DESTROYERS CLASSE SOMERS
(ETATS-UNIS)
Le USS Somers (DD-381) AVANT-PROPOSEn guise de préambuleA la fin du 19ème siècle apparaît la torpille automobile. Inventée par Giovanni Lupis et perfectionnée par Robert Whitehead, elle permet en théorie à un petit navire de couler un gros.
Je dis bien en théorie car au grand dam des partisans de la Jeune Ecole, jamais les torpilleurs de la Royale (les fameux «numérotés») n'auraient pu vraiment menacer la domination britannique sur les océans.
Torpilleur de défense mobile n°276Toutes les marines ayant la capacité de le faire vont construire ou faire construire des torpilleurs, des Torpedo Boat (TB) au grand dam de la Royal Navy qui estimait sa supériorité navale remise en cause.
Comme toute arme, une parade apparaît quasi-immédiatement. Cette parade prend la forme d'un torpilleur plus gros appelé dans la langue de Shakespeare Torpedo Boat Destroyer (TBD) rapidement simplifié en destroyer qui devient zerstorer en Allemagne, contre-torpilleur en France ou encore cacciatorpidiniere en Italie.
Il s'agissait d'un navire déplaçant généralement entre 500 et 800 tonnes, des canons médians à tir rapide et des tubes lance-torpilles.
Dans certaines marines, Torpedo Boat et Torpedo Boat Destroyer se confondent au profit du destroyer qui doit attaquer ses homologues ennemis mais aussi des unités plus importantes comme les croiseurs voir les unités du corps de bataille ennemi.
Au cours du premier conflit mondial, une nouvelle mission s'ajouta à savoir l'escorte de convois et la lutte anti-sous-marine. Avec ou sans détecteur à ultra-sons, les destroyers sont armés de grenades anti-sous-marines pour traquer les U-Boot qui vont preuve d'une grande efficacité.
Les Etats-Unis ne vont pas échapper à la règle même si ils vont tarder à construire torpilleurs et destroyers en raison d'une géographie contraignante et de la nécessité de produire des canonnières (gunboat) pour explorer le Pacifique et défendre les intérêts politiques, diplomatiques et commerciaux.
C'est la décision de construire un puissant corps de bataille qui rend indispensable la construction de nombreux destroyers.
C'est avec le premier conflit mondial que le nombre de destroyer va exploser. Un type de navire va symboliser cette opulence : le flush-decker (pont plat).
Des Flush-decker aux Somers, une histoire des destroyers américainsLa classe Caldwell en attendant d'autres flush-decker
Le USS Caldwell (DD-69)Les premiers vrais destroyers américains avaient été mis en service en 1902/03. Alors que le premier conflit mondial venait d'éclater, le débat n'était pas clos entre les partisans du tout-torpille et les partisans d'une unité plus polyvalente.
Après un débat intense, ce sont les seconds qui l'ont emporté, fixant définitivement le destroyer comme unité polyvalente armée de canons et de torpilles pouvant à la fois attaquer les lignes de communication de l'ennemi que de protéger le corps de bataille, corps de bataille qui ne cessait de prendre du volume au sein de l'US Navy (et ce avant même la construction des unités du programme de 1916 _Colorado, South Dakota et Lexington_).
La première classe de «pont-ras» est donc la classe Caldwell, une classe de six unités autorisée par le Congrès en mars 1915. Ce sont de véritables prototypes pour les unités qui seront produites en masse dès l'entrée en guerre en 1917 et jusqu'en 1922 au point que comme nous le savons nombre de navires seront mis en réserve dès l'achèvement.
Le
USS Caldwell (DD-69) est mis en service le 1er décembre 1917. Il participe à des escortes de convois durant le premier conflit mondial. Désarmé le 27 juin 1922, il ne sera jamais remis en service et sera finalement vendu à la démolition en 1936.
Le
USS Craven (DD-70) est mis en service le 19 octobre 1918. Désarmé le 15 juin 1922, il est rebaptisé Conway le 12 novembre 1939. Il est définitivement désarmé le 23 octobre 1940 suite à son transfert à la Royal Navy où il est rebaptisé HMS Lewes (G-68). Désarmé le 12 octobre 1945, il est sabordé au large de Sydney le 25 mai 1946.
