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pascal
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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyLun 14 Oct 2024, 07:30

Il est bien ?
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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyLun 14 Oct 2024, 15:46

Loïc Charpentier a écrit:
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Smiley_a  Gros boulot de "condensé"! thumright

A propos de l'armée ukrainienne et, au passage, réflexion plus générale sur le recrutement...

Citation :

Questions fondamentales du recrutement et de la fidélisation des engagés.
...
-16000 jeunes recrutés chaque année, moyenne d'âge de 27 ans
-Un trou d'air dans le recrutement en début d'année 2023 mais les cibles de recrutement sont actuellement atteintes.
-Réticences à s'engager sur la durée

Pfiou, 27 ans de moyenne d'âge, même en intégrant les officiers subalternes, çà fait beaucoup. Parvenu à cet âge "moyen", le recruté à tendance à "trop réfléchir et se poser des questions existentielles". Very Happy

Je n'ai pas connaissance des montants des soldes versées côté ukrainien, mais chez les Russes, en fonction de la durée du contrat signé, elles peuvent désormais atteindre, pour un "pinpin" du rang, l'équivalent de 4000 € mensuels, soit quatre fois le salaire moyen national, une véritable "fortune" (mais on y risque sa peau!).

Citation :
"La carte de la guerre en Ukraine n'à guère changé depuis mi-novembre 2022..."

Mouais, néanmoins, il convient de le dire vite...

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Ukrain10
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Ukrain11

Merci. J'ai commencé à lire le dernier HS

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Cadre-10

Je devrai en faire une fiche de lecture dans les prochaines semaines thumleft


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"Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyLun 14 Oct 2024, 18:22

pascal a écrit:
Il est bien ?

Bcp de petites choses intéressantes study

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pascal
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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyMer 16 Oct 2024, 09:18

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Citation :
Je devrai en faire une fiche de lecture dans les prochaines semaines

acheté aussi pour mes prochains voyages en train
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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptySam 02 Nov 2024, 13:22

Bonjour à tous. Comme promis et avant mon départ pour Lisbonne voici ce que j'ai retenu de la lecture du dernier HS de DSI

HORS SERIE DSI
«LA NAVALISATION DES ENJEUX STRATEGIQUES»
Opérations et armements navals (Special Euronaval 2024)

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Cadre-10

EDITORIAL

Eté 2024 comme tous les deux ans, exercice RIMPAC (Rim of the Pacific) sauf que cette année la France qui d'habitude déployait une frégate de surveillance à engagé la frégate Bretagne aux capacités nettement supérieures.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 F-asm_45

Plus intéressants des pays qui n'ont aucun lien historique avec la région déploient des moyens lourds comme l'Allemagne et l'Italie.

La présence européenne dans la zone n'à jamais été aussi importante depuis longtemps avec le déploiement à venir du porte-avions Charles de Gaulle et de son groupe de combat. En 2025 le porte-avions HMS Queen Elizabeth doit y  être déployé avec notamment la frégate néerlandaises Evertsen.

C'est intéressant mais il faudrait davantage de coordination entre les différents pays européens.

RETOUR A LA HAUTE INTENSITE

Navalisation des relations internationales : l'impératif opératif

-La recomposition brutale de l'ordre international à laquelle nous assistons est aussi une navalisation. Elle est visible en Mer Noire, en Mer Rouge et dans la région Indopacifique. Elle se remarque aussi dans l'attention que prêtent les Etats au développement de leurs capacités.

-Dévellopement cumulatif et proliférant. Cumulatif d'une part parce que les catégories traditionnelles de bâtiments et de systèmes ne sont pas détronées par de nouveaux systèmes dont l'utilisation est à  présent attestée qu'il s'agisse de drones d'attaque de surface ou de missiles balistiques antinavires.

-De groupes non-étatiques disposent de moyens jadis réservés aux états comme des drones et des missiles balistiques.

-La petite marine ukrainienne à interdit la Mer Noire à une marine russe qui sur le papier était bien plus puissante.

-Développement spéctaculaire mais cela n'implique pas de révolutions tactiques. Ce qui compte c'est de voir le plus vite, d'agir le plus vite et de frapper le plus fort.

-La guerre des mines, l'importance des défenses côtières, les capacités sous-marines et bien d'autres systèmes ne sont pas déclassées mais bénéficient au contraire d'une nouvelle jeunesse avec l'aide notamment de l'IA ou encore du tissage de toiles multidomaines, les rendant plus efficientes et finalement peut être plus utiles.

-Les grandes puissances navales conservent leur statut mais peuvent connaître de réelles crises comme les Etats-Unis mais aussi le Royaume-Uni. La France se maintient mieux mais il y à beaucoup d'inerties avec des programmes s'étant sur une très (trop ?) longue durée.

Les autres marines de la zone Atlantique-Méditerranée tendent à accroitre leur tonnage comme leurs capacités. Des pays comme le Danemark envisagent de retrouver des capacités perdues en l'occurence la force sous-marine.

Dans le Pacifique la marine chinoise poursuit sa montée en puissance tout comme de manière moins éclatante les marines japonaises, sud-coréennes, singapouriennes, australiennes, taïwanaises et indonésiennes.

La marine indienne se hâte lentement. Sa montée en puissance est continue et lente même si on semble assister à une accélération des constructions il est vrai fort lentes par le passé.

L'Iran à adopté une stratégie de compensation par missiles et proxys interposés qui à fait ses preuves.

-«Certes donc, plusieurs évolutions sont spectaculaires. Mais il faut aussi les recadrer : commander des navires et les admettre au service ne suffit pas : d'une part, les marins sont aussi aux logiques du DORESE (doctrine, organisation, ressources humaines, entrainement, soutien, équipement). Cependant les déficits et manquements que l'ont peut observer chez certains peuvent ainsi se résorber. D'autre part, évaluer l'efficacité d'une marine passe aussi par son intégration avec les autres armées et, en ce sens»

-Il faut inclure les forces aériennes de même que les dimensions spatiales et cyber.

-En ce sens, le processus de navalisation est en trompe-l'oeil. Il compte certes sur des flottes plus dynamiques, plus étoffées et disposant de systèmes d'armes variés. Mais il passe aussi par l'enjeu, moins aisément quantifiable et visible, du commandement et de la recherche d'une plus grande efficience au combat dans l'usage des moyens. C'est là qu'interviennent les logiques liées au combat multidomaine/M2MC (multimilieux, multichamps) dont les implications sont importantes pour les marines.

-Plus grande interopérabilité entre elles, de feux bien plus intégrés avec une meilleur partage de l'information provenant de sources plus diverses. Rôle important de la connectivité et de l'intelligence artificielle.

-Hypothèses de nouvelles options en termes d'art opératif et de ciblage depuis ou vers la mer.

-On pourrait se dire qu'il n'y à là rien de bien neuf.

-Il s'agit à terme d'opérer en interarmées, en international en temps réel avec des planifications beaucoup plus fines en s'appuyant sur des sources plus diversifiées, par exemple un drone commandant le tir d'un missile de croisière embarqué sur une frégate.

-«En fin de compte, on pourait donc avoir affaire à des dispositifs de force plus agiles, mais où les marins vont deevoir entrer dans des rationalités qui dépassent la stricte guerre sur mer. Ce ne sera pas un problème en France ce qui devrait donner à la Marine Nationale un avantage comparatif sur d'autres marines au moins temporairement»

Un processus de navalisation aux ramifications complexes (interview de Niccolas Mazzucchi, directeur de recherche, Centre d'Etudes supérieures de la Marine et auteur de La confrontation en mer, l'avenir de la stratégie navale)

-Un certain nombre d'Etats cherche un positionnement plus fort dans les capacités d'action en mer

-Aucune région du monde n'est épargnée

-Les marines concernées veulent quitter le statut d'une marine locale (brown water navy) pour devenir une marine régionale (green water navy) voir à portée transcontinentale (blue water navy).

-Deux exemples viennent en tête : Turquie et Inde.

-Pour l'Inde sa marine cherche à disposer d'une capacité aéronavale forte. La posture navale indienne est plus fuite que la posture terrestre est très ferme. La marine est ici pensée comme un outil capable de «briser un encerclement» et de rendre une liberté de manœuvre stratégique ce qui explique l'accent mis sur l'aéronautique navale ainsi que sur les sous-marins.

-Et côté turc ? C'est semblable sauf qu'il n'y à ici aucune pression d'une compétiteur extérieur. Les deux pays cherchent une évolution quantitative et qualitative.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Pha_an11
Le PHA Anadolu (L-400)

-La marine turque qui fût longtemps une marine aux capacités limitées avec souvent des unités d'occasion va augmenter ses capacités avec des sous-marins plus modernes, des unités de surface dernier cri et même un porte-aéronefs, le navire amphibie Anadolu pouvant devenir à terme un porte-drones.

-Augmentation des capacités des marines d'Afrique du Nord.

-On constate à la fois une augmentation nette du nombre d'unités pour les marines à portée régionale et celle des capacités de chacune des unités.

-«Sans entrer dans une logique de catalogue géographique, il est ainsis possible de distinguer trois grandes tendances dans ce réarmement, souvent liées».

-Prolifération des sous-marins d'attaque à propulsion conventionnelle souvent munis d'AIP et un accent mis sur l'aéronavale qu'elle soit pilotée ou non.

-Changement de la géostratégie des exercices navals  ? La première soulignée en France par la logique Polaris portée par le Centre du combat naval, est celle d'une meilleure préparation aux environnements dégradés.

La donne stratégique et opérative profondément changé, nécessitant de s'y adapter dès l'entrainement. La possibilité de prévoir des séquence en «mode dégradé» sans accès aux systèmes type GPS par exemple permet de remettre en pratique certains fondamentaux.

En outre les exercices navals entre alliés sont aujourd'hui plus ouverts dans cette logique d'approfondissement des partenariats.

Moins d'exercices nationaux et plus d'exercices internationaux. A l'heure actuelle, la tendance est à l'inclusion pour accroitre la profondeur de la coopération. Croissance des forums ou des cadres de coopération et de discussion, les formats trilatéraux ou quadrilatéraux se multiplient.

-Durcissement de la confrontation en haute mer avec la nécessité d'augmenter la salve ce qui passe en partie par une augmentation du tonnage des unités de combat de surface. Cela s'explique par la volonté d'augmenter le nombre de cellules de lancement vertical.

-Les marines qui ne peuvent ou ne veulent s'équiper de «croiseurs» pourraient compter sur la robotique avec des plate-formes dronisées. Cela pose la question de la résilience des moyens de communication mais aussi de la limite des conceptions modulaires, le fiasco du programme américain LCS étant dans toutes les têtes.

-Le couple navires de surface/drone de surface pourrait avoir le même impact que le couple frégate/hélicoptères.

-Toutefois pour sortir de l'approche centrée sur le capacitaire, il importe également de considérer que l'art du commandement, en regard de l'évolution du contexte international, du durcissement prévisible de l'évolution des technologies militaires doit être revitalisé.

-La guerre d'Ukraine a été sur le plan naval extrêmement riche d'enseignements même si il faut rappeler le cadre géographique particulier (mer de taille réduite quasiment fermée).

La mine à un rôle clé dans la guerre navale ce que les puissances euro-atlantiques ont oublié quand au drone de surface ce n'est après tout que la renaissance du brulot souvent utilisé par une marine en infériorité numérique face à une marine bien plus puissante.

-Augmentation très forte de la létalité de la terre vers la mer, les nouveaux missiles antinavires ont toute une capacité anti-terre prononcée. L'artillerie navale à augmenté la portée et la précision de ses feux.

-Cela rend difficile un débarquement amphibie massif.

-«La Mer Noire est un exemple extrême de combat dans les zones littorales et côtièress, dont les leçons doivent être tirées pour nos appareils de force, mais qui ne peuvent être extrapolées telles quelles pour les actions de haute mer dans lesquelles les dynamiques sont profondément différentes»

-Il faut veiller à la sécurité et la sureté des communication. Avec la quantité incroyable d'informations à échager, la bande passante devient aussi importante que la radio ou le télégraphe jadis.

-Quand on considére le M2MC d'un point de vue naval, il est possible de regrouper une partie des milieux et champs en une couche strategique haute (espace,cyber, électromagnétique et perceptions) qui représente une couche du «savoir et du faire savoir».

Cette couche est fondamentale car elle réunit les capacités de navigation, de positionnement, de guidage et de communication. Sans elle,une force navale est sourde et aveugle, elle voit sa boucle DADA (Détection Analyse Décision Action) s'étendre dramatiquement et perd donc la capacité de fulgurance vis à vis de son adversaire.

La couche strategique basse regroupe les fonds marins et sous-marins. La supériorité dans cette couche permet ainsi de dénier à l'adversaire une partie de sa liberté d'action. En outre avec l'accroissement des capacités de frappe contre terre des sous-marins, cette capacité de faire peser des menaces depuis la couche stratégique basse s'étend de la mer à la terre.

-«C'est donc bien une articulation verticale multicouche (haute, basse, médiane qui regroupe les milieux air-mer-terre) qui doit être considérée.»

-Il faut des liaisons de données redondantes et mieux protégées, une prolifération satellitaire _notamment par des constellations en orbite basse_ rendant illusoire la possibilité de couper l'accès à l'espace, de meilleures capacités de guerre électronique défensive.... .

Missile Warfare

-Depuis deux ans le monde est en cours de recomposition, une recomposition chaotique avec des tensions et des crises (très) graves. Sur le champ de bataille, les missiles occupent une place de première ordre. En mer en particulier, la capacité d'une unité de combat se mesure par la quantité et la qualité des missiles dont elle dispose.

