Marine de guerre à Nantes.

Bonjour.

La Marine de Guerre stationnait-elle à Nantes sous la Révolution ? Ne serait-ce que quelques jours.

Merci.

Nantes n'a jamais été un port de guerre, par contre de tout temps il y a eu des navires de guerre qui y ont fait escale, ne serait ce quelques jours; d'autre part pendant la révolution on y a construit des navires de second rang et des frégates.
Entre autres, trois frégates ont été construites à Nantes de 1794 à 1796.

Salut à Tous,

Loi du 2 Brumaire an 4, concernant l'administration des ports et des arsenaux de la marine.

La CONVENTION NATIONALE, après avoir entendu le rapport de son comité de la marine, décrète :

             TITRE PREMIER
Art. 1er. L'administration des ports et arsenaux de marine sera dirigée sous l'autorité immédiate du ministre de la marine et des colonies.
. . . . . . .

Art. 79.
. . . . . . .
Etat des Ports militaires de la République

Grands Ports :
Brest, Toulon, Rochefort, L'Orient.

Ports secondaires :
Dunkerque, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, Nantes, Bordeaux, Bayonne, Marseille.

Cordialement,

Merci beaucoup !

Pour des raisons techniques, accès, tirant d'eau des bâtiments, la construction militaire "nantaise" sera transférée, dans la seconde moitié du XIXème siècle, sur Saint-Nazaire, mais l'importance de Nantes, en tant que "port (militaire) secondaire", au même titre que Bordeaux, également, situé dans un estuaire, avait été loin d'être négligeable. Nantes avait, également, une longue tradition de bâtiments corsaires, qui opèreront, par exemple, durant les guerres de la Révolution & de l'Empire.

Il y à toujours eu des constructions navales militaires à Nantes, le dernier navire construit à Nantes est le Bougainville un navire destiné au CEP. Les Anciens Chantiers Dubigeon étaient spécialisés dans la construction de sous-marins, les ACL et les ACB construisaient des torpilleurs et des contre-torpilleurs.

clausewitz a écrit:

Il y à toujours eu des constructions navales militaires à Nantes, le dernier navire construit à Nantes est le Bougainville un navire destiné au CEP. Les Anciens Chantiers Dubigeon étaient spécialisés dans la construction de sous-marins, les ACL et les ACB construisaient des torpilleurs et des contre-torpilleurs.

Bonjour,
Oups, j'avais été trop restrictif dans ma réponse.
Petite question subsidiaire : A Nantes,  par le passé, les bâtiments étaient-ils lancés "par le flanc" ou par "la poupe" ?
Je m'explique... le dernier croiseur-cuirassé mis en chantier et lancé par l'ACL Bordeaux avait été le Kléber (Classe Dupleix) - mis en chantier, 1898, lancement, 1902 - il faisait 130 m de long, 17,5 de large, et 7,4 m de tirant d'eau - compte-tenu de la largeur de la Gironde, à hauteur du chantier, ils utilisaient la méthode du lancement par le flanc, et, apparemment, çà ne s'était pas très bien passé; sa mise à flots, le 20 septembre 1902, s'était soldée par des dégâts à la quille, qui immobiliseront le croiseur jusqu'à la mi-novembre.

Désolé de vous contredire Loic, mais le Kléber a été lancé par la poupe comme en témoigne cette photo:

Bonjour,



Et pour aggraver un peu plus mon cas, j'avais ces deux photos dans mes "archives"!  




Par contre, promis-juré,  je n'avais pas inventé cette info erronée; je l'avais pêchée dans une publication contemporaine, genre périodique ou canard local, il faut, juste, que je remettes la main sur ma "source" - je viens, déjà, diagonaliser mon "dossier" CC, mais, pour le moment, sans résultat. .
De ce que je crois me souvenir, la coque du Kléber avait, effectivement, subi des dégâts lors du lancement.

Bonjour Loic, ne culpabilisez pas comme cela, ce n'est pas grave moi aussi j'ai lu quelque part que le Kleber avait eu des problèmes au lancement, si je me souviens bien la raison évoquée était que le chantier l'avait lancé presque terminé; du coup ils ont passé plus de temps à le remettre en état que si ils avaient lancé une coque vide

NIALA a écrit:

Bonjour Loic, ne culpabilisez pas comme cela, ce n'est pas grave moi aussi j'ai lu quelque part que le Kleber avait eu des problèmes au lancement, si je me souviens bien la raison évoquée était que le chantier l'avait lancé presque terminé; du coup ils ont passé plus de temps à le remettre en état que si ils avaient lancé une coque vide

Certes, mais c'est, quand même, un peu "vexant" de se planter de la sorte! ... surtout, quand on a récupéré des photos qui prouvent le contraire! Le "document" que j'avais "exploité" insistait, lui, sur la configuration inadaptée du bassin de lancement (profondeur et pente de la rive)..