Le
USS Lewes (DD-71) est en service du 20 mars au 28 juin 1922. Il passe presque dix-sept ans sous cocon avant d'être vendu à la démolition en mars 1939 et démantelé.
Le
USS Conner (DD-72) est en service 12 janvier 1918 au 21 juin 1922. Il est réarmé comme escorteur le 23 août 1940 mais deux mois plus tard il est transféré à la marine britannique, devenant le HMS Leeds, servant jusqu'à la fin du conflit avant d'être sabordé en mars 1947.
Le
USS Stockton (DD-73) est en service du 26 novembre 1917 au 26 juin 1922. Il est réarmé le 16 août 1940 pour être transformé en escorteur mais dès le 23 octobre il est transféré à la marine britannique où il devient le HMS Ludlow. Il est utilisé jusqu'à la fin du conflit ou presque puisqu'il sabordé en juillet 1945.
Le
USS Manley (DD-74) est en service du 17 octobre 1917 au 14 juin 1922. Il est réarmé le 1er mai 1930 comme destroyer avant d'être utilisé comme navire auxiliaire d'usage général (AG-28) le 28 novembre 1938 puis comme transport d'assaut (APD-1) le 2 août 1940. Il est désarmé le 19 novembre 1945 puis démoli en 1946.
Sur le plan technique les Caldwell étaient des navires de 1125 tonnes, mesurant 96.16m de long sur 9.53m de large et un tirant d'eau de 2.40m, une vitesse de pointe de 30.29 nœuds avec pour armement quatre canons de 102mm, quatre plate-formes triples lance-torpilles de 533mm et deux canons de 37mm. L'équipage se compose de 5 officiers et quatre-vingt quinze hommes.
Une production gigantesque (1) : la classe Wickes
Le USS Wickes (DD-75)Avant le premier conflit mondial une course aux armements navals oppose Londres et Berlin, la Royal Navy voyant la Kaiserliche Marine mettre les bouchées quadruples pour tenter de rattraper la marine qui domine les océans depuis près d'un siècle.
Cette course aux armements est stoppée par le début du premier conflit mondial. Elle reprend durant ce qui aurait du être la «Der des Ders» entre le Japon et les Etats-Unis. Tokyo lance son programme «8-8» (huit cuirassés et huit croiseurs de bataille) et Washington un programme équivalent avec dix cuirassés et six croiseurs de bataille.
Cela impose la construction de nombreux destroyers pour escorter le corps de bataille (on estime à quatre destroyers pour chaque navire de ligne le nombre nécessaire pour une escorte efficace). Ce besoin va encore s’accroître avec l'escorte des convois.
Résultat ce sont pas moins de cent onze unités de classe Wickes qui vont être construites. Le programme démarre lentement et fort peu d'unités sont disponibles en novembre 1918 et a fortiori fort peu de navires sont capables de participer aux opérations. La production va durer jusqu'au début des années vingt.
Quarante-neuf navires sont mis en service en 1918 (trente-quatre avant l'armistice), cinquante-neufs en 1919, deux en 1920 et le dernier en 1921. Nombre d'entre-eux sont immédiatement mis en réserve, les besoins de l'US Navy en temps de paix n'étant pas les mêmes que ceux en temps de guerre.
Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1939, il reste 80 unités de classe Wickes de disponibles sur les 111 construites, 31 ayant été perdus par accident, coulées comme cibles ou ferraillées.
Naturellement ces navires sont totalement obsolètes pour servir de destroyers de première ligne mais ils peuvent rendre bien des services pour un certain nombre de missions autres que le combat.
C'est ainsi qu'une partie de la flotte va être transformée en Fast Attack Transport (APD) ce qui donne en français «transport d'attaque rapide».
Ces navires perdent une bonne partie de leur armement d'origine remplacé par des bossoirs pour la mise à l'eau d'embarcations amphibies, des logements sont également aménagés pour embarquer des Marines, des Rangers ou des UDT (Underwater Demolition Team), les ancètres des SEAL.
