bizerte, zone A de Sidi-Abdallah 19 juillet 1961

En observation sur le toit du dépôt (ex) Marine de Sidi partagé avec le 8° RIA. vers 21 h, arrivée du premier hélico amenant des bléssés à l'hôpital marine de Sidi-Abdallah à environ 800 m de ma position, celui-ci est allumé par des traçantes qui semblent ne pas l'avoir atteint. Karouba et Sidi-Hamed ne possèdent pas de "ventilateurs" alors d'où provenait-il ? du PA Arromanche qui patrouillait au large ?
Si un aéro. s'en souvient merci de sa réponse, mais nos effectifs se réduisent !

Bonjour,

A 800 m de distance et à 21H00, même, en été, tu n'as pas du voir beaucoup de détails.

En hélico de transport embarqué, chez les Pingouins, on avait, encore, à l'époque, de la "banane volante", le HUP-2 Piasecki-Vertol...



et, surtout, du HSS/S-58 Sikorsky...



Ce qu'il y a de bien, avec ces deux ventilos, est que, même à 800 m, dans le crépuscule, ils ont, chacun, une silhouette bien particulière, qui évite toute confusion... même 60 ans plus tard.    


Après, il y a, au moins, deux autres détails pour identifier un appareil de l'Aéronavale - mais, çà, toi, tu le sais -, il est peint en bleu marine et arbore l'ancre sur sa cocarde nationale... sauf qu'à 800 m, entre chien et loup,  pas évident!  

Effectivement, aucune unité de ventilos de l'Aéro à Karouba.

Apparemment, deux Alouette II s'étaient faites "arroser" par les Tunisiens,  dans la journée du 20 juillet, mais, dans le meilleur des cas, elles ne pouvaient accueillir que deux civières, en extérieur, sur les flancs, disposition beaucoup trop exposée, quand çà défouraille", pour transporter des blessés, donc, on les "oublie", d'autant qu'il semble que ce n'était pas dans ton coin et qu'elles appartenaient à l'Armée de l'Air (BA 156 Sidi  Ahmed).

Citation :

...mais nos effectifs se réduisent !

Cà, c'est ben vrai!  Sauf erreur, je pense être le plus vieux "Pingouin", qui campe sur ce forum, mais je ne m'étais engagé qu'en 1964.

As-tu essayé de te renseigner sur le forum "Anciens marins et Pompons Rouges" ?  

Non, on ne voyait rien nuit noire, et l'hélico était en approche dans le 90 d'après le bruit sans feux positions. La DZ improvisée s'est signalée au dernier moment et l'hélico à allumé son projecteur en descendant, c'est à cet instant qu'une pièce à tirée sur lui avec des traçantes; je pense que c'était un Sikorski, mais je ne suis plus sûr du bruit.
Je vais aussi poser la question sur ACB, en espérant qu'il reste plusieurs "Pingouins" de cette époque.
Ce doit être cette même pièce qui nous arrosait au petit matin du 20, exactement dans le 90 de ma position, cachée dans un bosquet. Un ratissage à trouvé un blessé caché sous des végétaux à 400 m de notre position que l'on avait bien arrosé, mais pas trace de la pièce.

Bonjour,

Sur la bataille de Bizerte, voir les livres téléchargeables en pdf :

- les mémoires de l'amiral Amman : https://amman-famille.fr/category/lamiral-maurice-amman-1904-1988/

- un travail universitaire consacré à l'amiral : https://amman-famille.fr/2017/10/18/lamiral-maurice-amman-un-marin-face-aux-vicissitudes-de-la-france-et-de-sa-royale-au-xxeme-siecle/

Dans le 1er ouvrage, page 183, l'amiral écrit, pour le 19 juillet :

"Quand la nuit arrive, la situation est donc sérieuse d'autant plus que les effectifs, dispersés sur plus de 3 km2, dont l'Amiral PICARD DESTELAN dispose, sont très légers et, pour la plupart, de valeur militaire modeste.

Samedi vers 18 heures 30, première escarmouche : un hélicoptère qui transportait des blessés de Sidi-Ahmed à l'hôpital de Sidi-Abdallah est pris à partie."

Mais le type de l'hélicoptère n'est pas indiqué.

Un peu plus tôt, le même jour (page 178) :

"En fait, à 15 heures 23, une Alouette assurant un transport entre Sidi Ahmed et le Fort du Kébir est pris à partie par des armes automatiques Tunisiennes."

Bonnes recherches.

merci pour vos réponses Loïc Charpentier et Bleu Marine. L'amiral Picard Destelan était notre patron tant que l'arsenal était accessible, puis lorsque l'armée Tunisienne à établit ses 2 barrages entre notre position et l'arsenal plus d'accès possible et notre petite unité (Casafy) est passée sous les ordres du 8° RIA avec lesquels nous cohabitions, notre chef un Cre. de 1ère cl. n'ayant pas de capacité guerrière.
L'amiral écrit : "Samedi vers 18 h 30 première escarmouche, un hélicoptère......, celà me surprend, car moi j'ai vu cet hélicoptère en approche à la nuit noire, que j'estime donc vers 21 h 30, car à 18 h 30 il fait jour et j'aurai vu l'engin.
A 18 h, nous étions un groupe d'observateurs sur le toit de notre principal bâtiment ( Equivalent 3° étage) sur lequel les biffins avaient installé 2 mortiers de 80 et avec horreur voyons les premiers paras des 2° et 3° cie du 2° RPIMa qui sautent sur Sidi-Hamed côté Karouba, se fairent allumer; nous sommes vite descendus prendre nos armes et munitions, manger rapidement ce qu'il y avait et gagner nos postes de combats, c'est de là que j'ai entendu arriver cet hélico, dans le noir complet, sans l'identifier sauf à deviner que c'était un ami, car nous avions aucun moyen d'information ni de transmission.

