Bonjour à tous. Comme promis et avant mon départ pour Lisbonne voici ce que j'ai retenu de la lecture du dernier HS de DSI
EDITORIALEté 2024 comme tous les deux ans, exercice RIMPAC (Rim of the Pacific) sauf que cette année la France qui d'habitude déployait une frégate de surveillance à engagé la frégate
Bretagne aux capacités nettement supérieures.
Plus intéressants des pays qui n'ont aucun lien historique avec la région déploient des moyens lourds comme l'Allemagne et l'Italie.
La présence européenne dans la zone n'à jamais été aussi importante depuis longtemps avec le déploiement à venir du porte-avions Charles de Gaulle et de son groupe de combat. En 2025 le porte-avions HMS Queen Elizabeth doit y être déployé avec notamment la frégate néerlandaises Evertsen.
C'est intéressant mais il faudrait davantage de coordination entre les différents pays européens.
RETOUR A LA HAUTE INTENSITENavalisation des relations internationales : l'impératif opératif-La recomposition brutale de l'ordre international à laquelle nous assistons est aussi une navalisation. Elle est visible en Mer Noire, en Mer Rouge et dans la région Indopacifique. Elle se remarque aussi dans l'attention que prêtent les Etats au développement de leurs capacités.
-Dévellopement cumulatif et proliférant. Cumulatif d'une part parce que les catégories traditionnelles de bâtiments et de systèmes ne sont pas détronées par de nouveaux systèmes dont l'utilisation est à présent attestée qu'il s'agisse de drones d'attaque de surface ou de missiles balistiques antinavires.
-De groupes non-étatiques disposent de moyens jadis réservés aux états comme des drones et des missiles balistiques.
-La petite marine ukrainienne à interdit la Mer Noire à une marine russe qui sur le papier était bien plus puissante.
-Développement spéctaculaire mais cela n'implique pas de révolutions tactiques. Ce qui compte c'est de voir le plus vite, d'agir le plus vite et de frapper le plus fort.
-La guerre des mines, l'importance des défenses côtières, les capacités sous-marines et bien d'autres systèmes ne sont pas déclassées mais bénéficient au contraire d'une nouvelle jeunesse avec l'aide notamment de l'IA ou encore du tissage de toiles multidomaines, les rendant plus efficientes et finalement peut être plus utiles.
-Les grandes puissances navales conservent leur statut mais peuvent connaître de réelles crises comme les Etats-Unis mais aussi le Royaume-Uni. La France se maintient mieux mais il y à beaucoup d'inerties avec des programmes s'étant sur une très (trop ?) longue durée.
Les autres marines de la zone Atlantique-Méditerranée tendent à accroitre leur tonnage comme leurs capacités. Des pays comme le Danemark envisagent de retrouver des capacités perdues en l'occurence la force sous-marine.
Dans le Pacifique la marine chinoise poursuit sa montée en puissance tout comme de manière moins éclatante les marines japonaises, sud-coréennes, singapouriennes, australiennes, taïwanaises et indonésiennes.
La marine indienne se hâte lentement. Sa montée en puissance est continue et lente même si on semble assister à une accélération des constructions il est vrai fort lentes par le passé.
L'Iran à adopté une stratégie de compensation par missiles et proxys interposés qui à fait ses preuves.
-«Certes donc, plusieurs évolutions sont spectaculaires. Mais il faut aussi les recadrer : commander des navires et les admettre au service ne suffit pas : d'une part, les marins sont aussi aux logiques du DORESE (doctrine, organisation, ressources humaines, entrainement, soutien, équipement). Cependant les déficits et manquements que l'ont peut observer chez certains peuvent ainsi se résorber. D'autre part, évaluer l'efficacité d'une marine passe aussi par son intégration avec les autres armées et, en ce sens»-Il faut inclure les forces aériennes de même que les dimensions spatiales et cyber.