Dix-sept Wickes sont ainsi transformés et six coulés (quatre lors de la campagne des Salomons dont trois à Guadalcanal et deux par des kamikazes dont le célébre USS Ward qui tira les premiers coups de canons américains de la campagne Pacifique contre un sous-marin de poche japonais cherchant à pénétrer dans la rade de Pearl Harbor). Les survivants sont retirés du service et envoyés à la ferraille.
Neuf autres Wickes sont transformés en dragueurs de mines rapides ou DMS. La quasi-totalité de l'armement est débarquée, la cheminée n°4 supprimée, des équipements de guerre des mines et des radars sont embarqués. Sur ces neuf navires, un seul est perdu durant la guerre, deux le sont immédiatement après par accident, les autres sont vendus à la démolition et démolis.
Dès les années vingt une partie des Wickes sont convertis en mouilleurs de mines rapides (DM) en l’occurrence quatorze unités mais tous ces navires ne sont plus en service quand éclate le second conflit mondial. Quatre autres Wickes (DM-15 à 18) ont cependant été convertis au début des années trente pour remplacer les unités plus anciennes, un navire étant perdu durant le conflit et trois feraillés après guerre.
Les modifications de ces navires sont semblables à celles effectuées pour les dragueurs de mines rapides, la seule différence étant que les équipements de dragage de mines ont été remplacés par des rails de mouillage de mines.
Le USS Wickes devenu le HMS Montgomery au sein de la Royal NavyLes Wickes les plus connus du second conflit mondial sont ceux transférés à la Royal Navy pour assurer des escortes de convois à travers l'Atlantique. Ces «cinquante destroyers qui sauvèrent le monde» n'ont en réalité joué qu'un rôle mineur, arrivant même après les périodes les plus sombres de l'été et de l'automne 1940.
Sur ces cinquante navires transférés, trois appartiennent à la classe Caldwell, vingt-sept à la classe Wickes et vingt à la classe Clemson. Quarante-quatre vont servir dans la Royal Navy et six dans la Royal Canadian Navy, la marine canadienne.
Le HMS Campbeltown dans la porte de la forme-écluse Joubert. Explosant bien plus tard que prévu il provoquera de lourdes pertes parmi les "curieux"Aucun navire n'est coulé directement au combat par les allemands, certains étant même feraillés avant même la fin du conflit. Le seul navire perdu est le HMS Campbeltown ex-USS Buchanan (DD-131) transformé en bombe flottante pour détruire la porte de la forme-écluse Joubert pour éviter l'envoi du Tirpitz dans l'Atlantique. C'est l'opération CHARIOT exécutée le 29 mars 1942.
Sur le plan technique, les Wickes sont des dérivés des Caldwell. Déplaçant 1154 tonnes, ils mesurent 95.82m de long sur 9.43m de large avec un tirant d'eau de 2.54m, une vitesse maximale de 35.34 nœuds et un armement composé de quatre canons de 102mm, de douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples, un canon de 37mm antiaérien, deux rails de grenadage et un mortier pour la lutte anti-sous-marine. L'équipage se compose de 114 hommes (6+108).
Une production gigantesque (2) : la classe Clemson
Le USS Clemson (DD-186)Les destroyers de classe Clemson sont une évolution des précédents. Ils sont cependant mieux adaptés à la lutte anti-sous-marine avec notamment un rayon d'action plus important.
162 navires sont prévus mais «seulement» 156 navires sont construits ce qui en fait la plus importante classe de destroyers de l'US Navy en attendant l'arrivée des 175 unités de classe Fletcher.
Aucun des Clemson n'est en service avant la fin du premier conflit mondial. Une unité est mis en service en 1918, quarante-huit en 1919, soixante-seize en 1920, vingt-huit en 1921 et trois en 1922.
En septembre 1939 il ne reste plus que quatre-vingt dix-huit navires de disponibles, cinquante-huit ayant été feraillés dont sept après un échouage collectif à Honda Point le 8 septembre 1923.
