CARRIERE OPERATIONNELLENdA Les photos ne sont pas liées à l'historique car je n'avais pas forcément les légendes, elles sont uniquement à but illustratif. Fleet Air Arm (FAA)Un Fairey Barracuda au décollageLe Fairey Barracuda devient opérationnel le 10 janvier 1943 au sein du
squadron 827 où il remplace le Fairey Albacore. Au final ce sont vingt-quatre squadrons de première ligne vont voler sur cet appareil.
Bien que conçu essentiellement comme avion torpilleur, le Fairey Barracuda arrive à un moment où la Kriegsmarine comme la Regia Marina sont très affaiblies avec peu de navires qui plus est la plupart du temps bloqués dans les ports faute de carburant (Italie) ou en raison d'autres choix stratégiques (Allemagne). Résultat, il sera davantage utilisé comme bombardier en piqué, le Barracuda étant le seul dive bomber en service dans la FAA après le retrait du Blackburn Skua.
Le Fairey Barracuda pouvait également emporter des bombesEn juillet 1943 le squadron 810 connait son baptême du feu au large des côtes norvégiennes depuis le porte-avions HMS Illustrious qui opérait alors en mer du Nord contre des cibles en Norvège.
Peu après le porte-avions retourne en Méditerranée pour participer à l'opération AVALANCHE, le débarquement allié à Salerne près de Naples, débarquement exécuté le 9 septembre 1943 au lendemain de l'armistice de Casabile qui sort l'Italie du conflit (le gouvernement Badoglio et le roi Victor Emmanuel III vont certes rallier le camp allié mais leur rôle politique et militaire va être symbolique)
A partir de 1944, le Fairey Barracuda va aussi être utilisé pour la lutte anti-sous-marine via le Fairey Barracuda Mk III qui disposait d'un radar pour participer à la traque des U-Boot allemands.
En février 1941 la Kriegsmarine met en service le cuirassé Tirpitz. Sister-ship du Bismarck il est envoyé en Norvège pour menacer les convois alliés ravitaillant l'URSS après avoir participé à la première phase de l'opération BARBAROSSA.
Cette menace mortelle est bien entendue immédiatement prise en compte par les alliés qui vont s'acharner à vouloir neutraliser ce formidable navire qui sert à lui tout seul de fleet-in-being (flotte en attente).
Avant de l'envoyer par le fond le 12 novembre 1944 lors de l'opération CATECHISM (quand trente-deux Avro Lancaster larguent des bombes Tallboy de 6 tonnes _trois coups au but et deux coups à toucher_ qui provoquent son chavirage et sa neutralisation définitive) les britanniques vont attaquer le cuirassé avec des bombardiers horizontaux, des sous-marins de poche mais aussi des avions embarqués.
Fairey Barracuda et Chance-Vought Corsair à bord d'un porte-avions britannique probablement lors des raids contre le TirpitzLe 30 mars 1944, la Home Fleet qui sa tanière pour les eaux norvégiennes pour l'opération
Tungsten une attaque de la Fleet Air Arm contre le cuirassé allemand alors mouillé dans le Kaajford près de Alta en Norvège.
Pour tromper l'ennemi la force navale de l'opération Tungsten appareille comme si elle couvrait le convoi JW-58 en direction de l'URSS. Cet appât marche parfaitement et les avions comme les U-Boot vont y mordre.
L'escadre anglaise se compose d'une Force One (cuirassés HMS Duke of York et Anson, porte-avions Victorious un croiseur léger le HMS Belfast et cinq destroyers) et d'une Force Two composée du porte-avions Furious, des croiseurs légers Royalist Sheffield Jamaica, des porte-avions d'escorte Emperor Pursuer Searcher Fencer, de cinq destroyers et d'un pétrolier).
Si les cuirassés sont présents pour éventuellement contrer une sortie surprise du cuirassé allemand, l'assaut va être mené par l'aviation embarquée.
Deux vagues de vingt et un Fairey Barracuda doivent décoller depuis les porte-avions Victorious et Furious escortés par des Chance-Vought F4U Corsair venus du Victorious mais aussi de Grumman F4F Wildcat et de F6F Hellcat venus du Furious et des porte-avions d'escorte Emperor Pursuer et Searcher, le HMS Fencer assurant la couverture anti-sous-marine du dispositif.
