BATAILLE NAVALE DE BENGHAZI
(7-13 JANVIER 1949)
CONTEXTE La Seconde Guerre Mondiale reprend le 1er septembre 1948 (après la «guerre de trois mois» de septembre à décembre 1939) quand Himmler, Führer du Reich (mais pour beaucoup la créature de son chancelier, Reynhard Heydrich) déclara l'Etat de guerre avec la France et la Grande Bretagne.
De son côté, les italiens hésitèrent à suivre leur allié allemand. La situation économique de l'Italie c'était clairement amélioré depuis 1939. La découverte de pétrole à la fin des années trente en Adriatique ainsi que de minerais de fer en Vénétie-Julienne offrait au régime mussolinien la possibilité de rendre crédible sa politique d'autarcie, politique bien théorique.
Ce n'est donc que le 14 octobre 1948 que les relations diplomatiques furent rompues entre la France et l'Italie.
Néanmoins, les opérations furent des plus calmes, quelques escarmouches navales eurent lieu à proximité des côtes pendant que les sous marins des deux pays prélevaient leur part sur les cargos et les pétroliers des deux camps.
Ce n'était que partie remise avant qu'une véritable guerre éclate entre les deux pays. Précisément trois mois.
TUNISIE ET LIBYELes forces françaises en Tunisie : un constant renforcementArmée de terre Placé depuis janvier 1947 sous le commandement du général de Freydenberg, les Forces d'Armées de Tunisie ont été profondément modernisées et organisées. En 1939, les FAT étaient composées des grandes unités suivantes :
-81ème Division d'Infanterie d'Afrique
-84ème Division d'Infanterie d'Afrique
-88ème Division d'Infanterie d'Afrique
-180ème Division d'Infanterie d'Afrique
-1er Regiment Etranger de Cavalerie
-6ème Division Légère de Cavalerie
-4ème Brigade de Cavalerie
-3ème Régiment de Chasseurs d'Afrique.
-Région fortigiée du Sud-Tunisien (Ligne Mareth)
En 1943, les 88ème et 180ème DIA furent transformés en Divisions d'Infanterie Motorisée et donc rebaptisé 88ème et 180ème DIMA. Pendant que la 84ème DIA fût dissoute ne laissant que trois divisions d'infanterie en Tunisie. Les 1er REC et 3ème RCA furent intégrés à la 4ème brigade de cavalerie qui devint donc une division légère de cavalerie. En 1943, les FAT disposaient donc des unités suivantes :
-88ème Division d'Infanterie Motorisée d'Afrique (DIMA)
-7ème régiment de tirailleurs tunisiens
-17ème régiment de tirailleurs algériens
-8ème régiment de tirailleurs marocains
-68ème régiment d'artillerie d'Afrique
-180ème Division d'Infanterie Motorisée d'Afrique (DIMA)
-6ème régiment de tirailleurs marocains
-13ème régiment de tirailleurs sénégalais
-16ème régiment de tirailleurs algériens
-75ème régiment d'artillerie d'Afrique
-81ème Division d'Infanterie d'Afrique (DIA)
-8ème régiment de tirailleurs tunisiens
-24ème régiment de tirailleurs sénégalais
-12ème régiment de tirailleurs marocains
-82ème régiment d'artillerie d'Afrique
-4ème Division Légère de Cavalerie (motorisée)
-1er régiment étranger de cavalerie
-3ème régiment de chasseurs d'Afrique
-17ème régiment de cuirassiers
-69ème régiment d'artillerie d'Afrique
-7ème régiment du génie
-6ème Division Légère de Cavalerie
-2ème régiment étranger de cavalerie
-1er régiment de chasseurs d'Afrique
-19ème régiment de cuirassiers
-76ème régiment d'artillerie d'Afrique
-9ème régiment du génie
Ces cinq divisions alignaient un total de 50000 hommes, un chiffre conséquent mais encore inférieur aux effectifs de l'armée italienne en Libye (
Esercito Italiano in Libia EIL) qui affichait officiellement 75000 hommes (sans parler des chemises noires et de différentes unités auxiliaires au niveau militaire douteux).
Le Hotchkiss H-39Un renforcement tant matériel qu'humain était nécessaire. En 1945, une division cuirassé de réserve (DCR) fût créé à Tunis. La 9ème DCR reçut du matériel déclassé de métropole (Somua S-40, Hotckiss H-39, quelques B1bis) mais largement supérieur à celui aligné par l'EIL.
Néanmoins au moment où éclate la guerre entre Paris et Rome, la 9ème DCR à commencé son réequipement avec du matériel plus moderne comme le Somua S-45 armé d'un canon de 57mm (adaptation du 6 livres britannique) d'une mitrailleuse de 7.5mm coaxiale et d'une autre dans la coque, le Somua AS-45 _une canon d'assaut_ avec un canon de 75mm en caisse plus une mitrailleuse de 7.5mm en tourelle simple ou le Berliet VTT-1, un transport de troupes blindé chenillé armé d'une mitrailleuse de 7.5mm.