A la différence des Wickes qui ont subit assez peu de pertes, les Clemson vont terminer le conflit avec une note du Boucher (Bucher's Bill) assez élevée si on prend en compte l'âge des navires et la présence d'unités plus modernes. Comme les Wickes, un certain nombre de Clemson vont être transformés pour mener d'autres missions.
Le USS Clemson (AVD-4)Quatorze Clemson sont transformés en APD dont six anciens ravitailleurs d'hydravions (AVD) auxquels il faut citer quatre navires dont la conversion en APD fût finalement annulée soit pour des raisons techniques ou parce que les américains ont préféré transformer certains de leurs DE (Destroyer Escort) en APD. Trois APD sont coulés et deux si gravement endommagés qu'ils ne sont pas réparés. Tous les navires survivants sont feraillés dans l'immédiat après guerre.
Le USS Barry (APD-29)Neuf Clemson sont transformés en dragueurs de mines rapides (DMS) avec quatre navires perdus, quatre unités de classe Clemson sont transformés en mouilleurs de mines rapides (DM) avec aucune perte et enfin quatorze sont modifiés pour soutenir des hydravions de patrouille maritime (six ultérieurement transformés en APD) avec un navire gravement endommagé et non réparé.
Vingt Clemson sont cédés à la marine britannique avec des pertes assez sérieuses puisque huit d'entre-eux sont coulés auxquels il faut ajouter un navire coulé sous pavillon soviétique et deux alors que les Clemson portaient le pavillon de la marine canadienne.
A ces pertes s'ajoute la destruction dans l'Atlantique comme dans le Pacifique de huit navires coulés par sous-marins, mines ou navires de surface.
Tous les navires survivants sont feraillés après guerre. Sur le plan technique les Clemson déplaçaient 1215 tonnes, mesuraient 95.82m de long sur 9.43m de large et un tirant d'eau de 2.74m, une vitesse maximale de 35.51 nœuds, un armement composé de 4 canons de 102mm, douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples, un canon de 37mm, deux rails de grenadage et un mortier. L'équipage se compose de six officiers et de cent-huit officiers mariniers, quartiers-maitres et matelots.
Classe Farragut
Le USS Aylwin (DD-355)Abondance de biens de nuit pas dit la sagesse populaire sauf dans le domaine militaire. La surabondance de navires, l’isolationnisme et des budgets réduits bloquent tout projet de destroyers durant les années vingt.
Les études reprennent à la toute fin des années vingt et au début des années trente pour la simple et bonne raison que les flush-decker américains sont déclassés, obsolètes notamment en ce qui concerne leur artillerie.
Si en 1918 leurs canons de 102mm pouvaient encore faire bonne figure, en 1930 ce n'est plus le cas. En effet les autres grandes puissances navales ont adopté des calibres bien supérieurs qu'il s'agisse du 120mm pour la Grande-Bretagne et l'Italie, du 127mm pour le Japon et du 130 et du 138mm pour la France.
Dès août 1927, le Bureau des Constructions à relancé l'idée de construction d'une nouvelle classe de destroyers. Entre fin 1927 et 1928, sept études sont présentées pour des conducteurs de flottille déplaçant 1421 à 2900 tonnes.
Des études sont également faites entre 1927 et 1932 pour des destroyers de 1391 à 1850 tonnes, ce dernier tonnage étant privilégié du fait du traité de Londres récemment signé. La construction si elle est décidée va se heurter à des problèmes industriels, notamment pour les turbines dont les constructeurs ont disparu ce qui poussera les américains à acquérir la licence de turbines britanniques.
Huit navires de type Farragut sont donc commandés et immatriculés DD348 à 355. Mis en service en 1934 et 1935, ils marquent le début de la modernisation de l'US Navy. Avec leur long gaillard d'avant, ils sont plus proches des destroyers britanniques que des flush-decker. Cette architecture sera celle des destroyers américains jusqu'à l'apparition des Fletcher qui marque un retour au pont ras.
En ce qui concerne l'armement, le canon de 102mm est remplacé par un canon de 127mm qui devient le canon standard des destroyers américains (c'est toujours le cas aujourd'hui). Cinq canons en affûts simples sous masque sont embarqués aux côtés de deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm. La DCA est très légère (quatre mitrailleuses de 12.7mm) et l'armement ASM inexistant.
