[JMSDF] Actualités

Lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue le matin du dimanche 16 octobre, Inada Tomomi, ministre japonaise de la Défense, est revenue sur les derniers tirs de missiles nord-coréen en mer du Japon.

Avant ces tirs, les systèmes de renseignements sud-coréens, américains et japonais avaient toujours réussi à repérer les préparatifs de lancement avant qu’ils aient eu lieu, ce qui permettait aux Japonais et aux Sud-Coréens de déployer à temps leurs systèmes antimissiles. Mais les deux derniers tirs, effectués hors des pas de tir habituels, n’ont pas été détectés avant que les missiles soient en l’air, c’est-à-dire beaucoup trop tard pour déployer quoi que ce fût. Au bout de leur course, les missiles se sont abîmés en mer du Japon où personne n’avait pu être prévenu. Parallèlement, la Corée du Nord déploie de gros efforts pour miniaturiser ses armes nucléaires.

La conjugaison de ces deux évolutions oblige le ministère de la Défense à améliorer sa défense antimissiles. La ministre n’a pas détaillé comment les forces armées japonaises allaient s’y prendre pour améliorer leurs capacités d’interception à basse et haute altitude, actuellement assurées respectivement par les Patriot PAC-3 basés à terre et par les SM-3 des destroyers AEGIS de la Force Maritime d’Autodéfense. Elle a juste dit que des actions étaient en cours pour "atteindre la perfection" en matière de lutte antimissiles.

La ministre a également confirmé que, depuis le mois d’août (date des tirs nord-coréens), les forces armées japonaises déploient un dispositif particulier et permanent pour protéger Tōkyō.

Takagi a écrit:

Lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue le matin du dimanche 16 octobre, Inada Tomomi, ministre japonaise de la Défense, est revenue sur les derniers tirs de missiles nord-coréen en mer du Japon.[…] : study:

Décidément, entre les prétentions navales/maritimes tinoises et les "fantaisies" de 김정은 (金正恩), les Nippons ont fort à faire !!

On ne connaît toujours pas le détail des améliorations qui vont être apportées aux armes antimissiles japonaises, mais le site d’information Sankei Shinbun en connaît l’enveloppe budgétaire : 100 milliards de Yens, soit environ 875 millions d'Euros, que le gouvernement devrait rajouter à la demande qu'il compte soumettre au vote de la Diète en mars 2017.

Une part de ce budget devrait servir à comparer, chiffres à l’appui, l’efficacité de deux systèmes concurrents : le Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) de Lockheed Martin, et le Ashore AEGIS qui est une version terrestre du système naval AEGIS / SM-3 embarqué sur les DDG de la Force Maritime d’Autodéfense.

Une autre part de ce budget devrait servir à améliorer la portée et la précision terminale du Patriot PAC-3.

Ces deux démarches ne produiront leurs effets que dans quelques années : 2020 au plus tôt.

Parallèlement, le Japon s’est déjà lancé dans un programme de modernisation de ses SM-3 en coopération avec les USA : c’est le programme Block IIA du SM-3. Ce programme est déjà budgeté et lancé.

Rien n’a encore perlé sur l’amélioration des systèmes de détection avancée.

Le lundi 26 septembre 2016, le groupe-école de la Force Maritime d'Autodéfense a fait une escale au nouveau port à conteneurs de Mombassa au Kenya. C'était la première escale de navires de guerre japonais au Kenya depuis 46 ans.

Il s'est ensuite rendu à Colombo (voir plus haut)

Les trois marines des USA, de la Corée du Sud et du Japon effectuent ce week-end des 22 et 23 octobre 2016 un exercice conjoint de contrôle du trafic maritime. L’exercice commence par un SAREX de recherche et sauvetage en mer sur des navires censés être en perdition. Il se déroule dans les eaux internationales au sud de l’île touristique de Jeju (Corée du Sud). Pour corser le jeu, l’exercice inclut la détection puis l’interception d’un navire suspect censé transporter des armes de destruction massive à destination d’un pays situé légèrement au nord de la Corée du Sud.

La participation américaine compte le destroyer McCAMPBELL, basé à Yokosuka, le ravitailleur TIPPECANOE, un avion de patrouille P-3 et un hélicoptère MH-60.

Côté japonais, la Force Maritime d’Autodéfense a envoyé le destroyer ARIAKE (DD-109, classe MURASAME) et plusieurs hélicoptères.