On pourrait ouvrir une rubrique sur les problèmes de lancement ce serait marrant: Danton, D'Iberville etc...

NIALA a écrit:

On pourrait ouvrir une rubrique sur les problèmes de lancement ce serait marrant: Danton, D'Iberville etc...

Oui, mais pour les vieilles bailles, il convient, bien souvent, de partir à la pêche dans les canards locaux contemporains.
J'avais découvert le "problème" des canons de l'Edgard Quinet, par ce biais. Pas un mot dans la littérature officielle.

"Pas un mot dans la littérature officielle"  

Vous ne voudriez quand même pas que l'on étale nos bêtises sur la place publique

Salut à Tous,

Le croiseur-cuirassé Kléber a bien été lancé par l'arrière à partir d'un cale inclinée terrestre ("accouché par le siège" comme disait père Lariflette, voisin de mes parents à La Seyne et accessoirement ancien Ig.C.N.). Une particularité, le Kléber a été lancé terminé, avec ses machines, ses chaudières, tous les cuirassements, l'artillerie et les mâts militaires.
Lors de son lancement il a bien été victime d'un incident (niveau d'eau trop bas), nous trouverons les détails dans la revue "Armée et Marine" numéro 194 du 9 novembre 1902, page 770, photo page 771. Cette revue doit être visible en principe sur Gallica.
Cet article est référencé dans la biographie du CV FOUËT Alexandre Joseph Ciprien, désigné pour suivre les travaux d'achèvement du croiseur-cuirassé Kléber et en prendre par la suite le commandement.

Pour le lancement par le travers, un seul chantier de construction navale pour la marine nationale utilisait cette pratique, toujours d'après le père Lariflette et mes souvenirs, les Ets Schneider à Chalon/Saône (à prononcer Schneidre).

Cordialement,

André Delambily, ancien du Gustave Zédé

"Pour le lancement par le travers, un seul chantier de construction navale pour la marine nationale utilisait cette pratique, toujours d'après le père Lariflette et mes souvenirs, les Ets Schneider à Chalon/Saône (à prononcer Schneidre)"


Pour illustrer la réponse de Delambily lancement par le travers à Chalon sur Saône  du sous-marin SC1 en 1912 qui deviendra le Ferré péruvien.(quand on voit la largeur de la Saône les constructeurs n'avaient pas le choix).

Delambily a écrit:

Salut à Tous,

Le croiseur-cuirassé Kléber a bien été lancé par l'arrière à partir d'un cale inclinée terrestre ("accouché par le siège" comme disait père Lariflette, voisin de mes parents à La Seyne et accessoirement ancien Ig.C.N.). Une particularité, le Kléber a été lancé terminé, avec ses machines, ses chaudières, tous les cuirassements, l'artillerie et les mâts militaires.
Lors de son lancement il a bien été victime d'un incident (niveau d'eau trop bas), nous trouverons les détails dans la revue "Armée et Marine" numéro 194 du 9 novembre 1902, page 770, photo page 771. Cette revue doit être visible en principe sur Gallica.
Cet article est référencé dans la biographie du CV FOUËT Alexandre Joseph Ciprien, désigné pour suivre les travaux d'achèvement du croiseur-cuirassé Kléber et en prendre par la suite le commandement.

Pour le lancement par le travers, un seul chantier de construction navale pour la marine nationale utilisait cette pratique, toujours d'après le père Lariflette et mes souvenirs, les Ets Schneider à Chalon/Saône (à prononcer Schneidre).

Cordialement,

André Delambily, ancien du Gustave Zédé

Yes!   ... et, en plus, j'avais récupéré ce numéro d'Armée & Marine! Il va falloir que je me convoque pour savoir comment avec ce genre d'infos sous la main, j'ai pu "inventer" une telle niaiserie!
L'article est savoureux et s'achève par... "La légère complication qui s'est produite vient de la non concordance entre la hauteur réelle de marée et celle prévue par l'Annuaire" ... la "légère complication" avait, quand même, contraint le bâtiment à passer 2 mois au sec! L'aréopage invité à assister au lancement ne permettait pas de différer la date du lancement! Champagne, petits fours & enquiquinements!   Pour couronner le tout, les défauts mécaniques récurrents de sa machinerie avaient différé son entrée en service jusqu’en juillet 1904!   .