HORS SERIE DSI
«LA GUERRE TERRESTRE EN 2024»
Résumé
Depuis 2005 j'achète quasiment chaque mois DSI et leurs Hors-Série particulièrement copieux. Jusqu'ici je me contentai de lire et basta. Pour le Hors-Série sur la
Guerre Terrestre 2024 j'ai pris des notes et je vous propose une synthèse de ce que j'ai retenu.
NdA les parties entre guillemets et italique sont des parties recopiées in-extensoEDITORIAL-Ecrit par Joseph Herontin il pose la question de la durabilité du soutien européen à l'Ukraine ce qui aura un impact sur la crédibilité des états concernés. Un soutien essentiellement déclaratoire qui peine à se concrétiser car se dire en économie de guerre n'est pas l'être effectivement.
-Face à la densité des systèmes défensifs multicouches il faut réevaluer les manœuvres de bréchage
L'ENJEU DE LA HAUTE INTENSITEL'éternel retour à la stratégie opérationnelle-Le retour de la guerre la vraie à clairement bouleversé la géopolitique mondiale. Par exemple l'intervention de l'Arabie Saoudite et de ses alliés au Yemen à favorisé l'arrivée de l'Iran dans la région et menace via les rebelles houtis le commerce international en Mer Rouge.
-La guerre reste la continuation de la politique par d'autres moyens mais avant l'affrontement ouvert il y à de nombreux seuils que l'on résume sous le terme de «guerre hybride». On peut faire de l'influence, du chantage économique..... .
«La cohérence précède la masse» (entretien avec le général Pierre Schill CEMAT)-L'armée de terre n'à pas attendu la guerre en Ukraine pour renouer avec la haute intensité. En effet le plan stratégique de l'armée de terre publié en juin 2020 s'intitulait «Supériorité opérationnelle 2030». Effort continu pour durcir l'entrainement avec une adaptation des capacités d'entrainement pour la haute intensité et la conduite d'exercices au niveau division.
-La durée passe de deux à trois semaines, l'échelon privilégié n'est plus la compagnie mais le régiment. Les unités jusqu'au niveau brigade organisent davantage d'exercices en terrain libre.
-L'armée de terre s'est lancée dans une modernisation de ses infrastructures et de ses espaces d'entrainement afin d'augmenter sa puissance de combat.
-Vers une augmentation des unités de mélée ? Le CEMAT estime ce choix pertinent marquant la fin de la période où on estimait que la supériorité technologique pouvait remplacer la masse mais quand on affronte un ennemi aussi bien équipé comment faire ?
-L'Europe de l'Est en première ligne à déjà annoncé une augmentation conséquente de ses effectifs.
-Pour le CEMAT il faut être capable de monter en puissance rapidement.
-Trouver un équilibre entre les unités de combat, d'appui et de soutien
-Questions fondamentables du recrutement et de la fidélisation des engagés.
-Le conflit en Ukraine démontre le besoin de systèmes automatisés pour préserver les soldats et agir dans les espaces à fort letalité.
-Les progrès des drones FPV (First Person Viewer) sont à mettre en parallèle de ceux de la guerre électronique qui émerge comme l'un des moyens les plus efficaces de neutralisation des drones
-L'intelligence artificielle offrira une autonomie accrue aux robots qui seront d'abord télépilotés puis seront de plus en plus supervisés.
-Le projet Vulcain lancé en 2021 porte sur les systèmes automatisés du futur. Il devrait permettre après 2030 à l'Armée de Terre de disposer d'une véritable doctrine d'emploi des robots.
-La première priorité du combat moderne est la connectivité : pour surclasser l'adversaire il faut comprendre la situation tactique, concevoir un plan, donner des ordres et conduire la manœuvre en contrôlant et réorientant le cycle.
-La seconde priorité c'est la transparence du champ de bataille
-La troisième c'est la létalité
-La quatrième c'est la protection notamment des PC particulièrement vulnérables
-16000 jeunes recrutés chaque année, moyenne d'âge de 27 ans
-Un trou d'air dans le recrutement en début d'année 2023 mais les cibles de recrutement sont actuellement atteintes.
-Réticences à s'engager sur la durée
Politique Stratégique que faire ? (entretien avec Jean-Dominique Merchet)-La guerre c'est un processus intellectuel. La défaite de 1940 est une défaite intellectuelle des français et une victoire intellectuelle des allemands.
-L'armée ne peut se réformer seule. Le politique doit imposer le tempo des réformes.
-Les budgets augmentent mais pourquoi faire ?
-L'économie de guerre tient plus du slogan que de la réalité
-Tourner la page postcoloniale, réaliser un véritable RETEX des OPEX qui sont à chaque fois des victoire militaires mais des défaites politiques.
-«Mon analyse géopolitique repose sur l'un des principes de la guerre de Ferdinand Foch : la concentration des efforts. Disposant de moyens limités la France doit veiller à les concentrer plutôt que les disperser en montrant le pavillon çà et là. D'où ma formule plutôt provocatrice plutôt Varsovie que Tahiti Odessa plutôt que Nouméa».-Accorder l'indépendance aux DOM/TOM
-Nos marges de manœuvres budgétaires sont et resteront limitées
-«Quand aux forces il faut revoir le modèle des ressources humaines en sortant de celui mis en place dans les années 1990. l'armée professionnelle permanente était pertinente et à été très efficace dans sa logique expéditionnaire».
-Ne pas revenir au service militaire obligatoire mais muscler la réserve ou créer une conscription volontaire. Inventer l'avenir pas reproduire le passé.
Quelles conséquences capacitaires pour le M2MC ?-Opérations multidomaines (MDO
Multidomain operation en anglais). Concept forgé au sein de l'US Army qui vise principalement à assurer une meilleure efficacité des feux a profit des forces terrestres par une mise en réseau des capteurs et des effecteurs, quelle que soit leur armée d'appartenance. Ce concept à été transposé en France sous le nom d'opérations multimilieux/multichamps (M2MC)
-Cinq milieux : terrestre, aérien, maritime, extra-atmosphérique et cyber et Deux champs (électromagnétique et informationnel)
-Les actions de leurrage, les actions cyber, les opérations d'influence et les opérations de diversion doivent pouvoir recréer temporairement le brouillard de la guerre et permettre le développement de la manœuvre aéroterrestre dans un sens qui nous est favorable.