La Corée du Sud a envoyé le destroyer YULGOK YIYI (DDG-992, classe KD-III).
 

Le dimanche 23 octobre 2016, le groupe-école japonais est arrivé à Manille dans les Philippines pour une escale de courtoisie de cinq jours. Le KASHIMA, le SETOYUKI et l’ASAGIRI ont été accueillis par le RAJAH HUMABON au niveau de Corregidor.
 

C’était la cinquième visite à Manille de la Force Maritime d’Autodéfense, et la dernière escale du groupe-école avant son retour au Japon.

L’exercice américano-japonais Keen Sword 17 a commencé le dimanche 30 octobre 2016. Le but de l’exercice est d’améliorer la préparation et l’interopérabilité des forces des deux pays ; pour la première fois depuis sa création en 1986, il comprend cette année un volet amphibie. De nombreuses unités seront déployées pour escorter une task force amphibie et pour fournir un appui feu aux débarquements. Des tirs à munitions réelles seront organisés sur divers polygones de tir. La protection de la task force comprendra des opérations aéromaritimes conventionnelles et une défense antimissiles balistiques.


Le DDH-181 HYŪGA est arrivé à Guam pour y prendre le commandement de l’escorte de la TF amphibie. Des membres de la Force Amphibie de la 7^e Flotte US, de la 3^e Division de Marines et de la 3^e Brigade Expéditionnaire des Marines ont embarqué à son bord pour la durée de l’exercice. La force amphibie commandée par le HYŪGA comprend quatre bâtiments de la Force Maritime d’Autodéfense, dont le LST-4001 ŌSUMI, auxquels s’est joint le LSD 45 COMSTOCK américain. Le LST japonais embarque une section du 3^e régiment de Marines, en plus d’un détachement de la Force Terrestre d’Autodéfense Japonaise, et le LSD américain la 11^e unité expéditionnaire des US Marines. Ils vont simuler un assaut par mer et par hélicoptères dans la région de Guam et Tinian.

Parallèlement, d’autres unités américaines et japonaises s’entraîneront à la coopération dans la région d’Okinawa (le Japon y venant en aide aux USA engagés contre un pays tiers non nommé) et au Japon métropolitain. En tout, les forces japonaises vont y déployer 26 000 militaires, 260 avions et hélicoptères ainsi que 20 navires : c’est, de loin, le plus important exercice monté depuis 1954 par les deux pays. Les Américains n’aligneront « que » 11 000 militaires.

L’appareillage des premières unités est prévu ce mardi 1^er novembre. Keen Sword 17 durera jusqu’au 11.

Le vendredi 4 novembre 2016, la groupe-école de la Force Maritime d'Autodéfense est arrivé à Yokosuka, terme de son périple commencé en mai. Les familles avaient été autorisées à entrer dans la base navale pour attendre leurs marins sur le quai.

Le 25 décembre 2016, le destroyer SAMIDARE (DD-106) et des P3-C de la Force Maritime d’Autodéfense ont pisté le groupe du porte-avions chinois LIAONING pendant son franchissement du détroit de Miyako, entre Okinawa et Miyako. Le porte-avions était accompagné de sept navires : trois destroyers, trois frégates et un ravitailleur. Pour son franchissement du détroit, il avait rentré tous ses aéronefs dans le hangar (photo) ; un des destroyers, posté 10 000 m sur l’avant de porte-avions, avait mis en l’air son hélicoptère. Le SAMIDARE était allé attendre le groupe à une centaine de nautiques au nord-ouest du détroit et a marqué le porte-avions à vue pendant son franchissement du détroit.

Le groupe chinois est resté dans les eaux internationales ; il n’est pas entré dans la Zone Contiguë autour des eaux territoriales japonaises. Le 27, il est déjà revenu en mer de Chine méridionale après avoir contourné Taiwan.

Le SAMIDARE est basé à Kure dans la préfecture de Hiroshima.

Du 20 au 22 janvier 2017, trois destroyers AEGIS ont été déployés entre le Japon et la péninsule coréenne dans le cadre d’un exercice antibalistique. Il s’agit du STETHEM américain (basé à Yokosuka), du sud-coréen SEJONGDEWANG et du japonais KIRISHIMA. Le thème de l’exercice part de la détection (fictive) de préparatifs de lancement d’un missile nord-coréen laissant présager d’un lancement le 22 janvier, le régime nord-coréen étant censé vouloir marquer à sa manière l’investiture de Donald Trump à Washington.