Le
USS Farragut (DD-348) est mis en service le 18 juin 1934 (désarmé le 23 octobre 1945 et vendu à la démolition le 14 août 1947), le
USS Dewey (DD-349) est mis en service le 4 octobre 1934 (désarmé le 19 octobre 1945 et vendu à la démolition le 20 décembre 1946), le
USS Hull (DD-350) est mis en service le 11 janvier 1935 et coulé lors du typhon Cobra le 18 décembre 1944.
Le
USS Macdonough (DD-351) est mis en service le 15 mars 1935 (désarmé le 22 octobre 1945 puis vendu à la démolition le 20 décembre 1946), le
USS Worden (DD-352) est mis en service le 15 janvier 1935 (échoué à Amchitka le 12 janvier 1943), le
USS Dale (DD-353) est mis en service le 17 juin 1935 (désarmé le 16 octobre 1945 puis vendu à la démolition le 20 décembre 1946), le
USS Monaghan (DD-354) est mis en service le 19 avril 1935 (coulé lors du typhon Cobra le 18 décembre 1944) et enfin le
USS Aylwin (DD-355) est mis en service le 1er mars 1935 (désarmé le 16 octobre 1945 puis vendu à la démolition le 20 décembre 1946).
Sur le plan technique les Farragut déplaçaient 1850 tonnes à pleine charge, mesuraient 100.6m de long sur 10.40m de large avec un tirant d'eau de 2.70m, une vitesse maximale de 36 nœuds et un armement composé de cinq puis quatre canons de 127mm, quatre mitrailleuses de 12.7mm (remplacées durant la guerre par un nombre variable de canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Bofors), huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples sans oublier quatre mortiers grenadeurs K et deux rails de mouillage de charges de profondeur. L'équipage se composait de 160 officiers, officiers mariniers et matelots (250 hommes en temps de guerre).
Classe Porter
Le USS Porter (DD-356)Si les huit Farragut sont destinés à rattraper le retard de l'US Navy sur les marines étrangères, les Porter sont clairement destinés à combattre un nouveau destroyer japonais, le type Fubuki qui avec ses six canons de 127mm en tourelles doubles et ses neufs tubes lance-torpilles de 610mm provoque la stupeur et l'inquiétude des marines anglo-saxonnes.
Outre la riposte aux Fubuki, les huit unités de classe Porter sont également destinées à servir de
Flottilla Leader pour coordonner à la mer les actions de destroyers plus petits, mission qui impose la présence de locaux de commandement et de systèmes de communication supplémentaires. Huit navires sont financés au budget 1933 en compagnie de seize unités de classe Mahan.
Le
USS Porter (DD-356) est mis en service le 25 août 1936 (coulé lors de la bataille de Santa Cruz le 26 octobre 1942), le
USS Selfridge (DD-357) est mis en service le 25 novembre 1936 (désarmé le 15 octobre 1945, vendu à la démolition deux ans plus tard en octobre 1947).
Le
USS McDougal (DD-358) est mis en service le 23 décembre 1936 (désarmé le 24 juin 1946 vendu à la démolition le 2 août 1949 après une carrière de navire d'entrainement), le
USS Winslow (DD-359) est mis en service le 17 février 1937 (désarmé le 28 juin 1950 vendu à la démolition le 23 février 1959), le
USS Phelps (DD-360) est mis en service le 26 février 1936 (désarmé le 6 novembre 1945 et démoli en 1947), le
USS Clark (DD-361) est mis en service le 20 mai 1936 (désarmé le 23 octobre 1945 avant d'être venu à la démolition le 29 mars 1946), le
USS Moffet (DD-362) est mis en service le 28 août 1936 (désarmé le 2 novembre 1945 et vendu à la démolition le 16 mai 1947) et le
USS Balch (DD-363) est mis en service le 20 octobre 1936 (désarmé le 19 octobre 1945 et démoli en 1946).