-Exemple frappant : ce sont des frégates lance-missiles qui protègent la navigation commerciale en Mer Rouge ce qui pourrait avoir un impact sur les capacités des patrouilleurs océaniques. En effet les houthis ne sont pas de simples pirates armés d'AK-47 et de RPG qui peuvent être repoussés par des équipes de sécurité armée. Non c'est un groupe non-étatique bien soutenu par l'Iran qui dispose de missiles balistiques, de missiles antinavires et de drones.

-Le missile est un vecteur d'attaque et un vecteur de défense. Il apparaît à la fin du second conflit mondial. Les progrès ont été constants en terme de portée, de puissance et de précision.

-Le missile malgré l'apparition du drone et du robot est toujours là et bien là. Il est subsonique et supersonique mais aussi hypersonique.

-Comme jadis il y avait le boulet et la cuirasse, il y à le missile d'attaque et le missile de défense. Ce dernier qui jadis ne pouvait intercepter que des avions peut désormais stopper des missiles y compris balistiques.

-L'apparition des cellules verticales et des radars multifonctions ont révolutionné l'emploi des missiles surface-air tant sur le plan quantitatif (augmentation de la salve) que qualitatif (efficacité et réactivité).

-Ces progrès ont été stimulés par le contexte de la guerre froide avec la crainte que les soviétiques ne saturent les défenses d'un groupe aéronaval américain par des missiles mer-mer et air-mer.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Aegis_14
Système Aegis

-Avec les futures attaques en essaims pilotés par l'IA ce mode de fonctionnement symbolisé par le système américain Aegis garde toute sa pertinence.

-Le missile applique un fort effet de dilatation tactique. Là où l'artillerie lourdes des cuirassés de jadis ne portait pas au delà de 40km le missile permet de frapper à plus de 200km.

-Cela impose une dispersion des moyens pour éviter qu'une salve ne mette hors service plusieurs navires en même temps. Cela à aussi pour effet de rendre plus difficile le ciblage, imposant des moyens supplémentaires de surveillance, d'acquisition de cibles et par corollaire un besoin accru de bande passante et de communications protégées.

-En dépit de l'apparition de nouveaux moyens (robots, drones et intelligence artificielle), le missile va rester l'arme principale de l'engagement sur mer. Rappelons qu'au 19ème on pensait pouvoir utiliser l'éperon au même niveau que l'artillerie. On connait la suite..... .

-Le drone arme souvent plus coûteuse impose l'engagement de missiles bien plus coûteux. Coilà pourquoi on les qualifie d'armes d'usure. Cela entraine le maintien d'une artillerie à bord qui pourrait compenser le manque de missiles ou la volonté d'économiser de précieux vecteurs de défense contre des cibles plus importantes. Rappelons que récemment un hélicoptère Panther français à abattu un drone houthis avec sa mitrailleuse de sabord.

-En attaque comme en défense le missile n'est pas prêt de disparaître. En effet les robots et les drones vont embarquer des missiles, dévenant l'équivalent naval des loyal wingman des forces aériennes.

Cela imposera comme vu plus haut de solides moyens de ciblages (radars, drones, satellites) et donc des moyens de communication toujours plus importants, communication qui pourraient devenir à la tour des talons d'achille d'un système.

Pour éviter une saturation intellectuelle, l'I.A devrait permettre aux état-majors de se concentrer sur la conduite des opérations.

-En clair le drone ne va pas remplacer le missile mais va décupler son efficacité.

Mission Française en Mer Rouge : quand les intérêts économiques se heurtent aux enjeux politiques
Que lisez vous actuellement? - Page 36 F-aa_a10
La frégate Alsace

-Du 12 janvier au 4 avril 2024, la frégate multimissions Alsace à été déployée en Mer Rouge pour protéger les intérêts économiques français dans la région. Elle va également apporter son concours à l'opération «Gardien de la Prospérité» menée par les amérricains avant d'intégrer l'opération européenne Aspide à partir du 19 février.

-L'opération Aspide rappelle l'opération Atalanta lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie endémique.

-Durant son déploiement, la FREMM-DA à été confrontée à deux types d'attaques : missiles balistiques et drones suicides.

-Cette zone est très resserée rendant les trajets prévisibles et rendant impossible tout itinéraire de déroutement comme dans des mers plus ouvertes.

-Les houthis ciblaient des navires répondant à des critères politiques mais il y avait comme souvent des erreurs.

-Face à ces menaces plusieurs types d'approches. Les américains ont déployé des moyens aériens importants pour intercepter les drones et frapper les batteries de missiles au Yemen. En revanche les européens privilégient l'escorte des convois et des patrouilles destinés à comprendre les méthodes de ciblage des houthis.

-L'Alsace à intercepté un drone à la mitrailleuse, deux drones au canon de 76mm et des missiles balistiques avec l'Aster 30. Ce sont trois premières pour la Marine Nationale.

-La spécificité de cette région réside dans les différents passages obligés pour la circulation maritime (Détroit de Bab-El-Mandeb, hauts fonds, îles Hanish) et l'exiguité du sud de la Mer Rouge.

-La frégate française à escorté avec succès 19 navires.

-Après plus de 70 jours passés dans cette zone, plusieurs enseignements semblent se dessiner : les moyens de communication et de positionnement des navires de commerce pour assurer la sécurité et optimiser leur trajet les rendent vulnérables aux houthis. Comme certains navires ont été touchés alors qu'ils étaient loin de la zone d'action des rebelles yéménites on peut imaginer qu'ils bénéficient également de renseignements d'origine étrangère (Iran et Russie probablement).

-La part géopolitique dans laquelle s'inscrivent les actions de déstabilisation des Houthis constitue le dernier enseignement de cette mission. Malgré l'impact économique, l'Egypte, la Chine et les monarchies du Golfe ne se montrent guère empressés à lutter contre cette guerilla navale d'un nouveau genre.

-Comme ailleurs on assiste à une élévation du niveau de violence en mer où les groupes armés ou les pays n'hésitent plus à faire usage de la force y compris contre des navires de combat occidentaux. Ensuite la remise en cause généralisée de la liberté de navigation, menaçant le modèle économique de la mondialisation fondé pour une part très important sur la maritimisation. En contribuant à la surêté maritime de la région de la mer Rouge, l'action de la Marine Nationale française en mer s'inscrit au niveau strategique

Baltique : une mer fermée, laboratoire de l'A2/AD otanien

-Depuis les années 2010 la Finlande et la Suède ont renforcé leur coopération sécuritaire et militaire. Avec le déclenchement de la Guerre en Ukraine en 2022 Stockholm et Helsinki ont intégré l'OTAN.

-Quel impact sur la Baltique ? Le contexte géostratégique n'à changé qu'à la marge _c'est toujours une mer fermée verrouillée par le Danemark et gêlée sur 40% de surface_ mais les conditions de défense ont changé puisque désormais la Suède et la Finlande ne sont plus des pays neutres mais des membres d'une organisation politico-militaire.

-Les choix de défense réalisés par les Etats bordant la Baltique confinent peu à peu pour la Russie à une mise en difficulté stratégique. D'une part, une modernisation qualitative et quantitative des forces de la région et la nécessité d'un réinvestissement de la part de leurs alliés.

-D'autre part une décroissance capacitaire rrusse dans l'oblast de Kaliningrad mais aussi dans la région de Saint Petersbourg ou le long de la frontière avec la Finlande et la Norvège. Les capacités aériennes et navales russes sont encore largement intactes.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Admira10
Un destroyer type Sovremenny

-La marine russe possède depuis Batlyisk (Kaliningrad) et Kronstadt un sous-marin de classe Kilo, un destroyer de classe Sovremenyy, deux frégates de classe Neutrashimyy, quatre corvettes lourdes de classe Steregushiy, quatre corvettes Buyan-M (trois en service, une endommagée), six corvettes classe Parchim, quatre corvettes classe Nanouchka, quatre transports de chars classe Ropucha, huit navires de guerre des mines, des navires légers et de soutien.

-A cela s'ajoute des avions d'assaut aéromaritime et des batteries côtières.

-Question concernant la neutralisation des détroits danois par la Flotte russe du Nord qui reste la plus puissante à disposition de Moscou ce qui implique de prendre également en compte l'évolution des capacités norvégiennes.

-Pour l'heure le rapport de force numérique est globalement à l'équilibre avec la Russie mais cela  ne va pas durer avec l'augmentation des capacités sous-marines suédoises, le retour potentiel de sous-marins danois, la modernisation de la force sous-marine polonaise, ces sous-marins devant pouvoir mettre en œuvre des drones mais aussi des missiles de frappe contre la terre. A cela s'ajoute l'augmentation des capacités de surface tant sur le plan quantitatif que qualitatif, la Finlande et l'Allemagne par exemple remplaçant des patrouilleurs par des corvettes.

-Avoir des navires c'est bien, savoir les utiliser c'est mieux et là le politique entre en jeu.

-Depuis le début des années 2020, le minage un temps délaissé revient à la mode. La Baltique est une mer idéale pour une telle campagne de minage.

En effet cette mer fermée appelée à terme à disparaître est peu profonde et très archipélisée. Rappelons que pendant le second conflit mondial, le Golfe de Finlande était la zone la plus minée du monde.

On peut imaginer des campagnes de minage offensif avec la protection de l'aviation et de l'artillerie, ces deux modes d'action permettant également la protection contre toute action de déminage.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Naval_28
Lancement d'un missile NSM

-Renouveau des capacités de défense côtière avec le retour des batteries de missiles que ce soit au Danemark (même si semble-t-il les Harpoon ont été livrés à l'Ukraine), la Suède (réactivation d'une batterie de RBS-15 commande envisagée d'une deuxième), la Pologne (huit batteries NSM à terme), la Finlande (batteries de RBS-15), l'Estonie (batteries de missiles Blue Spear).

Ces batteries lance-missiles vont opérer avec des canons automouvants et des avions d'assaut aéromaritime, les Gripen suédois mettant en œuvre des RBS-15.

-L'USMC avec la mise en place de ses nouvelles unités lance-missiles pourrait jouer un rôle clé en Baltique.

-La question des îles est capitale que ce soit les îles danoises ou l'île de Gotland que les suédois ontt réarmé depuis quelques années.

-Le minage et l'artillerie se complètent. Les capacités de déminage russes sont vieillisantes.

-L'enjeu majeur pour Moscou sera donc de se ménager suffisamment de liberté d'action dans les airs pour pouvoir engager les batteries côtières de l'OTAN.

-Délaissées après la fin de la guerre froide, les capacités antiaériennes à  longue portée intéressent de nouveau, en Europe centrale et de l'Est mais aussi autour de la Baltique. On trouve notamment des batteries de Patriot en attendant l'Arrow 3 américano-israélien commandé par l'Allemagne. La Finlande à commandé une batterie Fronde de David. Le Danemark possède des missiles longue portée embarqués sur ses frégates de classe Iver Huitfeldt. A cela s'ajoute le renfort d'autres pays de l'OTAN dans le cadre de missions de réassurance.

-A cela s'ajoute de nombreux systèmes de courte et moyenne portée (CAMM, IRIS-T SLS, NASAMS) sans oublier la modernisation et l'accroissement des capacités aériennes très utiles dans la défense antiaérienne et antimissiles à condition de bien déconflictualiser les zones (la perte du premier F-16 aurait pour origine un «tir ami»).

-Renforcement des capacités d'alerte aérienne avancée.

-Avec le retour de systèmes de longue portée en Suède et en Pologne c'est un véritable A2AD aérien qui est donc mis en place, avec une capacité à opérer au dessus de Kaliningra, par exemple. D'un point de vue naval, les conséquences sont importantes, permettant aux marines dans la zone y compris les plus petites unités, d'opérer sous couverture aérienne.

-Sur le papier le dispositif des membres de l'OTAN est de nature à neutraliser ou du moins à sérieusement entraver, la liberté d'action de la Russie en Baltique d'autant plus que le rythme des entrainements s'est accru depuis 2014 et surtout depuis 2022.

Cependant plusieurs inconnues planent sur l'aptitude à disposer d'un véritable système A2/AD qui par définition implique de décloisonner les dimensions navale, aérienne et cyberélectronique et de coordonner les capacités.

-La Finlande et l'Estonie ont annoncé vouloir coordonner leurs capacités de défense côtière ce qui permettrait d'interdire à la  flotte russe de sortir du Golfe de Finlande voir de menacer Kaliningrad.

-Les nouveaux sous-marins optimisés pour utiliser missiles, drones et forces spéciales vont sérieusement entraver les mouvements des navires russes.

-Au-delà des logiques de blocus naval se pose également la question des capacités d'attaque terrestre en bonne et due forme. Les nouveaux missiles antinavires ont tous une capacité de frappe contre-terre.

-La Russie n'est pas dénuée d'atouts avec de puissantes capacités de brouillage GPS, de nouveaux navires possédant des capacités accrues de frappe contre-terre sans oublier que les avions russes sont toujours là et bien là.

Nouvelle donne pour les frappes dans la profondeur

En fonction des régions du monde on constate dans les opérations navales contemporaines une densification nette de la salve y compris dans le domaine de la frappe terrestre. Or dans ce domaine, l'arrivée des systèmes hypersoniques fait évoluer la donne, jusque-là centrée sur les missiles de croisière subsoniques. Avec à la clé des incidences qui dépassent largement le seul cadre des opérations navales.

-Depuis les années 2010 le club des utilisateurs de missiles de croisière ne cessent de s'accroitre avec souvent des créations nationales. Les nouveaux missiles antinavires sont de sérieuses capacités anti-terres mais elles sont très dépendantes des système de navigation type GPS.