-La convergence des effets au cœur du M2MC doit être pensée et réalisée non seulement aux niveaux stratégique et opératif mais également au niveau tactique.
-La 2D et 3D représentent l'espace de bataille classique de la manœuvre aéroterrestre, la 4D englobe le sceptre électromagnétique, le cyber et les moyens de communication, la 5D représente le champ cognitif, celui des perception (capital à l'époque des RS).
-Tel est le nouveau champ de bataille que doit appréhender le chef tactique qui dispose des moyens pour agir dans les cinq dimensions.
-Se réapproprier la guerre électronique et appréhender complètement l'usage des drones.
-Avant d'engager ses unités au contact il faut frapper le dispositif adversaire dans la profondeur et pour cela la guerre électronique est indispensable. Toute manœuvre aéroterrestre conduite sans maitrise du spectre électromagnétique est vouée à l'échec.
-La guerre électronique doit être appréhendée de façon globale pour en garantir la cohérence.
-Concrètement, gestion du sceptre, moyens de renseignement, moyens d'agression doivent être placés sous une même autorité à l'instar de ce qui se pratique dans l'artillerie et le génie dans les postes de commandement tactiques pour garantir le bon emploi des moyens et éviter les brouillages intempestifs.
-Chaque niveau de commandement doit disposer de capacités de renseignement et de brouillage dont la portée correspond globalement à sa zone d'action.
-La guerre électronique doit être pensée en mode interarmées.
-La dronisation et plus largement la robotisation des armées est le deuxième grand enjeu capacitaire du combat futur.
-Le drone remplace de plus en plus l'avion piloté. Employé massivement sous forme de munitions téléopéréees, il constitue une capacité cinétique complémentaire de l'artillerie, des missiles et des roquettes.
-Microdrones (sorte de jumelles téléopéréees et munitions téléopéréees de courte portée _4 à 10km_) au niveau bataillon
-Minidrones tactiques et munitions téléopéréees de moyenne portée (10 à 30km) au niveau brigade
-Drones longue portée et munitions téléopérées de longue portée (30 à 150km) au niveau division
-Le système de commandement doit être agile c'est-à-dire mobile et capable de réagir rapidement.
Vers une IA de combat : apprivoiser un outil de supériorioté opérationnelle et en faire bon usage-L'Intelligence Artificielle s'impose comme un nouvel outil de planification ou de conduite des opérations dans les état-majors comme dans les unités de combat.
-L'IA permet d'améliorer le traitement de données à des fins de renseignement, améliorer la précision des systèmes d'armes ou mener la maintenance prédictive.
-L'IA générative ouvre des perspectives pour le dévellopement de nouvelles capacités qui pourraient modifier en profondeur la façon de concevoir et de conduire les opérations.
L'IA ne doit pas représenter une fin en soi.
-L'IA doit permettre de «digérer» la quantité incroyable de données recueillies sur le champ de bataille. Elle doit accélerer la boucle OODA (observer orienter décider agir).
-L'IA doit gérer la robotisation du champ de bataille. Intégrer les armes et les capteurs dans un système cohérent.
-La France rejette les systèmes d'armes létaux autonomes en revanche pour des tâches non létales...... .
-L'IA doit pouvoir concevoir des opérations et ainsi permettre aux état-majors de se concentrer sur
sa mise en œuvre.
-Quels défis à relever pour une IA de combat ? Il faudra une IA durcie utilisable au combat avec un cloud de combat sécurisé et protégé des attaques ennemies. L'importance des transmission va encore s'accroitre.
-L'IA va devoir opérer en mode dégradé et doit apprendre la frugalité énergique
-L'IA devra être fiable et sure.
-L'IA générative est à l'heure actuelle un système prédictif et probabiliste qui n'est ni déterministe ni fiable et n'à pas de notion de vérité.
-L'utilisation de l'IA doit faire l'objet d'une vraie formation au sein des unités militaires. Il faut savoir s'en détacher.
"-L'IA représente un potentiel de supériorité opérationnelle que l'Armée de Terre doit s'approprier. Elle peut apporter une réelle plus-value par exemple en automatisant des tâches pour libérer du temps au chef tactique et réduire sa charge cognitive." -Cela pose la question de la place du chef et son rôle dans le combat futur mais aussi du libre arbitre, du bon sens, de la prise de risque ou du recours à l'intuition. Dans un combat qui serait mené par des IA, la saisie de l'initiative en tant que condition essentielle de la victoire serait-elle encore possible ?
DEPASSER LE BLOCAGE TACTIQUEGuerre d'Ukraine : innovation et retour aux fondamentauxLa Guerre en Ukraine voit le déploiement de plusieurs catégories d'innovations, y compris avec des rythmes d'évolution qui peuvent être très soutenus _en particulier dans le domaine des microdrones qu'ils soient armés ou non. Reste aussi que cette guerre révèle également la longue traine des conceptions et des achats effectués il y à parfois plus de cinquante ans.
-Le drone est ici une révolution sur bien des plans : massivement utilisé, il est simple à financer et à utiliser.
-Utilisation massive des FPV qui sont parfois armés. Ils ne sont pas non plus invulnérables notamment le brouillage.
-Le brouillage électronique s'est généralisé.
-Pour faire face aux drones les véhicules doivent se camoufler ce qui obère leur efficacité.
-Utilisation de moyens et de véhicules civils rapidement militarisés.
-L'utilisation de robots terrestres est en plein essort depuis 2023. Ils sont utilisés pour la guerre électronique, le déminage et le transport. Ces robots se montrent cependant assez vulnérables aux drones FPV.
-Retour de la guerre des tranchées
-Les russes ont réutilisé des lance-roquettes ASM RBU-6000 montés sur des camions.