Le raid était initialement prévu pour le 2 avril mais finalement l'amiral Fraser décide d'avancer l'attaque de 24h. Le calcul est le suivant : comme le Tirpitz doit normalement sortir pour essais le 3 avril on espère le surprendre le 1er avril sur un mouillage moins bien protégé que celui utilisé à l'époque, mouillage bien protégé par des émetteurs de fumigène, des filets de camouflage, des batteries antiaériennes et bien entendu des unité de la Luftwaffe.
Fairey Barracuda à l'appontageLa décision prise, les deux forces se retrouvent à 16.40 le 2 avril 1942. Rapidement le HMS Duke of York et deux destroyers est détaché pour si besoin est intercepté le cuirassé allemand si celui-ci avait réussit à appareiller au nez et à la barbe des alliés. Le reste de la flotte se met en position pour l'attaque.
Le 3 avril 1944 à l'aube, les avions sont lancés alors qu'ils se trouvaient à 120 miles nautiques (environ 190km) du Kaajford.
Dix Corsair des squadrons 1834 et 1836 sont les premiers à décoller suivis par 21 Fairey Barracuda des squadrons 827 (venu du Victorious) et 830 (Furious), sept d'entre-eux disposant d'une bombe de 730kg et les quatorze autres des bombes de 230kg. Ces appareils sont ensuite suivis par trente Wildcat et Hellcat des squadrons 800,881 et 882 venus des porte-avions d'escorte.
Ces avions se sont tous regroupés à 4.37 du matin et mettent cap sur la Norvège sans aucune interférence de la part des allemands. Les avions volent à 15m au dessus des flots pour échapper à la détection radar des allemands.
Les avions prennent de l'altitude à 20 miles de la côté volant désormais à 2100m. Ils sont au dessus de la terre ferme à 05.08 approchant l'Altenfjord par l'ouest passant par l'extrémité occidentale du Langfjord avant de mettre cap au sud et d'attaquer le cuirassé par le nord en survolant les collines situées dans la partie sud du Kaatfjord peu après 05.30.
Pour les allemands la surprise est totale, les destroyers d'escorte ont déjà appareillé et l'équipage est occupé par les derniers préparatifs de l'appareillage ce qui signifie que certaines portes étanches ne sont pas fermées et que les stations de contrôle des dommages ne sont pas toutes armées.
Fairey Barracuda à l'appontage (bis)Les Hellcat et les Wildcat mitraillent les batteries antiaériennes provoquant de sérieux dégâts tant matériels que humains. Les Fairey Barracuda attaquent peu après et placent trois bombes de 227kg et trois de 730kg en quelques secondes. Au total dix bombes vont toucher le navire mais la plupart larguées à trop faible altitude ne font pas suffisamment de dégats. De nombreux marins allemands sont tués ou blessés notamment le commandant. Le Tirpitz s'échoue brièvement mais peu peut se remettre à flot sans aide extérieure. Un Barracuda s'écrase tuant ses trois membres d'équipage. Les avions de la première vague se posent sur les porte-avions entre 06.19 et 06.42.
Entre-temps la deuxième vague à décollé _A l'époque un porte-avions ne pouvait pas faire décoller et faire apponter simultanément ses appareils_ , les premiers avions prenant l'air à 05.25 du matin. Un Fairey Barrcuda du squadron 829 s'écrase en mer peu après le décollage (équipage tué) et un autre appareil de cet escadron ne peut décoller suite à un problème de moteur. Seuls deux Barracuda sont armés de bombes de 730kg, les autres étant armés de bombes de 227kg.
Comme pour la première vague les Fairey Barracuda sont escortés par la chasse en l’occurrence quarante chasseurs, dix Chance-Vought F4U Corsair (squadrons 1834 et 1836), les vingt Wildcat des squadrons 896 et 898 et enfin dix Hellcat du squadron 804. Les avions se regroupent à 05.37 et mettent cap sur la tanière du Tirpitz.