-En ce sens, le processus de navalisation est en trompe-l'oeil. Il compte certes sur des flottes plus dynamiques, plus étoffées et disposant de systèmes d'armes variés. Mais il passe aussi par l'enjeu, moins aisément quantifiable et visible, du commandement et de la recherche d'une plus grande efficience au combat dans l'usage des moyens. C'est là qu'interviennent les logiques liées au combat multidomaine/M2MC (multimilieux, multichamps) dont les implications sont importantes pour les marines. -Plus grande interopérabilité entre elles, de feux bien plus intégrés avec une meilleur partage de l'information provenant de sources plus diverses. Rôle important de la connectivité et de l'intelligence artificielle.
-Hypothèses de nouvelles options en termes d'art opératif et de ciblage depuis ou vers la mer.
-On pourrait se dire qu'il n'y à là rien de bien neuf.
-Il s'agit à terme d'opérer en interarmées, en international en temps réel avec des planifications beaucoup plus fines en s'appuyant sur des sources plus diversifiées, par exemple un drone commandant le tir d'un missile de croisière embarqué sur une frégate.
-«En fin de compte, on pourait donc avoir affaire à des dispositifs de force plus agiles, mais où les marins vont deevoir entrer dans des rationalités qui dépassent la stricte guerre sur mer. Ce ne sera pas un problème en France ce qui devrait donner à la Marine Nationale un avantage comparatif sur d'autres marines au moins temporairement»Un processus de navalisation aux ramifications complexes (interview de Niccolas Mazzucchi, directeur de recherche, Centre d'Etudes supérieures de la Marine et auteur de La confrontation en mer, l'avenir de la stratégie navale)-Un certain nombre d'Etats cherche un positionnement plus fort dans les capacités d'action en mer
-Aucune région du monde n'est épargnée
-Les marines concernées veulent quitter le statut d'une marine locale (brown water navy) pour devenir une marine régionale (green water navy) voir à portée transcontinentale (blue water navy).
-Deux exemples viennent en tête : Turquie et Inde.
-Pour l'Inde sa marine cherche à disposer d'une capacité aéronavale forte. La posture navale indienne est plus fuite que la posture terrestre est très ferme. La marine est ici pensée comme un outil capable de «briser un encerclement» et de rendre une liberté de manœuvre stratégique ce qui explique l'accent mis sur l'aéronautique navale ainsi que sur les sous-marins.
-Et côté turc ? C'est semblable sauf qu'il n'y à ici aucune pression d'une compétiteur extérieur. Les deux pays cherchent une évolution quantitative et qualitative.
Le PHA Anadolu (L-400)-La marine turque qui fût longtemps une marine aux capacités limitées avec souvent des unités d'occasion va augmenter ses capacités avec des sous-marins plus modernes, des unités de surface dernier cri et même un porte-aéronefs, le navire amphibie Anadolu pouvant devenir à terme un porte-drones.
-Augmentation des capacités des marines d'Afrique du Nord.
-On constate à la fois une augmentation nette du nombre d'unités pour les marines à portée régionale et celle des capacités de chacune des unités.
-«Sans entrer dans une logique de catalogue géographique, il est ainsis possible de distinguer trois grandes tendances dans ce réarmement, souvent liées». -Prolifération des sous-marins d'attaque à propulsion conventionnelle souvent munis d'AIP et un accent mis sur l'aéronavale qu'elle soit pilotée ou non.
-Changement de la géostratégie des exercices navals ? La première soulignée en France par la logique Polaris portée par le Centre du combat naval, est celle d'une meilleure préparation aux environnements dégradés.
La donne stratégique et opérative profondément changé, nécessitant de s'y adapter dès l'entrainement. La possibilité de prévoir des séquence en «mode dégradé» sans accès aux systèmes type GPS par exemple permet de remettre en pratique certains fondamentaux.
En outre les exercices navals entre alliés sont aujourd'hui plus ouverts dans cette logique d'approfondissement des partenariats.
Moins d'exercices nationaux et plus d'exercices internationaux. A l'heure actuelle, la tendance est à l'inclusion pour accroitre la profondeur de la coopération. Croissance des forums ou des cadres de coopération et de discussion, les formats trilatéraux ou quadrilatéraux se multiplient.