La «Légion Etrangère» d'Ukraine : atout ou handicap pour le soutien matériel au pays ?La question du soutien matériel à l'Ukraine à toujours été posée mais sous des formes diverses. On peut les résumer chronologiquement, bien qu'elles se soient souvent entremêlées. Tout commence en février 2022 par une urgence quanitative sur des matériels déjà pris en main pour éviter un possible effondrement du pays.
-Débat sur les «lignes rouges». En 2024 la demande de soutien est importante sur tout le sceptre.
-Les opinions publiques occidentales sont rétives au soutien à l'Ukraine moins par sympathie pour la Russie que par des interrogations sur les buts de guerre du gouvernement ukrainien. Le débat est particulièrement prégnant aux Etats-Unis.
-Les ukrainiens ne manquent pas d'hommes mais d'armes et de munitions. Ils se montrèrent réticents face à ces volontaires. Les seuls acceptés étant ceux possédant une vraie expérience militaire.
-L'expérience de ces volontaires à été parfois saumatre, la corruption étant présente partout et le professionalisme n'étant pas toujours présent au sein de l'armée ukrainienne (de nombreux généraux ont été limogés depuis le début du conflit).
-Ces témoignages peuvent être vu comme un moyen pour affaiblir le soutien à la cause ukrainienne.
-En bref ces volontaires peuvent apporter des points positifs à l'effort de guerre ukrainien mais ce n'est pas la solution miracle.
-«Faut-il donc supprimer les légions de volontaires ? Certainement pas. Elles offrent un afflux massif et en partie spontané auquel opposer un refus aurait un effet d'image désastreux»-«En Ukraine les témoignages des volontaires postérieurs aux arrivées en 2022 montrent que certains points négatifs _lenteur, contraintes militaires , dureté de la guerre de haute intensité_ sont bien assimilés et contextualisés par les volontaires». -«Reste à travailler sur les points noirs (corruption....) et à éviter que les volontaires en soient les victimes ou les témoins, ruinant alors leur motivation et l'image de l'Ukraine que donnent leurs témoignages.»Des solutions technologiques et doctrinales pour dépasser le blocage tactique-«Depuis la reprise de Kherson par l'armée ukrainienne en novembre 2022, la relative immobilité de la ligne de front, malgré les multiples offensives tant russes qu'ukrainiennes, ont fait dire à de nombreux observateurs que nous nous trouvions dans une situation connue à de nombreuses reprises (notamment) au 20ème siècle, celle d'un blocage tactique empêchant la victoire de l'un ou de l'autre des adversaires, et participant à une forme de gel de la situation stratégique».-Aucun des deux adversaires ne parvient à mettre l'autre suffisamment en difficulté pour faire évoluer la ligne de front. Les positions des deux camps n'ont que peu changé depuis novembre 2022.
-«Le blocage tactique repose sur deux phénomènes essentiels : la relative transparence du champ de bataille dont disposent les belligérants du fait du développement des moyens de télédétection de toute nature; et le développement des feux s'avérant d'une grande efficacité contre toutes les plate-formes de combat en service». -Le ratio nécessaire pour mener une attaque serait ainsi passé de trois pour un à six pour un.
-Le blocage tactique ne doit pas être confondu avec l'immobilité des fronts mais doit être compris comme une situation dans laquelle le ratio attaquants/défenseurs devient trop élevé pour que le sacrifices consentis par l'attaquant permettent d'emporter la décision au niveau tactique. Le rendement de l'offensive est alors particulèrement faible et on entre alors dans une coûteuse stratégie d'attrition.
-Huit Facteurs de Supériorité Opérationnelle (FSO) : compréhension, coopération, agilité, masse, endurance, force morale, influence, permanence du commandement.
-Pour prendre l'exemple du conflit russo-ukrainien où la mobilité et le niveau de protection des deux adversaires sont comparables, l'équilibre ou le déséquilibre va se jouer essentiellement autour de la masse et du feu, ces paramètres étant eux-mêmes composés de nombreux éléments.
Pour résumer, on pourra dire qu'à l'été 2022 la relative précision des feux ukrainiens a compensé la masse des feux russes parvenant à un équilibre dans les feux. La protection offerte aux forces ukrainiennes en défense par la valorisation du terrain compensait partiellement la masse des troupes et équipements russes, alors supérieure dans les secteurs concernés par les offensives.
-Les avancées russes se sont faits au prix de pertes humaines et matérielles très importantes, des pertes difficilement acceptables en occident et même en Ukraine, Kiev ne disposant pas des mêmes réserves humaines et techniques que la Russie. Voilà pourquoi l'offensive de l'été 2023 présentée comme «décisive» à été rapidement interrompue.
-Comment faire pour sortir d'un tel blocage ? En changeant de doctrine et/ou en intégrer de nouvelles technologies.
-L'emploi de l'arme aérienne à historiquement contribué à limiter le blocage tactique en favorisant notamment la percée dans un dispositif statique (Meuse 1940 Normandie 1944).
-L'augmentation de la production et l'utilisation de bombes planantes par les russes leur ont permis de contourner le blocage tactique dans les airs en bombardant depuis des zones non accessibles aux moyens antiaériens.
Ce sont surtout les UAV qui ont été utilisés pour dépasser le blocage tactique imposé par la supériorité des défenses antiaériennes multicouches.
-La transformation de certaines brigades mécanisées de l'armée ukrainienne en brigades d'assaut montre une tentative d'adaptation de la structure et des pratiques dans le but d'optimiser certains paramètres tactiques.
-Les brigades d'assaut ukrainiennes ont ainsi été dotées de bataillons de drones tandis que les bataillons d'assaut qui les composent disposent quant à eux théoriquement d'une compagnie ou d'une section spécialisée dans l'observation et les frappes.
-Le combat collaboratif parce qu'il permet de perfectionner le combat interarmes au plus bas niveau tactique, est souvent (à raison) présenté comme une solution pour éviter le blocage tactique tel qu'observer en Ukraine, ou pour en sortir.
