La flotte des russes blancs du Général Wrangel

Cette répartition des flottes est la résultante de l'avancée des bolcheviques pendant la guerre civile, les russes blancs ont été acculés en Crimée, puis dans le port de Sebastopol qu'il ont défendu jusqu'au bout, quand la situation n'a plus été tenable ils ont quitté Sebastopol pour Constantinople puis Bizerte, avec une partie de la flotte de la Mer Noire, les navires en état d'appareiller.
Par manque d'entretien et par suite de sabotages, une bonne partie des navires de la flotte de la Mer noire, n'a pu appareiller et a été capturée par les bolcheviques.

Labrador7 a écrit:

La Flotte du Nord n' existait pas.

Oui et non. Il existait une flottille de l'Océan Glacial Arctique (SLO)
A+

Starshiy a écrit:

Labrador7 a écrit:

La Flotte du Nord n' existait pas.

Oui et non. Il existait une flottille de l'Océan Glacial Arctique (SLO)
A+

Comme pour la Mer Caspienne d' ailleurs les Iraniens auront bientôt un Soum ( Fateh )   pour celle-ci mais une Frégate en fait Corvette de perdue !

Voici encore quelques navires de la flotte Wrangel à Bizerte

En 1921 à Bizerte

Au premier plan le dragueur Kitoboy datant de 1915, lors de la dissolution de la flotte Wrangel en 1924 il sera vendu en Italie.
Au second plan le croiseur-yacht Almaz datant de 1903 qui sera démoli en 1934.


De gauche à droite le torpilleur Zarky datant de 1904; les destroyers Kapitan Saken datant de 1907 et Bespokoiny datant de 1913; ils seront démoli entre 1924 et 1933.

La fin de la flotte du Général Wrangel


Pour comprendre le sort de ces navires internés après 1924; la situation change; la France reconnaît le gouvernement soviétique et propose de rendre les navires internés contre le paiement des frais d'entretien de la flotte; devant le refus des soviétique, le gouvernement français dispose des navires internés; seuls quelques navires auxiliaires seront réarmés(1); d'autres seront mis en vente; en effet en ce qui concerne les navires de combat; le traité de Washington limite le tonnage de notre marine, il n'est pas question d'intégrer des navires qui poseraient de gros problèmes de compatibilité avec notre matériel et de pièces détachées; les derniers navires existants seront démoli sur place de 1933 à 1936.

(1) navires conservés par la France:
-navire atelier Krontadt qui devient le Vulcain
-pétrolier Bakou qui devient la Loire
-brise glace Ilia Mourometz qui devient le Pollux
-brise glace Kozma Minim qui devient le Castor, ( seul à ne pas être saisi à Bizerte, mais remis par les anglais qui l'on saisi en mer du Nord)
-remorqueur de sauvetage Tchernomore qui devient le civil Iroise


Le Georgiy Pobiedonosets est un vieux cuirassé datant de 1892 il a été remorqué jusqu'à Bizerte en 1920, il finira démoli en 1936.


En 1934 les destroyers: Derzky;Pylky; Pospechny; Gnevny et le croiseur Général Kornilov en attente de démolition, la démolition du Général Kornilov à l’extrême gauche est bien entamée.

Une photo magnifique montrant 'Elpidifor 410 à Bizerte en 1920 et les russes blancs qui viennent de débarquer.
Les Elpidifor au nombre de 17 numérotés de 410 à 427 étaient des navires de débarquements conçus en 1917 les russes ont été  largement en avance sur ce genre de bâtiments; seuls les 7 premiers ont été terminés comme navires de débarquement à cause de la guerre civile, les autres ont été achevés plus tard  comme navires commerciaux; les trois premiers les 410 à 412 ont terminé leur courte carrière militaire à Bizerte; 410 a été démoli en 1924; 411et 412 ont été vendu et ont fait une longue carrière comme navires commerciaux également, ils ont été coulés au cours de la seconde guerre mondiale.

Citation :

Une photo magnifique montrant 'Elpidifor 410 à Bizerte en 1920 et les Russes blancs qui viennent de débarquer. […]

Bizarrement, les troupes en question semblent plutôt faire mouvement vers le bâtiment (pour embarquer ?) et non en débarquer.

Effectivement c'est une bonne remarque, qui m'appelle a m’interroger sur le lieu, est on bien à Bizerte, ceux qui connaissent pourront peut être y répondre.

Le même cliché existe avec une légende différente :
"Embarquement de matelots et de civils russes à partir des plages de Sébastopol, en 1920."

https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/histoire/la-flotte-blanche-de-la-mer-noire-103969

Les troupes étant en armes sur le cliché et vu la direction de la file d'attente vers le vapeur, en bout de l'estacade, l'embarquement semble beaucoup plus logique.

C'est effectivement plus logique on est donc à Sebastopol au départ, et non à Bizerte à l'arrivée.

D'après la Flotte des russes blancs de Marc Saibène l'Elpidifor 410 serait parti d'Eupatoria en Crimée; on est donc entre le 9 et le 16 novembre 1920 à Eupatoria.