Question le Fairey Barracuda est-il plus moche en vol qu'au sol ?Les allemands sont bien entendu en alerte et ont lancé les générateurs de fumée mais la fumée n'est pas assez épaisse pour cacher le cuirassé à la vue des aviateurs anglais. La deuxième attaque se passa comme la première avec les chasseurs chargés de faire taire la DCA pendant que les Fairey Barracuda se lancent dans leur bombardement en piqué.
L'attaque commence à 06.36. Le sister-ship du Bismarck encaisse une bombe de 730kg et quatre bombes de 227kg. Un Barracuda est abattu par la DCA (équipage tué) mais les autres appareils se posent sur leurs porte-avions de départ entre 07.20 et 07.58. Un Hellcat endommagé doit amérrir à proximité du destroyer canadien HMCS Algonquin et un Corsair s'écrase à l'appontage mais les deux pilotes sont sains et saufs.
Pendant les raids, une partie des avions était chargée de la couverture aérienne (Wildcat et Seafire des squadrons 801 842 et 880) et anti-sous-marine (Fairey Swordfish du squadron 842) de la flotte.
Initialement un nouveau raid est envisagé pour le 4 avril mais les premières reconnaissances photos laissent entrevoir de sérieux dommages sur le cuirassé. De plus les pilotes sont fatigués et les allemands en alerte. Cette attaque est donc annulée et la flotte britannique rentre en Grande-Bretagne.
En réalité le cuirassé ne va si je puis dire être immobilisé que pendant un peu plus de deux mois puisqu'il est de nouveau opérationnel à la mi-juillet.
En effet aucune bombe n'à traversé le pont blindé ce qui évita au cuirassé d'être frappé au niveau de ses organes vitaux comme les soutes à munitions et les machines. Sans que cela bien évidemment certains si les pilotes de Barracuda avaient attaqué à l'altitude demandée (910m) les dégâts auraient été maximisés mais les pilotes de la FAA ont préféré descendre plus bas pour être surs de toucher leur cible. 122 marins du cuirassé étant tués et 136 blessés
Les réparations sont l'occasion d'améliorer et d’accroître la DCA, de nouvelles batteries sont installées à terre en compagnie de radars et de postes d'observation supplémentaires. Le nombre de générateurs de fumée est également accru.
Es-ce à dire que entre-temps les britanniques se sont tournés les pouces ? Non bien sur mais les opérations envisagées furent annulées par le mauvais temps qu'il s'agisse de
Planet (24 avril 1944),
Brown (15 mai 1944) et
Tiger Claw (28 mai 1944).
Le 17 juillet 1944, la Fleet Air Arm lança une nouvelle attaque, nom de code
Mascot. Cette attaque à été lancée suite à des informations recueillies par les services de renseignement alliés prouvant que le cuirassé avait été réparé et représentait à nouveau une menace pour les convois arctiques.
La force comprend le cuirassé Duke of York, quatre croiseurs légers, douze destroyers et surtout trois porte-avions.
Le HMS Formidable embarque le 8th Torpedo Bomber Reconnaissance Wing avec deux squadrons de douze Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 827 et 830 ainsi que dix-huit Chance-Vought Corsair du squadron 1841.
Le HMS Indefatigable embarque le 9th Torpedo Bomber Reconnaissance Wing qui dispose lui aussi de vingt-quatre Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 827 et 830 mais aussi des Supermarine Seafire du squadron 894 et des douze Fairey Firefly du squadron 1770.
Un Fairey Barracuda sur un ascenseur du FuriousLe HMS Furious lui n'embarque pas de Barracuda mais vingt F6F Hellcat du squadron 1840, trois Supermarine Seafire du squadron 880 et des Fairey Swordfish d Flight 842.
Les unités sélectionnées pour l'opération s’entraînent à partir du 4 juillet. Le 12 les reconnaissances aériennes et les informations recueillies par les services de renseignement via probablement la Résistance norvégienne prouvent que le cuirassé est à nouveau prêt à attaquer les convois alliés.
Le 13 les squadrons sont informés qu'ils devront attaquer d'ici quatre jours soit le 17 juillet. La flotte britannique appareille le 14 passant inaperçu aux yeux des sous-marins allemands placés en position pour repérer une éventuelle force aéronavale ennemie s'approchant de la Norvège pour faire un mauvais sort au cuirassé.