-La saturation cognitive des servants est souvent évoquée. Mais la saturation des bandes passantes n'est pas un mince problème et est pour l'instant l'un des principaux freins à l'utilisation de vagues de drones FPV.
-Les nouvelles technologies tendent à renforcer principalement la défense plus que l'offensive. Les pertes matérielles et humaines actuellement observées en Ukraine sont élevées mais pas nécessairement si différentes d'autres conflit entre Etats au niveau de dévellopement similaire.
-C'est ainsi que les feux ukrainiens ont été limités par le débat américain sur l'ampleur de l'aide à accorder à Kiev. Les ruses ont ainsi déséquilibré l'équation pour à la fois augmenter le rendement de leurs offensives et diminuer leurs pertes. Cela illustre au passage l'importance du champ informationnel dans le combat de haute intensité et les possibilités offertes par le «contournement de la lutte armée».
-L'occident à cru que la haute technologique allait accélerer le tempo des opérations et limiter l'ampleur du conflit. La guerre russo-ukrainienne montre que ce paradigme est une erreur imposant un retour de la masse et des stocks massifs d'armes et de munitions.
-La Russie à mobilisé des stocks datant de l'URSS et à solicité les industries iraniennes et nord-coréennes (la première pour les drones, la seconde pour les missiles).
-«L'accélération du tempo tactique, notamment permis par la technologie, nous faisait envisager (comme tous nos prédécesseurs) des conflits certes particulièrement violents, mais courts. Nos modèles de forces, comme nos équipements sont taillés pour ce modèle et la relative lenteur du développement du front ukrainien vient heeurter certains de nos intérêts mais plus encore nos représentations.». Sortir du blocage en Ukraine-«La carte de la guerre en Ukraine n'à guère changé depuis mi-novembre 2022. Depuis ce moment, les opérations de conquête n'ont fait évoluer la ligne de front que de manière marginale à coup de quelques dizaines de kilomètres carrés conquis ou perdus chaque mois. Une telle situation était inconnue depuis 1988 et la fin de la longue guerre de position entre l'Iran et l'Irak»-La norme de la guerre industrielle moderne c'est un vainqueur qui s'impose aisément en quelques semaines de manœuvre.
-Dans un cadre clausewitzien classique le sort du duel entre les armées opposées décide de la perte de volonté d'un gouvernement et de son peuple.
-Cela passe par des combats frontaux mais aussi par une politique de blocus, une politique favorisant la sédition pour affaiblir l'arrière et entrainer ainsi l'affaiblissement de l'avant.
-Un enchainement de défaite pour aboutir à un consensus sur la réalité de la défaite et que les sacrifices acceptés ne le sont plus désormais. C'est le cas de la Russie de 1917 et de l'Allemagne en 1918.
Dans la guerre russo-ukrainienne, la Russie compte sur la paralysie de l'économie ukrainienne sinon de sa société ainsi que sur le découragement et la versatilité politique des pays occidentaux.
De son côté la Russie limite l'engagement de «non-volontaires», militarise son économie et exploite les immenses stocks hérités de l'URSS. A cela s'ajoute l'aide bienvenue de quelques pays alliés.
Il s'agit de presser l'ennemi dans tous les espaces jusqu'au mieux provoquer des brèches et s'emparer de villes ou forcer à des reculs importants ou au pire éviter les défaites.
Avec l'espoir d'un rapport de force toujours plus favorable, les Russes peuvent espérer accélérer les événements et enclencher la spirale de la défaite chez l'ennemi un peu plus tard dans l'année 2024 ou plus sûrement en 2025.
Les ukrainiens sont dans une situation compliquée n'ayant pas les moyens de suivre les russes sur une telle route. La faute principalement à une aide alliée disparate et inconstante (le soutien matériel américain à été bloqué pendant sept mois).
Contrairement à la Russie l'Ukraine ne peut planifier une stratégie opérationnelle sur la longue durée faute de savoir si les armes et les munitions vont suivre. La faute en revient également à la désorganisation de la mobilisation humaine ukrainienne, très supérieure à celle de la société russe, mais encore insuffisante pour faire face à l'ampleur des défis.
Avant de reprendre l'initiative l'armée ukrainienne doit résoudre plusieurs crises comme la défense du ciel. Les alliés livrent bien des missiles mais cette aide est disparâtre et cela signifie qu'on va se priver de plusieurs batteries dont le remplacement va prendre plusieurs mois.
Le deuxième problème ukrainien à résoudre est celle de l'artillerie avec une crise en ce qui concerne les munitions, les tubes et les pièces de rechange.
L'utilisation de l'artillerie est indispensable pour vaincre la Russie notamment pour mener des frappes d'interdiction et séparer les dents de la queue.
Le troisième problème c'est la question des effectifs au combat. L'armée ukrainienne comprend environ 80 brigades de manœuvre soit environ 250000 hommes. Une dizaine est à l'arrière et la majorité sont des brigades de constitution récente. Pour reprendre l'initiative il faudrait créer au moins 30 nouvelles brigades et recompléter les anciennes en tirant les leçons tirées du conflit.
Kiev racle partout pour récupérer un maximum d'effectifs. Il faudrait aussi créer des état-majors pour engager plusieurs brigades et faire masse.
-C'est dans la formation que l'apport européen est le plus appréciable. Il faurait former des états-majors complets de brigades et de corps d'armée, une formation initiale du combattant renforcée passant de cinq semaines à au minimum quatre mois, l'entrainement collectif par exercices de bataillons et si possible de brigades. Le tout doit se faire en étroite coopération avec le commandement ukrainien, les deux partenaires ayant à apprendre l'un de l'autre.
-Il restera à traduire cette stratégie des moyens en victoire sur le terrain. La première possibilité consiste à effectuer des grands raids périphériques par exemple en Transinistrie ou dans les provinces russes de Briansk, de Koursk ou de Belgorod. En Ukraine les possibilités de grands raids sont limitées à des opérations amphibies en Crimée ou au delà du Dniepr de Kherson à Zaporija.
-Impossible de mener du harcèlement sur les arrières russes.