La 9ème DCR aligne donc deux régiments de char (17ème régiment cuirassé et 44ème régiment de chars de combat équipé de Somua S-40 puis S-45) deux régiments d'infanterie motorisée (45ème et 57ème RI), un régiment d'artillerie (28ème RAM), un régiment du génie (12ème RG), un groupement logistique divisionnaire et un groupement de reconnaissance motorisé
A cette division de 15000 hommes s'ajoutèrent une nouvelle division d'infanterie motorisée, la 17ème DIM jusqu'ici basée à Clermont Ferrand et qui fût transféré en 1946 pour couvrir le Sud-Tunisien. Cette division était composée de trois régiments d'infanterie (174ème, 177ème et 181ème RI), un régiment de char (789ème RCC équipé de Somua S-42 à canon de 47mm), un régiment d'artillerie motorisé (17ème RAM), un régiment du génie (5ème RG), un groupement logistique divisionnaire et un groupement de reconnaissance motorisé.
Paras du 601ème GIA sur les Champs Elysées le 14 juillet 1938La création de l'infanterie de l'air en 1937 avait montré l'intérêt d'une telle unité. Les 601ème et 602ème GIA basés respectivement à Reims et à Baraki en Algérie furent transformés en régiments pendant que le Commandement des Transports Aériens se dôtait d'appareils adaptés au largage de parachutistes.
Les 601ème et 602ème RIA furent rebaptisés 1er et 3ème Régiments de chasseurs de parachutistes en 1944 et basés en métropole à Reims. Un troisième régiment, le 5ème régiment parachutiste est créé en 1945 formant la 1ère brigade parachutiste avec un régiment d'artillerie légère, le 1er RAP et un groupement de cavalerie parachutiste, le 1er GCP.
Cette brigade est chargé en cas de conflit de sauter sur l'Allemagne ou sur l'Italie mais ne peut pas couvrir l'ensemble des régions. En 1947, le général de Freydenberg obtient l'autorisation de créer un régiment parachutiste, le 3ème régiment parachutiste basé à Bizerte est censé pouvoir sauter sur Benghazi ou Tripoli pour par exemple s'emparer des aérodromes militaires.
Au moment où éclate la guerre entre la France et l'Italie, les FAT disposent des moyens terrestres suivants :
-88ème Division d'Infanterie Motorisée d'Afrique
-180ème Division d'Infanterie Motorisée d'Afrique
-81ème Division d'Infanterie d'Afrique
-4ème Division Légère de Cavalerie
-6ème Division Légère de Cavalerie
-9ème Division Cuirassé de Réserve
-17ème Division d'Infanterie Motorisée
-3ème Régiment Parachutiste
soit un total de 82000 hommes
Photos de la ligne MarethLe Secteur Fortifié de Tunisie (SFT) est l'appélation administrative de la Ligne Mareth construite entre 1937 et 1941 pour couvrir le déploiement des FAT. Bien que surnomée «Ligne Maginot Africaine», la ligne Mareth était bien plus modeste dans son étendue et dans son équipement.
Elle s'étend entre la ville de Mareth et celle de Tataouine soit sur 45 kilomètres s'appuyant sur le Wadi Zigzaou. Elle se compose de 40 casemates d'infanterie armés de canons de 47mm, de mitrailleuses de 7.5 et de 13.2mm, de mortiers de 81mm et de 8 grands casemates d'artillerie équipés de canons de 75 et de 155mm (plus des mitrailleuses de 13.2mm et des canons de 37mm).
Le SFT est armé par le 1er régiment d'infanterie de forteresse d'Afrique (1er RIFA) mais en temps de guerre, des points d'appui tactique peuvent être occupés par la 17ème DIM basée à Gabès. Lors de la mobilisation des champs de mines sont installés ainsi que des barbelés.
Armée de l'air La présence de la base navale de Bizerte impose à l'armée de l'air un certain nombre de servitudes et une présence aérienne non négligeable. D'importants travaux d'infrastructures sont réalisés entre 1943 à 1946 avec la construction de trois aérodromes en dur à Tunis, Kairouan et Gabès.
Le Commandement des Forces Aériennes en Tunisie (ComAir Tunisie) est installé sur la base aérienne de Tunis dispose de deux groupes de chasse, de deux groupes de bombardement, d'un groupe de reconnaissance, d'un groupe de coopération et de liaison, d'un groupe de transport et d'un groupe de reconnaissance maritime qui doit (en théorie) coopérer avec l'Aéronavale.
En ce qui concerne l'équipement, le ComAir Tunisie à longtemps été équipé d'appareils plus anciens que les unités en métropole, faute de menace crédible. Le renforcement de l'aviation italienne en Libye (déploiement de Piaggio P108 quadrimoteurs en 1944) entraina une profonde modernisation des forces aériennes françaises en Tunisie.