-Si on examine les tendances actuelles à l'oeuvre dans le domaine de la frappe terrestre on assiste à un retour de la question nucléaire. Notons qu'il est impossible de savoir si le missile qui vole vers vous dispose d'une charge conventionnelle ou d'une charge nucléaire avec toutes les conséquences faciles à imaginer.

-Augmentation de la vitesse et de la portée avec donc une polyvalence des usages.

-Retour en Occident des missiles antinavires à longue portée, les américains qui avaient retiré du service les Tomahawk antinavires cherchent à récupérer cette capacité.

-Le missile antinavire pur semble devoir laisser la place à des missiles plus polyvalents.

-Dans le domaine hypersonique, les américains après des débuts difficiles semble rattraper leur retard.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Sm-612
Lancement d'un SM-6

-D'autres systèmes embarqués ont eux aussi acquis une fonction de frappe terrestre comme le SM-6, un missile surface-air et antimissiles longue portée. Des tests de tir depuis un Super Hornet à eu lieu offrant une nouvelle capacité antinavire.

-Le futur missile antinavire hypersonique HALO (Hypersonic Air-Launched offensive antisurface) devrait être utilisé par des avions, des sous-marins et des navires de surface. Un premier vol est prévu pour 2027.

-Frapper dans une plus grande profondeur ne repose pas uniquement sur l'arrivée de nouveaux systèmes ou sur l'accroissement de la salve embarquée sur les navires. Il faut sécuriser les transmission, augmenter la bande passante et gérer de la meilleur des façons la multiplication des capteurs potentiels. L'Intelligence Artificielle joue ici un rôle capital pour éviter une «submersion informationelle» au sein des états-majors.

-En ce sens, on ne peut envisager d'approfondissement des zones de bataille, y compris terrestres évidemment, sans l'intégration des capteurs diversifiés qui permettent une élongation de la vue, dans la distance comme dans la variété des données recueillies : optique, infrarouge, électromagnétique ect.... .

-Barrières techniques à l'intégration de systèmes très différents mais aussi des barrières militaires (rivalités interarmées) et politiques (question de la multinationalité avec des logiciels et des capteurs différents et pas toujours compatibles.

La flotte américaine se perd-elle en haute mer ?

-De nombreux travaux mettent en lumière le dynamisme de la flotte chinoise et signalent le déclassement de la flotte américain tant quantitativement que qualitativement encore qu'il faille peut être nuancer un tableau bien noir. Ce qui est certain c'est qu'une tendance de fond se dessine et qu'il va être difficile de la renverser.

-Le nombre de navires ne fait pas toute la puissance d'une marine. Il faut tenir compte de la qualité des équipages, de la qualité de la maintenance et de la qualité des entrainements. Dans ces différents domaines, l'US Navy domine encore la marine chinoise.

-L'US Navy connait de sérieux problèmes de recrutement et de fidélisation à l'instar d'un grand nombre de marines mondiales.

-Le contrat opérationnel demandait 75 navires pouvant se déployer rapidement mais à la mi-2024 seeulement cinquante pouvaient être considérés comme déployables rapidement.

-Les problèmes de maintenance se doublent de sérieux problèmes industriels. Alors certes l'industrie navale américaine ne peut construire aussi vite que son homologue chinoise mais les problèmes deviennent récurrents dans de nombreux programmes, les échecs se multiplient et les retards ne cessent de s'accroitre. La flotte très utilisée vieillit et donc est moins «déployable».

-Le renouvellement des porte-avions et des sous-marins est bien engagé mais les retards s'accumulent. Ces retards s'expliquent par des problèmes de recrutement au sein de l'industrie navale et des goulets d'étranglement parmi les sous-traitants livrant certains équipements particulièrement sensibles.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Usns_j26
Le John Lewis et le Lewis & Clark représentent le renouvellement de la flotte de soutien américaine
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Usns_l19

-Le domaine des ravitailleurs laisse plus d'espoir avec une flotte qui va croitre : 34 unités sont prévues à terme contre 30 actuellement. Il s'agit de 14 Lewis & Clark et à terme de 20 John Lewis.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Uss_sa34
Le USS Savannah (LCS-28)

-Outre l'étiage des sous-marins la flotte de surface va également connaître un étiage avec l'échec cuisant du programme LCS, ces «corvettes» devant remplacer les frégates type Oliver Hazard Perry.

-Les destroyers de classe Arleigh Burke restent les fers de lance de la flotte de surface américaine mais le concept est ancien (années 80) et si la production se poursuit la plus ancienne unité mise en service en 1991 à déjà 33 ans de service.

-Les Burke doivent remplacer les derniers Ticonderoga (onze encore en service, le dernier devant être désarmé en 2027) avant de céder peu à peu la place aux futures unités du programme DDG(X) même si les Burke doivent être tous retirés du service en 2075 soit 84 ans après la mise en service de la première unité ! Une chose impensable pour des navires des générations précédentes.

-Problème de calendrier puisque si tout va bien le premier DDG(X) doit entrer en service en 2037 et à cette époque dix-huit Burke auront atteint ou dépassé les 40 ans de service, une durée acceptable pour un porte-avions ou un navire auxiliaire mais guère admissible pour une unité de combat de première ligne.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Uss_zu11
USS Zumwalt (DDG-1000)

-Comme vu plus haut les américains ont multiplié les échecs avec de nombreux problèmes abandonnés et un programme de destroyers de frappe contre la terre passant de trente-deux à trois unités, la classe Zumwalt qui doit à terme recevoir une capacité de frappe hypersonique mais perdre toute son artillerie !

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Uss_la97
Classe Constellation

-Après l'échec du programme LCS l'US Navy à redécouvert l'intérêt de la frégate. Pour éviter les dérapages financiers elle à fait le choix d'un modèle éprouve, le modèle FREMM italien mais chassez le naturel il revient au galop puisqu'il y eut de telles modifications que les Constellation n'ont que 15% en commun avec les Carlo Bergamini. A cela s'ajoute de nouveaux retards industriels...... .

-Reste également la question robotique. L'US Navy cherche à se doter de grands drones de surface et sous-marins et procède à de nombreux expérimentations. En 2045 elle entend disposer de 150 unités robotisées.

-Un dernier point reste problématique depuis plus de quarante ans : la guerre des mines en particulier défensive. Les huit Avenger doivent être retirés du service en 2027 alors que les MH-53 sont en fin de carrière. L'US Navy risque de devenir dépendante de ses alliés dans ce domaine.

-C'est d'autant plus étonnant que la marine chinoise met la guerre des mines au plus haut niveau de priorité.

-L'USN se trouve dans une situation complexe, luttant pour chercher à maintenir un niveau de force de surface et sous-marine dans un contexte où elle se positionne ouvertement comme la marine de tête en Indopacifique. Les problèmes sont nombreux et les solutions tout sauf simples à trouver et à appliquer.

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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptySam 02 Nov 2024, 13:25

Le salon Sea Air Space 2024

-Créé en 1965 par la Navy League américaine, ce salon regroupe chaque année pendant trois jours près de Washington la base industrielle de la défense américaine. Cela permet aux décideurs de maintenir le contact avec les industriels mais aussi de faire du travail d'influence auprès du grand public pour rappeler l'importance de la mer dans la défense des Etats-Unis.

-Contexte compliqué, l'industrie navale américaine dépendante des commandes militaires connait de sérieux problèmes car faute de commandes civiles pour stimuler la recherche et la recherche d'économie les chantiers américains sont peu compétitifs ce qui entraine de sérieux retards voir de sérieux problèmes dans les différents programmes, les échecs sont plus nombreux que les réussites.

-A ce défi industriel s'ajoute un défi institutionnel, l'US Navy étant dépendante des chantiers privés qui peuvent imposer leurs conditions industrielles et tarifaires.

-Le troisième défi est systémique. L'intelligence artificielle constitue une révolution dont on évalue mal les implications technologiques et tactico-opérationnelles, les unes et les autres pouvant avoir un impact strategique sur la guerre.

-Le quatrième défi est strategique. Fiers d'avoir rapproché le Japon et la Corée du Sud et ressoudé l'Alliance Atlantique, les Etats-Unis voudraient étendre celle-ci à l'Indopacifique pour faire face «aux puissances révisionnistes et totalitaires menaçant l'ordre international».

-Le renseignement américain estime que la capacité de production des chantiers navals chinois est deux cents fois supérieur à celle des chantiers américains.

-Le péché original c'est une décision de l'administration Reagan d'autoriser les armateurs américains  à commander des navires de charge à l'étranger pour réserver la capacité des chantiers américains pour augmenter le tonnage de l'US Navy dans le cadre du 600-ships programm. Rappelons qu'à cette époque les arsenaux américains ne construisaient déjà plus de navires.

-Cette idée qui partait d'un constat logique va provoquer de sérieux effets pervers. En effet les navires marchands nécessitaient des investissements réguliers en termes techniques et cela stabilisait le plan de charge, évitant des licenciements trop fréquents qui obéraient la capacité du chantier à produire vite et bien.

-Certains suggèrent de construire des navires militaires en Corée du Sud et au Japon tandis que d'autres veulent réindustrialiser. Cette dernière idée se heurte aux problèmes récurrents d'embauche et de fidélisation.

-Se voulant le nouvel arsenal de la démocratie, l'Amérique cherche à revaloriser les métiers d'ouvriers spécialisés. Les écoles américains sont mis à contribution pour orienter les talents vers des métiers pointus de soudeurs, d'ajusteurs-monteurs, de manichistes..... .

-Pour lutter contre la faillite des sous-traitants dont certains sont les seuls à produire des composants sensibles, le Congrès autorise la commande de plusieurs navires en même temps, augmentant ainsi le flux et la prévisibilité de la production.

-Les plans de l'USN prévoyaient de suspendre la production des Arleigh Burke en 2005 puis de commande de trente-deux Zumwalt suivis d'une version modifiée CG (X) pour remplacer les Ticonderoga.

-On connait la suite. Non seulement le programme CG(X) à été abandonné, non seulement les Zumwalt n'ont été qu'à trois exemplaires, des navires devenus de véritables «élephants blancs» vont perdre leur artillerie (un débarqué au profit de douze missiles hypersoniques et le second servant de lest).

-Autre fiasco le programme LCS avec des navires retirés du service après seulement quelques années d'utilisation. Ils sont proposés à la vente mais on se demande quel pays acceptera de tels moutons à cinq pattes.

-Des enquêtes journalistiques ont montré que beaucoup savaient mais que personne n'à agit.  Dès qu'un programme prend de l'ampleur et que les entrepreneurs embauchent il est politiquement plus facile de dépenser encore davantage que de le suspendre.

-Le choix des FREMM italiennes aurait du marquer une rupture mais les nombreux modifications imposées par l'USN pour «américaniser» le modèle (pourquoi choisir un modèle étranger alors ?) ont relancé la spirale des coûts.

-Selon l'amiral Chad Jacoby, responsable des acquisitions pour les garde-côtes (NdA Corps connu pour son excellente gestion) l'institution doit reprendre la main sur les programmes et en particulier les études de faisabilité pour éviter de répéter les erreurs des Zumwalt et des LCS dont celle de lancer la construction avant la fin de la conception.

-L'IA est sur le point d'apporter aux sociétés humaines la même révolution que l'Internet et l'ordinateur portable. Mais comment l'employer ? C'est tout autant un défi qu'une opportunité. L'USN y croit beaucoup pour pouvoir employer 150 drones destinés à compenser le déficit que la marine américaine connait face à la marine chinoise.

-Pour Brandon Tseng (ancien SEAL) il faut dès à présent envisager des millions de drones. Au lieu d'acheter un porte-avions pour cinq milliards de dollars vous pouvez maintenant acheter un million de drones à 50000 dollars pièce et ces drones dirigés par l'IA peuvent obtenir un effet beaucoup plus massif sur le champ de bataille.

Brandon Seng explique que l'on peut désormais envisager une armée de l'air sans pilotes, des sous-marins et des bâtiments de surface sans équipages. Il affirme que 16 opérateurs contrôlant chacun quatre avions pilotés par l'IA pourront projeter la même puissance qu'un groupe aéronaval.

-Pour autant personne ne s'interroge sur les raisons de la quasi-alliance sino-russe et les pistes pour la défaire, Pékin désapprouvant la violation de la souveraineté ukrainienneet appelant à resserrer la coopération sino-américaine. Au contraire une implication de l'OTAN dans l'Indopacifique ne peut que fortifier cet alignement sino-russe auquel s'agrégent Téhéran et Pyonyang. La perspective de l'élection américaine et d'une possible victoire républicaine repose la question de la guerre en Ukraine.  

Evolution des attaques de drones aquatiques en Mer Noire

-«Après une première année de tentatives spectaculaires, mais infructueuses, les K-USV (Killer-unmanned surface vehicle) ukrainiens obtiennent leurs premiers succès à l'automne 2023. Mais si la Russie a mis du temps à mettre en place des contre-mesures, celle-ci ont récemment montré leur efficacité, poussant l'Ukraine à envisager de développer d'autres engins, sous-marins cette fois.»

-Sur les quinze navires russes coulés, dix l'ont été par des drones auxquels il faut ajouter six navires endommagés sur douze. Clairement un game-changer.

-Conséquences de ces actions, la flotte russe n'intervient plus au large d'Odessa permettant à l'Ukraine d'exporter sans problèmes les céréales.

-Les premiers drones sont conçus dans un garage de la banlieue de Kiev et utilisés grâce au système satellite Starlink d'Elon Musk.

-Les premières tentatives sont peu concluantes bien moins que les drones aériens ou les missiles.