-L'échec de l'été 2023 à témoigné de la persistance des principes fondamentaux de la guerre dee position : pas de succès possibles sans la combinaison harmonieuse sur chaque point de contact d'une puissance de feu écrasante et d'une force d'assaut intégrée et avec la possibilité de multiplier rapidement, axialement et latéralement ces attaques afin d'obtenir une véritable victoire.
-«En résumé tout semble indiquer que l'Ukraine restera sous pression durant une grande partie de l'année 2024 sans grand espoir de retourner la tendance mais sans risque non plus de voir se créer une spirale de défaite qui mettrait fin à la guerre. Les choses décisives surviendront probablement en 2025 alors que les deux adversaires auront accumulé suffisamment de ressources pour envisager des batailles avec plus d'effets stratégiques. Savoir qui sera l'origine de ces effets dépend encre de beaucoup trop de facteurs politiques internes aux deux adversaires ou exogènes pour pouvoir le dire maintenant»
La DCA russe en Ukraine : la fin d'un mythe-La Russie et avant elle l'URSS à toujours été à la pointe en termes de réflexions sur la défense contre-avions.
-Cette recherche de la meilleure DCA possible va pousser les forces aériennes occidentales à travailler dans un domaine nouveau : la SEAD/DEAD (Suppression of Ennemies Air Defences/Destruction of Ennemies Air Défences).
-Logiquement en février 2022 on s'attendait au déploiement de nombreuses batteries de DCA pour protéger les troupes de melée. Or ce ne fût pas le cas, les troupes russes subissant de lourdes pertes sous les coups notamment des drones.
-Cela à remis en cause la crédibilité de la défense antiaérienne russe.
-Réflexions doctrinales entamées sous l'empire russe amplifiées à l'époque de l'URSS notamment après 1945 quand il fallait protéger le territoire soviétique des bombardiers puis des missiles balistiques.
-Très vite apparurent la nécessité de protéger les troupes au sol contre les hélicoptères et les avions d'attaque au sol et je ne parle même pas de la protection en haute-mer des navires de combat en l'absence d'une aéronavale embarquée.
-Les systèmes d'armes doivent être mobiles, doivent pouvoir fonctionner en réseau et offrir plusieurs couches de défense. Sans que le terme soit évoqué on peut parler déjà de doctrine A2/AD.
-Si la DCA russe avait été déployée immédiatement et en force nul doute que les forces aériennes ukrainiennes auraient été anéanties ou tellement affaiblies qu'elles n'auraient pu jouer un rôle majeur par la suite.
-Un déploiement tardif et insuffisant à permis aux ukrainiens d'agir contre les troupes au sol. Mieux même les officiers ukrainiens ayant été formés à la soviétique ils ont pu anticiper de nombre d'actions russes et prendre pour cible les moyens antiaériens russes pour conserver une capacité d'action air-sol.
-Les russes ont fait preuve de suffisance dans de nombreux domaines mais semble s'être repris et ressaisis. Le fait que les ukrainiens utilisent leurs moyens de frappe les plus modernes contre les batteries de missiles antiaériens russes prouve que la DCA alignée par l'armée russe représente encore une vraie menace.
-De lourdes pertes en avions et en hélicoptères suite à une utilisation inadaptée. Depuis quelques mois les russes utilisent de plus en plus de bombes planantes qui permet aux avions de rester hors de portée de nombre de systèmes d'armes antiaériens ennemis.
Des hommes, des matériels, des idées..... : dépasser le blocage tactique en Ukraine -La situation actuelle e Ukraine favorise les feux de défensif en raison de leur puissance mais aussi de la quasi transparence du champ de bataille qui est scruté par des milliers de drones qui abreuvent les état-majors en informations ce qui impose une très solide infrastructure de télécommunication.
-Mobilité réduite en raison de l'épaisseur des moyens de défense et des infrastructures routières vulnéragles au climat.
-La Russie dispose des moyens pour mener une guerre d'attrition ce qui n'est pas le cas de l'Ukraine qui doit donc trouver les moyens pour dépasser le blocage tactique.
-Ne pas chercher de solution miracle en faisant une confiance aveugle à la technologie. Le blocage tactique ne doit pas être résumé à une dynamique technologique.
-Importance des doctrines, de l'entrainement et du commandement
-La puissance de feu n'est pas forcément la solution miracle, l'exemple du premier conflit mondial est éclairant à ce sujet. Les effets comptent davantage que les moyens.
-L'Ukraine à maintenu le blocage tactique malgré une nette infériorité en terme de mines et d'obus, son artillerie tirant beaucoup moins que son homologue russe.
-Les deux belligérants souffrent autant voir davantage de problèmes doctrinaux, organisationnels et professionnels que d'un manque de canons ou de missiles.
-Cette guerre censée être courte dure bien longtemps. La Russie espérait une simple démonstration de force pour faire s'écrouler l'Ukraine alors que Kiev espérait avoir encore quelques années le temps de terminer la modernisation de son outil militaire dont l'inefficacité avait été criante en 2014.
-Entre 2014 et 2022 l'Ukraine à fournit un effort importance pour améliorer ses compétences tactiques et augmenter le niveau de son corps de sous-officier, l'histoire ayant montré que cet échelon intermédiaire entre les officiers et les hommes du rang à un rôle capital à jouer.
-Les échelons importants n'ont pas été autant renouvelés et les pertes ont entrainé le rappel de cadres anciens pas toujours adaptés à la guerre moderne.
-On assiste à la naissance d'une armée à deux vitesse avec des unités de combat formées et entrainées à l'occidentale et des échelons élevés toujours formé à la soviétique avec ce que cela impose de rigidité et de lourdeur.
-Le succès du combat moderne repose, plus que sur la technologie , sur les synergies qui se dégagent de la combinaison des différentes unités et composantes, seules à même de constituer un «système» capable de surmonter la domination du feu.
-Sans coordination adéquate l'action locale ne peut aboutir et les forces produisent des effets tactiques inférieurs à la somme de leurs parties.