-Durcissement de la confrontation en haute mer avec la nécessité d'augmenter la salve ce qui passe en partie par une augmentation du tonnage des unités de combat de surface. Cela s'explique par la volonté d'augmenter le nombre de cellules de lancement vertical.
-Les marines qui ne peuvent ou ne veulent s'équiper de «croiseurs» pourraient compter sur la robotique avec des plate-formes dronisées. Cela pose la question de la résilience des moyens de communication mais aussi de la limite des conceptions modulaires, le fiasco du programme américain LCS étant dans toutes les têtes.
-Le couple navires de surface/drone de surface pourrait avoir le même impact que le couple frégate/hélicoptères.
-Toutefois pour sortir de l'approche centrée sur le capacitaire, il importe également de considérer que l'art du commandement, en regard de l'évolution du contexte international, du durcissement prévisible de l'évolution des technologies militaires doit être revitalisé.
-La guerre d'Ukraine a été sur le plan naval extrêmement riche d'enseignements même si il faut rappeler le cadre géographique particulier (mer de taille réduite quasiment fermée).
La mine à un rôle clé dans la guerre navale ce que les puissances euro-atlantiques ont oublié quand au drone de surface ce n'est après tout que la renaissance du brulot souvent utilisé par une marine en infériorité numérique face à une marine bien plus puissante.
-Augmentation très forte de la létalité de la terre vers la mer, les nouveaux missiles antinavires ont toute une capacité anti-terre prononcée. L'artillerie navale à augmenté la portée et la précision de ses feux.
-Cela rend difficile un débarquement amphibie massif.
-«La Mer Noire est un exemple extrême de combat dans les zones littorales et côtièress, dont les leçons doivent être tirées pour nos appareils de force, mais qui ne peuvent être extrapolées telles quelles pour les actions de haute mer dans lesquelles les dynamiques sont profondément différentes»-Il faut veiller à la sécurité et la sureté des communication. Avec la quantité incroyable d'informations à échager, la bande passante devient aussi importante que la radio ou le télégraphe jadis.
-Quand on considére le M2MC d'un point de vue naval, il est possible de regrouper une partie des milieux et champs en une couche strategique haute (espace,cyber, électromagnétique et perceptions) qui représente une couche du «savoir et du faire savoir».
Cette couche est fondamentale car elle réunit les capacités de navigation, de positionnement, de guidage et de communication. Sans elle,une force navale est sourde et aveugle, elle voit sa boucle DADA (Détection Analyse Décision Action) s'étendre dramatiquement et perd donc la capacité de fulgurance vis à vis de son adversaire.
La couche strategique basse regroupe les fonds marins et sous-marins. La supériorité dans cette couche permet ainsi de dénier à l'adversaire une partie de sa liberté d'action. En outre avec l'accroissement des capacités de frappe contre terre des sous-marins, cette capacité de faire peser des menaces depuis la couche stratégique basse s'étend de la mer à la terre.
-«C'est donc bien une articulation verticale multicouche (haute, basse, médiane qui regroupe les milieux air-mer-terre) qui doit être considérée.»-Il faut des liaisons de données redondantes et mieux protégées, une prolifération satellitaire _notamment par des constellations en orbite basse_ rendant illusoire la possibilité de couper l'accès à l'espace, de meilleures capacités de guerre électronique défensive.... .
Missile Warfare-Depuis deux ans le monde est en cours de recomposition, une recomposition chaotique avec des tensions et des crises (très) graves. Sur le champ de bataille, les missiles occupent une place de première ordre. En mer en particulier, la capacité d'une unité de combat se mesure par la quantité et la qualité des missiles dont elle dispose.
-Exemple frappant : ce sont des frégates lance-missiles qui protègent la navigation commerciale en Mer Rouge ce qui pourrait avoir un impact sur les capacités des patrouilleurs océaniques. En effet les houthis ne sont pas de simples pirates armés d'AK-47 et de RPG qui peuvent être repoussés par des équipes de sécurité armée. Non c'est un groupe non-étatique bien soutenu par l'Iran qui dispose de missiles balistiques, de missiles antinavires et de drones.