-Le succès des K-USV ukrainiens repose sur des communications bidirectionnelles à hautes capacités via satellites. Kymeta aurait succédé à Starlink même si les terminaux Starlink sont toujours présents sur les drones détruites par la Russie.

Ces communications assurent la navigation et la désignation d'objectif tout au long de la mission. Kiev parvient à produire ses drones en masse et surtout à améliorer leurs performances.

-La petite taille et la vitesse des K-USV les rend peu ou pas vulnérables aux missiles et aux torpilles.

-Sans équipage, ils emportent davantage de carburant et peuvent être prépositionnés à proximité des côtes adverses sans s'exposer dans une base vulnérable aux frappes russes.

-Des drones financés par le financement participatif.

-Riposte russe très lente à se mettre en place. La marine russe fait face à un dilemme cornélien car en restant dans les bases elle est protégée des drones mais vulnérable aux missiles de croisière et air-sol mais en prennant la mer ils sont protégés _tout est relatif_ des missiles longue portée mais vulnérables aux drones.

-Aucun bateau russe n'à des filets anti-torpilles et seuls des barrages flottants protégent les accès aux bases de Sébastopol et de Novorossyisk.

-La Russie à lancé des frappes contre des dépôts connus de drrones et multiplie les patrouilles d'hélicoptères de combat le long du littoral pour détruire des drones.

-Les navires ont reçu des mitrailleuses de gros calibre, des fusils anti-drones, des caméras thermiques et des dispositifs de vision nocturne et d'autres équipements spéciaux. Les équipages reçoivent un entrainement spécifique.

-La Russie dévellope aussi des drones anti-drones destinés à être lancés depuis les navires attaqués.

-Une nouvelle forme de guerre navale est née, particulièrement efficace, après un an de tâtonnements. Mais tout change si vite que le succès apparent des drones de surface pourrait être limité par les contre-mesures russes, parmi lesquelles figurent d'autres drones de surface. Kiev ne s'y trompe pas, prévoyant de produire en masse des drones sous-marins. Leur emploi risque de constituer le nouveau chapitre d'un affrontement lamentable que l'Alliance atlantique et la Russie auraient du savoir prévenir ou arrêter par la négociation d'une architecture de sécurité mutuellement acceptable. La diplomatie du Congrès de Vienne n'existe plus.

Les opérations de rivière en Ukraine

-Le conflit en Ukraine remet en lumière l'importance du combat fluvial. Cela s'explique par la présence du Dniepr, troisième plus grand fleuve d'Europe sans oublier de nombreuses autres zones fluviales et lagunaires.

-Le Dniepr est la ligne de front, un large coupure difficile à franchir tant pour les ukrainiens que pour les russes. C'est le principal centre de gravité des opérations de rivière en Ukraine.

-La destruction du barrage de Nova Kakhovka en juin 2023 à bouleversé la géographie des berges en aval ainsi que les possibilités de navigation et de débarquement, accroissant encore l'importance d'une expertise en combat de rivière et de moyens adaptés.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Kremen10
Vedette rapide classe Gyurza-M

-Un escadron de rivière basé à Odessa est créé en 2013 avec pour objectif neuf vedettes Gyurza-M en service en 2017 mais l'annexion de la Crimée en 2014 à entrainé un bouleversement complet des projets. Exit l'escadron de rivière et place à une force amphibie pour protéger la ZEE ukrainienne.

-Une flottille improvisée est créée au moment du conflit. L'escadron Dniepr à été créé par la marine ukrainienne mais opère sous le commandement de l'armée de terre. Missions de patrouille, de défensee et de soutien.

-Les ukrainiens ont bénéficie du soutien des Royal Marines britanniques et des Mariniers néerlandais.

-A cela s'ajoute le 73ème Centre naval d'opérations spéciales, une unité de nageurs de combat chargée des opérations clandestines sur le Dniepr, près de Kherson. Cette unité à été créée sur le modèle des SEAL.

-Ce sont ces nageurs de combat qui ont mené les raids les plus osés, souvent de nuit, pour harceler et porter des coups sur la rive gauche du Dniepr ainsi qu'en Crimée avec parfois plus de 250km parcourus en jet-ski pour s'infiltrer et frapper des cibles.

-L'escadron Dniepr à bénéficié de l'aide occidentale notamment scandinave, les suédois et les finlandais étant connus pour leur expérience dans ce domaine.

-Vus sa disposition géographique, le Dniepr est un élément clé que les ukrainiens comme les russes utilisent pour déplacer troupes et ravitaillement. Les ukrainiens sont passés maîtres dans la conduite de raids commandos à l'aide de petites embarcations.

-Les îles, les îlots, les petits bras et autres criques du Dniepr font l'objet de combats intenses notamment entre forces spéciales ukrainiennes et russes qui s'y disputent des positions avantageuses pour l'artillerie ainsi que des points d'étape le long des lignes logistiques et des emplacements pour le tri des blessés.

-Début octobre 2023 les forces ukrainiennes ont réussi une série d'opérations sur la rive gauche du Dniepr établissant une tête de pont à Krynski à 35km au nord de Kherson, qui s'est maintenue jusqu'à mai dernier et à permis à des unités de s'installer durablement sur leurs positions dans plusieurs villages avoisinants.

A partir de là des raids commandos ont pu être lancés contre les positions russes sur la rive est du Dniepr puis en novembre, un assaut amphibie contre la péninsule de Kinburn. Fin avril 2024, les ukrainiens ont pris l'île de Nestrya dans l'embouchure du Dniepr et avancé jusqu'au village de Veletenske, au sud-ouest de Kherson. Ces îles situées entre les deux rives constituent une zone grise, contestée par les deux camps.

ENJEUX MATERIELS

Futures frégates européennes : des enjeux majeurs
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Amiral31
La dernière née des frégates françaises : l'Amiral Ronarc'h (D-660). Sa mise en service est prévue pour l'été 2025

-«L'Europe ne manque pas de types de frégates dont les programmes sont engagés ou sur le point de l'être : 14, si l'on compte les corvettes de nouvelle génération (Thaon di Revel, Lulea, Pohjanmaa respectivement italiennes, suédoises et finlandaises) dont l'armement égale ou surpasse celui d'une frégate des années 1990. Une situation qui présente des avantages comme des inconvénients, mais qui montre aussi que les lignes sont en train de bouger.»

-D'un côté on peut remarquer une Europe navale est bien vivante avec un grand nombre de programmes mais de l'autre ces programmes sont fragmentés et nationaux exception faite du programme belgo-néerlandais et d'un certain point de vue la vente de FDI à la Grèce ainsi que les futurs frégates polonaises qui sont dérivées des Type 31 même si elles seront au final très différentes.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Arrowh11
Les futures frégates polonaises

-Cela permet le maintien d'un tissu industriel garantie de commandes nationales ou export mais ces chantiers sont relativement petits.
-Cette taille limitée ne permet pas d'augmenter rapidement les capacités de construction mais augmenter la capacité de construction risque de se heurter au problème récurrent des ressources humaines, les marines occidentales peinant à recruter et à fidéliser leur personnel.

-Certains acteurs se placent dans une optique transeuropéenne comme Damen impliqué dans le programme belgo-néerlandais et dans le programme type 126 allemand ou encore Babcock qui à remporté le programme polonais pour trois frégates (plus cinq options !) et cherche à se placer sur le programme Lulea suédois (Babcock à également vendu deux type 31 à l'Indonésie).

-Bae Systems est impliqué dans les programmes canadiens et australiens ce qui pourrait conduire à la construction de vingt-neuf type 26 même si ce programme connait des difficultés.

-Fincantieri peut compter sur des commandes nationales fréquentes et qui garantissent de disposer d'une gamme large. Les chantiers italiens sont réactifs ce qui à permi à Rome de remporter de beaux succès à l'export.

-La notion même de frégate à considérablement évolué ces dernières années alors que les bâtiments européens et américains des années 1980 étaient assez similaires en tonnage, volume d'armements et capteurs. Depuis le terme est devenu générique et recouvre une pluralité de navires aux tonnages et aux capacités bien plus divers.

-Maintien de la spécialisation notamment ASM même si la frontière se brouille un peu pour les derniers modèles.

-La France semble abandonner la frégate lourde pour des frégates plus légères à croire que le gros et le lourd ne peut avoir le droit de citer au pays du «souple, félin, manoeuvrier». D'autres pays comme la Grande Bretagne et l'Italie maintiennent une flotte très diverse avec des navires légers, des navires médians et des navires lourds.

-La majorité des marines européennes basculent vers le lourd avec potentiellement un meilleur armement qui s'illustre notamment par une augmentation du nombre de cellules verticales.

-A court terme les programmes de remplacement sont peu nombreux et concernent la Norvège, le Danemark et la Grèce qui pourrait compléter ses FDI par une version adaptée des Constellation. En revanche la Bulgarie et la Roumanie se dirigent vers des navires plus petits plus proches des corvettes et des frégates. A moyen terme, le Portugal devra aussi remplacer ses frégates qui vieillissent doucement mais surement.

Turquie : une industrie navale émergente et agressive

-Si l'industrie de défense turque connaît une réelle montée en puissance ces dernières années, principalement dans les domaines terrestres, électronique, des drones et munitionnaire, elle s'est faite plus discrète sur le plan naval. Pour autant, Ankara à des plans ambitieux et comme peu à peu à aligner des succès à l'exportation y compris sur ds bâtiments plus complexes.

-Jadis la marine turque utilisait des navires étrangers souvent de seconde main même si il y avait parfois des exceptions (frégates classe Barbaros et Yavuz, sous-marins).

-Le grand saut vers la construction des navires de combat intervient assez logiquement avec des patrouilleurs. Cependant si la coque est construite en Turquie, l'armement et les capteurs sont étrangers.

-La rupture intervient avec le programme MILGEM (Milli gemi  projesi «projet de navire national») qui procède par étapes.

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La corvette TCG Burgazada (F-513)

-La première étape c'est la construction des corvettes de classe Ada avec d'abord des capteurs et des armes étrangères mais bien vite des radars et des armes turques prennent progressivement le relais. Quatre navires construits plus une cinquième unité gréée en navire collecteur de renseignement. Deux unités vendues à l'Ukraine, quatre au Pakistan (dont deux construites sous licence) et trois à la Malaisie.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Tcg_is10
La frégate Istanbul (F-515)

-Les Ada ont par ailleurs servir de base  à la conception de deux autres classes dans le spectre supérieur et le spectre inférieur. On trouve d'abord huit frégates type I (classe Istanbul), la première unité ayant été admise au service actif en janvier 2024. Ce modèle est déjà proposé à l'exportation.

On trouve ensuite dix patrouilleurs lourds de classe Hisar qui sont une redite (oupresque) des Ada.

-Si les six type 214 ont été commandés en Allemagne (classe Reis), ils sont construits en Turquie avec une première unité mise sur cale en 2015 et mise en service en août 2024, deux autres unités ayant été lancées. En théorie la dernière doit entrer en service en 2029.

-Le programme Milli denizalti (sous-marin national MILDEN) à longtemps été évoqué mais il semble cette fois sur les rails avec des travaux de conception qui se sont achevés en 2022 aux chantiers Gölcük et qi devraient déboucher sur le début de la construction de la tête de classe en 2025 en vue d'un achèvement en 2031.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Tf-20010
TF-2000

-Le principal projet structurant pour la marine turque à moyen terme est le destroyer TF-2000 dont la conception à commencé en 2017 et pour laquelle Navantia s'est déclaré disponible. Quatre navires avec deux options pour une cible potentielle de huit. Ce sont les chantiers d'Istanbul qui construiront ces bâtiments. Cependant la date d'entrée en service ne semble pas encore totalement fixée, 2030 étant évoqué pour la première unité. En effet, la question du financement semble toujours délicate et plusieurs réunions sur la conduite du programme doivent encore se tenir d'ici à la fin de l''année.

-La Turquie ambitionne depuis longtemps de disposer d'une capacité aéronavale. Les obstacles techniques et budgétaires ont longtemps retardé le projet, aboutissant avec la commande et la construction de l'Anadolu (type Juan Carlos I) mis en service en avril 2023. Cependant le retrait d'Ankara du programme F-35 à fait du LHD turc un porte-hélicoptères et un porte-drones.

-Est évoquée la construction d'une deuxième unité en attendant pourquoi pas un porte-avions STOBAR, un design ayant été présenté en février 2024 en l'occurence un navire de 285m de long, un déplacement de 60000 tonnes, quatre turbines à gaz LM-2500 pour une vitesse maximale de 25 nœuds. Ce navire est muni selon les modèles d'un pont droit avec un tremplin à la proue ou d'un pont à angle avec un ilôt et deux ascenseurs. Il est douteux qu'un tel navire rentre en service avant 2040.

-Ce projet pourrait retarder des projets peut être plus nécessaires.

-Les projets de navires de soutien sont moins avancés, la marine turque préférant des navires légers à des navires lourds.

-Projets de barges de débarquement et de navires de guerre des mines ainsi que de patrouilleurs lance-missiles (type Turkish).

-La flotte turque est donc en cours de renouvellement avec des projets ambitieux qui permettront à terme de remplacer les sous-marins, frégates, patrouilleurs les plus anciens par une flotte moderne, largement de conception nationale qui va poser un évident problème à la marine grecque. Surtout les principaux dévellopements sont attendus dans le domaine des drones, qu'ils soient aériens, de surface ou sous-marins avec plusieurs programmes lancés pour des missions de renseignement, d'escorte ou encore de combat de surface, plusieurs expérimentations étant en cours. En l'occurence la marine turque a rapidement considéré qu'ils devaient pouvoir être mis en œuvre individuellement ou encore depuis des bâtiments de combat ou amphibies.