-En l'absence de moyens adaptés au niveau du commandement les ukrainiens n'ont pu réaliser la concentration des moyens au dessus du niveau de la compagnie et du bataillon. Le même problème frappe d'ailleurs l'armée russe où le traditionnel manque d'autonomie est exacerbé par les pertes en officiers et le niveau tactique général assez bas de la troupe.
-Le niveau tactique de la troupe nous amène au point, crucial, mais sous-estimé de l'entrainement des forces. Les unités ukrainiennes à peine formées sont très vite jetées dans la fournaise. Si on prend l'exemple du second conflit mondial l'US Army mettait neuf à douze mois pour former et entrainer une division avant de l'envoyer au feu. Cela se répartissait de manière égale entre la formation individuelle, l'entrainement au niveau régimentaire et l'entrainement au niveau divisionnaire.
-L'aguerrissement collectif des brigades ukrainiennes s'est donc fait «au feu» en pratiquant des rotations au niveau du bataillon.
-L'Ukraine n'a donc pas d'autre choix que de se préparer à une offensive tout en continuant à se défendre tout au long du front. L'épuisement des défenses antiaériennes ukrainiennes complique encore l'équation puisque l'entrainement collectif de grandes unités à l'arrière est rendu difficile par les risques de frappes russes.
-Même avec trois millions d'obus de plus, l'Ukraine ne pourrait pas forcément prendre l'ascendant.
-L'entrainement des états-majors et des grandes unités et l'élaboration de nouvelles doctrines et de nouveaux schémas tactiques seront tout aussi importants qu'une campagne pour réduire l'efficacité de l'ISR russe ou restaurer la mobilité (déminage, fumigènes) et sans doute bien davantage que la livraison d'avions de combat.
-Entrainer de grandes unités en Europe, loin du front, et inclure des ukrainiens dans une promotion de l'Ecole de Guerre est aussi urgent que la production d'obus.
-Gagner une guerre est un travail de long terme, itératif qui ne peut se résumer à une «wunderwaffe» ou à une supériorité numérique. La bonne nouvelle est que les pays occidentaux ont une expertise incontestable dans la formation et l'adaptation des collectifs militaires. C'est là une aide cruciale, mais immatérielle et donc difficile à valoriser par le Kiel institute.
ENJEUX MATERIELSNamer : le HAPC par excellenceNamer version APC et ci-dessous version VCI-Très vite les israéliens ont cherché à s'équiper d'un VCI lourd surprotégé. Deux raisons : la vulnérabilité du M-113 aux armes antichars et la nécessité de protéger un réservoir humain limité.
-Surnom du M-113 «le Crématorium».
-La Guerre du Liban est un révélateur ultime. Première idée : achat de caisses détourellées de M-2 Bradley armées ensuite d'un tourelleau téléopéré.
Achzarit-Finalement on transforme des T-55 capturés. C'est l'acte de naissance des Achzarit qui peuvent embarquer sept fantassins. Premiers véhicules livrés en 1988.
-Sans cesse repoussé pour raisons budgétaires, le successeur de l'Achzarit voit son prototype enfin présenté en 2004 par le consortium Mantak (Merkava Project Administration). C'est l'acte de naissance du Namera qui reprend le châssis du Merkava, le GMP avant facilitant la transformation.
-Les livraisons tardent en raison de problèmes budgétaires. Initialement il était prévu 390 exemplaires mais les restrictions budgétaires ont ramené ce nombre à 170 exemplaires.
-Initialement le Namer était un APC mais en 2017 une version VCI avec une tourelle téléopéréee identique à celle du 8x8 Eitan. Cette tourelle téléopérée comprend un canon de 30mm Mk44 (400 coups), deux missiles antichars Spike, une mitrailleuse lourde de 12.7mm ou une mitrailleuse de 7.62mm en coaxiale.
-290 Namer seraient en service actuellement mais la version VCI n'à pas encore été produite. L'APC est armé d'une mitrailleuse de 12.7mm ou un lance-grenades de 40mm avec une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm, le tout montré sur un tourelleau téléopéré Kalatnik. Pour la protection rapprochée un mortier de 60mm est disponible ainsi que douze lance-pôts fumigènes montés de part et d'autre à l'arrière de la caisse. Le Namer est équipé de la climatisation et de systèmes de pressurisation NBC, anti-incendie et d'alerte de détection laser.
Eitan : Israël passe au 8x8-Longtemps l'armée israélienne à été 100% chenillée, la guerre blindée-mécanisée étant l'alpha et l'omega de Tsahal.
-En 2003 on envisage de s'équiper d'un VTT à roues.
-Première hypothèse : achat de 500 Stryker à la société GDLS. Hypothèse vite abandonnée car le véhicule est peu protégé pour mener des combats en zones urbaines. L'idée n'est pas abandonnée mais il doit être équipé d'un système de protection active.
-Programme lancé en octobre 2015, le véhicule est baptisé Eitan («inébranlable») et doit remplacer les antédiluviens M-113 bien trop vulnérables.
-Prototype en VTT mais des projets de version VCI et VPC.
-Mars 2018 l'achat de plusieurs centaines d'Eitan est annoncé publiquement alors que les essais sont encore en cours. Ils vont être équipé de l'APS IF-LD (Iron Fist Light Decoupled) plus léger que le Trophy.
-Début de production en février 2020, véhicule partiellement fabriqué aux Etats-Unis. Premières livraisons le 28 mai 2023 au bataillon de reconnaissance de la brigade Nahal.
-Baptême du feu après le 7 octobre 2023.
-Proposé à l'export (Brésil)
FPV et microdrones bombardiers : comment contrer cette menace émergente ?-Révolution technico-militaire pour les ukrainiens et les russes, cauchemar potentiel pour les forces armées occidentales.
-Initialement utilisés par des groupes armés non étatiques les microdrones modifiés en drones d'attaque sont aujourd'hui produits à grande échelle en Ukraine, en Russie ou encore en Israël et à Taiwan.
-Les ukrainiens ont militarisés des drones civils pour larguer grenades et obus de mortier.