L'aventure du dragueur de mines Kitoboi pour rejoindre la flotte Wrangel mérite d'être contée:


Le dragueur de mines Kitoboi à Bizerte devant le Général Alexieff

L'histoire du Kitoboi mérite d'être contée; ex norvégien Erris ex Gama construit en 1912; 310 t; remorqueur acheté en Norvège pour la marine impériale en 1915, est transformé en dragueur de mines pour la flotte de la Baltique; il s'échappe d'Helsingfors en avril 1918; il intègre la flotte bolchevique, mais fait défection lors d'une patrouille dans le golfe de Finlande le 17 juin 1919, avec 27 officiers à bord décidés à rallier les forces blanches ou qu'elles soient. Il se réfugie un moment à Reval, puis doit appareiller pour éviter la saisie .De meme il quitte Libau pour Copenhague et ainsi de suite jusqu'à Sébastopol en mer Noire qu'il atteint peu avant l'évacuation. Incorporé dans la flotte Wrangel , il ralliera Constantinople puis Bizerte. Vendu en 1926 à un armateur italien, il naviguera désormais comme remorqueur civil sous le nom d'Italo.

китобои baleinier, chasseur de baleine

Merci starshiy, effectivement il a du à l'origine être construit comme chasseur baleinier, d'ailleurs il en a la silhouette; d'où son nom.

Les navires de la flotte de Wrangel, récupérés par la France au titre des réparations pour l'entretien de la flotte des russes blancs; ces photos sous pavillon russe blanc peuvent être comparées avec les modifications apportées par la marine Nationale.( voir au chapitre France).


Le brise glaces ILYA MUROMETS en 1921 à Bizerte qui deviendra le mouilleur de mines Pollux 


L'Ilya Mourometz construit chez Swan Hunter lancé le 25 novembre 1915, en service en 1916; il est armé par les russes blancs, il appareille de Constantinople le 10 décembre 1920 avec la flotte de Wrangel, remorquant les sous-marins Tiulen et Buryeviestnik, le 15 décembre il doit quitter ses sous-marins pour se porter au secours de L'almaz en avarie de machine dans le golfe de Corinthe, le 17 décembre l'Ilia Mourometz remorquant l'Almaz arrivent à Argostoli, ils arrivent à Bizerte le 25 décembre 1920. Il repart de Bizerte le 7 janvier 1921, prend en remorque le pétrolier Bakou qu'il ramène à Bizerte le 15 février 1921. En avril 1922 le brise glace Ilia Mourometz est acquis par l'Etat français en paiement des frais d'entretien de la flotte russe de Bizerte; il est renommé Pollux et est transformé en mouilleur de mines à Lorient de 1927 à 1929; le 3 juillet 1940, il est saisi par les britanniques à Portsmouth, il sert alors d'école de radar; le 5 juillet 1946, il est remis à la Marine française à Cherbourg; le 9 aout 1950, il est remorqué de Cherbourg à Lorient; le 14 mars 1952, il est rebaptisé Télémaque et sert de ponton caserne à Lorient, il est condamné le 22 juillet 1963, et est démoli en 1964 à Lorient.

Le navire atelier Kronstadt


Le navire atelier KRONSTADT en 1921 à Bizerte qui deviendra le français VULCAIN

Ce navire a eu une longue existence; en effet il s'agit à l'origine d'un paquebot de la Hamburg America Line, lancé le 15 septembre 1894 au chantier Blohm et Voss de Hambourg sous le nom de Phoenicia, il entre en service le 15 janvier 1895, sur la ligne Hambourg-Le Havre- New York.

Fin 1904, le Phoenicia est vendu à la Russie ou il est transformé en navire atelier bien équipé; de 1904 à 1918, sous le nom de Kronstadt, il est le navire atelier de la flotte russe de la Mer Noire, en 1918 il est saisi par les allemands et est renommé Fleiss; des 1919 il est récupéré par les russes blancs et reprend son nom de Kronstadt; le 14 novembre 1920, il quitte Sébastopol pour Bizerte, via Constantinople, avec la flotte des russes Blancs du général Wrangel; il transportait pour la traversée 860 hommes d'équipage et 217 civils; il est ensuite interné à Bizerte; dés le mois de décembre 1920, il intéressait les autorités françaises qui l'estimait bien équipé en rechanges et en matériel de réparation. En juillet 1921, il est envoyé à Toulon ou il est inventorié; il contenait en effet les archives et les valeurs emmenées de Crimée; certains soupçonnaient meme un "trésor" emmené par le gouvernement Wrangel.

Le Kronstadt est officiellement acheté en 1923, pour 3 millions de francs, et est armé par la Marine Nationale sous le nom de Vulcain, il prend armement définitif le 1er mai 1924, il est utilisé comme navire atelier en Méditerranée jusqu'en 1933 ; après 1933, il est affecté à l' école des apprentis mécaniciens et chauffeurs à Toulon, ou on pouvait apercevoir sa silhouette particulière à l'Angle Robert, à l'entrée de la vieille darse; il est désarmé en 1937, et vendu pour la démolition en 1938.