Type 054B : une sœur chinoise pour la FREMM
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Frzoga20

-Le programme type 054 puise son inspiration dans les formes furtives des six La Fayette construites pour Taïwan. En 2002 Taipei à accusé Paris d'avoir fournit à la Chine les plans des FLF et une compensation financière pour calmer sa colère. Une information confirmée par le juge Thierry Jean-Pierre.

-43 unités construites dont trois allongées pour recevoir un hélicoptèreZ-20 copié sur le Sikorsky S-70.

-Navires peu couteux, puissants (6000 tonnes) avec un armement bien plus puissant que les La Fayette dont elles seraient inspirées.

-Premières unités chinoises avec les Type 052 disposant de cellules de lancement vertical

Marine indienne : quelles nouvelles capacités de combat de surface ?

-Lorsque l'on parle de l'Inde, ce sont l'aéronavale et les capacités sous-marines qui retiennent le plus l'attention, non sans un certain doute, proverbiale lenteur programmatique oblige, à considérer comme réalisables les programmes engagés. Mais il n'en demeure pas moins que des progrès bien réels sont accomplis dans de nombreux domaines, de l'armement aux capteurs, mais aussi au niveau des capacités de combat de surface.

-L'Inde progresse de manière incrémentale, la complexité des bâtiments n'a donc cessé de s'accroitre, tout comme se mettait en place une véritable stratégie de gestion des différents chantiers navals. Coopération avec Israël notamment dans le domaine des capteurs et des armes.

-Delhi ne possède pas actuellement d'un lanceur vertical national permettant une grande souplesse dans la gestion de ses salves, l'UVLM (Universal Vertical Launcher module) n'étant utilisé que pour le Brahmos.

-Projet d'un destroyer projet 18 (qui est plutôt un croiseur) avec 144 silos.

-Grande progression dans le domaine des capteurs.

-Les projets de navires de conception nationale (Nex generation missile vessel/next generation corvette) peinent à se concrétiser en raison notamment d'une grande pesanteur bureaucratique. De plus il y à beaucoup d'hésitation au sein des bureaux d'études.

-Question critique des chasseurs de mines puisque la dernière unité de classe Pondichery à été désarmée en 2019. Appel d'offres lancé en 2023 pour douze unités à concevoir et à construire en Inde. Cette capacité est d'autant plus critique que le Pakistan dévellope ses capacités de mouillage de mines.

«Aukus-Pocus» : la navalisation, catalyseur en stratégie des moyens et opérationnelle ?

-L'annonce d'une alliance entre l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis (AUKUS) dans le domaine des sous-marins le 15 septembre 2021 avait provoqué un véritable séisme. Ce dernier avait d'abord concerné les aspects industriels de l'abandon par l'Australie, d'une manière peu élégante, d'un contrat majeur avec Naval Group _pour pas moins de douze sous-marins océaniques à propulsion diesel-électrique_ et avait une dimension politique marquée. Mais ce qui apparaît comme une alliance dont la pierre angulaire est la stratégie des moyens navale dépasse de loin cette dernière.

-L'annonce, effectuée le jour même de l'envoi d'un courier de satisfaction quant à la poursuite du programme Attack/Barracuda Shortfin avec la France a auguré une crise politique aux dimensions multiples. Depuis les relations franco-australiennes se sont rechauffées car l'Australie est incontournable en Indopacifique.

-Plusieurs pays européens se sont engagés dans le Pacifique ce qui est un véritable tournant strategique pour plusieurs états.

-L'AUKUS n'est pas un simple partenariat industriel

-Canberra change son rapport avec l'espace-temps grâce à la propulsion nucléaire. Alors qu'avant les sous-marins australiens devaient mener un sprint en direction des eaux chinoises, là les futurs SSN australiens vont pouvoir se positionner dans des zones aussi éloignées que le détroit de Malacca, la mer de Chine méridionale, Okinawa, les détroits de la Sonde ou de Lombok.

-Ces nouveaux submersibles pourraient recevoir des Tomahawk.

-Critique principale : les SSN du programme AUKUS ne seront pas tous construits en Australie alors que les Attack devaient être construits au pays.

-Il faut former des spécialistes nucléaires alors que la culture nucléaire australienne est faible.

-Des SNA américains seront basés en Australie dès 2026 pour stimuler la croissance de la culture nucléaire de la marine australienne. Reste à savoir si les ressources humaines de la RAN vont suivre.

-Question sensible du calendrier qui pourrait imposer une modernisation des peu satisfaisant Collins.

-Le coût sera bien plus élevé avec bien plus d'incertitudes techniques par rapport une version conventionnelle des Suffren.

-Vu sous ces différents angles, le programme australien apparaît comme risqué et coûteux là où l'option française semblait plus sage, au prix toutefois de capacités plus restreintes. Cependant ce qui apparaît comme un pari pourrait s'avérer payant à long terme.

-La classe pourrait compter plus de dix unités et bénéficier des compétences dévellopées pour les futurs SSBN de classe Dreadnought ce qui pourrait limiter les risques techniques et financiers.

-Les chantiers Osborne en étant capable de produire des SNA pourraient disposer d'un atout que peu de chantiers navals possèdent dans le monde. On pourrait imaginer pourquoi pas que les américains commandent des sous-marins britannico-australiens pour compenser le «gap sous-marin».

-L'Australie pourrait devenir le septième pays à disposer d'un SNA après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie, l'Inde et le Brésil en attendant pourquoi pas la Corée du Sud et le Japon voir le Canada qui à  un projet d'acquisition de douze sous-marins comme une redite d'un projet ancien qui aurait pu voir des Rubis frappés du drapeau à l'érable fendrent les flots.

-Le programme AUKUS est davantage qu'un simple programme de sous-marins, c'est un vrai programme d'alliance militaire et technologique.

Programme Hai-Kun : test de la résilience et de l'inventivité de la BITD navale taïwanaise
Que lisez vous actuellement? - Page 36 Hai_ku10
Le Hai Kun

-Le programme de sous-marin à propulsion diesel-électrique Hai Kun (Narval) représente une percée sous conditions pour Taïwan. Après avoir construit le premier prototype, une suite de défis à relever s'annonce pour mener à bien ce programme.

-Réflexions dès les années 90 mais études préliminaires lancées en 2015. Les travaux ont commencé en novembre 2021, le navire ayant été révélé le 28 septembre 2023, mis à flot le 27 février 2024. Ses essais en mer ont débuté fin septembre 2024 pour une livraison prévue pour novembre 2025.

-Huit navires sont prévus d'ici 2038.

-Le premier navire dispose de nombreux capteurs et systèmes étrangers mais peu à peu des systèmes indigènes vont remplacer les systèmes étrangers.

-Renforcer la crédibilité de la défense taïwanaise.

-Possible permanence à la mer avec quatre navires à la mer, deux en entretien et deux à l'entrainement.

-Torpilles, missiles antinavires et mines

-Bases de Su'ao près de Yilan et base de Zoying près de Kaoshiung

-Le programme Hai Kun à été plusieurs fois mis en cause tant pour son coût de développement que pour sa faisabilité par le parti d'opposition Kuomintang.

Coûts et délais importants car tout à créé ou à importer.

-Programme scindé en trois parties avec trois coques puis deux autres et enfin les deux dernières, le dernier étant le Hai Kun qui va d'abord être un prototype avant d'être adapté au standard opérationnel. Cela doit limiter les risques et éviter un dérapage des coûts.

-La construction du deuxième exemplaire doit commencer début 2026 pour une livraison fin 2027.

-Certaines entreprises se sont ravisées suite à des pressions chinoises. Les Etats-Unis ont un rôle clé pour convaincre les pays tiers de participer au programme

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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyLun 18 Nov 2024, 22:33

Je viens de finir ce livre :

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Fc-nan10

Ce livre revient sur l'équipe du FCN championne de France en 1995 avec une seule défaite (record qui tient toujours même avec le PSG surpuissant version QSI), une équipe composée de gamins insouciants cornaqués par le grand frère Japhet N'Doram qui ont du grandir plus vite.

En effet en 1992 le club est au bord de la disparition, étant même relegué en D2 avant d'être sauvé in-extremis.

Le FCN de 1995 c'est ça :


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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyMar 19 Nov 2024, 15:10



HORS SERIE DSI
«DEFENDRE TAIWAN»
Résumé

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Dsi_dz10


EDITORIAL

-L'invasion de Taiwan par la Chine populaire sera-t-elle la principale guerre de haute intensité ? Rien n'est moins sur en raison de nombreuses difficultés à prendre en compte : franchissement du détroit de Taiwan, topographie de l'île à l'avantage du défenseur.

-D'un point de vue opératif, les choix de Taipei pourraient compliquer les opérations menées par Pékin.

-La guerre haute intensité n'est pas la seule possibilité pour Pékin de ramener dans son giron la «province rebelle».

-Pékin veut jouer sur la pression, la montée en puissance de ses propres forces et la fracturation du réseau des alliés à Taiwan.

-La défense de Taiwan dépendrait énormément de la volonté américaine et pour cela les Etats-Unis et leurs alliés doivent maitriser le Pacifique en s'appuyant sur un réseau de base qui pourrait être visé par la Chine afin de paralyser la riposte américaine.

DEUX ETATS ET UN DETROIT

Taïwan peut-elle tenir ?

-«Avec un peu moins de 24 millions d'habitants et le 21ème PIB mondial au même niveau que la Pologne, Taïwan fait figure de nain au regard de la Chine continentale. Elle fait aussi de plus en plus figure de nain militaire, ayant peu à peu perdu avec le temps ses avantages comparatifs. Pour autant la «province rebelle» conserve de réels atouts stratégiques».

-La première c'est son existence et son poids dans certains domaines clés de l'économie comme les composants informatiques.

-La seconde c'est une interprétation sociale et économique avec la Chine

-Le troisième avantage est une position géographique qui ne facilite pas une réunification de vive force et incite à des options centrées sur une alternance entre coercition, pressions diplomatiques, influence et entrisme.

-2049 est une date symbolique pour un potentiel retour dans le giron chinois de la «province rebelle»

-Le quatrième avantage c'est le soutien international qu'il soit américain ou japonais même si ce dernier est plus discret.

-«Comme Washington, Tokyo a reconnu Pékin comme étant la seule représentante légitime de la Chine; tout en maintenant une politique d'ambiguïté à l'égard de Taïwan.»

-Enfin Taïwan dispose d'un dernier avantage avec son aptitude à comprendre les ressorts de la stratégie chinoise. Taipei sait naviguer entre l'établissement de son autonomie et des signaux ne dépassant pas les «lignes rouges» chinoises.

-Cette vision, politico-diplomatique va de pair avec le dévellopement de forces armées qui ne sont pas négligeables (1.8 millions d'hommes en cas de mobilisation) et qui connaissent une montée en puissance tant quantitative que qualitative.

-Cependant depuis les années quatre-vingt la Chine à clairement pris le dessus sur Taiwan qui jusqu'ici disposait d'une certaine supériorité.

-Montée en puissance des capacités balistiques et amphibies (douze brigades amphibies potentiellement engageables en première vague)

-Dans le domaine aérien aussi la Chine à considérablement progressé avec la modernisation des flottes.

-La modernisation de ses capacités spatiales et de renseignement lui permet également de mener des opérations plus dynamiques avec en ligne de mire la neutralisation d'un certain nombre de capacités clés de Taiwan ccomme les batteries antiaériennes à longue portée ou encore les batteries côtières antinavires.

-Le sort des opérations s'appuiera sur l'efficacité des commandements respectifs. La stratégie militaire est par essence antidéterministe («La première victime de la guerre c'est le plan»).

-La principale faiblesse taïwanaise c'est la durabilité du soutien américain qui pourrait s'éroder

-Le positionnement américain influera sans doute également sur celui d'alliés asiatiques de Taïwan

-La Chine semble du reste avoir observé de près la guerre d'Ukraine. Si l'Ukraine à su encaisser le premier choc russe par ses propres moyens, elle est ensuite devenue très dépendante de l'aide internationale. Il paraît évident que Taiwan sera dans la même position avec une difficulté supplémentaire : le contrôle des lignes de communication qui peuvent être coupées par la Chine alors que la Russie ne le peut en Europe.

-La Chine pourrait mener une opération d'influence pour renforcer les penchants isolationistes de l'opinion publique américaine.  

De Taiwan, de son centre de gravité et de la viabilité du soutien américain

-Neutraliser le centre de gravité de son adversaire implique de ne pas permettre la poursuite du combat, nonobstant la volonté de le faire et, à terme plus ou moins long, de faire s'effondrer le dispositif. Quel pourrait être ce centre de gravité qui faciliterait la prise de Taïwan ?

-L'hypothèse d'opérations militaires contre Taïwan ne se suffit pas à elle-même il faut prendre leurs modalités d'exécution.

-Considérer qu'un débarquement échouerait naturellement du fait de la géographie est le reflet d'une vision centrée sur l'action décisive : l'action de vive force, concentrant les effets, réussit ou non suivant que son principal obstacle, géographique est contourné. Pékin dispose aussi de cartes topographiques de Taiwan. La Chine peut aussi chercher à préalablement neutraliser ce qui permet à Taïwan de tenir dans le temps long.

-Taiwan va probablement recevoir des armes mais il faut que ce ravitaillement soit tenu sur la durée. En la matière on peut poser que les Etats-Unis s'avèrent essentiels, non seulement du point de vue de leur positionnement politique, mais aussi de sa traduction concrète, en terme de convois, d'implication des forces et de matériels en réserve qui peuvent abonder l'arsenal de Taiwan.