-D'un usage d'urgence les ukrainiens sont passés à un usage systématique l'intégrant dans leurs forces et dans leur doctrine. Vrai politique industrielle pour produire ces drones en très grand nombre.
-Les drones se sont perfectionnés avec des modes de vol plus sportifs et dynamiques pour permettre de mener des attaques surprises contre des soldats ou des véhicules.
-Les facilités de conception, de production et de mise en œuvre s'améliorent continuellement.
-Parmi les solutions anti-drones les plus évidentes on trouve d'abord des solutions passives comme les cages (déjà utilisées contre les RPG et certains missiles) mais ces solutions peuvent avoir pour conséquence de limiter la mobilité de l'adversaire voir d'une partie de sa puissance de feu alors que les gains en matière de protection sont pour le moins discutables.
-Les microdrones bombardiers et kamikazes étant souvent dérivés d'engins grand public, il est assez logique de réutiliser sur le champ de bataille les solutions non cinétiques mises en œuvre par les forces de sécurité pour se protéger contre les microdrones civils.
-Utilisation de fusils anti-drones plus de systèmes de brouillage de zone bien plus puissants pour brouiller et saturer des fréquences de communication.
-L'objectif secondaire de ce brouillage électronique est de pousser les opérateurs de drones adverses à emettre avec plus de puissance et à se rapprocher du front pour peu qu'ils veuillent maintenir le contact avec leur drone malgré les actions de guerre électronique. Ce faisant les opérateurs ukrainiens courent un plus grand risque de contre-détection électronique, et se trouvent plus exposés à l'artillerie russe.
-On peut envisager le microdrone transportant une grenade ou une charge de mortier comme une menace RPG se déplaçant beaucoup plus lentement.
-La plupart des défenses actives contre les microdrones s'appuient sur des radars à micro-ondes de très courte portée et sur des tourelleaux équipés de mitrailleuses, de canons légers ou de lance-grenades à fragmentation. Ces systèmes ne sont pas des systèmes parfaits.
-Question de son utilisation en zone urbaine ou quand l'infanterie opère à proximité (risques importants de dégâts collatéraux).
-Emerge l'idée d'un drone anti-drones pouvant intercepter la menace à distance. Il y à également des lasers anti-drones.
-La menace évolue encore plus vite que les parades. Pour faire au brouillage on peut imaginer accorder aux drones un plus grand degré d'autonomie.
-Quel apport de l'IA dans le futur ?-Face aux essaims de drones on peut envisager l'utilisation d'armes micro-ondes pour griller les systèmes électroniques.
-Question aussi de la détection et de la discrimination des cibles mais aussi du coût de ces systèmes pour faire face à des systèmes d'armes bricolés au coût modéré.
Quel engagement aéroterrestre futur ?-Un écueil à éviter : un RETEX trop rapide. C'est le cas de l'engagement des hélicoptères dans la guerre russo-ukrainienne, certains commentateurs trop pressés imaginant que l'hélicoptère de combat était mort face à l'efficacité des missiles antiaériens tirés à l'épaule.
-Pourtant de nombreux acteurs dévellopent leurs forces aéromobiles, renouvelant leurs parcs d'hélicoptères de manœuvre et de combat.
-L'hélicoptère ne peut survivre qu'en volant à très basse altitude au plus une douzaine de mètres et souvent bien moins. Il doit quasiment coller au sol, s'élever de quelques mètres, tirer puis plonger.
-On devrait assister à l'augmentation des portées des missiles air-sol utilisés par les hélicoptères pour les maintenir hors de portée des moyens antiaériens ennemis.
-On peut imaginer que l'hélicoptère reste à l'écart en commandant drones et munitions téléopérées.
-«L'hélicoptère serait-il pour autant rendu caduc ? Certainement pas. Sa vitesse et son rayon d'action sont incomparablement plus importants que ceux de n'importe quel microdrone, sans parler de la puissance de feu qu'il représente; des capacités utiles dans des scénarios de contre-attaque ou de raids d'interdiction. De plus, ses fonctions évoluent à la lutte antichar et anti-blindés et à l'appui-feu en environnement de faible densité de menace, il faut ajouter la lutte anti-drones. De plus la saturation du ciel par les drones pourrait libérer des créneaux d'action au profit des hélicoptères en immobilisant des moyens vitaux ailleurs.»Rachat d'Arquus par John Cockerill : la naissance d'un nouvel acteur européen-Arquus devrait être rachetée par la multinationale belge John Cockerill, l'ancien Renault Trucks Defense (RTD) appartenant actuellement au groupe Volvo.
-Première tentative en 2017.
-Malgré la montée en puissance de SCORPION un changement d'image et l'investissement consenti dans la modernisation de son outil industriel, Arquus n'a pas réussi à faire décoller sur son chiffre d'affaires, n'ayant pas réussit à s'imposer sur le marché international.
-Si ce rachat se fait dans un contexte de rapprochement franco-belge cela aboutira à un acteur de premier plan dans le domaine de la défense.
Ultramobilité : quels véhicules pour les forces américaines-«Le projet de restructuration du Corps des Marines prévu pour la fin de la décennie, baptisé Force Design 2030, doit en faire une force calibrée pour affronter un «near speer adversary», autrement dit : une force armée étatique. De son côté l'US Army se transforme également, son actuel objectif étant le plan Aimpoint 2035 pour se préparer elle auss à un combat de haute intensité et à conduire des opérations terrestres à grande échelle». -Envisager des opérations terrestres de grande envergure nécessite de disposer d'une capacité aéroportée, capacité que l'US Army cherche à moderniser. Cela pourrait passer par l'utilisation de quads puis de buggys.
Polaris ULTV-Les marines vont suivre en utilisant des ULTV (Ultra Light Tactical Vehicle) pour passer d'un modèle d'infanterie lourde à celui d'une force de frappe rapide et agile, apte à mener des raids prenant ses adversaires de vitesse. L'ultramobilité, la flexibilité et les capacités de reconnaissance deviennent des enjeux prioritaires au détriment de composantes plus lourdes. Le vainqueur du programme est le MRZR Alpha 4 de Polaris.