Sur le plan technique les Porter déplaçaient 1834 tonnes, mesurant 116m de long pour 11.02m et un tirant d'eau de 3.08m. Pouvant filer à 35 nœuds, ils étaient armés de huit canons de 127mm en quatre affûts doubles, huit canons de 28mm en deux affûts quadruples (rapidement remplacés par des canons de 20 et de 40mm), huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples avec un total de seize projectiles, deux rails pour charges de profondeur et quatre mortiers grenadeurs. L'équipage se compose de 206 officiers et marins (290 en temps de guerre).
Classe Mahan
Le USS Mahan (DD-364) aux essaisAprès la construction des Porter, les américains reviennent à des destroyers plus classiques inspirés des Farragut. Les unités de classe Mahan ne sont cependant pas de simples dérivés des Farragut, ils en reprennent juste l'aspect extérieur (gaillard d'avant surélevé, deux cheminées, cinq canons de 127mm en affûts simples) puisqu'ils disposent d'une propulsion plus moderne et d'une batterie lance-torpilles qui passe de huit à douze tubes toujours en affûts quadruples.
La construction des Mahan profite également des généreux budgets débloqués dans le cadre du
National Industrial Recovery Act (NIRA) qui finance de nombreuses commandes par des fonds publics pour sauvegarder des entreprises, des usines et donc des chantiers navals.
Ce sont pas moins de dix-huit navires qui forment la classe Mahan, certains écrits ne donnant que seize, considérant que les Dunlap et Fanning forment la classe Dunlap (NdA ce qui n'est pas mon cas).
Le
USS Mahan (DD-364) est mis en service le 18 septembre 1936 (coulé par des kamikazes japonais au large des Philippines le 7 décembre 1944), le
USS Cummings (DD-356) est mis en service le 25 novembre 1936 (désarmé le 14 décembre 1945 puis vendu à la démolition le 17 juillet 1947), le
USS Drayton (DD-366) est mis en service le 1er septembre 1936 (désarmé le 9 octobre 1945 avant d'être vendu à la démolition le 20 décembre 1946),
le
USS Lamson (DD-367) est mis en service le 21 octobre 1936 (coulé comme cible lors de l'essai nucléaire «Able» le 2 juillet 1946 lors de l'opération Crossroads).
Le
USS Flusser (DD-368) est mis en service le 1er octobre 1936 (désarmé le 16 décembre 1946 et vendu à la démolition le 6 janvier 1948), le
USS Reid (DD-369) est mis en service le 2 novembre 1936 (coulé par l'aviation japonaise dans le détroit de Surigao le 11 décembre 1944), le
USS Case (DD-370) est mis en service le 15 septembre 1936 (désarmé le 13 décembre 1945 avant d'être vendu à la démolition le 31 décembre 194), le
USS Conyngham (DD-371) est en service le 4 novembre 1936 (coulé lors des tests atomiques de l'opération Crossroads).
Le
USS Cassin (DD-372) est mis en service le 21 août 1936 (désarmé le 17 décembre 1945 et vendu à la démolition le 25 novembre 1947), le
USS Shaw (DD-373) est mis en service le 18 septembre 1936 (désarmé le 2 octobre 1945 puis vendu à la démolition en juillet 1946), le
USS Tucker (DD-374) est mis en service le 23 juillet 1936 (saute sur une mine américaine le 2 août 1942 au large d'Etafe).
Le
USS Downes (DD-375) est mis en service le 15 janvier 1937 (désarmé le 17 décembre 1945 et vendu à la démolition le 18 novembre 1947), le
USS Cushing (DD-376) est mis en service le 28 août 1936 (coulé lors de la première bataille navale de Guadalcanal dans la nuit du 12 au 13 novembre 1942), le
USS Perkins (DD-377) est mis en service le 18 septembre 1936 (coulé lors d'une collision avec le transport australien Duntroon le 29 novembre 1943), le
USS Smith (DD-378) est mis en service le 19 septembre 1936 (désarmé le 28 juin 1946 puis vendu à la démolition en août 1947).