-Considérer le soutien américain comme le centre de gravité de Taïwan revient à ce que la défense taïwanaise finisse par s'effondrer.

-Reste aussi que la théorie n'à rien de simple : on ne peut «abattre» ainsi les Etats-Unis du fait de leur résilience propre tandis que la notion même de «soutien américain» apparaît comme trop vague.

-Un centre de gravité stratégique peut être immatériel, éthéré _c'est le cas de la notion de «soutien_ mais il faut disposer de léviers d'action concrets pour pouvoir agir; soit ce que l'on qualifie de «centre de gravité opératif». On le devine, l'opératif permet de mettre en œuvre concrètement le stratégique et agir sur le premier permet donc d'avoir une influence sur le deuxième; ils doivent donc nécessairement d'entretenir un lien fort. Qu'est-ce que cela peut signifier pour Taïwan ?

-Neutraliser le soutien américain c'est donc empêcher Taïwan de tenir dans le temps lors d'une campagne d'attrition face à laquelle elle n'à contrairement à une action décisive aucune chance.

-Les munitions apparaitront très vite comme le nerf de la guerre et sans ravitaillement les stocks ne front que fondre sans permettre d'établir un rapport de force favorable qui soit durable.

-La solution la plus simple et la plus douloureuse pour Taïwan serait de nature politique voyant un désengagement américain de la défense de l'île. Dans pareil cas de figure, les modes d'action sont centrés sur l'influence et l'ingérence dans le débat politique américain, facilité par l'émergence de personnalités isolationnistes y compris d'ailleurs au-delà du seul cas de Donald Trump.

-Ce désangement politique ne serait évidemment pas sans conséquences sur le positionnement des autres alliés des Etats-Unis dans la région.

-Du reste, ces Etats seraient eux-mêmes amenés à s'interroger sur la sincérité du soutien américain à leur propre égard. Pour la Chine, le coup serait donc double : non seulement Taiwan ne serait pas soutenu mais les Etats-Unis perdraient leur rôle de facteur structurant dans la région ce qui pose la question de l'émergence d'un nouveau «leader du monde libre régional». Reste cependant à savoir sir la Chine sera capable d'influencer le jeu politique américain, un jeu politique changeant.

Si la neutralisation politique ne peut être obtenue, la neutralisation peut être militaire, en interdisant la mise en action des forces.Cela passe par la nécessité de tirer partie de la géostratégie de la zone.

-D'un côté, la Chine opérant à proximité immédiate de Taïwan et d'un autre les Etats-Unis qui bénéficient certes d'un réseau de bases, en train de s'étoffer, mais plus éloignés de «l'île-rebelle». A ce stade on pourrait poser l'hypothèse, classique, de la projection d'un bouclier A2/AD chinois autour de Taïwan.

Les bases elles-mêmes pourraient être visées par la fforce la plus puissamment dotée au monde en missiles balistiques et de croisière. Au besoin, on  peut imaginer le minage préalable des bases navales américaines dans la région compliquant l'accès à celles-ci.

-Une stratégie d'interdiction n'est en effet jamais totalement absolue, aboutissant à ce que plus aucun mouvement ne soit possible.

-Au dessous d'un certain volume le soutien militaire devient insignifiant et sur le plan politique l'interdiction augmente le coût humain du soutien et pose la question politique de la pertinence à continuer de soutenir Taiwan. La logique d'interdiction et ses effets jouent à cet égard non seulement sur le comportement des Etats-Unis mais aussi sur celui des Etats qui comme le Japon ou  l'Australie, pourraient également s'engager dan une opération de contre-blocus.

-Les Etats-Unis ne sont pas totalement démunis face à une telle stratégie d'interdiction. Elle est fondée sur la densification du réseau de bases permettant une présence avancée, le dévellopement d'une doctrine d'interdiction des activités chinoises (en ce compris un changement radical dans le positionnement des Marines) et, plus largement un engagement structurant les relations avec les Etats préoccupés par le développement des capacités militaires de la Chine et l'encouragement au développement des relations militaires entre eux.

-Les américains possèdent des bases en Corée du Sud (même si elles ne sont pas en première ligne), au Japon (le tissu à peu évolué), l'île de Guam avec une base aérienne et une base navale, Singapour (présence réduite à la logistique), l'Australie, les Philippines (retour après un départ au début des années quatre-vingt dix). Des négociations sont en cours avec l'Inde pour des installations logistiques et de réparation navale.

-Il faut y ajouter des plans pour accroitre le nombre de points d'où pourraient être engagées des forces que ce soit en appui des convois pour Taïwan ou afin de contrer la posture A2/AD chinoise.

Ainsi l'USAF travaille au concept d'Agile combat Element (ACE) qui consiste en la multiplication de projections sur des bases secondaires dans l'Indopacifique dans le but d'éviter une trop forte attrition au sol en évitant des bases trop importantes. 78 millions de dollars vont être investit pour rénover la base aérienne de Tinian dans les Mariannes du Nord. Ces bases sont à la fois des bases de couverture et des bases de frappe.

-Cette logique de déploiement fluide transparait également dans l'évolution de l'USMC qui abandonne (non sans débats internes) les bataillons de chars de combat au profit d'unités plus légères pour mener des coups de main.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Naval_29
Naval Strike Missile (NSM) de l'USMC.

-Exit les Abrams et les hélicoptères de combat et place aux drones, aux missiles NSM, Tomahawk, au renforcement des unités de lance-roquettes multiples HIMARS et des unités de reconnaissance. Ces Marine Littoral Regiment (MLR) doivent passer d'une île à l'autre, tendant une toile dans laquelle s'intégrera l'US Navy.

-La question majeure c'est l'évolution à long terme de l'USN. Si son dépassement quantitatif vis à vis de la marine chinoise semble acter, son déclassement qualitatif serait nettement plus inquiétant.

-La flotte de combat de surface et sous-marine vieillit, le renouvelement tardant en raison de problèmes programmatiques et industriels. Des carences graves sont à souligner comme la lutte ASM (le module destiné au LSC n'à pas donné satisfaction) et la guerre des mines.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Usns_b21
Le USNS Bob Hope (T-AKR-300)

-Sur le plan logistique la situation est un peu plus positive encore qu'il y à des points noirs comme le vieillissement de la force de projection du MSC.

-Quel bilan en tirer ? Si l'on revient à la question initiale du centre de gravité, la volonté politique américaine de soutenir Taiwan peut constituer le centre de gravité stratégique de l'île sans lequel sa défense face à une action atritionnelle est impossible.

Susceptible d'être influencé il dépend aussi pour être concrétisé d'un centre de gravité opératif constitué du réseau de bases américaines. Toucher le centre de gravité opératif revient alors à neutraliser au moins pour un temps le centre de gravité stratégique.

Du reste il s'agit aussi pour les Etats-Unis de déployer leur propre bouclier A2/AD et de compliquer le ciblage effectif des bases installées à Guam dont l'éloignement relatif de la Chine les rendent moins vulnérables que les bases japonaises.

Dans pareil contexte, on comprend tout l'intérêt pour la Chine de disposer de capacités hypersoniques aptes au traitement préalable des systèmes antibalistiques américains  au sol tout comme de multiplier les capacités d'attaque terrestre sur les navires.

ENVAHIR TAIWAN

Aptitude de la marine taiwanaise à faire face à une agression chinoise

-La Chine populaire à toujours prévenu que l'indépendance de Taiwan serait un casus belli. La marine taiwanaise est en première ligne mais la question est de savoir si elle peut faire face à une marine dont le dévellopement quantitatif et qualitatif est absolument stupéfiant.

-La mer à pris une place prééminente dans la politique militaire de la République Populaire de Chine. Signe qui ne trompe pas en décembre 2023, l'amiral Hu Zhongming un sous-marinier à été nommé au poste de commandant de la marine de l'APL. C'est le premier de son arme à occuper ce poste et peut être plus significatif encore le nouveau ministre de la Défense est également un marin, l'amiral Dong Jun.

-La marine populaire de libération dépasse l'USN en tonnage. En revanche le tonnage ne fait pas tout et une telle croissance à forcément un impact sur la qualité des équipages et leur formation.

-Si les nationalistes ont pu se réfugier à Taiwan (anciennement Formose) c'est que les communistes ne possédaient pas une marine capable de les en empêcher.

-Les Etats-Unis ont garantit la défense de Taiwan de 1951 à 1972 date à laquelle la Chine communiste à remplacer Taiwan à l'ONU. Il à fallu attendre 1979 pour qu'un nouveau texte ne clarifie les conditions d'une relations juridique non officielle.

-A la place d'une défense automatique place à la possibilité de le faire.

-Question sur le contexte et la réalité d'un conflit inévitable sachant que la majorité de la population taiwanaise est hostile à la réunification avec le continent.

-Seul Pékin sera à l'origine du conflit, Taiwan ayant depuis longtemps renoncé à reconquérir le pouvoir sur le continent.

-Date potentielle : 2027.

-La chose est cependant risquée, Taiwan ne manque pas d'atouts notamment en terme de missiles à longue portée pouvant toucher le continent. La marine taiwanaise développe ses propres sous-marins même si le détroit de Taiwan n'est pas très adapté à de tels systèmes.

-Pour éviter une escalade trop brutale, Taiwan pourrait choisir de frapper les îles artificielles aménagées par les chinois dans les Spratleys. Cela fragiliserait la protection des approches des côtes chinoises.

-La Chine pourrait mener un blocus maritime mais cela pourrait entrainer une intervention rapide des Etats-Unis.

-Une opération à grande échelle exigerait la destruction  préalable par des missiles chinois des ports, des bases aériennes et des concentrations de forces terrestres de Taiwan. Des attaques en essaims seraient menées pour saturer les défenses antinavires de Taiwan.

Les bâtiments de projection de force et de puissance de force tonnage débarqueraient des forces aux Phillipines pour sécuriser les détroits et permettrent aux sous-marins chinois de gagner la haute mer.

Les sous-marins taiwanais pourraient patrouiller devant les détroits permettant aux forces chinoises gagner le Pacifique pendant que les grandes unités de surface seraient déployées au large de la côte est pour sécuriser l'arrivée des renforts.

Les petits mouilleurs de mines et navires lance-missiles pourraient mener une guerilla navale pour contrer les attaques en essaims.

A moins que l'administration américaine ne modifie le Taiwan Relations Act et tant que les Etats-Unis pourront maintenir les flux logistiques, la prise de Taiwan par l'aPL sera très difficile à mener à bien. Le verrouillage du carvan de la première chaine d'îles conduirait à la fermeture des routes  maritimes vitales pour l'industrie chinoise et donc indispensables à la stabilité sociale. Les conséquences pour le système politique chinois seraient potentiellement désastreuses à moyen terme.

Les capacités chinoises de guerre des mines

Des articles indiquent que Pékin est bien conscient du rôle que jouerait la guerre des mines et de la menace qu'elle représenterait pour la Chine continentale dans un affrontement majeur, notamment autour de Taïwan.

Faisant référence à la campagne de minage menée par l'USN en 1945 contre le Japon, un auteur chinois considère que cette campagne a été aussi importante si ce n'est plus importante que la bombe atomique pour causer l'«effondrement» du Japon.

Les analystes rappellent aussi les difficultés qu'ont causées l'Iran et l'Irak aux coalitions occidentales avec des mines.

Cet emploi des mines est l'une des sept leçons tirées par la guerre du Golfe par l'APL. Parallèlement, les Etats-Unis redoutent la manière dont l'emploi des mines pourrait affecter leur liberté de mouvement.

Les adversaires n'ont pas besoin de couler des navires avec des mines pour l'emporter, ils n'ont qu'à restreindre la capacité de la marine américaine à se déplacer là où elle cherche à le faire.

L'exemple russe et soviétique inspire la doctrine chinoise. Pendant la guerre froide, les soviétiques considèrent les mines marines comme un outil asymétrique pour réduire la supériorité navale américaine.

Le RETEX du second conflit mondial à montré que les mines à orin ont une faible fiablité en raison des courants et des vagues. En revanche les mines de fond sont beaucoup plus stables et difficiles à localiser. L'URSS favorise leur largage par avion pour augmenter la rapidité de leur déploiement.

Les auteurs chinois citent aussi les mines nucléaires soviétiques soviétiques des années 1960 avec  un rayon de destruction de 2000m. Ils vantent les mines de fond lance-torpilles et les mines mobiles lancées par sous-marins. La furtivité du sous-marin explique cet avantage alors qu'avions et bâtiments de surface révèlent les zones de minage par leur présence.

L'Ecole de guerre navale américaine évalue les opérations offensives que Pékin pourrait mener relevant que les mines sont essentielles à la lutte anti-sous-marine. Contre les sous-marins ennemis les mines sont le mieux employées en les mouillant à proximité des bases ennemies limitant ainsi la capacité des sous-marins ennemis à sortir vers l'océan.

Les analystes chinois y voient la meilleure chance de neutraliser des sous-marins très silencieux et difficiles à détecter. Ils estiment également que des mines marines mobiles dans chaque passage de la première chaine d'îles formeraient ainsi une ligne de blocus et empêcheraient les sous-marins nucléaires américains d'entrer dans les zones maritimes voisines de la Chine.

En 2024 l'APL met en œuvre au moins une trentaine de mines appartenant à neuf catégories : mines de fond à influence, mines mobiles T-5 (dans les chenaux et les abords des ports), des mines de fond mouillées par sous-marins, des mines à orin à contact, des mines à orin à influence, des mines mobiles EM-52, des mines de fond en eaux profondes autonomes EM-56, des mines de fond en eaux profondes autonomes commandées à distance, des mines montantes destinées aux eaux profondes.