Takagi a écrit:

Du 20 au 22 janvier 2017, trois destroyers AEGIS ont été déployés entre le Japon et la péninsule coréenne dans le cadre d’un exercice antibalistique. Il s’agit du STETHEM américain (basé à Yokosuka), du sud-coréen SEJONGDEWANG et du japonais KIRISHIMA. Le thème de l’exercice part de la détection (fictive) de préparatifs de lancement d’un missile nord-coréen laissant présager d’un lancement le 22 janvier, le régime nord-coréen étant censé vouloir marquer à sa manière l’investiture de Donald Trump à Washington. : marin:

Voilà peut-être un exercice qui pourrait tourner subitement à la mise en pratique du réel.

Un exemple d'utilisation des deux navires écoles KUROBE (4202) et TENRYŪ (4203) : quatre cibles télécommandées BQM-74E Chaka 3 sont embarquées sur des sellettes montées sur le pont hélicos, tirées dans le cadre d'un entraînement à la lutte antiaérienne puis récupérées.

La Force Maritime d’Autodéfense va effectuer une campagne de déminage dans la célèbre baie d’Ise dans la préfecture de Mie. Quelque seize bâtiments antimines venus de huit bases différentes et équipés de robots de chasse aux mines vont y participer. Il reste dans la baie d’Ise des mines de la guerre de 1941-45. La première campagne de recherches y a été organisée en 2011, après plusieurs relevages ou repérages de mines par des pêcheurs ou des plongeurs. La campagne de 2017 est la sixième du genre.

Le 13 février 2017, trois unités de la Force Maritime d’Autodéfense sont arrivées à Sihanoukville au Cambodge pour une escale de quatre jours. Il s’agit des MAKINAMI (DD-112, classe TAKANAMI), ASAYUKI (DD-132, classe HATSUYUKI) et SHIMAYUKI (TV-3513, ex-DD-133, classe SHIMAYUKI utilisé comme navire-école depuis 1999).


La précédente escale au Cambodge d’un groupe de navires de guerre japonais avait eu lieu du 17 au 20 février 2016.

Sihanoukville est le seul port aménagé en eau profonde du Cambodge.

Le mercredi 22 février 2017, trois bâtiments de la Force Maritime d’Autodéfense sont arrivés en escale à Tanjung Priok en Indonésie. Il s’agit des MAKINAMI (DD-112, classe TAKANAMI), ASAYUKI (DD-132, classe HATSUYUKI) et SHIMAYUKI (TV-3513, ex-DD-133, classe SHIMAYUKI utilisé comme navire-école depuis 1999) qui avaient précédemment fait escale au Cambodge. Après les cérémonies et formalités d’usage, les trois navires ont ouvert leurs portes à une délégation de la presse indonésienne. Ils sont actuellement en corvette pour les élèves officiers de l’académie navale d’Etajima.

La Force Maritime d’Autodéfense a presque fini de remplacer ses hélicoptères MH-53E de dragage de mines par des AgustaWestland MCH-101 construits sous licence par Kawasaki à Gifu. Le dernier MH-53E encore en service a fait son dernier vol le 20 février 2017 ; son retrait officiel du service va donner lieu à une cérémonie en mars.


Ces appareils étaient mis en œuvre par le 111^e kōkūtai, basé à Iwakuni dans la préfecture de Yamaguchi à la pointe sud-ouest de Honshū. Cette flottille a été créée en février 1974 sur la base aéronavale de Shimosen dans la préfecture de Chiba ; à l’époque, elle mettait à l’œuvre neuf KV-107, variante du Boeing Vertol CH-46 Sea Knight construite sous licence par Kawasaki. Cet hélicoptère polyvalent pouvait assurer plusieurs missions (transport en cabine ou sous élingue, secours, déminage magnétique, missions de service public). Le 111^e kōkūtai a déménagé à Iwakuni en 1989 et a commencé à recevoir des MH-53  en 1990.

Les MH-53E シードラゴン (Sea Dragon), dérivés du CH-53 Super Stallion, pouvait lui aussi assurer toute la palette de missions dévolue au KV-107. Ils ont activement participé à l’acheminement des secours lors du grand tremblement de terre de mars 2011 et du séisme de Kumamoto en 2016. Ils ont commencé à être remplacés par des MCH-101 en 2008.