Le
USS Preston (DD-379) est mis en service le 27 octobre 1936 (coulé à Guadalcanal dans la nuit du 14 au 15 novembre 1942), le
USS Dunlap (DD-384) est mis en service le 12 juin 1937 (désarmé le 14 décembre 1945 puis vendu à ma démolition le 31 décembre 1947) et le
USS Fanning (DD-385) est mis en service le 8 octobre 1937 (désarmé le 14 décembre 1945 puis vendu à la démolition).
Sur le plan technique, les Mahan déplaçaient 1500 tonnes, mesuraient 104.40m de long sur 10.57m de large et un tirant d'eau de 5.18m. Atteignant une vitesse maximale de 35 nœuds, ils étaient initialement armés de cinq canons de 127mm en affûts simples, quatre mitrailleuses de 12.7mm, douze tubes lance-torpilles de 533mm en trois plate-formes quadruples et deux grenadeurs axiaux à la poupe. L'équipage se composait de 204 officiers, officiers-mariniers, quartiers mariniers et matelots.
Classe Gridley
Le USS Gridley (DD-380) en 1937Les quatre unités de classe Gridley sont une évolution de la classe Mahan. C'est aussi un retour vers le «tout-torpilles» puisque les nouveaux destroyers embarquent pas moins de seize tubes lance-torpilles en quatre plate-formes quadruples. Ce passage de douze à seize tubes entraîne le débarquement d'un affût de 127mm dont le nombre passe donc de cinq à quatre.
Si les chaudières ont leur pression augmentée, les turbines sont assez semblables à celles des Farragut (les Mahan possédaient un nouveau type de chaudières mais en raison de l'absence d'expérience on préféra rester en terrain connu).
L'année fiscale 1934 (1er juillet 1933-30 juin 1934) finance ainsi la construction de deux destroyers de type Gridley, dérivés des Mahan en compagnie de huit unités de type Bagley, de deux unités de type Porter et des deux derniers Mahan soit un total de 14 navires.
L'année fiscale 1935 (1er juillet 1934-30 juin 1935) finance la construction de deux Porter modifiés, des deux derniers Gridley et de dix unités de classe Benham, des Gridley avec trois chaudières au lieu de quatre soit un total de quatorze navires.
Le
USS Gridley (DD-381) est mis en service le 24 juin 1937 (désarmé le 18 avril 1946 et vendu à la démolition en juin 1947), le
USS Craven (DD-382) est mis en service le 2 septembre 1937 (désarmé le 19 avril 1946, vendu à la démolition le 2 octobre 1947 et démantelé), le
USS McCall (DD-400) est mis en service le 22 juin 1938 (désarmé le 30 novembre 1945 et vendu à la démolition le 17 novembre 1947) et le
USS Maury (DD-401) est mis en service le 5 août 1938 (désarmé le 19 octobre 1945 et vendu à la démolition le 13 juin 1946 et démantelé).
Sur le plan technique les Gridley déplaçaient 1590 tonnes (2219 pc), mesuraient 104m de long sur 10.90m de large et un tirant d'eau pc de 3.90m, une vitesse maximale de 39 nœuds aux essais, un armement d'origine composé quatre canons de 127mm, quatre mitrailleuses de 12.7mm, seize tubes lance-torpilles de 533mm (4xIV) et deux raids de mouillage pour charges de profondeur, un équipage 158 hommes en temps de paix (242 en temps de guerre).
Genèse des SomersInitialement, les cinq Somers devaient être identiques aux Porter mais un certain nombre de modifications les ont rendus différents. Ce qui ne change pas c'est leur rôle dans la stratégie navale américaine : affronter les gros destroyers japonais, les Fubuki et leurs successeurs.
Pour cela les américains adoptèrent le tonnage maximal permis par le traité de Londres de 1930 pour un destroyer : 1850 tonnes Washington. Ce tonnage qui ne correspondait ni au déplacement initial ni au déplacement à pleine charge était un calcul suffisamment alambiqué pour permettre différentes «interprétations» (pour ne pas dire triche).
Les Somers intègrent de nouveaux chaudières «haute pression haute température» ce qui permettait d'économiser du poids dans les hauts mais surtout permettait de regrouper tous les échappements de l'appareil évaporatoire en une seule cheminée ce qui accroissait le champ de battage de l'artillerie.