-Selon les SR américains la Chine serait capable de réaliser un mouillage défensif le long de ses côtes et un mouillage offensive au large des bases ennemies.

Pour les spécialistes chinois, la mine attaquera si rapidement  le sous-marin que ce dernier ne pourra réagir.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Xian_h10
Le Xian H-6 est une version produite sous licence du Tupolev Tu-16

-Les mouillages offensifs se font par des sous-marins et des avions, 150 bombardiers H-6 pouvant mener des missions de mouillage offensif.

-Quid des capacités de déminage chinoises ? 41 bâtiments répartis entre sept dragueurs océaniques de classe Wozang, quatorze dragueurs océaniques type Wochi, seize dragueurs côtiers type Wosao, six drons chasseurs de mines type Wonang.

Les forces de lutte contre les mines sont organisées pour des opérations côtières mais pas pour des opérations hauturieres au delà de la première chaine d'îles. Le manque d'expérience de Pékin dans le domaine du déminage suggère que les capacités chinoises ne seraient pas au niveau de celles du Japon et des Etats-Unis.

La marine chinoise ne pourrait pas draguer les accès de ses ports et ses routes maritimes seraient très exposées. Une étude japonaise relève que les échanges sino-singapouriens dans le domaine de la guerre des mines devraient être très bénéfiques à la marine chinoise et réduire cet écart. Singapour possède une expertise considérable en matière de guerre des mines grâce à sa coopération pendant plusieurs décennies avec les marines japonaises et américaines.  

Les capacités de minage taïwanaises

-La géographie des côtes de Taiwan détermine l'emploi des mines pour l'attaque ou la défense de la République de Chine considérée comme une province rebelle par Pékin. L'APL devrait mouiller des mines sur les côtes ouest et nord de l'île de Formose plutôt que sur les côtes sud et orientale qui plongent abruptement dans l'océan jusqu'à 2000m, une profondeur trop importante pour les mines de fond. Exposée au courant rapide de Kuroshio, la façade orientale de l'île serait également impropre à des mouillages de mines à orins qui dériveraient trop loin de leurs objectifs.

-Taipei pourrait déployer des champs de mines défensifs le long de ses mêmes côtes occidentales autour de l'île de Kimmen à quelques encablures du continent et ailleurs à l'ouest du détroit de Taiwan pour entraver la navigation commerciale vers les ports de Xiamen, Fuzhou et Shanghai plus au nord.

-Plan sur quinze ans annoncé en 2014 pour moderniser la marine taiwanaise. Parmi les douze projets annoncés figure quatre mouilleur de mines rapide (projet Yongjie). Ces quatre unités ont été livrées en 2021, remplaçant les LCU américains. La pose de mines est entièrement automatisée.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Rocn_t10
Catamaran type To Chiang

-Les derniers catamarans de classe To Chiang disposent eux aussi d'une capacité de mouillage de mines

-Les mines navales doivent bloquer l'accès aux plages, les mines terrestres doivent ralentir les mouvements sur la terre ferme.

-Taiwan n'aurait que 60h pour bloquer l'accès à ses plages.

-En revanche le mouillage des côtes ennemies ne pourrait être réalisé que par les sous-marins.

-Ces opérations de minage auraient forcément des conséquences pour le Japon.

Bataille aérienne pour les cieux de Taïwan

-Cet article commence par une hypothèse d'ouverture d'un conflit aérien. Une salve de missiles hypersoniques contre les radars à longue portée et les batteries antimissiles réduisant les capacités taiwanaises de 70% ouvrant la voie à des centaines de missiles balistiques et de croisière qui visent surtout les bases aériennes.

-Ce scénario était inimaginable dans les années quatre-vingt dix mais depuis les capacités chinoises et taiwanaises se sont croisées, les premières ne cessant de s'accroitre alors que les secondes décroissent ou se maintiennent.

-La Republic of China Air Force (RoCAF) est soutenue depuis le début par les américains qui ont longtemps fournit le meilleur de leur industrie permettant de compenser un déclassement quantitatif par rapport aux forces aériennes de l'APL.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Mirage22
Dassault Mirage 2000-5 de la RoCAF

-Avec la reconnaissance de la Chine par les Etats-Unis, Washington se fait tirer l'oreille pour fournir du matériel moderne pour éviter d'indisposer Pékin. Pour compenser Taiwan à acquis des Mirage 2000-5 auprès de la France.

-Dans les années quatre-vingt dix modernisation des capacités de défense antiaérienne avec de nombreuses batteries de missiles américaines et de conception nationale. Le tout est relié à un système de surveillance aérienne considéré comme le meilleur du monde dans les années soixante-dix.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Aidc_f10
AIDC FC-1K Ching Kuo

-Pour compenser des livraisons aléatoires, Taiwan à développé ses propres avions de combat même si leurs capacités sont inférieures à celles du F-16 et du Mirage 2000-5.

-Taiwan souhaite depuis longtemps acquérir des F-35 mais Washington refuse jugeant la vente trop sensible. Pou compenser les américains ont accepté de moderniser les F-16 au standard le plus récent.

-Décrochage quantitatif et seul le côté qualitatif reste favorable à Taipei mais pour combien de temps ? En effet Pékin améliore ses structures de commandement et apprend à gérer des opérations aériennes complexes.

-La RoCAF pourrait-elle combattre les «reins brisés» en n'ayant plus qu'une partie de ses infrastructures ? Comme les forces aériennes scandinaves elle s'entraine régulièrement à opérer depuis les routes.

-Pour tenir Taiwan ne peut compter que sur la rapidité de la mise en œuvre de la défense aérienne  que ce soit par la dispersion des appareils avant l'attaque, par la pleine exploitation des préavis d'alerte et par une combinaison appropriée entre défense aérienne et d'engagement de la chasse.

-Une défense antiaérienne puissante pourrait infliger de telles pertes aux chinois que cela pourrait freiner l'engagement de Pékin et/ou inciter les américains à accroitre leur engagement.

-De facto le rapport de force numérique au terme de ce premier choc ne resterait favorable à Taipei que si et seulement si la 7ème Flotte était engagée éventuellement appuyée par l'USAF. Où l'on en revient donc toujours à la question de la posture de Washington.


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MessageSujet: Re: Que lisez vous actuellement?   Que lisez vous actuellement? - Page 36 EmptyMar 19 Nov 2024, 15:32



Projeter l'APL contre Taïwan ?

-La marine chinoise ne cesse d'augmenter ses capacités amphibies. Selon certains observateurs, il s'agit de s'emparer de «l'île-rebelle» pour 2027, de laisser deux décenies pour digérer cette reconquête et permettre la célébration en grande pompe du centenaire de la République Populaire de Chine en 2049.

-Le troisième porte-avions chinois est en achèvement et un quatrième (peut être à propulsion nucléaire) est en construction.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Type_013
Un porte-hélicoptères amphibie type 075

-Pour accroitre la capacité de projection du pays, la marine chinoise à construit quatre porte-hélicoptères amphibies type 075.

-Cependant le pouvoir chinois laisse passer des articles démontrant les difficultés d'une future invasion chinoise de l'île comme pour calmer l'enthousiaste de certains.

Que lisez vous actuellement? - Page 36 Plans_10
PLANS Changbai Mountain (LSD-989), un navire amphibie Type 071

-La force amphibie chinoise à longtemps été composée uniquement de navires de type LST mais à  partir du début des années 2000 on construit des TCD (type 071) puis des LHD (type 075). La battelerie est modernisée tout comme les unités de combat amphibie avec de nombreux véhicules blindés.

-Le nombre de plages propice à un débarquement est limité et Taiwan le sait.

-Au type 075 doit succéder le type 076 qui pour certains serait un porte-drones et pour d'aures un bâtiment disposant d'avions type V/STOL.

-La marine chinoise dispose d'aéroglisseurs type 958 (type Zubr modifié) permettant de franchit le détroit de Taiwan en 1h30 au lieu de huit mais uniquement par beau temps. Comme seulement six navires ont été produits on  peut penser que les chinois ne sont pas totalement convaincus de leur utilité.

-Pour rappel en 1943 les américains ont envisagé de débarquer à Taiwan. Pour faire face aux 100000 soldats japonais, les américains prévoyaient d'engager 300000 soldats et 100000 marines soit un rapport de un à quatre. Comme on envisageait 150000 pertes, le projet à été abandonné au profit des Philippines.

-Une fois les troupes débarquées, il faudrait exploiter depuis la tête de pont en tenant compte du climat et du relief. De plus le détroit de Taiwan est frappé par une mousson de nord-est de novembre à mars ce qui limite la fenêtre d'action.

-Cinq éléments clés pour un succès chinois : reconnaissance précise de la zone d'attaque, utilisation de la guerre électronique, débarquement de lance-roquettes longue portée sur la tête de pont, l'envoi de forces spéciales et l'appui-feu de la flotte.

-Côté Taiwanais il faudrait surpasser l'ennemi dans ses trois dimensions terrestres, navales et aériennes. Taipei doit préserver sa force de combat, mener et remporter la bataille aéronavale et anéantir l'ennemi sur les plages.

-Aux Etats-Unis la fenêtre 2026-2030 pour un débarquement de Taiwan ne fait pas l'unanimité. Des auteurs estiment que la Chine ne pourrait être prête avant le milieu des années 2030 sans compter que l'APL vient de connaître une série de purges.

La mutation de la marine taïwanaise

-Si un débarquement sur les plages est compliqué il faut en plus franchir le détroit séparant la Chine continentale de sa «province rebelle». Or si la marine taiwanaise (Republic of China Navy RoCN) n'est pas la plus moderne ses capacités de combat de surface ne sont ni inintéressante ni à négliger.

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ROCS Tzuo Ying (DDG-1803) ex-USS Kidd (DDG-993)

-Jusqu'au début des années 2000 Taiwan s'est focalisé sur ses sous-marins et sur de grandes unités de surface à savoir les destroyers de classe Kai Lung (ex-classe Kidd américaine) (acquis suite au refus américain de vendre des Arleigh Burke),les frégates type Knox et Oliver Hazard Perry et bien entendu les Kan Ding, des frégates type Lafayette construites en France mais armées sur l'ancienne Formose.

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ROCN Si Ning (FF-1203)

-Comme dans d'autres domaines, la marine taiwanaise cherche à mettre au point des capteurs et des armes de conception indigène pour diminuer sa dépendance par rapport à l'étranger et surtout aux Etats-Unis.

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Patrouilleur lance-missiles type Kwang Hua VI

-Depuis quelques années cependant la ROCN préfère développer des unités navales plus légères visiblement dans un but de résilience. Citons les patrouilleurs rapides de classe Kwang Hua VI ou encore les corvettes de classe Tuo Chiang.

-Tous les bâtiments légers ont une capacité de mouillage de mines et peuvent accueillir moins des hélicoptères faute de place que des drones légers.

-Tout comme côté chinois les garde-côtes taiwanais auront un rôle majeur à jouer en soutien de la RoCN, certains navires sont communs comme les Tuo Chiang. Les garde-côtes connaissent d'ailleurs une vraie montée en puissance qui à l'avantage d'être moins politiquement criticable que celle de la marine.

-Quid des programmes futurs ? Faute de pouvoir dévelloper une classe de frégate polyvalente, Taipei à décidé de dévelloper un modèle de frégate antiaérien et un modèle de frégate anti-sous-marin.

-Question budgétaire prégnante sachant que le programme sous-marin absorbe beaucoup d'argent, d'énergie et de compétences.

PRENDRE TAÏWAN

Techno-guerilla sur Taïwan ? Les options pour résister à un assaut amphibie chinois

-L'armée taiwanaise est structurée comme aux plus beaux temps de la guerre froide : une armée très bien dotée en chars avec d'importantes réserves.

-Les préparatifs d'une telle opération sont longs donc une telle organisation semble logique. On peut augmenter progressivement le cursus en rappelant d'abord des réservistes puis en décrétant la mobilisation générale.

-De plus la géographie limite les possibilités chinoises d'un assaut amphibie. Certaines sont très intéressantes notamment celles de la région de la capitale Taipei. La possibilité de faire d'une pierre deux coups même si  les chinois sont lucides : si ils le save, les taiwanais sont également au courant.

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Un AH-64 Apache taïwanais

-Il faut d'abord défendre les plages : minage intensif, matraquage des plages avec une puissante artillerie concentrée et camouflée dans les terres. A cela s'ajoute le parapluie offert par les batteries antiaériennes et l'engagement des hélicoptères de combat (NdA Taiwan possède 29 AH-64 Apache 67 AH-1 Cobra et 38 OH-58 Kiowa Warrior)

-Si l'on suppose que les chinois vont d'abord lancer une frappe massive à l'aide de missiles balistiques et de croisière il faut disperser ses forces ce qui à l'avantage de limiter leur attrition initiale mais qui à pour conséquence de gêner la constitution d'une masse critique de manœuvre pour rejeter les chinois à la mer.

-Le premier échelon chinois aura fort à faire. Le deuxième engagé sous une puissance couverture aérienne aura un rôle clé. C'est là que la bataille va se jouer. C'est ce qui à par exemple manqué aux français en 1884 à Temsui, une plage qui justement pourrait voir débarquer l'APL.

-Comment Taipei peut résister aux actions de ce deuxième échelon ? Il faut s'appuyer sur la géographie en profitant des zones montagneuses et forestières qui sont autant d'abris d'où peuvent partir les différentes attaques.

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-Taiwan à développé une famille de véhicules 8x8 pour faciliter un déploiement rapide sur l'ensemble de l'île.

-La riposte taiwanaise peut se résumer à trois grands axes : dispersion et protection des forces, interdire le débarquement et défendre fermement les plages.