Le 17 juillet 1944 peu après minuit, les avions commencent à décoller. La force d'assaut comprend quarante-quatre Fairey Barracuda escortés par 18 Corsair, 18 Hellcat et 12 Firefly. Les Fairey Barracuda étaient armés de bombes de 730kg sauf deux qui disposaient de bombes de 230kg. Si les Corsair étaient chargés d'assurer la protection rapprochée des Barracuda, les Seafire et les Hellcat devant neutraliser la DCA ennemie.
Les avions se regroupent et peuvent mettre cap sur le Kaafjord à 01.35, les avions volant à 15m et dix minutes plus tard les avions sont au dessus de la terre ferme, les Barracuda prenant de l'altitude passant de 15 à 2700m en quelques minutes, les chasseurs montant encore plus haut pour protéger à distance les dive bomber.
Le temps est clair mais des nuages sont signalés autour de la cible. Les britanniques sont détectés par un radar allemand à 02.00 du matin alors qu'ils se trouvaient à 43 miles (79km) de la cible. En seulement quatre minutes, le cuirassé est informé et les générateurs de fumée se mettent en action pour masquer le cuirassé sur les coups de 02.13. La DCA ouvre le feu à 02.19, les radios britanniques sont également brouillées.
Les Hellcat et les Firefly sont les premiers à attaquer les batteries antiaériennes mais aussi les navires présents dans le secteur, le destroyer Z-33 est endommagé et le patrouilleur VP6307 doit s'échouer et sera déclaré perte totale. Dans un épais brouillard artificiel la seule façon de repérer le cuirassé était de répérer les obus tracants.
Les Fairey Barracuda attaquent mais aucun bombardier en piqué ne met un coup au but, sept bombes tombant à proximité. Seulement trente-sept Barracuda passeront à l'attaque contre le cuirassé, un Barracuda visant une batterie antiaérienne, un autre un destroyer, un autre un pétrolier, trois autres ne trouvèrent pas de cibles et jetèrent leur bombe alors qu'un quatrième ne pu larguer cette bombe suite à un problème technique.
Un seul appareil britannique est abattu en l’occurrence un Corsair (pilote prisonnier) alors qu'Barracuda endommagé doit amerrir à proximité de l'Indefatigable (équipage récupéré par le destroyer HMS Verulam). D'autres Barracuda et cinq Hellcat endommagés réussirent à apponter sur leurs porte-avions (un Hellcat sera rayé des registres).
Un deuxième raid était prévu à partir de 08.00 mais est annulé deux minutes avant le décollage en raison d'un épais brouillard entourant les porte-avions. La flotte britannique met cap au sud pour rentrer à Scapa Flow. Les sous-marins allemands qui devaient tendre une embuscade sont durement matraqués par le Coastal Command.
Les services de renseignement alliés furent informés que le cuirassé n'avait été que très légèrement endommagés, une nouvelle opération doit être menée. On songe un temps à engager des bombardiers rapides Mosquito mais le Bomber Command refuse de détourner quelques uns de ses véloces bombardiers de l'offensive menée contre l'Allemagne. C'est donc l'aviation embarquée qui va de nouveau devoir se lancer à l'assaut d'un navire qui empêchait l'amirauté de dormir.
Du 22 au 29 août 1944 la Fleet Air Arm lança à nouveau ses Barracuda à l'assaut du cuirassé allemand c'est l'opération
Goodwood ou plutôt les opérations Goodwood puisqu'il y en à eu successivement quatre, les I et II le 22 août, la III le 24 août et la IV le 29 août 1944, ce délai s'expliquant par le mauvais temps.
Fairey Barracuda en volLa flotte engagée à cette occasion est divisée en trois groupes. Un premier groupe dirigé par le chef de la Home Fleet en personne, l'amiral Moore était composée du cuirassé HMS Duke of York, des porte-avions Indefatigable Formidable et Furious, de deux croiseurs et de quatorze destroyers.
La deuxième force était composé des porte-avions d'escorte Nabob et Trumpeter, du croiseur lourd HMS Kent et un groupe de frégates alors que le troisième groupe était composé de trois pétroliers escortés par quatre corvettes pour assurer le ravitaillement en carburant.
