'équipage, le central opération (CO) et la passerelle ont été conçues comme de véritables citadelles, offrant une protection contre les armes biologiques, chimiques et nucléaires. Devant naviguer dans des régions froides, ces patrouilleurs sont équipés d'un système de chauvage pour devigrer le pont supérieur et empecher la formation de glace qui peut mettre en péril la stabilité du bateau et permettre la circulation aisée de l'équipage à l'extérieur par tous les temps.
La signature infrarouge est également prise en compte avec un design performant pour les superstructures, les gaz d'échappements des diesels et des turbines à gaz, ainsi que leurs eaux de refroidissement sont rejetées dans le coussin d'air entre les deux coques ou vers la poupe du navire.
La forme de la coque participe également à la sécurité du bâtiment puisque les patrouilleurs de cette
classe peuvent rester opérationnel avec une de ses deux salles des machines hors service ou même rester à flôt avec ses deux coques endommagées voir avec une coque en avarie grave et 13° de gite !
Le choix d'une propulsion principale par jet d'eau (waterjet propulsion) fût dicté par les qualités acoustiques avantageuses du système , le faible tirant d'eau requis et son exceptionnelle capacité de manoeuvre. De plus, lorsque le navire se déplace sur son coussin d'air, son faible tirant d'eau (inférieur à 1m), réduit considérablement les risques d'échouement et l'explosion aux impacts d'objets flottants ou semi-immergés. Une paire de doubles ventilateurs montés dans la proue insufflent de l'air entre les deux coques. Les ventilateurs de sustentation et des valves placées à l'arrière sont gérés par ordinateur pour contrôler en permanence le flux d'air entrant, la pression du coussin d'air et l'assiette du navire. L'ordinateur optimise également la tenue de mer lors d'accélérations ou limiter le tangage. De plus les jupes en caoutchouc reliant les deux coques à l'avant et à la poupe, empèchent l'air de s'échapper intempestivement