-Approche multicouche comme celle envisagée par Guy Brossollet. Engagement en premièer des forces régulières avant de passer à la techno-guerilla depuis les villes et les montagnes.

-Modèle «spider & web» (araignée et toile) avec une techno-infanterie fortement dotée en armes antichars et drones FPV, les araignées étant constituées de groupes tactiques de niveau bataillonnaire. Alternance de coups de poings et de coups d'épingle.

-Si les chinois peuvent déployer d'importantes unités de guerre électronique, leur déploiement ne sera pas aussi aisé que l'à été celui des russes en Ukraine.

Taiwan peut-elle se défendre ? (interview de Timothy R. Heath, chercheur senior sur les questions de défense à la RAND corporation)

-Selon lui les dirigeants chinois ne se résoudront à un assaut militaire direct contre Taiwan que si ils estiment que toutes les autres solutions ont échoué. Cela s'explique par la lucidité des dirigeants taiwanais et par le risque réel d'une guerre avec les Etats-Unis qui n'est dans l'intérêt ni des américains ni des chinois.

-La Chine souhaite éroder les capacités militaires américaines par la diplomatie et l'économie plus que par la force. Seulement voilà cela n'à pas remporté les résultats espérés à la fois parce que les états voisins se méfient de la Chine et n'ont rien contre de bonnes relations sécuritaires avec les EUA.

-Selon l'auteur l'APL n'est absolument pas prête à envahir Taiwan. Non seulement elle manque d'expérience en terme de combat réel (dernier conflit 1979 contre le Vietnam et un conflit qui s'est terminé par un fiasco chinois) sans compter que de récents scandales de corruption au sein de la force de missiles soulèvent des questions sur le dégré de préparation des forces. La Chine aurait du mal à combattre l'armée américaine en dehors du détroit de Taiwan.

-Sans surprise pour lui l'armée taiwanaise ne peut résister à l'invasion chinoise sans une aide militaire massive des Etats-Unis.

-Une approche asymétrique et de techno-guerilla pourrait renforcer la dissuasion taiwanaise en montrant qu'une invasion couterait plus qu'elle ne rapporterait à Pekin. Cependant ce système est moins prestigieux et offre moins de belles images à montrer.

-Si l'armée américaine intervient le Japon devrait intervenir aussi.

Des blindés pour Taïwan

-La quasi-totalité des blindés utilisés par Taiwan sont américains, on compte quelques blindés de conception nationale comme le CM-32 Yunpao.

-Quatre brigades blindées plus les bataillons blindés au sein des trois brigades mécanisées ainsi que les bataillons sous commandement direct.

-En 2023 on compte 750 chars de combat plus une centaine de vénérables M-41 Walker Bulldog.

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CM-11 Brave Tiger

-Flotte ancienne mais qui connait un début de modernisation avec la commande de 102 M-1A2T, 38 chars devant être livrés en 2024, 42 en 2025 et 28 en 2026.

CAPTURER,ET ENSUITE ?

La BITD navale taïwanaise : un ensemble dynamique confronté  à des limites structurelles

-«L'industrie navale de défense taiwanaise doit participer à la dissuasion d'une attaque chinoise mais ne pourra rééquilibrer le rapport de force militaire. Désormais ni les forces aériennes et navales taiwanaises ni l'ambiguïté stratégique américaine ne peuvent constituer une dissuasion crédible vis à vis de Pékin; les premières ayant été dépassées dans le courant des années 2000, la seconde étant réduite par les maux traditionnels dont souffrent les armées occidentales : base industrielle trop réduite au vu des besoins actuels et force navale vieillissante dispersée sur plusieurs théâtres.»

-Le budget de la défense va être porté à son plus haut historique en 2024 (19.1 milliards de dollars, 2.6% du PIB)

-L'industrie navale s'appuie sur trois acteurs principaux : les chantiers CSBC et Jong Shyn établis à Kaoshiung (côte ouest) et le chantier Lungteh établi à Yilan (côte est).

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Le Hai Kun

-Malgré son isolement quelques belles réussites comme un sous-marin mis à l'eau en février 2024 et la mise en chantier d'une classe de douze frégates à commencé en novembre 2023. 24 corvettes de classe Tuo Chiang (marine) et Anping (garde-côtes).

-Ces chantiers assurent également des missions d'entretien et de modernisation.

-D'ici 2035 Taiwan doit avoir construit huit sous-marins, quatre LPD, douze frégates, vingt-quatre corvettes ainsi que divers navires de soutien et des garde-côtes.

-Les obstacles sont nombreux. Le manque d'expérience en matière de navires purement militaires à déjà contraint Taiwan à se résoudre à faire évoluer le design de ses futures frégates qui passent d'une plate-forme de 4500 tonnes à vocation polyvalente (anti-sous-marine et anti-aérienne) à une plate-forme spécialisée de 2500 tonnes.

-L'intégration des systèmes d'armes semble constituer le principal obstacle que ce soit pour la construction ou pour la modernisation des navires actuellement en service.

-Question critique concernant la sécurisation des approvisionnements

-Risque de dispersion des efforts de construction navale entre des plate-formes légères et simples et des plate-formes plus lourdes et plus puissantes. Une étude à été lancée en 2023 pour remplacer les Kidd par une nouvelle classe de destroyers. L'acquisition de navires lourds rend Taiwan plus dépendant de l'étranger.

-Défis militaires contradictoires

-Taiwan n'à pas suffisamment de chantiers ni d'ouvriers pour mener plusieurs programmes navals de fronts et la MCO de la flotte existante. Question sur la survivabilité de ces infrastructures en cas de frappes chinoises.

-Contrôle essentiel de Kaoshiung, Keelung et de Yilan pour le défenseur comme pour l'assaillant.

Taiwan n'à pas tranché le débat stratégique et politique en raison d'un manque de consensus politique sur ce sujet inflammable. Par exemple le KMT partisan de l'apaisement des relations entre Pekin et Taipei veut limiter l'investissement dans ce domaine.

-«Si Taiwan maintient son effort visant à disposer de plate-formes lourdes mais complexes à construire, limitant de ce fait la production massive de plate-formes plus légères, sa marine serait à terme composée d'un ensemble hétéroclite de plate-formes légères trop peu nombreuses pour avoir un effet de masse cohabitant avec des plate-formes trop lourdes, encore moins nombreuses et bien trop vulnérables aux frappes préventives chinoises»

Le tournant vers les drones

-«En raison des pressions intenses exercées par son voisin chinois et au regard des retours d'expérience du conflit ukrainien, Taïwan a mis en place en 2023 un vaste plan de développement et d'acquisition de systèmes de drones dans le but affiché de renforcer, dans la troisième dimension, sa stratégie de défense asymétrique. Et dans ce petit pays très porté sur les nouvelles technologies, les propositions techniques ne manquent pas.»

-Premières recherches à la fin des années quatre-vingt dix. Il faudra attendre les années 2010 pour assister à l'émergence d'un véritable écosystème industriel orienté autour du drone et notamment les nombreuses applications civiles qui se développent à l'époque.

-Les nouveaux acteurs du marché vont d'abord se positionner sur le marché civil national et international. Parallèlement le Ministère de la Défense lance ses propres programmes de recherche.

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Ten Yung

-Plusieurs modèles comme le Cardinal un petit drone tactique à voilure fixe lancé à la main, l'Albatross destiné à la marine ou encore le Ten Yung un drone MALE mais ce dernier n'à pas été accepté en l'état par la RoCAF. En 2017 apparaît une munition rôdeuse antiradar le Chien Hsiang inspirée du Harpy israélien.

-Investissements étatique importants et diversifiés.

-La Chine multiplie les incursions de drones au sein de l'ADIZ (Zone d'identification aérienne), une menace bien plus difficile à appréhender que les avions de combat et de patrouille maritime.

-Taiwan investit massivement dans les systèmes antidrones

-Eté 2022 la présidente taiwanaise Tsai Ing-Wen et son état-major se sont vu remettre un rapport de 77 pages listant les retours d'expérience du conflit ukrainien qui pourraient être utiles à Taïwan.

-Les drones peuvent selon leur taille et leur modèle, harceler une force de débarquement chinoise procéder à des destructions de blindés, prendre pour cible l'infanterie, pilonner les flux logistiques, mais aussi épuiser physiquement et moralement une force d'occupation.

-Devant ce constat la présidente a ordonné un grand plan stratégique destiné à combler les lacunes taiwanaises dans ce domaine.

-En 2022 l'objectif était de construire 3200 drones d'ici la mi-2024. Cet objectif à été rapidement revu à la hausse.

-Recherche et industrie très dynamique, les capacités de production dépassent pour le moment les besoins du pays.

-Comme des éléments sont d'origine chinoise, une vigoureuse action est actuellement menée pour recourir à des fournisseurs nationaux ou occidentaux (même si ces derniers pourraient être sensibles aux pressions de Pékin).

-Il y à cependant des difficultés à maitriser certains composans-clés comme les moteurs, les commandes de vol et les communications durcies. Rien d'insurmontable surtout si la volonté est toujours là.

Guerre et stratégie en Indopacifique : l'enjeu américain (interview de Brendan R. Green, professeur associé de l'université de Cincinatti)

-Une invasion chinoise est selon lui toujours possible mais les récentes élections n'ont pas modifié les probabilités. Une guerre dans le Pacifique serait dramatique pour tous les acteurs et Pekin le sait parfaitement. La Chine pourrait entrer en guerre si elle estime que la réunification pacifique est impossible. Washington pourrait abandonner Taipei en cas de déclaration unilatérale d'indépendance ce qui la sortirait de l'ambiguité stratégique.

-Washington pourrait être influencée par la réaction des autres états de la région.

-Le réseau d'alliances régionales américaines est au cœur de la grande stratégie américaine en Asie, la crainte de sa désintégration incite probablement Washington à se battre pour Taiwan.

-Peu probable que le Japon se range du côté de la Chine si Pékin s'empare de l'ancienne Formose

-Quid de la Corée du Sud ?

-Selon lui la base de Guam ne sera pas forcément ciblée par les chinois qui pourraient préférer frapper des bases plus proches de Taiwan.

-Une guerre contre Taiwan aurait un impact considérable sur l'Europe notamment sur le plan économique et commercial, la Chine étant l'atelier du monde. De plus les Etats-Unis pourraient se retirer encore davantage d'Europe.

-En bref l'Europe sera probablement confrontée à un compromis difficile entre économie et sécurité en cas de guerre contre Taiwan.

-Une victoire chinoise pourrait miner la crédibilité de Washington dans l'ensemble de l'Indopacifique. Si Taiwan tombait les conséquences politiques pourraient être énormes, les conséquences militaires seraient réelles mais probablement pas assez graves pour affaiblir la position américaine sur l'ensemble du théâtre.

-Une victoire de Trump pourrait accroitre l'engagement américain aux côtés de Taiwan.

Pouvoir attaquer la Chine pour la dissuader ? Les capacités taïwanaises d'attaque dans la profondeur

-«Si la République de Chine a abandonné depuis plus de 60 ans l'idée de reprendre pied sur le continent, sa posture militaire est également très tôt marquée par le développement de capacités dissuasives qui connaissent aujourd'hui une diversification»

-Taiwan dévellope une gamme de missiles de croisière conventionnels mais jusqu'aux années 1980 elle envisagea d'acquérir des armes nucléaires y renonçant sous la pression des Etats-Unis. Il y eut un projet de missile balistique de 950km de portée (Sky Horse) et une bombe à gravité.

-Selon certains experts, il ne manquait qu'un an ou deux à Taipei pour devenir une nouvelle puissance nucléaire. La reprise du programme à été étudiée en 1995 après la troisième crise du détroit de Taiwan mais très vite cette hypothèse à été écartée.

-Taiwan dévellope des capacités de frappe dans la profondeur en s'appuyant sur des commandes extérieures mais aussi des développements propres. Il faut viser les centres de gravité plutôt que des forces. Importance du ciblage pour maximiser l'efficacité des missiles.

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Hsiung Feng III

-Le missile antinavire Hsiung Feng à été décliné en une version de frappe terrestre (700km de portée). L'ultime version le Hsiung Sheng aurait une portée de 1200km visant Wuhan !

-Le Wan Chien est un missile de croisière air-sol en service depuis 2018 d'une portée initiale de 230km mais les versions modernisées ont une portée de 400km. Mis en œuvre depuis les Ching Kuo il peut être utilisé avec son guidage inertiel/GPS pour des frappes contre terre et des frappes antinavires.

-Le Yung Feng est un missile de croisière terrestre mis en œuvre depuis des batteries mobiles terrestres, un missile supersonique (Mach 3) utilisant un booster puis un ramjet. Sa portée serait comprise entre 1200 et 2000km.

-Des missiles américains ont également été commandés comme l'AGM-84H SLAM-ER de 270km de portée ou l'ATACMS de 300km de portée.

-Avec plusieurs centaines de missiles de croisière disponibles, la question du ciblage devient cardinale en termes d'économie des forces, en particulier dans un cadre centré sur la recherche de l'atteint des centres de gravité.

-Coopération satellite avec Israël plus achats de photos commerciales. Lancement en mai 2004 d'un premier satellite opérationnel jusqu'en 2016. Six satellites Formosat-8 doivent être lancés entre 2024 et 2029.

-«En tout état de cause comme dans le cas de l'Ukraine, la grande question sera celle de l'appui étranger, par nature discret, donc politiquement peu coûteux. Or, même en cas de défaillance américaine, le Japon pourrait aisément appuyer Taiwan avec ses capacités optiques et radar de pointe»

_________________
"Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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