-Le missile est un vecteur d'attaque et un vecteur de défense. Il apparaît à la fin du second conflit mondial. Les progrès ont été constants en terme de portée, de puissance et de précision.
-Le missile malgré l'apparition du drone et du robot est toujours là et bien là. Il est subsonique et supersonique mais aussi hypersonique.
-Comme jadis il y avait le boulet et la cuirasse, il y à le missile d'attaque et le missile de défense. Ce dernier qui jadis ne pouvait intercepter que des avions peut désormais stopper des missiles y compris balistiques.
-L'apparition des cellules verticales et des radars multifonctions ont révolutionné l'emploi des missiles surface-air tant sur le plan quantitatif (augmentation de la salve) que qualitatif (efficacité et réactivité).
-Ces progrès ont été stimulés par le contexte de la guerre froide avec la crainte que les soviétiques ne saturent les défenses d'un groupe aéronaval américain par des missiles mer-mer et air-mer.
Système Aegis-Avec les futures attaques en essaims pilotés par l'IA ce mode de fonctionnement symbolisé par le système américain Aegis garde toute sa pertinence.
-Le missile applique un fort effet de dilatation tactique. Là où l'artillerie lourdes des cuirassés de jadis ne portait pas au delà de 40km le missile permet de frapper à plus de 200km.
-Cela impose une dispersion des moyens pour éviter qu'une salve ne mette hors service plusieurs navires en même temps. Cela à aussi pour effet de rendre plus difficile le ciblage, imposant des moyens supplémentaires de surveillance, d'acquisition de cibles et par corollaire un besoin accru de bande passante et de communications protégées.
-En dépit de l'apparition de nouveaux moyens (robots, drones et intelligence artificielle), le missile va rester l'arme principale de l'engagement sur mer. Rappelons qu'au 19ème on pensait pouvoir utiliser l'éperon au même niveau que l'artillerie. On connait la suite..... .
-Le drone arme souvent plus coûteuse impose l'engagement de missiles bien plus coûteux. Coilà pourquoi on les qualifie d'armes d'usure. Cela entraine le maintien d'une artillerie à bord qui pourrait compenser le manque de missiles ou la volonté d'économiser de précieux vecteurs de défense contre des cibles plus importantes. Rappelons que récemment un hélicoptère Panther français à abattu un drone houthis avec sa mitrailleuse de sabord.
-En attaque comme en défense le missile n'est pas prêt de disparaître. En effet les robots et les drones vont embarquer des missiles, dévenant l'équivalent naval des loyal wingman des forces aériennes.
Cela imposera comme vu plus haut de solides moyens de ciblages (radars, drones, satellites) et donc des moyens de communication toujours plus importants, communication qui pourraient devenir à la tour des talons d'achille d'un système.
Pour éviter une saturation intellectuelle, l'I.A devrait permettre aux état-majors de se concentrer sur la conduite des opérations.
-En clair le drone ne va pas remplacer le missile mais va décupler son efficacité.
Mission Française en Mer Rouge : quand les intérêts économiques se heurtent aux enjeux politiquesLa frégate Alsace-Du 12 janvier au 4 avril 2024, la frégate multimissions Alsace à été déployée en Mer Rouge pour protéger les intérêts économiques français dans la région. Elle va également apporter son concours à l'opération «Gardien de la Prospérité» menée par les amérricains avant d'intégrer l'opération européenne Aspide à partir du 19 février.
-L'opération Aspide rappelle l'opération Atalanta lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie endémique.
-Durant son déploiement, la FREMM-DA à été confrontée à deux types d'attaques : missiles balistiques et drones suicides.
-Cette zone est très resserée rendant les trajets prévisibles et rendant impossible tout itinéraire de déroutement comme dans des mers plus ouvertes.
-Les houthis ciblaient des navires répondant à des critères politiques mais il y avait comme souvent des erreurs.