Pour cette opération la Fleet Air Arm (FAA) mobilise la plus importante force d'assaut de son histoire avec comme pointe de diamant 35 Fairey Barracuda des squadrons 820,826,827 et 828 qui décollèrent des trois porte-avions d'escadre.
A cela s'ajoute les 30 Corsair du Formidable (squadrons 1841 et 1842), les 48 Seafire des squadrons 801,880,887 et 894 (Indefatigable Furious), les douze Fairey Firefly et Grumman Hellcat des squadrons 1770 et 1840 opérant depuis l'Indefatigable.
Les deux porte-avions d'escorte embarquaient eux vingt Grumman TBF Avenger (qui étaient chargés d'opérations de minage qui furent finalement abandonnées) et huit Grumman F4F Wildcat, appareils répartis entre le squadron 846 du Trumpeter et le squadron 852 du Nabob.
Goodwood I et II eurent lieu le 22 août 1944, voyant l'engagement de Barracuda et de Hellcat escortés par des Corsair pour une première attaque qui n'eut pas le succès de l'opération Tungsten même si les Hellcat revendiquèrent deux coups au but.
Le soir même, 6 Hellcat de l'Indefatigable attaquèrent le Tirpitz, revendiquant également deux coups au but à l'aide de bombes de 227kg.
Goodwood I fût également l'occasion d'attaquer la navigation côtière, les installations portuaires et les hydravions du Tirpitz mouillés à proximité. En réalité, aucun coup au but ne fût revendiqué mais les pertes britanniques furent bien plus faibles (1 Barracuda et 1 Hellcat) que celles revendiquées par les allemands (12 appareils).
Malheureusement pour les britanniques, un U-Boot torpilla le Nabob qui rentra cahin caha en Grande Bretagne et la destruction de deux hydravions Blohm & Voss 138 par les CAP ne fût qu'une brève consolation pour la Fleet Air Arm.
Le 24 août dans l'après midi, la Fleet Air Arm lança l'opération Goodwood III. Les porte-avions Indefatigable, Formidable et Furious lancèrent un total de 33 Barracuda armés de bombes de 726kg, 10 Hellcat armés de bombes de 227kg, 24 Corsair (cinq armés de bombes de 454kg) et 10 Fairey Firefly chargés de faire taire la DCA ennemie.
Les allemands furent mises en alerte à 15.47 et l'écran de fumée émis pendant que les britanniques attaquaient dans toutes les directions pour faire perdre la raison à la DCA. En dépit de l'épaisseur de l'écran de fumée, deux coups au but furent enregistrés pour la perte de deux Hellcat et de quatre Corsair.
Le mauvais retarda l'opération suivante, Goodwood IV n'étant lancée que le 29 août 1944 quand 60 avions des porte-avions Formidable et Indefatigable furent lancés à l'assaut du cuirassé mais quand les avions britanniques arrivèrent sur zone, le cuirassé allemand était entièrement couvert par l'écran de fumée et l'attaque s'effectua en aveugle sans résultat (deux revendiqués sur le moment) pour le prix d'un Firelfy et d'un Corsair. La force d'attaque couvrit le convoi RA-59 avant de regagner Scapa Flow. Goodwood IV fût la dernière attaque menée par la Fleet Air Arm contre le Tirpitz et pour la perte de 17 avions et de 40 hommes, les résultats étaient maigres.
Les échecs des opérations Mascot et Goodwood effacèrent les bons résultats de l'opération Tungsten. Il devint évident que la relative lenteur du Barracuda constituait un frein puisqu'il permettait aux allemands de déclencher leurs écrans fumigènes.
Après avoir envisagé l'engagement de B-17 américains (abandonné car la soute ne permettait d'embarquer que des bombes légères inefficaces contre une cible à la peau très dure) puis celui de Mosquito (en comptant sur leur vitesse pour déjouer les émetteurs de fumigène), on décida de confier la mission de neutralisation du Tirpitz aux Avro Lancaster qui lors de l'opération Catechisme réussirent là où les autres avaient échoué (12 novembre 1944).
