En marge des activités marine
MALI : OPERATION « SERVAL »
► Qu'est-ce que « les forces spéciales françaises » ? Suite...
Le Commandement des opérations spéciales (COS), placé sous les ordres du chef d'état-major des armées (CEMA) et sous l'autorité directe du Président de la République française, rassemble l'ensemble des forces spéciales des différentes armées françaises sous une même autorité opérationnelle, permanente et interarmées. La nécessité d'une telle fédération est apparue après la participation française à la première guerre du Golfe et l'observation des exemples américain (USSOCOM) et britannique (UKSF).
Le COS représente un réservoir d'environ 3 400 hommes, auxquels s'ajoutent 300 réservistes.
Composante Spéciale de l'Armée de Terre :
o la Brigade des forces spéciales terre (BFST) de l'Armée de terre, basée à Pau regroupe :
le 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (1er RPIMa), spécialisé dans les actions terrestres commandos du type RAPAS (recherche aéroportée et actions spécialisées : « CTLO » (Contre Terrorisme Libération d'Otages) – « THP » (Tireurs Haute Précision) – « GDC » (gardes du corps) – « PAT SAS » (patrouilles SAS spécialisées, dans le désert) - Chuteurs « OPS » et « SOTGH » (saut opérationnel à très grande hauteur), « RPO » (RAPAS plongeur offensif) - Équipier « RAPAS » spécialisé « jungle » (formé au Centre d'instruction de la guerre dans la jungle de Manaus au Brésil) - Équipier « RAPAS » spécialisé montagne etc…
le 13ème régiment de dragons parachutistes (13ème RDP), spécialisé dans le renseignement en milieu hostile (Spécialiste milieu nautique (plongeurs Intervention Offensive, nageurs-palmeurs, Kayakistes - saepe aquila semper leo, spécialiste montagne en milieu grand froid et en zone équatoriale (du Brésil à l'Oural, la montagne et la forêt sont leurs terrains de prédilection) - Spécialiste désert, mobilité et immersion en zone désertique - Spécialiste 3e dimension, sauts de grande hauteur (HAHO/HALO -High Altitude-Low Opening-, jusqu'à 10 000 mètres avec assistance respiratoire – tout comme le CPA 10 et les commandos Marine) - Spécialiste Transmission et traitement de l'information),
le 4ème régiment d'hélicoptères des forces spéciales (4ème RHFS), une unité d'hélicoptères basée à Pau,
la compagnie de transmissions de la BFST, basée à Pau.
13ème RDP
Composante Spéciale de la Marine nationale :
o Places sous l’autorité d'ALFUSCO basé à Lorient, les six Commandos marine de la Marine nationale constituent la branche spéciale de la Force des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO):
le Commando « Hubert » (chuteur opérationnel, action sous-marine et contre terrorisme),
le Commando « Jaubert » (assaut et contre terrorisme),
le Commando « Trepel » (assaut et contre terrorisme),
le Commando « de Penfentenyo » (reconnaissance),
le Commando « de Montfort » (appui et destruction à distance),
le Commando « Kieffer » (commandement et appui opérationnel, technologies de pointe),
la branche opérationnelle de la Base des Fusiliers Marins et Commandos, notamment le Secteur des Vecteurs Nautiques Commando, SVNC (vecteurs nautiques d'assaut mer et équipages opérationnels),
les Escouade de contre-terrorisme et de libération d'otages (ECTLO) constituant la composante anti-terroriste de la Marine nationale sur la façade maritime atlantique (contrepartie du commando « Hubert » situé en région maritime Méditerranée) et anciennement connues sous l'appellation de groupe de combat en milieu clos, GCMC, ont été intégrées depuis 2001 au sein des commandos « Jaubert » et « Trepel ».
Composante Spéciale de l'Armée de l'Air :
o Placées sous l'autorité du Bureau des Forces Spéciales Air (BFS) de la Brigade Aérienne des Forces de Sécurité et d'Intervention (BAFSI) :
le commando parachutiste de l'Air n°10 (CPA 10), (désignation d'objectifs et le guidage laser des munitions - reconnaissance, saisie et remise en oeuvre de zones aéroportuaires - investigation et extraction - patrouille motorisée - sauts à très grandes hauteurs - assauts lourds - tireurs d'élite),
l'escadron de transport 3/61 « Poitou » (maîtrise des capacités tactiques inédites, dont le vol sous jumelles de vision nocturne),
l'escadrille spéciale d'hélicoptères (ESH), sur EC-725 caracal, colocalisée à Pau avec le 4ème RHFS de la BFST.