-Face à ces menaces plusieurs types d'approches. Les américains ont déployé des moyens aériens importants pour intercepter les drones et frapper les batteries de missiles au Yemen. En revanche les européens privilégient l'escorte des convois et des patrouilles destinés à comprendre les méthodes de ciblage des houthis.
-L'Alsace à intercepté un drone à la mitrailleuse, deux drones au canon de 76mm et des missiles balistiques avec l'Aster 30. Ce sont trois premières pour la Marine Nationale.
-La spécificité de cette région réside dans les différents passages obligés pour la circulation maritime (Détroit de Bab-El-Mandeb, hauts fonds, îles Hanish) et l'exiguité du sud de la Mer Rouge.
-La frégate française à escorté avec succès 19 navires.
-Après plus de 70 jours passés dans cette zone, plusieurs enseignements semblent se dessiner : les moyens de communication et de positionnement des navires de commerce pour assurer la sécurité et optimiser leur trajet les rendent vulnérables aux houthis. Comme certains navires ont été touchés alors qu'ils étaient loin de la zone d'action des rebelles yéménites on peut imaginer qu'ils bénéficient également de renseignements d'origine étrangère (Iran et Russie probablement).
-La part géopolitique dans laquelle s'inscrivent les actions de déstabilisation des Houthis constitue le dernier enseignement de cette mission. Malgré l'impact économique, l'Egypte, la Chine et les monarchies du Golfe ne se montrent guère empressés à lutter contre cette guerilla navale d'un nouveau genre.
-Comme ailleurs on assiste à une élévation du niveau de violence en mer où les groupes armés ou les pays n'hésitent plus à faire usage de la force y compris contre des navires de combat occidentaux. Ensuite la remise en cause généralisée de la liberté de navigation, menaçant le modèle économique de la mondialisation fondé pour une part très important sur la maritimisation. En contribuant à la surêté maritime de la région de la mer Rouge, l'action de la Marine Nationale française en mer s'inscrit au niveau strategique
Baltique : une mer fermée, laboratoire de l'A2/AD otanien-Depuis les années 2010 la Finlande et la Suède ont renforcé leur coopération sécuritaire et militaire. Avec le déclenchement de la Guerre en Ukraine en 2022 Stockholm et Helsinki ont intégré l'OTAN.
-Quel impact sur la Baltique ? Le contexte géostratégique n'à changé qu'à la marge _c'est toujours une mer fermée verrouillée par le Danemark et gêlée sur 40% de surface_ mais les conditions de défense ont changé puisque désormais la Suède et la Finlande ne sont plus des pays neutres mais des membres d'une organisation politico-militaire.
-Les choix de défense réalisés par les Etats bordant la Baltique confinent peu à peu pour la Russie à une mise en difficulté stratégique. D'une part, une modernisation qualitative et quantitative des forces de la région et la nécessité d'un réinvestissement de la part de leurs alliés.
-D'autre part une décroissance capacitaire rrusse dans l'oblast de Kaliningrad mais aussi dans la région de Saint Petersbourg ou le long de la frontière avec la Finlande et la Norvège. Les capacités aériennes et navales russes sont encore largement intactes.
Un destroyer type Sovremenny-La marine russe possède depuis Batlyisk (Kaliningrad) et Kronstadt un sous-marin de classe Kilo, un destroyer de classe Sovremenyy, deux frégates de classe Neutrashimyy, quatre corvettes lourdes de classe Steregushiy, quatre corvettes Buyan-M (trois en service, une endommagée), six corvettes classe Parchim, quatre corvettes classe Nanouchka, quatre transports de chars classe Ropucha, huit navires de guerre des mines, des navires légers et de soutien.
-A cela s'ajoute des avions d'assaut aéromaritime et des batteries côtières.
-Question concernant la neutralisation des détroits danois par la Flotte russe du Nord qui reste la plus puissante à disposition de Moscou ce qui implique de prendre également en compte l'évolution des capacités norvégiennes.