La cérémonie de retrait du service des MH-53E a eu lieu le samedi 4 mars 2017 sur la base d'Iwakuni. Près de deux cents personnes y ont participé.


Le dixième et dernier MCH-101 qui assure la relève du MH-53E doit arriver avant la fin du mois.

Deux unités de la Force Maritime d’Autodéfense sont arrivées à Apra Harbor (Guam) pour l’exercice bilatéral Multisail 2017. Cette année, cet exercice américano-japonais se déroule du 6 au 10 mars ; il commence par une phase à quai puis se poursuivra par une phase à la mer. Le but de l’exercice est l’amélioration de l’interopérabilité entre les armées des deux nations en détection, localisation, pistage et engagement d’unités de surface, aériennes et sous-marines en conditions réelles.

Côté américain, six bâtiments de surface, un certain nombre d’avions et d’hélicoptères, des unités de forces spéciales et un plastron sous-marin non précisé participent à l’exercice.

Les deux destroyers japonais qui ont participé à Multisail 2017 sont l'IKAZUCHI (DD-107, classe MURASAME, basé à Kure) et le HATAKAZE (DD-171, classe HATAKAZE, basé à Yokosuka).

Le groupe de combat du porte-avions CARL VINSON a effectué une sortie remarquée en mer de Chine orientale du 7 au 10 mars 2017. Fait exceptionnel, deux destroyers japonais, le SAMIDARE (DD-106, classe MURASAME) et le SAZANAMI (DD-113, classe TAKANAMI), faisaient partie du groupe et ont participé aux exercices conjoints avec la Corée du Sud.


Cet exercice américano-coréen, prévu et programmé depuis longtemps, s’est déroulé dans un contexte particulier cette année : première sortie d’un CVBG dans le secteur depuis l’élection de Donald Trump, sortie juste après le lancement de quatre missiles nord-coréens en mer du Japon le 5 mars et alors que le pouvoir sud-coréen peut être fragilisé par la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

L’escorteur porte-hélicoptères (pour reprendre la terminologie officielle) IZUMO va effectuer une mission de trois mois en mer de Chine méridionale et en océan Indien à partir du début mai 2017. Dans un premier temps, il se rendra à Singapour pour représenter le Japon dans un exercice international. Mi-juillet, il gagnera l’océan Indien pour participer aux manœuvres Malabar avec les marines indienne et américaine. Entre les deux, il effectuera plusieurs escales (Jakarta en Indonésie, Subic aux Philippines où il pourrait recevoir la visite du président Duterte, Colombo à Sri Lanka) et des exercices binationaux, portant en particulier sur l’intervention humanitaire en cas de catastrophe naturelle et sur un entraînement américano-japonais en mer de Chine méridionale. L’IZUMO effectuera ce déploiement exceptionnellement long avec neuf hélicoptères, ce qui constitue sa dotation habituelle en temps de paix. Le retour au Japon est prévu à la fin juillet.

Les 14 et 15 mars 2017, les marines sud-coréenne, américaine et japonaise effectuent un exercice de lutte antibalistique au large de la Corée du Sud avec les destroyers SEJONGDAEWANG (Corée), CURTIS WILBUR (USA) et KIRISHIMA (Japon). L’exercice porte sur l’amélioration des échanges d’informations satellitaires, de détection et d’engagement d’un missile balistique nord-coréen.

Le CHŌKAI photographié à Nagasaki le 1^er mars 2017

L’escorteur TERUZUKI (DD-116, classe AKIZUKI) de la Force Maritime d’Autodéfense représentera le Japon à la revue navale internationale organisée par la Marine Royale malaisienne à Langkawi du 21 au 26 mars 2017.

En marge de la revue proprement dite, un certain nombre d’exercices tactiques sont prévus.


L’île de Langkawi est située sur le détroit de Malacca, au niveau de la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie, à une centaine de kilomètres au nord de Penang.

À la mi-mai 2017, les forces d’autodéfense japonaises participeront à d’importantes manœuvres amphibies à Tinian dans l’archipel des Mariannes. Les forces américaines, britanniques, françaises  et colombiennes prendront également part à ces manœuvres qui devraient durer trois semaines et dont le thème est une vaste opération de débarquement. La France sera représentée par un BPC classe MISTRAL. Les forces japonaises participantes n’ont pas encore été précisées par le ministère de la Défense qui, d’après certains médias, hésite sur la communication à tenir au sujet d’un débarquement japonais sur les Mariannes.