L'économie de poids permet d'embarquer une troisième plate-forme quadruple de tubes lance-torpilles (au détriment des torpilles de réserve).
En dépit des efforts en matière de régime, les Somers restèrent assez instables et assez chargés dans les hauts ce qui obligeait durant le second conflit mondial à des mesures drastiques comme le débarquement d'une partie de l'artillerie principale voir pour le Davis et le Jouett la perte de toute la batterie lance-torpilles pour permettre l'embarquement d'un maximum de canons de 20mm Oerlikon et de canons de 40mm Bofors.
Cinq navires sont donc commandés pour compléter les huit Porter, le traité de Londres (1930) autorisant à l'US Navy à 150000 tonnes dont 16% pouvait répondre aux caractéristiques techniques maximales. Cela donnait treize navires, huit Porter et cinq Somers.
Deux navires sont financés à l'année fiscale 1935 (
Somers Warrington) et à l'année 1936 (
Sampson Davis Jouett), leur construction étant assurée par deux chantiers navals, le
Federal Shipbuilding & Drydock Company de Kearny (New Jersey) pour le Somers et le Warrington et les chantiers navals de
Bath Iron Works de Bath (Maine) pour les Sampson, Davis et Jouett.
Les chantiers constructeurs
Bath Iron Works est un chantier naval fondé en 1884 à Bath (Maine) par un vétéran de la guerre de Sécession. En 1995, il à été racheté par le groupe General Dynamics qui était en 2008 le cinquième plus important groupe de défense au monde.
Les premiers navires construits pour l'US Navy sont deux canonnières à coque en fer commandés en 1890. Contrairement à d'autres chantiers, le chantier de la Nouvelle-Angleterre n'à construit qu'un seul cuirassé USS Georgia (BB-15). Entre 1905 et 1917, le chantier à récupéré 86 % de la valeur des nouveaux contrats.
Si quelques navires civils ont été construits, les deux derniers ont été commandés en 1981 (deux pétroliers).
Depuis les chantiers navals BIW n'ont construit que des navires militaires essentiellement des frégates, des destroyers et des croiseurs.

Les
Federal Shipbuilding and Drydock Company ont existé entre 1917 et 1948. Fondé durant le premier conflit mondial pour produire des navires au bénéfice du United States Shipping Board, il construisit durant le second conflit mondial des navires pour le US Government's Emergency Shipbuilding Programm.
Géré par une filiale de United States Steel Corporation, ce chantier était situé à Kearny Point, un site où la rivière de Hackensack se jette dans la baie de Newark.
Ce chantier à produit des destroyers d'escorte, des destroyers, des croiseurs légers mais aussi des navires marchands. La compagnie avait également un chantier naval à Port Newark pour produire destroyers et engins de débarquement.
Suite à une grève en août 1941, l'US Navy prit le contrôle du chantier mais ne changea pas tous les responsables au grand dam des syndicats. L'US Navy rend le contrôle à la compagnie le 6 janvier 1942.
Le chantier battit des records de productivité, lançant un jour quatre destroyers en 50 minutes. En 1943, 52000 ouvriers travaillaient dans un chantier qui battait des records du monde de productivité. En 1943, un destroyer est produit en 170 jours, un destroyer d'escorte en 137 jours, un cargo type C2 en 82 jours. En mars 1943, onze navires ont été lancés en vingt-neufs jours.
Les contrats se font plus rares le second conflit mondial terminé. Cela explique peut être la longue grève de juillet à novembre 1947 (140 jours). Le chantier est acheté par l'US Navy le 23 avril 1948 pour disposer d'un chantier en cas de guerre.
Comme de guerre il n'y en eut point, le site à essentiellement servit de chantier de démolition. C'est ainsi que les porte-avions Enterprise, Essex,Randolph,Boxer,Wasp et Antietam y furent ferraillés tout comme des cuirassés, des croiseurs de bataille, des croiseurs et des sous-marins.
Actuellement les deux sites ont été reconvertis comme terminaux, celui de Kearny est partiellement un port franc et celui de Port Newark est un terminal automobile.
A SUIVRE