-Pour l'heure le rapport de force numérique est globalement à l'équilibre avec la Russie mais cela ne va pas durer avec l'augmentation des capacités sous-marines suédoises, le retour potentiel de sous-marins danois, la modernisation de la force sous-marine polonaise, ces sous-marins devant pouvoir mettre en œuvre des drones mais aussi des missiles de frappe contre la terre. A cela s'ajoute l'augmentation des capacités de surface tant sur le plan quantitatif que qualitatif, la Finlande et l'Allemagne par exemple remplaçant des patrouilleurs par des corvettes.
-Avoir des navires c'est bien, savoir les utiliser c'est mieux et là le politique entre en jeu.
-Depuis le début des années 2020, le minage un temps délaissé revient à la mode. La Baltique est une mer idéale pour une telle campagne de minage.
En effet cette mer fermée appelée à terme à disparaître est peu profonde et très archipélisée. Rappelons que pendant le second conflit mondial, le Golfe de Finlande était la zone la plus minée du monde.
On peut imaginer des campagnes de minage offensif avec la protection de l'aviation et de l'artillerie, ces deux modes d'action permettant également la protection contre toute action de déminage.
Lancement d'un missile NSM-Renouveau des capacités de défense côtière avec le retour des batteries de missiles que ce soit au Danemark (même si semble-t-il les Harpoon ont été livrés à l'Ukraine), la Suède (réactivation d'une batterie de RBS-15 commande envisagée d'une deuxième), la Pologne (huit batteries NSM à terme), la Finlande (batteries de RBS-15), l'Estonie (batteries de missiles Blue Spear).
Ces batteries lance-missiles vont opérer avec des canons automouvants et des avions d'assaut aéromaritime, les Gripen suédois mettant en œuvre des RBS-15.
-L'USMC avec la mise en place de ses nouvelles unités lance-missiles pourrait jouer un rôle clé en Baltique.
-La question des îles est capitale que ce soit les îles danoises ou l'île de Gotland que les suédois ontt réarmé depuis quelques années.
-Le minage et l'artillerie se complètent. Les capacités de déminage russes sont vieillisantes.
-L'enjeu majeur pour Moscou sera donc de se ménager suffisamment de liberté d'action dans les airs pour pouvoir engager les batteries côtières de l'OTAN.
-Délaissées après la fin de la guerre froide, les capacités antiaériennes à longue portée intéressent de nouveau, en Europe centrale et de l'Est mais aussi autour de la Baltique. On trouve notamment des batteries de Patriot en attendant l'Arrow 3 américano-israélien commandé par l'Allemagne. La Finlande à commandé une batterie Fronde de David. Le Danemark possède des missiles longue portée embarqués sur ses frégates de classe Iver Huitfeldt. A cela s'ajoute le renfort d'autres pays de l'OTAN dans le cadre de missions de réassurance.
-A cela s'ajoute de nombreux systèmes de courte et moyenne portée (CAMM, IRIS-T SLS, NASAMS) sans oublier la modernisation et l'accroissement des capacités aériennes très utiles dans la défense antiaérienne et antimissiles à condition de bien déconflictualiser les zones (la perte du premier F-16 aurait pour origine un «tir ami»).
-Renforcement des capacités d'alerte aérienne avancée.
-Avec le retour de systèmes de longue portée en Suède et en Pologne c'est un véritable A2AD aérien qui est donc mis en place, avec une capacité à opérer au dessus de Kaliningra, par exemple. D'un point de vue naval, les conséquences sont importantes, permettant aux marines dans la zone y compris les plus petites unités, d'opérer sous couverture aérienne.
-Sur le papier le dispositif des membres de l'OTAN est de nature à neutraliser ou du moins à sérieusement entraver, la liberté d'action de la Russie en Baltique d'autant plus que le rythme des entrainements s'est accru depuis 2014 et surtout depuis 2022.
Cependant plusieurs inconnues planent sur l'aptitude à disposer d'un véritable système A2/AD qui par définition implique de décloisonner les dimensions navale, aérienne et cyberélectronique et de coordonner les capacités.
-La Finlande et l'Estonie ont annoncé vouloir coordonner leurs capacités de défense côtière ce qui permettrait d'interdire à la flotte russe de sortir du Golfe de Finlande voir de menacer Kaliningrad.