A partir de 1944 même si les alliés ont été échaudés par l'échec de l'opération MARKET GARDEN ils sont convaincus que la guerre en Europe est proche de sa fin. Si les américains sont engagés depuis longtemps dans le Pacifique (et pour cause !), les britanniques n'ont pas les moyens gigantesques de leur ancienne colonie et ont du reporter les projets de reconquête de leurs anciennes colonies.
Néanmoins comme la flotte italienne est neutralisée et l'allemande à l'agonie, on peut redéployé des cuirassés, des croiseurs et des porte-avions en Extrême-Orient et dans le Pacifique pour attaquer le Japon.
Les américains ne sont pas vraiment enchantés par ce déploiement de forces britanniques à la fois pour des raisons pratiques (Washington sait que Londres est à bout de souffle et aura du mal à soutenir une force navale importante sur la durée) que politiques (refus du maintien des empires coloniaux).
Le 30 décembre 1943 une force navale britannique appareille des îles britanniques direction l'Océan Indien pour ce qui marque une véritable renaissance pour la British Eastern Fleet. Elle se compose du porte-avions d'escadre Illustrious, du porte-avions léger Unicorn, des cuirassés Queen Elizabeth et Valiant, du croiseur de bataille Renown et bien entendu de destroyers pour la protection rapprochée.
Signe des temps la petite escadre peut se permettre de passer par le détroit de Gibraltar, le bassin occidental de la Méditerranée, le détroit de Sicile, le bassin oriental de la Mare Nostrum, le canal de Suez, la mer Rouge, le Golfe d'Aden, arrivant à Trincomalee (Ceylan) le 31 janvier 1944.
Elle participe à des missions classiques de contrôle océanique, de protection des lignes de communication, d'attaques de la navigation ennemie.
Elle enchaîne les opérations avec l'opération
SLEUTH (traque de forceurs de blocus allemands dans les îles Cocos en février/mars 1944), l'opération
DIPLOMAT (frappes aériennes contre les positions japonaises du 21 mars au 2 avrirl 1944), l'opération
COCKPIT (frappes contre Sabang), l'opération
TRANSOM (frappes contre les raffineries à Soerabaya sur l'île de Java).
A noter que pour cette opération le Barracuda est remplacé par le Grumman Avenger car la flotte est placée à une distance telle de l'objectif que le Barracuda ne pouvait être engagé. Ce choix s'expliquait par la crainte d'une réaction musclée du Japon.
Le 19 avril 1944 les Fairey Barracuda du squadron 827 embarqués à bord du HMS Illustrious sont engagés dans l'opération COCKPIT. Ils font partie d'un plus vaste ensemble avec une Force 69 (cuirassés Queen Elizabeth Valiant Richelieu, croiseurs légers Newcastle Nigeria Ceylon Gambia et Tromp et neuf destroyers _quatre britanniques quatre australiens et un néerlandais) et une Force 70 (croiseur de bataille Renown porte-avions Illustrious et Saratoga croiseur lourd London six destroyers _trois britanniques et trois américains_)
Ce raid est déclenché en partie à la demande des américains qui voulaient que leurs alliés britanniques détournent l'attention des japonais de leurs opérations en Nouvelle-Guinée. Les britanniques de leur côté avaient ciblé Sabang pour ses installations logistiques importantes dont la destruction aggraverait les difficultés logistiques des forces japonaises engagées en Birmanie.
L'attaque est lancée à l'aube le 19 avril quand 17 Fairey Barracuda et 13 Vought Corsair de l'Illustrious décollent en compagnie de vingt-neuf Douglas SBD Dauntless et Grumman TBF Avenger ainsi que 24 Grumman F6F Hellcat venus eux du Saratoga. Les japonais sont pris par surprise et l'attaque est un véritable succès. Les pertes alliées sont négligeables.
Bien que réussi ce raid montrait clairement les limites du Fairey Barracuda en zone tropicale avec une baisse de 30% de son rayon d'action. Cela poussera les britanniques à adopter pour ce théâtre d'opérations le Grumman Avenger.
Encore que le
11th Aircraft Carrier Squadron composé des porte-avions Indomitable Colossus Glory Venerable et Vengeance qui rejoint la British Pacific Fleet (BPF) en juin 1945 disposait de groupes aériens composés d'un squadron de Fairey Barracuda et de d'un squadron de Chance-Vought Corsair. Quand le Japon capitule, la BPF disposait de cinq squadrons équipés de Grumman Avenger et de quatre squadrons volant sur Fairey Barracuda.
