Effectivement, Alain a raison, il s'agit bien d'un "bidouillage" à partir d'un cliché de l'un des 4 sisters-ships de la class
e Gangut -
Gangut,
Petropavlovsk,
Poltava,
SevastopolEn référence, un cliché du Gangut pris à Helsinki, le 27 Juin 1915
...si on le compare avec la photo du Knyazschvorov, mise en ligne par DB...
... on percoit les "montages photographiques"! Le diamètre des barbettes de tourelles surélevées était généralement inférieur à celui des tourelles qu'elles accueillaient, sauf quand les tourelles "supérieures" étaient, elles-mêmes, "installées" sur un prolongement AV ou AR du château, sur le pont supérieur - sur les cuirassés français classe Bretagne, par exemple, ce prolongement correspondait aux chambres de relais desdites tourelles -... mais, là, ce n'est pas le cas.
Sur la photo "de DB", les imposantes barbettes de la tourelle II de proue et de la V de poupe ne correspondent à aucune disposition existante et, au passage, elles n'arrangent pas du tout la répartition des charges dans les hauts, tandis que la passerelle de navigation, elle, pleure sa mère, question visibilité (!), et qu'il y a, au final, un sérieux problème d'espacement entre l'arrière de la tourelle I et la "barbette" de la tourelle II!
Le bâtiment a été "rallongé" en poupe, d'une paire de pièces secondaires, en réduit, à hauteur du mât militaire et de la barbette de tourelle V, et en poupe, d'un réduit supplémentaire, qui correspond furieusement à un "copier/coller" du premier réduit de proue, à l'aplomb de la tourelle I (les ombres sont absolument identiques!).
Pour finir, 18 pièces, même de 305 mm, en tourelles quadruples, c'était "grosso modo" inenvisageable, dans l'hypothèse où l'ensemble des tourelles se serait amusé à tirer ensemble sur le même bord. C'est un coup à transformer le cuirassé en "culbuto", mais sans avoir la certitude qu'il pourrait se rétablir! Déjà, en 1907-1908, lors de la conception du Gangut, le choix de 4 tourelles triples de 30 cm constituait un pari très audacieux et, aussi, compliqué à gérer, car les interférences générées, lors du tir, par les trois pièces de la même tourelle, s'avéraient nuire à la bonne trajectoire des projectiles. C'est, entre autres, pour cette raison, que la Kaiserliche Marine, puis la Kriegsmarine, s'était cantonnée à l'emploi de tourelles doubles.
On oublie les conséquences ultérieures de tonnages décrétées par le Traité de Washington, en 1922, mais il convient, néanmoins, de rappeler que les tourelles quadruples des cuirassés français, classes Dunkerque & Richelieu, étaient, en réalité, constituée de deux paires distinctes de canons et que, chez les brits, à bord de la classe PoW, si la tourelle A, en proue, était, effectivement, quadruple, la tourelle B, elle, n'était que double et que çà se limitait à un total de 10 pièces de gros calibres! ... On retrouvera, plus tard, trois tourelles triples de 406 mm, soit 9 pièces, à bord de la classe USS Yowa!... et, également, 9 pièces de 46 cm montées en tourelles triples à bord de la classe japonaise Yamato, des monstres de 72 000 tonnes!
On constate vite que la stabilité requise de la plate-forme de tir - sans tenir compte de l'état de la mer - était conçue pour encaisser, ce que je vais appeler, grossièrement, le "couple inverse", généré par le tir simultané de toutes les pièces de gros calibre sur le même bord, qui engendrait un mouvement de rotation inverse "autour de l'axe de la quille"! D'où l'effet "culbuto" évoqué précédemment, qui existait, déjà, du temps de la marine en bois!
Je peux me tromper, mais, pour faire plus "vrai", à l'arrière-plan du Knyazschvorov, on avait collé la silhouette d'un cuirassé classe Gangut!
Certes, c'est un bricolage qui avait été très bien réalisé, mais çà reste, néanmoins, un bricolage photographique, sachant que le "vrai" pré-dreadnouht Prince Souvorov (Knyazschvorov), lui, avait été coulé à Tsushima en 1905 et n'avait pas connu de "descendance".