-Les nouveaux sous-marins optimisés pour utiliser missiles, drones et forces spéciales vont sérieusement entraver les mouvements des navires russes.
-Au-delà des logiques de blocus naval se pose également la question des capacités d'attaque terrestre en bonne et due forme. Les nouveaux missiles antinavires ont tous une capacité de frappe contre-terre.
-La Russie n'est pas dénuée d'atouts avec de puissantes capacités de brouillage GPS, de nouveaux navires possédant des capacités accrues de frappe contre-terre sans oublier que les avions russes sont toujours là et bien là.
Nouvelle donne pour les frappes dans la profondeurEn fonction des régions du monde on constate dans les opérations navales contemporaines une densification nette de la salve y compris dans le domaine de la frappe terrestre. Or dans ce domaine, l'arrivée des systèmes hypersoniques fait évoluer la donne, jusque-là centrée sur les missiles de croisière subsoniques. Avec à la clé des incidences qui dépassent largement le seul cadre des opérations navales.
-Depuis les années 2010 le club des utilisateurs de missiles de croisière ne cessent de s'accroitre avec souvent des créations nationales. Les nouveaux missiles antinavires sont de sérieuses capacités anti-terres mais elles sont très dépendantes des système de navigation type GPS.
-Si on examine les tendances actuelles à l'oeuvre dans le domaine de la frappe terrestre on assiste à un retour de la question nucléaire. Notons qu'il est impossible de savoir si le missile qui vole vers vous dispose d'une charge conventionnelle ou d'une charge nucléaire avec toutes les conséquences faciles à imaginer.
-Augmentation de la vitesse et de la portée avec donc une polyvalence des usages.
-Retour en Occident des missiles antinavires à longue portée, les américains qui avaient retiré du service les Tomahawk antinavires cherchent à récupérer cette capacité.
-Le missile antinavire pur semble devoir laisser la place à des missiles plus polyvalents.
-Dans le domaine hypersonique, les américains après des débuts difficiles semble rattraper leur retard.
Lancement d'un SM-6-D'autres systèmes embarqués ont eux aussi acquis une fonction de frappe terrestre comme le SM-6, un missile surface-air et antimissiles longue portée. Des tests de tir depuis un Super Hornet à eu lieu offrant une nouvelle capacité antinavire.
-Le futur missile antinavire hypersonique HALO (Hypersonic Air-Launched offensive antisurface) devrait être utilisé par des avions, des sous-marins et des navires de surface. Un premier vol est prévu pour 2027.
-Frapper dans une plus grande profondeur ne repose pas uniquement sur l'arrivée de nouveaux systèmes ou sur l'accroissement de la salve embarquée sur les navires. Il faut sécuriser les transmission, augmenter la bande passante et gérer de la meilleur des façons la multiplication des capteurs potentiels. L'Intelligence Artificielle joue ici un rôle capital pour éviter une «submersion informationelle» au sein des états-majors.
-En ce sens, on ne peut envisager d'approfondissement des zones de bataille, y compris terrestres évidemment, sans l'intégration des capteurs diversifiés qui permettent une élongation de la vue, dans la distance comme dans la variété des données recueillies : optique, infrarouge, électromagnétique ect.... .
-Barrières techniques à l'intégration de systèmes très différents mais aussi des barrières militaires (rivalités interarmées) et politiques (question de la multinationalité avec des logiciels et des capteurs différents et pas toujours compatibles.
La flotte américaine se perd-elle en haute mer ?-De nombreux travaux mettent en lumière le dynamisme de la flotte chinoise et signalent le déclassement de la flotte américain tant quantitativement que qualitativement encore qu'il faille peut être nuancer un tableau bien noir. Ce qui est certain c'est qu'une tendance de fond se dessine et qu'il va être difficile de la renverser.
-Le nombre de navires ne fait pas toute la puissance d'une marine. Il faut tenir compte de la qualité des équipages, de la qualité de la maintenance et de la qualité des entrainements. Dans ces différents domaines, l'US Navy domine encore la marine chinoise.