Extrait de l’interview du général Christophe Gomart (qui est à la tête du Commandement des opérations spéciales (COS) depuis 2011). Par définition, c'est un homme de l'ombre, qui parle peu, voire pas du tout. Exceptionnellement, il a accepté de répondre au Figaro Magazine (décembre 2012).
Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian encadré par le général Christophe Gomart
et le patron des forces spéciales américaines, l'amiral William Mc Raven
Le COS a 20 ans d'existence cette année. Quel bilan faites-vous de ces deux décennies ?
Je pense aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à tous les pays avec lesquels la France a passé des accords de coopération militaire. Nous nous enrichissons ainsi de nos méthodes et de nos différences. Troisième point: le COS a la chance de disposer de moyens qui lui sont dédiés (avions, hélicoptères, commandos). Au gré des besoins, il les utilise pour remplir sa mission. Les 3000 membres des forces spéciales se connaissent, s'entraînent ensemble, répétant jour après jour ce vers quoi nous tendons: le geste parfait.
Quand le chef d'état-major des armées nous assigne un objectif, nous devons être en mesure de l'atteindre vite, fort et bien. Enfin, pour encore améliorer ce dispositif, nous avons mis l'accent sur le renseignement. Sans renseignement, pas d'opérations spéciales. C'est pourquoi le 13ème régiment de dragons parachutistes (RDP), spécialisé dans la recherche du renseignement dans tous les milieux, nous a rejoints il y a dix ans.
De façon plus globale, comment le COS s'insère-t-il dans le dispositif antiterroriste ?
Nos homologues américains, constatant les progrès qu'ils ont réalisés dans la lutte contre le terrorisme depuis dix ans, disent que le 11 Septembre a été un catalyseur leur ayant permis de mettre en place de solides processus de gestion interministérielle. Ils ont réussi à établir une synergie dans l'échange des informations et une synchronisation des actions. Ce que je constate actuellement, c'est une coopération accrue entre le COS et les forces spéciales étrangères dans des actions visant à combattre les réseaux terroristes dans la profondeur, là où ils sont vulnérables ; je pense notamment aux zones refuges ou aux lignes de communication. En matière d'action, le COS offre donc à la lutte interministérielle tournée vers la « ligne de front » (c'est-à-dire le territoire national ou les intérêts directement stratégiques) la capacité de lutter en dehors du territoire national, permettant ainsi de maintenir au loin les menaces qui pourraient frapper notre pays. L'effort des années à venir sera d'unifier ces deux stratégies complémentaires. Cela passe, entre autres, par un meilleur partage du renseignement à fin d'action entre les agences des différents ministères.
En fait, vous souhaitez une mutualisation du renseignement...
Nous avons besoin d'un renseignement précis et actualisé pour anticiper, planifier et conduire nos opérations. Aujourd'hui, le COS bénéficie de renseignements fournis par la Direction du renseignement militaire (qui est d'ailleurs aussi alimentée par le COS). Il paraît nécessaire, pour augmenter notre efficacité, de favoriser une plus grande mise en commun de renseignements d'origine militaire - DRM (Direction du Renseignement Militaire) et DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), voire DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) - ou civile - DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), DNRED (Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières), Tracfin (cellule française de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme). La diversité d'origine de ces renseignements permet en effet d'apporter un éclairage complet sur un même objectif, de reconstruire le « puzzle », de le compléter en réorientant la recherche si besoin. Dans le cadre par exemple d'une opération de capture d'un criminel de guerre en Bosnie (ce que nous avons fait au début des années 2000), cela permet de reconstituer ce que nous appelons son pattern of life, c'est-à-dire sa façon de vivre, afin d'agir au moment où il s'y attendra le moins.
Autre exemple: en Afghanistan, les opérations menées conjointement entre les forces spéciales de la coalition et la police afghane sont rendues possibles grâce à l'ensemble des renseignements de diverses provenances collectés auprès de la cellule de fusion du renseignement de l'Isaf (force internationale d'assistance à la sécurité). Sur le socle de ces renseignements, ces opérations de police ont permis l'arrestation de nombreux responsables de réseaux insurgés afin qu'ils soient jugés et leurs réseaux démantelés.