-Ce buggy peut transporter une tonne de charge utile soit quatre hommes avec tout leur équipement, des réserves d'eau, de carburant et de munitions tout en étant suffisamment compact pour entrer dans la soute d'un MV-22 Osprey ou d'un CH-53E/K Super Stallion.
-Pas un véhicule de combat mais un véhicule d'allègement pouvant également évacuer plus rapidement des blessés.
-Pour survivre il compte sur sa vitesse, son agilité et sa discrétion.
-Il peut également servir de véhicule de reconnaissance, de commandement avancé voir être utilisé comme véhicule de guerre électronique. Une variante biplace pour la lutte anti-drones existe d'ailleurs.
-Ces plate-formes pourraient également servir de plate-formes d'armes lourdes, des tests avec des missiles antichars et des mortiers de 81mm ont déjà été menés.
-Les UTV actuellement en service ont été modernisés pour faire la jonction avec les ULTV.
Polaris Dagor-Et l'US Army dans tout cela ? C'est le programme ULCV (Ultralight combat vehicle) décliné en une version reconnaissance baptisée Light Reconnaissance Vehicle (LRV), ces véhicules étant destinés aux unités engagées dans les ouvertures de théâtre et les actions rapides. Leur mobilité et leur souplesse d'emploi doivent donc être maximales car ils ouvriront la voie aux unités plus lourdes opérant actuellement sur Stryker, Bradley et JLTV.
-L'infanterie aéroportée est aussi agressive et agile que les Marines.
-L'ULCV est faiblement blindé, aérolargable par C-130 et héliportable par UH-60.
-L'ULCV peut transporter neuf parachutistes et leurs équipements soit une charge utile maximale de 2300kg. Son autonomie est de 400km et sa masse à vide de 2.7 tonnes.
-L'ULCV à changé de nom en mars 2015 pour devenir le M-1288 Army Ground Mobility Vehicle (A-GMV).
-300 exemplaires acquis en première tranche.
-Pour compléter le M-1288 l'US Army va acquérir le M-1301 Infantry Squad Vehicle à hauteur de 2065 exemplaires.
-L'ISV doit donc équiper onze Infantry Brigade Combat Teams (IBCT) d'ici à 2025, les tests ayant été achevés en 2020 et la pleine production ayant été approuvée en avril 2023.
L'enjeu du sniping lourd-Origine : fusil antichar
-Les armes de sniping lourd n'ont toujours présenté qu'un marché de niche. Une situation qui pourrait changer avec les dernières production de Barrett qui sont adaptables à différentes missions, avec des calibres facilement interchangeables.
-Au Vietnam des soldats américains ont testé le tir de précision en montant une lunette de visée sur une mitrailleuse Browning M-2 puis sur des fusils à verrou modifiés pour tirer en 12.7x99mm.
Barret M-107-Ces essais ont aboutit au Barrett M-82 mis en service au début des années 1980. Il est toujours utilisé aujourd'hui sous la forme d'un M-107A1.
-Tir anti-matériel et tir longue distance
-Le fusil de sniping lourd peut aussi être utilisé pour le déminage et bien entendu pour le contre-sniping.
-Plusieurs calibres, le plus gros étant le 20mm.
-En remportant le marché du programme Precision Sniper Rifle de l'USSOCOM en 2019, Barrett à fait évoluer le concept de fusil de précision en développant le Mk22 MRAD, une arme modulable que l'ont peut adapter à différentes missions en changeant le calibre du 7.62mm au .338 Norma Magnum.
En ce qui concerne les armes de sniping lourd, l'inventeur du M-82 a étendu le concept du MRAD au programme ELR-SR (Extreme long range_sniper rifle), un appel d'offres lancé par l'USSOCOM débbut janvier 2024 pour remplacer son arsenal de M-107 et de Mk15. Le cahier des charges du programme requiert un fusil à verrou multicalibres et modulable, avec un changement rapide de calibre réalisable sur le terrain en moins de cinq minutes. D'autres calibres seront proposés dans le futur.
Véhicules de combat amphibies : changement de donne-«Les opérations amphibies de grand style restent une hypothèse valide au regard de l'attention portée à la situation en Méditerranée orientale ou dans le Pacifique. La conception de matériels spécifiques à ce type d'opérations a donc une valeur politique particulièrement marquée»
-Les véhicules amphibies sont tares car il est difficile d'accommoder mobilité nautique et mobilité terrestre.
-Il faut choisir entre un véhicule type APC et un véhicule type VBCI.
L'EFV : qui trop embrasse mal étreint.....-Les Etats-Unis ont voulu remplacer l'AAV-7 par l'EFV qui devait être aussi à l'aise sur l'eau que sur terre. Le programme EFV lancé en 1996 à été abandonné en 2011 après 3 milliards de dollars gaspillés.
Amphibious Combat Vehicle (ACV)-Les AAV-7 vont être remplacés par des ACV 8x8 qui devaient initialement remplacer les LAV-25 en service depuis les années 80.
-Dans les années 2010 il avait été question de disposer de deux véhicules : un 8x8 amphibie acheté sur étagère (ACV Phase 1.1) puis un engin aux qualités nautiques supérieures (ACV Phase 2).
En 2015 les deux besoins sont fusionnés et l'Iveco SuperAV est choisi contre le Terrex singapourien en 2018, la production étant assurée par BAE Systems à partir de 2020.
-L'ACV est moins marin mais c'est un véritable 8x8 de combat.
-Plusieurs variantes : transport de troupes, commandement, dépannage, à tourelleau téléopéré de 30mm.
-1100 véhicules initialement envisagés à 632 à présent.
-Un projet européen d'une plate-forme devant être déclinée en engin de combat d'infanterie et de combat amphibie. Dirigé par l'Italie, le projet comprend également la Grèce et la Slovaquie. Les premiers engins pourraient être disponibles dès 2030. A noter que l'Espagne pourrait se joindre au programme.
Le Zaha turc-Le véhicule de combat amphibie intéresse peu l'Europe à la différence d'autres pays comme la Chine et la Turquie.