Dewoitine D-520 en vol-Escadre de Chasse n°17 basé à Tunis : escadrille GC I/17 équipée de 16 Dewoitine D-520, escadrille GC II/17 équipée de 16 Dewoitine D-520, escadrille GC III/17 équipée de 16 Dewoitine D-520 et escadrille GC IV/17 équipée de 16 Hanriot NC-600
Le Bloch MB155 est la version améliorée du Bloch MB152-Escadre de Chasse n°27 basé à Gabès : escadrille GC I/27 équipé de 16 Bloch MB-155, escadrille GC II/27 équipé de 16 Bloch MB-155, escadrille GC III/27 équipé de 16 Arsenal VG-33 et escadrille GC IV/27 équipé de 16 Hanriot NC-600
Lioré et Olivier Léo 451-Escadre de Bombardement n°32 basé à Kairouan : escadrille GB I/32 équipée de 16 Amiot 354, escadrille GB II/32 équipée de 16 Lioré et Olivier Léo 451, et escadrille GB III/32 équipée de 16 Lioré et Olivier Léo 451
Bréguet Br693 en vol-Escadre de Bombardement n°42 basé à Gabès : escadrille GB I/42 équipée de 16 Bréguet Br693, escadrille GB II/42 équipée de 16 Bréguet Br693 et escadrille GB III/42 équipée de 16 Loire Nieuport LN420
Bloch MB174-Escadre de Reconnaissance n°10 basé à Tunis : escadrille GR I/10 équipée de 16 Bloch 174, escadrille GR II/10 équipée de 16 Bloch 174, et escadrille GR III/10 équipée de 16 avions biplans ANF-Les Mureaux AN119
Potez 63-11-Escadre de Coopération et de Liaison n°20 basé à Kairouan : escadrille GR I/20 équipée de 16 Potez 63.11 et escadrille GR II/20 équipée de 16 Potez 63.11
-Escadre de Reconnaissance Maritime n°11 basé à Gabès : escadrille GRN I/11 équipée de 20 Bloch MB175, escadrille GRN II/11 équipée de 20 Bloch MB175 et escadrille GRN III/11 équipée de 20 Bloch MB163
-Escadre de Transport n°2 basé à Tunis : escadrille GT I/2 équipée de 16 Bloch MB180 (bimoteurs), escadrille GT II/2 équipée de 16 Bloch MB160 (quadrimoteurs) et escadrille GT III/2 équipée de 16 Farman 224
Le ComAir Tunisie dispose d'un total de 128 chasseurs (48 Dewoitine D520, 32 Bloch MB-155, 16 Arsenal VG-33 et 32 Hanriot NC-600), 96 bombardiers (16 Amiot 354, 32 Lioré et Olivier Léo 451, 32 Bréguet Br693 et 16 Loire Nieuport LN420), 80 avions de reconnaissance et de coopération (32 Bloch MB174, 32 Potez 63.11 et 16 ANF-Les Mureaux AN119), 60 avions de patrouille maritime (40 Bloch MB175 et 20 Bloch MB163) et 48 avions de transport (16 Bloch MB180 16 Bloch MB160 et 16 Farman 224) soit un total de 412 appareils.
Marine Nationale La base navale de Bizerte est l'une des principales bases navales françaises. La proximité de l'Italie à dissuader la marine d'y baser en permanence des cuirassés comme elle l'envisagea un temps. Il n'y à donc en Tunisie que des navires légers, les cuirassés, les porte-avions et les croiseurs n'y faisant escale que pour ravitaillement et réparations.
-9ème Division de contre-torpilleurs (9ème DCT) devenue le 1er janvier 1949 9ème DEE (Division d'Escorteurs d'Escadre) : Le Triomphant L'Indomptable et Le Malin
-12ème DEE (ex 12ème DCT) : Volta Desaix Hoche
-6ème Division de Torpilleurs : L'Entreprenant, Le Corse, Le Provencal et Le Béarnais
-10ème Division de Torpilleurs : L'Implacable, Le Fidèle, Le Formidable et L'Imprenable
-7ème Division d'Escorteurs Légers composée des escorteurs rapides Enseigne Balande, La Joyeuse, La Trompeuse et La Furieuse.
-9ème Division de Sous Marins (9ème DSM) avec les sous marins Aber Wrach Ile de Batz et Ile de Porquerolles (classe Rolland Morillot)
-10ème Division de Sous Marins (10ème DSM) avec les sous marins Ile d'If Les Sanguinaires et Tromelin (classe Rolland Morillot)
-17ème Division de Sous Marins (17ème DSM) avec les sous marins Germinal Floréal et Prairial (classe Phenix)
-23ème Division de Sous Marins (23ème DSM) avec les sous marins Messidor Thermidor et Fructidor (classe Phenix)
-20ème Division de Sous Marins (20ème DSM) avec les sous marins mouilleurs de mines Turquoise Rubis Saphir et Nautilus
-Patrouilleurs Arc et Fronde (classe Arc)
-Chasseurs de sous marins CH20 Sartène CH21 Calvi
-Chalands de débarquement d'Infanterie et de Chars CDIC 5 et 6
-Dragueurs de mines Scorpion et Sagitaire
-Ravitailleur d'hydravions Sans Pareil
-Pétrolier L'Adour
-Cargos Marie-Gabrielle Marie Antoinette Jeanne Thérèse