Bases marine impériale japonaise

Bonsoir à tous,

Je travaille actuellement sur le tome 5 de mon uchronie sur le Japon et je me pose une question sur les bases. Je suis étonné que le Japon n'ait pas aménagé une base bien équipée à Formose ou à Okinawa ce qui nécessitait de longs retours vers le Japon pour des réparations lourdes.

Je me demande donc si le Japon à eut l'idée de construire une base bien outillée par exemple à Okinawa ou dans les anciens mandats allemands pour assurer un meilleur soutien logistique.

Merci d'avance

Pour les îles sous mandat, la réponse est non. Cela leur était interdit par le mandat que leur avait concédé la SDN : pas de construction de bases navales permanentes !
Pour Okinawa et Formose, la réponse est encore non. Pas de port assez grand sur Okinawa, deux bases navales faiblement industrialisées à Formose (Keelung, Takao) et une base opérationnelle (atoll de Mako dans les Pescadores). Je n'en connais pas la raison (ou les raisons) mais je subodore qu'elles sont les mêmes que celles qui ont gêné la pleine utilisation des arsenaux capturés en 1941-42 (Hong-Kong, Singapour, Manille, Surabaya pour ne citer que les principaux) et l'extension des bases des îles sous mandat en 1941-43 : rareté de la main d'œuvre spécialisée, priorités budgétaires accordés à la flotte de ligne, sabotages effectués lors de la défaite des alliés, etc.

Merci de l'info

On peut peut être y ajouter un certain mépris pour les contingences logistiques ? des choses "pas nobles" par rapport au combat ?

clausewitz a écrit:

Merci de l'info

On peut peut être y ajouter un certain mépris pour les contingences logistiques ? des choses "pas nobles" par rapport au combat ?

La gestion des priorités implique une hiérarchie des valeurs...

Après j'ai lu dans un livre qu'au sein de l'armée de terre il y avait eu deux courants intellectuels majeurs (je ne sais pas si c'est la même chose pour la marine) une école misant sur l'armement, la technologie, une armée de taille réduite et une autre école misant sur la masse, estimant que le soldat japonais par son mépris de la mort et une relecture du code du Bushido dans un sens ultra-nationaliste était intrinsèquement supérieur au G.I.

Il y à aussi l'influence du concept de la bataille décisive. Es-ce qu'on peut imaginer une réflexion du genre "On gagnera LA bataille avec un grand B donc inutile d'anticiper sur une guerre longue" ?

clausewitz a écrit:

Après j'ai lu dans un livre qu'au sein de l'armée de terre il y avait eu deux courants intellectuels majeurs (je ne sais pas si c'est la même chose pour la marine) une école misant sur l'armement, la technologie, une armée de taille réduite et une autre école misant sur la masse, estimant que le soldat japonais par son mépris de la mort et une relecture du code du Bushido dans un sens ultra-nationaliste était intrinsèquement supérieur au G.I.

Il n'y en avait pas que deux courants dans l'Armée... Il est vrai que l'exemple héroïsé du sacrifice des soldats japonais pendant le siège de Port-Arthur a été cité en exemple tout au long de la période militariste. Après la reprise des hostilités en Chine en 1937, l'accent a été mis sur la mobilisation de masse, pas sur la technologie, pour l'emporter face à la Chine cinq fois plus peuplée.

Citation :

Il y a aussi l'influence du concept de la bataille décisive. Est-ce qu'on peut imaginer une réflexion du genre "On gagnera LA bataille avec un grand B donc inutile d'anticiper sur une guerre longue" ?

Avec ou sans bataille décisive, la Marine Impériale s'était fort peu préparée à un conflit long. J'en prends pour preuve son incapacité à effectuer certaines réparations lourdes sur les systèmes d'armes : ni la tourelle de 356mm en avarie sur le HYŪGA ni celles de 203mm détruites sur le MŌGAMI et le MAYA n'ont pu être réparées, elles ont été débarquées. La réparation de celle de l'AOBA a duré particulièrement longtemps. L'artillerie principale des YAMATO était d'une complexité de maintenance rarement égalée. Comme si toute la flotte avait été conçue comme une flotte à un coup... Idem pour le pétrole : Yamamoto avait 18 mois de stock de pétrole, et ces stocks sont tombés à pratiquement zéro au printemps 1943. Surconsommation klausewitzienne de biens accumulés en temps de paix, sans avoir préparé le long terme ?

Toute la stratégie japonaise était basée sur une guerre courte, pour la simple raison qu'ils savaient fort bien que le temps jouait pour les américains qui montaient en puissance progressivement, et avaient bien plus de ressources potentielles qu'eux; et ils ont failli réussir, puisque jusqu’à la baille de Midway en juin 1942, ils l'emportent, et conquièrent de vastes territoires du Pacifique, après, ils s'essouflent et perdent progressivement du terrain, n'arrivent plus à remplacer les pertes en hommes et en matériels et perdent de la puissance alors même que les Etats Unis en gagnent, jusqu’à la capitulation finale.