Le pétrolier Bakou




Le pétrolier BAKOU qui deviendra le français LOIRE

Le pétrolier Bakou est mis sur cale au chantier de Nikolaïev le 5 février 1915 pour le compte du gouvernement Impérial russe; il est lancé en 1916; non terminé il est évacué de Crimée avec la flotte Wrangel en 1920; un seul de ses deux moteurs est en état de marche; il est remorqué vers Constantinople puis Bizerte ou il arrive le 15 février 1921 en remorque du brise glaces russe Gaidamak; il est interné à Bizerte en meme temps que le reste de la flotte de Wrangel; le 5 aout 1924 il est acheté par le gouvernement français pour 3 000 000 de francs et est rebaptisé Loire et est sommairement remis en état; après quelques essais il rejoint Toulon ou il arrive le 24 décembre 1925; des réparations sont entreprises pour 2 000 000 francs, frais peu rentables puisqu'il a de nombreux ennuis mécaniques; après quelques transports pétroliers entre la France et Bizerte, il est indisponible d'aout 1926 au début 1928; le 29 avril 1929 il est rayé; il est utilisé comme citerne à partir de 1932 à Brest puis à Bizerte; il est condamné le 1er avril 1932; à partir de 1933 jusqu'en 1946 il sert de ponton citerne à Alger; le 20 décembre 1946 il est mis en vente pour la démolition à Alger.

Le remorqueur de sauvetage Tchernomore




Le Tchernomore en 1924 à Bizerte, devenu civil et français il sera plus connu pour ses exploits de sauvetage sous le nom d'Iroise


L'Iroise ex Tchernomore dans un de ses sauvetages qui l'on rendu célèbre

Voici l'histoire du Tchernomore devenu célèbre durant l'entre deux guerres sous le nom d'Iroise:


Le Tchernomore est construit en 1911 à Odessa comme remorqueur de sauvetage pour la Flotte de la Mer Noire de la Marine Impériale russe; il est mis en service le 7 juin 1912. Il participe en juin 1915 au sauvetage du croiseur protégé turc Medjidieh, coulé par une mine lors d'un raid sur Odessa le 3 avril 1915. Le Tchernomore est saisi par les Soviets le 16 décembre 1917. Le 1er mai 1918, il est saisi par les Allemands, en novembre, c'est au tour des Russes Blancs de s'en saisir, puis il est capturé en décembre par les Alliés. Il est utilisé en 1919 dans les opérations de renflouement du cuirassé français Mirabeau, échoué le 7 février 1919 devant Sébastopol. Le 6 avril 1919, il le  remorque au bassin avec le remorqueur Coq de la Marine nationale. Le remorqueur repasse aux mains des Russes blancs le même mois. Il fait partie de la flotte du Général Wrangel; il évacue Sébastopol le 14 novembre 1920, avec des réfugiés à bord. Il s'échoue au cours du trajet à la pointe Attanasio, le 17 décembre, en convoi avec l'aviso Tahure en serre-file. Il est interné à son arrivée à Bizerte le 26 décembre 1920. Acheté en 1924 par l'Union Française Maritime, il est remorqué en avril à Belle-Ile par le mouilleur de mines Pollux, lui aussi un ex de la flotte Wrangel. Remis en état à Saint-Nazaire, il entre en service le 1er octobre 1924 sous le nom d'Iroise; il est commandé successivement par les capitaines Leroy puis Dousset et enfin Malbert le 6 décembre 1924.
 Il déplaçait 1100 tonnes; d'une longueur de 57 m pour 9,35 m de large; sa machine alternative à triple expansion de 1550cv lui donnait une vitesse de 12,6 noeuds. Désarmé en 1933, après 81 sorties et 38 navires sauvés, il s'est rendu célèbre ( son histoire est adaptée au cinéma et inspirera le film: Remorques ); il est racheté en 1935 par la société Algérienne de Sauvetage qui l'arme pendant un an à Brest, avant de l'envoyer à Alger en Juin 1936, où il retrouve le Coq, devenu le Saint Charles, remorqueur et yacht personnel de Charles Schiaffino. Pas pour longtemps puisque l'Iroise est revendu la même année aux Grecs et devient l'Irini Vernicou. En 1939, il passe sous pavillon panaméen et prend le nom d'Atrato, de la Cia Panamena de Remolcadores. Il sert au transport d'émigrants juifs vers la Palestine jusqu'à sa saisie par les Britanniques. Il est coulé le 23 septembre 1943 par une mine en Crète, réparé par les allemands, il est  coulé par eux en octobre 1944; laissé à l'abandon il ne sera démoli qu'en 1951. C'était un navire polyvalent, très bien équipé pour l'assistance, doté de surcroit de deux daviers à l'avant qui lui donne un aspect caractéristique; daviers qui étaient destinés à servir pour les deux câbles télégraphiques existants en Mer noire.