Bonjour,

Juste une remarque.

Sauf erreur de ma part (sous le contrôle de Loïc) les hélicoptères de cette époque avaient des difficultés à voler par nuit noire, faute d'horizon artificiel.

Mais en opérations de guerre, sans doute pouvait-on être un peu accommodant sur la définition du "crépuscule" ou de la "nuit lunaire".

de Karouba à l'hôpital de Sidi-Abdallah à vol d'oiseau environ 10 kms. il est arrivé pile, le toit était peut-être balisé par croix rouge éclairée ?, pour se poser il à allumé projecteur sur parc avec beaucoup de végétation et arbres. Une quinzaine de jours après j'ai eu l'occasion d'aller voir un SM1 de notre unité blessé par balle au foie, et pû admirer cet établissement dans son écrin de verdure. C'est maintenant l'hôpital civil de Menzel - Bourguiba.

Bleu Marine a écrit:

Bonjour,

Juste une remarque.

Sauf erreur de ma part (sous le contrôle de Loïc) les hélicoptères de cette époque avaient des difficultés à voler par nuit noire, faute d'horizon artificiel.

Mais en opérations de guerre, sans doute pouvait-on être un peu accommodant sur la définition du "crépuscule" ou de la "nuit lunaire".

Euh... cà dépendait des ventilos.

A l'époque, dans une Alouette II, il y avait tous les  appareils de navigation indispensables, sauf un horizon artificiel - absence de circuit d'air comprimé ou de "400 hz" pour alimenter le rotor du gyroscope intégré dans un horizon artificiel -. De manière générale, c'était, effectivement, plus un hélico diurne que nocturne, mais çà dépendait, aussi des compétences  de son équipage.

Par contre, à bord du HSS, il y avait bien un horizon artificiel.

Le VSV (vol sans visibilité) n'implique pas que les appareils de navigation du bord, mais, aussi, les moyens de repérage et de guidage dont dispose le terrain.

Les hélicos de l'époque volaient relativement bas, ce qui fait, par exemple, que les équipages, quand ils effectuaient un parcours terrestre - qu'ils ne connaissaient pas -, dégainaient, souvent, des cartes d'état-major ou, simplement, des routières Michelin, sur lesquelles ils repéraient, en guise "d'amers", les routes, les voies ferrées, les ouvrages remarquables et les éventuels obstacles (colline, montagnette, etc.).

Il y avait, de mon temps, une histoire qui circulait, sans que je n'ai jamais su si elle était vraie ou inventée!  Les Marocains nous avaient acheté des Alouettes II; donc, ils viennent prendre livraison du ou des premiers exemplaires,  passent, également, quelques jours pour les prendre en main, puis arrive l'heure de les acheminer au Maroc; ils se renseignent auprès des équipages français, qui leur conseillent de "suivre" la voie ferrée. "L'histoire" racontait qu'en respectant ce conseil, l'un des hélicos s'était emplafonné un tunnel!  

Je confirme puisqu'ayant volé de nuit sur HSS depuis la Jeanne ...

Enfin trouvé l'origine de l'hélico que j'avais vu en approche de l'hôpital maritime de Sidi-Abdallah et se faire allumer à traceuse le 19 juillet vers 18 h 30.
C'était un H34 Sikorski, à 19 h, pour une évacuation de blessés, appartenant à la 23° escadre, Escadron hélico lourds 2/23 de La Reghaïa, arrivés le 11/7. Une formation de 7 appareils ( 1 pirate et 6 cargos). Il se faisait allumer par un half-track équipé d'un affût quadruple anti-aérien, en poste au ras du mur de l'hôpital.

Un appareil avait déjà fait une rotation à 16 h. sans que je m'en aperçoive, suivi par 3 autres appareils, transportant 7 blessés graves, sans gros dommages, sauf pour les infirmiers qui se faisaient allumer à l'arme légère. Je n'ai plus souvenir de ces rotations j'étais ailleurs , au magasin d'armes ? Ils ont redécollés à très basse altitude surprenant les pièces.
A 18 h déjà 4 H34 su 7 étaient touchés, mais après vérification opérationnels.
D'après leurs observations, une batterie de 105, se trouvait à 500m au nord, plus le half à 400 m. de ma position nocturne, heureusement j'ai seulement été pris sous le feu d'armes légères d'un bosquet à environ 300 m. décalé par rapport au half.
Un 2° H 34 Pirate venait en renfort le 20 juillet
Mais ce sont 2 corsairs qui sont venus briser l'encerclement au canon et roquettes au petit matin, 2 tentatives de forcer l'étau n'ayant pas réussies par notre petite unité (capitaine Van Poucke), nous nous sommes repliés de nouveau à l'intérieur de notre enceinte, et sécurisés par l'attaque de la Cie. d'appui du 2° RPIMa ( Lt. Buisson) à partir de 06 h30, la zone étant grossièrement sécurisée vers 14 h. Hélas le lendemain le CC. Brière sera tué par un tireur isolé sur un barrage déjà sécurisé. Un ratissage plus sérieux sera opéré dans le bois d'oliviers devant nos postes.