-L'US Navy connait de sérieux problèmes de recrutement et de fidélisation à l'instar d'un grand nombre de marines mondiales.
-Le contrat opérationnel demandait 75 navires pouvant se déployer rapidement mais à la mi-2024 seeulement cinquante pouvaient être considérés comme déployables rapidement.
-Les problèmes de maintenance se doublent de sérieux problèmes industriels. Alors certes l'industrie navale américaine ne peut construire aussi vite que son homologue chinoise mais les problèmes deviennent récurrents dans de nombreux programmes, les échecs se multiplient et les retards ne cessent de s'accroitre. La flotte très utilisée vieillit et donc est moins «déployable».
-Le renouvellement des porte-avions et des sous-marins est bien engagé mais les retards s'accumulent. Ces retards s'expliquent par des problèmes de recrutement au sein de l'industrie navale et des goulets d'étranglement parmi les sous-traitants livrant certains équipements particulièrement sensibles.
Le John Lewis et le Lewis & Clark représentent le renouvellement de la flotte de soutien américaine-Le domaine des ravitailleurs laisse plus d'espoir avec une flotte qui va croitre : 34 unités sont prévues à terme contre 30 actuellement. Il s'agit de 14 Lewis & Clark et à terme de 20 John Lewis.
Le USS Savannah (LCS-28)-Outre l'étiage des sous-marins la flotte de surface va également connaître un étiage avec l'échec cuisant du programme LCS, ces «corvettes» devant remplacer les frégates type Oliver Hazard Perry.
-Les destroyers de classe Arleigh Burke restent les fers de lance de la flotte de surface américaine mais le concept est ancien (années 80) et si la production se poursuit la plus ancienne unité mise en service en 1991 à déjà 33 ans de service.
-Les Burke doivent remplacer les derniers Ticonderoga (onze encore en service, le dernier devant être désarmé en 2027) avant de céder peu à peu la place aux futures unités du programme DDG(X) même si les Burke doivent être tous retirés du service en 2075 soit 84 ans après la mise en service de la première unité ! Une chose impensable pour des navires des générations précédentes.
-Problème de calendrier puisque si tout va bien le premier DDG(X) doit entrer en service en 2037 et à cette époque dix-huit Burke auront atteint ou dépassé les 40 ans de service, une durée acceptable pour un porte-avions ou un navire auxiliaire mais guère admissible pour une unité de combat de première ligne.
USS Zumwalt (DDG-1000)-Comme vu plus haut les américains ont multiplié les échecs avec de nombreux problèmes abandonnés et un programme de destroyers de frappe contre la terre passant de trente-deux à trois unités, la classe Zumwalt qui doit à terme recevoir une capacité de frappe hypersonique mais perdre toute son artillerie !
Classe Constellation-Après l'échec du programme LCS l'US Navy à redécouvert l'intérêt de la frégate. Pour éviter les dérapages financiers elle à fait le choix d'un modèle éprouve, le modèle FREMM italien mais chassez le naturel il revient au galop puisqu'il y eut de telles modifications que les Constellation n'ont que 15% en commun avec les Carlo Bergamini. A cela s'ajoute de nouveaux retards industriels...... .
-Reste également la question robotique. L'US Navy cherche à se doter de grands drones de surface et sous-marins et procède à de nombreux expérimentations. En 2045 elle entend disposer de 150 unités robotisées.
-Un dernier point reste problématique depuis plus de quarante ans : la guerre des mines en particulier défensive. Les huit Avenger doivent être retirés du service en 2027 alors que les MH-53 sont en fin de carrière. L'US Navy risque de devenir dépendante de ses alliés dans ce domaine.
-C'est d'autant plus étonnant que la marine chinoise met la guerre des mines au plus haut niveau de priorité.
-L'USN se trouve dans une situation complexe, luttant pour chercher à maintenir un niveau de force de surface et sous-marine dans un contexte où elle se positionne ouvertement comme la marine de tête en Indopacifique. Les problèmes sont nombreux et les solutions tout sauf simples à trouver et à appliquer.
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