Peu après la fin du conflit les Fairey Barracuda sont relégués à des missions secondaires comme l'entrainement. Sa carrière s'achève au milieu des années cinquante quand il est définitivement remplacé par le Grumman Avenger.
Royal Air Force (RAF)La Royal Air Force (RAF) à utilisé le Fairey Barracuda Mk II au sein de plusieurs unités comme le squadron 567 basé à RAF Detling (décembre 1943 à juillet 1945) en attendant les squadron 667 (mai 1944 à juin 1945) (RAF Gosport), 679 (mars 1944 à juin 1945) (RAF Ipswich) et 691 (décembre 1943 à mars 1945) (RNAS Roborough).
Au sein de l'armée de l'air britannique ces appareils furent utilisés comme plastron pour entraîner les navires de la Royal Navy aux opérations de Défense Aérienne à la Mer (DAM).
Royal Canadian Navy (RCN)Le 24 janvier 1946, la marine royale canadienne prend livraison de douze Fairey Barracuda munis de radars. Ils sont désignés Fairey Barracuda Mk II alors que si Ottawa avait du suivre la désignation britannique ils auraient du être désignés Mk III.
Ces appareils vont intégrer le squadron 825 et opérer depuis le porte-avions léger HMCS Warrior de classe Majestic. En 1948 cependant le porte-avions est rendu avec les Barracuda aux britanniques.
Pays-BasEn juin 1943 le squadron 860 est formé sur la base aéronavale de Donibristle en Ecosse. Cette unité est composée de pilotes et de mécaniciens de la marine néerlandaise. C'est un squadron de bombardiers-torpilleurs volant d'abord sur Fairey Swordfish.
Transféré en novembre 1943 à Maydown en Irlande du Nord, il est alors divisé en deux flights (escadrilles) pour embarquer les MV Acavus et Gadila, deux MAC (Merchant Aircraft Carrier) puis à partir de juin 1944 depuis l'Acavus et le Macoma.
En juin 1945, l'unité est transformée sur Fairey Barracuda et transférée sur le porte-avions d'escorte HMS Nairana. La carrière du Barracuda est courte puisque dès mai 1946 il est remplacé par des Fairey Firefly. En septembre 1946, l'unité est transférée à l'aéronavale néerlandaise.
Armée de l'AirLa France à mis en œuvre le Fairey Barracuda mais au sein de son Armée de l'Air. Pour le bombardement ? Non pour les opérations spéciales. En effet en mars 1946 dix Fairey Barracuda Mk III ont été livrés à l'Armé de l'Air, équipant l'escadrille de liaison 56 «Vaucluse», escadrille qui appuyait les opérations du SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage), les services secrets français. Les appareils appréciés pour leurs capacités ADAC sont retirés du service en août 1954.
VERSIONSBarracudaDeux prototypes (P1767 et P1170) connus par leur constructeur sous la désignation de Fairey type 100
Fairey Barracuda Mk IPremière variante de série produite à trente exemplaires avec comme moteur un Rolls-Royce Merlin 30 de 1260ch
Fairey Barracuda Mk IIPrincipale variante du Barracuda avec 1688 exemplaires produits. Il se distingue du Mk I par un moteur Rolls-Royce Merlin 32 de 1640ch, une hélice quadripale et un radar ASV II.
Fairey Barracuda Mk III
Evolution anti-sous-marine de la version précédente avec un radar ASV III. Produite à 852 exemplaires.
Fairey Barracuda Mk IVUn Mk II (numéro de série P9976) muni d'un Rolls-Royce Griffon de 1850ch effectuant son premier vol le 11 novembre 1944. Il est abandonné en faveur du Fairey Spearfish qui sera lui même abandonné en juillet 1945 après la production de cinq appareils et la fin du second conflit mondial.
Fairey Barracuda Mk VDernière version de série du Barracuda produite à seulement 37 exemplaires. Elle était motorisée par un Rolls-Royce Griffon 37 de 2020ch, sa capacité d'emport est augmentée à 910kg, un radar ASH installé sous l'aile gauche, une dérive redessinée.